Secret de famille

by Lazuli

d'après « Hunter X Hunter »

Jû-san

Gon se leva tôt, ce matin-là, et de très bonne humeur. Il allait à nouveau pouvoir passer une journée merveilleuse en compagnie de Kirua. Et peut-être pourrait-il s'arranger pour s'entrevoir un peu durant le week- end ? Sa rencontre avec Kirua avait complètement métamorphosé Gon, il était plus heureux, plus radieux qu'il ne l'avait jamais été. Il faisait complètement abstraction du danger que leur relation pouvait représenter, et ne vivait que pour les moments où il était dans ses bras. Cela durera ce que cela durera, en attendant, il aimait, il aimait de toutes ses forces. Il prit sa douche, s'habilla, prit son petit déjeuner, dit au revoir, et partit pour le lycée. Il dut se retenir pour diriger ses pas en direction de Kukuru Mountain. Trop dangereux. Kirua et lui avait décidé de ne pas se voir en dehors du lycée. Il flâna alors à travers le parc municipal, révisant ses leçons, jusqu'à ce que ce fut l'heure d'aller au lycée.

La première chose qu'il vit en entrant dans la salle fut Kirua, à sa table, discutant gaiement avec Anita. Kirua leva les yeux à son arrivée, et le regarda intensément. Anita le regarda, l'air mécontente, et se rapprocha un peu plus de lui. Gon sentit un pincement lui serrer le c?ur. Quel était ce sentiment qui oppressait tout son être ? Il s'assit à côté de Zushi, et se retourna vers Kirua. Il ne le regardait plus, et n'avait d'yeux que pour cette fille. cette fille. Gon avait peur, peur de le perdre. Et cette fille. il aurait voulu l'étriper, lui faire souffrir milles morts, la torturer, la faire horriblement souffrir. Il était pourtant loin d'être un garçon violent, mais cette fille, il la détestait, il la haïssait. Le mot lui vint tout à coup : Jalousie. C'est ça, il était jaloux ! Gon eut soudain honte de lui, et se détourna. C'était mal. Cette fille avait le droit de parler avec Kirua. Il devait même être ravi que celui-ci se fasse des amis. Kirua ne lui appartenait pas, il faisait ce qu'il voulait. Il ne devait pas être égoïste. Et puis, cette fille ne devait pas être un obstacle pour leur couple. Kirua pouvait parler avec elle sans forcément en tomber amoureux. Gon devait lui faire confiance. Alors il ne les regarda plus, et sortit ses affaires. Le professeurs arriva, et le cour commença.

À la pause de dix heures, Gon sortit de la salle en hâte, pressé de retrouver son aimé. Il avait complètement oublié Anita. Mais Kirua tardait à sortir de la salle. Gon l'attendit, intrigué. Il n'était pas dans son genre de sortir en dernier. Enfin, Kirua arriva. Anita était accroché à son bras. Les yeux de Gon s'agrandirent. Il regarda Kirua, les yeux pleins de larmes, essayant de comprendre mais refusant de savoir, attendant que celui- ci lui sourit, lui dise que cela n'était pas vrai, qu'il se trompait, que tout ça n'était qu'un mensonge ! Mais Kirua le regarda d'un regard désolé. Anita se blottissait contre lui, et posait sa tête sur son épaule. Elle regarda Gon d'un regard victorieux et méprisant. Puis, juste devant lui, elle passa ses bras autour du cou de Kirua, et l'embrassa à pleine bouche. Gon les regarda, fou de douleur, laissant ses larmes librement couler sur ses joues. Ça faisait mal, si mal, si horriblement mal. Il avait tout perdu, tout, il se sentait terriblement abandonné. L'amour de sa vie était là, devant lui, embrassant une fille. Ses lèvres sur lesquelles il avait plusieurs fois posées les siennes étaient à présent pour une autre. Et il ne pouvait rien dire, il ne pouvait rien faire.

Enfin, leurs lèvres se détachèrent, et ils se regardèrent l'un l'autre. Il n'avait rien à faire ici. Il s'éloigna, le coeur terriblement lourd, afin de ne plus voir ça. Derrière lui, il entendait des éclats de voix, gais, joyeux.

« Vous sortez ensemble ? Non !

- Eh si ! En fait, on est fiancé !

- Hein ? C'est vrai ? C'est super ! Et vous comptez vous marier ?

- Oui, dès que nous aurons atteint notre majorité. »

Gon plaqua ses deux mains sur ses oreilles. Il ne voulait plus rien entendre, il avait mal, mal. Une douleur atroce brûlait dans tout son corps. Il se recroquevilla sur lui-même, essayant d'étouffer cette horrible souffrance. Kirua. Son amour, sa vie, son étoile. Toute leur relation n'avait donc été que mensonges, tromperies. Il ne l'avait jamais vraiment aimé. Il l'avait trompé en disant que son père ne voulait pas qu'il ait de relations amoureuses. Tout était faux, tout. Mais sa douleur, elle, n'en était que plus réelle. Kirua, Kirua, Kirua, KIRUA !!!!!!!

Il rentra en classe, ne voulant pas se faire remarquer par son retard. Kirua parla à voix basse avec Anita toute la matinée. Et Gon resta à sa place, fixant son cahier, essayant de ne rien voir, de ne rien entendre. À midi, Gon partit manger sous le gymnase, seul. Il aperçut Kirua et Anita, assis dans l'herbe, s'amusant à se donner la becquée entre deux baisers. Il était seul, seul, terriblement seul, pour toujours.

« Je t'avais bien dit que ce garçon te ferait souffrir. »

Gon se retourna, et vit Zushi venir s'asseoir à ses côtés.

« Laisse-moi seul.

- Gon. S'il te plaît... Je ne peux pas te laisser seul, pas comme ça. Je. je ne veux pas que tu souffres. ça me fait si mal. J'aimerais savoir comment apaiser ta douleur.

- C'est. Je l'aime Zushi, je l'aime, je ne pourrais plus jamais aimer quelqu'un comme je l'aime ! Tu ne peux pas comprendre.

- Non, c'est vrai. Je ne peux pas comprendre. Je suis sorti avec plusieurs filles, mais je n'ai jamais été amoureux. Pas comme ça. Mais. Gon. j'aimerais tant que tu sois heureux. Je. tu es mon ami. enfin, je te considère comme mon ami. Tu. tu n'as pas voulu de mon amitié, mais. je ne veux pas que tu souffres, Gon.

- Oh Zushi ! »

Gon se jeta dans les bras de Zushi, et pleura, pleura. Zushi lui caressa maladroitement les cheveux. C'était au moins un soulagement de savoir qu'il y avait une personne sur laquelle il pouvait compter.

« Gon. Il faut que tu l'oublies.

- L'oublier ? Je ne pourrais jamais ! C'est l'amour de ma vie, jamais, jamais je ne pourrais l'oublier !

- Gon, ce type est une ordure ! Il n'est pas digne de ton amour !

- Non. Non ce n'est pas vrai. Il est. beau, magnifique, merveilleux. Jamais je ne rencontrerais quelqu'un comme ça, jamais plus.

- Comment peux-tu dire ça après qu'il t'ait fait aussi mal ?

- Ce n'est pas de sa faute.

- Pas de sa faute ? Tu veux rire ? Il. Il a joué avec toi, sans penser une seule seconde à tes sentiments !

- Il ne se rendait pas compte

- Pourquoi lui trouves-tu sans cesse des excuses ?

- Parce que je l'aime.

- . »

Gon essuya ses larmes, et regarda Zushi, plein de reconnaissance. Il ne devait plus pleurer. Il devait montrer à Kirua qu'il était fort. Même si c'était la dernière chose qu'il lui montrerait. Alors il parla avec Zushi, de choses et d'autres, pour cacher sa blessure et faire semblant de n'être pas trop altérer par la perte de son amour. Parfois, son regard se perdait dans l'horizon, et alors, d'une pression sur le bras ou l'épaule, Zushi le sortait de ses pensées. Lorsqu'ils partirent en classe, Gon évita soigneusement le regard de Kirua, s'accrochant à celui de Zushi comme à une bouée de sauvetage. L'après-midi se passa plutôt bien, dans le sens où Gon réussit à se maîtriser. Mais il n'y serait sans doute jamais parvenu si Zushi n'avait pas été là, lui parlant de milles choses et d'autres, lui souriant gentiment, posant sa main sur la sienne aux moments où Gon s'apprêtait à éclater en sanglots. Lorsque le lycée fut terminé, il l'accompagna jusqu'à chez lui, sans qu'il n'eut rien demandé. Gon se dit qu'il avait de la chance d'avoir un ami comme lui, et s'en voulu de l'avoir si rapidemment laissé tomber au début.

Il se quittèrent devant le café que tenait Mito.

« Bon ben. passe un bon week-end.

- Je ne me fais pas trop d'illusions mais. j'espère que toi aussi, Gon, tu passeras un bon week-end. ou du moins, un week-end pas trop mauvais. »

Zushi lui fit un petit signe de la main, et s'éloigna.

« Zushi ! »

L'appelé se retourna, et le regarda d'un air interrogateur.

« Oui ?

- Merci. Merci pour tout. Vraiment. Je suis vachement content de t'avoir rencontré.

- Arrête, tu me gênes.

- Je suis sincère. Tu m'as énormément aidé, merci infiniment. Si un jour, je puis t'être tile en quelque chose. »

Zushi leva vers lui un regard intense, remplis d'espoir, mais il bassa rapidemment les yeux, et haussa les épaules. Il murmura quelque chose, et s'éloigna, sans se retourner. Gon le regada disparaître, et rentra chez lui.

Lorsqu'elle le vit, Mito s'aperçut instantanément que quelque chose n'allait pas. Elle s'excusa auprès des clients, et emmena Gon dans un coin.

« Qu'est-ce qui ne va pas, Gon ?

- C'est. c'est Kirua, il.

- Encore ? écoute Gon, c'est ta vie, et je n'ai pas à m'en mêler, mais je trouve que ce garçon te fait quand même beaucoup trop souffrir. Tu. ce n'est pas bon pour toi. et tes études en pâtiront aussi. Je ne suis pas sûre que cette relation soit très positive.

- Oh, ne t'inquiète pas. C'est terminé, bel et bien terminé.

- Ah. »

Mito serra dans ses bras Gon en larmes.

« Ne pleure pas je t'en prie, ne pleure pas !

- Mito ! »

Gon se blottit dans ses bras, et pleura comme un enfant. Il se sentait si fragile, si vulnérable. Il se serra contre Mito, refusant de la lâcher, se réfugiant dans la protection de sa mère adoptive. Mais celle-ci dût bientôt se lever pour reprendre son travail. Elle lui ébouriffa les cheveux, et dit :

« On en parlera après dîner, d'accord ? »

Gon monta dans sa chambre, et s'assit à son bureau. Il sortit ses cahiers, un à un. Il allait se plonger dans son travail pour essayer d'oublier. Mais lorsqu'il ouvrit son cahier d'anglais, un lettre s'en échappa. Il la ramassa, intrigué. L'enveloppe était blanche, sans aucune iscripton. Il l'ouvrit, intrigué, et en sortit une feuille, également blanche. L'écriture qui la recouvrait lui sauta aussitôt aux yeux. Comment. comment pouvait-il lui écrire ? C'était impossible ! Et comment la lettre avait-elle pu se retrouver dans son sac sans qu'il ne s'en rende compte ? Mais il ne réfléchit pas bien longtemps à ces questions, et déplia fébrilement la lettre pour la lire avidement.

Mon amour,

Je t'écris ce soir en proie à la plus terrible des confusion. Je sais que demain, je vais sans doute te faire énormément de peine, et cela me fait horriblement souffrir. J'ai l'impression de ne te causer que des malheurs depuis le début de notre relation. Pardonne-moi, Gon. Sache que j'aurais vraiment voulu être un garçon normal, avec une famille normale et pouvoir grandir avec toi et t'aimer pour toujours. Je ne pourrais pas grandir avec toi, mais sois assuré, Gon, mon amour, mon ange, que je t'aimerais toujours, et que jamais rien n'altèrera mon amour, rien, ni le temps, ni l'espace, ni mon père.

Malheureusement, je ne pourrais plus te parler, plus jamais. Mon père m'a fiancé à Anita, et celle-ci m'a menacé de lui révéler notre relation si je t'adressais encore une seule fois la parole. Alors il va falloir que demain je me taise, que je détourne mon regard de toi, et que je joue les amoureux fervents auprès d'elle. J'imagine facilement le regard terriblement douloureux que tu auras en nous voyant ensemble, et cela me cause énormément de peine. C'est pourquoi je t'écris cette lettre, que je m'arrangerais pour te remettre, pour t'expliquer les raisons de mon comportement, et surtout pour t'assurer d'une chose :

Gon, quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, ne te fie jamais aux apparences, et sois toujours convaincu de la seule vérité qu'il existe en ce monde : Je t'aime. Je t'aime à la folie, d'un amour absolu, qui s'étend à l'infini. Personne d'autre n'aura jamais mon coeur, tu es l'amour de ma vie, tu es l'amour de la vie. Tu es beau, terriblement beau, et je t'aime, au delà de ta beauté, de ton corps, de ton coeur. À travers toi, c'est la vie que j'aime, toi qui me l'a apprise, toi qui m'as fait naître une seconde fois. Renaître à l'amour, renaître à la vie, renaître à toi. Nous nous retrouverons dans une autre vie, où il n'y aura personne pour s'opposer à notre amour, nous pourrons enfin nous fondre l'un dans l'autre, sans qu'il n'y ait aucune barrière entre nous. Je t'aime, je t'aime, je t'aime à en avoir le vertige, j'ai chaud, j'ai froid, je tremble et j'ai la fièvre. Je suis malade, gravement malade, tu en es la cause et tu en es le remède. Je t'aime tellement que te le dire serait encore trop faible pour t'exprimer ce que je ressens.

Je vais te quitter, mon ange ; je vais te quitter, mon amour. Si j'ai un conseil à te donner, c'est : Quitte cette île. Éloigne-toi de moi. Je ne pourrais pas te rendre heureux. Pars, oublie-moi, il existe d'autres personnes qui pourront t'aimer un peu. Moi je ne t'oublierai pas. Je mourrai certainement de chagrin. Mais si ma mort peut te rendre heureux, alors je mourrai en l'étant un peu moi-même. Vis, je t'en prie, vis. Je n'en vaux pas la peine. Laisse moi me sacrifier pour que tu vives. Notre amour est dans une impasse, et nous ne pouvons pas en ressortir tous les deux indemnes. Alors vis, et garde-moi précieusement dans ton souvenir. Pour que je ne disparaisse pas complètement.

Adieu, mon amour ; adieu, mon ange. Ne sois pas triste, je t'en prie, ne pleure pas, ne laisse pas les larmes creuser tes joues. Continue de vivre, sois heureux, et pense à moi de temps en temps. Sache que j'aurai aimé vivre et vieillir à tes côtés, mais puisque c'est impossible, ne regrette rien, et tourne toi vers ton avenir qui, j'en suis sûr, sera magnifique. Et ne te crois jamais seul au monde. Je veillerais toujours sur toi du fond de mon coeur et du plus haut des cieux.

Je t'aime, et t'offre ma vie, mon coeur, mon corps et mon âme, pour toutes tes vies futures

Kirua

Gon replia la lettre, et s'aperçut qu'il pleurait. Kirua. Qu'il se sentait honteux d'avoir pu douter ainsi de l'amour de Kirua. Il était indigne d'un tel amour. Il pleura, pleura sans retenue, bouleversé par les paroles de Kirua. Kirua. Kirua. Son nom résonnait à l'intérieur de sa tête, jusqu'à l'emplir complètement. Que leur amour était douloureux ! Gon savait ce qu'il lui restait à faire, Kirua avait raison, ils ne leur restaient plus qu'une seule alternative. Seulement, il avait peur de la choisir, sachant qu'il ne pourrait pas retourner ensuite en arrière. Mais il y aurait Kirua. Alors tout se passera bien. Oui, c'était la meilleure solution. Gon s'endormit, apaisé. Demain, il passera à la bijouterie.

Gon s'occupa tous le week-end. Il rangea sa chambre de fond en comble, jeta tout ce qui ne lui était pas nécessaire, classa le reste très soigneusement. Mito, qui s'était peu à peu accommodée au fouillis de son neveu, n'en croyait pas ses yeux. Ils ne reparlèrent pas de Kirua ensemble. Le lundi, au moment de partir pour le lycée, Gon se retourna vers sa tante, et la serra dans ses bras.

« Mito, je voulais te le dire : je t'aime vraiment. Tu es une vrai mère pour moi. Je voudrais te demander pardon pour toute la tristesse que je t'ai déjà causer, et pour celle que je vais encore te causer. »

Il se dégagea de son étreinte, la regarda, une dernière fois, puis sortit avant qu'elle ait pu dire un mot. Puis, d'un pas sur et résolu, il se dirigea vers Kukuru Mountain.

Lazuli : Voilà. Encore un chapitre triste. Alors Mimi, tu voulais de la jalousie, en voilà ! J'ai fais un effort quand même, j'ai mis Kirua avec Anita, et j'ai rapproché Gon de Zushi. Mais j'ai pas pu m'empêcher de tout arranger à la fin. enfin, si on peut appeler ça arranger.