CHAPITRE 42
Le première chose que Severus avait faite en retournant à Poudlard-en dépit de sa fatigue énorme, il avait dû marcher des portes au château, car voyager par Cheminette depuis le bureau de Lucius semblait trop risqué- après avoir déposé Lucius à Ste. Mangouste, avait été de fermer la connexion de Cheminette entre ses chambres et le Manoir Malfoy. Puis, il était rapidement allé à l'étage rassurer Narcissa sur l'état de son mari et, dès qu'il pensa qu'il pouvait la laisser seule sans danger, il rendit une visite à Dumbledore. Quand il atteignit finalement ses quartiers à nouveau, il était presque quatre heures du matin, et il se laissa simplement tomber sur son lit sans prendre la peine de se déshabiller. Le lendemain passa dans un flou fatigué; heureusement, il devait seulement enseigner une seule heure dans la matinée et une dans l'après-midi- autrement, il se serait probablement endormi au milieu de sa propre leçon.
Narcissa avait été seule pendant toute la journée et elle semblait être très contente d'avoir quelqu'un à qui parler quand il revint après le dîner. Elle était assise sur le Chesterfield dans son salon, lisant un livre, avec le bébé dormant sur une couverture à côté d'elle. "Comment vas- tu?" demanda-t-elle avec inquiétude quand il se laissa tomber dans les profondeurs d'un fauteuil à côté d'elle.
Il lui fit un sourire fatigué. "C'est toujours comme cela que je suis après un jour d'enseignement "
"Tu es très fatigué, n'est-ce pas?"
"Oui, plus qu'à la normale. Avec seulement trois heures de sommeil. Il semble que je me fasse vieux "
Elle hocha la tête, à l'évidence ne sachant pas si elle devait partir. "Eh bien, je. je suppose que je vais te laisser alors." Mais ses yeux transmettaient une prière silencieuse pour qu'il lui demande de rester.
Severus jeta un coup d'oeil aux cernes sous ses yeux et laissa son regard errer plus bas jusqu'à ses mains. Elles tremblaient. "As-tu déjà mangé?" demanda-t-il.
"Non, je n'ai pas faim, vraiment, je-"
"Est-ce que tu lui donnes encore le sein ?" demanda-t-il, faisant un geste vers Drago. Elle hocha la tête. "Eh bien, dans ce cas tu dois manger, ma chère. Je te tiendrai compagnie "
"Je ne veux pas manger! Je veux savoir comment va Lucius !" rétorqua-t- elle.
"Je ne vois vraiment pas comment ces deux nécessités s'excluent. Peggy va t'apporter un repas léger, et pendant que tu mangeras nous pourrons parler de Lucius " Il se leva pour sonner l'elfe mais fut arrêté par les sanglots convulsifs de Narcissa. "Quel est le problème maintenant?" dit-il d'un ton rogue, plutôt impatient, parce que les femmes en pleurs le rendaient toujours mal à l'aise.
"Rien. j-je veux seulement être avec lui, et. et je suis un tel. un tel ennui."
Autant qu'il eut aimé consentir, parce qu'il se sentait suprêmement ennuyé par sa présence dans ses quartiers-pas parce que c'était elle, bien sûr; il aurait été ennuyé par la présence de n'importe qui-il s'aperçut qu'il ne le pouvait simplement pas. "Non," dit-il, "tu n'es pas un ennui. Et tu ne peux pas être avec Lucius maintenant, pour ta propre sécurité. Tiens-" il conjura un mouchoir et le lui lança "-mouche toi et dis moi ce que tu veux que je commande pour toi "
"Gâ-Gâteau de riz," laissa-t-elle échapper entre deux sanglots.
"Pardon?"
"Du gâteau de riz. Avec de la poudre de cacao et de la cannelle dessus. E- et une grande tasse de chocolat chaud " Elle se moucha et le regarda avec des yeux rougis. "Ne me dévisage pas comme cela," dit-elle, moitié riant, moitié pleurant, "C'est ma nourriture de réconfort. Depuis que je suis petite"
"Eh bien," dit-il avec doute, "si cela aide vraiment."
A l'évidence, cela aidait, car quand elle eut fini la moitié de son gâteau de riz et eut pris quelques petites gorgées de chocolat-il y avait furtifment mêlé deux gouttes d'une légère potion calmante-la couleur revint à ses joues. "Lucius?" demanda-t-elle.
Severus alla se verser un verre de cognac-étonnamment, il n'avait pas envie de whisky aujourd'hui-et retourna à la table. "Lucius, alors. Owen et moi ne l'avons vu que très brièvement, deux ou trois minutes peut-être. Comme je te l'ai déjà dit, il survivra certainement, et il ne sera pas handicapé. Mais les médecins nous ont aussi dit qu'il aura probablement quelques cicatrices-quelques unes des blessures étaient trop mauvaises pour réparer les tissus sans une trace "
"Je me fiche des cicatrices," dit-elle, et elle tenta courageusement de sourire. "Mais qu'est-ce que Voldemort lui a fait? A-t-il été seulement blessé physiquement? Sans magie impliquée?"
Severus secoua la tête, à la fois pour dire 'non' et chasser les images, qui étaient encore beaucoup trop vives à son goût. "Non, il a utilisé les deux. Quelques sortilèges de torture mineurs, qui ne lui auraient pas fait beaucoup de mal, surtout comme je lui avais donné une potion protectrice. Mais il a reçu assez de Doloris pour lui durer toute une vie, et c'était la partie dangereuse. Ca, et ces coupures profondes"
Les yeux de Narcissa étaient larges d'horreur quand elle demanda, "Mais son- son cerveau n'a pas souffert, n'est-ce pas?"
"Heureusement non. Cependant, les répercusions dureront probablement très longtemps, et ils seront obligés de refaire pousser ses bouts de nerfs. Mais il semble qu'il y ait deux lumières, un en Chine et un en Arabie saoudite, qui soient spécialisés dans ce domaine. Ils ont demandé notre autorisation pour les appeler, et nous l'avons donnée, bien sûr. Alors il n'y a pas besoin de s'inquiéter, pas vraiment. Il devra rester à Ste. Mangouste pendant deux ou trois semaines, la plupart du temps en sommeil artificiel"
"Cela ne semble pas très encourageant," dit-elle et elle ramassa Drago, qui avait ouvert les yeux et donnait des signes indubitables de mécontentement.
"Oh, je pense que c'est encourageant," répliqua Severus. "Je veux dire, regarde le bon côté des choses: d'abord, il n'est pas mort et fera un rétablissement splendide. Ensuite, j'avais une occasion d'essayer cette potion protectrice, et j'ai vu qu'elle marche. Ce qui veut dire que, enfin, nous avons quelque chose à donner à cet enfant Potter-si les experts de Dumbledore trouvent le bon genre de pensine à temps. Alors nous pourrons contrecarrer les plans de pouvoir tout-puissant de Voldemort, et, qui sait, peut-être que tout sera de retour à l'état normal dans un an "
Elle soupira, caressant le dos du bébé. "Cela ressemble trop à un conte de fée pour être vrai, tu sais?"
"Je sais. Mais s'il te plaît remarque que je n'ai rien mentionné au sujet de qui que ce soit vivant heureux pour toujours "
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Le mardi 23 décembre, les élèves qui passaient les vacances de Noël chez eux quittèrent Poudlard. A cause de plus de six mois de presque-calme, que Croutpon Sr. avait exploité à son propre avantage-tout comme Dumbledore l'avait prédit-les parents semblaient avoir gagné quelque sens de sûreté et de confiance, si bien que la plupart d'entre eux avaient permis à leurs enfants de retourner à la maison pendant les vacances, et l'école était presque vide. Après une discussion interminable, Severus, McGonagall et le Directeur consentirent que la meilleure possibilité pour que Narcissa et son enfant soient le plus confortable possible, sans aucun risque de sécurité, était de les loger dans une section largement inutilisée du château près de la Tour de Serdaigle. C'était aussi distant que possible de la partie Serpentard de l'école-étant donné la provenance de la plupart des Mangemorts de Voldemort, ceci était une mesure de sécurité nécessaire- spacieux et bien aéré, et il y avait un passage secret menant à la Tour Serpens.
Il leur fallut quelque temps pour décorer les salles, comme ils ne pouvaient compter ni sur Rusard ni sur les Elfes de Maison, à l'exception de Peggy, mais peu avant le déjeuner la veille de Noël ils pouvaient tous être fier d'un travail bien fait. A la surprise aux yeux écarquillés de Severus, bien qu'il ait réussi à très bien le cacher, McGonagall invita même leur invitée dans ses appartements pour le thé. D'autre part, pensa-t- il, les capacités de Narcissa en Métamorphose étaient véritablement remarquables, et l'intérêt professionnel pesait à l'évidence plus que la rancune personnelle que la Directrice de Gryffondor pouvait avoir envers Lucius.
Severus s'était à peine levé de table après avoir fini son déjeuner, quand il fut appelé. Se penchant, il marmonna à l'oreille de Dumbledore qu'il devait partir, courut à ses chambres pour récupérer son habit et sa baguette de Mangemort, s'empara d'un des balais de l'école qui étaient toujours disponibles dans un cagibi dans le Hall d'Entrée, vola jusqu'à la partie des limites les plus proches du château, mit son uniforme et toucha la Marque. Elle ne l'amena pas en Albanie, ou à un autre des points de rencontre normaux, mais droit à l'Allée des Embrumes. Son coeur commença à battre sauvagement, parce qu'il savait instinctivement que ceci allait être la grande attaque qu'ils avaient craint. Celle pour laquelle il avait dû préparer le Falsitaserum. Ce qui était moins sûr était la cible de cette mission-autant qu'il pouvait le voir, tous les Mangemorts étaient là, sauf Lucius, qu'il commençait à envier secrètement. A en juger de leur emplacement, aucun des bâtiments publics du Chemin Diplomatique n'allait être attaqué, car ils étaient trop loin. Et probablement pas Ste. Mangouste non plus. Gringott peut-être?
Mais c'était pire, bien pire.
Dans l'après-midi du 24 décembre, beaucoup de sorciers britanniques allaient au Chemin de Traverse pour faire quelques achats de Noël de dernière minute. La rue débordait d'une foule bariolée; il semblait presque que la communauté magique tout entière s'était mis dans la tête de faire quelque achat dans une des boutiques bordant l'allée étroite. L'effet de soixante Mangemorts, Transplanant au milieu de la foule-un plus grand groupe à chaque bout de la rue, et le reste stratégiquement distribué parmi la multitude des gens-était donc délétère. La panique s'installa, tout le monde essayait de se sauver en courant ou de Transplaner. Beaucoup de gens avaient amené leurs enfants, cependant, et quelques-uns en avaient plus qu'un seul, si bien que Transplaner était impossible. A cause du chaos s'ensuivant, où tout le monde cherchait sa baguette, essayant de frapper sans blesser la mauvaise personne, ils étaient des cibles faciles pour leurs agresseurs.
Le Aurors à l'Académie avaient été des ennemis, et Severus avait eu une rancune contre le Ministère et tous ses employés depuis sa plus tendre enfance. Il avait pratiquement grandi pour haïr le Ministère. Alastor Maugrey, Black et quelques autres lui avaient laissé peu de respect pour les Aurors. L'Application de la loi Magique avait exercé des ravages dans les maisons des suspects après que l'Académie des Aurors ait été attaquée, ils avaient tué son chat et coupé sa tête pour atteindre son précieux collier. Quelques uns des meurtres qu'il avait commis avaient été des résultats d'une pure nécessité politique. Mais ceci. Comment quelqu'un pouvait-il penser à commettre un tel carnage? Sang-purs, demi-sangs, sang- de-bourbes, anglais et étranger, sans tenir compte de leur âge et de leur sexe, étaient abattus. Lestrange commandait l'opération, tandis que lui et Owen devaient se joindre aux autres comme de simples Mangemorts communs, si bien qu'il n'y avait pas de possibilité d'éviter le pire sous le prétexte qu'il devait surveiller les autres. Et il devait lancer des Sortilèges de Mort, et étourdir et pétrifier et lancer des Malédictions Sombres à moins de vouloir être tué ou, pire, capturé.
Il était certain que le bruit était insupportable-sûrement que les victimes criaient et que les enfants gémissaient et pleuraient. Mais il y avait un bruit terne de battement dans ses oreilles, insistant et assourdissant, qui noyait tout ce qu'il pouvait y avoir eu d'autre. Le seul son qu'il pouvait distinctement entendre était l'écho de sa propre voix dans sa tête, beuglant malédiction après malédiction, et une autre voix qui devenait de plus en plus insistante: et si Elle était parmi les victimes? Et si Elle était allée faire des courses aujourd'hui? Et si je La tue par inadvertance? Il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de penser cela, mais il était aussi bien conscient qu'il était impossible de ne pas écouter cette voix; même s'il avait pu enfoncer ses doigts dans ses oreilles, il l'aurait entendue, empoisonnant son esprit avec ses continus et si-et si-et si.
Lestrange leur avait dit de Transplaner dès que les Aurors arriveraient, et de tuer n'importe quel camarade qui semblait être incapable de le faire. De l'édition spéciale de la Gazette des Sorciers ce soir là il apprit que le cauchemar entier n'avait pas duré plus de trois minutes. Quatorze Mangemorts avaient perdu la vie, la plupart d'entre eux probablement aux mains de leurs pairs; deux cent vingt-sept victimes, dix-neuf Aurors parmi eux, avaient formé un tapis de cadavres sur les pavés du Chemin de Traverse, entremêlés aux corps des cent quatrevingt six blessés. Pas un seul Mangemort n'avait été capturé.
Quand Severus revint à Poudlard, il eut à peine la présence d'esprit d'ôter son habit de Mangemort. Peut-être, pensa-t-il confusément, qu'il voulait même être pris la main dans le sac, parce qu'il doutait que les horreurs d'Azkaban puissent être pires que l'agonie de désespoir qu'il sentait maintenant. Si Elle avait été tuée, que ce soit par lui-même ou par un autre Mangemort. Il monta sur son balai et retourna au château, conduit par le souhait de rentrer dans ses quartiers et de dormir. Et, si possible, de ne plus jamais se réveiller.
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Le 25 décembre 1980, la loi martiale fut déclarée par Bartemius Croupton, Chef de l'Application de la loi Magique, et la Gazette des Sorciers et d'autres journaux sorciers mineurs expliquèrent à ceux qui n'en avaient jamais entendu parler-et peu de gens en avaient entendu parler, parce que la dernière fois que le Ministère avait pris une telle mesure désespérée avait été vers la fin des années 1800-ce qu'étaient exactement les implications de cela pour le sorcier britannique moyen. C'était une épée à double tranchant, parce qu'à partir de maintenant, les Aurors avaient le droit d'utiliser des Sortilèges Impardonnables. Quelques uns d'entre eux, comme Alastor Maugrey, avaient toujours cru plus en leurs propres règles qu'à la loi et les utilisaient de temps en temps, même si c'était seulement dans des cas exceptionnels. Maintenant, cependant-et Severus soupçonnait que ceci était principalement dû à l'ignorance de gens qui n'avaient jamais lancé un Impardonnable de toute leur vie-ces incantations puissantes allaient faire partie du répertoire de tous les jours d'un Auror. Les Gardiens blanc or de la Lumière seraient bientôt dans l'Obscurité jusqu'au cou, même s'ils étaient complètement sans formation pour l'occasion. Rien de bon ne pourrait venir de cette décision, car il fallait certaines prédispositions et une inclination naturelle pour contrôler la Magie Noire, tandis que les Aurors l'avaient évitée comme un fléau, à cause de leur constitution spirituelle et de leur formation.
Mais la loi martiale voulait aussi dire que les procès, qui avaient jusqu'ici été accordés à tout le monde, quel que soit le crime dont ils étaient soupçonnés ou inculpés, avaient cessé de faire partie du système, ce qui, selon les normes des Moldus, était assez primitif pour ainsi dire, et loin d'être démocratique. Bien sûr, les méthodes de procurer des preuves suffisantes et de faire dire aux témoins aussi bien qu'aux accusés la vérité et rien que la vérité étaient bien plus efficaces, et ainsi les gens n'étaient presque jamais condamnés pour des crimes qu'ils n'avaient pas commis. Maintenant, cependant, la situation se transformait en quelque chose de plus apparenté au modus operandi de la Sainte Inquisition: un simple indice était assez pour saisir les suspects, les questionner-sans même utiliser de Veritaserum-et les livrer aux Détraqueurs pour toute une vie d'emprisonnement ou pour qu'ils aient leurs âmes sucées de leurs corps. Pas de témoins, pas de défense, pas de in dubio pro reo. La justice avait ôté son bandeau et transformé sa balance en une autre épée.
Voldemort avait été extrêmement content. En dehors du fait qu'il ait perdu quatorze de ses partisans, il avait atteint son but. "Vous verrez," dit-il à Severus, Owen et Lestrange, qu'il avait appelés en Albanie le soir du jour de Noël, "que dans très peu de temps les moutons se retourneront contre les bergers. Non seulement ils ne les protègent pas, ils vont devenir aussi très impopulaires. Un processus que nous ferons, bien sûr, de notre mieux pour approfondir et accélérer "
Severus était encore bien trop choqué par les événements du jour précédent pour se faire assez confiance pour parler, et Lestrange savait probablement de toute manière ce que leur Maître avait à l'esprit. Alors la tâche de poser la question échut à Owen "Mon Seigneur," dit-il, "auriez-vous la gentillesse de nous éclairer au sujet de vos intentions?"
"Bien sûr, Owen. Bien sûr. Le Ministère en général et M. Croupton en particulier n'apprécient pas trop Dumbledore et son groupe de résistance. Il a cassé trop des règles, et leur a dit trop souvent qu'ils sont des gaffeurs incompétents. Notre étape suivante sera donc d'essayer de rompre sa joyeuse petite bande, simplement en les dénonçant au Ministère "
"Pardonner mon incapacité à comprendre, mon Seigneur, mais je ne peux pas voir comment nous pourrions faire cela. Nous ne connaissons pas l'identité des partisans de Dumbledore"
"Cela, Owen," répondit Voldemort avec un sourire froid, "est sur le point de changer. Fiez vous à Lord Voldemort pour découvrir les faiblesses de l'ennemi"
Entièrement préparé à être questionné sur Lucius et par conséquent puni pour quelque faute imaginaire qu'il pourrait avoir commise, Severus suivit l'ordre de Voldemort de rester quand les deux autre partirent. Mais Lucius ne fut pas mentionné, et pour une fois il ne dut pas se tordre par terre dans l'agonie du Sortilège de Torture. "Asseyez vous, Severus," dit doucement le Maître. "J'ai une tâche pour vous, et elle est difficile "
"Merci, Mon Seigneur," marmonna-t-il automatiquement, inclinant sa tête. "J'ai hâte d'entendre ce que je peux faire pour vous servir "
Voldemort hocha la tête, un sourire satisfait jouant sur ses lèvres minces. "Je ne me serais pas attendu à autre chose de votre part, Severus. Maintenant dites moi: que pensez-vous qu'il arrivera après Halloween?"
Il devait faire très attention maintenant, car trop de connaissance pourrait être aussi fatal que trop peu. "J'avais l'impression, mon Seigneur, que le sang de Harry Potter va servir pour la dernière dose de Potion Libératio, pour augmenter votre pouvoir magique à une étendue que personne n'a jamais atteinte auparavant "
"Et après cela, Severus? Sûrement que vous y avez pensé " Les yeux de Voldemort étaient à demi fermés mais scrutaient attentivement son visage.
"Bien sûr que oui, Mon Seigneur " Severus se permit l'allusion d'un sourire.
"Et quels étaient vos pensées, enfant?"
"Vous avez passé plus de dix ans à graduellement amasser du pouvoir, Mon Seigneur. D'abord en rassemblant des partisans, puis en éliminant certaines personnes clefs, que vous saviez qui seraient opposées à notre cause, et maintenant, finalement, vous réussissez à déstabiliser le vieux système, et réussirez certainement à détruire la résistance de Dumbledore. Ce développement graduel m'a mené à croire que, après avoir pris la potion à Halloween, vous pourrez tuer Dumbledore lui-même, prendre possession de Poudlard, nous mettre dans les positions que vous penserez qui nous vont le mieux, et finalement introduire un nouvel ordre dans ce pays "
Voldemort lança sa tête en arrière et rit. "Oh, enfant," dit-il, entourant la joue de Severus d'une main froide qui semblait être couverte de cuir, "vous êtes si jeune. Avez-vous oublié tout ce que je vous ai dit? Mais-" il ôta sa main et se renversa en arrière dans son siège "-peut-être ne l'avez- vous pas compris à ce moment-là. Vous le comprendrez certainement maintenant " Il croisa ses bras sur sa poitrine et fit un autre sourire énigmatique à Severus. "Que savez-vous au sujet de l'alchimie?"
"L'alchimie, Mon Seigneur? Pas grand chose, pour dire la vérité. Que voulez- vous que j'étudie?"
"Je vois " Voldemort hocha la tête. "Mais cette fois, vous ne devrez pas étudier. Vous devez seulement comprendre et obéir " Il se pencha en avant, les avant-bras reposant sur la table, les doigts entrelacés, et regarda attentivement Severus. "Ce que je veux finalement n'est bien sûr pas simplement du pouvoir-j'aurais pu l'obtenir il y a des années, si je l'avais vraiment voulu. La Grande Bretagne est seulement le commencement, seulement la base de pouvoir. Mais je veux le monde, Severus. Je veux que la Vieille Magie revienne, je le ranimerai et ferai en sorte que l'humanité reconnaisse ses bienfaits. Mais dites-moi-" sa main vint se poser sur celle de Severus "-dites-moi, enfant: combien d'années pensez-vous que cela me prendrait?"
Pendant la dernière partie du discours de Voldemort, Severus avait senti le niveau d'énergie entourant le Seigneur des Ténèbres augmenter de façon spectaculaire. "Je. je n'en ai véritablement aucune idée, Mon Seigneur. Des décennies, je dirais. Et pas seulement deux ou trois "
"Ne vous laissez pas duper, Severus. Une tentative comme celle-ci durera très probablement plus qu'un siècle "
Ceci était probablement le moment où il devait feindre une compréhension commençant, pensa Severus. Il espérait qu'il avait choisi le bon moment. "Mais. mais, Mon Seigneur. ne vous offensez pas s'il vous plaît, mais. mais vous avez déjà plus de soixante ans, et. vous auriez besoin d'être. Oh! Je pense que je commence à-"
"L'immortalité," souffla Voldemort, et une note rêveuse se faufila dans sa voix, "l'Immortalité est ce dont j'ai besoin. Comprenez vous maintenant ma question sur l'alchimie ?"
Severus n'eut pas eu besoin de feindre l'essoufflement quand hocha avidement la tête. Car il savait ce que le Maître allait lui demander. "Vous avez besoin de la Pierre Philosophale, Mon Seigneur "
"En effet, Severus. J'ai besoin de la Pierre Philosophale. Après Halloween, je serai assez fort pour entreprendre un rite que personne n'a encore tenté. Ou plutôt," dit-il avec un sourire méprisant, "Quelques-uns ont essayé, mais ils n'y ont pas survécu, simplement parce qu'ils manquaient de force. Grâce aux efforts infatigables de vous et St Jean, j'aurai plus de force et de puissance que n'importe quel sorcier n'en a jamais eu. Et ainsi, après Halloween, je serai prêt à exécuter le rite. Voyez-vous combien votre rôle est crucial, enfant?"
Il se força à regarder pleinement Voldemort dans les yeux, son regard empli de ce qu'il espérait être une admiration et une candeur appropriées. "Je suis. comblé, Mon Seigneur. Et reconnaisant au delà des mots que vous me confiez une telle tâche "
"Accomplissez la, Severus, et vous serez récompensé au delà même de vos rêves les plus ambitieux. Vous avez dix mois. Utilisez les bien "
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Aller voir Lucius à Ste. Mangouste fournirait une excellente occasion pour quelque discussion stratégique-Severus et Owen s'étaient entendus là-dessus avant d'aller en Albanie. Donc ils étaient tous les deux assis au chevet de Malfoy tard dans la matinée du lendemain de Noël.
Après dix jours de sommeil guérissant et artificiellement créé par des médicaments, Lucius avait été réveillé par les médisorciers tard le soir du jour de Noël. Il était aussi grand que son père l'avait été, bien que moins costaud, mais de constitution beaucoup plus solide que Severus. Maintenant, cependant, il avait presque l'air faible. "Je ne sais pas comment ils ont réussi à me faire perdre plus de vingt livres," se plaignit-il, "Mais j'ai l'impression dêtre un chiffon mouillé. Totalement sans os et.eh bien, absolument dégueulasse, seulement pour vous donner une idée. Comment va Narcissa ? Et Drago?"
"Bien," dit Severus. "Aussi bien qu'elle peut l'être dans les circonstances actuelles, bien sûr "
"Elle n'habite pas avec toi, n'est-ce pas?" demanda Lucius, un peu d'irascibilité brillant dans ses yeux.
"Non, plus maintenant. Nous l'avons transférée à ses quartiers d'invitée dès que les élèves sont partis. Elle sera en sécurité là-bas, et complètement protégée des yeux de tous. Si le pire arrivait, elle pourrait toujours faire semblant d'être un fantôme, surtout si elle continue à manger si peu "
"Alors fais-la manger," dit Lucius avec colère et brusquement, "Elle donne toujours le sein à Drago et a besoin de ses forces!"
"Cela veut-il dire que j'ai ta permission pour faire manger ta femme de force?"
Lucius lui lança un regard de regret. "Tant que tu ne la touche pas."
"Écoutez, les gars,"dit Owen, roulant des yeux, "Aussi touchante que soit sans aucun doute cette scène, nous avons à discuter de choses plus importantes"
Lucius écouta leur rapport sur le plan de Voldemort pour écraser le groupe de résistance de Dumbledore et mettre la main sur la Pierre Philosophale avec une anxiété visible. "Il a dit qu'il a une possibilité de détruire la résistance? Et de découvrir leur identité? Cela veut dire."
"Exactement," confirma Severus, "Cela veut dire qu'il y a un traitre. Seulement nous n'avons aucune idée de qui c'est, et si je le dis à Dumbledore, l'effet va être dévastateur "
"Mmh," dit Owen, "rien n'est pire que le soupçon, surtout s'il est dirigé contre quelque fantôme. Cela minera forcément leur unité "
"Peut-être que c'est un piège?" suggéra Lucius.
"Voulant dire que Voldemort sait exactement ce que je fais, et m'utilise pour semer le soupçon parmi les ennemis?"
"C'est une possibilité "
"Et c'est une situation perdante à tous les coups," ajouta Owen, "parce que quoi que tu fasses, c'est forcé que cela érode le groupe de Dumbledore. Qu'il y ait un traitre ou pas "
"Dans ce cas,"dit lentement Lucius -sa voix n'avait pas encore récupéré complètement, il ne pouvait pas l'élever, et semblait plutôt enroué, "je suppose qu'il est mieux que tu le dises au vieil homme. Je suis sûr qu'il peut s'en occuper. Et la Pierre Philosophale?"
Severus haussa les épaules. "Je n'en ai aucune idée. Je devrai trouver quelque chose à dire à Voldemort. Peut-être serait-il mieux de la garder en sûreté à Poudlard "
"Probablement, d'une certaine façon," consentit Owen. "À propos, quel effet aura la potion? Des idées?"
"Comme d'habitude, fondamentalement, seulement l'-"
"Non, pas la Potion Libératio. Je voulais parler de ce philtre d'amour"
Lucius renifla moqueusement et tressaillit-évidemment sa gorge lui faisait toujours très mal. "Philtre d'amour en effet," dit-il, "comme tu le dis on dirait que Sev a l'intention de donner à ce marmot de Potter une potion pour le faire tomber amoureux de Voldemort "
"Il pourrait devenir prince consort," sourit Owen. "Non, sérieusement. Que pensez-vous qui va arriver?"
"Le problème est qu'il n'y a pas moyen de l'essayer avant. Alors je peux seulement deviner. Quelque genre de grand conflit énergique, je suppose, à condition que ce fichu truc marche "
"Un. conflit?" coassa Lucius . "Voulant dire quelque genre d'explosion d'énergie magique?"
"Eh bien, oui. je suppose qu'on pourrait décrire cela de cette façon. mais cela pourrait aussi seulement être une implosion, pour autant que je le sache "
"Je me demandais seulement ." Owen se renversa en arrière et croisa les jambes. "Serait-ce assez fort pour tuer Voldemort?"
"Si cela tue," répondit Severus après une courte pause, "je suis sûr que cela tuera Voldemort et qui que ce soit vers qui le Sortilège de Mort est dirigé. Même si ce n'est que l'enfant. Mais il est probable que les deux énergies s'annulent simplement l'une l'autre, pour ainsi dire"
Lucius éleva ses sourcils. "Pas si, selon tes notions poétiques, l'amour est plus fort que la mort. Dans ce cas, l'effet devrait être pire pour Voldemort. Qu'est ce que tu voulais dire de toute façon, Owen?"
"Je pensais aux bénéfices de garder la Pierre à Poudlard. Si Voldemort meurt dans le processus, nous ne devons pas nous inquiéter de toute façon. Mais s'il survit, et qu'il est seulement affaibli-"
"Nous ne savons pas s'il sera affaibli," l'interrompit Severus, "C'est prendre ses désirs pour des réalités, pas quelque chose à quoi nous pouvons raisonablement nous attendre "
"Bêtises," dit Lucius "Quand il s'agit de l'amour et de la mort, la magie est si puissante qu'il y a forcément quelque effet majeur. Alors, s'il est affaibli, Owen?"
"Alors ce serait le mieux si nous pouvions l'attirer à Poudlard, où Dumbledore pourrait le finir. Et la Pierre serait l'appât idéal"
"Ce n'est rien de plus qu'une paille à laquelle nous nous accrochons," remarqua Severus, "Mais je vais en parler à Dumbledore tout de même. Voyons ce qu'il en pense "
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Severus était vraiment fâché contre le Directeur pour lui avoir demandé d'assister à la discussion avec Lily et James Potter, peu après le Nouvel An.
Le pensine avait été faite-en cristal de roche, engravée des runes pour l'amour, le pouvoir et la force-et il était maintenant vital de convaincre les Potters de la nécessité de se protéger et de protéger leur enfant. Peut- être que cela n'avait pas été un des mouvements les plus sages du Directeur que d'inviter aussi Black, pensa Severus en entrant dans le bureau. Mais probablement que le Gryffondor avait tenu à participer, et il n'y avait pas moyen de le garder hors de cela-après tout il était le parrain de l'enfant.
"Ah, Severus," le salua le Directeur. Maintenant, Severus connaissait assez bien le vieil homme pour détecter immédiatement la note tendue en dessous de la gaieté. Alors les Gryffondors étaient odieux et têtus comme à la normale. "Venez vous asseoir avec nous. Severus est celui qui a proposé ce moyen de vous protéger vous et Harry," dit-il aux autres-moins en manière d'explication, présuma Severus, que pour essayer de créer quelque chose de similaire à une atmosphère clémente.
Severus examina le couple Potter. James n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, il y a un an et demi. Lily, qui avait toujours été une fille exceptionnellement belle, semblait avoir atteint de nouvelles hauteurs de beauté. Et de la manière avec laquelle elle tenait et regardait son bébé, Severus reçut quelque espoir quant à l'efficacité de la potion.
A la demande de Dumbledore, il fit un bref résumé de comment le produit final allait marcher, conscient à tout moment de l'expression de dérision de Black et de l'attitude moins qu'accueillante de Potter. "Extraire l'émotion et la mettre dans la pensine," termina-t-il sa conférence, "demandra un certain exercice, mais je suis sûr que vous y arriverez "
Lily était sur le point de dire quelque chose, mais fut grossièrement coupée par son mari. "Tout ceci semble très intéressant," dit-il, machant à l'évidence ses mots par respect pour Dumbledore, "mais je n'en vois vraiment pas la nécessité. Surtout en ce qui concerne nous cacher. Nous sommes parfaitement heureux de vivre dans la maison de mes parents-"
"James, ne comprends-tu pas?" L'impatience dans la voix de Dumbledore était maintenant tangible. "Ceci n'est pas pas au sujet d'être plus ou moins heureux. C'est au sujet de votre vie, la tienne, celle de Lily et celle de Harry, et de l'avenir de ce monde, si cela vous concerne ne serait-ce qu'un peu "
"Ecoutez, Albus," dit Black, dans une tentative vaine d'apparaître diplomatique, "si seulement nous pouvions être sûrs que ceci est vraiment aussi dramatique que-"
"En d'autres termes," l'interrompit froidement Severus, "vous suggérez que le Directeur devient sénile et qu'il a peur de son ombre? Autrement, pourquoi ignoreriez-vous un avertissement d'Albus Dumbledore?"
La bouche de Lily se convulsa légèrement, et elle lança à Severus un coup d'oeil rapide. Black lui lança simplement un regard noir. "Je ne suggérais rien du genre. Et depuis quand es tu devenu un défenseur ardent de Dumbledore?"
"Jaloux?" marmonna Severus sous sa barbe.
Avant que Black ne puisse lui sauter à la gorge, Dumbledore parla à nouveau. "Je souhaite que vous compreniez, vous tous, que les questions personnelles n'ont absolument aucune importance ici. Severus ne me défend pas, mais il est la voix de la raison. Je sais que Harry est en danger, et qu'il sera l'instrument de l'avenir. Nous devons empêcher Voldemort de vous trouver, et, au cas où le pire arrive, nous devons prendre les précautions nécessaires pour qu'il échoue s'il réussit à vous trouver"
Une demi-heure plus tard, les Potters étaient partis, avec Black. Dumbledore se pencha en arrière dans son fauteuil, ôta ses lunettes et se frotta les yeux avec lassitude.
"Pas vraiment ce que j'appellerais un succès," remarqua sèchement Severus.
Le Directeur secoua la tête. "Non, vraiment pas. Et cela commence à m'inquiéter, beaucoup. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre ce risque "
"Utilisez Imperius sur Potter," suggéra Severus.
"S'il continue avec son obstination insensée, je pourrais même le faire,"dit Dumbledore avec un sourire tordu. "Pour le moment, cependant, je préférerais des méthodes moins. radicales "
"Si vous me demandez mon avis," dit Severus après un court silence, "vous devriez parler à Lily seule. Je l'ai regardée-elle n'est pas vraiment heureuse des décisions de son mari. D'accord, elle semble les accepter, mais elle peut facilement être apportée au point où elle se rebellera. Peut- être qu'elle le fera même choisir entre elle et l'enfant, et sa stupide obstination"
Dumbledore caressa sa barbe, considérant à l'évidence ceci. "Pensez-vous que vous pourriez lui parler?"
"Moi? Pourquoi devrais- je lui parler, moi? Vous êtes le mentor omniscient! Sinon autre chose, elle vous écoutera, pas moi!"
"Je ne serais pas si sûr de cela. Prenez votre temps pour y penser -après tout, nous avons encore quelques mois "
"À moins que le traitre, qui qu'il ou elle puisse être, contrecarre tous nos projets. Avez-vous déjà pensé un peu à ce problème?"
Le Directeur émit un rire court, faisant battre des ailes à Fumseck sur son perchoir. "Je n'ai rien fait d'autre qu'y penser," répondit-il, paraîssant plus fatigué que jamais. "Mais il n'y a rien que je puisse faire. Si je commence à soupçonner mes propres gens, cela veut dire la fin de la résistance "
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Il s'avéra très bientôt que l'allusion de Voldemort n'avait en effet pas été un piège. Après avoir avec succès choqué la société des sorciers de Grande Bretagne pour qu'ils soient dans un état de crainte perpétuelle par l'attaque sur le Chemin de Traverse, les Mangemorts se tinrent parfaitement tranquilles les mois suivants. Ce qui ressemblait à la paix était en réalité le silence d'un cimetière. Les journaux donnaient seulement leur voix à ce que la majorité de la population pensait: il semblait extrêmement improbable que Voldemort ait lancé tous ses Mangemorts dans le combat, et donc la spéculation était grande quant au vrai nombre de ses partisans. Ceci avait, bien sûr, été un effet prémédité-les estimations allaient de cent à un millier, et l'insécurité générale augmentait régulièrement.
Dans ce climat de peur et d'anxiété, Voldemort laissa tomber quelques bombes sous forme de lettres anonymes au Ministère. Désespéré comme l'Application de la loi l'était de prendre n'importe qui qui puisse être blâmé pour l'attaque, ils sentirent que leur salut était finalement arrivé, quand, une à une, environ deux ou trois fois par mois, des missives écrites de mains différentes voletèrent sur leurs bureaux et dénoncèrent des membres clefs du groupe de résistance de Dumbledore. Considérant la nature extrêmement classifiée de leurs activités, une partie d'entre elles avaient évoqué plus d'une fois le soupçon de leurs voisins à propos de va-et-vient inexplicables, et ainsi ils furent facilement acceptés comme bouc- émissaires par M. Croupton et ses hommes de main.
Dumbledore, qui était bien conscient des dommages irréparables que cette stratégie d'érosion lente causait à son mouvement, était complètement pris au piège: bien qu'il ait essayé d'intervenir une ou deux fois en faveur des sorciers appréhendés, il avait été poliment mais simplement informé que ceci n'était aucunement de ses affaires, que les coupables devaient être traités selon la loi martiale, et qu'il devrait rester à Poudlard, à s'occuper de ses propres affaires, à moins qu'il ne veuille attirer plus d'attention qu'il n'en voulait. Les seuls moyens de protéger ses gens était de leur faire chercher abri à Poudlard; le défaut de cette idée essentiellement utile étant, bien sûr, que qui que le traitre soit courrait droit à Voldemort pour lui dire la nouvelle. Et cela aurait forcément des répercussions sur Severus, qui aurait des difficultés à expliquer comment un paquet de sorciers inconnus rôdant autour des terres du château pourrait lui avoir échappé.
Le camp de réfugiés que le Directeur avait établi et rendu incartale à l'aide de Solange Delacour était trop petit pour contenir cent personnes de plus, et ainsi Dumbledore approchait du désespoir. Le seul espoir que lui et son groupe avaient était que la potion de Severus marche, et, espérons le, marche d'une façon qui mettrait Voldemort hors d'état de nuire pour une quantité suffisante de temps pour qu'ils reconsolident leurs forces.
Après une réunion particulièrement décourageante avec le Directeur vers la fin mars, Severus ruminait dans ses chambres, essayant de trouver une solution à la myriade de problèmes, quand soudain la tête de Dumbledore apparut dans sa cheminée. "Severus? Pourrais-je vous parler un moment?"
Avec lassitude, il se leva et s'avança devant la cheminée. "Bien sûr, Directeur. Une autre catastrophe? Dites le moi, je suis exactement de la bonne humeur pour cela "
A sa surprise, Dumbledore sourit-même ses yeux scintillaient faiblement, quelque chose qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. "Non, au contraire. J'ai un visiteur pour vous "
"Un visiteur?" Severus roula ses yeux. "Juste ce dont j'ai besoin ce soir, pour monter au plus haut sommet du confort personnel. Qui est-ce? Des Aurors?"
"D'une certaine façon. C'est Lily Potter, et elle veut vous parler. Aurez vous la gentillesse-"
Peut-être que ceci était en effet une bonne nouvelle. "Bien sûr, Directeur. Vous pouvez prendre la Cheminette "
"Elle voulait vous parler en privé-à moins que vous ne comptiez le petit Harry, bien sûr "
"Certainement pas," cracha-t-il en réponse et il recula de quelques pas, pour laisser assez de place à Lily pour qu'elle émerge du foyer.
Petit Harry ne semblait pas aimer les voyages par Cheminette, car il hurlait d'indignation. Severus serra la main de Lily et, avec un soupir d'exaspération, regarda le bébé dans ses bras "Il fait ses dents" dit-elle en s'excusant, "je sais que cela doit faire diablement mal, mais il me rend tout de même folle "
"Laissez moi jeter un coup d'oeil " Severus prit l'enfant des bras de sa mère, le plaça sur son genoux gauche-dégoûtant, vraiment, pensa-t-il, de voir comment il s'était habitué au maniement de petits enfants, à cause des ses contacts plutôt fréquents avec Drago-attendit que le garçon recommence une autre série de rugissements furieux et abaissa sa lèvre inférieure. "Ah, oui," dit-il, "je vois. Ce sont les prémolaires. Attendez une seconde, je reviens tout de suite "
Quand il revint de son laboratoire avec un baume atténuant la douleur qu'il avait préparé quand Drago avait commencé à faire ses dents, Lily lui lança un regard curieux. "Vous semblez être très. bien informé," dit-elle, "Vous n'avez pas d'enfant, n'est-ce pas?"
"Non. Etre obligé d'enseigner à un paquet d'adolescents idiots cinq jours par semaine fait plus que remplir n'importe quel besoin que je puisse avoir de compagnie juvénile. Mais ce baume-" il souleva le petit pot "-est très utile de toute façon. Parfois, quand les dents de sagesse percent, même les plus vieux souffrent, de manière très similaire à ce que celui-là traverse maintenant " c'était un mensonge, mais un mensonge plausible. En plus, il pourrait vraiment donner à Madame Pomfresh une partie du baume exactement dans ce but.
Après ils l'aient appliqué-Severus se fit mordre deux fois et Lily une fois, car non seulement le petit Harry possédait déjà deux paires d'incisives impressionnantes, il semblait aussi prendre un plaisir inexplicable à les enfoncer dans les index des autres gens-Severus invita son invitée à s'asseoir. Son offre d'une boisson fut acceptée avec reconnaissance. "J'ai arrêté de le nourrir au sein quand il a attrapé ces crocs," dit Lily, riant, "et maintenant je peux finalement boire quand je le veux "
"Alors," dit Severus , "je suppose que vous avez changé d'avis à propos de la potion?"
Son front se rida en un froncement sombre. "Ce n'est pas exactement vrai. J'ai toujours voulu accepter la proposition d'Albus, mais James." Elle se fit silencieuse et se mordit la lèvre.
"C'est ce qui arrive quand on épouse un Gryffondor macho et despotique," remarqua Severus avec désinvolture.
"James a beaucoup de qualités-"
"Si vous le dites. Cependant, la prévoyance n'est pas l'une d'entre elles. Je ne comprends pas comment il peut avoir l'audace d'ignorer le conseil de Dumbledore"
"Vous savez," dit-elle avec un soupir, ébouriffant la touffe de cheveux noirs de son fils, "c'est difficile pour lui. Son père était. eh bien, je pense qu'on pourrait dire condescendant, bien que ce soit une litote. Alors il est plutôt allergique aux conseils bien intentionnés, même quand il devrait les suivre "
"Même quand votre vie est en jeu? Et celle de son fils?"
"Tout cela est une question de priorités," dit-elle. Le sourire qu'elle lui fit était tordu au mieux.
"Alors qu'allez-vous faire?"
"Eh bien, cela semble plutôt évident. Je vais préparer cette potion-"
"Vous ne devez rien préparer," l'interrompit-il. "Le potion protectrice de base est du gâteau pour moi, et je vous l'enverrai dès que possible. Extraire l'amour est la partie difficile"
"Je sais " Elle regarda Harry. "Je suppose que vous n'êtes pas trop intéressé par mon état émotif, mais." Elle hésita. "Vous savez, je ne voulais vraiment pas un enfant. Je n'ai que vingt-trois ans, et j'aurais pu attendre vingt ans de plus. Mais maintenant qu'il est là, je suis heureuse de l'avoir. Et je l'aime véritablement. Plus que. tout "
Certainement plus que James Potter, pensa-t-il. A haute voix, il dit, "Eh bien, c'est bon à entendre. C'est la condition fondamentale pour que la potion marche. Alors vous n'allez pas aller vous cacher quelque part en sûreté?"
"Je ne pense pas que 'sûr' ait un sens quand il s'agit de Voldemort et de ses partisans "
"Vrai," admit-il, "Mais vous pourriez utiliser le Sortilège de Fidelius. Cela a marché pour votre noce, pourquoi cela ne devrait-il pas marcher maintenant?"
Lily hocha la tête. "J'y ai pensé, bien sûr. Et je ne sais pas combien de fois j'ai essayé de persuader James. Mais il ne veut simplement pas le faire "
"Vous pourriez le faire,"remarqua Severus . "Pour vous et Harry "
"Non, non je ne peux pas quitter James "
"Je ne suggérais pas que vous deviez quitter James!" répliqua-t-il avec colère. "Je voulais dire que vous êtes si souvent seule à la maison que cela marcherait probablement d'exécuter le sortilège simplement pour vous et l'enfant"
Elle émit un petit rire court, sec. "Et qui selon vous consentirait à jouer le Gardien Secret? Je suis née de moldus, n'oubliez pas cela. Je n'ai pas beaucoup d'amis dans le monde des sorciers, et je ne risquerais jamais de mettre en danger ma famille "
"Et l'un des petits amis de votre mari?" demanda-t-il et il vida son verre.
"Eh bien." Elle remua la tête. "C'est difficile, vous savez? Sirius est hors de question-il est trop proche de James. Remus. peut-être, mais il a assez de problèmes avec sa lycanthropie. Ce qui laisse Peter."
"Il le ferait certainement pour vous,"dit Severus, son ton légèrement acerbe. Il n'avait nullement oublié les regards que Pettigrow avait lancés à la belle rousse.
Elle se raidit. "Que voulez-vous dire?"
"Oh, allons, Lily!" Il se leva. "Vous en voulez aussi un autre ?" Elle hocha la tête et lui tendit son verre. "Vous ne pouvez pas être si aveugle que cela," dit-il, revenant et lui donnant la boisson. "Pettigrow est complètement fou de vous, il n'est pas possible que vous puissiez nier cela!"
Lily agita une main négligente. "Oh, cela! C'était un simple béguin d'écolier. Il s'en est remis maintenant, croyez moi "
"Je n'en serais pas si sûr. Mon seul conseil est de vous dire de vous cacher et d'utiliser le sortilège de Fidelius, qui que soit le Gardien Secret. Et quel qu'en soit le coût "
Regardant par-dessus le bord de son verre, Lily le scruta, longtemps et intensément. "Vous êtes l'un d'eux, n'est-ce pas?" dit-elle finalement.
"Pardon?"
"Vous êtes l'un d'eux, et vous jouez la taupe pour Albus, n'est-ce pas? Je me demandais déjà d'où il recevait ces informa-"
Severus avait mis quelques moments pour se recomposer. "Arrêtez, Lily. Arrêtez. Même si cette supposition absurde était vraie, je ne vous le dirais pas. Vous êtes une Auror, et êtes mariée à un Auror. Gryffondors." dit-il, mettant tout son mépris dans les trois syllabes. "Pettigrow m'a posé la même question-"
"Peter?" l'interrompit-elle, ses yeux verts larges de surprise.
"Oui, qui d'autre? Vous les Gryffondors semblez croire que tous les Serpentards doivent être des Mangemorts, n'est-ce pas?"
"Si vous étiez vraiment devenu espion, les choses seraient différentes quand même. Et, juste pour vous dire un de mes petits secrets coupables, le choixpeau m'a presque mise à Serpentard. Mais j'étais si éprise de Sirius que je l'ai conjuré de me répartir dans la même maison "
"Vous pourriez y avoir été mieux. Et discutons maintenant de la logistique. Quand dois-je vous envoyer la potion?"
Il était déjà minuit passé quand il appela le Directeur pour lui dire que Lily était partie, et que l'un de leurs problèmes les plus brûlants avait été résolu.
Le première chose que Severus avait faite en retournant à Poudlard-en dépit de sa fatigue énorme, il avait dû marcher des portes au château, car voyager par Cheminette depuis le bureau de Lucius semblait trop risqué- après avoir déposé Lucius à Ste. Mangouste, avait été de fermer la connexion de Cheminette entre ses chambres et le Manoir Malfoy. Puis, il était rapidement allé à l'étage rassurer Narcissa sur l'état de son mari et, dès qu'il pensa qu'il pouvait la laisser seule sans danger, il rendit une visite à Dumbledore. Quand il atteignit finalement ses quartiers à nouveau, il était presque quatre heures du matin, et il se laissa simplement tomber sur son lit sans prendre la peine de se déshabiller. Le lendemain passa dans un flou fatigué; heureusement, il devait seulement enseigner une seule heure dans la matinée et une dans l'après-midi- autrement, il se serait probablement endormi au milieu de sa propre leçon.
Narcissa avait été seule pendant toute la journée et elle semblait être très contente d'avoir quelqu'un à qui parler quand il revint après le dîner. Elle était assise sur le Chesterfield dans son salon, lisant un livre, avec le bébé dormant sur une couverture à côté d'elle. "Comment vas- tu?" demanda-t-elle avec inquiétude quand il se laissa tomber dans les profondeurs d'un fauteuil à côté d'elle.
Il lui fit un sourire fatigué. "C'est toujours comme cela que je suis après un jour d'enseignement "
"Tu es très fatigué, n'est-ce pas?"
"Oui, plus qu'à la normale. Avec seulement trois heures de sommeil. Il semble que je me fasse vieux "
Elle hocha la tête, à l'évidence ne sachant pas si elle devait partir. "Eh bien, je. je suppose que je vais te laisser alors." Mais ses yeux transmettaient une prière silencieuse pour qu'il lui demande de rester.
Severus jeta un coup d'oeil aux cernes sous ses yeux et laissa son regard errer plus bas jusqu'à ses mains. Elles tremblaient. "As-tu déjà mangé?" demanda-t-il.
"Non, je n'ai pas faim, vraiment, je-"
"Est-ce que tu lui donnes encore le sein ?" demanda-t-il, faisant un geste vers Drago. Elle hocha la tête. "Eh bien, dans ce cas tu dois manger, ma chère. Je te tiendrai compagnie "
"Je ne veux pas manger! Je veux savoir comment va Lucius !" rétorqua-t- elle.
"Je ne vois vraiment pas comment ces deux nécessités s'excluent. Peggy va t'apporter un repas léger, et pendant que tu mangeras nous pourrons parler de Lucius " Il se leva pour sonner l'elfe mais fut arrêté par les sanglots convulsifs de Narcissa. "Quel est le problème maintenant?" dit-il d'un ton rogue, plutôt impatient, parce que les femmes en pleurs le rendaient toujours mal à l'aise.
"Rien. j-je veux seulement être avec lui, et. et je suis un tel. un tel ennui."
Autant qu'il eut aimé consentir, parce qu'il se sentait suprêmement ennuyé par sa présence dans ses quartiers-pas parce que c'était elle, bien sûr; il aurait été ennuyé par la présence de n'importe qui-il s'aperçut qu'il ne le pouvait simplement pas. "Non," dit-il, "tu n'es pas un ennui. Et tu ne peux pas être avec Lucius maintenant, pour ta propre sécurité. Tiens-" il conjura un mouchoir et le lui lança "-mouche toi et dis moi ce que tu veux que je commande pour toi "
"Gâ-Gâteau de riz," laissa-t-elle échapper entre deux sanglots.
"Pardon?"
"Du gâteau de riz. Avec de la poudre de cacao et de la cannelle dessus. E- et une grande tasse de chocolat chaud " Elle se moucha et le regarda avec des yeux rougis. "Ne me dévisage pas comme cela," dit-elle, moitié riant, moitié pleurant, "C'est ma nourriture de réconfort. Depuis que je suis petite"
"Eh bien," dit-il avec doute, "si cela aide vraiment."
A l'évidence, cela aidait, car quand elle eut fini la moitié de son gâteau de riz et eut pris quelques petites gorgées de chocolat-il y avait furtifment mêlé deux gouttes d'une légère potion calmante-la couleur revint à ses joues. "Lucius?" demanda-t-elle.
Severus alla se verser un verre de cognac-étonnamment, il n'avait pas envie de whisky aujourd'hui-et retourna à la table. "Lucius, alors. Owen et moi ne l'avons vu que très brièvement, deux ou trois minutes peut-être. Comme je te l'ai déjà dit, il survivra certainement, et il ne sera pas handicapé. Mais les médecins nous ont aussi dit qu'il aura probablement quelques cicatrices-quelques unes des blessures étaient trop mauvaises pour réparer les tissus sans une trace "
"Je me fiche des cicatrices," dit-elle, et elle tenta courageusement de sourire. "Mais qu'est-ce que Voldemort lui a fait? A-t-il été seulement blessé physiquement? Sans magie impliquée?"
Severus secoua la tête, à la fois pour dire 'non' et chasser les images, qui étaient encore beaucoup trop vives à son goût. "Non, il a utilisé les deux. Quelques sortilèges de torture mineurs, qui ne lui auraient pas fait beaucoup de mal, surtout comme je lui avais donné une potion protectrice. Mais il a reçu assez de Doloris pour lui durer toute une vie, et c'était la partie dangereuse. Ca, et ces coupures profondes"
Les yeux de Narcissa étaient larges d'horreur quand elle demanda, "Mais son- son cerveau n'a pas souffert, n'est-ce pas?"
"Heureusement non. Cependant, les répercusions dureront probablement très longtemps, et ils seront obligés de refaire pousser ses bouts de nerfs. Mais il semble qu'il y ait deux lumières, un en Chine et un en Arabie saoudite, qui soient spécialisés dans ce domaine. Ils ont demandé notre autorisation pour les appeler, et nous l'avons donnée, bien sûr. Alors il n'y a pas besoin de s'inquiéter, pas vraiment. Il devra rester à Ste. Mangouste pendant deux ou trois semaines, la plupart du temps en sommeil artificiel"
"Cela ne semble pas très encourageant," dit-elle et elle ramassa Drago, qui avait ouvert les yeux et donnait des signes indubitables de mécontentement.
"Oh, je pense que c'est encourageant," répliqua Severus. "Je veux dire, regarde le bon côté des choses: d'abord, il n'est pas mort et fera un rétablissement splendide. Ensuite, j'avais une occasion d'essayer cette potion protectrice, et j'ai vu qu'elle marche. Ce qui veut dire que, enfin, nous avons quelque chose à donner à cet enfant Potter-si les experts de Dumbledore trouvent le bon genre de pensine à temps. Alors nous pourrons contrecarrer les plans de pouvoir tout-puissant de Voldemort, et, qui sait, peut-être que tout sera de retour à l'état normal dans un an "
Elle soupira, caressant le dos du bébé. "Cela ressemble trop à un conte de fée pour être vrai, tu sais?"
"Je sais. Mais s'il te plaît remarque que je n'ai rien mentionné au sujet de qui que ce soit vivant heureux pour toujours "
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Le mardi 23 décembre, les élèves qui passaient les vacances de Noël chez eux quittèrent Poudlard. A cause de plus de six mois de presque-calme, que Croutpon Sr. avait exploité à son propre avantage-tout comme Dumbledore l'avait prédit-les parents semblaient avoir gagné quelque sens de sûreté et de confiance, si bien que la plupart d'entre eux avaient permis à leurs enfants de retourner à la maison pendant les vacances, et l'école était presque vide. Après une discussion interminable, Severus, McGonagall et le Directeur consentirent que la meilleure possibilité pour que Narcissa et son enfant soient le plus confortable possible, sans aucun risque de sécurité, était de les loger dans une section largement inutilisée du château près de la Tour de Serdaigle. C'était aussi distant que possible de la partie Serpentard de l'école-étant donné la provenance de la plupart des Mangemorts de Voldemort, ceci était une mesure de sécurité nécessaire- spacieux et bien aéré, et il y avait un passage secret menant à la Tour Serpens.
Il leur fallut quelque temps pour décorer les salles, comme ils ne pouvaient compter ni sur Rusard ni sur les Elfes de Maison, à l'exception de Peggy, mais peu avant le déjeuner la veille de Noël ils pouvaient tous être fier d'un travail bien fait. A la surprise aux yeux écarquillés de Severus, bien qu'il ait réussi à très bien le cacher, McGonagall invita même leur invitée dans ses appartements pour le thé. D'autre part, pensa-t- il, les capacités de Narcissa en Métamorphose étaient véritablement remarquables, et l'intérêt professionnel pesait à l'évidence plus que la rancune personnelle que la Directrice de Gryffondor pouvait avoir envers Lucius.
Severus s'était à peine levé de table après avoir fini son déjeuner, quand il fut appelé. Se penchant, il marmonna à l'oreille de Dumbledore qu'il devait partir, courut à ses chambres pour récupérer son habit et sa baguette de Mangemort, s'empara d'un des balais de l'école qui étaient toujours disponibles dans un cagibi dans le Hall d'Entrée, vola jusqu'à la partie des limites les plus proches du château, mit son uniforme et toucha la Marque. Elle ne l'amena pas en Albanie, ou à un autre des points de rencontre normaux, mais droit à l'Allée des Embrumes. Son coeur commença à battre sauvagement, parce qu'il savait instinctivement que ceci allait être la grande attaque qu'ils avaient craint. Celle pour laquelle il avait dû préparer le Falsitaserum. Ce qui était moins sûr était la cible de cette mission-autant qu'il pouvait le voir, tous les Mangemorts étaient là, sauf Lucius, qu'il commençait à envier secrètement. A en juger de leur emplacement, aucun des bâtiments publics du Chemin Diplomatique n'allait être attaqué, car ils étaient trop loin. Et probablement pas Ste. Mangouste non plus. Gringott peut-être?
Mais c'était pire, bien pire.
Dans l'après-midi du 24 décembre, beaucoup de sorciers britanniques allaient au Chemin de Traverse pour faire quelques achats de Noël de dernière minute. La rue débordait d'une foule bariolée; il semblait presque que la communauté magique tout entière s'était mis dans la tête de faire quelque achat dans une des boutiques bordant l'allée étroite. L'effet de soixante Mangemorts, Transplanant au milieu de la foule-un plus grand groupe à chaque bout de la rue, et le reste stratégiquement distribué parmi la multitude des gens-était donc délétère. La panique s'installa, tout le monde essayait de se sauver en courant ou de Transplaner. Beaucoup de gens avaient amené leurs enfants, cependant, et quelques-uns en avaient plus qu'un seul, si bien que Transplaner était impossible. A cause du chaos s'ensuivant, où tout le monde cherchait sa baguette, essayant de frapper sans blesser la mauvaise personne, ils étaient des cibles faciles pour leurs agresseurs.
Le Aurors à l'Académie avaient été des ennemis, et Severus avait eu une rancune contre le Ministère et tous ses employés depuis sa plus tendre enfance. Il avait pratiquement grandi pour haïr le Ministère. Alastor Maugrey, Black et quelques autres lui avaient laissé peu de respect pour les Aurors. L'Application de la loi Magique avait exercé des ravages dans les maisons des suspects après que l'Académie des Aurors ait été attaquée, ils avaient tué son chat et coupé sa tête pour atteindre son précieux collier. Quelques uns des meurtres qu'il avait commis avaient été des résultats d'une pure nécessité politique. Mais ceci. Comment quelqu'un pouvait-il penser à commettre un tel carnage? Sang-purs, demi-sangs, sang- de-bourbes, anglais et étranger, sans tenir compte de leur âge et de leur sexe, étaient abattus. Lestrange commandait l'opération, tandis que lui et Owen devaient se joindre aux autres comme de simples Mangemorts communs, si bien qu'il n'y avait pas de possibilité d'éviter le pire sous le prétexte qu'il devait surveiller les autres. Et il devait lancer des Sortilèges de Mort, et étourdir et pétrifier et lancer des Malédictions Sombres à moins de vouloir être tué ou, pire, capturé.
Il était certain que le bruit était insupportable-sûrement que les victimes criaient et que les enfants gémissaient et pleuraient. Mais il y avait un bruit terne de battement dans ses oreilles, insistant et assourdissant, qui noyait tout ce qu'il pouvait y avoir eu d'autre. Le seul son qu'il pouvait distinctement entendre était l'écho de sa propre voix dans sa tête, beuglant malédiction après malédiction, et une autre voix qui devenait de plus en plus insistante: et si Elle était parmi les victimes? Et si Elle était allée faire des courses aujourd'hui? Et si je La tue par inadvertance? Il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de penser cela, mais il était aussi bien conscient qu'il était impossible de ne pas écouter cette voix; même s'il avait pu enfoncer ses doigts dans ses oreilles, il l'aurait entendue, empoisonnant son esprit avec ses continus et si-et si-et si.
Lestrange leur avait dit de Transplaner dès que les Aurors arriveraient, et de tuer n'importe quel camarade qui semblait être incapable de le faire. De l'édition spéciale de la Gazette des Sorciers ce soir là il apprit que le cauchemar entier n'avait pas duré plus de trois minutes. Quatorze Mangemorts avaient perdu la vie, la plupart d'entre eux probablement aux mains de leurs pairs; deux cent vingt-sept victimes, dix-neuf Aurors parmi eux, avaient formé un tapis de cadavres sur les pavés du Chemin de Traverse, entremêlés aux corps des cent quatrevingt six blessés. Pas un seul Mangemort n'avait été capturé.
Quand Severus revint à Poudlard, il eut à peine la présence d'esprit d'ôter son habit de Mangemort. Peut-être, pensa-t-il confusément, qu'il voulait même être pris la main dans le sac, parce qu'il doutait que les horreurs d'Azkaban puissent être pires que l'agonie de désespoir qu'il sentait maintenant. Si Elle avait été tuée, que ce soit par lui-même ou par un autre Mangemort. Il monta sur son balai et retourna au château, conduit par le souhait de rentrer dans ses quartiers et de dormir. Et, si possible, de ne plus jamais se réveiller.
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Le 25 décembre 1980, la loi martiale fut déclarée par Bartemius Croupton, Chef de l'Application de la loi Magique, et la Gazette des Sorciers et d'autres journaux sorciers mineurs expliquèrent à ceux qui n'en avaient jamais entendu parler-et peu de gens en avaient entendu parler, parce que la dernière fois que le Ministère avait pris une telle mesure désespérée avait été vers la fin des années 1800-ce qu'étaient exactement les implications de cela pour le sorcier britannique moyen. C'était une épée à double tranchant, parce qu'à partir de maintenant, les Aurors avaient le droit d'utiliser des Sortilèges Impardonnables. Quelques uns d'entre eux, comme Alastor Maugrey, avaient toujours cru plus en leurs propres règles qu'à la loi et les utilisaient de temps en temps, même si c'était seulement dans des cas exceptionnels. Maintenant, cependant-et Severus soupçonnait que ceci était principalement dû à l'ignorance de gens qui n'avaient jamais lancé un Impardonnable de toute leur vie-ces incantations puissantes allaient faire partie du répertoire de tous les jours d'un Auror. Les Gardiens blanc or de la Lumière seraient bientôt dans l'Obscurité jusqu'au cou, même s'ils étaient complètement sans formation pour l'occasion. Rien de bon ne pourrait venir de cette décision, car il fallait certaines prédispositions et une inclination naturelle pour contrôler la Magie Noire, tandis que les Aurors l'avaient évitée comme un fléau, à cause de leur constitution spirituelle et de leur formation.
Mais la loi martiale voulait aussi dire que les procès, qui avaient jusqu'ici été accordés à tout le monde, quel que soit le crime dont ils étaient soupçonnés ou inculpés, avaient cessé de faire partie du système, ce qui, selon les normes des Moldus, était assez primitif pour ainsi dire, et loin d'être démocratique. Bien sûr, les méthodes de procurer des preuves suffisantes et de faire dire aux témoins aussi bien qu'aux accusés la vérité et rien que la vérité étaient bien plus efficaces, et ainsi les gens n'étaient presque jamais condamnés pour des crimes qu'ils n'avaient pas commis. Maintenant, cependant, la situation se transformait en quelque chose de plus apparenté au modus operandi de la Sainte Inquisition: un simple indice était assez pour saisir les suspects, les questionner-sans même utiliser de Veritaserum-et les livrer aux Détraqueurs pour toute une vie d'emprisonnement ou pour qu'ils aient leurs âmes sucées de leurs corps. Pas de témoins, pas de défense, pas de in dubio pro reo. La justice avait ôté son bandeau et transformé sa balance en une autre épée.
Voldemort avait été extrêmement content. En dehors du fait qu'il ait perdu quatorze de ses partisans, il avait atteint son but. "Vous verrez," dit-il à Severus, Owen et Lestrange, qu'il avait appelés en Albanie le soir du jour de Noël, "que dans très peu de temps les moutons se retourneront contre les bergers. Non seulement ils ne les protègent pas, ils vont devenir aussi très impopulaires. Un processus que nous ferons, bien sûr, de notre mieux pour approfondir et accélérer "
Severus était encore bien trop choqué par les événements du jour précédent pour se faire assez confiance pour parler, et Lestrange savait probablement de toute manière ce que leur Maître avait à l'esprit. Alors la tâche de poser la question échut à Owen "Mon Seigneur," dit-il, "auriez-vous la gentillesse de nous éclairer au sujet de vos intentions?"
"Bien sûr, Owen. Bien sûr. Le Ministère en général et M. Croupton en particulier n'apprécient pas trop Dumbledore et son groupe de résistance. Il a cassé trop des règles, et leur a dit trop souvent qu'ils sont des gaffeurs incompétents. Notre étape suivante sera donc d'essayer de rompre sa joyeuse petite bande, simplement en les dénonçant au Ministère "
"Pardonner mon incapacité à comprendre, mon Seigneur, mais je ne peux pas voir comment nous pourrions faire cela. Nous ne connaissons pas l'identité des partisans de Dumbledore"
"Cela, Owen," répondit Voldemort avec un sourire froid, "est sur le point de changer. Fiez vous à Lord Voldemort pour découvrir les faiblesses de l'ennemi"
Entièrement préparé à être questionné sur Lucius et par conséquent puni pour quelque faute imaginaire qu'il pourrait avoir commise, Severus suivit l'ordre de Voldemort de rester quand les deux autre partirent. Mais Lucius ne fut pas mentionné, et pour une fois il ne dut pas se tordre par terre dans l'agonie du Sortilège de Torture. "Asseyez vous, Severus," dit doucement le Maître. "J'ai une tâche pour vous, et elle est difficile "
"Merci, Mon Seigneur," marmonna-t-il automatiquement, inclinant sa tête. "J'ai hâte d'entendre ce que je peux faire pour vous servir "
Voldemort hocha la tête, un sourire satisfait jouant sur ses lèvres minces. "Je ne me serais pas attendu à autre chose de votre part, Severus. Maintenant dites moi: que pensez-vous qu'il arrivera après Halloween?"
Il devait faire très attention maintenant, car trop de connaissance pourrait être aussi fatal que trop peu. "J'avais l'impression, mon Seigneur, que le sang de Harry Potter va servir pour la dernière dose de Potion Libératio, pour augmenter votre pouvoir magique à une étendue que personne n'a jamais atteinte auparavant "
"Et après cela, Severus? Sûrement que vous y avez pensé " Les yeux de Voldemort étaient à demi fermés mais scrutaient attentivement son visage.
"Bien sûr que oui, Mon Seigneur " Severus se permit l'allusion d'un sourire.
"Et quels étaient vos pensées, enfant?"
"Vous avez passé plus de dix ans à graduellement amasser du pouvoir, Mon Seigneur. D'abord en rassemblant des partisans, puis en éliminant certaines personnes clefs, que vous saviez qui seraient opposées à notre cause, et maintenant, finalement, vous réussissez à déstabiliser le vieux système, et réussirez certainement à détruire la résistance de Dumbledore. Ce développement graduel m'a mené à croire que, après avoir pris la potion à Halloween, vous pourrez tuer Dumbledore lui-même, prendre possession de Poudlard, nous mettre dans les positions que vous penserez qui nous vont le mieux, et finalement introduire un nouvel ordre dans ce pays "
Voldemort lança sa tête en arrière et rit. "Oh, enfant," dit-il, entourant la joue de Severus d'une main froide qui semblait être couverte de cuir, "vous êtes si jeune. Avez-vous oublié tout ce que je vous ai dit? Mais-" il ôta sa main et se renversa en arrière dans son siège "-peut-être ne l'avez- vous pas compris à ce moment-là. Vous le comprendrez certainement maintenant " Il croisa ses bras sur sa poitrine et fit un autre sourire énigmatique à Severus. "Que savez-vous au sujet de l'alchimie?"
"L'alchimie, Mon Seigneur? Pas grand chose, pour dire la vérité. Que voulez- vous que j'étudie?"
"Je vois " Voldemort hocha la tête. "Mais cette fois, vous ne devrez pas étudier. Vous devez seulement comprendre et obéir " Il se pencha en avant, les avant-bras reposant sur la table, les doigts entrelacés, et regarda attentivement Severus. "Ce que je veux finalement n'est bien sûr pas simplement du pouvoir-j'aurais pu l'obtenir il y a des années, si je l'avais vraiment voulu. La Grande Bretagne est seulement le commencement, seulement la base de pouvoir. Mais je veux le monde, Severus. Je veux que la Vieille Magie revienne, je le ranimerai et ferai en sorte que l'humanité reconnaisse ses bienfaits. Mais dites-moi-" sa main vint se poser sur celle de Severus "-dites-moi, enfant: combien d'années pensez-vous que cela me prendrait?"
Pendant la dernière partie du discours de Voldemort, Severus avait senti le niveau d'énergie entourant le Seigneur des Ténèbres augmenter de façon spectaculaire. "Je. je n'en ai véritablement aucune idée, Mon Seigneur. Des décennies, je dirais. Et pas seulement deux ou trois "
"Ne vous laissez pas duper, Severus. Une tentative comme celle-ci durera très probablement plus qu'un siècle "
Ceci était probablement le moment où il devait feindre une compréhension commençant, pensa Severus. Il espérait qu'il avait choisi le bon moment. "Mais. mais, Mon Seigneur. ne vous offensez pas s'il vous plaît, mais. mais vous avez déjà plus de soixante ans, et. vous auriez besoin d'être. Oh! Je pense que je commence à-"
"L'immortalité," souffla Voldemort, et une note rêveuse se faufila dans sa voix, "l'Immortalité est ce dont j'ai besoin. Comprenez vous maintenant ma question sur l'alchimie ?"
Severus n'eut pas eu besoin de feindre l'essoufflement quand hocha avidement la tête. Car il savait ce que le Maître allait lui demander. "Vous avez besoin de la Pierre Philosophale, Mon Seigneur "
"En effet, Severus. J'ai besoin de la Pierre Philosophale. Après Halloween, je serai assez fort pour entreprendre un rite que personne n'a encore tenté. Ou plutôt," dit-il avec un sourire méprisant, "Quelques-uns ont essayé, mais ils n'y ont pas survécu, simplement parce qu'ils manquaient de force. Grâce aux efforts infatigables de vous et St Jean, j'aurai plus de force et de puissance que n'importe quel sorcier n'en a jamais eu. Et ainsi, après Halloween, je serai prêt à exécuter le rite. Voyez-vous combien votre rôle est crucial, enfant?"
Il se força à regarder pleinement Voldemort dans les yeux, son regard empli de ce qu'il espérait être une admiration et une candeur appropriées. "Je suis. comblé, Mon Seigneur. Et reconnaisant au delà des mots que vous me confiez une telle tâche "
"Accomplissez la, Severus, et vous serez récompensé au delà même de vos rêves les plus ambitieux. Vous avez dix mois. Utilisez les bien "
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Aller voir Lucius à Ste. Mangouste fournirait une excellente occasion pour quelque discussion stratégique-Severus et Owen s'étaient entendus là-dessus avant d'aller en Albanie. Donc ils étaient tous les deux assis au chevet de Malfoy tard dans la matinée du lendemain de Noël.
Après dix jours de sommeil guérissant et artificiellement créé par des médicaments, Lucius avait été réveillé par les médisorciers tard le soir du jour de Noël. Il était aussi grand que son père l'avait été, bien que moins costaud, mais de constitution beaucoup plus solide que Severus. Maintenant, cependant, il avait presque l'air faible. "Je ne sais pas comment ils ont réussi à me faire perdre plus de vingt livres," se plaignit-il, "Mais j'ai l'impression dêtre un chiffon mouillé. Totalement sans os et.eh bien, absolument dégueulasse, seulement pour vous donner une idée. Comment va Narcissa ? Et Drago?"
"Bien," dit Severus. "Aussi bien qu'elle peut l'être dans les circonstances actuelles, bien sûr "
"Elle n'habite pas avec toi, n'est-ce pas?" demanda Lucius, un peu d'irascibilité brillant dans ses yeux.
"Non, plus maintenant. Nous l'avons transférée à ses quartiers d'invitée dès que les élèves sont partis. Elle sera en sécurité là-bas, et complètement protégée des yeux de tous. Si le pire arrivait, elle pourrait toujours faire semblant d'être un fantôme, surtout si elle continue à manger si peu "
"Alors fais-la manger," dit Lucius avec colère et brusquement, "Elle donne toujours le sein à Drago et a besoin de ses forces!"
"Cela veut-il dire que j'ai ta permission pour faire manger ta femme de force?"
Lucius lui lança un regard de regret. "Tant que tu ne la touche pas."
"Écoutez, les gars,"dit Owen, roulant des yeux, "Aussi touchante que soit sans aucun doute cette scène, nous avons à discuter de choses plus importantes"
Lucius écouta leur rapport sur le plan de Voldemort pour écraser le groupe de résistance de Dumbledore et mettre la main sur la Pierre Philosophale avec une anxiété visible. "Il a dit qu'il a une possibilité de détruire la résistance? Et de découvrir leur identité? Cela veut dire."
"Exactement," confirma Severus, "Cela veut dire qu'il y a un traitre. Seulement nous n'avons aucune idée de qui c'est, et si je le dis à Dumbledore, l'effet va être dévastateur "
"Mmh," dit Owen, "rien n'est pire que le soupçon, surtout s'il est dirigé contre quelque fantôme. Cela minera forcément leur unité "
"Peut-être que c'est un piège?" suggéra Lucius.
"Voulant dire que Voldemort sait exactement ce que je fais, et m'utilise pour semer le soupçon parmi les ennemis?"
"C'est une possibilité "
"Et c'est une situation perdante à tous les coups," ajouta Owen, "parce que quoi que tu fasses, c'est forcé que cela érode le groupe de Dumbledore. Qu'il y ait un traitre ou pas "
"Dans ce cas,"dit lentement Lucius -sa voix n'avait pas encore récupéré complètement, il ne pouvait pas l'élever, et semblait plutôt enroué, "je suppose qu'il est mieux que tu le dises au vieil homme. Je suis sûr qu'il peut s'en occuper. Et la Pierre Philosophale?"
Severus haussa les épaules. "Je n'en ai aucune idée. Je devrai trouver quelque chose à dire à Voldemort. Peut-être serait-il mieux de la garder en sûreté à Poudlard "
"Probablement, d'une certaine façon," consentit Owen. "À propos, quel effet aura la potion? Des idées?"
"Comme d'habitude, fondamentalement, seulement l'-"
"Non, pas la Potion Libératio. Je voulais parler de ce philtre d'amour"
Lucius renifla moqueusement et tressaillit-évidemment sa gorge lui faisait toujours très mal. "Philtre d'amour en effet," dit-il, "comme tu le dis on dirait que Sev a l'intention de donner à ce marmot de Potter une potion pour le faire tomber amoureux de Voldemort "
"Il pourrait devenir prince consort," sourit Owen. "Non, sérieusement. Que pensez-vous qui va arriver?"
"Le problème est qu'il n'y a pas moyen de l'essayer avant. Alors je peux seulement deviner. Quelque genre de grand conflit énergique, je suppose, à condition que ce fichu truc marche "
"Un. conflit?" coassa Lucius . "Voulant dire quelque genre d'explosion d'énergie magique?"
"Eh bien, oui. je suppose qu'on pourrait décrire cela de cette façon. mais cela pourrait aussi seulement être une implosion, pour autant que je le sache "
"Je me demandais seulement ." Owen se renversa en arrière et croisa les jambes. "Serait-ce assez fort pour tuer Voldemort?"
"Si cela tue," répondit Severus après une courte pause, "je suis sûr que cela tuera Voldemort et qui que ce soit vers qui le Sortilège de Mort est dirigé. Même si ce n'est que l'enfant. Mais il est probable que les deux énergies s'annulent simplement l'une l'autre, pour ainsi dire"
Lucius éleva ses sourcils. "Pas si, selon tes notions poétiques, l'amour est plus fort que la mort. Dans ce cas, l'effet devrait être pire pour Voldemort. Qu'est ce que tu voulais dire de toute façon, Owen?"
"Je pensais aux bénéfices de garder la Pierre à Poudlard. Si Voldemort meurt dans le processus, nous ne devons pas nous inquiéter de toute façon. Mais s'il survit, et qu'il est seulement affaibli-"
"Nous ne savons pas s'il sera affaibli," l'interrompit Severus, "C'est prendre ses désirs pour des réalités, pas quelque chose à quoi nous pouvons raisonablement nous attendre "
"Bêtises," dit Lucius "Quand il s'agit de l'amour et de la mort, la magie est si puissante qu'il y a forcément quelque effet majeur. Alors, s'il est affaibli, Owen?"
"Alors ce serait le mieux si nous pouvions l'attirer à Poudlard, où Dumbledore pourrait le finir. Et la Pierre serait l'appât idéal"
"Ce n'est rien de plus qu'une paille à laquelle nous nous accrochons," remarqua Severus, "Mais je vais en parler à Dumbledore tout de même. Voyons ce qu'il en pense "
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Severus était vraiment fâché contre le Directeur pour lui avoir demandé d'assister à la discussion avec Lily et James Potter, peu après le Nouvel An.
Le pensine avait été faite-en cristal de roche, engravée des runes pour l'amour, le pouvoir et la force-et il était maintenant vital de convaincre les Potters de la nécessité de se protéger et de protéger leur enfant. Peut- être que cela n'avait pas été un des mouvements les plus sages du Directeur que d'inviter aussi Black, pensa Severus en entrant dans le bureau. Mais probablement que le Gryffondor avait tenu à participer, et il n'y avait pas moyen de le garder hors de cela-après tout il était le parrain de l'enfant.
"Ah, Severus," le salua le Directeur. Maintenant, Severus connaissait assez bien le vieil homme pour détecter immédiatement la note tendue en dessous de la gaieté. Alors les Gryffondors étaient odieux et têtus comme à la normale. "Venez vous asseoir avec nous. Severus est celui qui a proposé ce moyen de vous protéger vous et Harry," dit-il aux autres-moins en manière d'explication, présuma Severus, que pour essayer de créer quelque chose de similaire à une atmosphère clémente.
Severus examina le couple Potter. James n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, il y a un an et demi. Lily, qui avait toujours été une fille exceptionnellement belle, semblait avoir atteint de nouvelles hauteurs de beauté. Et de la manière avec laquelle elle tenait et regardait son bébé, Severus reçut quelque espoir quant à l'efficacité de la potion.
A la demande de Dumbledore, il fit un bref résumé de comment le produit final allait marcher, conscient à tout moment de l'expression de dérision de Black et de l'attitude moins qu'accueillante de Potter. "Extraire l'émotion et la mettre dans la pensine," termina-t-il sa conférence, "demandra un certain exercice, mais je suis sûr que vous y arriverez "
Lily était sur le point de dire quelque chose, mais fut grossièrement coupée par son mari. "Tout ceci semble très intéressant," dit-il, machant à l'évidence ses mots par respect pour Dumbledore, "mais je n'en vois vraiment pas la nécessité. Surtout en ce qui concerne nous cacher. Nous sommes parfaitement heureux de vivre dans la maison de mes parents-"
"James, ne comprends-tu pas?" L'impatience dans la voix de Dumbledore était maintenant tangible. "Ceci n'est pas pas au sujet d'être plus ou moins heureux. C'est au sujet de votre vie, la tienne, celle de Lily et celle de Harry, et de l'avenir de ce monde, si cela vous concerne ne serait-ce qu'un peu "
"Ecoutez, Albus," dit Black, dans une tentative vaine d'apparaître diplomatique, "si seulement nous pouvions être sûrs que ceci est vraiment aussi dramatique que-"
"En d'autres termes," l'interrompit froidement Severus, "vous suggérez que le Directeur devient sénile et qu'il a peur de son ombre? Autrement, pourquoi ignoreriez-vous un avertissement d'Albus Dumbledore?"
La bouche de Lily se convulsa légèrement, et elle lança à Severus un coup d'oeil rapide. Black lui lança simplement un regard noir. "Je ne suggérais rien du genre. Et depuis quand es tu devenu un défenseur ardent de Dumbledore?"
"Jaloux?" marmonna Severus sous sa barbe.
Avant que Black ne puisse lui sauter à la gorge, Dumbledore parla à nouveau. "Je souhaite que vous compreniez, vous tous, que les questions personnelles n'ont absolument aucune importance ici. Severus ne me défend pas, mais il est la voix de la raison. Je sais que Harry est en danger, et qu'il sera l'instrument de l'avenir. Nous devons empêcher Voldemort de vous trouver, et, au cas où le pire arrive, nous devons prendre les précautions nécessaires pour qu'il échoue s'il réussit à vous trouver"
Une demi-heure plus tard, les Potters étaient partis, avec Black. Dumbledore se pencha en arrière dans son fauteuil, ôta ses lunettes et se frotta les yeux avec lassitude.
"Pas vraiment ce que j'appellerais un succès," remarqua sèchement Severus.
Le Directeur secoua la tête. "Non, vraiment pas. Et cela commence à m'inquiéter, beaucoup. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre ce risque "
"Utilisez Imperius sur Potter," suggéra Severus.
"S'il continue avec son obstination insensée, je pourrais même le faire,"dit Dumbledore avec un sourire tordu. "Pour le moment, cependant, je préférerais des méthodes moins. radicales "
"Si vous me demandez mon avis," dit Severus après un court silence, "vous devriez parler à Lily seule. Je l'ai regardée-elle n'est pas vraiment heureuse des décisions de son mari. D'accord, elle semble les accepter, mais elle peut facilement être apportée au point où elle se rebellera. Peut- être qu'elle le fera même choisir entre elle et l'enfant, et sa stupide obstination"
Dumbledore caressa sa barbe, considérant à l'évidence ceci. "Pensez-vous que vous pourriez lui parler?"
"Moi? Pourquoi devrais- je lui parler, moi? Vous êtes le mentor omniscient! Sinon autre chose, elle vous écoutera, pas moi!"
"Je ne serais pas si sûr de cela. Prenez votre temps pour y penser -après tout, nous avons encore quelques mois "
"À moins que le traitre, qui qu'il ou elle puisse être, contrecarre tous nos projets. Avez-vous déjà pensé un peu à ce problème?"
Le Directeur émit un rire court, faisant battre des ailes à Fumseck sur son perchoir. "Je n'ai rien fait d'autre qu'y penser," répondit-il, paraîssant plus fatigué que jamais. "Mais il n'y a rien que je puisse faire. Si je commence à soupçonner mes propres gens, cela veut dire la fin de la résistance "
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Il s'avéra très bientôt que l'allusion de Voldemort n'avait en effet pas été un piège. Après avoir avec succès choqué la société des sorciers de Grande Bretagne pour qu'ils soient dans un état de crainte perpétuelle par l'attaque sur le Chemin de Traverse, les Mangemorts se tinrent parfaitement tranquilles les mois suivants. Ce qui ressemblait à la paix était en réalité le silence d'un cimetière. Les journaux donnaient seulement leur voix à ce que la majorité de la population pensait: il semblait extrêmement improbable que Voldemort ait lancé tous ses Mangemorts dans le combat, et donc la spéculation était grande quant au vrai nombre de ses partisans. Ceci avait, bien sûr, été un effet prémédité-les estimations allaient de cent à un millier, et l'insécurité générale augmentait régulièrement.
Dans ce climat de peur et d'anxiété, Voldemort laissa tomber quelques bombes sous forme de lettres anonymes au Ministère. Désespéré comme l'Application de la loi l'était de prendre n'importe qui qui puisse être blâmé pour l'attaque, ils sentirent que leur salut était finalement arrivé, quand, une à une, environ deux ou trois fois par mois, des missives écrites de mains différentes voletèrent sur leurs bureaux et dénoncèrent des membres clefs du groupe de résistance de Dumbledore. Considérant la nature extrêmement classifiée de leurs activités, une partie d'entre elles avaient évoqué plus d'une fois le soupçon de leurs voisins à propos de va-et-vient inexplicables, et ainsi ils furent facilement acceptés comme bouc- émissaires par M. Croupton et ses hommes de main.
Dumbledore, qui était bien conscient des dommages irréparables que cette stratégie d'érosion lente causait à son mouvement, était complètement pris au piège: bien qu'il ait essayé d'intervenir une ou deux fois en faveur des sorciers appréhendés, il avait été poliment mais simplement informé que ceci n'était aucunement de ses affaires, que les coupables devaient être traités selon la loi martiale, et qu'il devrait rester à Poudlard, à s'occuper de ses propres affaires, à moins qu'il ne veuille attirer plus d'attention qu'il n'en voulait. Les seuls moyens de protéger ses gens était de leur faire chercher abri à Poudlard; le défaut de cette idée essentiellement utile étant, bien sûr, que qui que le traitre soit courrait droit à Voldemort pour lui dire la nouvelle. Et cela aurait forcément des répercussions sur Severus, qui aurait des difficultés à expliquer comment un paquet de sorciers inconnus rôdant autour des terres du château pourrait lui avoir échappé.
Le camp de réfugiés que le Directeur avait établi et rendu incartale à l'aide de Solange Delacour était trop petit pour contenir cent personnes de plus, et ainsi Dumbledore approchait du désespoir. Le seul espoir que lui et son groupe avaient était que la potion de Severus marche, et, espérons le, marche d'une façon qui mettrait Voldemort hors d'état de nuire pour une quantité suffisante de temps pour qu'ils reconsolident leurs forces.
Après une réunion particulièrement décourageante avec le Directeur vers la fin mars, Severus ruminait dans ses chambres, essayant de trouver une solution à la myriade de problèmes, quand soudain la tête de Dumbledore apparut dans sa cheminée. "Severus? Pourrais-je vous parler un moment?"
Avec lassitude, il se leva et s'avança devant la cheminée. "Bien sûr, Directeur. Une autre catastrophe? Dites le moi, je suis exactement de la bonne humeur pour cela "
A sa surprise, Dumbledore sourit-même ses yeux scintillaient faiblement, quelque chose qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. "Non, au contraire. J'ai un visiteur pour vous "
"Un visiteur?" Severus roula ses yeux. "Juste ce dont j'ai besoin ce soir, pour monter au plus haut sommet du confort personnel. Qui est-ce? Des Aurors?"
"D'une certaine façon. C'est Lily Potter, et elle veut vous parler. Aurez vous la gentillesse-"
Peut-être que ceci était en effet une bonne nouvelle. "Bien sûr, Directeur. Vous pouvez prendre la Cheminette "
"Elle voulait vous parler en privé-à moins que vous ne comptiez le petit Harry, bien sûr "
"Certainement pas," cracha-t-il en réponse et il recula de quelques pas, pour laisser assez de place à Lily pour qu'elle émerge du foyer.
Petit Harry ne semblait pas aimer les voyages par Cheminette, car il hurlait d'indignation. Severus serra la main de Lily et, avec un soupir d'exaspération, regarda le bébé dans ses bras "Il fait ses dents" dit-elle en s'excusant, "je sais que cela doit faire diablement mal, mais il me rend tout de même folle "
"Laissez moi jeter un coup d'oeil " Severus prit l'enfant des bras de sa mère, le plaça sur son genoux gauche-dégoûtant, vraiment, pensa-t-il, de voir comment il s'était habitué au maniement de petits enfants, à cause des ses contacts plutôt fréquents avec Drago-attendit que le garçon recommence une autre série de rugissements furieux et abaissa sa lèvre inférieure. "Ah, oui," dit-il, "je vois. Ce sont les prémolaires. Attendez une seconde, je reviens tout de suite "
Quand il revint de son laboratoire avec un baume atténuant la douleur qu'il avait préparé quand Drago avait commencé à faire ses dents, Lily lui lança un regard curieux. "Vous semblez être très. bien informé," dit-elle, "Vous n'avez pas d'enfant, n'est-ce pas?"
"Non. Etre obligé d'enseigner à un paquet d'adolescents idiots cinq jours par semaine fait plus que remplir n'importe quel besoin que je puisse avoir de compagnie juvénile. Mais ce baume-" il souleva le petit pot "-est très utile de toute façon. Parfois, quand les dents de sagesse percent, même les plus vieux souffrent, de manière très similaire à ce que celui-là traverse maintenant " c'était un mensonge, mais un mensonge plausible. En plus, il pourrait vraiment donner à Madame Pomfresh une partie du baume exactement dans ce but.
Après ils l'aient appliqué-Severus se fit mordre deux fois et Lily une fois, car non seulement le petit Harry possédait déjà deux paires d'incisives impressionnantes, il semblait aussi prendre un plaisir inexplicable à les enfoncer dans les index des autres gens-Severus invita son invitée à s'asseoir. Son offre d'une boisson fut acceptée avec reconnaissance. "J'ai arrêté de le nourrir au sein quand il a attrapé ces crocs," dit Lily, riant, "et maintenant je peux finalement boire quand je le veux "
"Alors," dit Severus , "je suppose que vous avez changé d'avis à propos de la potion?"
Son front se rida en un froncement sombre. "Ce n'est pas exactement vrai. J'ai toujours voulu accepter la proposition d'Albus, mais James." Elle se fit silencieuse et se mordit la lèvre.
"C'est ce qui arrive quand on épouse un Gryffondor macho et despotique," remarqua Severus avec désinvolture.
"James a beaucoup de qualités-"
"Si vous le dites. Cependant, la prévoyance n'est pas l'une d'entre elles. Je ne comprends pas comment il peut avoir l'audace d'ignorer le conseil de Dumbledore"
"Vous savez," dit-elle avec un soupir, ébouriffant la touffe de cheveux noirs de son fils, "c'est difficile pour lui. Son père était. eh bien, je pense qu'on pourrait dire condescendant, bien que ce soit une litote. Alors il est plutôt allergique aux conseils bien intentionnés, même quand il devrait les suivre "
"Même quand votre vie est en jeu? Et celle de son fils?"
"Tout cela est une question de priorités," dit-elle. Le sourire qu'elle lui fit était tordu au mieux.
"Alors qu'allez-vous faire?"
"Eh bien, cela semble plutôt évident. Je vais préparer cette potion-"
"Vous ne devez rien préparer," l'interrompit-il. "Le potion protectrice de base est du gâteau pour moi, et je vous l'enverrai dès que possible. Extraire l'amour est la partie difficile"
"Je sais " Elle regarda Harry. "Je suppose que vous n'êtes pas trop intéressé par mon état émotif, mais." Elle hésita. "Vous savez, je ne voulais vraiment pas un enfant. Je n'ai que vingt-trois ans, et j'aurais pu attendre vingt ans de plus. Mais maintenant qu'il est là, je suis heureuse de l'avoir. Et je l'aime véritablement. Plus que. tout "
Certainement plus que James Potter, pensa-t-il. A haute voix, il dit, "Eh bien, c'est bon à entendre. C'est la condition fondamentale pour que la potion marche. Alors vous n'allez pas aller vous cacher quelque part en sûreté?"
"Je ne pense pas que 'sûr' ait un sens quand il s'agit de Voldemort et de ses partisans "
"Vrai," admit-il, "Mais vous pourriez utiliser le Sortilège de Fidelius. Cela a marché pour votre noce, pourquoi cela ne devrait-il pas marcher maintenant?"
Lily hocha la tête. "J'y ai pensé, bien sûr. Et je ne sais pas combien de fois j'ai essayé de persuader James. Mais il ne veut simplement pas le faire "
"Vous pourriez le faire,"remarqua Severus . "Pour vous et Harry "
"Non, non je ne peux pas quitter James "
"Je ne suggérais pas que vous deviez quitter James!" répliqua-t-il avec colère. "Je voulais dire que vous êtes si souvent seule à la maison que cela marcherait probablement d'exécuter le sortilège simplement pour vous et l'enfant"
Elle émit un petit rire court, sec. "Et qui selon vous consentirait à jouer le Gardien Secret? Je suis née de moldus, n'oubliez pas cela. Je n'ai pas beaucoup d'amis dans le monde des sorciers, et je ne risquerais jamais de mettre en danger ma famille "
"Et l'un des petits amis de votre mari?" demanda-t-il et il vida son verre.
"Eh bien." Elle remua la tête. "C'est difficile, vous savez? Sirius est hors de question-il est trop proche de James. Remus. peut-être, mais il a assez de problèmes avec sa lycanthropie. Ce qui laisse Peter."
"Il le ferait certainement pour vous,"dit Severus, son ton légèrement acerbe. Il n'avait nullement oublié les regards que Pettigrow avait lancés à la belle rousse.
Elle se raidit. "Que voulez-vous dire?"
"Oh, allons, Lily!" Il se leva. "Vous en voulez aussi un autre ?" Elle hocha la tête et lui tendit son verre. "Vous ne pouvez pas être si aveugle que cela," dit-il, revenant et lui donnant la boisson. "Pettigrow est complètement fou de vous, il n'est pas possible que vous puissiez nier cela!"
Lily agita une main négligente. "Oh, cela! C'était un simple béguin d'écolier. Il s'en est remis maintenant, croyez moi "
"Je n'en serais pas si sûr. Mon seul conseil est de vous dire de vous cacher et d'utiliser le sortilège de Fidelius, qui que soit le Gardien Secret. Et quel qu'en soit le coût "
Regardant par-dessus le bord de son verre, Lily le scruta, longtemps et intensément. "Vous êtes l'un d'eux, n'est-ce pas?" dit-elle finalement.
"Pardon?"
"Vous êtes l'un d'eux, et vous jouez la taupe pour Albus, n'est-ce pas? Je me demandais déjà d'où il recevait ces informa-"
Severus avait mis quelques moments pour se recomposer. "Arrêtez, Lily. Arrêtez. Même si cette supposition absurde était vraie, je ne vous le dirais pas. Vous êtes une Auror, et êtes mariée à un Auror. Gryffondors." dit-il, mettant tout son mépris dans les trois syllabes. "Pettigrow m'a posé la même question-"
"Peter?" l'interrompit-elle, ses yeux verts larges de surprise.
"Oui, qui d'autre? Vous les Gryffondors semblez croire que tous les Serpentards doivent être des Mangemorts, n'est-ce pas?"
"Si vous étiez vraiment devenu espion, les choses seraient différentes quand même. Et, juste pour vous dire un de mes petits secrets coupables, le choixpeau m'a presque mise à Serpentard. Mais j'étais si éprise de Sirius que je l'ai conjuré de me répartir dans la même maison "
"Vous pourriez y avoir été mieux. Et discutons maintenant de la logistique. Quand dois-je vous envoyer la potion?"
Il était déjà minuit passé quand il appela le Directeur pour lui dire que Lily était partie, et que l'un de leurs problèmes les plus brûlants avait été résolu.
