Chapitre 2 : On lève le voile !

Harry sentit une vague de rage le remplir des pieds à la tête, et il du se forcer à ne pas hurler.

« Que - viens - tu - faire - ici ? Tu as gâché mes années de collège, tu veux gâcher ma vie toute entière ?

Ginny posa une main sur le bras de son mari « Laisse le s'expliquer, lui murmura-t-elle. S'il est là, c'est pour nous dire quelque chose de précis. » Puis, à l'adresse de Drago : « Que nous veux-tu, Malefoy ?

- Je viens parce que.. J'ai besoin de votre aide.

Harry en resta bouche bée. Puis, il éclata de rie, un rire lugubre.

- TOI ? avoir besoin de notre aide ? tu te fiches de nous, Malefoy. . . Allé, racontes-nous ça. Tu prendras bien un thé ? Avec ou sans sucre ?

- ARRETES POTTER, C'EST TRES SERIEUX ! hurla Malefoy si fort que Harry se tût aussitôt.

Malefoy était au bord des larmes. Il ne plaisantait pas.

- Mais si tu veux entendre toute l'histoire, tu ferais mieux de t'asseoir, ça ira mieux.

Harry hésita, puis, d'un mouvement de tête, indiqua la cuisine à son ennemi. Ce dernier s'avança et s'assit sur une chaise, dos à la fenêtre. Les Potter s'assirent face à lui, Ginny tenant toujours Lily dans ses bras. Le bébé semblait comprendre la situation et restait silencieux.

Malefoy prit à nouveau une grande inspiration et commença son récit.

- Tout a commencé dès ma naissance. J'ai grandi dans le manoir de mes parents. Mon « père » me racontait des histoires sur le Seigneur des Ténèbres pour m'endormir, le soir, lorsque j'avais l'âge de deux ans. . . Je m'en souviens encore. Des histoires horribles sur des Sangs-de-bourbe qui étaient tués dans d'atroces souffrances. Le pire, c'est que c'était des histoires vraies . . . Lucius m'élevait en m'imprégnant des idées de Voldemort, en disant que plus tard, moi aussi, je serait un Mangemort. . . Que nous ferions une équipe, tous les deux, pour débarrasser le monde de cette race infecte qu'était le Sang-de-bourbe.
» Mais toute médaille a un revers. Le pire, c'était lorsque je
rentrait de Poudlard pour les vacances. . . Une fois, en deuxième
année, quand je suis rentré pour Noël, et que j'ai dit à mon père
que tu m'avais battu au Quidditch, j'ai passé le réveillon enfermé
dans un placard à balais, que Dobby, notre elfe de maison de
l'époque, devait garder. J'ai reçu des coups de fouet pour avoir eu
de mauvaises notes, j'ai du dormir dehors en hiver parce que j'avais
fait perdre cinq points à Serpentard. . .

Il s'arrêta un instant, les yeux fermés. Une larme coula sur sa joue et Harry se demanda s'il disait la vérité ou s'il essayait de les émouvoir.

« Qu'est-ce qui me prouve que tout cela est vrai ? demanda-t-il froidement.

Drago ouvrit les yeux et, sans jeter de regard à Harry, se retourna sur sa chaise, enleva sa cape puis tira sur son pull. Là, Harry fut horrifié.

Le dos de Malefoy ressemblait à tout, sauf à un dos. Des dizaines de cicatrices, de traces de brûlures, de bleus recouvraient son dos presque en entier. Ginny poussa un petit cri et serra Lily contre son c?ur. Malefoy remit son pull correctement et se retourna. Il regarda Harry dans les yeux.

« Tu me crois maintenant ? demanda-t-il avec une lueur d'espoir dans ses yeux.

- Oui, répondit Harry. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi tu es venu me voir MOI. Tu aurais pu aller voir Crabbe, ou Goyle, ou je ne sais pas qui. . . Pourquoi moi ? Et d'ailleurs, je ne sais toujours pas ce que tu veux. . .

- Laisse-moi continuer. Au collège, j'étais horrible avec tout et tout le monde. Ce n'était pas mon plaisir, crois-moi.

Harry poussa un grognement et croisa les bras.

- Je faisais tout cet horrible raffut pour que mon père ne me batte pas trop lorsque je rentrerais à la maison. . . Plus j'étais horrible, plus mon père était heureux. C'est pour ça que j'étais si ignoble avec toi. Je ne sais pas si tu le sais, mais j'étais comme ça même avec Crabbe et Goyle. Personne ne m'aimait vraiment. . . Les Serpentard restaient parfois avec moi, mais c'était pour éviter que Crabbe et Goyle ne les frappent. . .

- Attends, s'ils te détestaient, pourquoi restaient-ils avec toi ? demanda Ginny.

- C'est une question que je me pose encore aujourd'hui, mais je crois que mon père les payaient pour qu'ils lui disent tout ce que je faisais. Et pour que je ne reste pas tout seul.

- Tu ne m'a toujours pas dis ce que tu faisais ici. . . répéta Harry.

- Bon. . . quand tu as éliminé le Seigneur des Ténèbres, mon père s'est mis en tête qu'il le vengerait. Il a crée plein de sorts de Magie Noire, des potions ignobles. . . et il me disait tout, sûr que je ne le trahirais pas. . . Mais voilà, j'étais adulte, j'en avais assez d'être ce que je n'étais pas. Il y a deux semaines, mon père et moi, nous nous sommes disputés. . . ç'a été horrible. . . ma mère essayait de calmer Lucius, mais lui ne l'écoutait pas et la giflais. Je n'en pouvais plus. Et je suis parti.
» Mais seulement voilà : mon père a des espions, des informateurs,
des dizaines de personnes. Je me cachais où je pouvais, je
connaissais tout les endroits que les acolytes de mon père
surveillaient et je les évitaient. J'ai dû aller un peu partout dans
le monde. . .

» Il y a deux jours, j'ai décidé qu'il fallait tout révéler à
quelqu'un du Ministère, pour qu'il puisse arrêter mon père et
l'enfermer pour toujours à Azkaban. L'ennui, c'est que je ne
connaissais personne. . . et je me suis souvenu de toi. Je savais
que tu t'étais marié, que tu travaillais à la Défense contre les
Forces du Mal. . . J'ai dû faire des recherches folles pour te
retrouver sans que ce soit mon père qui me retrouve. Mais je me
posais aussi plein de questions « va-t-il me croire ? ou va-t-il
m'arrêter sur le champ pour complicité avec Lucifer ? ».

Il s'arrêta, et regarda Harry droit dans les yeux. Ce dernier avait encore une pointe de ranc?ur dans la bouche. Il demanda :

- Tu dis que tu sais TOUT sur la manière de procéder de ton père ?

Drago hocha la tête.

- Si tu as une carte, je te montrerais.

Harry, d'un coup de baguette magique, ouvrit l'un des tiroirs du meuble de cuisine.

- Accio carte ! déclara-t-il.

Une carte vola à travers la cuisine et tomba dans la main ouverte de Harry. Il la déplia puis la posa sur la table, et toute la Grande-Bretagne s'étalait sous ses yeux.

Malefoy prit la plume avec laquelle Ginny avait écrit une lettre une demi- heure plus tôt, puis indiqua des dizaines de points sur la carte, à côté desquels il marquait des noms. Au bout de vingt minutes, il avait terminé. Il sortit un carnet marron, sale, de sa cape. Il le tendit à Harry.

- Chaque point sur la carte représente un endroit surveillé par les fidèles de Lucius. Les noms de ces fidèles sont indiqués à côté. Dans le carnet, il y a toutes les recettes, les sortilèges, les plans futurs de mon père. Ça te sera utile.

Harry ouvrit le volume et en parcouru quelques pages. C'était les formules les plus complexes qu'il n'avait jamais vu. Ses yeux s'écarquillaient au fur et à mesure des pages devant le regard inquiet de Malefoy. Puis, Harry regarda Drago, et, pour la première fois de sa vie, lui sourit.

- Je ne pensais pas que je te dirais un jour quelque chose de pareil, mais merci, Drago. Grâce à toi, on va le coincer.

Drago lui sourit à son tour, puis, tristement, se leva et regagna l'entrée.

- J'ai été heureux de te revoir Harry. Tu as une petite fille charmante. J'espère qu'on se reverra.

- Où vas-tu ? demanda Harry en se levant à son tour.

- Bien. . . je m'en vais, lui répondit Malefoy.

- Et où ? renchérit Ginny.

Drago ne répondit pas. Sa main s'était arrêtée en plein élan pour saisir la poignée. - Je ne sais pas, dit-il sans se retourner. Mais je vais bien trouver un coin tranquille où passer la nuit. Et peut-être que je me débrouillerais pour aller en France demain. . .

- Reste ici, déclara Harry. On a une chambre d'amis. . . Bon, d'accord, elle est à côté de la chambre de Lily qui pousse des cris à six heures du matin, mais c'est confortable quand même. . . - Tu. . . Malefoy se retourna. Tu veux vraiment que je reste ?

- Bien sûr qu'on le veut ! dit Ginny d'un ton enjoué. Qui pourrait, à part toi, nous dire les secrets de Lucius ?