Les berges du Crime

Auteur : Sahad

Note : Bonne lecture pour ce denrier chapitre

Chapitre 6 :

Le Japonais veillait constamment sur son bien aimé, le jeune Arabe avait su convaincre les médecins pour que le jeune homme puisse rester aux côtés de son compagnon, l'asiatique lui était plus que reconnaissant :

« Merci Quatre.

- De rien, mon ami... sourit le blond.

- Mais... J'ai encore un doute... murmura le brun. Comment as-tu su que nous n'étions pas ''mauvais'' ?

- Et bien, j'ai vu Duo et Treize se battre. Treize était l'amant de Wufei avant moi... Je n'ai pas eu de mal à deviner la suite. »

Il adressa à son ami un sourire réconfortant comme lui seul savait si bien les faire, le Japonais lui sourit en retour puis reporta son attention sur son amour qui était toujours inconscient. Les médecins avaient affirmé qu'il avait perdu beaucoup de sang et que cela tenait du miracle qu'il soit toujours en vie, mais tout n'était à présent qu'une question de temps. Ils ne savaient pas si le jeune homme était viable ou non, ce qui plongeait son compagnon dans un état d'anxiété, le fatigant considérablement :

« Tu devrais dormir, Heero... remarqua l'Arabe.

- Tu as raison, Quatre... rétorqua le garçon. Mais quand bien même j'essaierais, je ne pourrais pas... Je ne trouverais pas la paix tant que Duo ne se sera pas rétabli. »

Disant cela, il porta un regard plus qu'attendrissant sur le dormeur, ne voyant donc pas l'air inquiet qui se dessina quelque seconde sur le visage de son ami. Les visites étant terminées, le blond se leva et le laissa en lui promettant de revenir le lendemain après avoir prévenu le patron du restaurant que l'un de ses serveurs était dans l'impossibilité de venir. Heero lui fit un signe de tête en souriant, il était épuisé d'attendre, il devait l'admettre mais il tiendrait bon le temps qu'il faudrait :

« J'attendrais que tu reviennes, Duo... murmura-t-il. Tu me l'as promis, alors j'attendrais... L'éternité s'il le faut, mais j'attendrais ton retour. »

Le jeune homme ne sut si c'était la fatigue ou bien une simple impression, mais il lui sembla que les lèvres du natté s'étaient étirées dans un sourire, lui donnant un air serein. Sa main toujours glissée dans celle de son amant, le brun posa sa tête sur le lit, à ses côtés et s'endormit, vaincu par la fatigue.

POV Wufei :

Je ne sais pas vraiment où je suis. Je me souviens d'avoir fusionné avec Duo et de m'être battu contre Treize, mais ensuite... ? Je suis dans un vaste endroit. Entouré de brume, ou serait-ce des nuages ? Je l'ignore... J'entends un bruit, me retourne. Une silhouette se détache du fond ambre des lieux, c'est Duo, il s'avance vers moi avec un sourire, mais il a l'air si fatigué.

« Bonjour Wufei... sa voix est plus faible que d'habitude.

- Duo... Que t'arrive-t-il ? je veux savoir.

- Je ne sais pas trop moi-même... répond-il d'un ton las. Je me sens fatigué... Et pourtant, j'ai en même temps l'impression de dormir, de me reposer. »

Je ne sais pas quoi dire, me contente de le scruter. Il lève ses deux améthystes vers moi, toujours souriant ; il a maigri, il est pâle, ses cheveux et son visage n'ont plus le même éclat. Il rit en me regardant et se calme :

« Ne t'inquiète pas, je suis humain, c'est vrai. Mais je ne mourrais pas. J'ai promis à quelqu'un de revenir et je compte bien tenir cette promesse coûte que coûte pour celui que j'aime. Pour ne pas le voir malheureux et... Pour ne plus jamais être seul. »

Il sourit encore mais c'est une larme que je vois perler sur sa joue. J'avale difficilement ma salive, j'ai peur. Peur qu'il est tort, peur qu'il disparaisse. Je sais à présent qu'il est presque humain à part entière... Et tout ça... A cause de moi. Je baisse la tête, je ne veux pas qu'il meure par ma faute, non, je ne le veux pas. Je sens mes épaules se secouer, une main se pose sur mon visage, je relève les yeux. Les siens sont presque vides, et pourtant... Il sourit.

« Je ne peux pas partir, pas encore. »

J'entends un sifflement. Comme une brise qui passerait par une ouverture en faisant chanté les herbes, les fleurs, les feuilles, les arbres. Je reste un moment à écouter ce bruit mais d'un seul coup, la vérité me frappe :

« Duo ! Tu disparais !

- ... il me sourit toujours.

- Duo ! »

FIN POV Wufei

-Tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.-

« Nous sommes en train de le perdre !

- Vite ! Apportez les électrochocs ! Dépêchez-vous !

- Le coeur ne repart pas !

- Montez les électrochocs ! Ecartez-vous ! »

Pendant que toute l'équipe médicale se ruait sur le corps inerte de l'Américain, derrière un vitre, le Japonais l'observait, les yeux vides.

POV Heero :

Tu m'as promis que tu reviendrais, Duo... Tu me l'as promis ! Alors pourquoi ne réagis-tu pas ? Pourquoi... ? Je ne veux pas te perdre. Je préfère encore mourir avec toi plutôt que rester seul dans ce monde où il n'y avait que toi pour me réconforter. Je l'ai réellement compris cette nuit- là, celle que j'ai passé à tes côtés, celle qui m'a transporté dans un autre univers ; là où la peur, la tristesse, le désespoir n'existent pas... Tu m'as fait voir tout ça, un monde parfait. Sans toi, il disparaît. Il n'a plus aucun sens, comme tout le reste. Je ne pourrais pas vivre sans toi. Duo, je t'en prie... Reviens. Tu me l'as promis.

« Nous l'avons perdu, docteur. »

Cette phrase résonne dans ma tête... Perdu... ? Perdu... ? Non... Non ! Duooooooooooooo ! Je perds le contrôle, mon coeur me fait si mal, mes jambes se font faibles, les larmes coulent. Mon Dieu... Une infirmière vient à ma rencontre, à peine a-t-elle ouvert la porte que je me précipite dans la pièce, près de Duo, personne ne peut me retenir, je hurle toute ma peine et toute ma rage :

« Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !Duo ! Tu m'avais promis de revenir ! Tu m'avais promis ! Pourquoi ? Mon Dieu, pourquoi ? Pourquoi ? »

Je tombe sur le lit, complètement avachi, serrant encore le corps de celui qui était si cher à mes yeux. C'est trop injuste ! Je sanglote, pleure, tousse... Je ne sais plus, j'ai perdu le contrôle de mon corps, une main se pose sur mon épaule :

« Je suis désolé, monsieur. »

Désolé... ? C'est tout ce qu'il a à me dire ? Je serre les poings, je veux qu'on me laisse seul, seul avec lui. Le médecin a compris il se recule doucement mais s'arrête tout à coup. Je n'entend plus ses pas, qu'est-ce qui se passe... ? Je ne sais pas mais je n'ai pas la force de lever la tête. Une main caresse mes cheveux, je sursaute.

« Pourquoi tu pleures, Hee-chan ? »

Cette voix. Je relève d'un seul coup les yeux et crois rêver : ces deux superbes améthystes me fixent, il a un visage inquiet. Je n'ose y croire. Et je ne suis pas le seul :

« Comment est-ce possible... ? le médecin se retient de tomber comme toute les infirmières qui sont revenu dans la salle.

- Vous croyez aux miracles ? » demande l'une d'entre elle qui n'a pas l'air du tout surprise.

Le silence se fait maître dans la pièce, plus personne n'ose parler, le médecin acquiesce seulement d'un hochement de tête. J'en pleure de joie, le revoir me fait tant de bien... Comme un très gros poids qui disparaît. Je le vois sourire :

« Je t'avais promis de revenir, non ? »

Je lui souris. Oui, il me l'avait promis. Il s'approche de moi et me murmure à l'oreille qu'il a quelque chose à me raconter. J'hoche la tête, je suis prêt à tout entendre s'il est près de moi. J'en suis si heureux. Serein.

FIN POV

Le natté fut réinstallé dans sa chambre d'hôpital, le brun à ses côtés ; étant trop faible pour manger tout seul, son compagnon se fit un plaisir de l'y aider. Puis, le châtain murmura :

« Tu sais Hee-chan. Je t'avais dit que je voulais te parler.

- Je t'écoute... répondit calmement le brun.

- Et bien, voilà... le châtain déglutit. Je ne suis pas humain à l'origine.

- Hein ? le Japonais avais peine à croire ce qu'il venait d'entendre.

- Ecoute-moi jusqu'au bout, s'il te plaît... »

Ses yeux le suppliait, l'asiatique hocha la tête et lui fit signe qu'il pouvait continuer. Il fut plus que surpris en entendant la suite :

« Je suis... L'Ange Démoniaque de la Mort, je mène les âmes soit en enfer, soit au paradis ou encore je vais chercher les âmes en peine dans le monde. C'est comme ça que j'ai rencontré Wufei, il avait été assassiné par Treize et voulait à tout prix protéger Quatre de ce dernier. J'ai voulu lui venir en aide... Pour que son âme repose en paix. Et je t'ai rencontré. En restant dans ce monde, mon côté humain a pris petit à petit le dessus sur mon autre côté. J'ai commencé à ressentir des sentiments et ils se sont tournés vers toi. C'est toi qui les as éveillés. Et là, si j'ai pu m'en sortir, c'est grâce à Wufei, il m'a laissé sa force avant de partir pour le paradis. Alors... Si après avoir entendu ça, tu ne veux plus de moi... Je comprendrais. »

Les deux améthystes s'étaient détournées des yeux cobalt qui s'étaient agrandis sous la surprise. Le Japonais ne savait pas vraiment ce qu'il devait penser, il hésitait à croire ce que lui disait son compagnon : cela paraissait si incroyable et pourtant, quelque chose lui disait que ce n'étaient pas des mensonges. Le natté avait baissé la tête, le courage lui manquait pour affronter le regard de son premier et unique amour, il avait peur de ce qu'il pourrait y lire : du dégoût ? De la peine ? De la haine... ? Il en tremblait et sursauta lorsqu'une main passa sur son menton pour lui relever la tête, l'asiatique lui souriait avec un regard emplit de tendresse :

« Pour moi, peu importe ce que tu as été ou ce que tu seras. Tu seras toujours Duo à mes yeux, celui que j'aime plus que tout au monde et qui a su faire chavirer mon coeur en un rien de temps. Celui que je chéris et chérirais toujours. »

Il se rapprocha et embrassa le jeune homme, les larmes inondaient le visage de l'Américain, il était heureux, si heureux... Leur baiser passionné était la preuve de l'amour sincère qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, se serrant presque à s'en faire mal ; c'était le bonheur de toute une vie qui leur apparaissait sous le plus magnifiques des jours dans le meilleur des mondes. Se séparant, collant leur front l'un à l'autre, ils se dévorèrent des yeux, n'exprimant que tendresse, joie de vivre, amour.

Une infirmière entra, Heero reconnut immédiatement celle qui avait assisté à la résurrection de Duo sans même sourciller, elle leur sourit, il y répondit ; le natté lui sourit à son tour et lança :

« Merci Destinée. Merci de tout mon coeur.

- Tu es humain à part entière à présent, Duo... dit-elle d'une voix douce. Vis ta vie comme tu l'entends, car tu ne pourras plus revenir dans le monde intermédiaire entre la Terre et l'Empire des Cieux... Et prends soin de lui.

- Ne t'en fais pas... répliqua-t-il.

- Tu ne pourras plus conduire les âmes, en revanche, tu pourras sentir, si tu le souhaites, leur présence et les entendre... Leur venir en aide peut- être.

- J'essaierais.

- Adieu. Mon fils. »

Murmurant ces dernières paroles, elle déposa un baiser sur le front de chacun et disparu dans une multitude de lumières et couleurs.

----- QUELQUES JOURS PLUS TARD -----

- Ding Dong -

« Ah ? Heero, Duo ! Quel plaisir de vous voir! Hurla presque le blond.

- Bonjour Quatre ! dirent-ils en coeur et en souriant.

- Je suis content de voir que tout va bien pour vous ! »

Les yeux turquoises croisèrent les deux améthystes, une question muette s'adressait à lui. Le jeune Arabe lui sourit pour tout réponse : il allait bien et continuait à vivre comme l'aurait souhaité Wufei, il en était certain.

- Ding Dong -

Le blondinet alla ouvrir la porte, un jeune homme lui sourit quelques secondes avant de dire :

« Oh... Tu as de la visite, je ferais peut-être mieux de repasser plus tard... ?

- Non, non ! Entre Trowa ! sourit le blond.

- Vous êtes ensemble, finalement ? »

La dernière question du natté les fit rougir tout les deux, ils n'osaient pas se regarder, se qui fit rire l'Américain et le Japonais. Ils suivirent l'Arabe vers la salle à manger, lorsque le natté aperçu une bague dans une petite boite auprès d'une photo.

« Wufei... murmura-t-il.

/Bonjour Duo... / répondit l'interpellé.

- Tu veilles sur lui ?

/Non... Trowa le fera. J'étais seulement venu voir comment avançaient les choses. /

- Tu n'es pas triste ?

/Non... Il est heureux et c'est ce qui compte pour moi. De plus... / l'Américain sentit rougir le Chinois.

- De plus ? sourit-il.

/J'ai rencontré un Ange... Très gentil... /

- Héhé... En tout cas... Merci Wufei de m'avoir sauvé.

/Merci à toi de m'avoir aidé. Je dois y aller. Prend soin de toi et de lui. J'espère que Quatre sera heureux. /

- Il le sera. Je n'en doute pas. »

Une petite brise souleva la frange du châtain, il sourit : oui, il était sûr que tout irait pour le mieux pour chacun d'entre eux. Des pas attirèrent son attention mais il ne se retourna pas, il savait de qui il s'agissait, il laissa donc son compagnon passer ses bras autour de sa taille, lui murmurant à l'oreille :

« Il va bien ?

- Oui. Il est heureux.

- Tant mieux. Il avait l'air gentil.

- Il l'était.

- Les autres nous attendent. Tu viens ?

- Je sais pas si j'ai la force de faire un pas. »

Un sourire malicieux se dessina sur le doux visage du natté, le Japonais le pris tendrement dans ses bras et le transporta à travers la pièce.

« Je t'aime, Heero.

- Je t'aime aussi, Duo... »

---- OWARI.

Sahad : Allez, toute !