Les berges du Crime.

Auteur : Sahad

Note : Bonne lecture.

Chapitre 2 :

Le jeune blond était assis sur son canapé et était perdu dans ses pensées, son coeur lui faisait si mal et la maison semblait si vide depuis que son compagnon était mort. Il laissait ses larmes couler sans retenue, laissant ainsi sa peine perler sur son visage blanc ravagé par ses pleurs ; se laissant bercer en écoutant inlassablement la chanson que son amant et lui aimaient tant, se rappelant de doux souvenirs qui lui devenaient à présent douloureux. Il leva les yeux vers la pendule du salon : il n'était pas loin de deux heures du matin.

/Je devrais peut-être aller me coucher... / pensa-t-il.

Il s'arracha péniblement à son canapé, celui où son amant l'avait tant de fois enlacé, tant de fois embrassé, tant de fois consolé. Il monta lentement les marches qui menaient à l'étage où se trouvaient les chambres, chambres où lui et le Chinois avaient passé tant de temps, enlacés l'un dans les bras de l'autre, échangeant de doux baisers et bien d'autres choses.

Ce simple souvenir était un réel supplice. De nouvelles perles argentées coulèrent le long de ses joues et le long de son coeur, jamais il n'avait imaginé pareille souffrance. Le petit Arabe se laissa tomber sur le lit, ne prenant même pas la peine d'enlever ses vêtements noirs, son deuil. Bien que secoué par ses sanglots et lacéré par son chagrin il tomba tout de même dans un profond sommeil. La fenêtre grande ouverte laissait passer une légère petite brise, soulevant de temps à autre les mèches blondes qui lui barraient le visage. Une ombre se glissa hors des buissons, s'approchant silencieusement de la fenêtre, marchant avec les plus grandes précautions du monde. Arrivé à la hauteur de la fenêtre, elle leva les yeux vers celle-ci, savourant déjà son heure de gloire.

OoOoO

Le spectre flottait à quelques centimètres au-dessus d'une chaîne du port, arborant un air abattu, laissant échapper un long soupir empli de tristesse et de mélancolie. Le jeune garçon qu'il avait rencontré quelques heures plutôt fit son apparition dans la pièce, remarquant la peine de son ''ami'' par la lourde atmosphère qui régnait dans la salle, il s'approcha et demanda :

« Il te manque, n'est-ce pas ?

/J'aurais tant aimé le serrer une dernière fois dans mes bras, le doux contact de sa peau... / murmura le Chinois. /Peut-être ne peux-tu pas comprendre cela mais... J'ai très envie de le revoir... /

- Je suis l'Ange démoniaque de la Mort, c'est vrai, mais de là à dire que je pige rien à la vie, faut pas déconner... râla le natté.

/Désolé... / souffla l'asiatique.

- Non, ça va... soupira-t-il. Je comprends. »

Le silence s'installa entre les deux êtres, le fantôme accablé par ses souvenirs et le jeune homme l'observant dans un profond mutisme. Puis, comme en transe, l'Ange démoniaque se figea, attirant l'attention de Wufei qui le contempla quelques secondes avant de lancer :

/Qu'y a-t-il /

- Viens... ! ordonna le châtain. Quatre a besoin de toi. Il est danger.

/Quoi /

- Tu te ramènes ou j'y vais seul ? s'impatienta l'Américain.

/J'arrive /

Tous deux se précipitèrent dans la rue, l'un courant à en perdre haleine, l'autre passant à travers murs et arbres, se dirigeant vers la demeure du jeune blond. Arrivés à la grille, le fantôme s'arrêta en entendant un bruit sourd, se retournant il découvrit son ''ami'' étalé parterre se tenant le visage :

/Ben... Qu'est-ce tu fous / beugla le Chinois.

- J'aimerais t'y voir ! s'étrangla le natté. Moi, je ne passe pas à travers les grilles verrouillées !

/Oups... Qu'est-ce que je fais /

- Ben t'attends deux secondes ! »

Il tira un objet de sa poche, s'approchant de la serrure, l'air très concentré (si, si c'est possible, même venant de Duo). En quelques minutes, la grilles s'ouvrit sous les yeux exorbités du Chinois :

/Comment tu as fait /

- Bien qu'Ange Démoniaque de la Mort, j'ai quelques connaissances en tant que voleur également ! »

Ils pressèrent le pas, sous les indications du spectre qui connaissait parfaitement les lieux, ils arrivèrent à l'étage des chambres. Le spectre se précipita à travers les murs du couloir, alors que son ''ami'' poussait un magnifique juron en découvrant la porte de la dite chambre verrouillée, elle aussi :

« Fucking Shit ! Why the hell this stupid boy has shut his fucking door ? (je ne suis pas très sûre mais : '' Putain de merde ! Pourquoi diable ce stupide mec a-t-il fermé sa putain de porte?) »

Pendant ce temps, le spectre se jeta à travers le dernier mur qui le séparait de son amour, pénétrant dans la chambre, il n'eût pas le problème qu'ont les humains de devoir attendre pour habituer leurs yeux au noir. Là, il découvrit une silhouette penchée sur son compagnon (enfin, on peut dire ex-compagnon.), s'approchant davantage de l'ombre, il découvrit avec horreur l'identité de l'agresseur :

/Treize ? ... Arrête ! Je t'interdis de l'approcher /

- Imbécile ! Il ne peut pas t'entendre ! » beugla le natté depuis l'autre côté de la porte.

Surpris, l'homme hésita quelques minutes avant de passer ses mains autour du cou du jeune dormeur qui ne s'éveilla pas, sous les yeux du jeune fantôme qui brûlait de l'intérieur.

/Je ne peux même pas venir en aide à celui que j'aime ? A quoi ça sert que je reste sur Terre si c'est pour voir mon amour mourir sous mes yeux /

POV Wufei :

Je ne peux rien faire ?... Je sens mes larmes monter à mes yeux... Non ! Je ne peux pas le laisser mourir comme ça ! Il me manque mais je ne peux pas le laisser me rejoindre comme ça ! Non, pas comme ça ! Je me jette désespérément sur Treize même si je sais que je passerais probablement à travers sans même qu'il se rende compte de ma présence ! Mais peu importe, je ne peux pas le laisser mourir comme ça !

Duo fracasse finalement la porte alors que, à ma plus grande surprise, je ne passe pas à travers Treize mais le fais voler jusqu'à l'autre bout de la pièce. Quatre n'a pas bougé, je sens la peur monter en moi : et si... Je m'approche mon amour. Sa poitrine suit un mouvement lent et régulier, il respire encore... Ouf... Je me tourne vers Treize, il a osé essayer de le tuer...

FIN POV Wufei


POV Duo :

Uwow... C'est que mon fantôme perso ne l'a pas raté ! Héhéhé... Bon c'est pas tout mais j'essaye de rattraper le gars qui s'échappe par la fenêtre, ma main attrape sa veste, mais avec son poids je manque de basculer dans le vide (c'est haut deux étages, mine de rien !). Il finit donc naturellement par m'échapper... Je ne suis plus ce que j'étais. -Grogne- .

Wufei est penché sur Quatre, son visage est radieux, son petit protégé va bien. C'est touchant. Mais je ne vais pas m'éterniser non plus :

« Tu viens ? je chuchote.

/Hein / il n'a pas l'air enchanté par ce que je viens de dire.

- Ecoute, toi t'es p'têt invisible mais pas moi, et que je sache, je suis humain donc je n'échappe pas à la justice de votre monde ! Un cambrioleur, t'imagine ? je chuchote toujours.

/Depuis quand t'es humain / s'étonne mon fantôme.

- Depuis que je suis descendu pour t'aider alors joue pas les ingrats et ramène-toi ! » j'essaye de ne pas hurler non plus mais je commence à perdre patience.

Wufei fait la moue, puis ses yeux se tournent vers le dormeur. La peine qui se lit sur son visage de spectre me fait mal à voir, à moi, l'Ange démoniaque de la Mort. Ça se voit que je deviens humain peu à peu... Je ne devrais pas rester trop longtemps dans le monde humain ou je ne pourrais plus rentrer ''chez moi''. Je passe par la fenêtre (comme tout le monde, quoi), Wufei me suit avec une tête d'enterrement. C'est pas vrai ! Je me retourne vers lui et lance :

« Ne t'inquiète pas, je m'arrangerais pour que tu puisses les voir très souvent !

/Je ne veux plus le quitter. / murmure mon spectre d'un air dépité. /C'est comme si je lui disais adieu une deuxième fois. /

- ... »

Argh ! Que répondre à ça ! Bon, calme Maxwell (je m'y suis fait à ce nom). Ce n'est qu'un mauvais séjour à passer... Après zou ! A la maison ! Je traîne quand même les pieds quand même. Ça me fait pas vraiment plaisir de le voir comme ça. Pas qu'on soit des amis de longue date mais mon côté humain prend le dessus peu à peu sur mon côté d'Ange Démoniaque. Je soupire et entre dans l'appart. Un appartement assez spacieux, agréable ma foi. Heureusement que j'avais amené de l'argent des ténèbres pour pouvoir vivre à peu près comme un humain le temps de mon séjour. C'est un appart de location mais c'est cher quand même.

Je me retourne pour regarder mon spectre de compagnie... Il a toujours le même air abattu... Ah ! C'est pas vrai ! Je sens que je vais passer pour le méchant si ça continue ! Je cherche un sujet de conversation mais je ne trouve rien. Je bredouille quand même :

« Tu sais... Je n'en ai pas fini ici. Tu pourras toujours le revoir jusqu 'à ce qu'il ne soit plus en danger.

/C'est vrai / si ça c'est pas de la joie...

- Bien sûr ! Bon, je vais me coucher. »

En temps et lieux normaux (pour moi), je n'en aurais pas besoin mais là je suis quand même un peu fatigué. Oh, pas beaucoup... Je ne dormirais probablement qu'une heure ou deux. Mais mon temps de sommeil va s'allonger au fur et à mesure que je resterais dans ce monde. Je soupire et sombre lentement dans le sommeil.

OoOoO

A son réveil, l'Ange Démoniaque trouva le spectre flottant à quelques mètres de son lit, n'en comprenant pas la raison, il interrogea le fantôme :

/Désolé, mais je voulais te demander quelque chose. /

- Quoi ? s'étonna le natté.

/Hier soir, j'ai pu frapper Treize alors que je ne suis qu'un spectre, comment cela ce fait-il / cette question était depuis longtemps présente dans l'esprit du Chinois.

- Eh bien, vois-tu... commença l'Américain. Tu es un spectre immatériel, comme tous les autres tu peux passer à travers les murs et autres mais une forte poussée de sentiments peut te rendre matériel quelques millièmes de seconde voire quelques secondes, c'est là que tu peux toucher n'importe quoi. »

L'asiatique hocha la tête, comprenant un peu mieux les événements de la veille ; cependant le souvenir de son compagnon entre les mains de cet homme, qui était à présent son ennemi, le laissa coléreux. Il se jura de ne jamais laisser qui que ce soit blesser son amour. De son côté, le châtain se leva et s'habilla pour sortir faire des courses dans un magasin non loin de là qui était ouvert 24/24h, lui permettant de faire ses courses même à une heure si matinale. Il descendit les escaliers et se rendit dans le dit magasin en compagnie du fantôme que personne ne pouvait voir excepté lui.

« Voyons... se murmura l'Ange devant les plats pré préparés. Qu'est-ce que je pourrais acheter ? Ça ? ... Non. Ça ? ... Ouin, je ne sais même pas quel goût ont tous ces trucs, j'en ai jamais mangé. »

Le Chinois réprima un petit rire en entendant le natté, c'était amusant à voir ; optant pour des ramens, l'Américain plaça le tout dans son panier et alla vers les caisses tout en se disputant à voix basse avec le fantôme qui continuait à rire, mais cette fois-ci de bon coeur. Duo était tellement distrait qu'il percuta quelqu'un de plein fouet, entraînant cette même personne au sol ; il tenta de s'excuser :

« Excusez-moi, je ne regardais pas devant moi et...

- Hn. Pas grave. »

Il avait bousculé un jeune homme, l'Ange Démoniaque l'examina un peu : il devait avoir environ le même âge humain que lui, à savoir une quinzaine d'année, voire peut-être un peu plus. Il avait un corps fin mais dont la musculature ne laissait pas de doute quant à sa force, ces cheveux bruns en bataille lui donnait un certain charme et ces yeux bleus, ou plutôt cobalt, étaient ce que l'on voyait en premier sur son visage. Il semblait d'origine asiatique.

Le jeune homme l'aida à se relever et ramassa le petit paquet qui était tombé par terre lui aussi :

« Des ramens... ?

- Ah... Merci ! Ça a dû tomber quand je vous ai bousculé ! '

- Ce n'est pas très nourrissant... remarqua le Japonais.

- Ah ? Heu. C'est bon ? demanda l'Américain.

- Tu n'en as jamais goûté ? s'étonna l'asiatique.

- Heu... Non.

- Tu sais les préparer ?

- Heu... Non.

- Tu veux crever ?

- Heu... Non. »

Le Japonais dévisagea le jeune homme en face de lui. Le natté tenait entre ses mains le paquet de ramens en se grattant la tête : il n'avait pas pensé à la préparation (même s'il ne s'agit que de nouilles instantanées, Duo n'en a jamais préparées ni mangées).

« Tu sais cuisiner ? lança l'asiatique.

- Nan... l'Américain fit la moue.

- Allez viens, je travaille dans un resto pas loin. Mais ce ne sera pas gratuit. soupira-t-il.

- Hu ? Thank you... Heu... s'exclama le châtain.

- Je m'appelle Heero... Heero Yuy.

- Duo Maxwell, enchanté de faire ta connaissance!

- De même. »

--------- A Suivre...

Sahad : je sais que c'est un peu rapide mais je n'ai plus beaucoup d'idée. Quant à mon autre fanfic ''Tous les désespoirs sont permis'', je suis désolée de mettre autant de temps pour la continuer mais je viens de passer deux semaines chez des copines, sorry ! ' je me rattraperais !