Disclaimer : Vous croyez vraiment que c'est sur ff.net que je publierai mes
histoires si j'avais créé le fabuleux monde de HP ?
Merci à miss Tambora pour la relecture.
Chapitre 11
Harry fut réveillé par des coups frappés à la porte de sa chambre.
« Entrez ! » dit-il alors que le professeur Dumbledore pénétrait déjà dans la pièce.
« Bonjour, professeur. Avez-vous des nouvelles de Londres ?
- Pierson a repris ses fonctions. Je suis de retour à Poudlard, et pas fâché de l'être. Nous avons créé un beau chaos. Toute une foule est massée devant le ministère qui croule sous les fleurs, et avec en plus les hiboux qui ne cessent d'arriver, les moldus commencent à se demander quelle sorte de manifestation a été organisée.
- Et les Mangemorts ?
- Rien. Tu n'as pas eu de rêve, je suppose ?
- Non. Mais peut-être savent-ils que tout cela n'est qu'un leurre.
- Je crois que dans ce cas, ils se seraient empressés de nous le faire savoir. » Le vieux sorcier consulta sa montre. « Je n'ai pas beaucoup de temps à te consacrer, il faut que j'aille déjeuner dans la Grande Salle pour parler aux élèves. Leur annoncer que les cours auront lieu ce matin comme prévu.
- Rogue me remplace, je suppose ?
- Non, Severus est trop occupé en ce moment. Et ton absence est censée être définitive, il m'a fallu engager d'urgence un nouveau professeur. J'avoue que trouver quelqu'un de digne de confiance en quelques heures n'a pas été une chose aisée par les temps qui courent, cependant je crois pouvoir me vanter d'avoir trouvé la personne adéquate, qui a accepté de laisser tomber son actuelle situation pour venir ici. Et son aide ne sera pas négligeable en cas d'attaque.
- Je le connais ?
- Je crois que oui. Il a enseigné un an à l'époque où tu étais élève ici. Et tu l'as revu depuis, je crois. Ton parrain a habité chez lui.
- Vous avez rappelé le professeur Lupin ? Mais ne va-t-il pas y avoir des protestations ?
- Les mentalités ont beaucoup changé en dix ans. Surtout depuis le départ de Fudge. Pierson a beaucoup fait pour les créatures magiques. Pour l'amélioration de la condition des elfes, l'intégration des géants, des loups-garous et des vampires. La Potion Tue-loup est maintenant en vente chez les apothicaires, tout le monde en connaît les effets. Il ne devrait pas y avoir de problèmes. Et ce que pensent les parents n'est pas exactement mon principal soucis pour l'instant. Assez disgressé, cependant. Je voudrais de parler de ton enterrement. Il aura lieu jeudi, et j'aimerais que tu y assistes. Si tu es rétabli, bien entendu.
- Que j'y assiste ? Professeur, je suis sensé être dans le cercueil, pas dans le public.
- Rassure-toi, Harry, je n'ai pas encore perdu ce qui me restait de cervelle. Quoique certains disent. Mais, bon, c'est une autre histoire. Je suppose que tu as toujours la vieille cape de ton père ?
- Vous voulez que j'aille à l'enterrement sous ma cape d'invisibilité ? Pourquoi ?
- Je me sentirais simplement plus rassuré si tu étais là. Mes pouvoirs ne sont plus ce qu'ils étaient, et il va y avoir une telle affluence.
- Je viendrai. Quoique cela risque d'être vraiment bizarre. Mais si je dois intervenir, nous aurons fait tout cela pour rien.
- Tu sauras si tu dois intervenir, ne t'en fais pas.
- Professeur, je n'aime pas ça du tout. Est-ce que ça vaut vraiment la peine de prendre tous ces risques ?
- Je l'espère. » Sur ce, le vieil homme tourna les talons, laissant Harry seul avec ses pensées. Qu'avait donc Dumbledore dans la tête ? Qu'était-il censé se passer le jour de l'enterrement ? Le directeur s'imaginait-il que Voldemort viendrait en personne ? Il espérait que Hermione trouverait le sort capable de les débarrasser définitivement du mage noir, mais sinon s'ils parvenaient à gagner quelques années de répit, ils pourraient probablement épargner des vies. Mais combien en perdraient-ils si le combat devait se dérouler au milieu d'une foule d'innocents ?
Il regarda une fois de plus la pièce dans laquelle il se trouvait, cherchant quelque chose à faire, mais il n'y avait ni livres ni rien qui puisse présenter une quelconque occupation. Légèrement irrité à l'idée d'être ainsi confiné, il se promit de demander à Hermione s'il pouvait l'aider dans ses recherches. Ce n'était pas un travail qu'il adorait mais il aurait au moins l'impression de se rendre utile.
Le temps s'écoulait lentement. Harry sentit son estomac gargouiller, et réalisa soudain qu'il n'avait rien mangé depuis le petit déjeuner de la veille. Allaient-ils se rappeler qu'il n'était pas devenu un fantôme, et qu'il avait toujours besoin de nourriture ? Il aurait également volontiers fait usage d'une salle de bain.
Enfin, après ce qui lui parut une éternité mais devait n'être qu'une heure, il entendit enfin des pas qui s'approchaient. Il les reconnut sans peine, et ne fut pas surpris quand la porte s'ouvrit et qu'une petite masse chaude lui sauta dessus en poussant des cris de joie.
« Eh ! du calme, Jamsie », tenta-t-il de protester. Mais le bébé ne semblait pas du tout avoir envie de l'écouter. Il descendit du lit et se mit à courir dans la chambre.
« Il cherche probablement une bêtise à faire, commenta Sylvie, en venant s'asseoir près de son mari.
- Je crois que nous pourrons le féliciter s'il trouve, répondit celui-ci. L'amertume de son ton ne passa pas inaperçue.
- Tu ne m'as pas l'air particulièrement gai ce matin, remarqua la jeune femme.
- L'idée d'être enfermé ici ne me paraît pas particulièrement réjouissante. Mais ça va mieux depuis que vous êtes là. Quoique ce serait encore mieux si je pouvais avoir un petit déjeuner et une bonne douche.
- Ron devrait t'apporter à manger d'ici quelques minutes. Porter un plateau et James en même temps est un peu difficile. Quant à la douche, je ne vois pas où est le problème. Si tu te sens assez bien pour te lever, la porte là- bas mène à une salle de bains. Et je t'ai apporté des vêtements propres. » Elle lui tendit un petit sac de voyage. Harry le prit et se leva. Il ressentit une légère douleur au niveau de l'abdomen, mais largement supportable.
« Tu sais que je t'adore ? » lança-t-il à sa femme avant de se diriger vers la salle de bains. Après quelques minutes de lutte avec James, destinées à empêcher l'enfant de le suivre, il parvint à refermer derrière lui. Il resta longtemps sous l'eau chaude, chassant les stress des dernières vingt- quatre heures, puis s'habilla d'un jogging, décidant que puisqu'il ne pouvait pas sortir, il pouvait tout aussi bien en profiter pour être à l'aise. Lorsqu'il revint dans la chambre, il trouva Sylvie en train de parler avec Ron, et un plateau débordant de victuailles placé à son intention sur une table. Il s'assit dans un fauteuil et commença à manger.
Après les événements de la veille, le ministère était plus que jamais sur ses gardes, et Ron avait été rappelé pour surveiller le Chemin de Traverse, il ne put donc pas rester longtemps. Sa femme le remplaça peu après. Elle croulait sous une énorme pile de livres, et sa fille marchait à côté d'elle.
« J'ai pensé que vous pourriez m'aider, dit-elle. J'ai mes cours à assumer et Dobby n'est pas précisément en état de garder qui que ce soit ce matin. Et si on en croit Dumbledore, nous avons deux jours pour trouver. »
Elle prit le plus gros des livres et l'ouvrit. Harry piocha au hasard dans la pile. « Origine et fonctionnement des créatures humanoïdes ». Quelques heures et quelques grimoires plus tard, il n'avait rien trouvé. Hermione était partie donner un cours d'arithmancie, et Sylvie avait emmené promener les enfants qui ne supportaient pas de rester enfermés. Harry s'étira avant de consulter un nouveau livre. Il survolait pour la énième fois un chapitre traitant du sortilège du patronus quand une voix qu'il n'avait pas entendue depuis de nombreuses années le fit sursauter.
« Alors, tu trouves quelque chose ? » Harry se retourna. Rémus Lupin n'avait pas tellement changé, même si des rides s'étaient creusées sur son visage et si ses cheveux, à quarante-trois ans, étaient désormais complètement gris.
- Rémus ? Comment vas-tu ?
- Bien. En tout cas depuis que Dumbledore m'a mis dans la confidence à ton sujet. Plutôt content de me retrouver à Poudlard, même si mon job pour le ministère était plutôt intéressant. Si tu acceptes de t'arracher à tes recherches, nous pourrions peut-être déjeuner ensemble ? »
Harry remarqua alors que l'ancien ami de son père avait avec lui un gros paquet de sandwichs et une carafe de jus de jus de citrouille. Il referma son livre. Le déjeuner fut une joyeuse pause. Sylvie revint peu après et fut présentée au dernier Maraudeur. Celui-ci prit un moment James dans ses bras, et le regarda d'un air songeur.
« Ainsi c'est le plus récent descendant des Maraudeurs. Il te ressemble, Harry, et il ressemble également à James. Je suis sur qu'un jour vous serez fiers de lui.
- Nous sommes déjà fiers de lui, rétorqua Harry. On sent qu'il a du sang de Maraudeur dans les veines.
- A chaque fois qu'il fait une bêtise, expliqua Sylvie, Harry l'encourage en disant que c'est comme ça qu'il deviendra un vrai Maraudeur. Dans quelques années ce sera un horrible enfant gâté.
- James traitait Harry comme ça quand il avait cet âge. On ne peut pas dire qu'il ait mal tourné. J'admets cependant que ça rendait Lily folle. Et vous pouvez vous estimer heureuse, Sylvie. Lily, elle, avait en plus à supporter Sirius qui prenait un malin plaisir à lui teindre les cheveux en rose pour venger Harry s'il était puni.
- Je n'étais jamais puni, protesta Harry. J'étais bien trop sage !
- Tu crois ça ? Je peux t'assurer que la fois où tu as déchiré leur vieux livre de sort commenté de la main même de Godric Gryffondor, tes parents n'étaient pas contents du tout.
- C'était de leur faute ! On n'a pas idée de laisser un livre d'une telle valeur à la portée d'un enfant d'un an. James ! Lâche ça ! Mme Pince va me tuer ! »
Après le départ de Lupin, Harry se replongea de nouveau dans ses livres, après avoir envoyé Sylvie lui en chercher d'autres. Parfois, il cherchait seul, parfois en compagnie d'Hermione ou Ron en fin d'après-midi. Mais il semblait que, bien que de nombreuses études aient été menées sur les Détraqueurs, aucune n'ait réussi à percer le mystère de la disparition des âmes. Il continua de chercher jusque tard dans la nuit, bien après que les Weasley et Sylvie l'aient quitté. Il ignora le fait que ses yeux fatigués priaient pour un peu de repos. Assis dans un fauteuil près de la cheminée, il lisait sans répit. Petit à petit, la pile à sa droite, constituée des ouvrages déjà consultés, grandissait, alors que celle à sa gauche, qui contenait ceux qu'il devait encore consulter, diminuait. Puis, finalement, il ne resta plus qu'un livre dans la pile.
Soupirant et frottant ses yeux douloureux, Harry le saisit. Il s'agissait d'un petit ouvrage, apparemment très ancien. Harry se demanda ce qu'il faisait là : l'étude des créatures magiques, et particulièrement des Détraqueurs, étant une science relativement récente. Il envisagea un moment d'abandonner le livre et d'aller se coucher, cependant quelque chose le retint. Visiblement, ce livre traitait de Détraqueurs, l'un d'eux était dessiné à l'encre sur la couverture verte, et c'était probablement pour cela qu'il avait été sélectionné. Ses yeux fatigués refusaient de se fixer. Il secoua la tête pour se réveiller, s'obligeant à se concentrer, ouvrit le grimoire et commença à lire. Les premières lignes excitèrent sa curiosité et dissipèrent soudain le sommeil.
Moi, Salazar Serpentard, sorcier le plus puissant de son époque, décide en ce jour du 6 février 1123, de mettre par écrit certaines de mes plus brillantes inventions et de mes plus grandes réussites, afin que mon génie ne soit pas perdu pour les générations futures. J'espère qu'un de mes héritiers trouvera un jour ce livre et continuera mon ?uvre.
Je n'ai pas réalisé le rêve de ma vie : je ne suis pas parvenu à atteindre l'immortalité. Il ne me reste plus beaucoup de temps sur cette terre. Mais les générations futures se souviendront probablement de moi, comme un mage d'une puissance extraordinaire, et l'un des plus grands défenseurs de la pureté du sang des sorciers. Mais mon véritable génie s'est exercé dans le plus grand secret, dans les profondeurs de mon laboratoire. Je suis parvenu, ces dernières années, à maîtriser les secrets de la vie.
Reprenant les enseignements des anciens, j'ai hybridé et manipulé des espèces pour obtenir de dangereux serviteurs. Toi, mon descendant, sache que lorsqu'un ?uf de poulet est couvé par un crapaud, naît un basilic, le roi des Serpentards. Si le noble sang de Serpentard coule dans tes veines, il t'obéira. J'ai laissé ce serpent dans une chambre secrète à Poudlard afin qu'un jour il revienne chasser tous les moldus, tous les sang-de- bourbe que cet imbécile de Godric a laissé entrer dans l'école, cette école que j'ai contribué à créer et dont il s'est attribué la direction.
Mais je m'égare. Le basilic n'est pas ma seule réussite. Je dirais même que ce n'est qu'une demi-réussite. En effet, cher héritier, un basilic est incapable de se reproduire, il faut à chaque génération refaire une manipulation qui demande beaucoup de soin et de travail pour obtenir le Serpent. Toujours en suivant les conseils des anciens, j'ai fait beaucoup mieux : j'ai créé mes propres races, qui, je l'espère, se multipliera et prospéreront au cours des siècles à venir.
En croisant des vampires avec des griffons, j'ai obtenu de redoutables créatures, que j'ai appelées harpies. Curieusement, elles semblent toujours du sexe féminin, pourtant il y a des mâles parmi elles. Contrairement à la plupart des hybrides, les harpies sont parfaitement fertiles. J'ai obtenu une population d'une centaine d'individus, qui sera lâchée dans la nature à ma mort. Des griffons, elles ont les ailes et les serres. Des vampires, elles ont conservé la soif de sang, mais elle ont perdu tout ce qui pouvait leur rester d'humanité. Elles feront de redoutables alliées pour qui saura les contrôler.
J'ai réussi quelques autres croisements du même ordre, qui seront expliqués plus en détail dans la suite de cet ouvrage. Car je crois qu'il est temps d'en arriver à mon chef d'?uvre. Une réussite dont Godric ne peut même pas rêver. Moi, Salazar Serpentard, je suis parvenu à créer une espèce entièrement nouvelle, des êtres basés sur un métabolisme complètement nouveau. J'ai créé la vie. Et ces êtres que j'ai fabriqués sont les créatures les plus horriblement géniales qui existent. Leur origine est entièrement magique. De la magie noire, bien entendu. Elles se nourrissent de désespoir, et sont capables de faire resurgir les plus mauvais souvenirs des sorciers comme des moldus. Quelques mois avec elles dans mes cachots a réussi à briser certains de mes plus véhéments adversaires. J'ai appelé ces créatures, l'?uvre de ma vie, des Détraqueurs. Toi qui lis ces lignes, n'aies pas peur de les approcher. En tant que mon héritier, tu as, j'en suis sûr, de nombreux ennemis. Promets aux Détraqueurs de leur donner tes ennemis, ils seront des alliés fidèles tant que tu leur donneras de quoi se nourrir. Si tu veux être sûr qu'ils te suivent, ou si tu veux simplement te débarrasser sans risque d'un ennemi gênant, il est quelque chose qu'ils aiment par-dessus tout. Ils sont capables d'aspirer l'âme d'un ennemi et de la détruire, ne laissant qu'un corps vidé de son essence. J'aurais aimé pouvoir envoyer l'une de ces créatures à mon cher ami Godric, et voir ses yeux horrifiés pendant que son âme lui aurait été enlevée, malheureusement il a, avec l'aide de ses deux chiennes de garde, tellement renforcé les défenses de Poudlard, que je n'ai pas réussi à y pénétrer. Peut-être pourras-tu, dans ton lointain futur, me venger, chasser les sang-de-bourbe et assurer à la magie noire la place qui lui revient.
Là s'arrêtait l'introduction. La suite était un guide pour la création d'espèces nouvelles. Harry arrêta sa lecture, légèrement dégoûté. Serpentard semblait persuadé qu'il parlait à son héritier, et que cet héritier avait les mêmes idées que lui. Quelle serait sa réaction s'il savait que le grimoire était lu dans l'unique but d'éliminer son dernier héritier ?
Le jeune homme constata avec intérêt que plusieurs chapitres, presque la moitié du livre, étaient consacrés aux Détraqueurs. Dans une première partie, Serpentard mentionnait comment il avait torturé des moldus et laissé leurs corps se décomposer pour obtenir les corps de ses créatures. Bien que l'ouvrage se prétende scientifique, on voyait que Serpentard avait pris un plaisir sadique à raconter les supplices qu'il avait fait endurer à ces pauvres gens. Harry avait la nausée en atteignant la fin du chapitre, et il se rapprocha du feu dont les flammes répandaient une douce chaleur. Dans le silence de la pièce, il lui semblait entendre les cris des malheureux qui avaient été ainsi torturés. Pourtant, il se força à continuer. Si un livre pouvait apporter la solution au problème qu'ils rencontraient, c'était probablement celui là. Qui, mieux que le créateur des Détraqueurs, pouvait connaître le secret des âmes qu'ils avalaient ?
Serpentard décrivait ensuite les différents sortilèges qu'il avait utilisés pour modifier les corps et les charger de magie noire. Comment il les avait modifiés pour qu'à chaque respiration, ils inhalent les sentiments et recrachent dans l'atmosphère les émotions les plus noires qu'ils avaient trouvées. S'ensuivait une longue liste de tests que le mage noir avait réalisé sur ses opposants et sur quelques moldus. Il mentionnait que les moldus étaient incapables de voir ses Détraqueurs.
Puis, enfin, il en arriva au baiser. Harry se redressa dans son fauteuil pour lire plus attentivement.
Ainsi constituée, ma créature était incomplète. Elle était vivante, au sens biomagique du terme, c'est à dire qu'elle était capable de se nourrir et de se reproduire, donc de prospérer. C'était évidemment une créature des ténèbres, prête à se mettre au service des mages noirs. Mais quelque chose lui manquait : terroriser et affaiblir n'était pas suffisant. On peut contrer la peur. Une véritable créature des ténèbres devait être capable de tuer. Et c'est là que mon génie s'est manifesté une nouvelle fois. Grâce à un simple sortilège d'extraction, et à son système de respiration si particulier, j'ai doté mon Détraqueur d'un système très particulier lui permettant d'extraire l'âme de ses victimes. La personne qui subit ce traitement ne meure pas, son corps continue à exister.
Dans les premiers temps, un problème s'est posé à moi. Une fois l'âme aspirée par le Détraqueur, il se nourrissait et se fortifiait de toutes les peurs et de toutes les horreurs qu'elle contenait, et détruisait le bonheur, comme il le faisait en respirant. Mais une partie de l'âme, que je ne suis pas parvenu à réellement définir mais qui doit correspondre à ce que nous appelons généralement la conscience, résistait au traitement. Ces parties s'accumulaient à l'intérieur de mes créatures. Un Détraqueur que j'avais nourri, dans un but expérimental, d'une douzaine d'âmes, a fini par exploser. Les âmes à moitié digérées se sont répandues autour des fragments de la créature, tentant de regagner leurs corps. Heureusement, j'avais eu la présence d'esprit de réaliser mes expériences dans une pièce entièrement close, aux murs d'obsidienne. Les âmes sont donc restées prisonnières. J'ai passé des jours dans cette pièce, à chercher un moyen de contrôler ces âmes. J'aurais pu, bien sûr, faire venir d'autres Détraqueurs pour avaler ces esprits, mais mon esprit curieux a vu d'autres possibilités : pour la première fois, quelqu'un avait la possibilité de tester des consciences pures, dépourvues de corps, dépourvues également d'une grande partie de ce qui avait fait leur vie. Et finalement, j'ai réussi à les forcer à m'obéir, simplement en leur imposant la force de ma propre conscience, magiquement amplifiée. Des années plus tard, j'ai réussi à appliquer les principes testés alors sur ces esprits errants à des êtres humains, créant un nouveau sortilège que j'ai appelé Imperius.
Puis, lorsque j'ai eu la certitude que ces âmes ne pouvaient plus rien m'apprendre, j'ai cherché un moyen de les détruire, réalisant que je créerais ainsi le sortilège le plus terrible et le plus mortel que l'on puisse imaginer. Bien pire que l'Avada Kedavra, qui se contente de tuer le corps, libérant l'âme qui a la possibilité d'aller au paradis ou à tout autre endroit où elle est attendue.
La tâche s'est avérée ardue. J'ai passé de longues nuits de doute dans mon laboratoire. Plusieurs fois, j'ai failli abandonner. Mais j'ai persévéré, et mon courage a fini par payer. Bien que, je dois l'admettre, ce n'est que par pur hasard que la solution s'est présentée à moi. Ce jour-là, j'étais une fois de plus occupé à tester des formules compliquées pour essayer de faire disparaître ces satanées âmes, quand l'une d'elle, sans doute enhardie et rendue folle par des semaines de captivité, a essayé de s'emparer de mon corps. Naturellement, la misérable petite chose n'y est pas parvenue, mais elle m'a mis dans une fureur aisément compréhensible. Réaction stupide, je l'admets, mais oh combien utile, j'ai plaqué l'âme dans un coin de sa prison et ai jeté sur elle la boule de feu la plus puissante que j'ai pu conjurer. Naturellement, les esprits sont totalement insensibles à la chaleur, mais, sous l'effet de ma puissance, décuplée par ma légitime fureur, le coin a atteint une température telle que le mur s'est mis à fondre, puis est entré en ébullition.
C'est à ce moment que ma raison m'est revenue, et, craignant que ne se crée un trou dans la couche d'obsidienne et que les âmes ne puisse s'échapper, j'ai annulé mon sortilège. Heureusement, l'essentiel s'était déjà produit ; dès l'instant où les vapeurs d'obsidienne l'ont atteint, l'esprit qui avait tenté de s'emparer de moi a commencé à se compacter, puis il a émis un bruit perçant, un peu semblable à un cri, avant d'exploser. Les autres ses sont mis à voler dans tous les sens, en proie à une visible terreur.
Le lendemain, je suis revenu avec un énorme bloc d'obsidienne. J'ai conjuré un fournil à plusieurs milliers de degrés, avant de transplaner hors de la pièce. Lorsque je suis revenu, plusieurs heures plus tard, les âmes avaient disparu. Il ne restait absolument rien d'elle. J'ai pu vérifier ultérieurement que les vapeurs d'obsidienne n'avaient pas d'effet, ni sur les âmes contenues dans des corps, ni, plus important, sur mes Détraqueurs. J'ai alors complété le système digestif de ces derniers d'un mécanisme produisant et diffusant les précieuses vapeurs, leur permettant de détruire totalement les âmes qu'ils absorbent.
Harry referma le livre. Il n'avait jamais imaginé Salazar Serpentard comme étant quelqu'un d'aussi insensible. Après tout, il avait dû être à une époque l'ami de Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle, puisqu'ils avaient fondé Poudlard ensemble. Mais ses descriptions étaient effroyablement dépourvues de la moindre humanité. Il comprenait maintenant que Voldemort soit le digne héritier de ce puissant ancêtre dont il se recommandait. Peut- être même avait-il augmenté volontairement son côté sadique pour lui ressembler. Non, il avait vraiment besoin de dormir s'il se mettait à psychanalyser Voldemort. Il se demanda un moment que faire de ce qu'il venait d'apprendre, puis décida que Dumbledore ou Hermione auraient probablement une idée au matin. Qui n'était d'ailleurs plus très loin, remarqua-t-il en regardant l'aube pâle qui perçait par la fenêtre. Le château n'allait pas tarder à se réveiller. Harry se leva de son fauteuil, et, sans prendre la peine de se déshabiller ou d'enlever ses lunettes, il se jeta à plat ventre sur le lit.
Il avait l'impression de n'avoir dormi que quelques minutes, et peut-être était-ce le cas, quand une voix impatiente se fit entendre.
« Harry, réveille-toi ! On a encore des tas de livres à regarder avant jeudi ! »
Il se redressa, tous ses membres engourdis, et s'étira en bâillant.
« J'ai trouvé, Hermione. Regarde le petit livre vert, sur le fauteuil. » Il se leva sans cesser de bâiller, et se dirigea vers la salle de bains. Lorsqu'il en ressortit, légèrement rafraîchi, son amie le fixa avec des yeux inquiets.
« Harry, ça va ? Tu es bizarre ce matin. Ça ne te ressemble pas de dormir tout habillé.
- Je vais très bien, merci. Je suis resté tard à lire. Ce n'est pas toi qui va me le reprocher.
- Peut-être, mais il n'y a rien dans ce livre, Harry.
- Rien ? Hermione, c'est tout ce que nous voulions savoir sur les Détraqueurs !
- Tu as du rêver, ou tu te trompes de livre. Dans celui-ci, il n'y a que quelques dessins de créatures étranges. Je ne comprends même pas pourquoi ils l'ont gardé à la bibliothèque. »
Harry prit le livre des mains de son amie et l'ouvrit. C'était bien celui qu'il avait lu cette nuit. Il tourna les pages jusqu'à en arriver à l'endroit où Serpentard expliquait la destruction des âmes.
« Tiens, dit-il. Lis ça. Mais je te préviens c'est déconseillé aux personnes sensibles. » Hermione ouvrit de grands yeux et posa une main sur le front de Harry.
« Harry, il n'y a rien du tout sur cette page. Elle est vierge, complètement. A part ces quelques lignes bizarrement tracées.
- Tu crois que j'ai des hallucinations ? Attends, écoute, je n'invente pas tout cela ! » Il commença à lire à haute voix le passage. Mais à peine avait-il commencé que Hermione l'arrêta d'une voix tremblante.
« Arrête, Harry, qu'est-ce qui te prends ? Je déteste quand tu fais ça !
- Quand je fais quoi ? Quand je lis à haute voix ? » Il eut un moment envie de lui demander de cesser cette plaisanterie stupide, mais la jeune femme était pâle et semblait réellement effrayée.
- Hermione, que se passe-t-il ? demanda-t-il, soudain inquiet. Pourquoi ne veux-tu pas que je lise ce livre ?
- Mais parce que. Harry, quand tu t'es mis à lire, tu parlais Fourchelangue.
- Je parlais Fourchelangue ? Mais c'est impossible ! Ça ne m'est jamais arrivé qu'en face de serpents !
- Je sais bien. Mais quelque chose ne va pas ce matin. Je devrais peut-être aller chercher Dumbledore. Tu es vraiment bizarre. » Elle commença à reculer vers la porte.
« Non ! Attends ! Je vais très bien. Ce n'est pas moi qui suis bizarre, c'est ce livre. » Il réfléchit un moment puis l'évidence se présenta à lui. « Bien sûr, s'écria-t-il. Hermione, sais-tu qui a écrit ce livre ?
- Non, il n'y a pas de nom d'auteur dessus.
- C'est l'?uvre de Salazar Serpentard. Et il y a quelque chose qui m'a intrigué pendant ma lecture, cette nuit. Il semblait persuadé qu'il s'adressait à son héritier. Comme s'il n'imaginait pas que quelqu'un d'autre puisse le lire.
- Harry, tu n'es pas l'héritier de Serpentard. C'est Gryffondor ton ancêtre.
- Je sais cela, crois-moi, et j'en suis bien content. Mais quelle est la principale caractéristique de l'héritier de Serpentard, celle qui devait lui permettre de pénétrer dans la chambre des secrets ?
- C'est un fourchelangue. En lisant ce livre, tu parlais fourchelangue. mais bien sûr ! J'ai lu quelque part qu'il existait une version écrite de la langue des serpents. Serpentard aurait écrit son ?uvre dans ce dialecte pour être sûr que seul son héritier pourrait le déchiffrer ! Mais tu le peux, à cause des pouvoirs que t'a transmis Voldemort le jour où il t'a fait cette cicatrice.
- Sauf que je n'ai pas tout compris, et que ça va drôlement compliquer les choses si je suis le seul à avoir accès au contenu de ce livre. Il y a tout sur les Détraqueurs. Savais-tu que c'est Serpentard en personne qui les a créés ?
- Essaie à nouveau de lire, cette fois en te concentrant sur ce que tu dis, et non ce que tu lis. »
Harry fit une nouvelle tentative, mais elle l'arrêta presque immédiatement.
« Non, ça ne marche pas. Peut-être. si tu essaies de me résumer ce que tu as lu cette nuit. »
Il s'exécuta. Cette fois, à la lueur d'intérêt qui s'éveilla dans les yeux d'Hermione, il comprit qu'il s'était exprimé de manière compréhensible.
« Ok, résuma-t-elle quand il eut fini. Tout ce que nous avons à faire, c'est trouver Voldemort, forcer son âme à sortir de son corps, et l'asperger de vapeurs d'obsidienne. »
Harry se renferma aussitôt devant l'ampleur de la tâche. Il n'avait pas réalisé jusque là que ce qu'il envisageait était quasiment impossible. Mais Hermione ne semblait pas le moins du monde découragée.
« Nous n'avons pas une minute à perdre. Je vais parler au directeur. Il trouvera probablement un moyen de rappeler Ron. Tous ceux qui savent que tu n'es pas réellement mort peuvent nous aider.
- Hermione, laisse tomber. Je n'avais pas l'esprit très clair quand j'ai lu ça. Comment pouvons-nous réaliser ça ? Tu crois que l'âme de Voldemort va rester bien tranquillement à côté de nous une fois que nous l'aurons sortie de son corps ? A condition que nous parvenions à la sortir de son corps, naturellement. Il est probable que nous ne la verrons même pas. Serpentard a passé des mois à réaliser des expériences. Je ne vois vraiment pas ce que nous pourrions utiliser comme cobayes.
- L'impossible n'est pas magique, Harry. Nous trouverons un moyen. Il y a deux jours, nous ne pensions pas qu'il était possible de détruire complètement une âme. Aujourd'hui nous connaissons un moyen. Il ne reste plus qu'à trouver comment appliquer ce moyen.
- Nous ne sommes même pas sûrs que ça marche.
- On ne risque rien à essayer. »
Ils passèrent les deux jours suivants à essayer de mettre au point un plan qui leur permettrait de détruire Voldemort. Il y avait heureusement une grande quantité d'obsidienne dans le château. Ce qu'ils n'avaient pas prévu d'affronter, cependant, fut la réaction de Sylvie en apprenant ce qu'ils projetaient de faire. La jeune femme, ordinairement calme, entra dans une colère noire.
« Non, s'écria-t-elle. Vous ne ferez pas cela. C'est de la folie pure. Je croyais que vous aviez fait croire à la mort de Harry pour le protéger, pas pour le faire tuer trois jours plus tard ! Votre mage noir n'est pas totalement stupide, s'il vient, il ne viendra pas seul. Il aura probablement toute son armée avec lui. Comme ça, vous pourrez vraiment enterrer Harry !
- Calme-toi, tenta Harry. Il ne m'arrivera rien. Je serai invisible, j'aurai largement le temps d'observer ce qui se passe avant de décider si je me montre ou non.
- S'ils viennent, ce n'est probablement pas pour te pleurer. Pour eux, ce serait plutôt une espèce de célébration. Et d'après ce que vous m'avez dit, pour eux, une fête doit s'agrémenter de tortures. Je te connais, Harry, tu ne laisseras pas cela arriver. S'ils commencent à s'en prendre à ceux qui assistent à la cérémonie, tu te dévoileras à eux pour faire cesser cela, et donner aux autres le temps de s'enfuir. Tu les affronteras seul et cette fois tu ne reviendras pas. » Elle étouffa un sanglot à cette pensée.
« Harry ne sera pas seul, dit Dumbledore d'une voix douce. J'inviterai tous les Aurors, tous les sorciers qui ont un jour participé à la lutte contre les forces du mal. Le ministère s'attend à ce que Voldemort se manifeste, et toutes les mesures de sécurités nécessaires ont été prises. Il ne viendra pas avec l'intention d'attaquer, il sait que même s'il sortait vainqueur le prix à payer serait bien trop élevé.
- Professeur, remarqua Harry, s'il n'a l'intention que de perturber la cérémonie, je ne pense pas qu'il vienne en personne. Il lui suffit d'envoyer un ou deux mangemorts, invisibles puisqu'il semble maîtriser cet art, pour lancer sa marque ou un autre artefact du même ordre.
- Il viendra en personne, cela j'en suis persuadé. Il y a vingt-deux ans qu'il attend ce jour. Et ne pas pouvoir te tuer lui-même a du être un coup porté à son orgueil. Il aurait probablement tué tous les membres de son commando s'ils n'avaient pas été arrêtés : ils avaient ordre de te mener à lui, pas de te tuer. Il ne manquera pas ton enterrement, le jour de son triomphe.
- Il doit bien se douter que vous l'attendez !
- Il doit penser que nous cherchons à nous protéger. Il nous croira désorganisés et faibles. Et il ne s'attendra pas à affronter Harry.
- Vous rendez-vous compte que vous l'utilisez ? Harry n'est pas seulement une arme contre votre mage noir ! Je ne veux pas qu'il soit une nouvelle fois en première ligne. Rien n'est sûr dans votre plan ! tant de choses peuvent mal tourner ! Tant de gens peuvent être tués ! Et pas seulement Harry.
- Sylvie, chérie, je sais que c'est risqué, dit fermement Harry. Mais je dois le faire. Des gens meurent de toutes façons. Nous avons l'occasion d'arrêter tout cela, nous ne pouvons pas la laisser passer. Tu n'es pas obligée de venir, tu sais. Je crois même que ce serait mieux si tu ne venais pas.
- Ça ne marche pas comme ça, Harry ! Je serai là. Bien sûr que je serai là. Tu ne peux pas me renvoyer en sécurité chez mes parents et prendre des risques fous.
- Mais pense à James. S'il m'arrive quoi que ce soit, il aura besoin de toi. Il ne doit pas venir non plus. Voldemort est après lui, maintenant. Et si je ne devais pas revenir, je ne veux pas qu'il ait la même enfance que moi.
- Je croyais qu'il ne t'arriverait rien ? Qu'il n'arriverait rien à personne ? Dans ce cas, je peux venir sans risque. James aussi, n'est-ce pas ? » Nul ne pouvait manquer l'ironie de son ton, ni le désespoir qui perçait en-dessous, Harry moins que personne. Il soupira et prit sa femme dans ses bras. Aucun des deux n'avait remarqué le départ du directeur.
« Je suis désolé, dit Harry. Il n'y a pas d'autre solution. Je te jure que je ne me mettrai pas en danger. Mais j'ai besoin de savoir que toi et James serez en sécurité. » Sylvie enfouit son visage dans l'épaule de son mari, pour cacher les larmes qui coulaient sur son visage. Elle ne put malheureusement pas cacher les sanglots qui la secouaient. On ne pouvait pas lui enlever Harry. Pas maintenant, pas comme ça. Tant de choses risquaient de mal tourner, et ils avaient encore tellement d'années à vivre ensemble !
« Hé, doucement, murmura Harry à son oreille. Ils ne m'auront pas comme ça, je te le promets. Je suis le survivant, et j'ai bien l'intention de le rester, même si je déteste ce surnom. Mais je dois l'affronter. Mes parents étaient encore plus jeunes que nous quand ils ont donné leurs vies pour qu'un jour je puisse réaliser ce destin.
- Non, ils ont donné leurs vies pour que tu vives. Parce qu'ils t'aimaient et qu'ils voulaient que tu sois heureux.
- Et j'ai été heureux. J'ai été heureux toutes ces années avec toi. J'espère que je le serai de nouveau jeudi soir, quand tout sera fini. Mais je ne peux pas laisser passer cette occasion. Si des gens meurent parce que je n'ai pas agi. Je ne veux pas vivre avec ça sur la conscience, tu comprends ?
- Je comprends. Mais je viendrai avec toi. Nous pourrons toujours trouver quelqu'un pour garder James au château. Je veux être là. »
Dans l'après-midi du mardi, Harry entendit un brouhaha provenant du bureau du directeur. Plusieurs voix parlaient en même temps, il ne parvenait pas à les distinguer. Une angoisse était cependant perceptible dans le ton, et il comprit qu'un événement grave venait de se produire. Le plus doucement possible, il entrouvrit la porte de sa chambre et se glissa sur l'escalier en colimaçon qui descendait vers le bureau, regrettant de ne pas avoir demandé à Sylvie de lui apporter sa cape d'invisibilité. Il descendit sans bruit quelques marches, puis s'immobilisa et tendit l'oreille. Il distingua alors clairement la voix du professeur McGonagall.
« Pour toucher ainsi toute l'école, ce n'est pas un élève qui a fait ça, Albus. Il faut une puissance énorme, et une grande connaissance de la magie. Je ne serais pas surprise que Vous-Savez-Qui en personne se soit introduit ici pour nous narguer ! Avec la disparition de Potter, les défenses qu'il a posées sont probablement affaiblies. Poudlard n'est plus sûr. Il faut renvoyer les élèves chez eux.
- Potter n'était là que depuis le début de l'année, et avant cela nous nous en sortions très bien sans lui. » On reconnaissait sans peine les intonations de Rogue. « Poudlard est aussi sûr qu'avant, Minerva. Ne soyez pas stupide, Voldemort ne s'est pas introduit ici, ni un de ses Mangemorts. Les Détecteurs nous l'auraient dit. Cette attaque a été lancée de l'intérieur.
- Je vous le répète, aucun élève n'est capable de ça. Aucun Gryffondor en tout cas, mais je ne crois pas non plus que les autres soient responsables.
- Je suis d'accord. Mais il n'y a pas que les élèves à Poudlard. Il y a également des adultes dont certains ont tout à fait la puissance et la connaissance nécessaires pour un tel acte.
- Seriez-vous en train d'accuser l'un d'entre nous de.
- Severus a raison, Minerva, intervint la voix calme de Dumbledore, et Harry dut se pencher légèrement pour l'entendre. C'est pour l'instant la possibilité la plus probable. Et ce n'est pas la première fois que j'ai l'impression qu'il y a un traître parmi nous.
- Ne trouvez-vous pas étrange, également, que cette attaque se produise justement le lendemain de l'arrivée d'un certain professeur de Défense Contre les Forces du Mal ? »
Il y eut une réponse, donnée d'une voix qui ressemblait à celle de Lupin, mais il parlait trop doucement pour que Harry comprenne ce qu'il disait, puis un reniflement et un grognement caractéristiques de Rogue, et Dumbledore reprit la parole.
- Allons, Severus, nous savons tous que vous n'aimez pas le professeur Lupin, mais il a beaucoup trop perdu aux mains des Ténèbres pour se tourner vers eux. Remus a mon entière confiance. En agissant maintenant, ils cherchent à nous intimider, de nous faire croire qu'avec la disparition de Harry, tout leur est permis. Nous ne fermerons pas l'école, Minerva, tout simplement parce que c'est ce qu'ils veulent que nous fassions. Il faut leur montrer que nous sommes prêts à nous battre, avec ou sans lui. Les élèves sont parfaitement en sécurité pour l'instant.
- Mais le traître.
- Je ne crois pas qu'il se risque à tuer quelqu'un. Pas si nous suivons des consignes strictes de sécurité. Cependant, je suis d'accord sur un point, il représente une menace. Il faut donc le démasquer et l'arrêter au plus vite. Des idées sur son identité ? »
De nouveau, Harry entendit Rogue grommeler d'une voix inintelligible, et la voix de Lupin lui répondit.
« Ca suffit tous les deux, fit fermement Dumbledore. Assez de ces gamineries pour l'instant. Minerva, des idées ?
- L'équipe a peu changé ces dernières années, fit le professeur de Métamorphose d'une voix pensive. Je connais la plupart de nos collègues depuis des années, et je ne peux pas croire ça d'eux. Il n'y a que Paulo Linguere, le professeur de Runes, qui est arrivé il y a trois ou quatre ans, mais c'est un garçon très sympathique, et qui semble entièrement dévoué à notre cause. Et Hermione, naturellement, mais on peut difficilement l'imaginer se compromettant avec des mages noirs. Ni son mari, qui vit également ici.
- Parce que c'est une sainte Gryffondor et une amie de feu Mr Potter ? demanda sarcastiquement Rogue.
- Non, répondit calmement le professeur McGonagall. Parce qu'elle n'est pas stupide, et que ses parents sont moldus. Mais pour en revenir à votre question, Albus, à part Liguere, que je ne crois pas coupable, je ne vois pas. Avez-vous pensé à du polynectar, comme l'année où Alastor Maugrey était parmi nous ?
- Oui, c'est naturellement la première chose à laquelle j'ai pensé. Mais une utile petite carte que Remus connaît bien m'a permis d'éliminer cette hypothèse. Tout le personnel de Poudlard est bien qui il a l'air d'être. Pourtant il y a parmi nous quelqu'un qui nous ment. Cette pensée m'afflige mais c'est cependant la vérité. Soyez plus que jamais sur vos gardes. Je crois que c'est tout ce que j'avais à vous dire. »
Les trois professeurs prirent congé du directeur. Prudemment, Harry finit de descendre l'escalier, et entrouvrit la porte qui le reliait au bureau, constatant que Dumbledore était seul, courbé sur sa table. Il semblait plongé dans ses pensées. Harry l'appela doucement, et il releva la tête. Le vieil homme s'empressa de rejoindre le plus jeune, et ils remontèrent dans la chambre.
« Ce n'est pas prudent de descendre dans mon bureau, Harry, remarqua Dumbledore. Je suppose que tu as entendu notre conversation ?
- En grande partie, oui. Professeur, que s'est-il encore passé ?
- Lorsque nous nous sommes réunis dans la Grande Salle pour déjeuner, tous les élèves venant de familles moldues, les professeurs aussi, d'ailleurs, se sont retrouvés avec le mot mort écrit en lettres de sang sur le front. Et nous ne sommes pas parvenus à l'effacer pendant au moins une heure.
- Vous voulez dire. qu'il a réussi a lancer un sort d'écriture indélébile sur tous les occupants de Poudlard, additionné pour bien faire d'un sort de sélection ?
- C'est une possibilité. Quoique je pense, puisque c'est arrivé pendant le déjeuner, que ce serait plutôt le résultat d'une potion qui aurait pu être glissée dans la nourriture. J'ai demandé à Severus d'analyser les restes.
- Dans ce cas, il pourrait très bien s'agir d'un élève, à qui on aurait fourni la potion. Il est tout à fait possible de piéger toute la Grande Salle, il me semble que Fred et Georges l'ont suffisamment montré.
- Non. Les frères Weasley ne réussissaient leurs petites plaisanteries que parce que je le leur permettais. Toute la nourriture qui atterrit sur les tables de Poudlard est protégée par une barrière. Aucune potion ne peut y être ajoutée.
- Attendez un instant. Vous n'êtes pas en train de me dire que vous étiez au courant des farces de Fred et Georges et que vous les aidiez ?
- Rire un peu n'a jamais fait de mal à personne. J'avais à l'époque modifié la barrière pour les laisser agir. Ils n'avaient, au fond, pas de mauvaises intentions. Mais la personne qui a agi aujourd'hui a du modifier elle-même la barrière, et c'est un acte de magie d'un haut niveau. Je continue à croire qu'il ne s'agit pas d'un élève. »
Harry hocha la tête, songeur. Il passa en revue ses collègues. Aucun ne lui semblait être un possible traître. D'un autre côté, il n'avait jamais été particulièrement doué pour les détecter.
« Si tout cela n'est pas résolu jeudi, dit Dumbledore d'une voix basse, je devrai suivre les conseils de Minerva et fermer l'école. Elle a raison, bien que j'ai essayé de les rassurer. La situation actuelle est bien trop dangereuse pour tous les enfants issus de parents moldus. Et tout cela repose en grande partie sur toi, Harry. »
Finalement, lorsque le mercredi soir arriva, Harry, Sylvie, Ron, Hermione, Dumbledore et Lupin étaient assemblés dans la petite pièce au dessus du bureau du directeur. Les visages étaient tendus.
« Je continue à croire que les autres professeurs auraient du être mis au courant, dit Lupin. Cela fait deux jours que Minerva sort son mouchoir à la moindre occasion, Severus est d'une humeur massacrante, et les autres ne valent guère mieux. Mais nous aurions au moins pu le leur dire, à eux deux. Nous savons qu'aucun des deux n'est le traître, même si dire cela à propos de Severus me fait mal.
- Moins il y a de gens au courants, moins le secret risque de s'éventer, répondit Dumbledore. Vous-même n'auriez pas été mis dans la confidence si je n'avais pas craint que vous ne sombriez dans l'alcoolisme et la dépression, n'étant plus d'aucune utilité.
- Qui restera à Poudlard ? demanda Sylvie. Qui gardera les enfants ?
- Si vous parlez des élèves, il y aura le concierge, Mr Rusard, aidé par les préfets. Les cours sont annulés mais aucun élève n'est autorisé à assister à la cérémonie. Si, comme je le suppose, vous faites allusion à votre fils et à Miss Weasley, le problème est plus compliqué. Le jeune James doit être protégé. Je vais contacter une vieille amie à moi. Elle a surveillé Harry pendant dix ans, et saura probablement s'en sortir avec son fils.
- Mrs Figgs ? s'étonna Harry. Je croyais qu'elle avait arrêté la garde d'enfants.
- Mais pas la protection rapprochée. Je suis sûr qu'Arabella sera ravie de venir.
- Très bien, dit Sylvie. Si vous êtes sûrs que c'est une personne de confiance.
- Sait-on qui assistera à la cérémonie ? demanda Ron.
- Toute votre famille, répondit Dumbledore. Le personnel de Poudlard, quelques-uns de vos anciens condisciples. Et le ministre, bien sûr, et des Aurors pour la sécurité. Les autres ne devraient pas être autorisés à pénétrer dans l'église, mais ils nous rejoindront plus tard.
- Ce qui signifie que rien ne devrait se produire à l'église, mais plutôt au cimetière. Après.
- On peut l'imaginer. Mais s'il y a un traître dans le personnel de Poudlard, on ne sait pas quand il décidera d'agir.
- Qu'en est-il des Dursley ? demanda Harry.
- Ils n'ont pas répondu à l'invitation que nous leur avons envoyée, cependant il est fort possible qu'ils soient également présents.
- Est-ce que les parents de Sylvie n'auraient pas du être là, eux aussi ? demanda Hermione.
- S'il s'était agi d'un véritable enterrement, certainement, mais dans les circonstances présentes, les Potter ont jugé préférable de ne pas les inquiéter. Ce sont des moldus, ils ne savent rien des événements de l'hôpital, ils ne savent pas que Harry est censé être mort.
- D'accord. Cependant, remarqua Harry, j'ai bien l'intention d'entrer dans l'église sous le couvert de ma cape d'invisibilité, et je ne serai peut- être pas le seul à avoir cette possibilité.
- Je crois que nous pouvons partir du principe qu'il n'arrivera rien dans l'église, dit doctement Dumbledore. N'oublions pas, après tout, que le sol des églises est empreint de cette forme particulière de magie, qui fait dire à certains qu'il est sacré, et que toute démonstration de magie noire dans ces conditions serait extrêmement risquée. De plus, il y a trente ans que je combats Voldemort, je me flatte de le connaître, et il ne se mettra pas en frais pour une poignée de ses ennemis quand une foule l'attend un peu plus tard, lui offrant de plus une meilleure sécurité. Non. C'est au cimetière que cela se passera. Si quelque chose se passe, naturellement. Harry, tu sais ce que tu as à faire ?
- Je suppose, répondit le jeune homme. Malheureusement, en pratique. Je ne crois pas que ça marche, professeur.
- Dans ce cas, tu improviseras, n'est-ce pas ? fit le vieil homme, et pendant un instant une étincelle brilla dans ses yeux. J'ai une totale confiance en ton esprit d'initiative. N'oublie pas cependant que tu ne seras pas seul pour une fois. L'époque où Tom Jedusor avait peur de moi n'est, après tout, pas si éloignée, et il y aura bien d'autres sorciers de valeur prêts à t'épauler. Une dernière chose. » Il se leva et alla prendre une petite boîte qu'il tendit à Sylvie. « Vous êtes moldue, et je n'aurais pas aimé vous savoir totalement désarmée demain. Je donnerai la même chose à la famille de Harry si elle vient. Ce sont les premiers produits du programme de collaboration que nous n'avons malheureusement pas eu le temps de mettre en place.
- Je refuse de porter une arme, répondit Sylvie en repoussant la boite, et je ne sais pas m'en servir.
- Ce n'est pas ce que vous imaginez. Il ne s'agit pas de ce que vous appelez une arme à feu, mais d'une simple bombe aérosol. Le produit qu'elle envoie est un anesthésique. J'insiste pour que vous la preniez, même s'il est peu probable que vous en ayez besoin.
- Très bien, céda Sylvie. Elle se saisit du coffret.
- Il y a encore un point qui me gène, dit alors Ron. Depuis deux jours, nous n'avons toujours rien fait au sujet de Malefoy.
- Je ne suis pas sûre que ce soit le sujet du jour, rétorqua Hermione.
- Professeur, je vous ai déjà parlé de nos soupçons. Or Malefoy est probablement le seul Mangemort qui pourra rentrer dans l'église, puisqu'il accompagnera ma s?ur qui aura probablement l'impudeur de s'y présenter.
- Je crois, Mr Weasley, que vous vous laissez un peu emporter par vos problèmes personnels. Mr Malefoy est peut-être un Mangemort, et notez que vous n'avez pas de réelle preuve, mais il y a probablement un traître à Poudlard. Je ne pense pas que l'un ou l'autre agisse pendant la première partie de la cérémonie. Sinon, nous devrions réussir à les maîtriser sans grande difficulté. Cependant, et si cela vous rassure, vous pouvez vous affecter à sa surveillance.
- Rien ne me ferait plus plaisir, grimaça Ron. Mais nous aurions pu éviter de nous donner ce mal en l'arrêtant avant. Si Ginny n'était pas parvenue à émouvoir ces dames. Encore une chose : si Harry doit rester invisible, comment saurons-nous où il est, ou s'il a besoin d'aide ?
- A priori, répondit directement Harry, tant que je reste invisible je n'aurai pas besoin d'aide. Si j'ai besoin de l'un d'entre vous, je viendrai vous voir. Et si pour une raison ou une autre je suis obligé de me révéler, je suppose qu'une émeute vous en avertira. Combien de personnes attendez- vous à l'extérieur de l'église ? demanda-t-il à Dumbledore.
- Plusieurs milliers. Nous n'avons pas décrété de jour férié, mais énormément de gens ont pris une journée de congé.
- Ce qui veut dire que si quelque chose tourne mal, ça risque de très mal tourner.
- J'ai prévu un stock de portoloins pour éloigner les personnes fragiles au cas où. Il ne devrait pas y avoir beaucoup d'enfants : les écoles restent ouvertes. Les autres seront à priori des sorciers qualifiés. Harry, tu dois avoir confiance, parce que beaucoup repose sur toi. Il n'y aura pas de massacre demain, pas si nous restons calmes et confiants. Maintenant je propose que nous allions tous nous coucher. »
J'espère que vous avez aimé ce chapitre. Merci de l'avoir lu, en tous cas.
Caro, Celina,Philippe Griffondor, Solar : merci pour vos reviews.
Hermione2005 : C'est vrai que faire croire à tout le monde que Harry est mort, ça peut paraître un peu dur pour les autres. J'ai beaucoup hésité avant de faire cela. Mais bon, maintenant, c'est fait, donc on peut difficilement revenir en arrière ( ni moi ni Dumbledore). Et si ça peut te rassurer, ça ne va pas durer longtemps.
Lilou : Contente que ça t'ai plus. En effet, les rêves de Harry lui font penser aux Détraqueurs. Après, tu peux penser que c'était pour lui faire comprendre que les Détraqueurs étaient la clé, ou simplement que son inconscient a réalisé des liaisons auxquelles il n'avait pas pensé, ou encore que c'était un simple hasard. C'est une question d'interprétation. Quant à tes hypothèses au sujet de Méline... euh... ben, c'est possible que tu aies raison, mais c'est aussi possible que tu te trompes ( tu aimes cette réponse, si, j'en suis sure...)
Lunenoire : Ton hypothèse est aussi intéressante que la première, et ton argument tient la route. Et, en effet, je ne te dirai pas plus si elle est vraie. Mais tout sur Méline sera expliqué au chapitre 13.
Csame : C'est sur que c'est cruel, et en particulier pour la famille Weasley. Mais, et c'est peut-être plus clair dans ce chapitre, la sécurité de Harry n'est pas la seule raison de ce plan. En fait, Dumbledore cherche un moyen de surprendre Voldemort, de le prendre de cours. Parce qu'ils en savent finalement très peu sur les mangemorts et leurs intentions, alors qu'eux savent tout sur la manière dont les autres sorciers se défendent. Ce qui donne un énorme avantage aux mages noirs. C'est déjà pour ça qu'il voulait utiliser des armes moldues, mais avoir Harry en arme secrète, c'est encore mieux.
Lexyann : S'il te plaît, arrête avec ses yeux, je vais finir par croire que tu prépares un mauvais coup ( c'est vrai, on le connaît Patmol). Ce chapitre marquait justement le retour de « Mumus », ce qui doit répondre à ta question. Et je l'avais déjà mentionné, mais très brièvement, pour parler de cet emploi qu'il avait eu au ministère et qui consistait à sécuriser une forêt pleine de créatures magiques
Rose Potter : * Une horrible fumée grise apparait soudain de nulle part et la méchante prof s'incarne * Bien, Miss Potter, puisque vous avez demandé mon retour, j'espère que vous êtes prête à en subir les conséquences. * Pince les lèvres, rajuste ses affreuses lunettes, et fait un pas en avant. * Je dois tout d'abord vous dire que la paresse est un horrible défaut que je n'admettrai chez personne, excepté moi... * a un moment de trouble, se rend compte de ce qu'elle vient de dire, et reprend sa lecture. Soudain, elle devient rouge sombre, se met à taper du pied par terre, et de la vapeur d'eau lui sort par les oreilles.* Comment osez-vous me menacer, Mademoiselle ? Mon pire cauchemar ? Cette fois vous n'échapperez pas à un châtiment mérité ! Et ne comptez pas sur la limite de réponse aux review, je viens de la faire supprimer ! * Elle se prépare à frapper, se rappelle soudain qu'elle a déjà quarante trois procès sur le dos et qu'utiliser une méthode qui laisse des traces n'est pas une bonne idée, cherche ses instruments de torture dans son sac mais n'y trouve que quelques pierres et des vielles chaussettes sales, se jure de tuer son petit frère en rentrant, redresse la tête et se contente d'un regard qui tue à la Rogue en direction de Rose, et reprend sa lecture. * Mon âge ? Mademoiselle, tout ce que vous avez besoin de savoir est que je suis suffisamment âgée pour que vous me deviez le respect ! * Elle tente de s'arrêter là, mais est obligée de répondre à cause de la toute nouvelle loi sur les réponses au reviews. * J'ai vingt deux ans, et je suis professeur, rappelez-vous, pas en classe.* Elle est arrêtée de nouveau par les surveillants des réponses aux reviews, qui l'obligent à avouer qu'elle est encore étudiante, en Maîtrise, et lui donnent un avertissement avant de disparaître. La prof frôle la crise cardiaque devant tant d'audace, et casse trois fenêtres et deux tables avant de reprendre.* Assez bavardé. Passons plutôt à votre review sur le chapitre précédent.* Mais elle s'aperçoit qu'on ne s'adresse plus à elle et disparaît, remplacée par Antares, réponses aux reviews, classic version.* Donc comme ça, je suis vilaine. Et Ron est méchant. * Se fige soudain, les yeux hantés, et se met à parler dans le vide* Non, mademoiselle, je ne vous autorise pas à aller châtier ce Ron. Je vous connais, et j'en ai encore besoin pour mon histoire. En plus, c'est mon tour, maintenant, laissez moi.* Secoue la tête et lit plus loin. Fronce soudain le nez. * Non, je ne veux pas savoir ce que tu as mangé ! S'il te plait, ne branche pas de caméra numérique quand tu lis ! Et j'espère que la description du système digestif des Détraqueurs n'aura pas eu le même effet sur toi que l'idée que tu t'en faisais. Sinon, la méchante prof risque de revenir t'apprendre à être moins dégoutante dans tes reviews... Et j'en avais vraiment assez d'attendre dans le placard qu'elle en ait fini avec toi. L'enterrement de Harry, c'est pour le prochain chapitre. Au fait, merci pour ta review, parce que l'autre folle, ça lui aurait fait mal de le dire.
Merci à miss Tambora pour la relecture.
Chapitre 11
Harry fut réveillé par des coups frappés à la porte de sa chambre.
« Entrez ! » dit-il alors que le professeur Dumbledore pénétrait déjà dans la pièce.
« Bonjour, professeur. Avez-vous des nouvelles de Londres ?
- Pierson a repris ses fonctions. Je suis de retour à Poudlard, et pas fâché de l'être. Nous avons créé un beau chaos. Toute une foule est massée devant le ministère qui croule sous les fleurs, et avec en plus les hiboux qui ne cessent d'arriver, les moldus commencent à se demander quelle sorte de manifestation a été organisée.
- Et les Mangemorts ?
- Rien. Tu n'as pas eu de rêve, je suppose ?
- Non. Mais peut-être savent-ils que tout cela n'est qu'un leurre.
- Je crois que dans ce cas, ils se seraient empressés de nous le faire savoir. » Le vieux sorcier consulta sa montre. « Je n'ai pas beaucoup de temps à te consacrer, il faut que j'aille déjeuner dans la Grande Salle pour parler aux élèves. Leur annoncer que les cours auront lieu ce matin comme prévu.
- Rogue me remplace, je suppose ?
- Non, Severus est trop occupé en ce moment. Et ton absence est censée être définitive, il m'a fallu engager d'urgence un nouveau professeur. J'avoue que trouver quelqu'un de digne de confiance en quelques heures n'a pas été une chose aisée par les temps qui courent, cependant je crois pouvoir me vanter d'avoir trouvé la personne adéquate, qui a accepté de laisser tomber son actuelle situation pour venir ici. Et son aide ne sera pas négligeable en cas d'attaque.
- Je le connais ?
- Je crois que oui. Il a enseigné un an à l'époque où tu étais élève ici. Et tu l'as revu depuis, je crois. Ton parrain a habité chez lui.
- Vous avez rappelé le professeur Lupin ? Mais ne va-t-il pas y avoir des protestations ?
- Les mentalités ont beaucoup changé en dix ans. Surtout depuis le départ de Fudge. Pierson a beaucoup fait pour les créatures magiques. Pour l'amélioration de la condition des elfes, l'intégration des géants, des loups-garous et des vampires. La Potion Tue-loup est maintenant en vente chez les apothicaires, tout le monde en connaît les effets. Il ne devrait pas y avoir de problèmes. Et ce que pensent les parents n'est pas exactement mon principal soucis pour l'instant. Assez disgressé, cependant. Je voudrais de parler de ton enterrement. Il aura lieu jeudi, et j'aimerais que tu y assistes. Si tu es rétabli, bien entendu.
- Que j'y assiste ? Professeur, je suis sensé être dans le cercueil, pas dans le public.
- Rassure-toi, Harry, je n'ai pas encore perdu ce qui me restait de cervelle. Quoique certains disent. Mais, bon, c'est une autre histoire. Je suppose que tu as toujours la vieille cape de ton père ?
- Vous voulez que j'aille à l'enterrement sous ma cape d'invisibilité ? Pourquoi ?
- Je me sentirais simplement plus rassuré si tu étais là. Mes pouvoirs ne sont plus ce qu'ils étaient, et il va y avoir une telle affluence.
- Je viendrai. Quoique cela risque d'être vraiment bizarre. Mais si je dois intervenir, nous aurons fait tout cela pour rien.
- Tu sauras si tu dois intervenir, ne t'en fais pas.
- Professeur, je n'aime pas ça du tout. Est-ce que ça vaut vraiment la peine de prendre tous ces risques ?
- Je l'espère. » Sur ce, le vieil homme tourna les talons, laissant Harry seul avec ses pensées. Qu'avait donc Dumbledore dans la tête ? Qu'était-il censé se passer le jour de l'enterrement ? Le directeur s'imaginait-il que Voldemort viendrait en personne ? Il espérait que Hermione trouverait le sort capable de les débarrasser définitivement du mage noir, mais sinon s'ils parvenaient à gagner quelques années de répit, ils pourraient probablement épargner des vies. Mais combien en perdraient-ils si le combat devait se dérouler au milieu d'une foule d'innocents ?
Il regarda une fois de plus la pièce dans laquelle il se trouvait, cherchant quelque chose à faire, mais il n'y avait ni livres ni rien qui puisse présenter une quelconque occupation. Légèrement irrité à l'idée d'être ainsi confiné, il se promit de demander à Hermione s'il pouvait l'aider dans ses recherches. Ce n'était pas un travail qu'il adorait mais il aurait au moins l'impression de se rendre utile.
Le temps s'écoulait lentement. Harry sentit son estomac gargouiller, et réalisa soudain qu'il n'avait rien mangé depuis le petit déjeuner de la veille. Allaient-ils se rappeler qu'il n'était pas devenu un fantôme, et qu'il avait toujours besoin de nourriture ? Il aurait également volontiers fait usage d'une salle de bain.
Enfin, après ce qui lui parut une éternité mais devait n'être qu'une heure, il entendit enfin des pas qui s'approchaient. Il les reconnut sans peine, et ne fut pas surpris quand la porte s'ouvrit et qu'une petite masse chaude lui sauta dessus en poussant des cris de joie.
« Eh ! du calme, Jamsie », tenta-t-il de protester. Mais le bébé ne semblait pas du tout avoir envie de l'écouter. Il descendit du lit et se mit à courir dans la chambre.
« Il cherche probablement une bêtise à faire, commenta Sylvie, en venant s'asseoir près de son mari.
- Je crois que nous pourrons le féliciter s'il trouve, répondit celui-ci. L'amertume de son ton ne passa pas inaperçue.
- Tu ne m'as pas l'air particulièrement gai ce matin, remarqua la jeune femme.
- L'idée d'être enfermé ici ne me paraît pas particulièrement réjouissante. Mais ça va mieux depuis que vous êtes là. Quoique ce serait encore mieux si je pouvais avoir un petit déjeuner et une bonne douche.
- Ron devrait t'apporter à manger d'ici quelques minutes. Porter un plateau et James en même temps est un peu difficile. Quant à la douche, je ne vois pas où est le problème. Si tu te sens assez bien pour te lever, la porte là- bas mène à une salle de bains. Et je t'ai apporté des vêtements propres. » Elle lui tendit un petit sac de voyage. Harry le prit et se leva. Il ressentit une légère douleur au niveau de l'abdomen, mais largement supportable.
« Tu sais que je t'adore ? » lança-t-il à sa femme avant de se diriger vers la salle de bains. Après quelques minutes de lutte avec James, destinées à empêcher l'enfant de le suivre, il parvint à refermer derrière lui. Il resta longtemps sous l'eau chaude, chassant les stress des dernières vingt- quatre heures, puis s'habilla d'un jogging, décidant que puisqu'il ne pouvait pas sortir, il pouvait tout aussi bien en profiter pour être à l'aise. Lorsqu'il revint dans la chambre, il trouva Sylvie en train de parler avec Ron, et un plateau débordant de victuailles placé à son intention sur une table. Il s'assit dans un fauteuil et commença à manger.
Après les événements de la veille, le ministère était plus que jamais sur ses gardes, et Ron avait été rappelé pour surveiller le Chemin de Traverse, il ne put donc pas rester longtemps. Sa femme le remplaça peu après. Elle croulait sous une énorme pile de livres, et sa fille marchait à côté d'elle.
« J'ai pensé que vous pourriez m'aider, dit-elle. J'ai mes cours à assumer et Dobby n'est pas précisément en état de garder qui que ce soit ce matin. Et si on en croit Dumbledore, nous avons deux jours pour trouver. »
Elle prit le plus gros des livres et l'ouvrit. Harry piocha au hasard dans la pile. « Origine et fonctionnement des créatures humanoïdes ». Quelques heures et quelques grimoires plus tard, il n'avait rien trouvé. Hermione était partie donner un cours d'arithmancie, et Sylvie avait emmené promener les enfants qui ne supportaient pas de rester enfermés. Harry s'étira avant de consulter un nouveau livre. Il survolait pour la énième fois un chapitre traitant du sortilège du patronus quand une voix qu'il n'avait pas entendue depuis de nombreuses années le fit sursauter.
« Alors, tu trouves quelque chose ? » Harry se retourna. Rémus Lupin n'avait pas tellement changé, même si des rides s'étaient creusées sur son visage et si ses cheveux, à quarante-trois ans, étaient désormais complètement gris.
- Rémus ? Comment vas-tu ?
- Bien. En tout cas depuis que Dumbledore m'a mis dans la confidence à ton sujet. Plutôt content de me retrouver à Poudlard, même si mon job pour le ministère était plutôt intéressant. Si tu acceptes de t'arracher à tes recherches, nous pourrions peut-être déjeuner ensemble ? »
Harry remarqua alors que l'ancien ami de son père avait avec lui un gros paquet de sandwichs et une carafe de jus de jus de citrouille. Il referma son livre. Le déjeuner fut une joyeuse pause. Sylvie revint peu après et fut présentée au dernier Maraudeur. Celui-ci prit un moment James dans ses bras, et le regarda d'un air songeur.
« Ainsi c'est le plus récent descendant des Maraudeurs. Il te ressemble, Harry, et il ressemble également à James. Je suis sur qu'un jour vous serez fiers de lui.
- Nous sommes déjà fiers de lui, rétorqua Harry. On sent qu'il a du sang de Maraudeur dans les veines.
- A chaque fois qu'il fait une bêtise, expliqua Sylvie, Harry l'encourage en disant que c'est comme ça qu'il deviendra un vrai Maraudeur. Dans quelques années ce sera un horrible enfant gâté.
- James traitait Harry comme ça quand il avait cet âge. On ne peut pas dire qu'il ait mal tourné. J'admets cependant que ça rendait Lily folle. Et vous pouvez vous estimer heureuse, Sylvie. Lily, elle, avait en plus à supporter Sirius qui prenait un malin plaisir à lui teindre les cheveux en rose pour venger Harry s'il était puni.
- Je n'étais jamais puni, protesta Harry. J'étais bien trop sage !
- Tu crois ça ? Je peux t'assurer que la fois où tu as déchiré leur vieux livre de sort commenté de la main même de Godric Gryffondor, tes parents n'étaient pas contents du tout.
- C'était de leur faute ! On n'a pas idée de laisser un livre d'une telle valeur à la portée d'un enfant d'un an. James ! Lâche ça ! Mme Pince va me tuer ! »
Après le départ de Lupin, Harry se replongea de nouveau dans ses livres, après avoir envoyé Sylvie lui en chercher d'autres. Parfois, il cherchait seul, parfois en compagnie d'Hermione ou Ron en fin d'après-midi. Mais il semblait que, bien que de nombreuses études aient été menées sur les Détraqueurs, aucune n'ait réussi à percer le mystère de la disparition des âmes. Il continua de chercher jusque tard dans la nuit, bien après que les Weasley et Sylvie l'aient quitté. Il ignora le fait que ses yeux fatigués priaient pour un peu de repos. Assis dans un fauteuil près de la cheminée, il lisait sans répit. Petit à petit, la pile à sa droite, constituée des ouvrages déjà consultés, grandissait, alors que celle à sa gauche, qui contenait ceux qu'il devait encore consulter, diminuait. Puis, finalement, il ne resta plus qu'un livre dans la pile.
Soupirant et frottant ses yeux douloureux, Harry le saisit. Il s'agissait d'un petit ouvrage, apparemment très ancien. Harry se demanda ce qu'il faisait là : l'étude des créatures magiques, et particulièrement des Détraqueurs, étant une science relativement récente. Il envisagea un moment d'abandonner le livre et d'aller se coucher, cependant quelque chose le retint. Visiblement, ce livre traitait de Détraqueurs, l'un d'eux était dessiné à l'encre sur la couverture verte, et c'était probablement pour cela qu'il avait été sélectionné. Ses yeux fatigués refusaient de se fixer. Il secoua la tête pour se réveiller, s'obligeant à se concentrer, ouvrit le grimoire et commença à lire. Les premières lignes excitèrent sa curiosité et dissipèrent soudain le sommeil.
Moi, Salazar Serpentard, sorcier le plus puissant de son époque, décide en ce jour du 6 février 1123, de mettre par écrit certaines de mes plus brillantes inventions et de mes plus grandes réussites, afin que mon génie ne soit pas perdu pour les générations futures. J'espère qu'un de mes héritiers trouvera un jour ce livre et continuera mon ?uvre.
Je n'ai pas réalisé le rêve de ma vie : je ne suis pas parvenu à atteindre l'immortalité. Il ne me reste plus beaucoup de temps sur cette terre. Mais les générations futures se souviendront probablement de moi, comme un mage d'une puissance extraordinaire, et l'un des plus grands défenseurs de la pureté du sang des sorciers. Mais mon véritable génie s'est exercé dans le plus grand secret, dans les profondeurs de mon laboratoire. Je suis parvenu, ces dernières années, à maîtriser les secrets de la vie.
Reprenant les enseignements des anciens, j'ai hybridé et manipulé des espèces pour obtenir de dangereux serviteurs. Toi, mon descendant, sache que lorsqu'un ?uf de poulet est couvé par un crapaud, naît un basilic, le roi des Serpentards. Si le noble sang de Serpentard coule dans tes veines, il t'obéira. J'ai laissé ce serpent dans une chambre secrète à Poudlard afin qu'un jour il revienne chasser tous les moldus, tous les sang-de- bourbe que cet imbécile de Godric a laissé entrer dans l'école, cette école que j'ai contribué à créer et dont il s'est attribué la direction.
Mais je m'égare. Le basilic n'est pas ma seule réussite. Je dirais même que ce n'est qu'une demi-réussite. En effet, cher héritier, un basilic est incapable de se reproduire, il faut à chaque génération refaire une manipulation qui demande beaucoup de soin et de travail pour obtenir le Serpent. Toujours en suivant les conseils des anciens, j'ai fait beaucoup mieux : j'ai créé mes propres races, qui, je l'espère, se multipliera et prospéreront au cours des siècles à venir.
En croisant des vampires avec des griffons, j'ai obtenu de redoutables créatures, que j'ai appelées harpies. Curieusement, elles semblent toujours du sexe féminin, pourtant il y a des mâles parmi elles. Contrairement à la plupart des hybrides, les harpies sont parfaitement fertiles. J'ai obtenu une population d'une centaine d'individus, qui sera lâchée dans la nature à ma mort. Des griffons, elles ont les ailes et les serres. Des vampires, elles ont conservé la soif de sang, mais elle ont perdu tout ce qui pouvait leur rester d'humanité. Elles feront de redoutables alliées pour qui saura les contrôler.
J'ai réussi quelques autres croisements du même ordre, qui seront expliqués plus en détail dans la suite de cet ouvrage. Car je crois qu'il est temps d'en arriver à mon chef d'?uvre. Une réussite dont Godric ne peut même pas rêver. Moi, Salazar Serpentard, je suis parvenu à créer une espèce entièrement nouvelle, des êtres basés sur un métabolisme complètement nouveau. J'ai créé la vie. Et ces êtres que j'ai fabriqués sont les créatures les plus horriblement géniales qui existent. Leur origine est entièrement magique. De la magie noire, bien entendu. Elles se nourrissent de désespoir, et sont capables de faire resurgir les plus mauvais souvenirs des sorciers comme des moldus. Quelques mois avec elles dans mes cachots a réussi à briser certains de mes plus véhéments adversaires. J'ai appelé ces créatures, l'?uvre de ma vie, des Détraqueurs. Toi qui lis ces lignes, n'aies pas peur de les approcher. En tant que mon héritier, tu as, j'en suis sûr, de nombreux ennemis. Promets aux Détraqueurs de leur donner tes ennemis, ils seront des alliés fidèles tant que tu leur donneras de quoi se nourrir. Si tu veux être sûr qu'ils te suivent, ou si tu veux simplement te débarrasser sans risque d'un ennemi gênant, il est quelque chose qu'ils aiment par-dessus tout. Ils sont capables d'aspirer l'âme d'un ennemi et de la détruire, ne laissant qu'un corps vidé de son essence. J'aurais aimé pouvoir envoyer l'une de ces créatures à mon cher ami Godric, et voir ses yeux horrifiés pendant que son âme lui aurait été enlevée, malheureusement il a, avec l'aide de ses deux chiennes de garde, tellement renforcé les défenses de Poudlard, que je n'ai pas réussi à y pénétrer. Peut-être pourras-tu, dans ton lointain futur, me venger, chasser les sang-de-bourbe et assurer à la magie noire la place qui lui revient.
Là s'arrêtait l'introduction. La suite était un guide pour la création d'espèces nouvelles. Harry arrêta sa lecture, légèrement dégoûté. Serpentard semblait persuadé qu'il parlait à son héritier, et que cet héritier avait les mêmes idées que lui. Quelle serait sa réaction s'il savait que le grimoire était lu dans l'unique but d'éliminer son dernier héritier ?
Le jeune homme constata avec intérêt que plusieurs chapitres, presque la moitié du livre, étaient consacrés aux Détraqueurs. Dans une première partie, Serpentard mentionnait comment il avait torturé des moldus et laissé leurs corps se décomposer pour obtenir les corps de ses créatures. Bien que l'ouvrage se prétende scientifique, on voyait que Serpentard avait pris un plaisir sadique à raconter les supplices qu'il avait fait endurer à ces pauvres gens. Harry avait la nausée en atteignant la fin du chapitre, et il se rapprocha du feu dont les flammes répandaient une douce chaleur. Dans le silence de la pièce, il lui semblait entendre les cris des malheureux qui avaient été ainsi torturés. Pourtant, il se força à continuer. Si un livre pouvait apporter la solution au problème qu'ils rencontraient, c'était probablement celui là. Qui, mieux que le créateur des Détraqueurs, pouvait connaître le secret des âmes qu'ils avalaient ?
Serpentard décrivait ensuite les différents sortilèges qu'il avait utilisés pour modifier les corps et les charger de magie noire. Comment il les avait modifiés pour qu'à chaque respiration, ils inhalent les sentiments et recrachent dans l'atmosphère les émotions les plus noires qu'ils avaient trouvées. S'ensuivait une longue liste de tests que le mage noir avait réalisé sur ses opposants et sur quelques moldus. Il mentionnait que les moldus étaient incapables de voir ses Détraqueurs.
Puis, enfin, il en arriva au baiser. Harry se redressa dans son fauteuil pour lire plus attentivement.
Ainsi constituée, ma créature était incomplète. Elle était vivante, au sens biomagique du terme, c'est à dire qu'elle était capable de se nourrir et de se reproduire, donc de prospérer. C'était évidemment une créature des ténèbres, prête à se mettre au service des mages noirs. Mais quelque chose lui manquait : terroriser et affaiblir n'était pas suffisant. On peut contrer la peur. Une véritable créature des ténèbres devait être capable de tuer. Et c'est là que mon génie s'est manifesté une nouvelle fois. Grâce à un simple sortilège d'extraction, et à son système de respiration si particulier, j'ai doté mon Détraqueur d'un système très particulier lui permettant d'extraire l'âme de ses victimes. La personne qui subit ce traitement ne meure pas, son corps continue à exister.
Dans les premiers temps, un problème s'est posé à moi. Une fois l'âme aspirée par le Détraqueur, il se nourrissait et se fortifiait de toutes les peurs et de toutes les horreurs qu'elle contenait, et détruisait le bonheur, comme il le faisait en respirant. Mais une partie de l'âme, que je ne suis pas parvenu à réellement définir mais qui doit correspondre à ce que nous appelons généralement la conscience, résistait au traitement. Ces parties s'accumulaient à l'intérieur de mes créatures. Un Détraqueur que j'avais nourri, dans un but expérimental, d'une douzaine d'âmes, a fini par exploser. Les âmes à moitié digérées se sont répandues autour des fragments de la créature, tentant de regagner leurs corps. Heureusement, j'avais eu la présence d'esprit de réaliser mes expériences dans une pièce entièrement close, aux murs d'obsidienne. Les âmes sont donc restées prisonnières. J'ai passé des jours dans cette pièce, à chercher un moyen de contrôler ces âmes. J'aurais pu, bien sûr, faire venir d'autres Détraqueurs pour avaler ces esprits, mais mon esprit curieux a vu d'autres possibilités : pour la première fois, quelqu'un avait la possibilité de tester des consciences pures, dépourvues de corps, dépourvues également d'une grande partie de ce qui avait fait leur vie. Et finalement, j'ai réussi à les forcer à m'obéir, simplement en leur imposant la force de ma propre conscience, magiquement amplifiée. Des années plus tard, j'ai réussi à appliquer les principes testés alors sur ces esprits errants à des êtres humains, créant un nouveau sortilège que j'ai appelé Imperius.
Puis, lorsque j'ai eu la certitude que ces âmes ne pouvaient plus rien m'apprendre, j'ai cherché un moyen de les détruire, réalisant que je créerais ainsi le sortilège le plus terrible et le plus mortel que l'on puisse imaginer. Bien pire que l'Avada Kedavra, qui se contente de tuer le corps, libérant l'âme qui a la possibilité d'aller au paradis ou à tout autre endroit où elle est attendue.
La tâche s'est avérée ardue. J'ai passé de longues nuits de doute dans mon laboratoire. Plusieurs fois, j'ai failli abandonner. Mais j'ai persévéré, et mon courage a fini par payer. Bien que, je dois l'admettre, ce n'est que par pur hasard que la solution s'est présentée à moi. Ce jour-là, j'étais une fois de plus occupé à tester des formules compliquées pour essayer de faire disparaître ces satanées âmes, quand l'une d'elle, sans doute enhardie et rendue folle par des semaines de captivité, a essayé de s'emparer de mon corps. Naturellement, la misérable petite chose n'y est pas parvenue, mais elle m'a mis dans une fureur aisément compréhensible. Réaction stupide, je l'admets, mais oh combien utile, j'ai plaqué l'âme dans un coin de sa prison et ai jeté sur elle la boule de feu la plus puissante que j'ai pu conjurer. Naturellement, les esprits sont totalement insensibles à la chaleur, mais, sous l'effet de ma puissance, décuplée par ma légitime fureur, le coin a atteint une température telle que le mur s'est mis à fondre, puis est entré en ébullition.
C'est à ce moment que ma raison m'est revenue, et, craignant que ne se crée un trou dans la couche d'obsidienne et que les âmes ne puisse s'échapper, j'ai annulé mon sortilège. Heureusement, l'essentiel s'était déjà produit ; dès l'instant où les vapeurs d'obsidienne l'ont atteint, l'esprit qui avait tenté de s'emparer de moi a commencé à se compacter, puis il a émis un bruit perçant, un peu semblable à un cri, avant d'exploser. Les autres ses sont mis à voler dans tous les sens, en proie à une visible terreur.
Le lendemain, je suis revenu avec un énorme bloc d'obsidienne. J'ai conjuré un fournil à plusieurs milliers de degrés, avant de transplaner hors de la pièce. Lorsque je suis revenu, plusieurs heures plus tard, les âmes avaient disparu. Il ne restait absolument rien d'elle. J'ai pu vérifier ultérieurement que les vapeurs d'obsidienne n'avaient pas d'effet, ni sur les âmes contenues dans des corps, ni, plus important, sur mes Détraqueurs. J'ai alors complété le système digestif de ces derniers d'un mécanisme produisant et diffusant les précieuses vapeurs, leur permettant de détruire totalement les âmes qu'ils absorbent.
Harry referma le livre. Il n'avait jamais imaginé Salazar Serpentard comme étant quelqu'un d'aussi insensible. Après tout, il avait dû être à une époque l'ami de Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle, puisqu'ils avaient fondé Poudlard ensemble. Mais ses descriptions étaient effroyablement dépourvues de la moindre humanité. Il comprenait maintenant que Voldemort soit le digne héritier de ce puissant ancêtre dont il se recommandait. Peut- être même avait-il augmenté volontairement son côté sadique pour lui ressembler. Non, il avait vraiment besoin de dormir s'il se mettait à psychanalyser Voldemort. Il se demanda un moment que faire de ce qu'il venait d'apprendre, puis décida que Dumbledore ou Hermione auraient probablement une idée au matin. Qui n'était d'ailleurs plus très loin, remarqua-t-il en regardant l'aube pâle qui perçait par la fenêtre. Le château n'allait pas tarder à se réveiller. Harry se leva de son fauteuil, et, sans prendre la peine de se déshabiller ou d'enlever ses lunettes, il se jeta à plat ventre sur le lit.
Il avait l'impression de n'avoir dormi que quelques minutes, et peut-être était-ce le cas, quand une voix impatiente se fit entendre.
« Harry, réveille-toi ! On a encore des tas de livres à regarder avant jeudi ! »
Il se redressa, tous ses membres engourdis, et s'étira en bâillant.
« J'ai trouvé, Hermione. Regarde le petit livre vert, sur le fauteuil. » Il se leva sans cesser de bâiller, et se dirigea vers la salle de bains. Lorsqu'il en ressortit, légèrement rafraîchi, son amie le fixa avec des yeux inquiets.
« Harry, ça va ? Tu es bizarre ce matin. Ça ne te ressemble pas de dormir tout habillé.
- Je vais très bien, merci. Je suis resté tard à lire. Ce n'est pas toi qui va me le reprocher.
- Peut-être, mais il n'y a rien dans ce livre, Harry.
- Rien ? Hermione, c'est tout ce que nous voulions savoir sur les Détraqueurs !
- Tu as du rêver, ou tu te trompes de livre. Dans celui-ci, il n'y a que quelques dessins de créatures étranges. Je ne comprends même pas pourquoi ils l'ont gardé à la bibliothèque. »
Harry prit le livre des mains de son amie et l'ouvrit. C'était bien celui qu'il avait lu cette nuit. Il tourna les pages jusqu'à en arriver à l'endroit où Serpentard expliquait la destruction des âmes.
« Tiens, dit-il. Lis ça. Mais je te préviens c'est déconseillé aux personnes sensibles. » Hermione ouvrit de grands yeux et posa une main sur le front de Harry.
« Harry, il n'y a rien du tout sur cette page. Elle est vierge, complètement. A part ces quelques lignes bizarrement tracées.
- Tu crois que j'ai des hallucinations ? Attends, écoute, je n'invente pas tout cela ! » Il commença à lire à haute voix le passage. Mais à peine avait-il commencé que Hermione l'arrêta d'une voix tremblante.
« Arrête, Harry, qu'est-ce qui te prends ? Je déteste quand tu fais ça !
- Quand je fais quoi ? Quand je lis à haute voix ? » Il eut un moment envie de lui demander de cesser cette plaisanterie stupide, mais la jeune femme était pâle et semblait réellement effrayée.
- Hermione, que se passe-t-il ? demanda-t-il, soudain inquiet. Pourquoi ne veux-tu pas que je lise ce livre ?
- Mais parce que. Harry, quand tu t'es mis à lire, tu parlais Fourchelangue.
- Je parlais Fourchelangue ? Mais c'est impossible ! Ça ne m'est jamais arrivé qu'en face de serpents !
- Je sais bien. Mais quelque chose ne va pas ce matin. Je devrais peut-être aller chercher Dumbledore. Tu es vraiment bizarre. » Elle commença à reculer vers la porte.
« Non ! Attends ! Je vais très bien. Ce n'est pas moi qui suis bizarre, c'est ce livre. » Il réfléchit un moment puis l'évidence se présenta à lui. « Bien sûr, s'écria-t-il. Hermione, sais-tu qui a écrit ce livre ?
- Non, il n'y a pas de nom d'auteur dessus.
- C'est l'?uvre de Salazar Serpentard. Et il y a quelque chose qui m'a intrigué pendant ma lecture, cette nuit. Il semblait persuadé qu'il s'adressait à son héritier. Comme s'il n'imaginait pas que quelqu'un d'autre puisse le lire.
- Harry, tu n'es pas l'héritier de Serpentard. C'est Gryffondor ton ancêtre.
- Je sais cela, crois-moi, et j'en suis bien content. Mais quelle est la principale caractéristique de l'héritier de Serpentard, celle qui devait lui permettre de pénétrer dans la chambre des secrets ?
- C'est un fourchelangue. En lisant ce livre, tu parlais fourchelangue. mais bien sûr ! J'ai lu quelque part qu'il existait une version écrite de la langue des serpents. Serpentard aurait écrit son ?uvre dans ce dialecte pour être sûr que seul son héritier pourrait le déchiffrer ! Mais tu le peux, à cause des pouvoirs que t'a transmis Voldemort le jour où il t'a fait cette cicatrice.
- Sauf que je n'ai pas tout compris, et que ça va drôlement compliquer les choses si je suis le seul à avoir accès au contenu de ce livre. Il y a tout sur les Détraqueurs. Savais-tu que c'est Serpentard en personne qui les a créés ?
- Essaie à nouveau de lire, cette fois en te concentrant sur ce que tu dis, et non ce que tu lis. »
Harry fit une nouvelle tentative, mais elle l'arrêta presque immédiatement.
« Non, ça ne marche pas. Peut-être. si tu essaies de me résumer ce que tu as lu cette nuit. »
Il s'exécuta. Cette fois, à la lueur d'intérêt qui s'éveilla dans les yeux d'Hermione, il comprit qu'il s'était exprimé de manière compréhensible.
« Ok, résuma-t-elle quand il eut fini. Tout ce que nous avons à faire, c'est trouver Voldemort, forcer son âme à sortir de son corps, et l'asperger de vapeurs d'obsidienne. »
Harry se renferma aussitôt devant l'ampleur de la tâche. Il n'avait pas réalisé jusque là que ce qu'il envisageait était quasiment impossible. Mais Hermione ne semblait pas le moins du monde découragée.
« Nous n'avons pas une minute à perdre. Je vais parler au directeur. Il trouvera probablement un moyen de rappeler Ron. Tous ceux qui savent que tu n'es pas réellement mort peuvent nous aider.
- Hermione, laisse tomber. Je n'avais pas l'esprit très clair quand j'ai lu ça. Comment pouvons-nous réaliser ça ? Tu crois que l'âme de Voldemort va rester bien tranquillement à côté de nous une fois que nous l'aurons sortie de son corps ? A condition que nous parvenions à la sortir de son corps, naturellement. Il est probable que nous ne la verrons même pas. Serpentard a passé des mois à réaliser des expériences. Je ne vois vraiment pas ce que nous pourrions utiliser comme cobayes.
- L'impossible n'est pas magique, Harry. Nous trouverons un moyen. Il y a deux jours, nous ne pensions pas qu'il était possible de détruire complètement une âme. Aujourd'hui nous connaissons un moyen. Il ne reste plus qu'à trouver comment appliquer ce moyen.
- Nous ne sommes même pas sûrs que ça marche.
- On ne risque rien à essayer. »
Ils passèrent les deux jours suivants à essayer de mettre au point un plan qui leur permettrait de détruire Voldemort. Il y avait heureusement une grande quantité d'obsidienne dans le château. Ce qu'ils n'avaient pas prévu d'affronter, cependant, fut la réaction de Sylvie en apprenant ce qu'ils projetaient de faire. La jeune femme, ordinairement calme, entra dans une colère noire.
« Non, s'écria-t-elle. Vous ne ferez pas cela. C'est de la folie pure. Je croyais que vous aviez fait croire à la mort de Harry pour le protéger, pas pour le faire tuer trois jours plus tard ! Votre mage noir n'est pas totalement stupide, s'il vient, il ne viendra pas seul. Il aura probablement toute son armée avec lui. Comme ça, vous pourrez vraiment enterrer Harry !
- Calme-toi, tenta Harry. Il ne m'arrivera rien. Je serai invisible, j'aurai largement le temps d'observer ce qui se passe avant de décider si je me montre ou non.
- S'ils viennent, ce n'est probablement pas pour te pleurer. Pour eux, ce serait plutôt une espèce de célébration. Et d'après ce que vous m'avez dit, pour eux, une fête doit s'agrémenter de tortures. Je te connais, Harry, tu ne laisseras pas cela arriver. S'ils commencent à s'en prendre à ceux qui assistent à la cérémonie, tu te dévoileras à eux pour faire cesser cela, et donner aux autres le temps de s'enfuir. Tu les affronteras seul et cette fois tu ne reviendras pas. » Elle étouffa un sanglot à cette pensée.
« Harry ne sera pas seul, dit Dumbledore d'une voix douce. J'inviterai tous les Aurors, tous les sorciers qui ont un jour participé à la lutte contre les forces du mal. Le ministère s'attend à ce que Voldemort se manifeste, et toutes les mesures de sécurités nécessaires ont été prises. Il ne viendra pas avec l'intention d'attaquer, il sait que même s'il sortait vainqueur le prix à payer serait bien trop élevé.
- Professeur, remarqua Harry, s'il n'a l'intention que de perturber la cérémonie, je ne pense pas qu'il vienne en personne. Il lui suffit d'envoyer un ou deux mangemorts, invisibles puisqu'il semble maîtriser cet art, pour lancer sa marque ou un autre artefact du même ordre.
- Il viendra en personne, cela j'en suis persuadé. Il y a vingt-deux ans qu'il attend ce jour. Et ne pas pouvoir te tuer lui-même a du être un coup porté à son orgueil. Il aurait probablement tué tous les membres de son commando s'ils n'avaient pas été arrêtés : ils avaient ordre de te mener à lui, pas de te tuer. Il ne manquera pas ton enterrement, le jour de son triomphe.
- Il doit bien se douter que vous l'attendez !
- Il doit penser que nous cherchons à nous protéger. Il nous croira désorganisés et faibles. Et il ne s'attendra pas à affronter Harry.
- Vous rendez-vous compte que vous l'utilisez ? Harry n'est pas seulement une arme contre votre mage noir ! Je ne veux pas qu'il soit une nouvelle fois en première ligne. Rien n'est sûr dans votre plan ! tant de choses peuvent mal tourner ! Tant de gens peuvent être tués ! Et pas seulement Harry.
- Sylvie, chérie, je sais que c'est risqué, dit fermement Harry. Mais je dois le faire. Des gens meurent de toutes façons. Nous avons l'occasion d'arrêter tout cela, nous ne pouvons pas la laisser passer. Tu n'es pas obligée de venir, tu sais. Je crois même que ce serait mieux si tu ne venais pas.
- Ça ne marche pas comme ça, Harry ! Je serai là. Bien sûr que je serai là. Tu ne peux pas me renvoyer en sécurité chez mes parents et prendre des risques fous.
- Mais pense à James. S'il m'arrive quoi que ce soit, il aura besoin de toi. Il ne doit pas venir non plus. Voldemort est après lui, maintenant. Et si je ne devais pas revenir, je ne veux pas qu'il ait la même enfance que moi.
- Je croyais qu'il ne t'arriverait rien ? Qu'il n'arriverait rien à personne ? Dans ce cas, je peux venir sans risque. James aussi, n'est-ce pas ? » Nul ne pouvait manquer l'ironie de son ton, ni le désespoir qui perçait en-dessous, Harry moins que personne. Il soupira et prit sa femme dans ses bras. Aucun des deux n'avait remarqué le départ du directeur.
« Je suis désolé, dit Harry. Il n'y a pas d'autre solution. Je te jure que je ne me mettrai pas en danger. Mais j'ai besoin de savoir que toi et James serez en sécurité. » Sylvie enfouit son visage dans l'épaule de son mari, pour cacher les larmes qui coulaient sur son visage. Elle ne put malheureusement pas cacher les sanglots qui la secouaient. On ne pouvait pas lui enlever Harry. Pas maintenant, pas comme ça. Tant de choses risquaient de mal tourner, et ils avaient encore tellement d'années à vivre ensemble !
« Hé, doucement, murmura Harry à son oreille. Ils ne m'auront pas comme ça, je te le promets. Je suis le survivant, et j'ai bien l'intention de le rester, même si je déteste ce surnom. Mais je dois l'affronter. Mes parents étaient encore plus jeunes que nous quand ils ont donné leurs vies pour qu'un jour je puisse réaliser ce destin.
- Non, ils ont donné leurs vies pour que tu vives. Parce qu'ils t'aimaient et qu'ils voulaient que tu sois heureux.
- Et j'ai été heureux. J'ai été heureux toutes ces années avec toi. J'espère que je le serai de nouveau jeudi soir, quand tout sera fini. Mais je ne peux pas laisser passer cette occasion. Si des gens meurent parce que je n'ai pas agi. Je ne veux pas vivre avec ça sur la conscience, tu comprends ?
- Je comprends. Mais je viendrai avec toi. Nous pourrons toujours trouver quelqu'un pour garder James au château. Je veux être là. »
Dans l'après-midi du mardi, Harry entendit un brouhaha provenant du bureau du directeur. Plusieurs voix parlaient en même temps, il ne parvenait pas à les distinguer. Une angoisse était cependant perceptible dans le ton, et il comprit qu'un événement grave venait de se produire. Le plus doucement possible, il entrouvrit la porte de sa chambre et se glissa sur l'escalier en colimaçon qui descendait vers le bureau, regrettant de ne pas avoir demandé à Sylvie de lui apporter sa cape d'invisibilité. Il descendit sans bruit quelques marches, puis s'immobilisa et tendit l'oreille. Il distingua alors clairement la voix du professeur McGonagall.
« Pour toucher ainsi toute l'école, ce n'est pas un élève qui a fait ça, Albus. Il faut une puissance énorme, et une grande connaissance de la magie. Je ne serais pas surprise que Vous-Savez-Qui en personne se soit introduit ici pour nous narguer ! Avec la disparition de Potter, les défenses qu'il a posées sont probablement affaiblies. Poudlard n'est plus sûr. Il faut renvoyer les élèves chez eux.
- Potter n'était là que depuis le début de l'année, et avant cela nous nous en sortions très bien sans lui. » On reconnaissait sans peine les intonations de Rogue. « Poudlard est aussi sûr qu'avant, Minerva. Ne soyez pas stupide, Voldemort ne s'est pas introduit ici, ni un de ses Mangemorts. Les Détecteurs nous l'auraient dit. Cette attaque a été lancée de l'intérieur.
- Je vous le répète, aucun élève n'est capable de ça. Aucun Gryffondor en tout cas, mais je ne crois pas non plus que les autres soient responsables.
- Je suis d'accord. Mais il n'y a pas que les élèves à Poudlard. Il y a également des adultes dont certains ont tout à fait la puissance et la connaissance nécessaires pour un tel acte.
- Seriez-vous en train d'accuser l'un d'entre nous de.
- Severus a raison, Minerva, intervint la voix calme de Dumbledore, et Harry dut se pencher légèrement pour l'entendre. C'est pour l'instant la possibilité la plus probable. Et ce n'est pas la première fois que j'ai l'impression qu'il y a un traître parmi nous.
- Ne trouvez-vous pas étrange, également, que cette attaque se produise justement le lendemain de l'arrivée d'un certain professeur de Défense Contre les Forces du Mal ? »
Il y eut une réponse, donnée d'une voix qui ressemblait à celle de Lupin, mais il parlait trop doucement pour que Harry comprenne ce qu'il disait, puis un reniflement et un grognement caractéristiques de Rogue, et Dumbledore reprit la parole.
- Allons, Severus, nous savons tous que vous n'aimez pas le professeur Lupin, mais il a beaucoup trop perdu aux mains des Ténèbres pour se tourner vers eux. Remus a mon entière confiance. En agissant maintenant, ils cherchent à nous intimider, de nous faire croire qu'avec la disparition de Harry, tout leur est permis. Nous ne fermerons pas l'école, Minerva, tout simplement parce que c'est ce qu'ils veulent que nous fassions. Il faut leur montrer que nous sommes prêts à nous battre, avec ou sans lui. Les élèves sont parfaitement en sécurité pour l'instant.
- Mais le traître.
- Je ne crois pas qu'il se risque à tuer quelqu'un. Pas si nous suivons des consignes strictes de sécurité. Cependant, je suis d'accord sur un point, il représente une menace. Il faut donc le démasquer et l'arrêter au plus vite. Des idées sur son identité ? »
De nouveau, Harry entendit Rogue grommeler d'une voix inintelligible, et la voix de Lupin lui répondit.
« Ca suffit tous les deux, fit fermement Dumbledore. Assez de ces gamineries pour l'instant. Minerva, des idées ?
- L'équipe a peu changé ces dernières années, fit le professeur de Métamorphose d'une voix pensive. Je connais la plupart de nos collègues depuis des années, et je ne peux pas croire ça d'eux. Il n'y a que Paulo Linguere, le professeur de Runes, qui est arrivé il y a trois ou quatre ans, mais c'est un garçon très sympathique, et qui semble entièrement dévoué à notre cause. Et Hermione, naturellement, mais on peut difficilement l'imaginer se compromettant avec des mages noirs. Ni son mari, qui vit également ici.
- Parce que c'est une sainte Gryffondor et une amie de feu Mr Potter ? demanda sarcastiquement Rogue.
- Non, répondit calmement le professeur McGonagall. Parce qu'elle n'est pas stupide, et que ses parents sont moldus. Mais pour en revenir à votre question, Albus, à part Liguere, que je ne crois pas coupable, je ne vois pas. Avez-vous pensé à du polynectar, comme l'année où Alastor Maugrey était parmi nous ?
- Oui, c'est naturellement la première chose à laquelle j'ai pensé. Mais une utile petite carte que Remus connaît bien m'a permis d'éliminer cette hypothèse. Tout le personnel de Poudlard est bien qui il a l'air d'être. Pourtant il y a parmi nous quelqu'un qui nous ment. Cette pensée m'afflige mais c'est cependant la vérité. Soyez plus que jamais sur vos gardes. Je crois que c'est tout ce que j'avais à vous dire. »
Les trois professeurs prirent congé du directeur. Prudemment, Harry finit de descendre l'escalier, et entrouvrit la porte qui le reliait au bureau, constatant que Dumbledore était seul, courbé sur sa table. Il semblait plongé dans ses pensées. Harry l'appela doucement, et il releva la tête. Le vieil homme s'empressa de rejoindre le plus jeune, et ils remontèrent dans la chambre.
« Ce n'est pas prudent de descendre dans mon bureau, Harry, remarqua Dumbledore. Je suppose que tu as entendu notre conversation ?
- En grande partie, oui. Professeur, que s'est-il encore passé ?
- Lorsque nous nous sommes réunis dans la Grande Salle pour déjeuner, tous les élèves venant de familles moldues, les professeurs aussi, d'ailleurs, se sont retrouvés avec le mot mort écrit en lettres de sang sur le front. Et nous ne sommes pas parvenus à l'effacer pendant au moins une heure.
- Vous voulez dire. qu'il a réussi a lancer un sort d'écriture indélébile sur tous les occupants de Poudlard, additionné pour bien faire d'un sort de sélection ?
- C'est une possibilité. Quoique je pense, puisque c'est arrivé pendant le déjeuner, que ce serait plutôt le résultat d'une potion qui aurait pu être glissée dans la nourriture. J'ai demandé à Severus d'analyser les restes.
- Dans ce cas, il pourrait très bien s'agir d'un élève, à qui on aurait fourni la potion. Il est tout à fait possible de piéger toute la Grande Salle, il me semble que Fred et Georges l'ont suffisamment montré.
- Non. Les frères Weasley ne réussissaient leurs petites plaisanteries que parce que je le leur permettais. Toute la nourriture qui atterrit sur les tables de Poudlard est protégée par une barrière. Aucune potion ne peut y être ajoutée.
- Attendez un instant. Vous n'êtes pas en train de me dire que vous étiez au courant des farces de Fred et Georges et que vous les aidiez ?
- Rire un peu n'a jamais fait de mal à personne. J'avais à l'époque modifié la barrière pour les laisser agir. Ils n'avaient, au fond, pas de mauvaises intentions. Mais la personne qui a agi aujourd'hui a du modifier elle-même la barrière, et c'est un acte de magie d'un haut niveau. Je continue à croire qu'il ne s'agit pas d'un élève. »
Harry hocha la tête, songeur. Il passa en revue ses collègues. Aucun ne lui semblait être un possible traître. D'un autre côté, il n'avait jamais été particulièrement doué pour les détecter.
« Si tout cela n'est pas résolu jeudi, dit Dumbledore d'une voix basse, je devrai suivre les conseils de Minerva et fermer l'école. Elle a raison, bien que j'ai essayé de les rassurer. La situation actuelle est bien trop dangereuse pour tous les enfants issus de parents moldus. Et tout cela repose en grande partie sur toi, Harry. »
Finalement, lorsque le mercredi soir arriva, Harry, Sylvie, Ron, Hermione, Dumbledore et Lupin étaient assemblés dans la petite pièce au dessus du bureau du directeur. Les visages étaient tendus.
« Je continue à croire que les autres professeurs auraient du être mis au courant, dit Lupin. Cela fait deux jours que Minerva sort son mouchoir à la moindre occasion, Severus est d'une humeur massacrante, et les autres ne valent guère mieux. Mais nous aurions au moins pu le leur dire, à eux deux. Nous savons qu'aucun des deux n'est le traître, même si dire cela à propos de Severus me fait mal.
- Moins il y a de gens au courants, moins le secret risque de s'éventer, répondit Dumbledore. Vous-même n'auriez pas été mis dans la confidence si je n'avais pas craint que vous ne sombriez dans l'alcoolisme et la dépression, n'étant plus d'aucune utilité.
- Qui restera à Poudlard ? demanda Sylvie. Qui gardera les enfants ?
- Si vous parlez des élèves, il y aura le concierge, Mr Rusard, aidé par les préfets. Les cours sont annulés mais aucun élève n'est autorisé à assister à la cérémonie. Si, comme je le suppose, vous faites allusion à votre fils et à Miss Weasley, le problème est plus compliqué. Le jeune James doit être protégé. Je vais contacter une vieille amie à moi. Elle a surveillé Harry pendant dix ans, et saura probablement s'en sortir avec son fils.
- Mrs Figgs ? s'étonna Harry. Je croyais qu'elle avait arrêté la garde d'enfants.
- Mais pas la protection rapprochée. Je suis sûr qu'Arabella sera ravie de venir.
- Très bien, dit Sylvie. Si vous êtes sûrs que c'est une personne de confiance.
- Sait-on qui assistera à la cérémonie ? demanda Ron.
- Toute votre famille, répondit Dumbledore. Le personnel de Poudlard, quelques-uns de vos anciens condisciples. Et le ministre, bien sûr, et des Aurors pour la sécurité. Les autres ne devraient pas être autorisés à pénétrer dans l'église, mais ils nous rejoindront plus tard.
- Ce qui signifie que rien ne devrait se produire à l'église, mais plutôt au cimetière. Après.
- On peut l'imaginer. Mais s'il y a un traître dans le personnel de Poudlard, on ne sait pas quand il décidera d'agir.
- Qu'en est-il des Dursley ? demanda Harry.
- Ils n'ont pas répondu à l'invitation que nous leur avons envoyée, cependant il est fort possible qu'ils soient également présents.
- Est-ce que les parents de Sylvie n'auraient pas du être là, eux aussi ? demanda Hermione.
- S'il s'était agi d'un véritable enterrement, certainement, mais dans les circonstances présentes, les Potter ont jugé préférable de ne pas les inquiéter. Ce sont des moldus, ils ne savent rien des événements de l'hôpital, ils ne savent pas que Harry est censé être mort.
- D'accord. Cependant, remarqua Harry, j'ai bien l'intention d'entrer dans l'église sous le couvert de ma cape d'invisibilité, et je ne serai peut- être pas le seul à avoir cette possibilité.
- Je crois que nous pouvons partir du principe qu'il n'arrivera rien dans l'église, dit doctement Dumbledore. N'oublions pas, après tout, que le sol des églises est empreint de cette forme particulière de magie, qui fait dire à certains qu'il est sacré, et que toute démonstration de magie noire dans ces conditions serait extrêmement risquée. De plus, il y a trente ans que je combats Voldemort, je me flatte de le connaître, et il ne se mettra pas en frais pour une poignée de ses ennemis quand une foule l'attend un peu plus tard, lui offrant de plus une meilleure sécurité. Non. C'est au cimetière que cela se passera. Si quelque chose se passe, naturellement. Harry, tu sais ce que tu as à faire ?
- Je suppose, répondit le jeune homme. Malheureusement, en pratique. Je ne crois pas que ça marche, professeur.
- Dans ce cas, tu improviseras, n'est-ce pas ? fit le vieil homme, et pendant un instant une étincelle brilla dans ses yeux. J'ai une totale confiance en ton esprit d'initiative. N'oublie pas cependant que tu ne seras pas seul pour une fois. L'époque où Tom Jedusor avait peur de moi n'est, après tout, pas si éloignée, et il y aura bien d'autres sorciers de valeur prêts à t'épauler. Une dernière chose. » Il se leva et alla prendre une petite boîte qu'il tendit à Sylvie. « Vous êtes moldue, et je n'aurais pas aimé vous savoir totalement désarmée demain. Je donnerai la même chose à la famille de Harry si elle vient. Ce sont les premiers produits du programme de collaboration que nous n'avons malheureusement pas eu le temps de mettre en place.
- Je refuse de porter une arme, répondit Sylvie en repoussant la boite, et je ne sais pas m'en servir.
- Ce n'est pas ce que vous imaginez. Il ne s'agit pas de ce que vous appelez une arme à feu, mais d'une simple bombe aérosol. Le produit qu'elle envoie est un anesthésique. J'insiste pour que vous la preniez, même s'il est peu probable que vous en ayez besoin.
- Très bien, céda Sylvie. Elle se saisit du coffret.
- Il y a encore un point qui me gène, dit alors Ron. Depuis deux jours, nous n'avons toujours rien fait au sujet de Malefoy.
- Je ne suis pas sûre que ce soit le sujet du jour, rétorqua Hermione.
- Professeur, je vous ai déjà parlé de nos soupçons. Or Malefoy est probablement le seul Mangemort qui pourra rentrer dans l'église, puisqu'il accompagnera ma s?ur qui aura probablement l'impudeur de s'y présenter.
- Je crois, Mr Weasley, que vous vous laissez un peu emporter par vos problèmes personnels. Mr Malefoy est peut-être un Mangemort, et notez que vous n'avez pas de réelle preuve, mais il y a probablement un traître à Poudlard. Je ne pense pas que l'un ou l'autre agisse pendant la première partie de la cérémonie. Sinon, nous devrions réussir à les maîtriser sans grande difficulté. Cependant, et si cela vous rassure, vous pouvez vous affecter à sa surveillance.
- Rien ne me ferait plus plaisir, grimaça Ron. Mais nous aurions pu éviter de nous donner ce mal en l'arrêtant avant. Si Ginny n'était pas parvenue à émouvoir ces dames. Encore une chose : si Harry doit rester invisible, comment saurons-nous où il est, ou s'il a besoin d'aide ?
- A priori, répondit directement Harry, tant que je reste invisible je n'aurai pas besoin d'aide. Si j'ai besoin de l'un d'entre vous, je viendrai vous voir. Et si pour une raison ou une autre je suis obligé de me révéler, je suppose qu'une émeute vous en avertira. Combien de personnes attendez- vous à l'extérieur de l'église ? demanda-t-il à Dumbledore.
- Plusieurs milliers. Nous n'avons pas décrété de jour férié, mais énormément de gens ont pris une journée de congé.
- Ce qui veut dire que si quelque chose tourne mal, ça risque de très mal tourner.
- J'ai prévu un stock de portoloins pour éloigner les personnes fragiles au cas où. Il ne devrait pas y avoir beaucoup d'enfants : les écoles restent ouvertes. Les autres seront à priori des sorciers qualifiés. Harry, tu dois avoir confiance, parce que beaucoup repose sur toi. Il n'y aura pas de massacre demain, pas si nous restons calmes et confiants. Maintenant je propose que nous allions tous nous coucher. »
J'espère que vous avez aimé ce chapitre. Merci de l'avoir lu, en tous cas.
Caro, Celina,Philippe Griffondor, Solar : merci pour vos reviews.
Hermione2005 : C'est vrai que faire croire à tout le monde que Harry est mort, ça peut paraître un peu dur pour les autres. J'ai beaucoup hésité avant de faire cela. Mais bon, maintenant, c'est fait, donc on peut difficilement revenir en arrière ( ni moi ni Dumbledore). Et si ça peut te rassurer, ça ne va pas durer longtemps.
Lilou : Contente que ça t'ai plus. En effet, les rêves de Harry lui font penser aux Détraqueurs. Après, tu peux penser que c'était pour lui faire comprendre que les Détraqueurs étaient la clé, ou simplement que son inconscient a réalisé des liaisons auxquelles il n'avait pas pensé, ou encore que c'était un simple hasard. C'est une question d'interprétation. Quant à tes hypothèses au sujet de Méline... euh... ben, c'est possible que tu aies raison, mais c'est aussi possible que tu te trompes ( tu aimes cette réponse, si, j'en suis sure...)
Lunenoire : Ton hypothèse est aussi intéressante que la première, et ton argument tient la route. Et, en effet, je ne te dirai pas plus si elle est vraie. Mais tout sur Méline sera expliqué au chapitre 13.
Csame : C'est sur que c'est cruel, et en particulier pour la famille Weasley. Mais, et c'est peut-être plus clair dans ce chapitre, la sécurité de Harry n'est pas la seule raison de ce plan. En fait, Dumbledore cherche un moyen de surprendre Voldemort, de le prendre de cours. Parce qu'ils en savent finalement très peu sur les mangemorts et leurs intentions, alors qu'eux savent tout sur la manière dont les autres sorciers se défendent. Ce qui donne un énorme avantage aux mages noirs. C'est déjà pour ça qu'il voulait utiliser des armes moldues, mais avoir Harry en arme secrète, c'est encore mieux.
Lexyann : S'il te plaît, arrête avec ses yeux, je vais finir par croire que tu prépares un mauvais coup ( c'est vrai, on le connaît Patmol). Ce chapitre marquait justement le retour de « Mumus », ce qui doit répondre à ta question. Et je l'avais déjà mentionné, mais très brièvement, pour parler de cet emploi qu'il avait eu au ministère et qui consistait à sécuriser une forêt pleine de créatures magiques
Rose Potter : * Une horrible fumée grise apparait soudain de nulle part et la méchante prof s'incarne * Bien, Miss Potter, puisque vous avez demandé mon retour, j'espère que vous êtes prête à en subir les conséquences. * Pince les lèvres, rajuste ses affreuses lunettes, et fait un pas en avant. * Je dois tout d'abord vous dire que la paresse est un horrible défaut que je n'admettrai chez personne, excepté moi... * a un moment de trouble, se rend compte de ce qu'elle vient de dire, et reprend sa lecture. Soudain, elle devient rouge sombre, se met à taper du pied par terre, et de la vapeur d'eau lui sort par les oreilles.* Comment osez-vous me menacer, Mademoiselle ? Mon pire cauchemar ? Cette fois vous n'échapperez pas à un châtiment mérité ! Et ne comptez pas sur la limite de réponse aux review, je viens de la faire supprimer ! * Elle se prépare à frapper, se rappelle soudain qu'elle a déjà quarante trois procès sur le dos et qu'utiliser une méthode qui laisse des traces n'est pas une bonne idée, cherche ses instruments de torture dans son sac mais n'y trouve que quelques pierres et des vielles chaussettes sales, se jure de tuer son petit frère en rentrant, redresse la tête et se contente d'un regard qui tue à la Rogue en direction de Rose, et reprend sa lecture. * Mon âge ? Mademoiselle, tout ce que vous avez besoin de savoir est que je suis suffisamment âgée pour que vous me deviez le respect ! * Elle tente de s'arrêter là, mais est obligée de répondre à cause de la toute nouvelle loi sur les réponses au reviews. * J'ai vingt deux ans, et je suis professeur, rappelez-vous, pas en classe.* Elle est arrêtée de nouveau par les surveillants des réponses aux reviews, qui l'obligent à avouer qu'elle est encore étudiante, en Maîtrise, et lui donnent un avertissement avant de disparaître. La prof frôle la crise cardiaque devant tant d'audace, et casse trois fenêtres et deux tables avant de reprendre.* Assez bavardé. Passons plutôt à votre review sur le chapitre précédent.* Mais elle s'aperçoit qu'on ne s'adresse plus à elle et disparaît, remplacée par Antares, réponses aux reviews, classic version.* Donc comme ça, je suis vilaine. Et Ron est méchant. * Se fige soudain, les yeux hantés, et se met à parler dans le vide* Non, mademoiselle, je ne vous autorise pas à aller châtier ce Ron. Je vous connais, et j'en ai encore besoin pour mon histoire. En plus, c'est mon tour, maintenant, laissez moi.* Secoue la tête et lit plus loin. Fronce soudain le nez. * Non, je ne veux pas savoir ce que tu as mangé ! S'il te plait, ne branche pas de caméra numérique quand tu lis ! Et j'espère que la description du système digestif des Détraqueurs n'aura pas eu le même effet sur toi que l'idée que tu t'en faisais. Sinon, la méchante prof risque de revenir t'apprendre à être moins dégoutante dans tes reviews... Et j'en avais vraiment assez d'attendre dans le placard qu'elle en ait fini avec toi. L'enterrement de Harry, c'est pour le prochain chapitre. Au fait, merci pour ta review, parce que l'autre folle, ça lui aurait fait mal de le dire.
