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Un très gros merci à Miss Tambora qui relit et corrige cette histoire.
Chapitre quatre.
Une forme sombre était attachée à un arbre. Harry souleva la cagoule qui recouvrait la tête de l'homme. Les yeux noirs de Sirius le fixaient. Il était mort. Puis, son parrain redressa la tête, et parla d'une voix rauque, celle qu'il avait juste après sa sortie d'Azkaban.
« Tu m'as tué, Harry, dit-il. Tu es fier de toi ? De combien de personnes as-tu encore l'intention de provoquer la mort ?
- Sirius, tenta Harry, je suis désolé. Je ne voulais pas.
- Je me moque de ce que tu voulais. Ta négligence et ton aveuglement m'ont conduit à ma mort !
- Et à la mienne aussi. » Cédric se tenait maintenant à côté de Sirius.
- Mais je croyais que tu ne m'en voulais pas ! J'ai ramené ton corps à tes parents, comme tu me l'as demandé. »
La réponse de Cédric fut étouffée par un cri. Un instant, Harry se demanda qui criait. Il n'y avait qu'eux trois. Pourtant, les cris continuaient, augmentant même en intensité. Puis il réalisa qu'il était couché dans un lit, et que ni Sirius ni Cédric n'étaient en vue. Il se leva pour aller prendre James. Le soleil était levé, il devait être assez tard. Harry posa l'enfant sur le lit, à côté de Sylvie, le temps de s'habiller. Puis il se reprit. Sylvie se leva à son tour.
« Reste au lit, protesta Harry. Il est encore tôt. Je m'occupe de Jamsie.
- Non. Je viens avec toi. Je ne pourrai plus me rendormir, maintenant. Tu as encore fait un cauchemar, n'est-ce pas ?
- Oui. Heureusement que Jamsie m'a réveillé ! » Il essaya d'avoir l'air gai, mais le sentiment de culpabilité provoqué par son rêve était toujours là. Sylvie se leva à son tour, et remit les habits qu'elle portait la veille.
La table du petit déjeuner était déjà bien remplie quand ils descendirent. Arthur et Percy s'apprêtaient à partir travailler. Ron expliqua qu'il avait pris sa journée.
« Malheureusement, ajouta-t-il, je n'ai pas réussi à joindre Seamus hier soir, donc il ne pourra pas venir avec nous. Mais nous avons déjà montré que nous étions largement capables de nous défendre, à nous deux, autrefois. Madame, vous aurez aujourd'hui deux preux chevaliers pour assurer votre protection. » Il s'inclina devant Sylvie, qui sourit, amusée.
- J'espère bien que je n'aurai pas besoin d'être protégée, dit-elle. Les événements d'hier m'ont largement suffi. »
Un hibou entra alors par une fenêtre ouverte et déposa un journal sur la table, sous le regard ahuri de Sylvie. Hermione prit le journal, le déplia, et poussa un cri.
« Que se passe-t-il ? » demanda Harry.
Elle lui tendit le journal, et Sylvie vint lire par-dessus l'épaule de son mari. En énormes caractères, sur presque toute la première page, s'étalait le gros titre.
Harry Potter retrouvé par des Mangemorts ! Le survivant est-il encore en vie ?
« Mais comment ont-ils fait pour savoir si vite ? » demanda Harry, incrédule.
- Ils ont laissé la marque sur ta maison, expliqua Hermione. C'est dans l'article. »
Harry avait complètement oublié la marque qu'il avait vu flotter la veille. Il n'en avait même pas parlé aux autres. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Il tourna la page et se mit à lire l'article.
C'est hier en fin d'après-midi que des rumeurs ont commencé à arriver : la Marque des Ténèbres aurait été vue dans l'est du pays, au beau milieu d'une région campagnarde. Immédiatement, une équipe du journal s'est rendue sur place vérifier l'information. Le ministère venait d'arriver, nous avons vu deux employés effacer la marque. A ce moment là, nous pensions qu'il ne s'agissait que d'une attaque chez une famille moldue, comme il y en a tant eus ces derniers mois. Cependant le lieu choisi était pour le moins insolite : cette région est très peu peuplée, et il semblait n'y avoir aucun sorcier habitant les environs. C'est d'ailleurs ce qui explique que la Marque ait flotté pendant des heures au-dessus du bâtiment avant d'être finalement signalée aux autorités moldues par des voisins inquiets de ce qui ressemblait pour eux à un nuage de fumée, et il a encore fallu attendre pour que le ministère soit mis au courant.
Un deuxième détail qui nous a intrigués, lorsque nous avons atteint le lieu de l'événement, est que la maison semblait vide. L'accès à la maison nous a été refusé, mais les inspecteurs nous ont confirmé qu'il n'y avait personne. Nous avons alors décidé de mener notre propre enquête. Et nous n'avons pas eu à chercher bien loin. Les premiers voisins à qui nous avons posé la question nous ont révélé le nom des occupants de la maison : il s'agissait de Mr Harry Potter, et de sa famille.
La réponse nous a frappé de stupeur. Le moldu a aimablement répondu à nos questions, et nous a dévoilé que Harry s'était marié, et qu'il avait un fils. Apparemment, il vivait ici depuis cinq ans comme un parfait moldu. La réponse à toutes les questions que se posait le peuple sorcier se trouvait dans ce petit coin de campagne.
Malheureusement, s'il a été prouvé que le Survivant a bien vécu dans cette maison (des employés du ministère ont retrouvé au grenier une malle pleine d'affaires de Poudlard), il semble avoir de nouveau disparu. L'apparition de la Marque nous fait craindre le pire, même si depuis la chute de Vous-Savez-Qui elle ait été lancée plus fréquemment, et que sa présence n'est plus systématiquement un signe de mort.
Harry est-il parvenu à s'enfuir, avec sa famille ? Où se trouve-t-il actuellement ? Est-il tenu en otage par cette bande de Mangemorts ? Ou a-t- il été tué par ceux qui l'ont attaqué, et son corps emmené pour d'obscures raisons ?
Une chose est certaine : cette attaque prouve que nous avons en face de nous des adversaires déterminés. Ils avaient menacé de tuer Harry Potter, ils sont tout au moins parvenus à le dénicher. Ils ont menacé de ramener leur maître, en seront-ils également capables ? Parviendrons-nous à les éliminer sans l'aide du Survivant ?
Harry reposa le journal.
« Il va y avoir des journalistes et des officiels partout. Nous ne pouvons plus passer prendre vos affaires, dit Ron. De toute façon, tout a dû être saisi.
- Nous ne pouvons pas laisser croire que tu aurais pu être enlevé, ou tué, Harry. La voix d'Hermione était particulièrement sérieuse. Cela va créer une vague de panique face à cette bande de Mangemorts.
- Je sais, répondit Harry. Je vais quand même aller là-bas.
- Les journalistes sont s'agglutiner autour de toi. tu ne pourras pas leur échapper.
- Est-ce que j'ai le choix ? Mon retour ne demeurera pas secret.
- Tu pourrais faire une annonce de Poudlard. Ils ne te poursuivront pas là-bas.
- Je ne veux pas me terrer à Poudlard. Et ça ne ferait que retarder le moment où je devrais affronter la presse. Autant frapper un grand coup aujourd'hui. Peut-être que s'ils n'ont pas prévu de me voir ils seront un peu moins inquisiteurs.
- J'en doute, soupira Ron. En tout cas, je suis avec toi. Contre la presse comme contre les Mangemorts.
- Je viens aussi, ajouta Hermione. Des fois que ma vieille amie Rita Skeeter soit là.
- Merci, dit Harry. Avec de tels gardes du corps, je peux affronter les flashs. Sylvie, il vaut peut-être mieux que tu restes ici, finalement.
- Pourquoi ? C'est chez moi !
- Je sais bien. Mais tu seras la deuxième attraction du jour. Ils ne seront pas tendres avec toi. Crois-moi, ce n'est pas drôle du tout d'être la femme d'une célébrité.
- Il n'y a aucune raison pour que je ne les subisse pas, alors que tu les auras sur le dos.
- Harry a raison, dit Hermione. Il vaut mieux que tu ne viennes pas. En cas de problème, nous trois pouvons toujours transplaner, ils pourront facilement t'empêcher de rejoindre la cheminée.
- J'aurais vraiment voulu passer chez mes parents.
- J'irai, promit Harry. Si tu veux leur écrire un mot. »
- D'accord. » Sylvie finit par se résigner à rester derrière le trio. Elle écrivit une courte lettre pour dire à ses parents qu'elle allait bien, ainsi que James, et qu'elle pensait à eux. Harry la prit.
« Je suis désolé de te laisser comme ça, dit-il, mais c'est plus prudent, tu comprends ?
- Bien sûr. » Elle se força à sourire. Elle comprenait qu'elle était désarmée par rapport à eux, n'étant pas une sorcière. Elle savait que c'était pour la protéger que Harry la laissait derrière lui. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine amertume. Que représenterait-elle pour Harry dans ce monde ? Il l'avait aimée quand il était loin de tous ceux qu'il avait connus. Elle était sûre que son amour avait été sincère, à l'époque. Mais maintenant qu'il était revenu parmi les siens, il avait retrouvé ses amis, il allait redevenir une idole, les filles étaient sûrement toutes amoureuses de lui. N'allait-il pas oublier la petite moldue qu'il avait épousée ? N'allait-elle pas rapidement devenir un boulet pour lui ? Il était quelqu'un de bien, et il ne l'abandonnerait pas, mais que ferait-elle le jour où il deviendrait évident qu'elle le gênait ? Aurait-elle le courage de partir, de rentrer chez ses parents, en lui abandonnant James ?
Hermione parut lire dans ses pensées.
« Ne fais pas cette tête, murmura-t-elle. Il est évident que Harry t'aime, et qu'il se moque bien que tu sois moldue ou sorcière. Être revenu dans notre monde n'y changera rien.
- Des filles bien mieux que moi doivent être folles de lui.
- Il a toujours eu des groupies. Mais ça l'énerve plus qu'autre chose. Et il a été trop souvent trahi pour ne pas être fidèle quand il a enfin réussi à faire confiance à quelqu'un. Il y a juste quelques femmes qui risquent de ne pas très bien t'accepter, et c'est pour cela qu'il vaut mieux qu'on ne te voie pas trop pour le moment. Laissons-leur le temps de s'habituer à l'idée que Harry s'est marié.
- Sûrement. Et c'est sans doute mieux pour James si je reste ici aujourd'hui. Il a dû sentir qu'il se passait des choses anormales. Même s'il n'a pas l'air très perturbé. »
Peu après, Harry Ron et Hermione transplanèrent et atterrirent à l'entrée du domaine de Harry. Ils se dirigèrent vers la maison. Ron et Hermione marchaient de chaque côté de Harry, légèrement en retrait. Des barrières avaient été placées pour retenir les curieux, et une foule de moldus se massait là, essayant de voir quelque chose. Un garde en uniforme les retenait, probablement un sorcier du ministère.
« Harry ! s'écria quelqu'un en le voyant. Il reconnut Paul, le facteur ami de Sylvie. On se demandait si vous n'aviez pas été assassinés, avec les barrières et tous les gens bizarres qui vont et viennent depuis ce matin.
- Non. Nous allons bien. »
L'homme en habit de garde était resté immobile.
« Vous êtes Harry Potter ? balbutia-t-il finalement.
- Oui, répondit Harry. Et j'aimerais bien rentrer chez moi. » Il passa par-dessus la barrière, sans que l'homme ne tente quoi que ce soit pour le retenir. Mais déjà, comme attirés par un sixième sens, des journalistes arrivaient vers lui.
« Mr Potter ! criaient-ils alors que les flashs fusaient, tous posant des questions en même temps ce qui faisait que Harry ne comprenait rien. Il sentit Ron et Hermione se tendre derrière lui. Ni l'un ni l'autre n'avaient oublié ce qui s'était produit la dernière fois que leur ami s'était retrouvé dans une telle situation. Mais aujourd'hui, Harry n'était plus l'adolescent effondré, dont la vie venait de s'écrouler. C'était un homme décidé à ne pas se laisser dévorer par la meute de journalistes.
« Du calme, s'écria-t-il d'une voix forte. Sinon je fais demi-tour et je disparais à nouveau. »
Aussitôt, le silence se fit. Harry reprit la parole. « Je ne répondrai pas à vos questions, dit-il, mais j'ai une déclaration à faire. » Il avait préparé ce qu'il allait dire depuis qu'il avait appris que la presse serait là. « Je reviens vivre parmi les sorciers, annonça-t-il, ce qui provoqua de nombreux remous, chacun s'efforçant de noter ce que disait Harry tout en assimilant la nouvelle. « Comme vous le savez probablement déjà, des Mangemorts, ou qui que ce soit d'autre qui se prétend Mangemort, ont attaqué mon domicile hier soir. Personne n'a été blessé, à l'exception de mes chevaux. C'est à la suite de cette odieuse attaque, et d'autres événements récents, que j'ai décidé de reprendre ma place parmi vous. Ainsi que ma femme, et mon fils. J'espère par ailleurs que vous aurez assez de décence pour les laisser tranquilles. Ce sera tout, maintenant laissez-moi passer. »
Mais la foule des journalistes refusa de s'écarter.
« Harry ! lança quelqu'un, alors c'est vrai que vous êtes marié et père de famille ?
- Oui, répondit sèchement Harry en jouant des coudes pour essayer d'atteindre la maison. Mais cela fait partie de ma vie privée et ne vous concerne pas. »
Enfin, le bruit attira les sorciers du ministère. Ils parvinrent à disperser les journalistes.
« Nous vous espérions sous peu, Mr Potter, remarqua l'un d'eux. Lorsque nous l'avons mis au courant de ce qui s'était passé, Percy Weasley a révélé que vous aviez passé la nuit chez ses parents. Tout va bien ?
- Oui, heureusement.
- Mr et Mme Weasley, je suppose ? Je suis Bernard Noise, directeur du département de Défense contre les mages noirs. » Il tendit une main ferme aux trois sorciers.
- On peut dire que vous nous avez fait une belle peur, Mr Potter. Mais je suis content de voir que ce n'était qu'une fausse alerte. Même le ministre doit se déplacer, il devrait être là d'une minute à l'autre.
- Seriez-vous en train de parler de moi, Mr Noise ? demanda alors un homme qui venait d'apparaître derrière lui. Grand, brun, assez large, il semblait âgé d'environ quarante cinq ans.
- Désolé, Mr le Ministre, je ne vous avais pas vu.
- Aucune importance, du moment que vous n'étiez pas en train d'en parler en mal. Mr Potter, je ne crois pas que nous ayons jamais été présentés. Je suis Charles Pierson, ministre de la magie.
- Enchanté, dit Harry. J'étais juste passé voir si je pouvais récupérer quelques affaires.
- Bien sûr, on doit pouvoir arranger cela. » Il murmura quelque chose à l'oreille de Noise, qui s'éloigna. Quelques instant plus tard, le chemin menant à la maison se dégagea. Harry, Ron et Hermione suivirent le ministre jusqu'à la porte d'entrée.
« Voici votre malle, Mr Potter, dit Noise en la lui tendant. Tout a été remis à sa place. Le reste de vos affaires a été examiné mais n'a pas été déplacé. » Harry ne resta pas longtemps chez lui. Partout se trouvaient des traces du passage des sorciers. Si rien n'avait vraiment été dérangé, la maison semblait avoir perdu son âme. La petite voiture, dernier cadeau de Nadine à James, était abandonnée au milieu du salon, au milieu de divers détecteurs de magie noire installés par les Aurors. Harry la ramassa, puis il se dirigea vers les chambres, prit quelques vêtements, ainsi que des albums photo, auxquels Sylvie tenait, et les affaires de son fils. En tout, il avait rempli deux grosses valises, en plus de sa malle de Poudlard. Il les réduisit une taille suffisamment petite pour tenir dans sa poche.
Puis, il répondit à quelques questions du ministère, et, toujours accompagné de Ron et Hermione, sortit de la maison. Un attroupement se forma à nouveau autour d'eux.
« Tu aurais dû mettre ta cape, grogna Ron.
- On transplane dans la forêt, là où on a atterrit tout à l'heure », décida Harry. Et ils disparurent sous l'?il dépité de la foule. Peu après, ils sonnaient à la porte de l'hôtel.
Nadine ouvrit, et soupira de soulagement en voyant Harry. Marc apparut peu après derrière elle. Apparemment, des sorciers étaient venus les questionner toute la nuit, certains en se faisant passer pour des policiers. Harry révéla toute la vérité à ses beaux-parents, avec l'aide de ses amis, et leur tendit la lettre de Sylvie. Finalement, ils embrassèrent Harry.
« Elle dit qu'elle est heureuse d'être ta femme et de te suivre là où tu vas. Et qu'elle est désolée de ne pas avoir pu nous dire au revoir, dit Nadine alors que des larmes roulaient sur ses joues.
- Nous reviendrons vous voir, promit Harry, dès que la situation sera un peu calmée.
- Bonne chance, dit Marc, dans tout ce que tu vas devoir affronter.
- Prends bien soin de Sylvie, ajouta sa femme, et de notre petit Jamsie. Ça va être dur de ne plus vous avoir à côté, mais je comprends à quel point tout cela a dû être dur à porter pour toi. Vous aussi, dit-elle en direction de Ron et Hermione, je ne vous connais pas, mais vous veillerez sur eux, n'est-ce pas ?
- Bien sûr, répondit Ron.»
Ils prirent congé. « Au fait, dit Nadine au moment où les trois sorciers allaient passer la porte, bon anniversaire, Harry. Elle ouvrit un placard et en sortit un paquet. « C'est de notre part à tous les deux. » Harry l'ouvrit et découvrit un Discman. « C'est pour tes promenades en solitaire, commenta Nadine, Sylvie nous en a parlé. Je ne sais pas si, là où tu vas.
- Merci dit Harry en les embrassant. C'est merveilleux que vous ayez pensé à cela, surtout un jour comme aujourd'hui. Et ne vous inquiétez pas trop pour nous. »
Harry, Ron et Hermione s'éloignèrent de l'hôtel.
« Qu'est-ce c'est ? demanda Ron en observant le cadeau de Harry.
- Ça sert à écouter de la musique, répondit celui-ci. Mais j'ai laissé tous mes disques à la maison.
- De toutes façons, il n'aurait pas marché à Poudlard, fit Hermione d'un ton doctoral. Nous ferions mieux d'y aller avant que les autres ne se fassent du souci. »
Ils transplanèrent et atterrirent dans le salon des Weasley, qui était vide.
« Il y a quelqu'un ? » appela Ron. Aussitôt, on entendit des bruits de pas précipités.
« Alors, demanda Molly, comment ça s'est passé ?
- Je crois que Harry va finir par apprécier ses relations avec les médias, commenta Ron. Le discours qu'il a fait était splendide. » Son ami lui jeta un regard meurtrier, mais ne dit rien.
- Vous avez vu mes parents ? demanda Sylvie.
- Oui, dit Harry. Je crois qu'ils ont compris.
- Mais je croyais que vous deviez passer à la maison chercher des affaires, s'inquiéta-t-elle soudain. Que s'est-il passé ?
- Des affaires ? fit Harry d'un ton faussement innocent. Ah, oui, nos affaires. J'ai tout dans ma poche. »
Elle le regarda comme s'il était fou, pendant que Ron et Hermione pouffaient. Harry sortit de sa poche les valises et la malle miniatures.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda Sylvie.
- Finite Incantatem ! » lança Harry. Aussitôt, les valises reprirent leur taille normale. Sylvie poussa un petit cri et tous les autres éclatèrent de rire. Elle prit une expression humiliée.
« Ce n'est pas gentil à vous de vous moquer d'une pauvre moldue innocente », protesta-t-elle, avant de se laisser gagner par le rire des autres. Lorsqu'ils reprirent leur sérieux, Harry annonça son intention de se rendre à Poudlard pour demander à Dumbledore l'autorisation de s'y installer immédiatement.
« Reste au moins ce soir, chéri, protesta Molly Weasley. C'est ton anniversaire, nous n'avons jamais eu l'occasion de le fêter tous ensemble.
- Ce sera pour l'année prochaine. Nous ne pouvons pas rester.
- Je suis surprise que nous n'ayons pas déjà eu à affronter une meute de journalistes, s'étonna Hermione.
- Ils sont venus, dit Sylvie, ils pensaient que James et moi étions ici. Mais Molly les a fait fuir.
- Si nous restons ici, dit Harry, ils vont vous persécuter. Et sans parler des mages noirs. »
Dumbledore mit immédiatement à leur disposition un petit appartement, composé de deux chambres, d'une salle de bain et d'un petit séjour.
« Je suis heureux que tu aies pris la décision de venir ici dès maintenant, dit-il à Harry. J'avoue que je n'étais pas rassuré de te savoir chez les Weasley.
- Comment allons-nous faire venir Sylvie et James ici ? demanda Harry. Ils ne peuvent pas transplaner, et le Poudlard Express ne marche que les veilles de rentrée, n'est-ce pas ?
- Exact. Voyons, qu'est-ce que j'ai bien pu en faire ? » Il commença à fouiller ses poches, et finit par en sortir un paquet de bonbons à la menthe.
- En veux-tu un ? » demanda-t-il à Harry. Celui-ci se servit prudemment dans le paquet. Dumbledore prit à son tour une friandise, en enleva soigneusement le papier et la mit dans sa bouche.
« Excellent, commenta-t-il. Où en étions nous ? Ah, oui, le moyen de transport. »
Il approcha sa baguette du papier de bonbon et murmura une formule.
« Voilà, dit-il en le tendant à Harry. Ce portoloin se mettra en marche dans deux heures exactement, et vous ramènera à Poudlard, ta famille et toi. A tout à l'heure.
- A tout à l'heure, professeur. »
Deux heures plus tard, Harry, avec James dans les bras, et Sylvie, tenaient chacun le petit morceau d'emballage par un bout. Harry avait reminiaturisé les valises et les avait de nouveau rangées dans sa poche. James, qui avait été dérangé au milieu de sa sieste, dormait à moitié sur l'épaule de son père, la tête enfouie dans le petit lion qui ne le quittait pas. Sylvie avait les jambes tremblantes. Elle allait découvrir cette école dont on lui avait tant parlé et où elle allait passer les prochains mois. Elle était contente que ce soit les vacances, au moins elle n'aurait pas à affronter tout de suite le regard des nombreux sorciers, adultes et adolescents, qui peuplaient généralement le collège. Elle aurait le temps de découvrir les lieux, et de se faire à son nouvel environnement.
Un tiraillement au niveau du nombril la tira brusquement de ses réflexions, et elle fut happée par un tourbillon de couleurs, jusqu'au moment où elle fut projetée par terre.
Elle se releva presque aussitôt, en entendant les hurlements de James. Apparemment, Harry avait lui aussi perdu l'équilibre, et il avait entraîné le bébé dans sa chute. Elle prit l'enfant et tenta de le calmer, permettant à Harry de se relever.
« Je déteste les portoloins », râla-t-il en se massant le coude.
Leur arrivée n'était pas passée inaperçue. Bientôt, un vieil homme, de haute taille et se tenant remarquablement droit, vint à leur rencontre. Son regard bleu pétilla quand il vit le tableau qu'ils formaient, avec leurs vêtements froissés par le voyage et la chute, et le bébé qui hurlait.
« Les joies de la vie de familles, ironisa-t-il en fixant James. Si nous continuons à recruter de jeunes professeurs et à loger leur famille, il faudra ouvrir une crèche à Poudlard. » Il regarda Sylvie. « Mme Potter, je présume ? Enchanté, je suis Albus Dumbledore, directeur de ce collège. Et voici James, qui ne se laisse pas oublier. » Il posa de nouveau ses yeux sur le bébé qui commençait à se calmer. Puis, doucement, il le prit des mains de sa mère, qui n'osa pas protester.
« Ainsi, c'est toi le futur héritier, murmura-t-il en chatouillant de sa longue barbe le nez de l'enfant qui éternua. Il l'étudia longuement avant de le rendre à ses parents.
« Soyez les bienvenus à Poudlard, tous les trois. » Il les laissa dans le couloir et s'éloigna à grands pas. Harry dirigea Sylvie vers leurs appartements.
« C'est un drôle de personnage, ce Dumbledore, fit remarquer Sylvie. D'après ce que vous avez dit de lui, je l'imaginais beaucoup plus imposant, pas du tout comme ça.
- C'est un véritable génie. Certains le croient fou, et je crois qu'il en est plutôt fier. Mais il est d'une puissance phénoménale et d'une grande sagesse. »
Harry ouvrit une porte dissimulée derrière une tapisserie.
« Bienvenue chez nous », annonça-t-il.
Ils passèrent l'après-midi à s'installer dans leur nouvelle demeure. Puis Harry fit découvrir à sa femme (et à son fils bien que celui-ci parut bien plus intéressé par lunettes de son père que par son discours) les principaux lieux du château. Des fantômes vinrent les saluer, sous l'?il stupéfait de Sylvie, qui faillit tomber sous le choc quand Nick Quasi-Sans- Tête enleva sa fraise. James, par contre semblait n'avoir jamais rien vu de plus amusant.
Lorsque vint le soir, une étrange créature avec de grandes oreilles apparut soudain dans leur salon. Il va aussitôt se prosterner devant Harry.
« Oh ! s'exclama-t-il. Harry Potter est vraiment revenu. Dobby s'est fait beaucoup de souci ! J'espère que Monsieur va bien !
- Très bien, merci Dobby, répondit Harry en riant. Et toi, comment vas-tu ?
- Harry Potter si bon de demander à Dobby comment il va ! Dobby va bien, Monsieur. Dobby s'est marié avec Winky ! Et nous avons eu deux petits elfes.
- Les elfes peuvent se marier ? s'étonna Harry. Je n'ai jamais vu d'enfants dans les cuisines.
- Nous ne les montrons pas avant qu'ils aient l'âge de travailler, Monsieur. Ils ne font que des bêtises, et restent dans l'arrière cuisine. Dobby a un message à transmettre à Harry Potter, Monsieur.
- Je t'écoute.
- Le professeur Dumbledore désire dîner avec Monsieur. Et Madame Potter, aussi. » Il vint s'incliner devant Sylvie. « Madame est sûrement une grande sorcière, puisque c'est la femme de Harry Potter.
- Sylvie n'est pas une sorcière, dit Harry, qui avait toujours un petit sourire amusé. Mais c'est une grande moldue.
- Dobby vénère quand même Madame Potter. Et Harry Potter a un fils aussi ! » Il se dirigea vers James, qui le regarda d'un air intéressé. « On voit déjà que petit Monsieur sera le digne fils de son père. » Le bébé tendit la main pour toucher les longues oreilles de l'elfe.
- Jamsie ! le réprimanda Harry. Tu ne peux pas tirer les oreilles de Dobby. C'est un elfe libre ! »
- Grâce à l'amie de Harry Potter, on ne peut plus tirer les oreilles des elfes, même ceux qui ne sont pas libérés, dit fièrement le petit être en se redressant. Dobby doit donner votre réponse au directeur.
- Nous acceptons, bien sûr, répondit Harry.
- Mais qu'allons-nous faire de James ? Tu crois que nous pouvons l'emmener ?
- Dobby peut garder le fils de Harry Potter. Ce serait un honneur pour Dobby. »
Sylvie voulut protester. La créature semblait entièrement dévouée à Harry, et très gentille, mais de là à lui confier son fils. Mais elle laissa Harry poursuivre la conversation.
- Tu t'es déjà occupé d'enfants ?
- Oui, Monsieur, répondit Dobby avec enthousiasme. Dobby a gardé Miss Cassie pendant que le professeur Weasley travaillait. Presque tous les jours !
- Si Hermione t'a laissé sa fille, je suppose que tu peux venir garder James. De toutes façons, il devrait dormir.
- Merci, Monsieur ! s'exclama l'elfe. Dobby va tout de suite dire au professeur Dumbledore que vous dînerez avec lui. A huit heures dans la grande salle, il a dit à Dobby.
- Merci, dit Harry, et l'elfe disparut.
« Tu es sûr que nous pouvons lui faire confiance pour garder James ? s'inquiéta Sylvie, après que la créature eut disparu.
- Je fais confiance à Hermione pour ça, dit Harry. Si elle lui a laissé sa fille, c'est que c'était sans danger. Et je suppose que garder les enfants fait partie du travail des elfes, quand ils sont au service de familles.
- Au service de familles ? » s'étonna Sylvie.
Harry lui expliqua ce qu'étaient les elfes de maison, et qui était Dobby. Lorsqu'il eut fini, la jeune femme était un peu rassurée. A huit heures moins dix, l'elfe réapparut dans le salon. Le bébé était déjà couché. Il souhaita une bonne soirée au couple qui prit la direction de la grande salle.
Le vieux sorcier n'était pas encore là, mais quelqu'un les attendait déjà. C'était un véritable géant. Il serra Harry si fort que Sylvie craignit que son mari n'étouffe. Mais celui-ci sembla enchanté de voir le géant.
« Hagrid ! s'écria-t-il. Je vous croyais en vacances.
- Je ne peux pas laisser Poudlard pendant deux mois, grogna le géant. Aurais-tu oublié que je cumule les fonctions de garde-chasse à celles de professeur ?
- Non, bien sûr, répondit Harry. Comment ça va, Hagrid ?
- Ça va mieux maintenant que tu es revenu. » Le géant écrasa une larme d'émotion. « Et tu es adulte, maintenant. Tu te rappelles quand je suis venu te chercher chez les Dursley ? Tu n'arrivais pas à croire que tu étais un sorcier, tu pensais que tu ne serais jamais à la hauteur.
- Ça a été un des plus beaux jours de ma vie, répondit Harry.
- Tu en as parcouru du chemin, depuis. Quand tu es parti, je savais que tu reviendrais.
- Tout le monde semblait le savoir sauf moi, plaisanta Harry.
- Je ne crois pas t'avoir dit à quel point j'ai été désolé de ce qui est arrivé à ton parrain. »
Le visage de Harry s'assombrit. « C'est du passé, maintenant », dit-il.
L'atmosphère se tendit dangereusement, mais l'arrivée de Dumbledore ramena la bonne humeur. Ils s'installèrent autour de l'unique table.
« Argus a refusé de se joindre à nous, dit le directeur. Il devient de plus en plus renfrogné sur ses vieux jours.
- Rusard a toujours été un vieil imbécile, maugréa Hagrid. Et la nouvelle Miss Teigne n'est pas plus sympathique que l'ancienne.
- Ne soyez pas si sévère, Rubeus. Argus est un excellent concierge malgré son mauvais caractère. Même si je n'aimerais pas être un des élèves qu'il attrape. »
Dumbledore frappa dans ses mains. Aussitôt, les plats en argent sur la table se remplirent de victuailles.
Le repas fut assez gai, notamment grâce à l'humour particulier du directeur du collège. Au moment où ils se levaient pour partir, Harry poussa un cri et porta la main à son front. Puis, le visage crispé, il retomba sur sa chaise. Sylvie voulut se précipiter pour l'aider, et elle vit que Hagrid, de l'autre côté de la table, en faisait autant, Mais Dumbledore les retint.
« Attendez ! murmura-t-il, alors que Harry commençait à trembler et à crier.
- Mais il souffre !
- Il voit. »
Harry hurlait de plus en plus fort, il avait glissé de sa chaise et était à présent étendu sur le sol. Seul le bras de Dumbledore empêchait Sylvie de se précipiter sur lui. Puis, il s'affaissa. Le vieux sorcier vint alors s'agenouiller auprès de lui.
« Harry ! » appela-t-il doucement. Les paupières du jeune homme papillonnèrent un moment. Dumbledore donna un petit coup de baguette, et les lunettes, qui avaient volé sous une table, revinrent sur le nez de leur propriétaire. Harry regarda autour de lui, comme surpris de se trouver là.
- Tu as vu quelque chose ? demanda le directeur de Poudlard.
- Ce n'était pas lui, murmura Harry. Je ne comprends pas. » Il se redressa en position assise.
« J'ai vu un groupe d'hommes, avec des capes noires, et des cagoules. Il y avait comme de la fumée partout. Et il y avait cette voix qui parlait. mais ce n'était pas sa voix.
- Que disait cette voix ?
- Elle s'en prenait aux Mangemorts. Elle les sermonnait pour m'avoir raté, disait que maintenant ils allaient devoir trouver un autre corps, parce que c'était trop difficile de s'en prendre à moi à Poudlard. Et ma cicatrice. Professeur, qu'est-ce que cela signifie ? Je croyais que je n'étais lié qu'à Voldemort. Et d'habitude, ces vision ne m'apparaissaient que quand j'étais endormi.
- Parce que les réunions de Mangemorts se tenaient généralement tard dans la nuit, à une heure où tu dormais. Et rappelle-toi cette vision que tu as eue un jour pendant un cours de divination. Tu as cru que tu t'étais endormi, mais en es-tu vraiment certain ? Cela t'est-il arrivé souvent au cours de tes années d'étude, de t'endormir ainsi pendant un cours ? Je veux dire, vraiment t'endormir, au point de te mettre à rêver.
- Je ne sais plus, dit Harry d'un ton songeur.
- Ta connexion avec Voldemort ne s'est jamais limitée aux seuls moments où tu étais endormi.
- Mais Voldemort est mort ! Pourquoi ai-je de nouveau ces visions ?
- Je l'ignore. Tu es sûr que ce n'était pas sa voix que tu as entendue ?
- Certain. Sa voix hante mes cauchemars depuis toujours, je l'aurais reconnue. Pourtant. en y repensant, il y avait des accents. C'était sa manière de parler. Mais ce n'était pas Voldemort, c'était une voix de femme.
- C'est impossible, gronda Hagrid. Jamais des Mangemorts ne se laisseraient sermonner par une femme.
- Je ne comprends pas tout, » fit Dumbledore d'un ton pensif.
Au cours des jours qui suivirent, les Potter s'habituèrent à leur nouvel environnement. Petit à petit, Sylvie s'habituait à l'existence de la magie. Elle en était émerveillée, et en même temps ne pouvait s'empêcher de sentir triste. Jamais elle ne maîtriserait aucune des merveilles qui s'étalaient sous ses yeux : elle était née moldue. Et elle craignait d'être méprisée quand le château serait de nouveau rempli.
« Tu sais, lui avait dit Harry, personne n'est obligé de savoir que tu es moldue. Rien ne t'empêche de porter des robes et un chapeau pointu.
- Je ne peux pas simuler des pouvoirs magiques !
- Rusard est un cracmol, mais rares sont les élèves au courant.
- Un cracmol ?
- Il est né dans une famille de sorcier mais n'a aucun pouvoir magique. D'après Ron, c'est ce qui explique son mauvais caractère. S'il a réussi à faire illusion, tu peux le faire aussi.
- Peut-être, mais tous les journaux ont publié que tu avais épousé une moldue. Si je voulais me faire passer pour une sorcière, je devrais nier que je suis ta femme. Et je n'en ai pas vraiment envie. De plus, je ne veux pas me faire passer pour ce que je ne suis pas. »
Au cours du mois d'août, on ne releva pas une seule attaque de Mangemorts. La communauté magique commença à se détendre. Mais à Poudlard, on ne se relâcha pas. La cicatrice de Harry lui avait de nouveau fait mal, bien qu'il n'ait jamais eu d'autre transe. Et le jeune homme était inquiet de la signification de ces douleurs, qui survenaient toujours brutalement et ne duraient généralement que peu de temps.
Puis, la dernière semaine des vacances arriva. La plupart des professeurs étaient attendus au château le mercredi dans la journée. Ce matin-là, Harry, Sylvie et James avaient été faire une promenade dans les airs, pour profiter de leurs derniers moments de solitude. Ils avaient pris l'habitude de ces promenades peu après leur arrivée. Un matin, réveillé par un cauchemar, Harry avait eu envie de ressortir son éclair de feu. Il ne l'avait pas utilisé depuis son départ plus de cinq an auparavant, et la sensation de liberté que procurait le vol lui avait terriblement manqué. Lorsqu'il était redescendu ce matin-là, il avait trouvé sa femme qui l'observait, bouche bée. Il avait essayé de l'emmener, mais Sylvie avait été terrorisée. Pour elle, le balai n'était qu'une branche qui n'offrait aucune stabilité, et de plus elle n'avait aucun contrôle sur le manche, puisqu'elle était moldue.
Par contre, James était toujours ravi de monter avec son père, qui l'emmenait pour de petits tours à une faible distance du sol. Et Sylvie apprit bientôt à monter à dos d'hypogriffe, ce qui était finalement fort peu différent de l'équitation qu'elle pratiquait depuis toujours. Et les trois membres de la famille Potter avaient ainsi survolé le parc et la forêt autour du château.
Ils atterrirent en douceur dans le soleil matinal, sur le terrain de Quidditch. Après être passés chez Hagrid, ramener Buck, ils retournèrent vers le château.
« Prête à faire connaissance des autres ? demanda Harry
- Il va bien falloir.
- Ne t'inquiète pas, la plupart sont très gentils. enfin je crois, même si en tant qu'élève, j'aimais mieux ne pas me retrouver en face d'eux quand je n'avais pas fait mes devoirs.
- Parce que ça t'arrivait souvent ? le taquina Sylvie. Le vilain garçon !
- Si tu pars sur ce terrain là, je crois me souvenir d'une remarque de ta mère sur la manière dont tu les désespérais quand tu étais au lycée.
- Ça n'a rien à voir.
- Ah bon ? Tu peux m'expliquer la différence ? De toute façon, ça ne m'est presque jamais arrivé de ne pas faire mes devoirs. Hermione était toujours là pour me les rappeler.
- Déjà à l'époque, c'était un vrai tyran. » Ils se retournèrent, et saluèrent Ron.
« Tu ne travailles pas aujourd'hui ? s'étonna Harry.
- J'ai pris ma journée, répondit le rouquin. Pas fâché de me retrouver à Poudlard. Retourner vivre au Terrier pendant les vacances, ça me donne l'impression de retomber en enfance. Alors, professeur Potter, prêt pour la rentrée ?
- Non, répondit Harry en soupirant. C'est encore pire que quand nous étions élèves : au moins, on savait ce qu'on devait faire comme devoirs de vacances. Là, j'ai relu les livres de la liste. C'est Dumbledore qui les a choisis, ils sont sûrement très bien, mais je ne sais pas ce que je suis censé faire comme cours en plus.
- Tu sais, dit Ron, en Défense, le plus utile et ce qui plaît le plus aux élèves, ce sont les travaux pratiques. Après, tu suis à peu près les programmes, et ça devrait aller.
- D'après les directives du ministère, je suis censé faire également de la théorie.
- Mais qui suit les directives du ministère ? Percy, peut-être, s'il venait un jour travailler ici. Mais pas toi ! Arrête de te tracasser, Harry. Pense plutôt à toutes les retenues que tu vas pouvoir infliger aux Serpentard, et à tous les points que tu va pouvoir leur retirer !
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Je suis censé être juste.
- Et alors ? Rogue travaille toujours ici, et il favorise sa maison. Donc, pour rétablir l'équilibre, la justice veut que quelqu'un défavorise Serpentard. Ça fait deux ans que j'essaie vainement d'expliquer ça à Hermione, mais elle n'a pas l'air de comprendre.
- On verra, rit Harry.
- Bon, je ferais mieux d'y aller, je retourne au Terrier chercher Cassie.
- Tu salueras ta mère pour nous, j'aurais aimé passer plus de temps avec elle.
- Rien ne vous empêche de venir dîner chez nous, un soir. Du moment que vous ne le criez pas sur les toits.
- C'est une bonne idée, dit Harry, et Sylvie l'approuva avec enthousiasme.
« Où est Hermione ? demanda la jeune femme.
- Elle est en train de déballer tous les bouquins d'arithmancie qu'elle a achetés sur le chemin de Traverse. Je me demande comment elle fait pour en trouver encore des nouveaux. Et en attendant on se demande qui s'occupe de la réinstallation à Poudlard. Bon, à plus tard. »
Il s'éloigna. Harry et Sylvie, qui portait James rentrèrent dans leur appartement. Harry monta dans la chambre déposer son balai. Des cris en provenance du salon retentirent soudain.
« Harry ! Descends, vite ! » C'était la voix de Sylvie. Alarmé, il redescendit les escaliers quatre à quatre. Pourvu qu'il ne leur soit rien arrivé ! Il se rassura légèrement en voyant sa femme penchée sur son fils. Tous deux avaient l'air en bonne santé, même si Sylvie semblait légèrement surexcitée.
« Que se passe-t-il ? demanda Harry.
- Tu vas voir, dit Sylvie avec un large sourire aux lèvres. Chéri, montre à papa. Elle prit les mains de l'enfant et le mit sur ses pieds. Va voir papa, Jamsie. »
Elle le lâcha. L'enfant souleva un pied hésitant, et le reposa un peu plus loin. Légèrement déséquilibré, il commença à avancer vers Harry. Celui- ci l'attrapa et le fit sauter en l'air.
« Jamsie, tu marches ! s'écria-t-il. C'est fantastique ! »
Il se mit à danser un peu follement avec dans ses bras le bébé qui poussait des cris de joie, pendant que Sylvie essayait de l'arrêter sans parvenir à contenir son fou rire.
« Je vois qu'on s'amuse bien, ici, fit alors une voix sévère avec une nuance d'amusement. Surpris, ils s'arrêtèrent et se tournèrent vers la porte. Une sorcière se tenait sur le seuil. Elle avait un visage strict et des cheveux gris retenus par un chignon impeccable.
« J'ai frappé mais vous n'avez pas entendu. » Sylvie baissa les yeux. Elle avait l'impression d'être de nouveau une collégienne réprimandée par un professeur. Puis la sorcière eut un léger sourire.
« Vous n'avez pas tellement changé, finalement, Potter, remarqua-t- elle. Vous n'avez pourtant pas déjà une victoire au Quidditch à fêter ?
- Non, professeur, répondit Harry, souriant lui aussi. Malheureusement je risque de ne pas être convié aux célébrations cette année.
- Bienvenue, Potter. » Le sourire de la sorcière s'agrandit, et, sous le regard ébahi de Sylvie, elle s'avança vers Harry et l'embrassa. « Heureuse que vous ayez réussi à surmonter tout ce qui s'est passé, Potter.
- Merci, professeur. Au fait, je vous présente ma femme Sylvie et James, mon fils dont nous fêtions les premiers pas. Sylvie, c'est le professeur McGonagall, directrice adjointe et responsable de la maison Gryffondor, qui enseigne la métamorphose.
- Enchantée, dirent en même temps les deux femmes en se serrant la main.
- Je voulais juste vous saluer, dit McGonagall en commençant à reculer vers la porte. Je dois dire, Potter, qu'il est rare que je ne reçoive aucune nouvelle d'un Gryffondor une fois qu'il a quitté Poudlard. Dans d'autres circonstances.
- Désolé, professeur.
- Dans votre cas, c'était néanmoins compréhensible. » Elle jeta un dernier regard à la famille réunie. « Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez où me trouver. »
Elle sortit de la pièce.
« J'ai l'impression que tu ne devais pas plaisanter avec elle, quand tu étais à l'école, fit remarquer Sylvie. On avait l'impression que tu avais de nouveau quinze ans.
- C'est l'impression que j'ai en me retrouvant ici. Mais le professeur McGonagall est quelqu'un de bien, quand on sait la prendre. Je te déconseille de dire du mal d'elle devant Hermione.
- Je m'en souviendrai. De toutes façon, on voit qu'elle t'aime beaucoup. Je suppose qu'en sept ans dans cette école tu dois fini par créer des liens avec tes professeurs.
- Ca dépend lesquels. Mais McGonagall est la responsable de Gryffondor, donc forcément elle était assez proche de nous. Ça me fait bizarre d'avoir maintenant mes anciens professeurs pour collègues. »
Ils ne rencontrèrent pas les autres professeurs avant le soir, où tous devaient se retrouver dans la Grande Salle. James, comme Cassie, fut confié à Dobby.
En arrivant dans la Grande Salle, ils retrouvèrent Ron et Hermione, à côté de qui ils s'installèrent. Harry présenta sa femme aux professeurs Chourave et Flitwick, qui se montrèrent tous deux sympathiques. D'autres affluèrent, dont elle ne retint pas tous les noms. Harry ne semblait pas bien les connaître. De joyeuses conversations étaient tenues autour de la table. Puis, le directeur s'installa à son tour, et il souhaita la bienvenue à tout le monde. Il ne restait plus que deux places vides.
« C'est Trelawney qui a déjà dû retourner s'enfermer dans sa tour, souffla Ron.
- Et Rogue n'est pas là non plus, remarqua Harry.
- Il fuit ce genre de réunion. Je crois que raconter ses vacances ne l'intéresse pas. D'ailleurs, je me demande ce qu'il peut bien faire pendant ses vacances.
- Aucun des autres professeurs n'est marié ? demanda Harry.
- Bien sûr que si. Mais ils n'ont apparemment pas amené leurs conjoints. Et la plupart ne vivent pas ici. En théorie, seuls les responsables de maison sont tenus d'occuper un logement de fonction au château.
- Et sachant cela, tu as quand même accompagné Hermione ?
- Flemme de chercher un logement. Et ce n'est pas si mal, ici. Au moins comme ça, on pourra se voir cette année. A vrai dire, si tu n'avais pas été là, je crois que j'aurais laissé Hermione venir à ce stupide dîner de bienvenue toute seule.
- Ronald Weasley ! Tu sais très bien que je déteste ce genre de dîners ! Tu n'aurais pas fait une chose pareille ! Dis tout de suite que Harry compte plus pour toi que ta femme !
- Tu sais très bien que ce n'est pas ce que je voulais dire.
- Ah oui ? Et qu'est-ce tu voulais dire ?
- Vous ne pouvez pas arrêter cinq minutes ? demanda Harry. Tout le monde vous regarde ! »
Ils baissèrent les yeux et se turent.
- Ron, demanda Harry au bout d'un moment, pour essayer de détendre l'atmosphère, tu as suivi le championnat de Quidditsh, récemment ?
- Bien sûr ! Les Canons se sont repris, ils ont failli gagner l'année dernière ! »
Hermione leur lança un regard exaspéré, comme pour dire « Vraiment, les garçons. », puis elle se retourna vers Sylvie. « Quand ils se lancent sur ce sujet, ils en ont bien pour deux heures.
- Quand Harry et moi nous sommes mariés, j'étais plutôt contente qu'il ne s'intéresse pas au foot. Mais ça, je crois que c'est encore pire.
- Harry était presque aussi passionné de Quidditch que Ron. L'équipe d'Angleterre l'a supplié de les rejoindre, quand nous étions en septième année, mais bien sûr avec la menace de Tu-Sais-Qui, c'était impossible.
- Il est incroyable quand il vole. Quelque fois, j'ai eu peur qu'il ne s'écrase avec Jamsie, mais il a une telle maîtrise ! Et James n'a pas peur, quoi qu'il fasse.
- Aïe ! On dirait qu'il va suivre les traces de son père. Je peux te promettre de belles angoisses quand il sera élève ici. J'espère que Cassie ne jouera jamais au Quidditch. malheureusement Ron semble déjà avoir décidé de son entraînement.
- Les filles jouent aussi au Quidditch ?
- Bien sûr. Sur ce plan, les sorciers sont plus en avance que les moldus. Ils ont proclamé l'égalité des sexes en 1372, et depuis toutes les activités se font de façon mixte. Ginny, la jeune s?ur de Ron était une excellente poursuiveuse.
- Tu parles beaucoup d'elle... Vous étiez proches ?
- Très proches, surtout les dernières années. » Elle soupira. « Ne le répète pas, mais je suis restée en contact avec elle. Elle m'a écrit peu de temps après être partie, mais en me faisant jurer de ne rien dire à sa famille.
- Je m'en doutais. Tu n'en parles pas comme de quelqu'un qui est partie depuis plusieurs années et dont on n'a pas eu de nouvelles. Ça doit être dur de garder ça secret.
- Oui. Surtout avec le retour de Harry, forcément on reparle beaucoup de Ginny. Et Molly souffre de n'avoir aucune nouvelle. Tu ne diras rien ?
- Bien sûr que non. Même pas à Harry.
- Je te crois. On ne se connaît pas depuis longtemps, mais on voit tout de suite que tu es une personne de confiance. »
A ce moment, Ron se leva brusquement. « Désolé, dit-il, je peux plus rester, on m'appelle.
- J'espère qu'il n'y a pas eu une nouvelle attaque, dit Harry d'une voix sombre.
- Il vaut mieux que j'y aille rapidement. Ron se dirigea vers la porte, courant presque. Pourquoi ne peut-on pas transplaner de ce château ? » Il atteignit la porte de la Grande Salle.
« Sois prudent ! » lui cria Hermione avant qu'il ne disparaisse.
A la suite de cette interruption, tous les visages parurent soucieux. C'en était fini de la bonne humeur des retrouvailles. Même les efforts de Dumbledore ne suffirent pas à détendre l'atmosphère. Et sitôt la dernière bouchée avalée, le directeur remonta dans son bureau pour essayer d'en savoir plus. Les autres convives commencèrent à se disperser.
Harry dormit mal cette nuit là. L'idée d'une probable nouvelle attaque l'empêchait de trouver le sommeil. A six heures, il se leva doucement, et sortit dans le couloir. Il se sentait bien trop nerveux pour dormir. Il faillit rentrer dans Ron qui rentrait seulement. Ses cheveux roux encadraient un visage d'une pâleur de craie, et des cernes violettes s'étaient creusées sous ses yeux.
« Ça va ? demanda Harry. Que s'est-il passé ?
- La marque est apparue à Malefoy manor hier soir. Et cette fois, ce n'était pas une fausse alerte. Ils ont tué Narcissa.
- Pourquoi ?
- Réfléchis un peu, Harry. Elle a dénoncé son mari. C'est une vengeance. Et une sale vengeance. Ils ne l'ont pas tuée proprement. » Une ombre d'horreur passa dans ses yeux alors qu'il revoyait la scène. « On en parlera plus tard, ajouta-t-il. Je suis vanné, je vais me coucher. »
Petit chapitre, où l'histoire n'avance pas beaucoup. Mais la suite arrive bientôt (en fait, elle n'attend plus que d'être postée).
Comme d'habitude, un gros merci à tous ceux qui lisent, et à ceux qui review. Pis aujourd'hui, je suis d'humeur à faire des réponses individuelles ( ben oui, ça faisait longtemps...)
Csame :Merci pour ta longue review ! Je voulais pas te vexer, désolée, j'adore tes reviews (et je n'avais vraiment pas l'intention de décerner des prix... Quant à la réaction des Weasley, j'imagine que tu as raison mais c'est parfois difficile de coller exactement aux livres (vu que, malheureusement, je ne suis pas JKR). Je suppose que tu trouveras d'autres personnages agissant étrangement dans ce chapitre et les suivants.
Lunenoire, Fumseck : La rentrée est au prochain chapitre. Mais peu de scènes se passent quand Harry donne cours.
Crys&Rose : Rose, contente de revoir sur cette fic une des revieweuses les plus acharnées de la première. J'avoue que tes discours m'ont manqué Contente de savoir que cette fic te plait aussi. Merci à toutes les deux pour votre review. Et, Crystal, ma note du chapitre précédent s'appliquait à l'ensemble (pas seulement à la review du chapitre 2).
Angharrad : Contente que tu aimes Sylvie (moi je trouve qu'elle manque un peu de caractère). Et que tu aies aimé mes deux fic ( deux review le même jour...).
Addict : Anglaise ? Je suis flattée. Ton français es plutôt bon. Thank you very much.
Harryjo Mystical,Mangafana,Fumseck : merci. Je suis toute rouge devant mon écran.
Philippe Griffondor : Wouah, que d'éloges. Merci à toi oh vaillant reviewer.
Suzan :Pas d'exagération, tu es sûre ?
Hermichocos : Contente de te revoir (ou plutôt de te relire...).
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. A bientôt, et gros bisous à tout le monde.
Un très gros merci à Miss Tambora qui relit et corrige cette histoire.
Chapitre quatre.
Une forme sombre était attachée à un arbre. Harry souleva la cagoule qui recouvrait la tête de l'homme. Les yeux noirs de Sirius le fixaient. Il était mort. Puis, son parrain redressa la tête, et parla d'une voix rauque, celle qu'il avait juste après sa sortie d'Azkaban.
« Tu m'as tué, Harry, dit-il. Tu es fier de toi ? De combien de personnes as-tu encore l'intention de provoquer la mort ?
- Sirius, tenta Harry, je suis désolé. Je ne voulais pas.
- Je me moque de ce que tu voulais. Ta négligence et ton aveuglement m'ont conduit à ma mort !
- Et à la mienne aussi. » Cédric se tenait maintenant à côté de Sirius.
- Mais je croyais que tu ne m'en voulais pas ! J'ai ramené ton corps à tes parents, comme tu me l'as demandé. »
La réponse de Cédric fut étouffée par un cri. Un instant, Harry se demanda qui criait. Il n'y avait qu'eux trois. Pourtant, les cris continuaient, augmentant même en intensité. Puis il réalisa qu'il était couché dans un lit, et que ni Sirius ni Cédric n'étaient en vue. Il se leva pour aller prendre James. Le soleil était levé, il devait être assez tard. Harry posa l'enfant sur le lit, à côté de Sylvie, le temps de s'habiller. Puis il se reprit. Sylvie se leva à son tour.
« Reste au lit, protesta Harry. Il est encore tôt. Je m'occupe de Jamsie.
- Non. Je viens avec toi. Je ne pourrai plus me rendormir, maintenant. Tu as encore fait un cauchemar, n'est-ce pas ?
- Oui. Heureusement que Jamsie m'a réveillé ! » Il essaya d'avoir l'air gai, mais le sentiment de culpabilité provoqué par son rêve était toujours là. Sylvie se leva à son tour, et remit les habits qu'elle portait la veille.
La table du petit déjeuner était déjà bien remplie quand ils descendirent. Arthur et Percy s'apprêtaient à partir travailler. Ron expliqua qu'il avait pris sa journée.
« Malheureusement, ajouta-t-il, je n'ai pas réussi à joindre Seamus hier soir, donc il ne pourra pas venir avec nous. Mais nous avons déjà montré que nous étions largement capables de nous défendre, à nous deux, autrefois. Madame, vous aurez aujourd'hui deux preux chevaliers pour assurer votre protection. » Il s'inclina devant Sylvie, qui sourit, amusée.
- J'espère bien que je n'aurai pas besoin d'être protégée, dit-elle. Les événements d'hier m'ont largement suffi. »
Un hibou entra alors par une fenêtre ouverte et déposa un journal sur la table, sous le regard ahuri de Sylvie. Hermione prit le journal, le déplia, et poussa un cri.
« Que se passe-t-il ? » demanda Harry.
Elle lui tendit le journal, et Sylvie vint lire par-dessus l'épaule de son mari. En énormes caractères, sur presque toute la première page, s'étalait le gros titre.
Harry Potter retrouvé par des Mangemorts ! Le survivant est-il encore en vie ?
« Mais comment ont-ils fait pour savoir si vite ? » demanda Harry, incrédule.
- Ils ont laissé la marque sur ta maison, expliqua Hermione. C'est dans l'article. »
Harry avait complètement oublié la marque qu'il avait vu flotter la veille. Il n'en avait même pas parlé aux autres. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Il tourna la page et se mit à lire l'article.
C'est hier en fin d'après-midi que des rumeurs ont commencé à arriver : la Marque des Ténèbres aurait été vue dans l'est du pays, au beau milieu d'une région campagnarde. Immédiatement, une équipe du journal s'est rendue sur place vérifier l'information. Le ministère venait d'arriver, nous avons vu deux employés effacer la marque. A ce moment là, nous pensions qu'il ne s'agissait que d'une attaque chez une famille moldue, comme il y en a tant eus ces derniers mois. Cependant le lieu choisi était pour le moins insolite : cette région est très peu peuplée, et il semblait n'y avoir aucun sorcier habitant les environs. C'est d'ailleurs ce qui explique que la Marque ait flotté pendant des heures au-dessus du bâtiment avant d'être finalement signalée aux autorités moldues par des voisins inquiets de ce qui ressemblait pour eux à un nuage de fumée, et il a encore fallu attendre pour que le ministère soit mis au courant.
Un deuxième détail qui nous a intrigués, lorsque nous avons atteint le lieu de l'événement, est que la maison semblait vide. L'accès à la maison nous a été refusé, mais les inspecteurs nous ont confirmé qu'il n'y avait personne. Nous avons alors décidé de mener notre propre enquête. Et nous n'avons pas eu à chercher bien loin. Les premiers voisins à qui nous avons posé la question nous ont révélé le nom des occupants de la maison : il s'agissait de Mr Harry Potter, et de sa famille.
La réponse nous a frappé de stupeur. Le moldu a aimablement répondu à nos questions, et nous a dévoilé que Harry s'était marié, et qu'il avait un fils. Apparemment, il vivait ici depuis cinq ans comme un parfait moldu. La réponse à toutes les questions que se posait le peuple sorcier se trouvait dans ce petit coin de campagne.
Malheureusement, s'il a été prouvé que le Survivant a bien vécu dans cette maison (des employés du ministère ont retrouvé au grenier une malle pleine d'affaires de Poudlard), il semble avoir de nouveau disparu. L'apparition de la Marque nous fait craindre le pire, même si depuis la chute de Vous-Savez-Qui elle ait été lancée plus fréquemment, et que sa présence n'est plus systématiquement un signe de mort.
Harry est-il parvenu à s'enfuir, avec sa famille ? Où se trouve-t-il actuellement ? Est-il tenu en otage par cette bande de Mangemorts ? Ou a-t- il été tué par ceux qui l'ont attaqué, et son corps emmené pour d'obscures raisons ?
Une chose est certaine : cette attaque prouve que nous avons en face de nous des adversaires déterminés. Ils avaient menacé de tuer Harry Potter, ils sont tout au moins parvenus à le dénicher. Ils ont menacé de ramener leur maître, en seront-ils également capables ? Parviendrons-nous à les éliminer sans l'aide du Survivant ?
Harry reposa le journal.
« Il va y avoir des journalistes et des officiels partout. Nous ne pouvons plus passer prendre vos affaires, dit Ron. De toute façon, tout a dû être saisi.
- Nous ne pouvons pas laisser croire que tu aurais pu être enlevé, ou tué, Harry. La voix d'Hermione était particulièrement sérieuse. Cela va créer une vague de panique face à cette bande de Mangemorts.
- Je sais, répondit Harry. Je vais quand même aller là-bas.
- Les journalistes sont s'agglutiner autour de toi. tu ne pourras pas leur échapper.
- Est-ce que j'ai le choix ? Mon retour ne demeurera pas secret.
- Tu pourrais faire une annonce de Poudlard. Ils ne te poursuivront pas là-bas.
- Je ne veux pas me terrer à Poudlard. Et ça ne ferait que retarder le moment où je devrais affronter la presse. Autant frapper un grand coup aujourd'hui. Peut-être que s'ils n'ont pas prévu de me voir ils seront un peu moins inquisiteurs.
- J'en doute, soupira Ron. En tout cas, je suis avec toi. Contre la presse comme contre les Mangemorts.
- Je viens aussi, ajouta Hermione. Des fois que ma vieille amie Rita Skeeter soit là.
- Merci, dit Harry. Avec de tels gardes du corps, je peux affronter les flashs. Sylvie, il vaut peut-être mieux que tu restes ici, finalement.
- Pourquoi ? C'est chez moi !
- Je sais bien. Mais tu seras la deuxième attraction du jour. Ils ne seront pas tendres avec toi. Crois-moi, ce n'est pas drôle du tout d'être la femme d'une célébrité.
- Il n'y a aucune raison pour que je ne les subisse pas, alors que tu les auras sur le dos.
- Harry a raison, dit Hermione. Il vaut mieux que tu ne viennes pas. En cas de problème, nous trois pouvons toujours transplaner, ils pourront facilement t'empêcher de rejoindre la cheminée.
- J'aurais vraiment voulu passer chez mes parents.
- J'irai, promit Harry. Si tu veux leur écrire un mot. »
- D'accord. » Sylvie finit par se résigner à rester derrière le trio. Elle écrivit une courte lettre pour dire à ses parents qu'elle allait bien, ainsi que James, et qu'elle pensait à eux. Harry la prit.
« Je suis désolé de te laisser comme ça, dit-il, mais c'est plus prudent, tu comprends ?
- Bien sûr. » Elle se força à sourire. Elle comprenait qu'elle était désarmée par rapport à eux, n'étant pas une sorcière. Elle savait que c'était pour la protéger que Harry la laissait derrière lui. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine amertume. Que représenterait-elle pour Harry dans ce monde ? Il l'avait aimée quand il était loin de tous ceux qu'il avait connus. Elle était sûre que son amour avait été sincère, à l'époque. Mais maintenant qu'il était revenu parmi les siens, il avait retrouvé ses amis, il allait redevenir une idole, les filles étaient sûrement toutes amoureuses de lui. N'allait-il pas oublier la petite moldue qu'il avait épousée ? N'allait-elle pas rapidement devenir un boulet pour lui ? Il était quelqu'un de bien, et il ne l'abandonnerait pas, mais que ferait-elle le jour où il deviendrait évident qu'elle le gênait ? Aurait-elle le courage de partir, de rentrer chez ses parents, en lui abandonnant James ?
Hermione parut lire dans ses pensées.
« Ne fais pas cette tête, murmura-t-elle. Il est évident que Harry t'aime, et qu'il se moque bien que tu sois moldue ou sorcière. Être revenu dans notre monde n'y changera rien.
- Des filles bien mieux que moi doivent être folles de lui.
- Il a toujours eu des groupies. Mais ça l'énerve plus qu'autre chose. Et il a été trop souvent trahi pour ne pas être fidèle quand il a enfin réussi à faire confiance à quelqu'un. Il y a juste quelques femmes qui risquent de ne pas très bien t'accepter, et c'est pour cela qu'il vaut mieux qu'on ne te voie pas trop pour le moment. Laissons-leur le temps de s'habituer à l'idée que Harry s'est marié.
- Sûrement. Et c'est sans doute mieux pour James si je reste ici aujourd'hui. Il a dû sentir qu'il se passait des choses anormales. Même s'il n'a pas l'air très perturbé. »
Peu après, Harry Ron et Hermione transplanèrent et atterrirent à l'entrée du domaine de Harry. Ils se dirigèrent vers la maison. Ron et Hermione marchaient de chaque côté de Harry, légèrement en retrait. Des barrières avaient été placées pour retenir les curieux, et une foule de moldus se massait là, essayant de voir quelque chose. Un garde en uniforme les retenait, probablement un sorcier du ministère.
« Harry ! s'écria quelqu'un en le voyant. Il reconnut Paul, le facteur ami de Sylvie. On se demandait si vous n'aviez pas été assassinés, avec les barrières et tous les gens bizarres qui vont et viennent depuis ce matin.
- Non. Nous allons bien. »
L'homme en habit de garde était resté immobile.
« Vous êtes Harry Potter ? balbutia-t-il finalement.
- Oui, répondit Harry. Et j'aimerais bien rentrer chez moi. » Il passa par-dessus la barrière, sans que l'homme ne tente quoi que ce soit pour le retenir. Mais déjà, comme attirés par un sixième sens, des journalistes arrivaient vers lui.
« Mr Potter ! criaient-ils alors que les flashs fusaient, tous posant des questions en même temps ce qui faisait que Harry ne comprenait rien. Il sentit Ron et Hermione se tendre derrière lui. Ni l'un ni l'autre n'avaient oublié ce qui s'était produit la dernière fois que leur ami s'était retrouvé dans une telle situation. Mais aujourd'hui, Harry n'était plus l'adolescent effondré, dont la vie venait de s'écrouler. C'était un homme décidé à ne pas se laisser dévorer par la meute de journalistes.
« Du calme, s'écria-t-il d'une voix forte. Sinon je fais demi-tour et je disparais à nouveau. »
Aussitôt, le silence se fit. Harry reprit la parole. « Je ne répondrai pas à vos questions, dit-il, mais j'ai une déclaration à faire. » Il avait préparé ce qu'il allait dire depuis qu'il avait appris que la presse serait là. « Je reviens vivre parmi les sorciers, annonça-t-il, ce qui provoqua de nombreux remous, chacun s'efforçant de noter ce que disait Harry tout en assimilant la nouvelle. « Comme vous le savez probablement déjà, des Mangemorts, ou qui que ce soit d'autre qui se prétend Mangemort, ont attaqué mon domicile hier soir. Personne n'a été blessé, à l'exception de mes chevaux. C'est à la suite de cette odieuse attaque, et d'autres événements récents, que j'ai décidé de reprendre ma place parmi vous. Ainsi que ma femme, et mon fils. J'espère par ailleurs que vous aurez assez de décence pour les laisser tranquilles. Ce sera tout, maintenant laissez-moi passer. »
Mais la foule des journalistes refusa de s'écarter.
« Harry ! lança quelqu'un, alors c'est vrai que vous êtes marié et père de famille ?
- Oui, répondit sèchement Harry en jouant des coudes pour essayer d'atteindre la maison. Mais cela fait partie de ma vie privée et ne vous concerne pas. »
Enfin, le bruit attira les sorciers du ministère. Ils parvinrent à disperser les journalistes.
« Nous vous espérions sous peu, Mr Potter, remarqua l'un d'eux. Lorsque nous l'avons mis au courant de ce qui s'était passé, Percy Weasley a révélé que vous aviez passé la nuit chez ses parents. Tout va bien ?
- Oui, heureusement.
- Mr et Mme Weasley, je suppose ? Je suis Bernard Noise, directeur du département de Défense contre les mages noirs. » Il tendit une main ferme aux trois sorciers.
- On peut dire que vous nous avez fait une belle peur, Mr Potter. Mais je suis content de voir que ce n'était qu'une fausse alerte. Même le ministre doit se déplacer, il devrait être là d'une minute à l'autre.
- Seriez-vous en train de parler de moi, Mr Noise ? demanda alors un homme qui venait d'apparaître derrière lui. Grand, brun, assez large, il semblait âgé d'environ quarante cinq ans.
- Désolé, Mr le Ministre, je ne vous avais pas vu.
- Aucune importance, du moment que vous n'étiez pas en train d'en parler en mal. Mr Potter, je ne crois pas que nous ayons jamais été présentés. Je suis Charles Pierson, ministre de la magie.
- Enchanté, dit Harry. J'étais juste passé voir si je pouvais récupérer quelques affaires.
- Bien sûr, on doit pouvoir arranger cela. » Il murmura quelque chose à l'oreille de Noise, qui s'éloigna. Quelques instant plus tard, le chemin menant à la maison se dégagea. Harry, Ron et Hermione suivirent le ministre jusqu'à la porte d'entrée.
« Voici votre malle, Mr Potter, dit Noise en la lui tendant. Tout a été remis à sa place. Le reste de vos affaires a été examiné mais n'a pas été déplacé. » Harry ne resta pas longtemps chez lui. Partout se trouvaient des traces du passage des sorciers. Si rien n'avait vraiment été dérangé, la maison semblait avoir perdu son âme. La petite voiture, dernier cadeau de Nadine à James, était abandonnée au milieu du salon, au milieu de divers détecteurs de magie noire installés par les Aurors. Harry la ramassa, puis il se dirigea vers les chambres, prit quelques vêtements, ainsi que des albums photo, auxquels Sylvie tenait, et les affaires de son fils. En tout, il avait rempli deux grosses valises, en plus de sa malle de Poudlard. Il les réduisit une taille suffisamment petite pour tenir dans sa poche.
Puis, il répondit à quelques questions du ministère, et, toujours accompagné de Ron et Hermione, sortit de la maison. Un attroupement se forma à nouveau autour d'eux.
« Tu aurais dû mettre ta cape, grogna Ron.
- On transplane dans la forêt, là où on a atterrit tout à l'heure », décida Harry. Et ils disparurent sous l'?il dépité de la foule. Peu après, ils sonnaient à la porte de l'hôtel.
Nadine ouvrit, et soupira de soulagement en voyant Harry. Marc apparut peu après derrière elle. Apparemment, des sorciers étaient venus les questionner toute la nuit, certains en se faisant passer pour des policiers. Harry révéla toute la vérité à ses beaux-parents, avec l'aide de ses amis, et leur tendit la lettre de Sylvie. Finalement, ils embrassèrent Harry.
« Elle dit qu'elle est heureuse d'être ta femme et de te suivre là où tu vas. Et qu'elle est désolée de ne pas avoir pu nous dire au revoir, dit Nadine alors que des larmes roulaient sur ses joues.
- Nous reviendrons vous voir, promit Harry, dès que la situation sera un peu calmée.
- Bonne chance, dit Marc, dans tout ce que tu vas devoir affronter.
- Prends bien soin de Sylvie, ajouta sa femme, et de notre petit Jamsie. Ça va être dur de ne plus vous avoir à côté, mais je comprends à quel point tout cela a dû être dur à porter pour toi. Vous aussi, dit-elle en direction de Ron et Hermione, je ne vous connais pas, mais vous veillerez sur eux, n'est-ce pas ?
- Bien sûr, répondit Ron.»
Ils prirent congé. « Au fait, dit Nadine au moment où les trois sorciers allaient passer la porte, bon anniversaire, Harry. Elle ouvrit un placard et en sortit un paquet. « C'est de notre part à tous les deux. » Harry l'ouvrit et découvrit un Discman. « C'est pour tes promenades en solitaire, commenta Nadine, Sylvie nous en a parlé. Je ne sais pas si, là où tu vas.
- Merci dit Harry en les embrassant. C'est merveilleux que vous ayez pensé à cela, surtout un jour comme aujourd'hui. Et ne vous inquiétez pas trop pour nous. »
Harry, Ron et Hermione s'éloignèrent de l'hôtel.
« Qu'est-ce c'est ? demanda Ron en observant le cadeau de Harry.
- Ça sert à écouter de la musique, répondit celui-ci. Mais j'ai laissé tous mes disques à la maison.
- De toutes façons, il n'aurait pas marché à Poudlard, fit Hermione d'un ton doctoral. Nous ferions mieux d'y aller avant que les autres ne se fassent du souci. »
Ils transplanèrent et atterrirent dans le salon des Weasley, qui était vide.
« Il y a quelqu'un ? » appela Ron. Aussitôt, on entendit des bruits de pas précipités.
« Alors, demanda Molly, comment ça s'est passé ?
- Je crois que Harry va finir par apprécier ses relations avec les médias, commenta Ron. Le discours qu'il a fait était splendide. » Son ami lui jeta un regard meurtrier, mais ne dit rien.
- Vous avez vu mes parents ? demanda Sylvie.
- Oui, dit Harry. Je crois qu'ils ont compris.
- Mais je croyais que vous deviez passer à la maison chercher des affaires, s'inquiéta-t-elle soudain. Que s'est-il passé ?
- Des affaires ? fit Harry d'un ton faussement innocent. Ah, oui, nos affaires. J'ai tout dans ma poche. »
Elle le regarda comme s'il était fou, pendant que Ron et Hermione pouffaient. Harry sortit de sa poche les valises et la malle miniatures.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda Sylvie.
- Finite Incantatem ! » lança Harry. Aussitôt, les valises reprirent leur taille normale. Sylvie poussa un petit cri et tous les autres éclatèrent de rire. Elle prit une expression humiliée.
« Ce n'est pas gentil à vous de vous moquer d'une pauvre moldue innocente », protesta-t-elle, avant de se laisser gagner par le rire des autres. Lorsqu'ils reprirent leur sérieux, Harry annonça son intention de se rendre à Poudlard pour demander à Dumbledore l'autorisation de s'y installer immédiatement.
« Reste au moins ce soir, chéri, protesta Molly Weasley. C'est ton anniversaire, nous n'avons jamais eu l'occasion de le fêter tous ensemble.
- Ce sera pour l'année prochaine. Nous ne pouvons pas rester.
- Je suis surprise que nous n'ayons pas déjà eu à affronter une meute de journalistes, s'étonna Hermione.
- Ils sont venus, dit Sylvie, ils pensaient que James et moi étions ici. Mais Molly les a fait fuir.
- Si nous restons ici, dit Harry, ils vont vous persécuter. Et sans parler des mages noirs. »
Dumbledore mit immédiatement à leur disposition un petit appartement, composé de deux chambres, d'une salle de bain et d'un petit séjour.
« Je suis heureux que tu aies pris la décision de venir ici dès maintenant, dit-il à Harry. J'avoue que je n'étais pas rassuré de te savoir chez les Weasley.
- Comment allons-nous faire venir Sylvie et James ici ? demanda Harry. Ils ne peuvent pas transplaner, et le Poudlard Express ne marche que les veilles de rentrée, n'est-ce pas ?
- Exact. Voyons, qu'est-ce que j'ai bien pu en faire ? » Il commença à fouiller ses poches, et finit par en sortir un paquet de bonbons à la menthe.
- En veux-tu un ? » demanda-t-il à Harry. Celui-ci se servit prudemment dans le paquet. Dumbledore prit à son tour une friandise, en enleva soigneusement le papier et la mit dans sa bouche.
« Excellent, commenta-t-il. Où en étions nous ? Ah, oui, le moyen de transport. »
Il approcha sa baguette du papier de bonbon et murmura une formule.
« Voilà, dit-il en le tendant à Harry. Ce portoloin se mettra en marche dans deux heures exactement, et vous ramènera à Poudlard, ta famille et toi. A tout à l'heure.
- A tout à l'heure, professeur. »
Deux heures plus tard, Harry, avec James dans les bras, et Sylvie, tenaient chacun le petit morceau d'emballage par un bout. Harry avait reminiaturisé les valises et les avait de nouveau rangées dans sa poche. James, qui avait été dérangé au milieu de sa sieste, dormait à moitié sur l'épaule de son père, la tête enfouie dans le petit lion qui ne le quittait pas. Sylvie avait les jambes tremblantes. Elle allait découvrir cette école dont on lui avait tant parlé et où elle allait passer les prochains mois. Elle était contente que ce soit les vacances, au moins elle n'aurait pas à affronter tout de suite le regard des nombreux sorciers, adultes et adolescents, qui peuplaient généralement le collège. Elle aurait le temps de découvrir les lieux, et de se faire à son nouvel environnement.
Un tiraillement au niveau du nombril la tira brusquement de ses réflexions, et elle fut happée par un tourbillon de couleurs, jusqu'au moment où elle fut projetée par terre.
Elle se releva presque aussitôt, en entendant les hurlements de James. Apparemment, Harry avait lui aussi perdu l'équilibre, et il avait entraîné le bébé dans sa chute. Elle prit l'enfant et tenta de le calmer, permettant à Harry de se relever.
« Je déteste les portoloins », râla-t-il en se massant le coude.
Leur arrivée n'était pas passée inaperçue. Bientôt, un vieil homme, de haute taille et se tenant remarquablement droit, vint à leur rencontre. Son regard bleu pétilla quand il vit le tableau qu'ils formaient, avec leurs vêtements froissés par le voyage et la chute, et le bébé qui hurlait.
« Les joies de la vie de familles, ironisa-t-il en fixant James. Si nous continuons à recruter de jeunes professeurs et à loger leur famille, il faudra ouvrir une crèche à Poudlard. » Il regarda Sylvie. « Mme Potter, je présume ? Enchanté, je suis Albus Dumbledore, directeur de ce collège. Et voici James, qui ne se laisse pas oublier. » Il posa de nouveau ses yeux sur le bébé qui commençait à se calmer. Puis, doucement, il le prit des mains de sa mère, qui n'osa pas protester.
« Ainsi, c'est toi le futur héritier, murmura-t-il en chatouillant de sa longue barbe le nez de l'enfant qui éternua. Il l'étudia longuement avant de le rendre à ses parents.
« Soyez les bienvenus à Poudlard, tous les trois. » Il les laissa dans le couloir et s'éloigna à grands pas. Harry dirigea Sylvie vers leurs appartements.
« C'est un drôle de personnage, ce Dumbledore, fit remarquer Sylvie. D'après ce que vous avez dit de lui, je l'imaginais beaucoup plus imposant, pas du tout comme ça.
- C'est un véritable génie. Certains le croient fou, et je crois qu'il en est plutôt fier. Mais il est d'une puissance phénoménale et d'une grande sagesse. »
Harry ouvrit une porte dissimulée derrière une tapisserie.
« Bienvenue chez nous », annonça-t-il.
Ils passèrent l'après-midi à s'installer dans leur nouvelle demeure. Puis Harry fit découvrir à sa femme (et à son fils bien que celui-ci parut bien plus intéressé par lunettes de son père que par son discours) les principaux lieux du château. Des fantômes vinrent les saluer, sous l'?il stupéfait de Sylvie, qui faillit tomber sous le choc quand Nick Quasi-Sans- Tête enleva sa fraise. James, par contre semblait n'avoir jamais rien vu de plus amusant.
Lorsque vint le soir, une étrange créature avec de grandes oreilles apparut soudain dans leur salon. Il va aussitôt se prosterner devant Harry.
« Oh ! s'exclama-t-il. Harry Potter est vraiment revenu. Dobby s'est fait beaucoup de souci ! J'espère que Monsieur va bien !
- Très bien, merci Dobby, répondit Harry en riant. Et toi, comment vas-tu ?
- Harry Potter si bon de demander à Dobby comment il va ! Dobby va bien, Monsieur. Dobby s'est marié avec Winky ! Et nous avons eu deux petits elfes.
- Les elfes peuvent se marier ? s'étonna Harry. Je n'ai jamais vu d'enfants dans les cuisines.
- Nous ne les montrons pas avant qu'ils aient l'âge de travailler, Monsieur. Ils ne font que des bêtises, et restent dans l'arrière cuisine. Dobby a un message à transmettre à Harry Potter, Monsieur.
- Je t'écoute.
- Le professeur Dumbledore désire dîner avec Monsieur. Et Madame Potter, aussi. » Il vint s'incliner devant Sylvie. « Madame est sûrement une grande sorcière, puisque c'est la femme de Harry Potter.
- Sylvie n'est pas une sorcière, dit Harry, qui avait toujours un petit sourire amusé. Mais c'est une grande moldue.
- Dobby vénère quand même Madame Potter. Et Harry Potter a un fils aussi ! » Il se dirigea vers James, qui le regarda d'un air intéressé. « On voit déjà que petit Monsieur sera le digne fils de son père. » Le bébé tendit la main pour toucher les longues oreilles de l'elfe.
- Jamsie ! le réprimanda Harry. Tu ne peux pas tirer les oreilles de Dobby. C'est un elfe libre ! »
- Grâce à l'amie de Harry Potter, on ne peut plus tirer les oreilles des elfes, même ceux qui ne sont pas libérés, dit fièrement le petit être en se redressant. Dobby doit donner votre réponse au directeur.
- Nous acceptons, bien sûr, répondit Harry.
- Mais qu'allons-nous faire de James ? Tu crois que nous pouvons l'emmener ?
- Dobby peut garder le fils de Harry Potter. Ce serait un honneur pour Dobby. »
Sylvie voulut protester. La créature semblait entièrement dévouée à Harry, et très gentille, mais de là à lui confier son fils. Mais elle laissa Harry poursuivre la conversation.
- Tu t'es déjà occupé d'enfants ?
- Oui, Monsieur, répondit Dobby avec enthousiasme. Dobby a gardé Miss Cassie pendant que le professeur Weasley travaillait. Presque tous les jours !
- Si Hermione t'a laissé sa fille, je suppose que tu peux venir garder James. De toutes façons, il devrait dormir.
- Merci, Monsieur ! s'exclama l'elfe. Dobby va tout de suite dire au professeur Dumbledore que vous dînerez avec lui. A huit heures dans la grande salle, il a dit à Dobby.
- Merci, dit Harry, et l'elfe disparut.
« Tu es sûr que nous pouvons lui faire confiance pour garder James ? s'inquiéta Sylvie, après que la créature eut disparu.
- Je fais confiance à Hermione pour ça, dit Harry. Si elle lui a laissé sa fille, c'est que c'était sans danger. Et je suppose que garder les enfants fait partie du travail des elfes, quand ils sont au service de familles.
- Au service de familles ? » s'étonna Sylvie.
Harry lui expliqua ce qu'étaient les elfes de maison, et qui était Dobby. Lorsqu'il eut fini, la jeune femme était un peu rassurée. A huit heures moins dix, l'elfe réapparut dans le salon. Le bébé était déjà couché. Il souhaita une bonne soirée au couple qui prit la direction de la grande salle.
Le vieux sorcier n'était pas encore là, mais quelqu'un les attendait déjà. C'était un véritable géant. Il serra Harry si fort que Sylvie craignit que son mari n'étouffe. Mais celui-ci sembla enchanté de voir le géant.
« Hagrid ! s'écria-t-il. Je vous croyais en vacances.
- Je ne peux pas laisser Poudlard pendant deux mois, grogna le géant. Aurais-tu oublié que je cumule les fonctions de garde-chasse à celles de professeur ?
- Non, bien sûr, répondit Harry. Comment ça va, Hagrid ?
- Ça va mieux maintenant que tu es revenu. » Le géant écrasa une larme d'émotion. « Et tu es adulte, maintenant. Tu te rappelles quand je suis venu te chercher chez les Dursley ? Tu n'arrivais pas à croire que tu étais un sorcier, tu pensais que tu ne serais jamais à la hauteur.
- Ça a été un des plus beaux jours de ma vie, répondit Harry.
- Tu en as parcouru du chemin, depuis. Quand tu es parti, je savais que tu reviendrais.
- Tout le monde semblait le savoir sauf moi, plaisanta Harry.
- Je ne crois pas t'avoir dit à quel point j'ai été désolé de ce qui est arrivé à ton parrain. »
Le visage de Harry s'assombrit. « C'est du passé, maintenant », dit-il.
L'atmosphère se tendit dangereusement, mais l'arrivée de Dumbledore ramena la bonne humeur. Ils s'installèrent autour de l'unique table.
« Argus a refusé de se joindre à nous, dit le directeur. Il devient de plus en plus renfrogné sur ses vieux jours.
- Rusard a toujours été un vieil imbécile, maugréa Hagrid. Et la nouvelle Miss Teigne n'est pas plus sympathique que l'ancienne.
- Ne soyez pas si sévère, Rubeus. Argus est un excellent concierge malgré son mauvais caractère. Même si je n'aimerais pas être un des élèves qu'il attrape. »
Dumbledore frappa dans ses mains. Aussitôt, les plats en argent sur la table se remplirent de victuailles.
Le repas fut assez gai, notamment grâce à l'humour particulier du directeur du collège. Au moment où ils se levaient pour partir, Harry poussa un cri et porta la main à son front. Puis, le visage crispé, il retomba sur sa chaise. Sylvie voulut se précipiter pour l'aider, et elle vit que Hagrid, de l'autre côté de la table, en faisait autant, Mais Dumbledore les retint.
« Attendez ! murmura-t-il, alors que Harry commençait à trembler et à crier.
- Mais il souffre !
- Il voit. »
Harry hurlait de plus en plus fort, il avait glissé de sa chaise et était à présent étendu sur le sol. Seul le bras de Dumbledore empêchait Sylvie de se précipiter sur lui. Puis, il s'affaissa. Le vieux sorcier vint alors s'agenouiller auprès de lui.
« Harry ! » appela-t-il doucement. Les paupières du jeune homme papillonnèrent un moment. Dumbledore donna un petit coup de baguette, et les lunettes, qui avaient volé sous une table, revinrent sur le nez de leur propriétaire. Harry regarda autour de lui, comme surpris de se trouver là.
- Tu as vu quelque chose ? demanda le directeur de Poudlard.
- Ce n'était pas lui, murmura Harry. Je ne comprends pas. » Il se redressa en position assise.
« J'ai vu un groupe d'hommes, avec des capes noires, et des cagoules. Il y avait comme de la fumée partout. Et il y avait cette voix qui parlait. mais ce n'était pas sa voix.
- Que disait cette voix ?
- Elle s'en prenait aux Mangemorts. Elle les sermonnait pour m'avoir raté, disait que maintenant ils allaient devoir trouver un autre corps, parce que c'était trop difficile de s'en prendre à moi à Poudlard. Et ma cicatrice. Professeur, qu'est-ce que cela signifie ? Je croyais que je n'étais lié qu'à Voldemort. Et d'habitude, ces vision ne m'apparaissaient que quand j'étais endormi.
- Parce que les réunions de Mangemorts se tenaient généralement tard dans la nuit, à une heure où tu dormais. Et rappelle-toi cette vision que tu as eue un jour pendant un cours de divination. Tu as cru que tu t'étais endormi, mais en es-tu vraiment certain ? Cela t'est-il arrivé souvent au cours de tes années d'étude, de t'endormir ainsi pendant un cours ? Je veux dire, vraiment t'endormir, au point de te mettre à rêver.
- Je ne sais plus, dit Harry d'un ton songeur.
- Ta connexion avec Voldemort ne s'est jamais limitée aux seuls moments où tu étais endormi.
- Mais Voldemort est mort ! Pourquoi ai-je de nouveau ces visions ?
- Je l'ignore. Tu es sûr que ce n'était pas sa voix que tu as entendue ?
- Certain. Sa voix hante mes cauchemars depuis toujours, je l'aurais reconnue. Pourtant. en y repensant, il y avait des accents. C'était sa manière de parler. Mais ce n'était pas Voldemort, c'était une voix de femme.
- C'est impossible, gronda Hagrid. Jamais des Mangemorts ne se laisseraient sermonner par une femme.
- Je ne comprends pas tout, » fit Dumbledore d'un ton pensif.
Au cours des jours qui suivirent, les Potter s'habituèrent à leur nouvel environnement. Petit à petit, Sylvie s'habituait à l'existence de la magie. Elle en était émerveillée, et en même temps ne pouvait s'empêcher de sentir triste. Jamais elle ne maîtriserait aucune des merveilles qui s'étalaient sous ses yeux : elle était née moldue. Et elle craignait d'être méprisée quand le château serait de nouveau rempli.
« Tu sais, lui avait dit Harry, personne n'est obligé de savoir que tu es moldue. Rien ne t'empêche de porter des robes et un chapeau pointu.
- Je ne peux pas simuler des pouvoirs magiques !
- Rusard est un cracmol, mais rares sont les élèves au courant.
- Un cracmol ?
- Il est né dans une famille de sorcier mais n'a aucun pouvoir magique. D'après Ron, c'est ce qui explique son mauvais caractère. S'il a réussi à faire illusion, tu peux le faire aussi.
- Peut-être, mais tous les journaux ont publié que tu avais épousé une moldue. Si je voulais me faire passer pour une sorcière, je devrais nier que je suis ta femme. Et je n'en ai pas vraiment envie. De plus, je ne veux pas me faire passer pour ce que je ne suis pas. »
Au cours du mois d'août, on ne releva pas une seule attaque de Mangemorts. La communauté magique commença à se détendre. Mais à Poudlard, on ne se relâcha pas. La cicatrice de Harry lui avait de nouveau fait mal, bien qu'il n'ait jamais eu d'autre transe. Et le jeune homme était inquiet de la signification de ces douleurs, qui survenaient toujours brutalement et ne duraient généralement que peu de temps.
Puis, la dernière semaine des vacances arriva. La plupart des professeurs étaient attendus au château le mercredi dans la journée. Ce matin-là, Harry, Sylvie et James avaient été faire une promenade dans les airs, pour profiter de leurs derniers moments de solitude. Ils avaient pris l'habitude de ces promenades peu après leur arrivée. Un matin, réveillé par un cauchemar, Harry avait eu envie de ressortir son éclair de feu. Il ne l'avait pas utilisé depuis son départ plus de cinq an auparavant, et la sensation de liberté que procurait le vol lui avait terriblement manqué. Lorsqu'il était redescendu ce matin-là, il avait trouvé sa femme qui l'observait, bouche bée. Il avait essayé de l'emmener, mais Sylvie avait été terrorisée. Pour elle, le balai n'était qu'une branche qui n'offrait aucune stabilité, et de plus elle n'avait aucun contrôle sur le manche, puisqu'elle était moldue.
Par contre, James était toujours ravi de monter avec son père, qui l'emmenait pour de petits tours à une faible distance du sol. Et Sylvie apprit bientôt à monter à dos d'hypogriffe, ce qui était finalement fort peu différent de l'équitation qu'elle pratiquait depuis toujours. Et les trois membres de la famille Potter avaient ainsi survolé le parc et la forêt autour du château.
Ils atterrirent en douceur dans le soleil matinal, sur le terrain de Quidditch. Après être passés chez Hagrid, ramener Buck, ils retournèrent vers le château.
« Prête à faire connaissance des autres ? demanda Harry
- Il va bien falloir.
- Ne t'inquiète pas, la plupart sont très gentils. enfin je crois, même si en tant qu'élève, j'aimais mieux ne pas me retrouver en face d'eux quand je n'avais pas fait mes devoirs.
- Parce que ça t'arrivait souvent ? le taquina Sylvie. Le vilain garçon !
- Si tu pars sur ce terrain là, je crois me souvenir d'une remarque de ta mère sur la manière dont tu les désespérais quand tu étais au lycée.
- Ça n'a rien à voir.
- Ah bon ? Tu peux m'expliquer la différence ? De toute façon, ça ne m'est presque jamais arrivé de ne pas faire mes devoirs. Hermione était toujours là pour me les rappeler.
- Déjà à l'époque, c'était un vrai tyran. » Ils se retournèrent, et saluèrent Ron.
« Tu ne travailles pas aujourd'hui ? s'étonna Harry.
- J'ai pris ma journée, répondit le rouquin. Pas fâché de me retrouver à Poudlard. Retourner vivre au Terrier pendant les vacances, ça me donne l'impression de retomber en enfance. Alors, professeur Potter, prêt pour la rentrée ?
- Non, répondit Harry en soupirant. C'est encore pire que quand nous étions élèves : au moins, on savait ce qu'on devait faire comme devoirs de vacances. Là, j'ai relu les livres de la liste. C'est Dumbledore qui les a choisis, ils sont sûrement très bien, mais je ne sais pas ce que je suis censé faire comme cours en plus.
- Tu sais, dit Ron, en Défense, le plus utile et ce qui plaît le plus aux élèves, ce sont les travaux pratiques. Après, tu suis à peu près les programmes, et ça devrait aller.
- D'après les directives du ministère, je suis censé faire également de la théorie.
- Mais qui suit les directives du ministère ? Percy, peut-être, s'il venait un jour travailler ici. Mais pas toi ! Arrête de te tracasser, Harry. Pense plutôt à toutes les retenues que tu vas pouvoir infliger aux Serpentard, et à tous les points que tu va pouvoir leur retirer !
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Je suis censé être juste.
- Et alors ? Rogue travaille toujours ici, et il favorise sa maison. Donc, pour rétablir l'équilibre, la justice veut que quelqu'un défavorise Serpentard. Ça fait deux ans que j'essaie vainement d'expliquer ça à Hermione, mais elle n'a pas l'air de comprendre.
- On verra, rit Harry.
- Bon, je ferais mieux d'y aller, je retourne au Terrier chercher Cassie.
- Tu salueras ta mère pour nous, j'aurais aimé passer plus de temps avec elle.
- Rien ne vous empêche de venir dîner chez nous, un soir. Du moment que vous ne le criez pas sur les toits.
- C'est une bonne idée, dit Harry, et Sylvie l'approuva avec enthousiasme.
« Où est Hermione ? demanda la jeune femme.
- Elle est en train de déballer tous les bouquins d'arithmancie qu'elle a achetés sur le chemin de Traverse. Je me demande comment elle fait pour en trouver encore des nouveaux. Et en attendant on se demande qui s'occupe de la réinstallation à Poudlard. Bon, à plus tard. »
Il s'éloigna. Harry et Sylvie, qui portait James rentrèrent dans leur appartement. Harry monta dans la chambre déposer son balai. Des cris en provenance du salon retentirent soudain.
« Harry ! Descends, vite ! » C'était la voix de Sylvie. Alarmé, il redescendit les escaliers quatre à quatre. Pourvu qu'il ne leur soit rien arrivé ! Il se rassura légèrement en voyant sa femme penchée sur son fils. Tous deux avaient l'air en bonne santé, même si Sylvie semblait légèrement surexcitée.
« Que se passe-t-il ? demanda Harry.
- Tu vas voir, dit Sylvie avec un large sourire aux lèvres. Chéri, montre à papa. Elle prit les mains de l'enfant et le mit sur ses pieds. Va voir papa, Jamsie. »
Elle le lâcha. L'enfant souleva un pied hésitant, et le reposa un peu plus loin. Légèrement déséquilibré, il commença à avancer vers Harry. Celui- ci l'attrapa et le fit sauter en l'air.
« Jamsie, tu marches ! s'écria-t-il. C'est fantastique ! »
Il se mit à danser un peu follement avec dans ses bras le bébé qui poussait des cris de joie, pendant que Sylvie essayait de l'arrêter sans parvenir à contenir son fou rire.
« Je vois qu'on s'amuse bien, ici, fit alors une voix sévère avec une nuance d'amusement. Surpris, ils s'arrêtèrent et se tournèrent vers la porte. Une sorcière se tenait sur le seuil. Elle avait un visage strict et des cheveux gris retenus par un chignon impeccable.
« J'ai frappé mais vous n'avez pas entendu. » Sylvie baissa les yeux. Elle avait l'impression d'être de nouveau une collégienne réprimandée par un professeur. Puis la sorcière eut un léger sourire.
« Vous n'avez pas tellement changé, finalement, Potter, remarqua-t- elle. Vous n'avez pourtant pas déjà une victoire au Quidditch à fêter ?
- Non, professeur, répondit Harry, souriant lui aussi. Malheureusement je risque de ne pas être convié aux célébrations cette année.
- Bienvenue, Potter. » Le sourire de la sorcière s'agrandit, et, sous le regard ébahi de Sylvie, elle s'avança vers Harry et l'embrassa. « Heureuse que vous ayez réussi à surmonter tout ce qui s'est passé, Potter.
- Merci, professeur. Au fait, je vous présente ma femme Sylvie et James, mon fils dont nous fêtions les premiers pas. Sylvie, c'est le professeur McGonagall, directrice adjointe et responsable de la maison Gryffondor, qui enseigne la métamorphose.
- Enchantée, dirent en même temps les deux femmes en se serrant la main.
- Je voulais juste vous saluer, dit McGonagall en commençant à reculer vers la porte. Je dois dire, Potter, qu'il est rare que je ne reçoive aucune nouvelle d'un Gryffondor une fois qu'il a quitté Poudlard. Dans d'autres circonstances.
- Désolé, professeur.
- Dans votre cas, c'était néanmoins compréhensible. » Elle jeta un dernier regard à la famille réunie. « Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez où me trouver. »
Elle sortit de la pièce.
« J'ai l'impression que tu ne devais pas plaisanter avec elle, quand tu étais à l'école, fit remarquer Sylvie. On avait l'impression que tu avais de nouveau quinze ans.
- C'est l'impression que j'ai en me retrouvant ici. Mais le professeur McGonagall est quelqu'un de bien, quand on sait la prendre. Je te déconseille de dire du mal d'elle devant Hermione.
- Je m'en souviendrai. De toutes façon, on voit qu'elle t'aime beaucoup. Je suppose qu'en sept ans dans cette école tu dois fini par créer des liens avec tes professeurs.
- Ca dépend lesquels. Mais McGonagall est la responsable de Gryffondor, donc forcément elle était assez proche de nous. Ça me fait bizarre d'avoir maintenant mes anciens professeurs pour collègues. »
Ils ne rencontrèrent pas les autres professeurs avant le soir, où tous devaient se retrouver dans la Grande Salle. James, comme Cassie, fut confié à Dobby.
En arrivant dans la Grande Salle, ils retrouvèrent Ron et Hermione, à côté de qui ils s'installèrent. Harry présenta sa femme aux professeurs Chourave et Flitwick, qui se montrèrent tous deux sympathiques. D'autres affluèrent, dont elle ne retint pas tous les noms. Harry ne semblait pas bien les connaître. De joyeuses conversations étaient tenues autour de la table. Puis, le directeur s'installa à son tour, et il souhaita la bienvenue à tout le monde. Il ne restait plus que deux places vides.
« C'est Trelawney qui a déjà dû retourner s'enfermer dans sa tour, souffla Ron.
- Et Rogue n'est pas là non plus, remarqua Harry.
- Il fuit ce genre de réunion. Je crois que raconter ses vacances ne l'intéresse pas. D'ailleurs, je me demande ce qu'il peut bien faire pendant ses vacances.
- Aucun des autres professeurs n'est marié ? demanda Harry.
- Bien sûr que si. Mais ils n'ont apparemment pas amené leurs conjoints. Et la plupart ne vivent pas ici. En théorie, seuls les responsables de maison sont tenus d'occuper un logement de fonction au château.
- Et sachant cela, tu as quand même accompagné Hermione ?
- Flemme de chercher un logement. Et ce n'est pas si mal, ici. Au moins comme ça, on pourra se voir cette année. A vrai dire, si tu n'avais pas été là, je crois que j'aurais laissé Hermione venir à ce stupide dîner de bienvenue toute seule.
- Ronald Weasley ! Tu sais très bien que je déteste ce genre de dîners ! Tu n'aurais pas fait une chose pareille ! Dis tout de suite que Harry compte plus pour toi que ta femme !
- Tu sais très bien que ce n'est pas ce que je voulais dire.
- Ah oui ? Et qu'est-ce tu voulais dire ?
- Vous ne pouvez pas arrêter cinq minutes ? demanda Harry. Tout le monde vous regarde ! »
Ils baissèrent les yeux et se turent.
- Ron, demanda Harry au bout d'un moment, pour essayer de détendre l'atmosphère, tu as suivi le championnat de Quidditsh, récemment ?
- Bien sûr ! Les Canons se sont repris, ils ont failli gagner l'année dernière ! »
Hermione leur lança un regard exaspéré, comme pour dire « Vraiment, les garçons. », puis elle se retourna vers Sylvie. « Quand ils se lancent sur ce sujet, ils en ont bien pour deux heures.
- Quand Harry et moi nous sommes mariés, j'étais plutôt contente qu'il ne s'intéresse pas au foot. Mais ça, je crois que c'est encore pire.
- Harry était presque aussi passionné de Quidditch que Ron. L'équipe d'Angleterre l'a supplié de les rejoindre, quand nous étions en septième année, mais bien sûr avec la menace de Tu-Sais-Qui, c'était impossible.
- Il est incroyable quand il vole. Quelque fois, j'ai eu peur qu'il ne s'écrase avec Jamsie, mais il a une telle maîtrise ! Et James n'a pas peur, quoi qu'il fasse.
- Aïe ! On dirait qu'il va suivre les traces de son père. Je peux te promettre de belles angoisses quand il sera élève ici. J'espère que Cassie ne jouera jamais au Quidditch. malheureusement Ron semble déjà avoir décidé de son entraînement.
- Les filles jouent aussi au Quidditch ?
- Bien sûr. Sur ce plan, les sorciers sont plus en avance que les moldus. Ils ont proclamé l'égalité des sexes en 1372, et depuis toutes les activités se font de façon mixte. Ginny, la jeune s?ur de Ron était une excellente poursuiveuse.
- Tu parles beaucoup d'elle... Vous étiez proches ?
- Très proches, surtout les dernières années. » Elle soupira. « Ne le répète pas, mais je suis restée en contact avec elle. Elle m'a écrit peu de temps après être partie, mais en me faisant jurer de ne rien dire à sa famille.
- Je m'en doutais. Tu n'en parles pas comme de quelqu'un qui est partie depuis plusieurs années et dont on n'a pas eu de nouvelles. Ça doit être dur de garder ça secret.
- Oui. Surtout avec le retour de Harry, forcément on reparle beaucoup de Ginny. Et Molly souffre de n'avoir aucune nouvelle. Tu ne diras rien ?
- Bien sûr que non. Même pas à Harry.
- Je te crois. On ne se connaît pas depuis longtemps, mais on voit tout de suite que tu es une personne de confiance. »
A ce moment, Ron se leva brusquement. « Désolé, dit-il, je peux plus rester, on m'appelle.
- J'espère qu'il n'y a pas eu une nouvelle attaque, dit Harry d'une voix sombre.
- Il vaut mieux que j'y aille rapidement. Ron se dirigea vers la porte, courant presque. Pourquoi ne peut-on pas transplaner de ce château ? » Il atteignit la porte de la Grande Salle.
« Sois prudent ! » lui cria Hermione avant qu'il ne disparaisse.
A la suite de cette interruption, tous les visages parurent soucieux. C'en était fini de la bonne humeur des retrouvailles. Même les efforts de Dumbledore ne suffirent pas à détendre l'atmosphère. Et sitôt la dernière bouchée avalée, le directeur remonta dans son bureau pour essayer d'en savoir plus. Les autres convives commencèrent à se disperser.
Harry dormit mal cette nuit là. L'idée d'une probable nouvelle attaque l'empêchait de trouver le sommeil. A six heures, il se leva doucement, et sortit dans le couloir. Il se sentait bien trop nerveux pour dormir. Il faillit rentrer dans Ron qui rentrait seulement. Ses cheveux roux encadraient un visage d'une pâleur de craie, et des cernes violettes s'étaient creusées sous ses yeux.
« Ça va ? demanda Harry. Que s'est-il passé ?
- La marque est apparue à Malefoy manor hier soir. Et cette fois, ce n'était pas une fausse alerte. Ils ont tué Narcissa.
- Pourquoi ?
- Réfléchis un peu, Harry. Elle a dénoncé son mari. C'est une vengeance. Et une sale vengeance. Ils ne l'ont pas tuée proprement. » Une ombre d'horreur passa dans ses yeux alors qu'il revoyait la scène. « On en parlera plus tard, ajouta-t-il. Je suis vanné, je vais me coucher. »
Petit chapitre, où l'histoire n'avance pas beaucoup. Mais la suite arrive bientôt (en fait, elle n'attend plus que d'être postée).
Comme d'habitude, un gros merci à tous ceux qui lisent, et à ceux qui review. Pis aujourd'hui, je suis d'humeur à faire des réponses individuelles ( ben oui, ça faisait longtemps...)
Csame :Merci pour ta longue review ! Je voulais pas te vexer, désolée, j'adore tes reviews (et je n'avais vraiment pas l'intention de décerner des prix... Quant à la réaction des Weasley, j'imagine que tu as raison mais c'est parfois difficile de coller exactement aux livres (vu que, malheureusement, je ne suis pas JKR). Je suppose que tu trouveras d'autres personnages agissant étrangement dans ce chapitre et les suivants.
Lunenoire, Fumseck : La rentrée est au prochain chapitre. Mais peu de scènes se passent quand Harry donne cours.
Crys&Rose : Rose, contente de revoir sur cette fic une des revieweuses les plus acharnées de la première. J'avoue que tes discours m'ont manqué Contente de savoir que cette fic te plait aussi. Merci à toutes les deux pour votre review. Et, Crystal, ma note du chapitre précédent s'appliquait à l'ensemble (pas seulement à la review du chapitre 2).
Angharrad : Contente que tu aimes Sylvie (moi je trouve qu'elle manque un peu de caractère). Et que tu aies aimé mes deux fic ( deux review le même jour...).
Addict : Anglaise ? Je suis flattée. Ton français es plutôt bon. Thank you very much.
Harryjo Mystical,Mangafana,Fumseck : merci. Je suis toute rouge devant mon écran.
Philippe Griffondor : Wouah, que d'éloges. Merci à toi oh vaillant reviewer.
Suzan :Pas d'exagération, tu es sûre ?
Hermichocos : Contente de te revoir (ou plutôt de te relire...).
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. A bientôt, et gros bisous à tout le monde.
