Chapitre 5 : premier contact
L'homme est toujours inanimé. Je l'ai examiné un peu plus tôt, il présente un nombre important de blessures, mais plus ou moins superficielles. J'utiliserai la magie de la Terre demain matin. L'étrangère s'est endormie peut après que j'ai accéléré la guérison de son bras. Shari est partie chasser quelque chose d'assez gros pour nous quatre.
L'incendie du vaisseau s'est un peu calmé. Je pense que la pluie qui ne saurait tarder vu la couleur du ciel devrait suffire à l'éteindre. J'espère seulement que j'aurais achevé la construction de cet abri auparavant !
Voilà, ça devrait suffire, pensai-je en ajoutant une dernière plaque de métal sur le "toit". L'abri de fortune constitué de bois et de quelques débris du vaisseau était assez grand pour contenir les deux étrangers, Shari moi, ainsi qu'une place pour un foyer. Je fis une pile de bois sec à l'abri de la pluie et allumai le feu. J'étais fatiguée. Utiliser la magie de la Terre m'avais vraiment épuisée. Les deux étrangers dormaient, et je décidai d'en faire autant, Shari me réveillera à on retour.
Shari revient un peu plus tard, traînant un cervidé adulte. Je distinguai un poil de raillerie dans le lien mental lorsqu'elle me tira du sommeil.
« Alors Liren, on roupille ? Ne me dit pas qu'un peu de magie t'a tué ! Allez, au boulot ! ça ne me dérangerait pas outre mesure de dévorer ce cerf tel quel, et je suppose que toi non plus Liren si tu prends ta forme-lir, mais je ne crois pas qu'ils apprécieraient…
- Oui, tu as raison, pensai-je, je vais le préparer
- Amuse toit bien, moi je vais m'allonger à l'abri et surveiller nos deux convalescents.
- Arrête de me taquiner, faignante. Qu'est-ce qu'il y a ? Le cerf aurait-il couru trop vite et aurait-il réussi à épuiser la grrrande Shari ? »
Le lien mental était plein de rires lorsque je sortis de l'abri, croisant Shari, et que je me mis à dépecer l'animal sous la pluie à l'aide du couteau de mon père.
Lorsque l'étrangère ouvrit les yeux, la viande était en train de cuire au-dessus du feu. Elle embaumait. Dans une heure tout au plus elle serait prête. A côté des quartiers de cerf cuisait un bol de bouillon destiné à l'inconnu. Je lui ferai boire par petite gorgées afin que son corps garde des forces pour lutter contre ses blessures. Demain, après une bonne nuit de repos, je l'aiderai.
Remarquant que l'étrangère était éveillée, je m'assis à ses côtés et tenta d'engager la conversation en Basique :
« Tu sentir meilleur ?
- Oui, merci. Je ne sais pas comment tu as fait, mais je n'ai plus mal du tout et mon bras va beaucoup mieux. En plus, mis à part cette fracture, je n'ai plus aucune contusion. C'est un vrai miracle. Je te suis redevable, et de beaucoup.
- Je pas tout compris, avouai-je embarrassée.
- Ce n'est pas grave, tu comprendras. Heureusement que tu parles un peu noter langue. J'avais peur que cela ne soit le cas de personne dans cette partie de la galaxie, loin de la République.
- Quoi ton nom ? demandai-je
- Je m'apelle Taki Horn.
Taki Horn. Drôle de nom. Pas très facile à prononcer en plus…
- Taki Horn ?
- Oui. Et mon mari, Jaren... je n'ai pas osé te le demander tout à l'heure, quand tu m'as sortie, mais… comment va-t-il ? Il est toujours… en vie ? Demanda-elle, la gorge nouée par l'appréhension.
J'avais compris qu'elle parlait de l'autre personne, du vaisseau. Il s'appelle donc Jaren.
- Jaren... en vie mais ... il pas réveillé encore. Je essayer aider demain.
- Je te remercie de faire tout ça pour nous. Mais dis-moi, es tu seule ici ?
Essayant tant bien que mal de cacher mon trouble et ma douleur, je hochai la tête.
- Pauvre petite! Mais pourquoi?
- Autres… morts.
- Je suis désolée petite. Dis-moi, pourrais-tu me répéter ton nom, je ne vais tout de même pas t'appeler toujours "petite" …
- Je appeler Lihn-nu'ar.
- Ça sent bien bon ce que tu nous prépare là Lihn-nu'ar… qu'est-ce que c'est ?
- Animal avec cornes… ça. Dis-je en dessinant un cerf sur le sol.
- Tu dessine drôlement bien ! C'est un…ATTENTION ! DERRIERE TOI ! UN JAGUAR ! NE BOUGE SURTOUT PAS ! IL VA T'ATTAQUER !
- Mais qu'est-ce qu'elle a à hurler comme ça celle-là ?dit Shari elle est folle !Et puis, comme si j'allais manger mon lir ! je serais bien avancée moi si je te tuais Liren, alors que les Dieux m'on confié la tâche de te protéger…
Et puis, désolée de te décevoir, mais ce cerf est beaucoup plus appétissant que toi…
Je souris, sans même me retourner. Shari n'avait jamais été bien loin lors de ma conversation avec Taki, mais son pelage se confondant avec la nuit, l'étrangère ne l'avais pas distinguée auparavant.
- Vous pas peur. être Shari. Mon lir. Elle pas faire mal, expliquais-je tout en caressent Shari.
- Ta quoi ? Ta lire ?
- Sari. Mon Lir. Mon…ami.
Elle me regarda, étonnée, mais ne dit rien.
- Shari attraper. Expliquais-je en désignant le cerf.
- C'est cette bête qui a attrapé le cerf ? Je me demandais comment tu avais fait mais comment… comment fais-tu pour que cet animal t'obéisse comme ça ?
- Pas bête. Lir. Shari…
- Shari ? C'est son nom?
- Oui. Shari.. je parle Shari, Shari parle moi.
- Tu parle à un jaguar ? Comment ?
- Penser…
- Je ne comprends pas…
- je pas savoir mots basiques.
- Ce n'est pas grave Lihn-nu'ar, tu m'expliqueras tout cela plus tard. »
Lorsque Shari vint, à ma demande afin de montrer à Taki qu'elle n'était pas dangereuse, se blottir contre moi en ronronnant Taki étouffa un "cri" de surprise, avant de se résigner à ne pas essayer de comprendre ou de deviner comment un être qu 'elle qualifierait d'enfant pouvait dominer un félin aussi puissant, un jaguar adulte.
