Voila enfin la suite ! Désolée pour le retard.
Merci à Miss Tambora pour la correction.
Disclaimer : Harry and co ne sont pas à moi, ils sont à JK Rowling (sans blague, vous en doutiez ?).
Chapitre trois
Plus tard ce jour là, Harry et Sylvie laissèrent James à la garderie du centre de vacances tenu par les parents de la jeune femme. Le Survivant avait décidé de tenir la promesse faite à Hermione le plus tôt possible, avant que sa résolution ne s'effrite. Il savait que la sécurité de sa femme et son fils était menacée par son silence. Mais il ne pouvait s'empêcher de redouter ce moment. Et si Sylvie ne comprenait pas son anormalité, comme disaient les Dursley ? Et si elle lui en voulait de lui avoir caché sa véritable nature pendant toutes ces années ?
C'est avec une boule d'anxiété dans la gorge que Harry revêtit sa tenue de cheval. Sylvie devina à son air sérieux qu'il ne l'avait pas simplement invitée à une promenade en amoureux comme il le lui avait dit. Elle savait qu'il avait des choses à lui dire, et espérait qu'après toutes ces années il allait enfin lui révéler ses secrets. Mais, elle aussi, elle était anxieuse. Quels événements avaient pu être suffisamment horribles pour pousser Harry à tout quitter laissant derrière lui des amis aussi proches que Ron et Hermione ?
C'est en silence qu'ils se dirigèrent vers l'écurie. Ils sentirent que quelque chose n'allait pas avant de pousser la porte. Aucun hennissement joyeux n'accueillit le bruit de leurs pas sur le gravier. Harry franchit le premier le seuil du bâtiment. Il s'arrêta net. Puis il mit sa main dans sa poche et en sortit une baguette en bois clair.
« Qu'y a-t-il ? » demanda Sylvie en posant une main sur son épaule, et en essayant de le contourner pour voir ce qui se passait à l'intérieur. Harry l'empêcha d'entrer.
« Ne regarde pas, dit-il. Rentre à la maison et allume un feu.
- Un feu ? Harry, il fait plus de trente degrés dehors ! » Une voix venue de l'intérieur de l'écurie empêcha Harry de répondre.
« Content de te voir, Potter. On peut dire que ça fait un bail que nous t'attendions. » Par dessus l'épaule de Harry, Sylvie parvint enfin à voir ce qui ce passait. Elle le regretta aussitôt. Les chevaux étaient étendus dans leurs boxes, immobiles. Quatre hommes vêtus de robes noires, la tête recouverte de cagoules, sortirent d'un coin sombre. Ils tenaient à la main des baguettes de bois, identiques à celle de Harry.
« J'espère que tu aimes la petite surprise que nous t'avons préparée, reprit l'un des hommes.
- Partez d'ici, dit Harry. Immédiatement. Ou vous irez très vite rejoindre Voldemort.
- Je croyais qu'il était aussi désarmé qu'un moldu ! fit un des hommes d'une voix paniquée.
- Tais-toi idiot, fit la première voix. Potter, si tu lâches ton arme, nous épargnerons la charmante moldue que tu appelles ta femme. Ne fais pas l'imbécile, nous sommes quatre, et tu n'as pas jeté le moindre sort depuis cinq ans. Tu n'as pas une chance.
- Vous ne toucherez pas à Sylvie, dit Harry. Il fit rapidement un pas en arrière, manquant de renverser Sylvie au passage, et sortit de l'écurie. « Clausus ! » lança-t-il en levant sa baguette en direction du bâtiment. Aussitôt la porte se referma. Harry saisit la main de Sylvie.
« Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu as fait ? » balbutia celle-ci. Mais déjà Harry l'entraînait vers la maison.
« Viens vite, ça ne va pas les retenir longtemps !
- Harry ! Qu'est-ce qui ce passe ?
- Je n'ai pas le temps de t'expliquer ! Il faut partir d'ici ! »
Ils étaient arrivés dans le salon. Harry se précipita vers la cheminée. Complètement abasourdie, Sylvie le regarda lever de nouveau sa baguette.
« Incendio ! » cria-t-il. Aussitôt, de grosses flammes se mirent à danser dans la cheminée. Harry prit un petit pot posé sur la cheminée, qu'elle n'avait pas remarqué. Ils entendirent des cris et des bruits de pas précipités au dehors. Harry prit une pincée de poudre dans la boite et la jeta dans les flammes. Celles-ci devinrent vertes.
- Jette toi dans les flammes et crie « Le Terrier » ordonna Harry à Sylvie.
- Mais...
- Ce n'est pas chaud. Dépêche toi ! »
Les hommes arrivèrent à la porte. « Stupéfix ! » lança l'un d'eux en pointant sa baguette vers Harry. Un rayon rouge se dirigea droit vers son mari, et Sylvie poussa un cri. Harry leva sa baguette et le rayon lumineux explosa. Les flammes étaient redevenues jaunes.
« Vite, Sylvie ! Relance de la poudre dans le feu, et fais ce que je t'ai dit ! Si tu as la moindre confiance en moi, entre dans cette maudite cheminée ! Ça t'emmènera loin d'ici.
- Et toi ? demanda la jeune femme.
- Ne t'inquiètes pas pour moi ! Je vais chercher James et je te rejoins ! Dépêche toi, répéta-t-il. Je ne tiendrai pas longtemps ! »
Il contra encore deux rayons qui arrivaient dans sa direction. Enfin Sylvie se mit en mouvement. Elle jeta de la poudre dans le feu, qui redevint vert. Puis, sans réfléchir, elle marcha vers les flammes. « Le Terrier ! » lança- t-elle au moment où un des hommes levait sa baguette dans sa direction.
Elle fut aussitôt entraînée à une vitesse phénoménale. Des cheminées défilaient devant elle à une vitesse telle qu'elle en eut la nausée, et dut fermer les yeux. Enfin, après ce qui lui parut une éternité, elle ralentit avant d'être projetée brutalement sur le sol.
Un moment, Sylvie resta sur le sol, les yeux clos. Son esprit refusait d'assimiler tout ce qui venait de se passer. Ce ne pouvait pas être réel. Elle était en train de faire un cauchemar. Elle allait ouvrir les yeux, et tout serait normal. Elle serait chez elle, avec Harry et James.
« Que se passe-t-il ici ? » s'écria quelqu'un en se précipitant. Sylvie ouvrit les yeux, et reprit contact avec la réalité. C'était vraiment arrivé. Une petite femme rondelette était penchée sur elle.
« Ça va mademoiselle ? demanda la femme.
- Où suis-je ? balbutia Sylvie. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Vous avez dû avoir un problème avec la poudre de Cheminette, dit la femme d'un ton rassurant. Ca peut arriver à tout le monde.
- Je ne sais pas... Comment tout cela est-il possible ? »
La femme lui jeta un regard inquiet. « Venez vous allonger sur le divan quelques instants, dit-elle en l'aidant à se relever. Vous avez l'air vraiment malade. Où vouliez-vous aller ?
- Je ne sais pas. J'ai juste dit « Le Terrier ». C'est Harry qui m'a dit de rentrer dans le feu. Il y avait des hommes en noir...
- Harry ? La femme sembla paniquer. Puis elle comprit. Vous êtes la femme de Harry, n'est-ce pas ? Mon dieu, il est en danger !
- Je ne sais pas ! Il a dit qu'il allait chercher James, et qu'il arrivait, mais il y avait tous ces hommes, et il était tout seul, avec cette drôle de baguette, et ... » Sylvie ne put retenir ses larmes plus longtemps, et elle éclata en sanglots hystériques.
« Ce n'est pas vrai, n'est-ce pas ? C'est une mauvaise blague, une farce, tout est truqué ! "
La femme la mena jusqu'à une chaise, et toutes deux s'assirent. « Chut, dit- elle. Calmez-vous. Tout va bien se passer. Vous êtes en sécurité ici. » Mais un long moment se passa avant que Sylvie ne se calme. Finalement, elle parvint à contrôler ses sanglots.
- Excusez moi, dit-elle enfin. Je suis désolée de m'être laissée aller, mais il y a tant de choses...
- Vous êtes une moldue, n'est-ce pas ? demanda la femme d'une voix douce. Vous ne savez rien ? Comment vous appelez-vous ?
- Sylvie.
- Je suis Molly Weasley.
- Vous êtes de la famille de Ron ?
- C'est mon fils. »
- Mamie ! appela une voix d'enfant. Je suis rentré !
- Tu es tout seul, Archie ? Où sont maman et tatie Mione ?
- Elle sont derrière. Avec les bébés. Elles n'arrêtent pas de parler et elles n'avancent pas ! Tu es où mamie ?
- Au salon, chéri. » Archie entra en courant. Il jeta un regard surpris à Sylvie.
« Bonjour, dit-il.
- Bonjour, répondit Sylvie en se forçant à sourire.
- Va jouer dans ta chambre, chéri, dit Molly après l'avoir embrassé.
- Mais je n'ai pas de jeux, ici ! Tu avais dit que tu m'apprendrais encore une lettre si j'allais au parc avec maman !
- Plus tard, Archie. Et si tu allais faire un beau dessin pour ta maman ?
- D'accord, maugréa l'enfant. En sortant, il croisa deux jeunes femmes, chacune poussant une poussette chargée d'une petite fille. Hermione se précipita en apercevant Sylvie. Celle-ci fut soulagée d'apercevoir enfin un visage familier, même si les deux jeunes femmes ne se connaissaient que depuis la veille. Et Molly Weasley sembla également heureuse que quelqu'un paraisse comprendre quelque chose à tout cela !
« Sylvie ! s'écria-t-elle. Que s'est-il passé ? Où est Harry ?
- Il a dit qu'il allait chercher James. Chez mes parents. Mais il y avait des hommes en noir après lui.
- Alors ils l'ont retrouvé !
- Qui sont-il ? Ils ont tué nos chevaux, ils veulent tuer Harry, n'est-ce pas ?
- Harry avait sa baguette ?
- Oui. Une baguette en bois avec laquelle il a fait des choses bizarres. Mais les hommes avaient les mêmes. Ce sont des sorciers ? Et Harry est aussi une sorcier, n'est-ce pas ? C'est ça qu'il ne voulait pas me dire ?
- En partie. Nous sommes tous des sorciers. Harry est le plus puissant qu'on ait vu depuis longtemps. S'il avait sa baguette sur lui, il ne devrait pas tarder à arriver.
- Je l'espère, soupira Molly Weasley. Mais s'il avait transplaner, il devrait déjà être là.
- S'il a James avec lui, il ne peut pas transplaner. Il lui faut le temps de trouver le moyen d'arriver. J'ai confiance en Harry. Il faut plus que quelques Mangemorts pour en venir à bout. N'oubliez pas que c'est le Survivant.
- Le Survivant ? s'étonna Sylvie. Pourquoi ? »
Hermione soupira. « J'avais dit à Harry de te parler de tout cela avant qu'il ne soit trop tard. Ce doit être horrible de tout découvrir de cette façon. »
Sylvie ne répondit pas. Bien sûr, c'était horrible. Comme si elle était projetée dans un univers de fiction, avec des sorciers qui cherchaient à tuer son mari, à la tuer elle. Mais c'était réel.
« Je vais faire du thé, dit Molly Weasley. Je crois que nous avons toutes besoin d'une bonne tasse.
- Vous pourriez jeter un coup d'?il sur Cassie ? Je crois que je ne l'ai même pas sortie de sa poussette. C'est surprenant qu'elle ne se rappelle pas à notre attention.
- On dirait que Penny l'a emmenée en haut avec ses enfants.
- Elle est formidable. Et merci pour le thé, Molly. C'est une excellente idée.
- Pourquoi ces gens en veulent à Harry ? demanda Sylvie d'une petite voix.
- Ce n'est pas moi qui aurait dû t'expliquer tout cela. Mais c'est trop tard maintenant.
- Harry allait le faire. Sylvie se sentit obligée de défendre son mari. Il voulait me parler aujourd'hui. C'est pour cela qu'il a confié James à mes parents.
- Malheureusement ils ne lui en ont pas laissé le temps. Je ne pensais pas qu'il viendraient aussi vite. tu te rappelles ce que je t'ai dit hier ?
- Sur le fait que Harry n'a pas eu une vie facile ?
- Oui. Je ne sais pas si tu es au courant, mais il a perdu ses parents à l'âge de un an. » Hermione expliqua à Sylvie ce qui s'était passé à l'époque, et comment lui était venue la cicatrice que Harry portait sur le front. Puis elle revint sur les événements qui avaient eu lieu à Poudlard, la renaissance de Voldemort, et la dernière bataille.
« A l'époque, conclut-elle, nous avons tous cru que cette fois, c'était fini pour de bon. Et, récemment, on a recommencé à entendre parler des mangemorts. et la cicatrice de Harry lui a fait mal. Personne ne sait exactement ce qui se passe.
- Mais pourquoi ne m'a-t-il jamais dit qu'il était sorcier ? Sans parler de ces histoires de mages noirs, simplement ce qu'il était ! Surtout si cette capacité s'est transmise à James.
- Je suppose qu'il a eu peur. Que tu ne le croies pas, et surtout que tu le rejettes à cause de ce qu'il était.
- Mais pourquoi l'aurais-je rejeté ? Sorcier ou non, c'est toujours Harry ! Au contraire, c'est merveilleux tout ce qu'il a fait !
- Il faut comprendre qu'il a grandi dans un placard, qu'il a été traité comme un parasite pendant des années par son oncle et sa tante à cause de ce qu'il était. Il a probablement eu peur que tu réagisses pareil. Et il est possible aussi qu'il ait réellement voulu oublier tout cela. Tout ce qui le rattachait à Sirius, à Cho, et peut-être même à nous. »
Molly Weasley apporta une théière fumante. Les trois femmes s'assirent autour de la table. Pour la première fois, Sylvie regarda autour d'elle. La pièce était la plus étrange qu'elle n'ait jamais vu. Ça ressemblait à une cuisine, mais il n'y avait aucun des accessoires auxquels elle était habituée : ni four, ni plaques chauffantes, ni lave-vaisselle... Contre la fenêtre, elle vit un immense évier, qui avait visiblement connu des jours meilleurs. Contre un mur, il y avait ce qui ressemblait à une pendule, mais qui n'indiquait pas l'heure. Les aiguilles portaient des prénoms, et elles semblaient indiquer où les différentes personnes se trouvaient. Sylvie détourna son regard et le reporta sur les deux femmes en face d'elle.
« Nous devrions peut-être prévenir le ministère, dit la mère de Ron. Albus Dumbledore aimerait aussi être mis au courant. Et si Harry avait besoin d'aide ?
Harry regarda sa femme disparaître dans la cheminée avec soulagement. Le sort jeté contre Sylvie s'écrasa au fond de la cheminée au moment où l'un des mangemorts lançait : « Avada Kedavra » en levant sa baguette sur Harry. Mais celui-ci n'attendit pas que l'homme ait fini sa phrase pour transplaner. Il atterrit dans les bois, à la limite du domaine de ses beaux- parents.
Sans regarder derrière lui, il se précipita vers la maison. Il faillit rentrer dans son beau-père.
« Eh ! lança Marc. Harry, tu ne regardes plus où tu vas ? Et je croyais que tu devais passer l'après-midi avec Sylvie en amoureux ! Que fais-tu là ?
- Il y a un changement de programme. Je viens chercher James.
- Que t'arrive-t-il ? Tu as l'air complètement paniqué ! Vous ne vous êtes pas disputés, au moins ?
- Non. Mais nous devons partir d'urgence.
- Partir ? comment ça ?
- Je n'ai pas le temps de vous expliquer.
- Harry ! s'écria soudain Marc. Qu'est-ce que c'est que cette horrible fumée verte ? On dirait qu'elle flotte au dessus de chez vous ! »
Son gendre se retourna vivement. Il pâlit en apercevant forme qui se formait à partir de la fumée. Un crâne. Un serpent. La marque des Ténèbres.
Sa baguette toujours à la main, Harry se remit à courir, passant devant son beau-père qui, après un instant de stupeur, le suivit. Harry ne s'arrêta qu'à l'entrée de la petite garderie. La jeune fille qui gardait les enfants le salua avec chaleur.
« Bonjour, Mr Potter. Je ne vous attendais pas si tôt ! James est dans le parc. Oh ! bonjour, Mr Grass, je ne vous avais pas vu !
Harry repéra son fils et l'emporta dans ses bras.
« Attends, Harry ! s'interposa Marc alors qu'il se précipitait déjà vers la porte A quoi joues-tu ?
- Je ne joue pas, malheureusement. » Harry s'arrêta un instant pour regarder son beau-père dans les yeux. « Nous devons partir quelques temps. Je vous promets que vous aurez des nouvelles très rapidement. Embrassez Nadine pour moi, et pour Sylvie. J'aurais voulu ne pas être obligé de vous infligé cela, après tout ce que vous avez fait pour moi, tous les deux. Vous avez été les parents que je n'ai pas eus. Je suis vraiment désolé.
- Mais où allez-vous ?
- Chez des amis. Et, si des hommes habillés bizarrement viennent vous poser des questions, ne leur dites surtout pas que j'appartiens à votre famille. »
Coupant court aux interrogations de l'homme, Harry passa devant lui. D'une main, il cala sur son épaule James, tenant toujours sa baguette levée de l'autre. De nouveau, il s'aventura dans le bois L'intention de Harry était de rejoindre la maison. Généralement, les mangemorts partaient après avoir lancé la marque des ténèbres. Et ils n'avaient aucune raison de penser que Harry pouvait revenir. Si ce n'était pas le cas, alors il aviserait. Alors qu'il allait arriver en vue de la maison. le bébé commença à protester contre sa position inconfortable et ce voyage qui se prolongeait.
« Tais-toi, Jamsie, supplia Harry. Tu vas nous faire repérer ! » Mais son fils ne semblait pas très sensible à ses prières. Il se mit bientôt à crier de toute la force de ses poumons. Harry essaya de le bercer pour le faire taire, mais trop tard. Des mangemorts surgissaient des bois. Ils étaient visiblement en train de les fouiller à sa recherche.
« Tiens ! lança l'un d'eux. Les deux Potter d'un seul coup, le père et le fils, c'est vraiment un trop beau cadeau ! »
Harry lança un sort de bouclier. Quelques sortilèges offensifs lancés par les mangemorts rebondirent dessus, mais il sentit que sa défense ne tiendrait pas longtemps. Le bébé qui continuait de hurler sur son épaule n'améliorait pas ses facultés de concentration. Les mangemorts se rapprochaient. Il fallait prendre une décision. Levant brutalement le bouclier, Harry se baissa pour éviter un sort, puis il cria « Stupéfix ! »
Le mangemort en face de lui s'effondra. Harry se mit à courir et s'engouffra dans le trou laissé libre entre deux mangemorts. Il courut sans s'arrêter ni se retourner jusqu'à la maison, où, heureusement, le feu dans la cheminée brûlait encore. Il plongea la main dans le pot de poudre de Cheminette.
« Le Terrier ! » hurla-t-il pour couvrir les pleurs de James. Il se sentit entraîné vers la sécurité.
Les trois femmes sursautèrent quand des hurlements furieux se firent entendre depuis le foyer. Pour une fois, Harry réussit à ne pas être projeté au sol à l'atterrissage.
Il se laissa tomber dans un fauteuil, épuisé.
« Harry ! cria Sylvie en se précipitant sur lui. Heureusement, tu vas bien ! Et James aussi ! »
Ce n'est qu'en voyant sa femme dans le salon des Weasley, une image qu'il n'avait jamais pensé avoir sous les yeux, que Harry réalisa la signification de ce qui venait de se produire. Pour Sylvie. Pour son couple. James continuait de pleurer dans les bras de son père, qui l'avait assis sur ses genoux et le faisait sauter doucement, sans parvenir à le calmer.
« Ainsi c'est ton fils, dit Molly. Je peux ? » Sans attendre de réponse, elle saisit l'enfant. « Mais il est trempé ! s'exclama-t-elle. Pauvre chéri ! Je peux aller le changer ?
- Allez-y, dit Harry. Je ne supporte plus de l'entendre crier pour l'instant. »
La mère de Ron emporta le bébé, qui criait de plus belle, en se voyant emmener loin de ses parents par une inconnue. Sylvie fit un geste pour le retenir, mais Hermione l'en empêcha.
« Laisse. Molly sait parfaitement s'y prendre avec les bébés. Elle en a élevé sept, sans compter les enfants de Percy qui sont ici la plus grande partie du temps. Et je monte aussi. » Elle s'éloigna à son tour, dissimulant à peine son intention qui était de les laisser seuls tous les deux. Sylvie s'installa dans le même fauteuil que Harry, se blottissant contre son mari.
Le silence s'installa autour d'eux. Un silence qu'aucun des deux ne savait comment rompre. Le moment de calme après la tempête, quand tout se qui se déchaînait autour de vous s'est enfin arrêté. Le moment sacré où on goûte la sérénité retrouvée, avant de penser à tous les dégâts que cette tempête a provoqué, avant de se dire que ce n'était que la première d'une longue série.
« Je suis désolé, dit enfin Harry. Tu n'aurais jamais dû avoir à supporter ça. »
Elle ne répondit pas.
« Tu m'en veux, n'est-ce pas ?
- Non, je ne t'en veux pas. Enfin je ne crois pas. C'est juste que tout est tellement nouveau ! Tu es un sorcier, un puissant sorcier qui a en plus sauvé le monde à plusieurs reprises.
- Ne dis pas cela, l'interrompit Harry.
- Pourquoi ? Hermione m'a parlé de ce qui s'est passé entre toi et ce mage noir. N'en es-tu pas fier ?
- Tu ne comprends pas. Tout le monde me considère comme un sauveur, comme un héros. Mais je n'ai même pas réussi à protéger ceux que j'aimais. C'est à cause de moi que Sirius est mort. Simplement parce que Voldemort voulait faire pression sur moi. Il y a des années que je porte cette responsabilité. Et mes parents non plus ne seraient probablement pas morts sans moi. Ni Cédric.
- Mais Hermione a dit que.
- Je sais ce qu'Hermione a dû te dire. Et elle a sans doute raison. Il n'empêche que c'est dangereux d'être lié à moi. Tu n'imagines même pas à quel point. Je n'aurais jamais dû t'épouser.
- Comment oses tu dire une chose pareille ? Tu ne m'aimes pas, c'est ça ?
- Tu sais très bien que ce n'est pas ça. Toi et Jamsie êtes tout ce que j'ai. Mais je t'ai trompée. J'ai promis de te protéger, et je n'ai fait que te mettre en danger. Et notre relation s'est construite sur des mensonges.
- Tu aurais dû tout me dire, c'est sûr. J'avais le droit de savoir qui j'épousais.
- Si tu veux divorcer.
- Harry ! Je ne veux pas divorcer ! Tu aurais dû tout me dire, mais je t'aurais épousé quand même. Même si, à l'époque tu avais pu prévoir ce qui s'est passé ce matin. Je t'aime. C'est tout ce qui comptais à l'époque, et c'est ce qui compte aujourd'hui. J'ai eu tellement peur à l'idée que peut- être tu ne reviendrais pas ! Ou James ! »
Elle enfouit son visage dans l'épaule de son mari. Il passa la main dans ses cheveux. Il ne laisserait pas Voldemort, ou qui que ce soit, s'attaquer à sa famille.
Des pas dans l'escaliers les séparèrent, et ils se levèrent, comme des adolescents pris en faute. Molly entra, portant James dans ses bras. Le bébé ne pleurait plus, il lui faisait au contraire de grands sourires.
« Quel amour d'enfant ! s'exclama la femme. Et il te ressemble, Harry. Les yeux verts, les cheveux noirs.
- Il a aussi quelque chose de Sylvie, dit Harry. Dans la forme du visage, et dans son sourire.
- Peut-être. » L'enfant passa dans les bras de sa mère. Hermione revint à son tour.
« Harry, dit-elle. Je viens de contacter Dumbledore. Il veut te voir.
- Maintenant ?
- Le plus tôt possible.
- Pourquoi ?
- Pour parler de l'avenir, je suppose. Vous ne pouvez pas rentrer chez vous.
- Qui est Dumbledore ? demanda Sylvie.
- C'est le directeur de Poudlard, le collège où nous sommes allés.
- Je ferais mieux d'y aller. Je reviens le plus vite possible, promis. » Harry tira sa baguette de sa poche.
« Ça va me faire drôle de revoir Poudlard, ajouta-t-il avec un drôle de sourire. Je ne pensais pas y retourner un jour.
- Rien n'a changé dans le château, répondit Hermione. Seulement les élèves. Mais ils ne sont pas là pendant les vacances, bien sûr. Il ne doit guère y avoir que Dumbledore et Rusard en ce moment. Méfie-toi de Peeves, il est déchaîné quand il n'a personne d'autre à ennuyer. »
Harry salua tout le monde, puis il fit un petit mouvement de sa baguette. Et, sous les yeux stupéfaits de Sylvie, il disparut.
« Hé ! s'écria-t-elle. Qu'est-ce que c'est encore que cette manière de voyager ?
- C'est ce que nous appelons transplaner. Je t'assure que c'est bien plus rapide que de prendre la voiture.
- Jamais je n'aurais cru que cela était possible. Je n'ai jamais cru à la magie. Même quand j'étais petite.
- Je peux comprendre, dit Hermione en souriant. Mes parents sont des moldus. J'avais onze ans quand j'ai découvert tout cela. Et Harry aussi, puisque son oncle et sa tante ne lui ont jamais révélé sa véritable nature.
- J'ai encore l'impression que je vais me réveiller d'une minute à l'autre.
- Tu sais, même si il y a eu des moments vraiment difficiles, je n'ai jamais regretté d'être une sorcière. J'ai découvert un monde merveilleux, avec des gens merveilleux. Et je crois que tu seras heureuse d'être parmi nous, quand tu auras eu le temps de t'habituer, et quand les problèmes avec les mangemorts seront réglés.
- Je suis déjà contente d'avoir découvert tout cela. Je veux dire, c'est merveilleux ce que vous êtes capables de faire. Et c'est merveilleux de penser qu'un jour mon Jamsie sera capable d'en faire autant.
- Comme je l'ai dit à Harry, il est plus que probable que vous ne pourrez pas rentrer chez vous, au moins dans les prochains jours.
- Mes parents vont être fous d'inquiétude. Je ne suis jamais partie sans leur dire où j'allais.
- Je suppose qu'il sera possible de leur faire parvenir un message.
- Je ne peux pas leur dire la vérité, n'est-ce pas ?
- Si, je suppose que si. James est leur petit-fils, après tout. Et ils sont aussi très proches de Harry, si j'ai bien compris. Mais ne crois-tu pas qu'ils s'inquiéteraient encore plus s'ils savaient pourquoi vous êtes partis ?
- Bien sûr. Je n'avais pas pensé à ça. » Elle se tut, songeuse. Hermione reprit la parole.
« Quand le monde des sorciers apprendra le retour de Harry, et ce n'est qu'une question de jours, vous allez avoir toute la presse sur le dos.
- La presse ?
- La gazette du sorcier, en particulier. Cette folle de Rita Skeeter a repris du service. Ils vont faire leur une sur Harry pendant des jours, et le fait qu'il soit marié ne passera pas inaperçu. Bien des c?urs risquent d'être brisés par cette nouvelle. Je suppose que leur attention sera aussi centrée sur James.
- Harry est si célèbre que ça ?
- Bien plus que ça. Et le fait qu'il ait disparu n'a rien arrangé. Il est devenu presque un mythe. Des articles à son sujet continuent de paraître régulièrement. On dirait que les journalistes se sont empressés d'oublier que c'étaient finalement leurs persécutions qui avaient poussé Harry à partir, pas celles des mangemorts. Si ça t'intéresse, je crois que j'ai gardé le papier qui est paru quand les menaces à l'encontre de Harry ont été proférées.
- J'aimerais beaucoup le voir. » Hermione monta les escaliers quatre à quatre et redescendit presque aussitôt, tenant à la main une feuille pliée en quatre. Elle tendit le papier à Sylvie qui le déplia. Il s'agissait de la première page d'un journal. On y voyait une photo de Harry, sur un balai volant. Sa main tenait une petite boule dorée, avec des ailes qui battaient comme pour se dégager de son étreinte.
« Harry sait voler sur un balai ? s'écria Sylvie. J'ai toujours pensé qu'il y était allergique, ou quelque chose comme ça. Il a toujours refusé de le passer.
- Ça ne m'étonne pas, répondit Hermione. Ça devait lui rappeler trop de souvenirs. Harry adorait voler. Et il était vraiment doué. Il a été le plus jeune joueur de Quidditch, c'est un sport qui se joue sur des balais volants, depuis plus d'un siècle. »
Sylvie reporta son attention sur l'article.
Qui ose menacer le survivant ? ? ?
Il y a déjà quelques temps, nous vous avions révélé en exclusivité l'action de cette bande qui se prétend mangemorts, et affirme agir au nom de Vous- Savez-Qui. Hier soir, ce gang a encore frappé, terrorisant une famille moldue dont un enfant devait être accepté à Poudlard.
Grâce à l'intervention rapide du ministère, il n'y a pas eu de victime, mais avant de transplaner, l'un membres de la bande a laissé un message à l'intention de tout le peuple sorcier. Les termes exacts n'en seront pas reproduits ici, pour ne pas choquer certains lecteurs, mais le message contenait des menaces d'une extrême violence à l'égard de Harry Potter, le Survivant.
Selon une source proche du ministère, ces actes et ces menaces pourraient n'être que l'?uvre d'un petit groupe de plaisantins, sans aucun rapport avec Vous-Savez-Qui, et dans ce cas les coupables seront sévèrement punis.
Mais il se pourrait également que ces menaces soient sérieuses. En effet, cette bande semble être bien plus qu'un groupe d'adolescents révoltés : bien qu'il n'y ait eu, pour le moment, aucune victime, l'usage des sortilèges impardonnables Doloris et Imperium témoigne d'une puissance peu commune alliée à une implacable cruauté.
Certes, une puissance peu commune n'est pas suffisante, me direz-vous, pour parvenir à s'en prendre à Harry Potter, le tombeur de Vous-Savez-Qui. Possible, mais rappelez-vous qu'à la suite de la trahison de sa petite amie, Cho Chang, et de la mort de son parrain, Harry avait cassé sa fidèle baguette magique, et renié toute magie. Interrogé sur les mesures de protection prises envers le Survivant, le ministère s'est contenté de répondre qu'il n'avait aucune idée de l'endroit où vivait Harry Potter.
Et ceci nous ramène à l'éternelle question : où se cache le vainqueur de Vous-Savez-Qui ? Si des mangemorts décidaient de s'en prendre à lui, le retrouver ne serait sûrement pas la partie la plus aisée de leur tâche. Depuis cinq ans, depuis qu'il a renié la magie (Depuis qu'il a renié la magie, c'est-à-dire cinq ans), personne ne l'a vu ni, à notre connaissance, n'a eu de nouvelles de lui. Les rumeurs les plus folles circulent à ce sujet : certains ont prétendu qu'il était devenu fou à l'issue du combat contre le Seigneur des Ténèbres, ainsi qu'il aimait se nommer, et résidait depuis à Ste Mangouste. Le ministère nous aurait caché cela toutes ces années. Certains affirment également que Harry, fou de chagrin, aurait fini par mettre fin à ses jours.
Ces hypothèses ont été fermement démenties par le ministère, ainsi que par Albus Dumbledore qui affirmait récemment « A ma connaissance, Harry Potter est encore en vie, aussi sain d'esprit que vous et moi, si ce n'est plus. Bien sûr, ce n'est pas une preuve qu'il ne soit pas fou, et, même s'il n'était pas fou, il pourrait avoir été interné à Ste Mangouste, mais il se trouve que ce n'est pas le cas. »
On reconnaît bien là le ton du directeur de Poudlard, qui, bien qu'ayant atteint un âge avancé, ne songe toujours pas à prendre sa retraite. Mais le Professeur Dumbledore ne semble pas en savoir beaucoup sur le lieu de résidence du Survivant. Une chose est certaine : Harry a quitté le monde de la sorcellerie. Il semble qu'il ne soit pas retourné chez l'oncle et la tante qui l'avaient recueilli après la mort de ses parents et qui, rappelons-le, sont des moldus. Un employé de Gringotts nous a informés que Harry Potter avait vidé son coffre le soir de sa disparition, ce qui semble indiquer qu'il n'avait nullement l'intention de se tuer. Comme il n'a jamais été rencontré par hasard dans une grande ville, il faut supposer soit que le Survivant s'est isolé dans un petit coin de campagne où ne vit aucun sorcier, soit qu'il a quitté le pays.
Le reverrons-nous un jour ? Il est pour le moment impossible de l'affirmer avec certitude. Alors que certains menacent de faire revenir Celui-Dont-On- Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, la disparition de Harry Potter pourrait avoir de graves conséquences. Sans lui, parviendrons-nous à empêcher une nouvelle ère sombre de s'installer ? Et quelle pourrait être l'influence sur le moral de tout notre peuple de la mort de ce héros ? Le Survivant est plus qu'un homme, il est plus qu'un sorcier. Il l'a prouvé lors du formidable duel qu'il a remporté, alors âgé de dix-sept ans, contre le Seigneur des Ténèbres, et lors de toutes les autres fois où ils se sont rencontrés. Et nous avons besoin de lui.
Sylvie releva la tête après la lecture de l'article. « Ils en parlent presque comme d'un Dieu.
- Ce n'est pas un dieu, répondit Hermione. Mais il porte une très lourde responsabilité dans le monde de la sorcellerie. Comme tous ceux qui sont célèbres d'une manière planétaire.
Harry apparut à Pré-au-Lard, devant le pub « Les trois Balais ». Le village semblait vide. Il prit aussitôt la direction de Poudlard. En passant devant la cabane de Hagrid, il faillit s'arrêter saluer son vieil ami, mais il semblait n'y avoir personne. Il entra dans le grand hall du château. Comme l'avait dit Hermione, rien n'avait changé. Mais jamais Harry n'avait vu l'entrée de Poudlard aussi vide.
Il se dirigea vers le bureau du directeur. La porte avait été laissée entrouverte, Dumbledore l'attendait. Il se leva en l'apercevant.
« Bonjour Harry, dit-il. J'aurais préféré te revoir dans d'autres circonstances.
- Moi aussi, monsieur.
- Viens t'asseoir. » Fumseck, le phoenix du directeur, prit place sur les genoux de Harry.
- Tu as reçu mon paquet, je suppose, dit Albus Dumbledore.
- Oui. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans.
- Hermione m'a dit que ta cicatrice t'avait de nouveau fait mal. Je ne savais pas cela quand j'ai décidé de te renvoyer ta baguette, mais cela me renforce dans mes convictions : quelque chose de grave se prépare.
- Mais Voldemort ne peut pas revenir, n'est-ce pas ? » Harry se sentait redevenir le petit garçon qui cherchait à se rassurer auprès du directeur du collège.
- Beaucoup croyaient qu'il avait réellement disparu la première fois. Il est quand même revenu.
- Mais cette fois-ci, il était mort !
- Je l'espère. Mais je commence à recevoir des lettres de parents inquiets, me demandant quelles mesures ont été prises pour la sécurité du château. De plus en plus de gens ont peur de cette bande.
- Ce sont de vrais mangemorts qui reviennent. J'en suis presque sûr.
- Tu n'as reconnu personne ?
- Non. Mais ils avaient une assurance, et une puissance. Et ils ont fait apparaître la Marque des Ténèbres.
- Ils n'avaient pas fait cela les autres fois. Mais j'imagine que t'avoir retrouvé, même s'ils ne sont pas parvenus à te faire du mal, est déjà leur plus grande victoire. Cependant, ils t'ont ramené parmi nous, et, comme beaucoup d'autres, je ne peux que m'en réjouir et te souhaiter la bienvenue.
- Merci professeur. Je suppose en effet que je n'ai pas le choix. Ils me retrouveront aussi si je vais m'installer ailleurs, dans le monde moldu.
- Franchement, Harry, as-tu vraiment envie de retourner dans le monde moldu ? Après avoir de nouveau goûté à la magie ? Ta place est ici, elle a toujours été ici. Tu es un sorcier.
- Vous m'avez laissé partir. Je ne sais pas si j'en aurais eu le courage sans votre soutien.
- C'était ton choix. Je n'avais pas à m'interposer. Mais j'ai toujours su qu'un jour, tu reviendrais. Même si je n'étais pas sûr d'être encore là pour le voir. Je suis heureux que tu n'aies pas trop tardé.
- Vous n'avez pas vieilli.
- Bien sûr que je vieillis. Chaque jour un peu plus. Comme tout le monde. Il est vrai que je porte plutôt bien mon âge. Mais un jour, je m'en irai.
- Ce sera la fin de tout.
- Non, Harry. La jeune génération prendra le relais. Personne n'est irremplaçable. Et, quand le jour arrivera, vous serez prêts à l'assumer. C'est ainsi que le monde tourne depuis la nuit des temps. Mais espérons que de longues années s'écouleront encore avant ce jour. Ce n'est pas de cela que je voulais te parler. Que comptes tu faire maintenant que tu es de retour ?
- Je ne sais pas. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'y penser. Bâtir une forteresse pour y mettre Sylvie et James à l'abri. Apprendre tous les sorts que je pourrai trouver et partir à la chasse aux mages noirs. Je suppose que c'est ce qu'on attend de moi.
- J'ai une proposition d'emploi pour toi. A vrai dire, tu m'ôterais une sérieuse épine du pied si tu acceptais. Je désespère de trouver quelqu'un pour le poste.
- Quel poste ?
- Professeur de Défense Contre les Forces du Mal.
- Professeur ? demanda Harry, complètement stupéfait. Moi ?
- Pourquoi pas toi ? Tu as toujours été excellent dans cette matière. Et cela permettrait de rassurer les parents. Tu es à leurs yeux la personne rêvée pour protéger leurs enfants. D'autant plus que notre professeur de l'année dernière s'est révélé être un pervers, qui a tenté d'abuser d'une jeune fille. Nous avons besoin de relever un peu l'image de marque du poste. Et Poudlard est toujours aussi sûr qu'autrefois, ta famille y sera en sécurité.
- Je ne sais pas, dit Harry. J'apprécie votre proposition, mais si vous me proposez ce travail pour des raisons de sécurité, alors ce sont de mauvaises raisons.
- Je te crois parfaitement capable de protéger ta famille. Ce n'est pas pour cela que je te veux dans mon personnel. Je pensais que tu avais une plus haute idée de ma manière de choisir mes professeurs.
- Mais si c'est pour ma réputation, et pour rassurer les parents, je n'aime pas trop ça non plus. Je n'ai pas envie d'être un deuxième Gilderoy Lockhart.
- Et c'est pour ça que tu ne le seras pas. Jamais Gilderoy n'aurait émis le moindre doute sur ses capacités. Je ne te l'ai peut-être pas assez fait comprendre, si je te propose le poste, c'est parce que je pense que tu seras un très bon professeur, indépendamment de tout le reste.
- Je ne me vois pas professeur. Certains de ceux qui seraient mes élèves étaient déjà là quand j'étais en septième année.
- Cela n'a pas semblé gêner ton amie Hermione. Elle va commencer sa troisième année d'enseignement, et elle n'avait que vingt et un ans lorsqu'elle nous a rejoint.
- Hermione était préfète depuis notre cinquième année, et elle a fini préfète en chef. Elle a toujours eu de l'autorité sur les plus jeunes. De plus, elle a toujours été passionnée par l'arithmancie. Et elle a fait des études. Moi, j'en saurai à peine plus que mes élèves.
- Tu en sais beaucoup plus que tu ne le penses, en défense. Je sais que tu as beaucoup lu sur le sujet, pendant le tournoi des Trois Sorciers, et plus tard, quand tu te préparais à affronté Voldemort. Et tu as bien plus d'expérience que la plupart des sorciers, même plus âgés que moi. Enfin, concernant la question de l'autorité, dois-je te rappeler que tu t'appelles Harry Potter ? Cela devrait suffire à t'apporter le respect dû aux professeurs. »
Harry n'avait plus d'arguments. Et il devait admettre que l'idée lui plaisait. Revenir à Poudlard, faire découvrir à Sylvie les lieux où il avait tant de souvenir. Retrouver ses anciens professeurs, Hagrid. Et être le voisin de Ron et Hermione.
« Je vais y réfléchir, promit-il. Et il faut que je parle de tout cela avec Sylvie. »
Lorsque Harry arriva au Terrier, il trouva Mr Weasley et Ron déjà rentrés. Mr Weasley avait accaparé Sylvie et la questionnait sur le monde moldu. Ron était assis à côté d'Hermione et tous deux parlaient doucement. Tous levèrent la tête lorsque Harry franchit la porte du salon.
« Alors, demanda Ron, qu'a-t-il dit ? »
Son ami raconta la proposition que lui avait faite le directeur de Poudlard.
« C'est fantastique ! s'exclama Ron tout excité. Nous serons tous à Poudlard, ce sera comme au bon vieux temps ! Je vais bientôt regretter de ne pas être professeur moi aussi.
- Je n'ai pas encore accepté, dit Harry. J'ai dit que j'allais y réfléchir.
- Mais tu vas accepter, non ? Tu ne peux pas dire non à une telle proposition !
- Mais vous me voyez, moi, professeur ? Enlever des points, donner des retenues ? Et je suis sûr que je n'arriverai pas à dire deux mots en face d'une classe.
- On s'en fiche ! s'exclama Ron. C'est de la Défense Contre les Forces du Mal ! La moitié de nos profs faisaient de leur cours une véritable blague. Tu ne peux pas faire pire, même avec beaucoup de bonne volonté.
- Ron ! s'indigna Hermione. Harry a raison, un poste d'enseignant n'est pas une charge à prendre à la légère. Mais je suis sûre que tu t'en tireras très bien, Harry. Tu te rappelles comment tu t'y prenais pour calmer les premières années quand nous révisions nos ASPIC. Tu savais t'y prendre avec eux.
- Ca n'a rien à voir. Je n'ai jamais essayé de leur apprendre quelque chose.
- Ça a tout à voir, au contraire. Ce n'est pas un métier si difficile. Une fois que tu as réussi à calmer ta classe, tout est une question de travail.
- Pour toi, ça n'a pas dû poser problème : après tout, tu as fait des études après Poudlard, et tu avais toujours les meilleures notes, de loin, à l'époque où nous étions étudiants.
- Pas toujours. Il me semble que ce n'est pas moi qui ai obtenu la meilleure moyenne aux examens finaux.
- Ce n'est pas possible, dit Harry d'un ton incrédule. Et qui te serait passé devant ?
- Ne fais pas le modeste, dit Ron. Tu c'est très bien que c'est toi qui a majoré !
- Moi ! ce n'est pas possible !
- Ne me dis pas que tu l'avais oublié !
- Je ne l'ai jamais su, répondit Harry. Je suis parti avant les résultats. » Un silence suivit cette déclaration, que rompit Hermione.
« En tout cas, c'est bien la preuve que tu peux accepter la proposition de Dumbledore, dit-elle. Tu feras du bon travail. »
A ce moment, un autre homme roux de haute taille fit son apparition. « Bonjour tout le monde, lança-t-il. Puis il s'aperçut de la présence de deux invités surprise.
« Harry ! s'exclama-t-il. Quel plaisir et quel honneur de te revoir !
- Bonjour, Percy. J'espère que tu vas bien.
- Très bien, merci, compte tenu des circonstances actuelles. Le ministère est très inquiet, notamment à ton sujet. Je suppose que cette jeune dame est ta femme.
- Désolé, fit Harry en s'apercevant qu'il avait oublié de faire les présentations. Percy, je te présente ma femme, Sylvie. Sylvie, c'est Percy, l'un des frères de Ron. »
Percy s'inclina légèrement. « Enchanté, Madame », dit-il d'un ton cérémonieux. Puis il se redressa. « Où sont Penny et les enfants ? demanda- t-il.
- En haut. Attends, je monte aussi. » Hermione se leva brusquement. « Nous avons laissé Pénélope s'occuper des enfants presque tout l'après-midi. Elle est bien trop dévouée pour son propre bien. »
Molly appela Ron et Arthur à la cuisine pour l'aider à mettre la table.
« Où est Jamsie ? demanda Harry.
- Il dort. En haut. Nous devrions peut-être aller aider les autres.
- Attends. Il faut que je te parle. De la proposition que m'a faite Dumbledore. Je voudrais savoir ce que tu en penses.
- Que veux-tu que j'en pense ? Je ne connais ni ton collège, ni ce professeur, ni cette matière que l'on te propose d'enseigner. Je ne suis pas la mieux placée pour te dire si tu as les compétences requises. Si tes amis t'ont dit que tu devais accepter, ils ont probablement raison.
- Ce n'est pas de cela que je voulais te parler. Si j'accepte cette proposition, cela signifie que nous irons vivre à Poudlard. Si tu n'es pas d'accord, je refuserai.
- Je sais que de toute façon nous ne pourrons pas rentrer à la maison. Là- bas ou ailleurs.
- Nous ne pourrions pas trouver un endroit plus sûr que Poudlard.
- Alors c'est bien. Allons là-bas. Je suis curieuse de voir ce fameux collège dont on me parle depuis ce matin, de toute façon.
- Tu n'as pas l'air enthousiaste. Si tu n'en a pas envie nous nous arrangerons autrement. Je peux sécuriser une maison, si tu préfères. Nous n'aurions même pas besoin de déménager, je pourrais équiper la maison que nous possédons là-bas.
- Non. J'ai plutôt envie d'aller dans cette école. Et je sais que ça te ferait mal de retourner au domaine maintenant. C'est juste que je vais mettre du temps à m'habituer. Et j'ai peur de la manière dont mes parents vont prendre cela.
- Je suppose que tu pourras aller les voir dans quelques jours. Ils m'en voudront probablement, mais nous ne pourrons pas les en blâmer. Et ils n'ont aucune raison de t'en vouloir, à toi.
- Non. Nous sommes libres de partir, et ils le comprendront. Ils vont surtout avoir peur pour nous, je crois.
1. Tu pourras leur dire que Poudlard est l'endroit le plus sûr au monde. » On commença à appeler à table, et ils se levèrent. « Sylvie », murmura Harry avant qu'ils ne rejoignent les autres.
- Oui ?
- Merci. »
Un peu plus tard, tous étaient réunis sur la terrasse, qui avait été magiquement éclairée et protégée des insectes. La conversation tournait autour du prochain mariage de Georges.
- Il y aura deux mariages, expliquait Mme Weasley. L'un pour les sorciers, avec seulement les parents de Claire, et l'autre avec les moldus, où nous ne serons que quelques sorciers.
- Et comme une grande partie de la belle-famille de Georges ignore tout du monde de magie, nous devrons faire semblant d'être des moldus, ajouta Mr Weasley d'un ton excité. Ca va être follement intéressant.
- Et vous pensez que Fred et Georges vont réussir à se tenir tranquilles pendant tout une soirée sans crèmes canari ou chocolats ? Ils ont dû bien changer pendant mon absence, plaisanta Harry.
- Oh, non ! s'exclama Ron. Simplement, depuis que Georges a rencontré Claire, ils ont légèrement diversifié leur production.
- Comment ça ?
- Elle est moldue, mais presque pire qu'eux. Elle tenait une boutique de farces et attrapes à Londres. Fred et Georges ont adopté certains de ses trucs. Je suppose que c'est ceux là qu'ils utiliseront au deuxième mariage. Mais connaissant Claire, de toute façon, sa famille doit s'attendre à tout. Le jour où il nous l'a présentée, elle a commencé par nous électrocuter en nous serrant la main. Sympa, comme premier contact !
- Soit juste, corrigea Hermione en riant. Il n'y a qu'à toi qu'elle a fait cela. Et sur les conseils de Georges, parce que tu avais posé plein de questions la veille sur ce qu'était l'électricité.
- C'était pédagogique, commenta Mr Weasley. Et c'est extrêmement instructif d'avoir une moldue dans la famille. On n'imaginerait pas tout ce qu'ils ont inventé pour se passer de la magie. Comme ce truc qu'elle avait amené la dernière fois et qui s'est mis à faire de la musique, pour prévenir que quelqu'un désirait lui parler ! Fantastique.
- C'était un téléphone portable, papa, dit Percy d'un ton supérieur. Et c'est peut-être pratique, mais ça fait énormément de bruit. Et ça a envoyé des radiations qui ont perturbé toutes les ondes de la maison pendant des heures. Impossible de réussir même le plus simple des sorts.
- Elle ne le savait pas en amenant son téléphone. Et c'était plutôt divertissant d'être réduits à l'état de moldus.
- Archibald est tombé de son balai jouet et il aurait pu se blesser.
- Chéri, intervint Mme Weasley. Archie ne s'est pas fait mal. Claire ne l'a pas fait exprès, elle ne pouvait pas deviner qu'elle perturbait les ondes magiques, d'accord ? Nous n'allons pas revenir là-dessus.
- Ron, demanda Harry à voix basse, est-ce que Percy et Pénélope vivent ici ?
- Non, ils viennent quelques semaines dans l'année. C'est l'idée que Percy se fait des vacances : il estime qu'il ne peut pas prendre de congés, que ce serait trop dommageable pour le ministère. Et il pense que venir au Terrier constitue un changement salutaire pour Penny et les enfants.
- C'est étrange ce que Pénélope a changé. Je ne rappelle pas qu'elle ait été aussi timide. A Poudlard, elle était préfète, elle avait une certaine autorité. Elle semble complètement éteinte.
- Elle a arrêté de travailler à la naissance d'Archie, et depuis elle ne vit plus que pour lui, et sa s?ur maintenant. Je ne sais pas si c'est de sa propre volonté, ou si c'est la place que Percy attribue à sa femme. Un peu des deux, sans doute. Il est très conservateur sur certaines choses. Je n'ose pas imaginer comment il sera en vieillissant.
- Penny aime cette vie, dit Hermione. Et elle n'est absolument pas éteinte. Aujourd'hui, elle a simplement décidé qu'elle se rendrait plus utile en haut qu'avec nous autres, ce en quoi elle avait parfaitement raison. C'est vraiment quelqu'un d'admirable.
- Je n'ai pas dit le contraire, argumenta Ron. C'est juste que Percy est horrible avec elle.
- C'est visible qu'ils s'adorent. Tu n'es vraiment pas très doué pour détecter ce genre de choses, Ron. Crois-tu être le seul homme sur terre capable d'aimer ? Ou qu'il n'y a qu'une manière sur terre de le manifester ? La tienne n'est pas forcément la meilleure.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? Que tu voudrais arrêter de travailler pour t'occuper de Cassandre à temps complet ?
- Bien sûr que non. Simplement que tu pourrais voir un peu plus loin que le bout de ton nez, parfois. Et essayer de comprendre les autres au lieu de les juger !
- Et qu'est-ce qui me vaut toutes ces gentillesses ?
- Tu sais très bien à qui je fais référence.
- Je refuse de parler d'elle, siffla Ron. Et tu le sais très bien.
- Eh ! vous deux, intervint Harry, je crois que ce n'est pas le moment.
- Tu pourrais me soutenir, dit Ron. Tu as eu suffisamment affaire à Drago Malefoy.
- Je te rappelle que je n'étais pas là au moment des faits, je suis donc mal placé pour juger. Et je n'ai pas envie de m'immiscer dans vos querelles.
- Tu as raison, admit Ron. C'est stupide. » Ils restèrent un instant silencieux, écoutant le reste de la table qui parlait toujours de technologie moldue. Puis Harry reprit.
« Je vais retourner voir Dumbledore demain, pour lui dire que j'accepte sa proposition. Et je vais lui demander de me loger à Poudlard d'ici la fin des vacances. Nous vous mettons tous en danger en restant ici.
- Personne ne sait que vous êtes ici.
- Tout le monde sait que vous étiez mes meilleurs amis. Ceux qui m'ont attaqué savent que je ne suis plus chez moi et que nous avons utilisé de la poudre de Cheminette pour partir. Ils ne mettrons pas longtemps à faire le lien. Même s'ils hésitent à attaquer maintenant qu'ils savent que j'ai récupéré une baguette.
- Si tu veux passer chez toi prendre des affaires, dit Ron, je t'accompagnerai demain. Avec Seamus, je suis sûr qu'il sera d'accord. Nous sommes Aurors, après tout, c'est notre rôle de vous protéger.
- C'est gentil. Nous en profiterons pour passer voir les parents de Sylvie. J'espère qu'ils auront suivi mes conseils, et qu'il ne leur est rien arrivé.
- Ne t'inquiète pas. Il ne leur arrivera rien cette nuit. C'est après toi que sont les mangemorts. Et rien ne nous empêche de placer demain quelques sorts de protection autour de la maison. »
Il commençait à faire froid, et ils rentrèrent à l'intérieur. Vers onze heures, tous entamèrent un grand concours de bâillements.
« Je crois que nous ferions tous bien d'aller nous coucher, dit Molly Weasley. Nous avons une journée chargée demain. »
Ils se souhaitèrent une bonne nuit avant de monter. Harry se dirigeait instinctivement vers la chambre de Ron, sous les toits, quand Sylvie l'arrêta.
« Où vas-tu ? demanda-t-elle. » Il réalisa alors qu'il n'était pas convenable pour deux couples de dormir dans la même chambre.
- Où dormons-nous ? » demanda-t-il.
Elle le guida vers une porte au premier étage.
« C'est moi qui suis censé connaître la maison, plaisanta-t-il, et c'est toi qui me guides.
- Je suis venue coucher James tout à l'heure. Je préfère qu'il dorme avec nous cette nuit.
- Bien sûr. » Ils pénétrèrent dans la chambre, où un lit avait été installé pour le bébé. Un papier fleuri couvrait les murs. De petites aquarelles représentant des paysages avaient été accrochées, ainsi que des dessins au crayon. Les étagères étaient couvertes de livres, ainsi que chaque espace disponible, sur la commode ou le bureau.
« C'est l'ancienne chambre de Ginny, dit Harry. Je n'étais jamais entré ici. Mais on dirait que rien n'a été changé depuis son départ. On sent presque sa présence, ici. Elle était tout le temps en train de lire des romans ou des poèmes. Ou de dessiner. Les dessins et peintures sur le mur sont probablement son ?uvre.
- Quand nous sommes venues préparer la chambre, Hermione m'a dit que c'était la première fois en quatre ans que quelqu'un allait dormir ici. Et que Molly n'avait jamais eu le courage de revenir ici, donc rien n'a été rangé.
- C'était sa seule fille, et elles étaient très proches. Et Ginny n'a jamais eu de vraies amies. Je crois qu'elle ne s'est jamais tout à fait remise de ce qui s'est passé quand elle était en première année. » Il expliqua rapidement à Sylvie l'histoire du journal de Tom Jedusor.
« Après cela, elle s'est de plus en plus réfugiée dans les livres. Et elle s'est repliée sur sa famille. Il n'y a que lorsque j'étais en dernière année qu'elle s'est de nouveau ouverte. Et comme elle semblait avoir perdu le béguin qu'elle avait pour moi, nous sommes devenus amis. Je suppose que c'est à cette époque qu'elle a commencé à voir Malefoy. Elle avait besoin de prendre confiance en elle, elle avait besoin d'être aimée.
- Il n'y a rien de mal à cela.
- Non, fit pensivement Harry. Je crois que le plus surprenant dans tout cela c'est que lui se soit intéressé à elle. Il était riche, il venait d'une famille respectée. A l'époque, son père n'avait pas encore été convaincu d'être un mangemort. Et les Malefoy méprisaient les Weasley, parce qu'ils étaient pauvres, et aimaient les moldus. Drago a toujours semblé suivre les traces de son père. Il était arrogant, méprisant. Sa famille a du être aussi furieuse que les Weasley quand ils sont partis. Même si son père n'était déjà plus là.
- Il était peut-être amoureux lui aussi. Hermione a raison, ils auraient du leur donner une chance.
- Je me demande où ils sont aujourd'hui.
- C'est toi qui dis ça ? Tout le monde a dû se poser la même question à ton sujet.
- Je sais. Mais ça ne m'empêche pas de m'interroger sur eux. Ca m'étonnerait qu'ils vivent avec les moldus.
- Je crois que Hermione sait où ils se trouvent. Elle m'a dit qu'elle avait eu des nouvelles de Ginny assez souvent, et qu'elle lui avait donné toutes les nouvelles de la famille. Mais il ne faut pas en parler à Ron.
- J'imagine la colère dans laquelle il se mettrait, dit Harry d'une voix ensommeillée.
- Harry, remarqua soudain Sylvie, il est plus de minuit.
- C'est sûrement pour ça que j'ai sommeil. Et Jamsie ne va pas nous laisser dormir demain matin.
- Tu n'oublies pas quelque chose ?
- Je ne sais pas. Que se passe-t-il à minuit ?
- Nous sommes le trente et un. Bon anniversaire, chéri. »
Une fois de plus, merci à ceux qui lisent, et à ceux qui reviewent. Finalement, Harry n'a pas eu le temps de faire à sa femme les révélations que beaucoup d'entre vous attendaient, et elle a découvert la vérité de manière beaucoup plus brutale... J'espère que vous n'êtes pas trop déçus.
Une fois de plus, je ne sais pas trop quoi répondre à vos messages, sauf que vous êtes vraiment trop gentils, voire un brin flatteurs ? En tous cas, je voudrais remercier tout particulièrement Chen et Csame, qui ont reviewé les trois premiers chapitres, et bien sûr Crystal ( tu remportes vraiment le prix de longueur et de fidélité, et t'inquiète pas pour le chapitre 1, c'est moi qui suis désolée de te répondre si rarement).
Bisous à tous.
Merci à Miss Tambora pour la correction.
Disclaimer : Harry and co ne sont pas à moi, ils sont à JK Rowling (sans blague, vous en doutiez ?).
Chapitre trois
Plus tard ce jour là, Harry et Sylvie laissèrent James à la garderie du centre de vacances tenu par les parents de la jeune femme. Le Survivant avait décidé de tenir la promesse faite à Hermione le plus tôt possible, avant que sa résolution ne s'effrite. Il savait que la sécurité de sa femme et son fils était menacée par son silence. Mais il ne pouvait s'empêcher de redouter ce moment. Et si Sylvie ne comprenait pas son anormalité, comme disaient les Dursley ? Et si elle lui en voulait de lui avoir caché sa véritable nature pendant toutes ces années ?
C'est avec une boule d'anxiété dans la gorge que Harry revêtit sa tenue de cheval. Sylvie devina à son air sérieux qu'il ne l'avait pas simplement invitée à une promenade en amoureux comme il le lui avait dit. Elle savait qu'il avait des choses à lui dire, et espérait qu'après toutes ces années il allait enfin lui révéler ses secrets. Mais, elle aussi, elle était anxieuse. Quels événements avaient pu être suffisamment horribles pour pousser Harry à tout quitter laissant derrière lui des amis aussi proches que Ron et Hermione ?
C'est en silence qu'ils se dirigèrent vers l'écurie. Ils sentirent que quelque chose n'allait pas avant de pousser la porte. Aucun hennissement joyeux n'accueillit le bruit de leurs pas sur le gravier. Harry franchit le premier le seuil du bâtiment. Il s'arrêta net. Puis il mit sa main dans sa poche et en sortit une baguette en bois clair.
« Qu'y a-t-il ? » demanda Sylvie en posant une main sur son épaule, et en essayant de le contourner pour voir ce qui se passait à l'intérieur. Harry l'empêcha d'entrer.
« Ne regarde pas, dit-il. Rentre à la maison et allume un feu.
- Un feu ? Harry, il fait plus de trente degrés dehors ! » Une voix venue de l'intérieur de l'écurie empêcha Harry de répondre.
« Content de te voir, Potter. On peut dire que ça fait un bail que nous t'attendions. » Par dessus l'épaule de Harry, Sylvie parvint enfin à voir ce qui ce passait. Elle le regretta aussitôt. Les chevaux étaient étendus dans leurs boxes, immobiles. Quatre hommes vêtus de robes noires, la tête recouverte de cagoules, sortirent d'un coin sombre. Ils tenaient à la main des baguettes de bois, identiques à celle de Harry.
« J'espère que tu aimes la petite surprise que nous t'avons préparée, reprit l'un des hommes.
- Partez d'ici, dit Harry. Immédiatement. Ou vous irez très vite rejoindre Voldemort.
- Je croyais qu'il était aussi désarmé qu'un moldu ! fit un des hommes d'une voix paniquée.
- Tais-toi idiot, fit la première voix. Potter, si tu lâches ton arme, nous épargnerons la charmante moldue que tu appelles ta femme. Ne fais pas l'imbécile, nous sommes quatre, et tu n'as pas jeté le moindre sort depuis cinq ans. Tu n'as pas une chance.
- Vous ne toucherez pas à Sylvie, dit Harry. Il fit rapidement un pas en arrière, manquant de renverser Sylvie au passage, et sortit de l'écurie. « Clausus ! » lança-t-il en levant sa baguette en direction du bâtiment. Aussitôt la porte se referma. Harry saisit la main de Sylvie.
« Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu as fait ? » balbutia celle-ci. Mais déjà Harry l'entraînait vers la maison.
« Viens vite, ça ne va pas les retenir longtemps !
- Harry ! Qu'est-ce qui ce passe ?
- Je n'ai pas le temps de t'expliquer ! Il faut partir d'ici ! »
Ils étaient arrivés dans le salon. Harry se précipita vers la cheminée. Complètement abasourdie, Sylvie le regarda lever de nouveau sa baguette.
« Incendio ! » cria-t-il. Aussitôt, de grosses flammes se mirent à danser dans la cheminée. Harry prit un petit pot posé sur la cheminée, qu'elle n'avait pas remarqué. Ils entendirent des cris et des bruits de pas précipités au dehors. Harry prit une pincée de poudre dans la boite et la jeta dans les flammes. Celles-ci devinrent vertes.
- Jette toi dans les flammes et crie « Le Terrier » ordonna Harry à Sylvie.
- Mais...
- Ce n'est pas chaud. Dépêche toi ! »
Les hommes arrivèrent à la porte. « Stupéfix ! » lança l'un d'eux en pointant sa baguette vers Harry. Un rayon rouge se dirigea droit vers son mari, et Sylvie poussa un cri. Harry leva sa baguette et le rayon lumineux explosa. Les flammes étaient redevenues jaunes.
« Vite, Sylvie ! Relance de la poudre dans le feu, et fais ce que je t'ai dit ! Si tu as la moindre confiance en moi, entre dans cette maudite cheminée ! Ça t'emmènera loin d'ici.
- Et toi ? demanda la jeune femme.
- Ne t'inquiètes pas pour moi ! Je vais chercher James et je te rejoins ! Dépêche toi, répéta-t-il. Je ne tiendrai pas longtemps ! »
Il contra encore deux rayons qui arrivaient dans sa direction. Enfin Sylvie se mit en mouvement. Elle jeta de la poudre dans le feu, qui redevint vert. Puis, sans réfléchir, elle marcha vers les flammes. « Le Terrier ! » lança- t-elle au moment où un des hommes levait sa baguette dans sa direction.
Elle fut aussitôt entraînée à une vitesse phénoménale. Des cheminées défilaient devant elle à une vitesse telle qu'elle en eut la nausée, et dut fermer les yeux. Enfin, après ce qui lui parut une éternité, elle ralentit avant d'être projetée brutalement sur le sol.
Un moment, Sylvie resta sur le sol, les yeux clos. Son esprit refusait d'assimiler tout ce qui venait de se passer. Ce ne pouvait pas être réel. Elle était en train de faire un cauchemar. Elle allait ouvrir les yeux, et tout serait normal. Elle serait chez elle, avec Harry et James.
« Que se passe-t-il ici ? » s'écria quelqu'un en se précipitant. Sylvie ouvrit les yeux, et reprit contact avec la réalité. C'était vraiment arrivé. Une petite femme rondelette était penchée sur elle.
« Ça va mademoiselle ? demanda la femme.
- Où suis-je ? balbutia Sylvie. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Vous avez dû avoir un problème avec la poudre de Cheminette, dit la femme d'un ton rassurant. Ca peut arriver à tout le monde.
- Je ne sais pas... Comment tout cela est-il possible ? »
La femme lui jeta un regard inquiet. « Venez vous allonger sur le divan quelques instants, dit-elle en l'aidant à se relever. Vous avez l'air vraiment malade. Où vouliez-vous aller ?
- Je ne sais pas. J'ai juste dit « Le Terrier ». C'est Harry qui m'a dit de rentrer dans le feu. Il y avait des hommes en noir...
- Harry ? La femme sembla paniquer. Puis elle comprit. Vous êtes la femme de Harry, n'est-ce pas ? Mon dieu, il est en danger !
- Je ne sais pas ! Il a dit qu'il allait chercher James, et qu'il arrivait, mais il y avait tous ces hommes, et il était tout seul, avec cette drôle de baguette, et ... » Sylvie ne put retenir ses larmes plus longtemps, et elle éclata en sanglots hystériques.
« Ce n'est pas vrai, n'est-ce pas ? C'est une mauvaise blague, une farce, tout est truqué ! "
La femme la mena jusqu'à une chaise, et toutes deux s'assirent. « Chut, dit- elle. Calmez-vous. Tout va bien se passer. Vous êtes en sécurité ici. » Mais un long moment se passa avant que Sylvie ne se calme. Finalement, elle parvint à contrôler ses sanglots.
- Excusez moi, dit-elle enfin. Je suis désolée de m'être laissée aller, mais il y a tant de choses...
- Vous êtes une moldue, n'est-ce pas ? demanda la femme d'une voix douce. Vous ne savez rien ? Comment vous appelez-vous ?
- Sylvie.
- Je suis Molly Weasley.
- Vous êtes de la famille de Ron ?
- C'est mon fils. »
- Mamie ! appela une voix d'enfant. Je suis rentré !
- Tu es tout seul, Archie ? Où sont maman et tatie Mione ?
- Elle sont derrière. Avec les bébés. Elles n'arrêtent pas de parler et elles n'avancent pas ! Tu es où mamie ?
- Au salon, chéri. » Archie entra en courant. Il jeta un regard surpris à Sylvie.
« Bonjour, dit-il.
- Bonjour, répondit Sylvie en se forçant à sourire.
- Va jouer dans ta chambre, chéri, dit Molly après l'avoir embrassé.
- Mais je n'ai pas de jeux, ici ! Tu avais dit que tu m'apprendrais encore une lettre si j'allais au parc avec maman !
- Plus tard, Archie. Et si tu allais faire un beau dessin pour ta maman ?
- D'accord, maugréa l'enfant. En sortant, il croisa deux jeunes femmes, chacune poussant une poussette chargée d'une petite fille. Hermione se précipita en apercevant Sylvie. Celle-ci fut soulagée d'apercevoir enfin un visage familier, même si les deux jeunes femmes ne se connaissaient que depuis la veille. Et Molly Weasley sembla également heureuse que quelqu'un paraisse comprendre quelque chose à tout cela !
« Sylvie ! s'écria-t-elle. Que s'est-il passé ? Où est Harry ?
- Il a dit qu'il allait chercher James. Chez mes parents. Mais il y avait des hommes en noir après lui.
- Alors ils l'ont retrouvé !
- Qui sont-il ? Ils ont tué nos chevaux, ils veulent tuer Harry, n'est-ce pas ?
- Harry avait sa baguette ?
- Oui. Une baguette en bois avec laquelle il a fait des choses bizarres. Mais les hommes avaient les mêmes. Ce sont des sorciers ? Et Harry est aussi une sorcier, n'est-ce pas ? C'est ça qu'il ne voulait pas me dire ?
- En partie. Nous sommes tous des sorciers. Harry est le plus puissant qu'on ait vu depuis longtemps. S'il avait sa baguette sur lui, il ne devrait pas tarder à arriver.
- Je l'espère, soupira Molly Weasley. Mais s'il avait transplaner, il devrait déjà être là.
- S'il a James avec lui, il ne peut pas transplaner. Il lui faut le temps de trouver le moyen d'arriver. J'ai confiance en Harry. Il faut plus que quelques Mangemorts pour en venir à bout. N'oubliez pas que c'est le Survivant.
- Le Survivant ? s'étonna Sylvie. Pourquoi ? »
Hermione soupira. « J'avais dit à Harry de te parler de tout cela avant qu'il ne soit trop tard. Ce doit être horrible de tout découvrir de cette façon. »
Sylvie ne répondit pas. Bien sûr, c'était horrible. Comme si elle était projetée dans un univers de fiction, avec des sorciers qui cherchaient à tuer son mari, à la tuer elle. Mais c'était réel.
« Je vais faire du thé, dit Molly Weasley. Je crois que nous avons toutes besoin d'une bonne tasse.
- Vous pourriez jeter un coup d'?il sur Cassie ? Je crois que je ne l'ai même pas sortie de sa poussette. C'est surprenant qu'elle ne se rappelle pas à notre attention.
- On dirait que Penny l'a emmenée en haut avec ses enfants.
- Elle est formidable. Et merci pour le thé, Molly. C'est une excellente idée.
- Pourquoi ces gens en veulent à Harry ? demanda Sylvie d'une petite voix.
- Ce n'est pas moi qui aurait dû t'expliquer tout cela. Mais c'est trop tard maintenant.
- Harry allait le faire. Sylvie se sentit obligée de défendre son mari. Il voulait me parler aujourd'hui. C'est pour cela qu'il a confié James à mes parents.
- Malheureusement ils ne lui en ont pas laissé le temps. Je ne pensais pas qu'il viendraient aussi vite. tu te rappelles ce que je t'ai dit hier ?
- Sur le fait que Harry n'a pas eu une vie facile ?
- Oui. Je ne sais pas si tu es au courant, mais il a perdu ses parents à l'âge de un an. » Hermione expliqua à Sylvie ce qui s'était passé à l'époque, et comment lui était venue la cicatrice que Harry portait sur le front. Puis elle revint sur les événements qui avaient eu lieu à Poudlard, la renaissance de Voldemort, et la dernière bataille.
« A l'époque, conclut-elle, nous avons tous cru que cette fois, c'était fini pour de bon. Et, récemment, on a recommencé à entendre parler des mangemorts. et la cicatrice de Harry lui a fait mal. Personne ne sait exactement ce qui se passe.
- Mais pourquoi ne m'a-t-il jamais dit qu'il était sorcier ? Sans parler de ces histoires de mages noirs, simplement ce qu'il était ! Surtout si cette capacité s'est transmise à James.
- Je suppose qu'il a eu peur. Que tu ne le croies pas, et surtout que tu le rejettes à cause de ce qu'il était.
- Mais pourquoi l'aurais-je rejeté ? Sorcier ou non, c'est toujours Harry ! Au contraire, c'est merveilleux tout ce qu'il a fait !
- Il faut comprendre qu'il a grandi dans un placard, qu'il a été traité comme un parasite pendant des années par son oncle et sa tante à cause de ce qu'il était. Il a probablement eu peur que tu réagisses pareil. Et il est possible aussi qu'il ait réellement voulu oublier tout cela. Tout ce qui le rattachait à Sirius, à Cho, et peut-être même à nous. »
Molly Weasley apporta une théière fumante. Les trois femmes s'assirent autour de la table. Pour la première fois, Sylvie regarda autour d'elle. La pièce était la plus étrange qu'elle n'ait jamais vu. Ça ressemblait à une cuisine, mais il n'y avait aucun des accessoires auxquels elle était habituée : ni four, ni plaques chauffantes, ni lave-vaisselle... Contre la fenêtre, elle vit un immense évier, qui avait visiblement connu des jours meilleurs. Contre un mur, il y avait ce qui ressemblait à une pendule, mais qui n'indiquait pas l'heure. Les aiguilles portaient des prénoms, et elles semblaient indiquer où les différentes personnes se trouvaient. Sylvie détourna son regard et le reporta sur les deux femmes en face d'elle.
« Nous devrions peut-être prévenir le ministère, dit la mère de Ron. Albus Dumbledore aimerait aussi être mis au courant. Et si Harry avait besoin d'aide ?
Harry regarda sa femme disparaître dans la cheminée avec soulagement. Le sort jeté contre Sylvie s'écrasa au fond de la cheminée au moment où l'un des mangemorts lançait : « Avada Kedavra » en levant sa baguette sur Harry. Mais celui-ci n'attendit pas que l'homme ait fini sa phrase pour transplaner. Il atterrit dans les bois, à la limite du domaine de ses beaux- parents.
Sans regarder derrière lui, il se précipita vers la maison. Il faillit rentrer dans son beau-père.
« Eh ! lança Marc. Harry, tu ne regardes plus où tu vas ? Et je croyais que tu devais passer l'après-midi avec Sylvie en amoureux ! Que fais-tu là ?
- Il y a un changement de programme. Je viens chercher James.
- Que t'arrive-t-il ? Tu as l'air complètement paniqué ! Vous ne vous êtes pas disputés, au moins ?
- Non. Mais nous devons partir d'urgence.
- Partir ? comment ça ?
- Je n'ai pas le temps de vous expliquer.
- Harry ! s'écria soudain Marc. Qu'est-ce que c'est que cette horrible fumée verte ? On dirait qu'elle flotte au dessus de chez vous ! »
Son gendre se retourna vivement. Il pâlit en apercevant forme qui se formait à partir de la fumée. Un crâne. Un serpent. La marque des Ténèbres.
Sa baguette toujours à la main, Harry se remit à courir, passant devant son beau-père qui, après un instant de stupeur, le suivit. Harry ne s'arrêta qu'à l'entrée de la petite garderie. La jeune fille qui gardait les enfants le salua avec chaleur.
« Bonjour, Mr Potter. Je ne vous attendais pas si tôt ! James est dans le parc. Oh ! bonjour, Mr Grass, je ne vous avais pas vu !
Harry repéra son fils et l'emporta dans ses bras.
« Attends, Harry ! s'interposa Marc alors qu'il se précipitait déjà vers la porte A quoi joues-tu ?
- Je ne joue pas, malheureusement. » Harry s'arrêta un instant pour regarder son beau-père dans les yeux. « Nous devons partir quelques temps. Je vous promets que vous aurez des nouvelles très rapidement. Embrassez Nadine pour moi, et pour Sylvie. J'aurais voulu ne pas être obligé de vous infligé cela, après tout ce que vous avez fait pour moi, tous les deux. Vous avez été les parents que je n'ai pas eus. Je suis vraiment désolé.
- Mais où allez-vous ?
- Chez des amis. Et, si des hommes habillés bizarrement viennent vous poser des questions, ne leur dites surtout pas que j'appartiens à votre famille. »
Coupant court aux interrogations de l'homme, Harry passa devant lui. D'une main, il cala sur son épaule James, tenant toujours sa baguette levée de l'autre. De nouveau, il s'aventura dans le bois L'intention de Harry était de rejoindre la maison. Généralement, les mangemorts partaient après avoir lancé la marque des ténèbres. Et ils n'avaient aucune raison de penser que Harry pouvait revenir. Si ce n'était pas le cas, alors il aviserait. Alors qu'il allait arriver en vue de la maison. le bébé commença à protester contre sa position inconfortable et ce voyage qui se prolongeait.
« Tais-toi, Jamsie, supplia Harry. Tu vas nous faire repérer ! » Mais son fils ne semblait pas très sensible à ses prières. Il se mit bientôt à crier de toute la force de ses poumons. Harry essaya de le bercer pour le faire taire, mais trop tard. Des mangemorts surgissaient des bois. Ils étaient visiblement en train de les fouiller à sa recherche.
« Tiens ! lança l'un d'eux. Les deux Potter d'un seul coup, le père et le fils, c'est vraiment un trop beau cadeau ! »
Harry lança un sort de bouclier. Quelques sortilèges offensifs lancés par les mangemorts rebondirent dessus, mais il sentit que sa défense ne tiendrait pas longtemps. Le bébé qui continuait de hurler sur son épaule n'améliorait pas ses facultés de concentration. Les mangemorts se rapprochaient. Il fallait prendre une décision. Levant brutalement le bouclier, Harry se baissa pour éviter un sort, puis il cria « Stupéfix ! »
Le mangemort en face de lui s'effondra. Harry se mit à courir et s'engouffra dans le trou laissé libre entre deux mangemorts. Il courut sans s'arrêter ni se retourner jusqu'à la maison, où, heureusement, le feu dans la cheminée brûlait encore. Il plongea la main dans le pot de poudre de Cheminette.
« Le Terrier ! » hurla-t-il pour couvrir les pleurs de James. Il se sentit entraîné vers la sécurité.
Les trois femmes sursautèrent quand des hurlements furieux se firent entendre depuis le foyer. Pour une fois, Harry réussit à ne pas être projeté au sol à l'atterrissage.
Il se laissa tomber dans un fauteuil, épuisé.
« Harry ! cria Sylvie en se précipitant sur lui. Heureusement, tu vas bien ! Et James aussi ! »
Ce n'est qu'en voyant sa femme dans le salon des Weasley, une image qu'il n'avait jamais pensé avoir sous les yeux, que Harry réalisa la signification de ce qui venait de se produire. Pour Sylvie. Pour son couple. James continuait de pleurer dans les bras de son père, qui l'avait assis sur ses genoux et le faisait sauter doucement, sans parvenir à le calmer.
« Ainsi c'est ton fils, dit Molly. Je peux ? » Sans attendre de réponse, elle saisit l'enfant. « Mais il est trempé ! s'exclama-t-elle. Pauvre chéri ! Je peux aller le changer ?
- Allez-y, dit Harry. Je ne supporte plus de l'entendre crier pour l'instant. »
La mère de Ron emporta le bébé, qui criait de plus belle, en se voyant emmener loin de ses parents par une inconnue. Sylvie fit un geste pour le retenir, mais Hermione l'en empêcha.
« Laisse. Molly sait parfaitement s'y prendre avec les bébés. Elle en a élevé sept, sans compter les enfants de Percy qui sont ici la plus grande partie du temps. Et je monte aussi. » Elle s'éloigna à son tour, dissimulant à peine son intention qui était de les laisser seuls tous les deux. Sylvie s'installa dans le même fauteuil que Harry, se blottissant contre son mari.
Le silence s'installa autour d'eux. Un silence qu'aucun des deux ne savait comment rompre. Le moment de calme après la tempête, quand tout se qui se déchaînait autour de vous s'est enfin arrêté. Le moment sacré où on goûte la sérénité retrouvée, avant de penser à tous les dégâts que cette tempête a provoqué, avant de se dire que ce n'était que la première d'une longue série.
« Je suis désolé, dit enfin Harry. Tu n'aurais jamais dû avoir à supporter ça. »
Elle ne répondit pas.
« Tu m'en veux, n'est-ce pas ?
- Non, je ne t'en veux pas. Enfin je ne crois pas. C'est juste que tout est tellement nouveau ! Tu es un sorcier, un puissant sorcier qui a en plus sauvé le monde à plusieurs reprises.
- Ne dis pas cela, l'interrompit Harry.
- Pourquoi ? Hermione m'a parlé de ce qui s'est passé entre toi et ce mage noir. N'en es-tu pas fier ?
- Tu ne comprends pas. Tout le monde me considère comme un sauveur, comme un héros. Mais je n'ai même pas réussi à protéger ceux que j'aimais. C'est à cause de moi que Sirius est mort. Simplement parce que Voldemort voulait faire pression sur moi. Il y a des années que je porte cette responsabilité. Et mes parents non plus ne seraient probablement pas morts sans moi. Ni Cédric.
- Mais Hermione a dit que.
- Je sais ce qu'Hermione a dû te dire. Et elle a sans doute raison. Il n'empêche que c'est dangereux d'être lié à moi. Tu n'imagines même pas à quel point. Je n'aurais jamais dû t'épouser.
- Comment oses tu dire une chose pareille ? Tu ne m'aimes pas, c'est ça ?
- Tu sais très bien que ce n'est pas ça. Toi et Jamsie êtes tout ce que j'ai. Mais je t'ai trompée. J'ai promis de te protéger, et je n'ai fait que te mettre en danger. Et notre relation s'est construite sur des mensonges.
- Tu aurais dû tout me dire, c'est sûr. J'avais le droit de savoir qui j'épousais.
- Si tu veux divorcer.
- Harry ! Je ne veux pas divorcer ! Tu aurais dû tout me dire, mais je t'aurais épousé quand même. Même si, à l'époque tu avais pu prévoir ce qui s'est passé ce matin. Je t'aime. C'est tout ce qui comptais à l'époque, et c'est ce qui compte aujourd'hui. J'ai eu tellement peur à l'idée que peut- être tu ne reviendrais pas ! Ou James ! »
Elle enfouit son visage dans l'épaule de son mari. Il passa la main dans ses cheveux. Il ne laisserait pas Voldemort, ou qui que ce soit, s'attaquer à sa famille.
Des pas dans l'escaliers les séparèrent, et ils se levèrent, comme des adolescents pris en faute. Molly entra, portant James dans ses bras. Le bébé ne pleurait plus, il lui faisait au contraire de grands sourires.
« Quel amour d'enfant ! s'exclama la femme. Et il te ressemble, Harry. Les yeux verts, les cheveux noirs.
- Il a aussi quelque chose de Sylvie, dit Harry. Dans la forme du visage, et dans son sourire.
- Peut-être. » L'enfant passa dans les bras de sa mère. Hermione revint à son tour.
« Harry, dit-elle. Je viens de contacter Dumbledore. Il veut te voir.
- Maintenant ?
- Le plus tôt possible.
- Pourquoi ?
- Pour parler de l'avenir, je suppose. Vous ne pouvez pas rentrer chez vous.
- Qui est Dumbledore ? demanda Sylvie.
- C'est le directeur de Poudlard, le collège où nous sommes allés.
- Je ferais mieux d'y aller. Je reviens le plus vite possible, promis. » Harry tira sa baguette de sa poche.
« Ça va me faire drôle de revoir Poudlard, ajouta-t-il avec un drôle de sourire. Je ne pensais pas y retourner un jour.
- Rien n'a changé dans le château, répondit Hermione. Seulement les élèves. Mais ils ne sont pas là pendant les vacances, bien sûr. Il ne doit guère y avoir que Dumbledore et Rusard en ce moment. Méfie-toi de Peeves, il est déchaîné quand il n'a personne d'autre à ennuyer. »
Harry salua tout le monde, puis il fit un petit mouvement de sa baguette. Et, sous les yeux stupéfaits de Sylvie, il disparut.
« Hé ! s'écria-t-elle. Qu'est-ce que c'est encore que cette manière de voyager ?
- C'est ce que nous appelons transplaner. Je t'assure que c'est bien plus rapide que de prendre la voiture.
- Jamais je n'aurais cru que cela était possible. Je n'ai jamais cru à la magie. Même quand j'étais petite.
- Je peux comprendre, dit Hermione en souriant. Mes parents sont des moldus. J'avais onze ans quand j'ai découvert tout cela. Et Harry aussi, puisque son oncle et sa tante ne lui ont jamais révélé sa véritable nature.
- J'ai encore l'impression que je vais me réveiller d'une minute à l'autre.
- Tu sais, même si il y a eu des moments vraiment difficiles, je n'ai jamais regretté d'être une sorcière. J'ai découvert un monde merveilleux, avec des gens merveilleux. Et je crois que tu seras heureuse d'être parmi nous, quand tu auras eu le temps de t'habituer, et quand les problèmes avec les mangemorts seront réglés.
- Je suis déjà contente d'avoir découvert tout cela. Je veux dire, c'est merveilleux ce que vous êtes capables de faire. Et c'est merveilleux de penser qu'un jour mon Jamsie sera capable d'en faire autant.
- Comme je l'ai dit à Harry, il est plus que probable que vous ne pourrez pas rentrer chez vous, au moins dans les prochains jours.
- Mes parents vont être fous d'inquiétude. Je ne suis jamais partie sans leur dire où j'allais.
- Je suppose qu'il sera possible de leur faire parvenir un message.
- Je ne peux pas leur dire la vérité, n'est-ce pas ?
- Si, je suppose que si. James est leur petit-fils, après tout. Et ils sont aussi très proches de Harry, si j'ai bien compris. Mais ne crois-tu pas qu'ils s'inquiéteraient encore plus s'ils savaient pourquoi vous êtes partis ?
- Bien sûr. Je n'avais pas pensé à ça. » Elle se tut, songeuse. Hermione reprit la parole.
« Quand le monde des sorciers apprendra le retour de Harry, et ce n'est qu'une question de jours, vous allez avoir toute la presse sur le dos.
- La presse ?
- La gazette du sorcier, en particulier. Cette folle de Rita Skeeter a repris du service. Ils vont faire leur une sur Harry pendant des jours, et le fait qu'il soit marié ne passera pas inaperçu. Bien des c?urs risquent d'être brisés par cette nouvelle. Je suppose que leur attention sera aussi centrée sur James.
- Harry est si célèbre que ça ?
- Bien plus que ça. Et le fait qu'il ait disparu n'a rien arrangé. Il est devenu presque un mythe. Des articles à son sujet continuent de paraître régulièrement. On dirait que les journalistes se sont empressés d'oublier que c'étaient finalement leurs persécutions qui avaient poussé Harry à partir, pas celles des mangemorts. Si ça t'intéresse, je crois que j'ai gardé le papier qui est paru quand les menaces à l'encontre de Harry ont été proférées.
- J'aimerais beaucoup le voir. » Hermione monta les escaliers quatre à quatre et redescendit presque aussitôt, tenant à la main une feuille pliée en quatre. Elle tendit le papier à Sylvie qui le déplia. Il s'agissait de la première page d'un journal. On y voyait une photo de Harry, sur un balai volant. Sa main tenait une petite boule dorée, avec des ailes qui battaient comme pour se dégager de son étreinte.
« Harry sait voler sur un balai ? s'écria Sylvie. J'ai toujours pensé qu'il y était allergique, ou quelque chose comme ça. Il a toujours refusé de le passer.
- Ça ne m'étonne pas, répondit Hermione. Ça devait lui rappeler trop de souvenirs. Harry adorait voler. Et il était vraiment doué. Il a été le plus jeune joueur de Quidditch, c'est un sport qui se joue sur des balais volants, depuis plus d'un siècle. »
Sylvie reporta son attention sur l'article.
Qui ose menacer le survivant ? ? ?
Il y a déjà quelques temps, nous vous avions révélé en exclusivité l'action de cette bande qui se prétend mangemorts, et affirme agir au nom de Vous- Savez-Qui. Hier soir, ce gang a encore frappé, terrorisant une famille moldue dont un enfant devait être accepté à Poudlard.
Grâce à l'intervention rapide du ministère, il n'y a pas eu de victime, mais avant de transplaner, l'un membres de la bande a laissé un message à l'intention de tout le peuple sorcier. Les termes exacts n'en seront pas reproduits ici, pour ne pas choquer certains lecteurs, mais le message contenait des menaces d'une extrême violence à l'égard de Harry Potter, le Survivant.
Selon une source proche du ministère, ces actes et ces menaces pourraient n'être que l'?uvre d'un petit groupe de plaisantins, sans aucun rapport avec Vous-Savez-Qui, et dans ce cas les coupables seront sévèrement punis.
Mais il se pourrait également que ces menaces soient sérieuses. En effet, cette bande semble être bien plus qu'un groupe d'adolescents révoltés : bien qu'il n'y ait eu, pour le moment, aucune victime, l'usage des sortilèges impardonnables Doloris et Imperium témoigne d'une puissance peu commune alliée à une implacable cruauté.
Certes, une puissance peu commune n'est pas suffisante, me direz-vous, pour parvenir à s'en prendre à Harry Potter, le tombeur de Vous-Savez-Qui. Possible, mais rappelez-vous qu'à la suite de la trahison de sa petite amie, Cho Chang, et de la mort de son parrain, Harry avait cassé sa fidèle baguette magique, et renié toute magie. Interrogé sur les mesures de protection prises envers le Survivant, le ministère s'est contenté de répondre qu'il n'avait aucune idée de l'endroit où vivait Harry Potter.
Et ceci nous ramène à l'éternelle question : où se cache le vainqueur de Vous-Savez-Qui ? Si des mangemorts décidaient de s'en prendre à lui, le retrouver ne serait sûrement pas la partie la plus aisée de leur tâche. Depuis cinq ans, depuis qu'il a renié la magie (Depuis qu'il a renié la magie, c'est-à-dire cinq ans), personne ne l'a vu ni, à notre connaissance, n'a eu de nouvelles de lui. Les rumeurs les plus folles circulent à ce sujet : certains ont prétendu qu'il était devenu fou à l'issue du combat contre le Seigneur des Ténèbres, ainsi qu'il aimait se nommer, et résidait depuis à Ste Mangouste. Le ministère nous aurait caché cela toutes ces années. Certains affirment également que Harry, fou de chagrin, aurait fini par mettre fin à ses jours.
Ces hypothèses ont été fermement démenties par le ministère, ainsi que par Albus Dumbledore qui affirmait récemment « A ma connaissance, Harry Potter est encore en vie, aussi sain d'esprit que vous et moi, si ce n'est plus. Bien sûr, ce n'est pas une preuve qu'il ne soit pas fou, et, même s'il n'était pas fou, il pourrait avoir été interné à Ste Mangouste, mais il se trouve que ce n'est pas le cas. »
On reconnaît bien là le ton du directeur de Poudlard, qui, bien qu'ayant atteint un âge avancé, ne songe toujours pas à prendre sa retraite. Mais le Professeur Dumbledore ne semble pas en savoir beaucoup sur le lieu de résidence du Survivant. Une chose est certaine : Harry a quitté le monde de la sorcellerie. Il semble qu'il ne soit pas retourné chez l'oncle et la tante qui l'avaient recueilli après la mort de ses parents et qui, rappelons-le, sont des moldus. Un employé de Gringotts nous a informés que Harry Potter avait vidé son coffre le soir de sa disparition, ce qui semble indiquer qu'il n'avait nullement l'intention de se tuer. Comme il n'a jamais été rencontré par hasard dans une grande ville, il faut supposer soit que le Survivant s'est isolé dans un petit coin de campagne où ne vit aucun sorcier, soit qu'il a quitté le pays.
Le reverrons-nous un jour ? Il est pour le moment impossible de l'affirmer avec certitude. Alors que certains menacent de faire revenir Celui-Dont-On- Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, la disparition de Harry Potter pourrait avoir de graves conséquences. Sans lui, parviendrons-nous à empêcher une nouvelle ère sombre de s'installer ? Et quelle pourrait être l'influence sur le moral de tout notre peuple de la mort de ce héros ? Le Survivant est plus qu'un homme, il est plus qu'un sorcier. Il l'a prouvé lors du formidable duel qu'il a remporté, alors âgé de dix-sept ans, contre le Seigneur des Ténèbres, et lors de toutes les autres fois où ils se sont rencontrés. Et nous avons besoin de lui.
Sylvie releva la tête après la lecture de l'article. « Ils en parlent presque comme d'un Dieu.
- Ce n'est pas un dieu, répondit Hermione. Mais il porte une très lourde responsabilité dans le monde de la sorcellerie. Comme tous ceux qui sont célèbres d'une manière planétaire.
Harry apparut à Pré-au-Lard, devant le pub « Les trois Balais ». Le village semblait vide. Il prit aussitôt la direction de Poudlard. En passant devant la cabane de Hagrid, il faillit s'arrêter saluer son vieil ami, mais il semblait n'y avoir personne. Il entra dans le grand hall du château. Comme l'avait dit Hermione, rien n'avait changé. Mais jamais Harry n'avait vu l'entrée de Poudlard aussi vide.
Il se dirigea vers le bureau du directeur. La porte avait été laissée entrouverte, Dumbledore l'attendait. Il se leva en l'apercevant.
« Bonjour Harry, dit-il. J'aurais préféré te revoir dans d'autres circonstances.
- Moi aussi, monsieur.
- Viens t'asseoir. » Fumseck, le phoenix du directeur, prit place sur les genoux de Harry.
- Tu as reçu mon paquet, je suppose, dit Albus Dumbledore.
- Oui. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans.
- Hermione m'a dit que ta cicatrice t'avait de nouveau fait mal. Je ne savais pas cela quand j'ai décidé de te renvoyer ta baguette, mais cela me renforce dans mes convictions : quelque chose de grave se prépare.
- Mais Voldemort ne peut pas revenir, n'est-ce pas ? » Harry se sentait redevenir le petit garçon qui cherchait à se rassurer auprès du directeur du collège.
- Beaucoup croyaient qu'il avait réellement disparu la première fois. Il est quand même revenu.
- Mais cette fois-ci, il était mort !
- Je l'espère. Mais je commence à recevoir des lettres de parents inquiets, me demandant quelles mesures ont été prises pour la sécurité du château. De plus en plus de gens ont peur de cette bande.
- Ce sont de vrais mangemorts qui reviennent. J'en suis presque sûr.
- Tu n'as reconnu personne ?
- Non. Mais ils avaient une assurance, et une puissance. Et ils ont fait apparaître la Marque des Ténèbres.
- Ils n'avaient pas fait cela les autres fois. Mais j'imagine que t'avoir retrouvé, même s'ils ne sont pas parvenus à te faire du mal, est déjà leur plus grande victoire. Cependant, ils t'ont ramené parmi nous, et, comme beaucoup d'autres, je ne peux que m'en réjouir et te souhaiter la bienvenue.
- Merci professeur. Je suppose en effet que je n'ai pas le choix. Ils me retrouveront aussi si je vais m'installer ailleurs, dans le monde moldu.
- Franchement, Harry, as-tu vraiment envie de retourner dans le monde moldu ? Après avoir de nouveau goûté à la magie ? Ta place est ici, elle a toujours été ici. Tu es un sorcier.
- Vous m'avez laissé partir. Je ne sais pas si j'en aurais eu le courage sans votre soutien.
- C'était ton choix. Je n'avais pas à m'interposer. Mais j'ai toujours su qu'un jour, tu reviendrais. Même si je n'étais pas sûr d'être encore là pour le voir. Je suis heureux que tu n'aies pas trop tardé.
- Vous n'avez pas vieilli.
- Bien sûr que je vieillis. Chaque jour un peu plus. Comme tout le monde. Il est vrai que je porte plutôt bien mon âge. Mais un jour, je m'en irai.
- Ce sera la fin de tout.
- Non, Harry. La jeune génération prendra le relais. Personne n'est irremplaçable. Et, quand le jour arrivera, vous serez prêts à l'assumer. C'est ainsi que le monde tourne depuis la nuit des temps. Mais espérons que de longues années s'écouleront encore avant ce jour. Ce n'est pas de cela que je voulais te parler. Que comptes tu faire maintenant que tu es de retour ?
- Je ne sais pas. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'y penser. Bâtir une forteresse pour y mettre Sylvie et James à l'abri. Apprendre tous les sorts que je pourrai trouver et partir à la chasse aux mages noirs. Je suppose que c'est ce qu'on attend de moi.
- J'ai une proposition d'emploi pour toi. A vrai dire, tu m'ôterais une sérieuse épine du pied si tu acceptais. Je désespère de trouver quelqu'un pour le poste.
- Quel poste ?
- Professeur de Défense Contre les Forces du Mal.
- Professeur ? demanda Harry, complètement stupéfait. Moi ?
- Pourquoi pas toi ? Tu as toujours été excellent dans cette matière. Et cela permettrait de rassurer les parents. Tu es à leurs yeux la personne rêvée pour protéger leurs enfants. D'autant plus que notre professeur de l'année dernière s'est révélé être un pervers, qui a tenté d'abuser d'une jeune fille. Nous avons besoin de relever un peu l'image de marque du poste. Et Poudlard est toujours aussi sûr qu'autrefois, ta famille y sera en sécurité.
- Je ne sais pas, dit Harry. J'apprécie votre proposition, mais si vous me proposez ce travail pour des raisons de sécurité, alors ce sont de mauvaises raisons.
- Je te crois parfaitement capable de protéger ta famille. Ce n'est pas pour cela que je te veux dans mon personnel. Je pensais que tu avais une plus haute idée de ma manière de choisir mes professeurs.
- Mais si c'est pour ma réputation, et pour rassurer les parents, je n'aime pas trop ça non plus. Je n'ai pas envie d'être un deuxième Gilderoy Lockhart.
- Et c'est pour ça que tu ne le seras pas. Jamais Gilderoy n'aurait émis le moindre doute sur ses capacités. Je ne te l'ai peut-être pas assez fait comprendre, si je te propose le poste, c'est parce que je pense que tu seras un très bon professeur, indépendamment de tout le reste.
- Je ne me vois pas professeur. Certains de ceux qui seraient mes élèves étaient déjà là quand j'étais en septième année.
- Cela n'a pas semblé gêner ton amie Hermione. Elle va commencer sa troisième année d'enseignement, et elle n'avait que vingt et un ans lorsqu'elle nous a rejoint.
- Hermione était préfète depuis notre cinquième année, et elle a fini préfète en chef. Elle a toujours eu de l'autorité sur les plus jeunes. De plus, elle a toujours été passionnée par l'arithmancie. Et elle a fait des études. Moi, j'en saurai à peine plus que mes élèves.
- Tu en sais beaucoup plus que tu ne le penses, en défense. Je sais que tu as beaucoup lu sur le sujet, pendant le tournoi des Trois Sorciers, et plus tard, quand tu te préparais à affronté Voldemort. Et tu as bien plus d'expérience que la plupart des sorciers, même plus âgés que moi. Enfin, concernant la question de l'autorité, dois-je te rappeler que tu t'appelles Harry Potter ? Cela devrait suffire à t'apporter le respect dû aux professeurs. »
Harry n'avait plus d'arguments. Et il devait admettre que l'idée lui plaisait. Revenir à Poudlard, faire découvrir à Sylvie les lieux où il avait tant de souvenir. Retrouver ses anciens professeurs, Hagrid. Et être le voisin de Ron et Hermione.
« Je vais y réfléchir, promit-il. Et il faut que je parle de tout cela avec Sylvie. »
Lorsque Harry arriva au Terrier, il trouva Mr Weasley et Ron déjà rentrés. Mr Weasley avait accaparé Sylvie et la questionnait sur le monde moldu. Ron était assis à côté d'Hermione et tous deux parlaient doucement. Tous levèrent la tête lorsque Harry franchit la porte du salon.
« Alors, demanda Ron, qu'a-t-il dit ? »
Son ami raconta la proposition que lui avait faite le directeur de Poudlard.
« C'est fantastique ! s'exclama Ron tout excité. Nous serons tous à Poudlard, ce sera comme au bon vieux temps ! Je vais bientôt regretter de ne pas être professeur moi aussi.
- Je n'ai pas encore accepté, dit Harry. J'ai dit que j'allais y réfléchir.
- Mais tu vas accepter, non ? Tu ne peux pas dire non à une telle proposition !
- Mais vous me voyez, moi, professeur ? Enlever des points, donner des retenues ? Et je suis sûr que je n'arriverai pas à dire deux mots en face d'une classe.
- On s'en fiche ! s'exclama Ron. C'est de la Défense Contre les Forces du Mal ! La moitié de nos profs faisaient de leur cours une véritable blague. Tu ne peux pas faire pire, même avec beaucoup de bonne volonté.
- Ron ! s'indigna Hermione. Harry a raison, un poste d'enseignant n'est pas une charge à prendre à la légère. Mais je suis sûre que tu t'en tireras très bien, Harry. Tu te rappelles comment tu t'y prenais pour calmer les premières années quand nous révisions nos ASPIC. Tu savais t'y prendre avec eux.
- Ca n'a rien à voir. Je n'ai jamais essayé de leur apprendre quelque chose.
- Ça a tout à voir, au contraire. Ce n'est pas un métier si difficile. Une fois que tu as réussi à calmer ta classe, tout est une question de travail.
- Pour toi, ça n'a pas dû poser problème : après tout, tu as fait des études après Poudlard, et tu avais toujours les meilleures notes, de loin, à l'époque où nous étions étudiants.
- Pas toujours. Il me semble que ce n'est pas moi qui ai obtenu la meilleure moyenne aux examens finaux.
- Ce n'est pas possible, dit Harry d'un ton incrédule. Et qui te serait passé devant ?
- Ne fais pas le modeste, dit Ron. Tu c'est très bien que c'est toi qui a majoré !
- Moi ! ce n'est pas possible !
- Ne me dis pas que tu l'avais oublié !
- Je ne l'ai jamais su, répondit Harry. Je suis parti avant les résultats. » Un silence suivit cette déclaration, que rompit Hermione.
« En tout cas, c'est bien la preuve que tu peux accepter la proposition de Dumbledore, dit-elle. Tu feras du bon travail. »
A ce moment, un autre homme roux de haute taille fit son apparition. « Bonjour tout le monde, lança-t-il. Puis il s'aperçut de la présence de deux invités surprise.
« Harry ! s'exclama-t-il. Quel plaisir et quel honneur de te revoir !
- Bonjour, Percy. J'espère que tu vas bien.
- Très bien, merci, compte tenu des circonstances actuelles. Le ministère est très inquiet, notamment à ton sujet. Je suppose que cette jeune dame est ta femme.
- Désolé, fit Harry en s'apercevant qu'il avait oublié de faire les présentations. Percy, je te présente ma femme, Sylvie. Sylvie, c'est Percy, l'un des frères de Ron. »
Percy s'inclina légèrement. « Enchanté, Madame », dit-il d'un ton cérémonieux. Puis il se redressa. « Où sont Penny et les enfants ? demanda- t-il.
- En haut. Attends, je monte aussi. » Hermione se leva brusquement. « Nous avons laissé Pénélope s'occuper des enfants presque tout l'après-midi. Elle est bien trop dévouée pour son propre bien. »
Molly appela Ron et Arthur à la cuisine pour l'aider à mettre la table.
« Où est Jamsie ? demanda Harry.
- Il dort. En haut. Nous devrions peut-être aller aider les autres.
- Attends. Il faut que je te parle. De la proposition que m'a faite Dumbledore. Je voudrais savoir ce que tu en penses.
- Que veux-tu que j'en pense ? Je ne connais ni ton collège, ni ce professeur, ni cette matière que l'on te propose d'enseigner. Je ne suis pas la mieux placée pour te dire si tu as les compétences requises. Si tes amis t'ont dit que tu devais accepter, ils ont probablement raison.
- Ce n'est pas de cela que je voulais te parler. Si j'accepte cette proposition, cela signifie que nous irons vivre à Poudlard. Si tu n'es pas d'accord, je refuserai.
- Je sais que de toute façon nous ne pourrons pas rentrer à la maison. Là- bas ou ailleurs.
- Nous ne pourrions pas trouver un endroit plus sûr que Poudlard.
- Alors c'est bien. Allons là-bas. Je suis curieuse de voir ce fameux collège dont on me parle depuis ce matin, de toute façon.
- Tu n'as pas l'air enthousiaste. Si tu n'en a pas envie nous nous arrangerons autrement. Je peux sécuriser une maison, si tu préfères. Nous n'aurions même pas besoin de déménager, je pourrais équiper la maison que nous possédons là-bas.
- Non. J'ai plutôt envie d'aller dans cette école. Et je sais que ça te ferait mal de retourner au domaine maintenant. C'est juste que je vais mettre du temps à m'habituer. Et j'ai peur de la manière dont mes parents vont prendre cela.
- Je suppose que tu pourras aller les voir dans quelques jours. Ils m'en voudront probablement, mais nous ne pourrons pas les en blâmer. Et ils n'ont aucune raison de t'en vouloir, à toi.
- Non. Nous sommes libres de partir, et ils le comprendront. Ils vont surtout avoir peur pour nous, je crois.
1. Tu pourras leur dire que Poudlard est l'endroit le plus sûr au monde. » On commença à appeler à table, et ils se levèrent. « Sylvie », murmura Harry avant qu'ils ne rejoignent les autres.
- Oui ?
- Merci. »
Un peu plus tard, tous étaient réunis sur la terrasse, qui avait été magiquement éclairée et protégée des insectes. La conversation tournait autour du prochain mariage de Georges.
- Il y aura deux mariages, expliquait Mme Weasley. L'un pour les sorciers, avec seulement les parents de Claire, et l'autre avec les moldus, où nous ne serons que quelques sorciers.
- Et comme une grande partie de la belle-famille de Georges ignore tout du monde de magie, nous devrons faire semblant d'être des moldus, ajouta Mr Weasley d'un ton excité. Ca va être follement intéressant.
- Et vous pensez que Fred et Georges vont réussir à se tenir tranquilles pendant tout une soirée sans crèmes canari ou chocolats ? Ils ont dû bien changer pendant mon absence, plaisanta Harry.
- Oh, non ! s'exclama Ron. Simplement, depuis que Georges a rencontré Claire, ils ont légèrement diversifié leur production.
- Comment ça ?
- Elle est moldue, mais presque pire qu'eux. Elle tenait une boutique de farces et attrapes à Londres. Fred et Georges ont adopté certains de ses trucs. Je suppose que c'est ceux là qu'ils utiliseront au deuxième mariage. Mais connaissant Claire, de toute façon, sa famille doit s'attendre à tout. Le jour où il nous l'a présentée, elle a commencé par nous électrocuter en nous serrant la main. Sympa, comme premier contact !
- Soit juste, corrigea Hermione en riant. Il n'y a qu'à toi qu'elle a fait cela. Et sur les conseils de Georges, parce que tu avais posé plein de questions la veille sur ce qu'était l'électricité.
- C'était pédagogique, commenta Mr Weasley. Et c'est extrêmement instructif d'avoir une moldue dans la famille. On n'imaginerait pas tout ce qu'ils ont inventé pour se passer de la magie. Comme ce truc qu'elle avait amené la dernière fois et qui s'est mis à faire de la musique, pour prévenir que quelqu'un désirait lui parler ! Fantastique.
- C'était un téléphone portable, papa, dit Percy d'un ton supérieur. Et c'est peut-être pratique, mais ça fait énormément de bruit. Et ça a envoyé des radiations qui ont perturbé toutes les ondes de la maison pendant des heures. Impossible de réussir même le plus simple des sorts.
- Elle ne le savait pas en amenant son téléphone. Et c'était plutôt divertissant d'être réduits à l'état de moldus.
- Archibald est tombé de son balai jouet et il aurait pu se blesser.
- Chéri, intervint Mme Weasley. Archie ne s'est pas fait mal. Claire ne l'a pas fait exprès, elle ne pouvait pas deviner qu'elle perturbait les ondes magiques, d'accord ? Nous n'allons pas revenir là-dessus.
- Ron, demanda Harry à voix basse, est-ce que Percy et Pénélope vivent ici ?
- Non, ils viennent quelques semaines dans l'année. C'est l'idée que Percy se fait des vacances : il estime qu'il ne peut pas prendre de congés, que ce serait trop dommageable pour le ministère. Et il pense que venir au Terrier constitue un changement salutaire pour Penny et les enfants.
- C'est étrange ce que Pénélope a changé. Je ne rappelle pas qu'elle ait été aussi timide. A Poudlard, elle était préfète, elle avait une certaine autorité. Elle semble complètement éteinte.
- Elle a arrêté de travailler à la naissance d'Archie, et depuis elle ne vit plus que pour lui, et sa s?ur maintenant. Je ne sais pas si c'est de sa propre volonté, ou si c'est la place que Percy attribue à sa femme. Un peu des deux, sans doute. Il est très conservateur sur certaines choses. Je n'ose pas imaginer comment il sera en vieillissant.
- Penny aime cette vie, dit Hermione. Et elle n'est absolument pas éteinte. Aujourd'hui, elle a simplement décidé qu'elle se rendrait plus utile en haut qu'avec nous autres, ce en quoi elle avait parfaitement raison. C'est vraiment quelqu'un d'admirable.
- Je n'ai pas dit le contraire, argumenta Ron. C'est juste que Percy est horrible avec elle.
- C'est visible qu'ils s'adorent. Tu n'es vraiment pas très doué pour détecter ce genre de choses, Ron. Crois-tu être le seul homme sur terre capable d'aimer ? Ou qu'il n'y a qu'une manière sur terre de le manifester ? La tienne n'est pas forcément la meilleure.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? Que tu voudrais arrêter de travailler pour t'occuper de Cassandre à temps complet ?
- Bien sûr que non. Simplement que tu pourrais voir un peu plus loin que le bout de ton nez, parfois. Et essayer de comprendre les autres au lieu de les juger !
- Et qu'est-ce qui me vaut toutes ces gentillesses ?
- Tu sais très bien à qui je fais référence.
- Je refuse de parler d'elle, siffla Ron. Et tu le sais très bien.
- Eh ! vous deux, intervint Harry, je crois que ce n'est pas le moment.
- Tu pourrais me soutenir, dit Ron. Tu as eu suffisamment affaire à Drago Malefoy.
- Je te rappelle que je n'étais pas là au moment des faits, je suis donc mal placé pour juger. Et je n'ai pas envie de m'immiscer dans vos querelles.
- Tu as raison, admit Ron. C'est stupide. » Ils restèrent un instant silencieux, écoutant le reste de la table qui parlait toujours de technologie moldue. Puis Harry reprit.
« Je vais retourner voir Dumbledore demain, pour lui dire que j'accepte sa proposition. Et je vais lui demander de me loger à Poudlard d'ici la fin des vacances. Nous vous mettons tous en danger en restant ici.
- Personne ne sait que vous êtes ici.
- Tout le monde sait que vous étiez mes meilleurs amis. Ceux qui m'ont attaqué savent que je ne suis plus chez moi et que nous avons utilisé de la poudre de Cheminette pour partir. Ils ne mettrons pas longtemps à faire le lien. Même s'ils hésitent à attaquer maintenant qu'ils savent que j'ai récupéré une baguette.
- Si tu veux passer chez toi prendre des affaires, dit Ron, je t'accompagnerai demain. Avec Seamus, je suis sûr qu'il sera d'accord. Nous sommes Aurors, après tout, c'est notre rôle de vous protéger.
- C'est gentil. Nous en profiterons pour passer voir les parents de Sylvie. J'espère qu'ils auront suivi mes conseils, et qu'il ne leur est rien arrivé.
- Ne t'inquiète pas. Il ne leur arrivera rien cette nuit. C'est après toi que sont les mangemorts. Et rien ne nous empêche de placer demain quelques sorts de protection autour de la maison. »
Il commençait à faire froid, et ils rentrèrent à l'intérieur. Vers onze heures, tous entamèrent un grand concours de bâillements.
« Je crois que nous ferions tous bien d'aller nous coucher, dit Molly Weasley. Nous avons une journée chargée demain. »
Ils se souhaitèrent une bonne nuit avant de monter. Harry se dirigeait instinctivement vers la chambre de Ron, sous les toits, quand Sylvie l'arrêta.
« Où vas-tu ? demanda-t-elle. » Il réalisa alors qu'il n'était pas convenable pour deux couples de dormir dans la même chambre.
- Où dormons-nous ? » demanda-t-il.
Elle le guida vers une porte au premier étage.
« C'est moi qui suis censé connaître la maison, plaisanta-t-il, et c'est toi qui me guides.
- Je suis venue coucher James tout à l'heure. Je préfère qu'il dorme avec nous cette nuit.
- Bien sûr. » Ils pénétrèrent dans la chambre, où un lit avait été installé pour le bébé. Un papier fleuri couvrait les murs. De petites aquarelles représentant des paysages avaient été accrochées, ainsi que des dessins au crayon. Les étagères étaient couvertes de livres, ainsi que chaque espace disponible, sur la commode ou le bureau.
« C'est l'ancienne chambre de Ginny, dit Harry. Je n'étais jamais entré ici. Mais on dirait que rien n'a été changé depuis son départ. On sent presque sa présence, ici. Elle était tout le temps en train de lire des romans ou des poèmes. Ou de dessiner. Les dessins et peintures sur le mur sont probablement son ?uvre.
- Quand nous sommes venues préparer la chambre, Hermione m'a dit que c'était la première fois en quatre ans que quelqu'un allait dormir ici. Et que Molly n'avait jamais eu le courage de revenir ici, donc rien n'a été rangé.
- C'était sa seule fille, et elles étaient très proches. Et Ginny n'a jamais eu de vraies amies. Je crois qu'elle ne s'est jamais tout à fait remise de ce qui s'est passé quand elle était en première année. » Il expliqua rapidement à Sylvie l'histoire du journal de Tom Jedusor.
« Après cela, elle s'est de plus en plus réfugiée dans les livres. Et elle s'est repliée sur sa famille. Il n'y a que lorsque j'étais en dernière année qu'elle s'est de nouveau ouverte. Et comme elle semblait avoir perdu le béguin qu'elle avait pour moi, nous sommes devenus amis. Je suppose que c'est à cette époque qu'elle a commencé à voir Malefoy. Elle avait besoin de prendre confiance en elle, elle avait besoin d'être aimée.
- Il n'y a rien de mal à cela.
- Non, fit pensivement Harry. Je crois que le plus surprenant dans tout cela c'est que lui se soit intéressé à elle. Il était riche, il venait d'une famille respectée. A l'époque, son père n'avait pas encore été convaincu d'être un mangemort. Et les Malefoy méprisaient les Weasley, parce qu'ils étaient pauvres, et aimaient les moldus. Drago a toujours semblé suivre les traces de son père. Il était arrogant, méprisant. Sa famille a du être aussi furieuse que les Weasley quand ils sont partis. Même si son père n'était déjà plus là.
- Il était peut-être amoureux lui aussi. Hermione a raison, ils auraient du leur donner une chance.
- Je me demande où ils sont aujourd'hui.
- C'est toi qui dis ça ? Tout le monde a dû se poser la même question à ton sujet.
- Je sais. Mais ça ne m'empêche pas de m'interroger sur eux. Ca m'étonnerait qu'ils vivent avec les moldus.
- Je crois que Hermione sait où ils se trouvent. Elle m'a dit qu'elle avait eu des nouvelles de Ginny assez souvent, et qu'elle lui avait donné toutes les nouvelles de la famille. Mais il ne faut pas en parler à Ron.
- J'imagine la colère dans laquelle il se mettrait, dit Harry d'une voix ensommeillée.
- Harry, remarqua soudain Sylvie, il est plus de minuit.
- C'est sûrement pour ça que j'ai sommeil. Et Jamsie ne va pas nous laisser dormir demain matin.
- Tu n'oublies pas quelque chose ?
- Je ne sais pas. Que se passe-t-il à minuit ?
- Nous sommes le trente et un. Bon anniversaire, chéri. »
Une fois de plus, merci à ceux qui lisent, et à ceux qui reviewent. Finalement, Harry n'a pas eu le temps de faire à sa femme les révélations que beaucoup d'entre vous attendaient, et elle a découvert la vérité de manière beaucoup plus brutale... J'espère que vous n'êtes pas trop déçus.
Une fois de plus, je ne sais pas trop quoi répondre à vos messages, sauf que vous êtes vraiment trop gentils, voire un brin flatteurs ? En tous cas, je voudrais remercier tout particulièrement Chen et Csame, qui ont reviewé les trois premiers chapitres, et bien sûr Crystal ( tu remportes vraiment le prix de longueur et de fidélité, et t'inquiète pas pour le chapitre 1, c'est moi qui suis désolée de te répondre si rarement).
Bisous à tous.
