Les berges du Crime.
Auteur : Sahad
Note : Aucune.
Chapitre 4 :
L'Américain
s'extirpa avec peine de son lit et alla jusqu'au frigo où il
découvrit la triste vérité : il n'y avait rien à
manger. Il se roula parterre en larmoyant sous le regard plus
qu'amusé du spectre :
/T'es pitoyable. /
- Maieuh ! J'y peux rien ! Quand j'ai rencontré Heero, j'ai reposé mes ramens !
/Pitoyable. / lança le fantôme avec un sourire moqueur.
- T'es vache ! J'te rappelle que si je suis là, c'est à cause de toi ! brailla instantanément le natté pour se défendre.
/Je t'avais rien demandé / hurla l'asiatique.
- Merci ! Espèce d'ingrat ! s'emporta le châtain.
/Ouais, c'est bon, j'ai compris, j'me casse /
Sur ce, le Chinois disparu, l'Ange Démoniaque haussa les épaules et alla prendre sa douche : elle avait l'effet bénéfique de le détendre, une fois sorti, il s'habilla et quitta son appartement dans le but d'aller acheter quelque chose à manger. Il se rendit donc au supermarché de la veille : les glaces ne lui semblaient pas mauvaises. Surtout lorsqu'il observa la réaction des enfants qui passaient à proximité du rayon. Il en acheta donc quelques boîtes qu'il emmena chez lui et mit au congélateur :
« Voilà. Hum... Je vais quand même en goûter une. »
Il attrapa une cuillère dans un des tiroirs, ouvrit la première boîte qu'il trouva et avala une cuillérée de glace à la vanille. Il trouva cela délicieux, au point d'en reprendre une bonne dizaine de cuillérées. Après ce rapide petit repas, il prit ses clés et ressortit : le monde humain regorgeait de surprises qu'il avait hâte de découvrir ! Il marcha dans les rues, observant tout ce qui l'entourait, écoutant chaque bruit. Puis, s'arrêtant, il se retrouva devant un hôpital.
« T'as vu ça, Wufei ? Je crois que c'est ce que vous appelez l'instinct, non ? »
Seul le silence lui répondit, il avait oublié leur dispute. Il avait découvert ce qu'était l'amitié avec le fantôme, mais à présent il goûtait à l'amer goût de la solitude, son coeur était vide, il devait l'admettre et ne pouvait nier qu'il se sentait bien seul. Tous ces siècles qu'il avait passé dans la plus profonde des solitudes. En tant qu'Ange Démoniaque, il n'y avait pas attaché d'importance, mais à présent il revivait tout cela, son coeur le serrait et des larmes s'échappaient de ses yeux.
« Vous vous sentez mal ? »
Le natté tourna la tête et aperçu son interlocuteur : c'était un jeune homme d'à peu près le même âge que sa réincarnation, des cheveux, d'un châtain un peu plus foncé que le sien, cachait une partie de son visage, son seul oeil visible était d'un vert émeraude rare. Sortant de son mutisme, l'Américain sécha ses larmes du mouchoir que lui tendit l'inconnu :
« Je suis seul...
- Depuis longtemps ? s'autorisa le jeune homme.
- Depuis ma naissance... hoqueta l'Ange Démoniaque.
- Oh... Ben, viens. Il n'est pas bon de rester seul, je t'invite à boire un verre, si tu veux bien, bien entendu.
- Ok. Merci. »
Le jeune natté suivit l'inconnu jusqu'à la terrasse d'un restaurant, là, ils se présentèrent :
« Je m'appelle Trowa. Trowa Barton... lança le jeune homme.
- Duo Maxwell... répondit l'Américain.
- Qu'est-ce que tu faisais devant l'hôpital ? Tu attendais quelqu'un ?
- Non. J'y suis allé comme ça... répondit Duo.
- Je vois. Tu veux quoi ? lâcha le Français (Trowa est Français !)
-Peu importe. »
Trowa passa la commande et continua de discuter avec le jeune garçon qu'il avait trouvé complètement démuni en face d'un hôpital. L'ignorance du natté le frappa, le jeune garçon devait avoir environ son âge et pourtant il y avait tant de choses qu'il ne connaissait pas. Le fait de voir l'Américain considérer le coca devant lui de cette façon, de le goûter :
« Ça a un drôle de goût... Mais c'est bon.
- Tu n'avais jamais bu de coca ?
- Non. C'est comme ça que ça s'appelle ? »
Le natté bu son verre rapidement et fixa celui qui était devant lui ; conscient qu'on le regardait, le Français leva les yeux vers l'Ange Démoniaque et demanda :
« Dis-moi, tu viens d'où ?
- De très loin. » répondit instantanément Duo.
POV Duo
:
Je sais
que ma réponse ne l'aide pas beaucoup mais je ne peux pas lui
dire que je viens du monde intermédiaire, celui entre le monde
des hommes et le ciel. De plus, j'ai une impression de déjà
vu avec ce restaurant. Je n'avais pas bien vu celui où m'avait
emmené Heero parce qu'il faisait nuit, mais je pourrait parier
que c'est le même. Je cherche du regard, dévisageant
tous les serveurs, mais il ne semble pas être là. Je
commande un autre coca et attend. Trowa n'est pas très bavard,
mais il à l'air gentil, je lance :
« Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
- Je suis flic... affirme-t-il. Ça t'embête ?
- Non, pourquoi ? je demande, étonné.
- Généralement, les gens n'aiment pas trop les policiers... soupire-t-il. On a une sale réputation, tu sais.
- Comme ?
- Tu n'as jamais entendu les blagues dans le genre : le gars qui se retrouve avec un QI de 10 et qui sort ''montrez-moi les papiers du véhicule !'' ?
- Non. »
Il me regarde comme si je débarquais d'une autre planète, ce qui n'est pas entièrement faux... Ma commande arrive et là, je saute en l'air tant la surprise m'envahit :
« Heero ?
- Duo ? il a l'air aussi étonné que moi.
- Vous vous connaissez ? demande Trowa.
- Nous avons sympathisé après nous être rentré dedans dans le supermarché ! dis-je en tirant la langue, ça me gêne un peu de repenser à ça.
- Trowa Barton, enchanté.
- Heero Yuy, moi de même. »
Ils se serrent la main avec un sourire, bon c'étaient pas des grands sourires non plus, mais des sourires quand même. Je demande à Heero à quelle heure il termine, il me répond qu'il sortira aux alentours de 15h. Je regarde la pendule accroché au mur du restaurant, elle indique 14h53.
« Je peux t'attendre ? je demande au cas où.
- Si tu veux. » répond-t-il.
Il me fait un signe de la tête et repart travailler, Trowa se lève, il va partir. Il est content de voir que je ne suis pas si seul que ça finalement, je souris et hoche la tête, après tout ce n'est pas faux : j'ai Wufei et Heero avec moi. Wufei. Je me demande où il peut être. Probablement avec Quatre, mais son blondinet ne risque rien pour l'instant, je l'aurais senti.
Les minutes passent lentement mais finalement il est 15h, Heero vient me rejoindre avec un sourire. Nous partons ensemble faire un tour. Il me fait visiter la ville, c'est impressionnant tout ce qu'on peut y trouver, utile comme inutile. Puis sa voix me sors de ma contemplation :
« Dis, c'est un ami à toi Trowa ?
- Oui. Je l'ai rencontré comme ça alors que j'étais un peu triste et il m'a consolé, il est gentil, non ? dis-je.
- Moui... Pourquoi étais-tu triste ? il me dévisage.
- Je me sentais un peu seul.
- Tu n'as pas d'amis ?
- Si, toi. »
Cette dernière réplique semble lui faire plaisir : il me sourit et ses yeux ne sont que tendresse. Enfin. Je ne sais pas si c'est vraiment ça mais. D'un seul coup, j'ai envie de tout lui dire : qui je suis, d'où je viens, et pourquoi. Mais je me retiens, heureusement. Apprendre qu'on parle avec la mort a de quoi bouleverser. Je regarde donc ce qu'il y a dans les vitrines, m'arrêtant un peu partout pour considérer les marchandises...
FIN POV Duo
POV Heero :
Il
regarde tout avec une grande curiosité. Comme si c'était
la première fois qu'il voyait tous ces trucs. Une curiosité
pure. Je reste à le regarder un moment, il est souriant et
m'appelle à tout bout de champ pour me montrer des trucs
qu'ils trouvent géniaux. Ça m'a fait tout drôle
de le voir s'extasier devant un petit train électrique dans la
vitrine d'un magasin de jouet. Il est différent des autres
personnes que je connais... Bon, d'accord, j'en connais pas une
palanquée mais j'en connais quand même !
Il s'arrête un peu plus longtemps devant la vitrine d'une bijouterie, je suis ses yeux du regard et tombe sur un pendentif en argent en forme de petite faux, accroché à une chaîne en argent elle aussi. Duo a l'air perdu dans ses pensées, comme s'il se remémorait quelque chose... Bon ou mauvais, ça j'en sais rien. Son visage reste inexpressif, simplement rêveur. Nous restons une bonne dizaine de minutes devant la vitrine sans bouger, puis, tout à coup, il se réveille et s'excuse :
« Désolé ! J'étais en train de rêvasser ! On va voir autre chose ? »
J'acquiesce de la tête et le suis, ça me fait vraiment bizarre lorsqu'il s'agrippe à mon bras pendant que nous marchons. Il n'a pas l'air conscient des sous-entendus de son acte, il suffit pourtant de regarder les gens qui nous croisent. Certains nous regardent presque avec dégoût, d'autres me sourient lorsque je croise leur regard, d'autres encore baissent rapidement les yeux en s'apercevant que je les ai remarqué. Pourtant Duo ne me lâche pas pour autant, pour lui on dirait que tout est nouveau, il a les même yeux qu'un enfant devant un feu d'artifice ou devant un sapin de noël géant. En passant dans une rue, nous remarquons tous les deux une affiches, c'est un feu d'artifice pour ce soir. Tiens, c'est vrai que nous sommes le 14 juillet, Duo dévore littéralement l'affiche des yeux.
« Tu veux y aller ? m'entends-je dire.
- J'aimerais bien, oui... m'avoue-t-il.
- C'est ce soir, au port, dans environ deux heures. On y va ? ça sort tout seul, je ne sais plus trop ce que je dis.
- Tu veux bien ? »
Les deux améthystes me regardent avec un de ses éclats, inutile d'être devin pour comprendre la joie qui émane de lui. Je hoche à nouveau la tête en guise de réponse, un large sourire illumine son visage. Il m'emmène chez lui : il veut se changer pour m'être quelque chose d'un peu plus chaud. En arrivant, j'observe un peu l'état des lieu, c'est assez simple, pas vraiment décoré. Il ne doit pas être là depuis bien longtemps. Je me permet de jeter un coup d'oeil dans le frigo, il n'y a que quatre boîtes de crèmes glacée, il ne mange qua ça ! Je referme la porte du réfrigérateur et retourne où j'étais : pas très loin de la porte d'entrée. Puis sa voix m'appelle :
« Heero, tu peux venir deux secondes ? »
Je me dirige vers la chambre, ce n'est pas très dur : l'appartement n'est pas très grand. Lorsque j'arrive, je découvre Duo torse nu en train de tenir une chemise plus noire que son jean et un tee-shirt entre le noir et le gris. Je sens mon coeur battre beaucoup plus vite, sans vraiment savoir pourquoi j'ai envie de le prendre dans mes bras, de toucher cette peau qui a l'air si douce. Sa voix me tire de ma rêverie :
« Qu'est-ce qui est mieux ? La chemise ou le tee-shirt ?
- La chemise, je dirais.
- Ok, alors va pour la chemise ! »
Il passe sa chemise sur son corps et la referme, laissant défaits les trois bouton du haut et passe un pull à l'aspect léger autour de ses épaules. Purée, il est carrément canon comme ça... Je déglutis, c'est vraiment très... Tentant. Rah ! Mais il faut que je me calme, bon sang ! Je le connais à peine !
« Ça va comme ça ? demande-t-il en se tournant pour que je puisse tout voir.
- Oui, oui. »
Mes yeux se posent naturellement sur ses fesses lorsqu'il me tourne le dos... Rah ! Arrête ça, Yuy ! Tu ne vas quand même pas le violer sur place sous prétexte que tu aimes les mecs ! Nous sortons de chez lui et allons au port. Il y a déjà un peu de monde, mais Duo me montre une sorte de petite tour pour guider les bateaux, on peut aisément monter sur le toit qui, lui, est désert. Duo monte le premier, je ne peux pas m'empêcher de regarder ses fesses. Je calme mes ardeurs et monte à mon tour sur le toit. Il fait déjà nuit. Les premières fusées partent et illuminent le ciel, c'est vraiment beau. Je tourne les yeux vers Duo, il est carrément émerveillé devant ce spectacle. Dans ses yeux brille un tel éclat de joie.
Je détourne mon regard pour me retenir de lui sauter dessus. C'est vraiment pas agréable. Je finis tout de même par me concentrer sur le feu d'artifice... Comme chaque année, c'est magnifique, entre ceux qui sont de toutes les couleurs et ceux qui ressemblent à de grands lustres. Le bouquet final est également très beau, je reste quelques secondes à regarder encore les dernières lumières tomber, puis me tourne vers ma droite et reste surpris : Duo a posé sa tête sur mon épaule et s'est endormi. Il a un visage si doux. Je le prends doucement sur mon dos et descend tant bien que mal de notre perchoir.
FIN
POV
Le
Japonais porta le natté jusqu'à l'appartement, là,
il prit les clés dans la poche du jean de son ami, résistant
à la tentation d'aller plus loin. Il réussit à
ouvrir la porte et emmena son précieux fardeau jusqu'au lit,
là, il le déposa ; mais ses yeux s'agrandirent sous la
surprise : les bras du jeune Américain restaient accrochés
autour de son cou. Il regarda le visage de l'Ange démoniaque,
celui-ci était toujours serein. L'asiatique ne savait que
faire dans cette situation, il essaya de se dégager mais les
bras du jeune homme l'en empêchaient. Il murmura :
« Lâche-moi, Duo. Je dois partir. »
Espérant que, comme les somnambules, il s'exécuterait, pourtant il n'en fit rien. Heero continua de chuchoter mais ses mots étaient tout autres :
« Duo, lâche-moi, sinon je ne sais pas si j'arriverais à me retenir de t'embrasser ou même pire. »
L'Américain n'en fit rien, toujours plongé dans un profond sommeil. N'ayant guère d'autre choix, le Japonais se coucha à ses côtés, le coeur battant ; puis, sans vraiment réfléchir, il déposa un chaste baiser sur les lèvres du dormeur sans le réveiller et sombra à son tour dans le sommeil.
---- A SUIVRE...
Sahad : non, non, je n'oublie pas Quatre et Wufei, mais je me suis consacrée à un petit moment comme ça entre Hee-chan et Dudule.
Duo : J'y crois pas ! Je pionce alors que Hee-chan m'embrasse !
Sahad : Vi !
Duo : Sale sadique !
Sahad : Vi ! Et fière de l'être !
Heero : Je suis maître de mes sentiments, moi !
Sahad : Fais pas ton capricieux ! J'ai décidé que ça serait comme ça dans mon histoire et je n'en changerais pas une seule virgule !
Heero : Hn.
Duo : J'y crois pas.
Sahad : Bon, voilà. A plus !
