Bon, je ne me suis malheureusement pas retrouvée miraculeusement en possession de Harry Potter depuis la dernière fois. Tout est toujours à JK Rowling.

Un gros merci à Miss Tambora pour la relecture.

Chapitre 12

Le matin de l'enterrement, il tombait une pluie épaisse et glaciale. La couche de nuages était tellement épaisse que le jour semblait ne pas s'être levé. Pour Harry, caché sous sa cape d'invisibilité, c'était plutôt une bonne nouvelle : moins de gens feraient le déplacement par un temps pareil.

Le groupe de ceux qui savaient fut le premier à arriver à l'entrée de l'église, deux heures avant le début de la cérémonie. Seuls deux gardes du ministère étaient déjà en faction devant la porte. Ils étaient probablement restés en faction toute la nuit. En apercevant le petit groupe, ils hochèrent la tête en signe de respect et les saluèrent.

« Si vous voulez rentrer, proposa l'un d'eux.

- Merci, répondit Dumbledore. Nous allons rester ici un moment, en attendant les autres.

- Comme vous voudrez. Mais avec un temps pareil, vous seriez mieux à l'intérieur.

- Vous savez, ajouta l'autre garde, je suis sûr que ce n'est pas un hasard s'il fait si mauvais aujourd'hui. Je veux dire, c'est un avant-goût des ténèbres qui nous attendent. Maintenant que Potter n'est plus, et que Vous- Savez-Qui est probablement revenu.

- On ne peut jamais savoir ce que l'avenir nous réserve, dit Dumbledore, sévèrement.

- Bien sûr. » Le premier garde sourit au vieux sorcier. « Vous êtes encore là pour nous, professeur, et nous avons récupéré notre ministre. En plus, Potter a eu un fils, qui héritera probablement de ses dons. Tout n'est pas perdu. »

Sous sa cape d'invisibilité, Harry dut utiliser toute sa maîtrise de lui pour éviter de sauter à la gorge de l'homme. Ainsi ceux qui le croyaient mort comptaient maintenant sur James ? Ils plaçaient leurs espoirs sur un bébé de quatorze mois ? Pourquoi les sorciers étaient-ils aussi stupides dès que l'on prononçait le nom de Potter ?

Heureusement, le professeur Dumbledore mit fin à sa conversation avec les gardes et entraîna le petit groupe légèrement à l'écart. Il lâcha son parapluie, qui lévita tranquillement au-dessus de sa tête, continuant à le protéger, tira sa baguette de sa poche et l'agita en prononçant quelques formules.

« Il n'y a aucun signe de magie noire ici, annonça-t-il. Je vais aller attendre les représentants du ministère. Ron, Hermione, les autres Weasley ne devraient pas tarder. Vous devriez rester avec eux, ils ne comprendraient pas que vous soyez seuls dans de telles circonstances. Molly m'a déjà envoyé plusieurs mots afin que j'accorde un congé à Hermione et que vous veniez au Terrier.

- D'accord, dit Ron. Mais nous devrions nous arranger pour que les Malefoy viennent aussi avec nous. Je ne lâche pas Drago.

- Sylvie devrait venir avec nous, ajouta Hermione.

- Plus tard. J'ai un petit service à vous demander, auparavant, fit le vieux sorcier en se tournant vers Sylvie. Il y a là-bas ce que vous appelez un Parking. Si des moldus doivent venir, c'est là qu'ils arriveront. J'aimerais que vous alliez vous placer sur le parking. Si les Dursley arrivent, vous leur confierez ça. » Il tendit à la jeune femme trois boîtes contenant des bombes semblables à celle qu'il lui avait donnée la veille. Et si d'autres arrivaient, envoyez-les moi. Même si cela me semble hautement improbable que les Dursley aient prévenus leurs amis, ils savent que la cérémonie se déroule en terrain magique.

- Elle ne peut pas rester pas toute seule, intervint la voix de Harry, venue de nulle part. Les autres tournèrent la tête pour essayer de voir où il se trouvait. Seul Dumbledore regarda fixement dans sa direction, mais ce fut Sylvie qui répondit.

« Cela ne me semble absolument pas dangereux. Personne ne me connaît. Je suis toujours restée à l'écart de vos journaux.

- Je ne veux pas te savoir seule à plusieurs centaine de mètres de tous les sorciers. S'il faut que ce soit toi qui aille là-bas, je viens aussi.

- Non, dit Dumbledore. Il faut que tu restes là. D'abord pour pouvoir détecter Voldemort, s'il est là, et parce que ta cape te permet de surveiller tout le monde bien mieux que n'importe que Auror.

- Je peux y aller, intervint alors Lupin. Je connais les Dursley, et ils me connaissent, même si nous ne nous sommes pas vus depuis plus de vingt ans.

- Allez-y tous les deux, dans ce cas. » Le directeur de Poudlard balaya d'un geste les protestations de Harry.

« Crois-moi, c'est mieux ainsi. Si Sylvie reste ici, ils ne mettront pas longtemps à découvrir qui elle est. »

Le jeune homme acquiesça résigné. Des voix bruyantes les avertirent alors de l'arrivée des Weasley. Ron et Hermione allèrent les retrouver et le groupe se sépara. Harry se plaça un peu à l'écart, de ses amis, pour éviter d'être touché. Il n'avait pas grand chose à faire pour l'instant, étant donné qu'il n'y avait encore que quelques sorciers qui attendaient devant l'église. Il n'entendait pas tout ce qu'ils disaient, mais il pouvait distinguer clairement que Molly pleurait, alors qu'Arthur, un bras autour de ses épaules, essayait de la consoler. Charlie, Bill, et les jumeaux avaient tous l'air grave, ainsi que leurs épouses. Ils étaient massés autour de Ron et Hermione, s'attendant probablement à les trouver effondrés.

D'autres personnes commençaient à arriver. Harry commença à circuler prudemment entre les groupes. Il reconnut des membres du ministère, et plusieurs sorciers qu'il avait connus à Poudlard. Un groupe était formé de professeurs du collège. Dean Thomas était là, lui aussi, accompagné de Neville. Il semblait avoir bien réussi : la cape qu'il portait était signée du meilleur couturier de Londres. On voyait cependant qu'il était inquiet. Seamus était resté à Poudlard, il semblait que les Mangemorts lui avaient jeté un sort qui le laissait plus affaibli qu'ils ne l'avaient cru au premier abord.

Harry se projeta brusquement sur le côté quand quelqu'un faillit apparaître à l'endroit où il se trouvait. Heureusement il ne rentra dans personne en effectuant ce mouvement. La place était de plus en plus encombrée, et le jeune homme devait faire très attention. Heureusement, le temps était tel que presque tous les sorciers présents portaient des parapluies, ce qui les empêchait de se tenir trop près les uns des autres. Jusque ici, le jeune homme n'avait vu personne susceptible d'être un Mangemort. D'un autre côté, tous les mages noirs n'étaient pas connus, et il ne s'attendait pas à ce qu'ils arrivent si tôt. Harry continua cependant sa surveillance. Il commençait à regretter sérieusement que les capes d'invisibilité ne soient pas munies de chauffage, et qu'elles ne soient pas imperméables. Le ton commença à monter à l'autre bout de la foule, et Harry alla voir ce qui se passait. Il ne put s'empêcher de frôler quelques personnes au passage, mais celles ci après s'être retournées, surprises, sans rien voir, pensèrent qu'elles avaient rêvé.

La cause de l'agitation lui apparut rapidement : la presse venait d'arriver. Les Weasley et Dumbledore étaient pris d'assaut. S'approchant, Harry entendit une femme munie d'une énorme pile de parchemins dire au photographe qui l'accompagnait : « Il faut trouver sa femme et son fils. Ils sont forcément là, et tout le monde veut des images d'eux. »

Dumbledore fit une courte déclaration, alors que les frères Weasley repoussaient la presse du mieux qu'ils pouvaient. Sur un signe du directeur de Poudlard, ils prirent la direction de l'église. Harry alla se placer juste derrière Ron et Hermione. Ils sursautèrent en sentant ses main sur leurs épaules.

« Ce n'est que moi, murmura Harry. Je rentre avec vous, avant que la foule ne soit trop dense.

- Ok, répondit Ron sur le même ton. Tu as appris quelque chose ?

- Non. Mais Voldemort n'est pas là, je n'ai absolument rien senti. Je croyais que tu ne devais pas lâcher Malefoy ?

- On dirait qu'il n'a pas eu l'audace de venir. »

Les gardes s'écartèrent pour les laisser entrer. Quelques personnes étaient déjà là, à l'abris de la pluie. Dès qu'ils furent entrés dans le bâtiment, Harry lâcha ses mains et alla se placer contre le mur, près de la chaire, d'où il pouvait voir l'ensemble des personnes présentes.

Sylvie et le professeur Lupin parlèrent peu alors qu'ils rejoignaient le parking. Aucune voiture n'y était garée. Ils savaient que l'attente allait être longue : ils ne rejoindraient l'église que quelques minutes avant le début de la cérémonie.

« Que faisons-nous si des moldus arrivent pour un motif qui n'a rien à voir avec Harry ? demanda Sylvie après quelques minutes d'attente

- Peu probable. L'église et le cimetière sont réservés aux sorciers, et nous sommes à des kilomètres de toute habitation moldue. C'est en partie pour cela que je doute que les Dursley viennent, ni aucun de leurs amis. Il aurait fallu qu'ils se lèvent à cinq heures du matin. Ils n'ont pas pris la peine de venir ici le jour de l'enterrement de James et Lily.

- C'est ici que sont enterrés les parents de Harry ?

- Oui. Ainsi que Sirius, son parrain. Et c'est ici que Harry a cassé sa baguette et décidé de nous quitter. » Il soupira. « Tant de mauvais souvenirs sont liés à cet endroit. Le simple fait de me retrouver ici ramène le deuil. Et ça doit être pire pour Harry.

- Je crois que Harry a réussi à surmonter tout ça. Il m'a parlé de son parrain, de ses parents, des Maraudeurs. Je n'ai pas l'impression qu'il soit encore amer. Et ça l'a aidé, de retrouver le monde de la sorcellerie. Je crois qu'il aurait toujours gardé cette blessure si nous avions continué à vivre comme nous l'avons fait pendant tout ce temps.

- Sans doute.

- Vous avez connu Harry bébé, n'est-ce pas ? Comment était-il ?

- Il était merveilleux. Je n'ai jamais vu un enfant aussi joyeux. C'était très rare qu'il pleure, ou qu'il grogne. Physiquement, James lui ressemble beaucoup.

- Je sais cela.

- Je ne peux pas vous dire grand-chose de plus. Il était encore tout petit quand Voldemort a essayé de le tuer. Puis il est parti vivre chez les Dursley et je ne l'ai pas revu avant qu'il ait treize ans, l'année où j'ai enseigné à Poudlard. »

A ce moment, une voiture arriva et vint se garer sur le parking. La portière du conducteur s'ouvrit et Pétunia Dursley sortit. Elle fit aussitôt le tour du véhicule pour aider Dudley à descendre. Le cousin de Harry était très pâle, il devait s'appuyer sur sa mère pour tenir debout.

« Bonjour, salua Lupin. Vernon n'est pas venu ?

- Il avait un rendez-vous urgent », expliqua Pétunia. Elle regarda attentivement les deux personnes en face d'elle, comme pour essayer de les reconnaître.

- J'étais un ami de James, se présenta le loup-garou en donnant son nom. Et voici Sylvie, la femme de Harry.

- Bien sûr, nous nous sommes croisées l'autre jour, il me semble. » Bien que ce soit inutile, la tante et le cousin de Harry se présentèrent à leur tour. »

- Je suis vraiment désolé de ce qui s'est passé, dit doucement Dudley. Harry s'est mis en danger pour me venir en aide, alors qu'il n'avait aucune raison de le faire. Nous ne méritions pas cela.

- Harry était heureux de le faire, répondit doucement Sylvie. Il pensait toujours d'abord aux autres.

- Je sais. » Dudley s'appuya plus lourdement sur sa mère et sa voix se cassa. « Après qu'il a été blessé, il a encore trouvé la force de cacher ses agresseurs, pour que personne ne se doute de ce qui avait réellement eu lieu. Puis, avant de s'effondrer, il m'a demandé de boire la potion. Il ne semblait pas se rendre compte qu'il était si grièvement atteint.

- Ce n'est pas de votre faute, dit Lupin. Harry savait ce qu'il faisait, il connaissait les risques. Au moins, il semble que la potion ait été efficace. Mais vous ne devriez pas rester ici dans le froid, venez vous asseoir dans l'église.

- J'aimerais voir le fils de Harry, demanda la tante Pétunia alors que Lupin se plaçait de l'autre côté de Dudley pour la soulager d'une partie de son fardeau.

- Il est resté à Poudlard. C'était trop dangereux de l'amener ici maintenant.

- Ils sont après lui, n'est-ce pas ? Ceux qui ont pourchassé Harry toute sa vie, et ses parents avant lui.

- Oui. Nous craignons qu'ils n'essaient d'agir aujourd'hui. » Devant l'air vaguement effrayé des deux moldus, Lupin expliqua qu'ils n'avaient rien à craindre et Sylvie leur tendit les armes dont Dumbledore l'avait munie. Alors qu'ils commençaient, lentement, à revenir vers l'église pour installer Dudley plus confortablement, l'attention de la jeune femme fut attirée par l'arrivée d'une autre voiture, une petite Fiat qui semblait avoir connu des jours meilleurs.

« Avez-vous parlé de la cérémonie à d'autres personnes ? demanda-t-elle à la tante de Harry.

- Non. Aucune de nos connaissances ne connaît Harry, du moins suffisamment bien pour venir ici aujourd'hui.

- Il y a une centaine de mètres à marcher d'ici l'église. Vous pensez que vous y arriverez sans moi ? demanda Lupin.

- Oui, bien sûr, dit Dudley en se campant plus fermement sur ses jambes. » Tous deux s'éloignèrent à petits pas, alors que le moteur de la Fiat s'arrêtait de tourner. La portière avant, côté conducteur, s'ouvrit, bientôt suivie par une des portes arrière, et une femme et une enfant en sortirent. Si Sylvie mit un certain temps à reconnaître sans la blouse ni la coiffe, l'infirmière qui avait soigné Harry, elle identifia l'enfant dès que son regard se posa sur elle. Que faisait Méline ici ?

« Vous les connaissez ? » demanda Lupin en remarquant son expression. Elle n'eut pas le temps de répondre car l'enfant l'avait aperçue et se précipitait vers elle. Arrivée à quelques mètres, cependant, elle s'arrêta et hésita, en voyant l'expression du visage de Sylvie. La femme la rejoignit.

« Bonjour, dit-elle. Vous êtes Mme Potter, n'est-ce pas ? Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, nous nous sommes vues dimanche.

- Je me souviens, bien sûr. C'est juste que je ne m'attendais pas à vous voir ici. Vous ne connaissiez pas Harry et.

- Je sais, répondit la femme. C'est Méline qui a insisté pour venir. Elle aimait beaucoup votre mari, et son décès lui a fait un choc. Je voulais d'ailleurs vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour elle, tous les deux. Je suis vraiment soulagée de voir que quelqu'un a fini par s'occuper de ma petite fée, même si tout n'est pas facile en ce moment.

- Nous étions heureux de l'avoir. » Elle sourit à l'enfant dont le visage exprima aussitôt un grand soulagement, et qui fit un léger sourire en retour.

- Je sais que nous n'étions pas invitées, reprit la femme, mais Méline voulait tellement venir. J'ai regardé dans les fichiers de l'hôpital et j'ai fini par apprendre que la cérémonie était ici aujourd'hui. J'espère que cela ne vous dérange pas.

- S'il vous plaît, dit Méline en jetant à Sylvie un regard suppliant. Je voulais lui dire au revoir.

- Je sais, dit doucement Sylvie en ouvrant les bras pour y serrer la petite fille. Elle était touchée que la petite fille ait tellement insisté pour venir, mais ne pouvait s'empêcher de redouter sa présence. Ils s'étaient arrangés pour qu'il y ait le moins d'enfants possible. Elle jeta un regard à Lupin, qui se tenait légèrement en retrait, puis à Myriam. Une pensée soudaine la frappa.

- Dis-moi, Méline, est-ce que tu as parlé de Poudlard et de tout cela à Myriam ? demanda-t-elle.

- Oui. Le professeur Granger lui a tout expliqué quand elle m'a emmenée. » L'infirmière avait entendu la réponse de l'enfant. Elle sourit légèrement à Sylvie.

« Je sais pour votre monde, dit-elle, et je vous promets que je n'en parlerai pas. Et si vous préférez qu'il n'y ait pas de « moldus », comme vous dites, je peux attendre dans la voiture.

« Je vais aller voir Dumbledore, dit Lupin. Il vous reste une bombe, n'est- ce pas, puisque Vernon n'est pas venu ?

« Ce n'est pas la peine, dit Sylvie. » Elle se tourna vers Myriam. « Je crois que ce serait mieux que vous ne veniez pas. Ni l'une, ni l'autre. »

Elle savait qu'elle risquait de les blesser, mais elle ne voulait pas risquer que Méline soit mêlée aux événements qui risquaient de se produire. L'enfant était trop jeune et trop sensible pour assister à un tel spectacle. Myriam lui jeta un regard surpris. Méline la regarda un moment, stupéfaite, puis elle fondit en larmes et s'enfuit vers la voiture. Sylvie la rattrapa et immobilisa l'enfant qui se débattait.

« Vous non plus vous ne voulez pas de moi, n'est-ce pas ? criait-elle. Vous ne m'avez prise que parce que le professeur Rogue ne voulait pas que je reste, et que je posais trop de problèmes au foyer.

- Tu sais bien que ce n'est pas ça, répondit-elle. Nous étions contents de t'avoir et je serai toujours contente que tu viennes me voir, ainsi que James, quand tu reviendras à Poudlard. Simplement nous avons peur que des mauvais sorciers attaquent, aujourd'hui. Et ce serait trop dangereux que tu sois là, tu comprends ? »

La fillette ne répondit pas, mais cessa de se débattre. Elle continuait de sangloter. Les deux autres adultes les avaient rejointes.

« Laissons-les venir, dit Lupin. Et demandons à Dumbledore de mettre un portoloin spécialement à leur disposition.

- Elles n'ont aucun contact avec aucun sorcier, fit pensivement Sylvie. Ne croyez vous pas que nous pourrions leur dire ? Je crois que Méline a besoin de ça. » Il réfléchit un instant, puis hocha la tête.

« D'accord. Mais nous n'avons pas beaucoup de temps. Vous ne pouvez pas être en retard. »

Sylvie reporta son regard sur l'enfant, qui s'était réfugiée dans les bras de Myriam, et pleurait doucement. L'infirmière, quant à elle, regardait les deux autres d'un air à la fois irrité et intrigué.

« Ecoutez-moi toutes les deux, commença Sylvie. Méline, regarde-moi. Je te jure que ce n'est pas pour te rejeter que je ne veux pas que tu viennes. Et je sais que Harry n'aurait pas voulu partir sans te dire au revoir.

- Je veux venir, dit l'enfant en reniflant. Même si c'est dangereux. Je vous promets de faire attention. Et s'il m'en voulait de ne pas venir ? Je sais qu'il voit tout ce que nous faisons.

- Il ne t'en voudra pas. Et si tu veux, il vendra te voir quand tout cela sera terminé. Je sais que c'est incroyable, mais Harry est encore en vie.

- Comment ça ? intervint Myriam. Elle sembla un moment interdite, puis elle regarda étrangement Sylvie, et une expression de pitié se peignit sur son visage. Elle avait déjà vu des familles qui refusaient de croire que leurs proches étaient vraiment morts. Mais on ne pouvait pas donner des faux espoirs à Méline.

« Harry n'est plus en vie, dit-elle doucement. Du moins plus sur cette terre. J'étais là, nous avons tout fait pour le sauver. Mais il était atteint trop profondément.

- Non, Harry n'est pas mort, fit Lupin en souriant légèrement. Et Sylvie n'est pas folle. Je suppose que je dois m'excuser au nom des sorciers de Grande-Bretagne : nous avons légèrement modifié votre mémoire pour vous faire croire à son décès. Le cercueil qui se trouve actuellement dans l'église est vide. »

L'expression d'incrédulité disparaissait peu à peu du visage de l'enfant, et ses yeux se remplissaient d'espoir.

« C'est vrai ? murmura-t-elle. Il n'est pas mort ?

- Non. Mais vous ne devez pas en parler à quiconque.

- Attendez, fit soudain Myriam. Ça veut dire que je n'ai pas rêvé, n'est-ce pas ? Cette conversation que nous aurions eue, avec lui, au sujet d'Adélaïde.

- Non. Moldu est un mot que nous utilisons. Je suppose que Méline vous en a parlé.

- Oui. C'est pour ça que ce rêve me troublait. J'aimerais retrouver mes véritables souvenirs.

- Plus tard, dit Lupin. Il faut vraiment que nous y allions. Désolé que vous ayez fait tout ce chemin pour rien.

- A bientôt, Méline. Je suis vraiment désolée que tu aies été malheureuse depuis dimanche, mais tout va bien, maintenant.

- Tout va bien, ici ? demanda alors la voix d'Hermione. Elle s'interrompit en remarquant Myriam et Méline, et les salua brièvement.

- Je suis venue vous chercher. Tout le monde commence à se demander où est Sylvie.

- Nous venons, répondit la femme de Harry. Je suppose que l'église est pleine ?

- Presque. Ta place est réservée, bien sûr. Il n'y a encore rien eu d'anormal. Sauf que Ron a gardé la place à côté de lui pour Drago Malefoy. J'espère qu'il n'y aura pas de meurtre.

- Malefoy ? intervint Myriam. C'est un nom sorcier ? Cela faisait aussi parti des mots qui tourmentaient Adélaïde. »

Sylvie se rappela la fois où Méline les avaient surpris en train de parler de Drago. La réaction de la fillette les avait surpris, alors, mais ni Harry ni elle n'y avaient attaché d'importance. Mais ils n'avaient pas le temps de parler de la mère de la fillette.

« Rentrez chez vous, dit-elle à l'infirmière. J'espère que nous aurons l'occasion de parler de tout cela plus tard. Avec Harry »

Alors que l'église se remplissait peu à peu, Harry était resté immobile à sa place contre le mur. Il espérait que personne ne remarquerait la petite flaque d'eau qui commençait à se former à ses pieds. Il tournait de temps en temps son regard vers le groupe formé par les Weasley. Tous avaient l'air accablé, et une fois de plus, il se sentit coupable. C'était lui qu'ils pleuraient. En même temps, il ne pouvait s'empêcher d'en éprouver un certain orgueil, parce qu'il s'apercevait à quel point ses amis tenaient à lui.

Il vit s'avancer les Dursley, soulagé de voir que son cousin allait mieux, même s'il semblait encore très faible. L'absence de l'oncle Vernon ne le surprit pas outre mesure, même s'il était étonné qu'il ait laissé sa femme et son fils se rendre sans lui à une réunion comme celle-ci. Sans doute ne lui avaient-ils pas laissé le choix. Peu de temps après, alors que les professeurs de Poudlard s'avançaient à leur tour dans l'église, il ressentit une violente douleur. Se rappelant où il était, il parvint à ne pas crier. Serrant les dents, il attendit que la douleur diminue. Enfin, il parvint à relever la tête pour regarder autour de lui. Comme toujours, Dumbledore avait eu raison, Voldemort était venu. Mais contrairement aux attentes du directeur, il semblait que le mage noir soit entré dans l'église.

Harry scruta les visages assemblés. Il ne vit pas le visage reptilien de son ennemi de toujours. Mais il se doutait bien que le mage noir n'était pas visible. Les représentants du ministère, menés par Pierson et accompagnés par Dumbledore, étaient entrés pendant qu'il avait les yeux fermés. Voldemort avait pu se glisser derrière eux. Il pouvait être l'un d'eux.

Dans toute l'assistance, les gens parlaient à voix basse. Ils semblaient inconscients du danger dans lequel ils se trouvaient. Ignorants du fait que le plus terrible mage noir de tous les temps se tenait à quelques mètres d'eux. Et qu'il n'était peut-être pas seul. Harry s'attendait à entrer en contact avec son ennemi invisible à n'importe quel moment.

Quand Hermione se leva pour quitter l'église, il envisagea un moment de la suivre pour lui dire ce qu'il savait, mais il se retint en repensant à la conversation qu'ils avaient eu la veille au soir : l'église était un lieu sacré où il était peu probable qu'ils attaquent. La magie noir n'était pas aussi puissante qu'ailleurs. Une dizaine de minutes plus tard, Hermione revint, accompagnée de Sylvie et de Lupin. En tant que veuve, Sylvie s'assit au premier rang. Elle avait pour voisin direct le professeur Dumbledore, ce qui rassura légèrement Harry. D'un autre côté, s'il devait y avoir une attaque, c'était la partie la plus exposée. Il regarda le visage de sa femme. Son expression était fermée, mais un léger tremblement au coin de la lèvre montrait sa nervosité. Il se dit qu'il aurait pu avancer vers elle et lui prendre la main sans que personne ne s'en aperçoive, mais il devait rester à sa place.

Peu après, un sorcier s'avança. il était vêtu d'une robe blanche, ce qui montrait son appartenance à la communauté religieuse magique, plus fréquemment appelée la commare. La plupart des sorciers n'étaient pas religieux au sens où l'entendaient les moldus, et ceux qui l'étaient allaient aux offices moldus. Le rôle de la commare était d'entretenir les espaces sacrés laissés par les anciens, comme cette église, et de présider à certains rituels comme les mariages ou les enterrements.

L'officiant monta sur l'estrade et commença à parler.

« Nous sommes tous réunis ici pour rendre un dernier hommage à l'un des plus puissants et des plus courageux sorciers qui ait jamais existé. On l'appelait le Survivant, il a échappé de nombreuses fois à celui dont le nom ne doit pas être prononcé. Par deux fois, il a été la cause de sa chute. Malheureusement, lorsque ses ennemis l'ont attaqué par surprise une fois de plus, et bien qu'il se soit défendus avec courage et ait permis l'arrestation de cinq d'entre eux, il a été mortellement blessé. Dimanche dernier, Harry Potter n'a pas pu être fidèle à son surnom. »

De nombreuses femmes pleuraient dans l'assistance. Le sorcier s'arrêta avant de reprendre, d'une voix chargée d'émotion.

« Nous sommes tous conscients de ce que cette perte représente pour notre peuple. Tout au long de sa courte vie, Harry s'est battu pour nous, contre la cruauté des mages noirs. Comme ses parents avant lui, il était prêt à tout sacrifier pour que les forces du mal ne triomphent pas. »

S'il n'avait pas été dissimulé sous sa cape, on aurait pu voir les joues de Harry devenir rouge foncé à cet hommage. Il ne méritait pas cela. D'un autre côté, un éloge funèbre était toujours flatteur. Il reporta son attention sur le discours du prêtre, tout en guettant le moindre mouvement dans l'assistance.

« Mais Harry n'était pas seulement le héros que voyaient la plupart des sorciers. Pour beaucoup d'entre nous, ce n'est pas seulement le Survivant que nous pleurons aujourd'hui, c'est aussi un ami, un mari ou un père. Car Harry était avant tout un être humain. Un enfant qui a perdu ses parents avant d'avoir eu le temps de les connaître. Des mains de Vous-Savez-Qui. Qui n'a retrouvé une famille en la personne de son parrain que pour la perdre quelques années plus tard. Toujours à cause du même mage noir. Et qui, malgré toutes ces épreuves, a su rester fidèle à lui-même, à ses amis et à ses convictions. Et c'est pour cela qu'avant de laisser la parole à ceux qui l'ont connu, j'aimerais que nous ayons tous une pensée pour Harry, en tant qu'homme, et non en tant que figure médiatique. »

Pendant le silence qui suivit cette déclaration, des larmes coulèrent sur la plupart des visages. Harry se demanda si Voldemort avait entendu. Il devait être furieux de ne pas pouvoir se manifester. Il porta la main à sa cicatrice qui brûlait toujours légèrement.

Plusieurs personnes vinrent ensuite parler de Harry. Ron parla de son ami, racontant certaines de leurs aventures à Poudlard. Dumbledore, ensuite, rappela à tout le monde que la lutte continuait, et, il fit un sourire ironique à cette déclaration, que le Survivant ne les avait pas vraiment quittés. Pierson dit ensuite quelques mots au nom du ministère. Puis on fit léviter le cercueil qui remonta l'allée centrale jusqu'à atteindre les portes qui s'ouvrirent magiquement. Tout le monde se leva alors pour le suivre. Les gardes maintenaient à distance une foule importante. Harry attendit pour sortir que le gros de l'assistance soit passé. Il passa au milieu des Aurors. La foule des sorciers anonymes se mit en mouvement peu après pour suivre le cortège. Aucun d'eux ne parlaient. Harry s'avança, pour rejoindre le groupe de ceux qui étaient dans l'église. Il sentait que Voldemort était là-bas. Alors qu'ils franchissaient les grilles du cimetière, une main se posa soudain sur son épaule, le faisant sursauter. Il se retourna, le coeur battant, la baguette levée.

« Calme, Potter, fit une voix rauque et éraillée. Je suppose que tu as une bonne explication au fait que tu assistes actuellement à ton propre enterrement ? » fermement campé sur sa jambe de bois, son ?il magique fixé sur Harry, Alastor Maugrey se tenait devant lui.

« Je n'ai pas le temps de vous expliquer, répondit Harry à voix basse, mais Dumbledore est au courant. Tout ceci devrait être éclairci bientôt. » Il eut une idée soudaine. « Puisque vous voyez à travers, pouvez vous me dire s'il y a d'autres personnes sous des capes d'invisibilité ?

- Personne, répondit l'ancien Auror. Et personne n'est sous l'effet d'un sortilège d'invisibilité.

- Vous en êtes sûr ?

- Potter, je sais ce que je vois. Et je ne suis pas du genre à baisser ma garde. Ca ne veut pas dire, bien sûr, qu'il n'y ait pas de Mangemorts ici. Ils ont pu prendre du polynectar.

- Nous sommes restés plus d'une heure dans l'église et je n'ai vu personne avaler quoique ce soit. Pourtant Voldemort est là.

- S'il est là, nous le trouverons, Potter. Le vieux Maugrey ne se laisse pas avoir comme ça. J'y vais ou on va finir par se demander pourquoi je parle tout seul. »

Harry continua d'avancer, seul, à côté de la procession. Il vit Maugrey s'avancer vers Dumbledore et lui murmurer quelque chose à l'oreille. Cela le rassura quelque peu, le vieil Auror avait dû prévenir le directeur de Poudlard de ce que Harry lui avait dit. Ils commencèrent à se rassembler autour d'une fosse creusée dans la terre. Harry surveillait le groupe de sorciers du ministère, ceux qui étaient entrés au moment où il avait ressenti les douleurs à sa cicatrice. Il vit soudain Maugrey se redresser, son ?il magique tournant follement dans son orbite, et désigner plusieurs points à Dumbledore. Le front du directeur de Poudlard se crispa aussitôt, et il sortit sa baguette. Puis Maugrey pointa un doigt dans la direction de Harry, et Dumbledore hocha la tête et fit un signe dans la direction de son ancien élève. Harry comprit sans mal le message : les événements allaient se précipiter.

Et, en effet, alors que l'officiant commençait à léviter de nouveau le cercueil, une voix venue de nulle part cria : « Incendio ». Une flamme jaillit droit sur le cercueil qui prit feu malgré la pluie battante. L'assistance recula d'un pas, comme frappée de stupeur. Puis la même voix cria « Morsmodre », et une fumée verte s'éleva, dessinant au dessus du cercueil en feu la terrible marque des Ténèbres.

Alors que les centaines de sorciers qui suivaient la procession commençaient à paniquer, et qu'un mouvement de fuite se dessinait, Dumbledore s'avança et dit d'une voix ferme : « Finite Incantes ». La marque disparut, alors qu'un peu partout des hommes vêtus de capes noires et de cagoules apparaissaient. La bousculade vers la sortie s'intensifia. Beaucoup de sorciers transplanèrent. On donna des portoloins aux Dursley, et un fut mis de force dans la mains de Sylvie, qui protesta en sortant la bombe que lui avait confiée Dumbledore. Un moment, on aurait dit qu'il n'allait plus rester personne pour combattre les Mangemorts. Mais les Aurors, les professeurs de Poudlard, ainsi que beaucoup d'autres, se regroupèrent autour du directeur de Poudlard, baguette levée. Les sorts se mirent à fuser. Rapidement, il apparut que les défenseurs de la magie blanche étaient bien plus nombreux que les mages noirs. Ceux-ci tombaient les uns après les autres, stupéfixés. Harry était resté près des opposants aux Mangemorts, mais sans prendre part au combat. Ils n'avaient pas besoin de lui, pour l'instant du moins. Mais il était prêt à intervenir à n'importe quel moment. La douleur sourde de sa cicatrice ne lui laissait que peu de doutes : Voldemort était toujours là et l'attaque n'allait pas se limiter aux quelques Mangemorts rapidement neutralisés.

Et soudain, la douleur de sa cicatrice s'intensifia et quelqu'un tout près de lui prononça une incantation. Une incantation qui aurait dû provenir des mangemorts, en face, non de leur camp : « Avada Kedavra. ». Malgré la douleur, ou peut-être à cause d'elle, parce qu'il avait été prévenu du sort lancé par son ennemi avant qu'il ne le lance, Harry réagit avant même la fin de la phrase. Levant sa baguette, il créa un champ de force qui projeta à terre tout le groupe de sorciers.

La lumière verte leur passa par-dessus la tête et alla se ficher dans un arbre non loin. Pendant quelques secondes, il régna sur le champ de bataille un calme absolu, tous étant stupéfaits par ce qui venait de se produire. Tous avaient reconnu la voix qui avait lancé l'incantation mais aucun ne pouvait l'admettre. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas les trahir. Pas lui. Pas leur propre ministre. Seul Dumbledore, que rien ne semblait jamais surprendre, réagit immédiatement. Il se releva et pointa sa baguette sur Pierson, criant « Stupéfix ! ». Mais le ministre avait été plus rapide. Alors que le vieux sorcier prononçait son sort, il s'éleva doucement dans les airs. Personne ne put entendre ce qu'il disait, mais tous les Mangemorts stupéfixés se relevèrent instantanément, et d'autres apparurent.

Une barrière magique apparut en dessous de Pierson, le protégeant d'une quelconque attaque. Puis un rire sinistre retentit.

« Croyiez-vous vraiment que j'allais vous laisser enterrer Potter tranquillement ? » Cette fois, Pierson ne parlait plus avec sa propre voix, mais avec celle de Voldemort. « Aujourd'hui marque le début de mon règne. Vous tous ici, je vous laisse une dernière chance. Ceux qui ne se soumettront pas immédiatement subiront le sort qu'ils méritent pour s'être opposé à moi si longtemps.

- Tu ne l'emporteras pas en paradis, Tom, dit fermement Dumbledore.

- Ne m'appelez pas comme ça, professeur. Je pourrais vous tuer immédiatement, mais je préfère vous laisser assister auparavant à la victoire des Ténèbres. Vous n'êtes plus rien, mon cher professeur, vous avez échoué. Aujourd'hui votre pouvoir est diminué par l'âge, le mien est à son apothéose. Et vous n'avez pas su protéger votre golden boy. Quant à vous, ajouta-t-il en s'adressant au reste des sorciers, je vous donne cinq minutes pour choisir votre camp, après quoi vous serez tous anéantis. Et ce n'est pas la peine d'essayer de transplaner. Réfléchissez, et ne donnez pas votre vie en vain. Plus rien ne peut m'arrêter. Je suis le plus grand sorcier du monde. »

Les sorciers s'étaient redressés. Leurs regards étaient fixés sur Pierson, plusieurs mètres au-dessus de leurs têtes. Ils savaient qu'il disait vrai. Les Mangemorts les encerclaient, à présent, et la présence de leur maître leur donnait un regain d'énergie. Ils n'avaient aucune fuite possible, et la lutte semblait dédiée à l'échec. Pourtant, aucun d'eux ne faisait mine de baisser sa baguette. Le ministre souriait cyniquement à ses adversaires, sûr de sa victoire.

Le moment était venu pour Harry d'intervenir. D'un puissant sortilège, il brisa la barrière protégeant Voldemort, puis il enleva sa cape. Des exclamations étouffées se firent entendre, à la fois des rangs des Mangemorts et des autres sorciers.

« Je crains que ce ne soit pas aussi facile que vous ne le souhaitiez, mon cher Lord. Je vous provoque en duel.

- Potter ? Le sourire sur le visage de Pierson se fit grimaçant, mais il ne disparut pas. « J'aurais dû me douter qu'on ne se débarrassait pas de toi comme ça. Que ces idiots que j'avais envoyés n'auraient jamais pu succéder là où j'ai échoué si longtemps. J'ai aujourd'hui enfin l'occasion de montrer au monde que seule la chance t'a permis de me résister. J'accepte, Potter. Un duel. Juste toi et moi. Aucune règle. Pas de second. »

Il fit un geste en direction des Mangemorts, et le cercle s'écarta. Voldemort vint se poser lentement à l'extérieur, et Harry traversa le cercle pour venir le rejoindre. Avant que son adversaire ne se soit placé en face de lui, et sans s'incliner comme le voulaient les usages, le mage noir lança un sortilège Doloris.

Harry sauta en dehors de la trajectoire, et le sort vint frapper un Mangemort derrière lui. Harry riposta en envoyant une boule de feu, et la bataille s'engagea. Comme cinq ans auparavant, et comme de nombreuses fois au cours de sa vie, Harry affrontait seul le mage noir. Mais cette fois, il était prêt. Voldemort ne l'avait pas pris par surprise, arraché à sa sécurité. Au contraire, cette fois, c'était Harry qui avait provoqué l'affrontement, et il était plus déterminé que jamais. Il débarrasserait le monde de Lord Voldemort.

Autour d'eux, la bataille avait repris entre les Mangemorts et les sorciers menés par Dumbledore. Mais tous s'étaient éloignés du lieu du duel. Voldemort n'avait pas menti en affirmant que ses pouvoirs étaient à leur apothéose. Mais ceux de Harry avaient largement amplifié alors qu'il atteignait l'âge adulte. La puissance qui émergeait des deux baguettes était telle que nul ne pouvait se tenir à proximité. De plus, le professeur Dumbledore se tenait le plus près possible de Harry, empêchant les Mangemorts d'aller aider leur maître.

Au milieu du champ de bataille, on pouvait voir un groupe de sorciers dont une grande partie avait des cheveux roux. Les Weasley étaient de loin les plus acharnés combattants contre les Mangemorts. Avec l'aide de Pénélope d'Angelina, et d'Hermione, Molly avait érigé une puissante barrière protectrice autour de la famille. Arthur, Bill, Charlie et les jumeaux luttaient sans relâche à coups de sortilèges de stupéfixion. Ron tentait, tout en aidant son père et ses frères, de localiser Ginny et Drago Malefoy. Il les avait perdus dans la confusion suivant les apparitions de Voldemort et de Harry, et le couple n'était pas dans le groupe familial. Drago tentait de persuader Ginny de rester cachée derrière une tombe, et la jeune femme ne semblait pas du tout d'accord. Finalement, elle céda et le blond se mit à son tour en position de combat.

« Ron ! hurla Hermione. Réveille-toi ! Juste en face ! »

Un Mangemort n'était plus qu'à quelques centimètres de toucher leur bouclier avec sa baguette, ce qui l'aurait immédiatement détruit Le jeune homme avait heureusement acquis de bons réflexes au cours de son entraînement d'Auror. « Stupéfix ! » cria-t-il. La lumière rouge frappa le Mangemort de plein fouet et il s'effondra.

« Oublie ta s?ur pour l'instant ! » le sermonna Hermione en envoyant une nouvelle vague d'énergie pour renforcer leurs défenses.

Ron voulut répondre mais son attention fut attirée par des cris de douleur non loin. Un homme roulait sur le sol, visiblement sous l'emprise d'un mauvais sort.

« C'est Neville ! cria Hermione.

- Je vais le chercher !

- NON ! hurla Molly. Tu restes là ! »

Mais le rouquin avait déjà bondit hors du bouclier. Rampant dans la boue pour ne pas s'exposer aux ennemis, il atteignit l'endroit où Neville ne bougeait presque plus.

« Eh, Nev ! » appela-t-il. Son ami l'aperçut et tenta de dire quelque chose, mais il fut pris d'une violente quinte de toux, et du sang commença à couler de sa bouche. Il avait un besoin urgent de soins. Ron se releva pour le transporter, saisit Neville par les épaules et tenta de le traîner pour le ramener dans l'aire protégée par sa famille. Il avait presque atteint la sécurité quand une masse l'obligea à lâcher Neville, l'envoyant rouler au sol. Lorsqu'il se releva, un homme blond était penché sur Neville. Ron brandit sa baguette.

« Laisse-le, Malefoy !

- Je n'ai pas l'intention de lui faire du mal, Weasley. On ferait mieux de l'emmener rapidement à l'intérieur. Il a besoin de soins.

- Je crois que j'y arriverai seul. J'y serais déjà si tu ne m'avais pas agressé. T'éloigne pas ou je te jette un sort.

- Très bien, si tu refuses mon aide. Mais pour ton information, je viens de te sauver la vie, Weasley. Tu aurais pris un Avada Kedavra en pleine tête si je ne t'avais pas poussé. » Pendant qu'il parlait, Ron avait atteint le bouclier, et remis Neville aux mains d'Hermione. Il se tourna vers Malefoy, prêt à lui adresser une réponse sanglante, lorsque le blond bondit. Sans trop savoir pourquoi, Ron le suivit. Hermione, qui avait remis Neville à Pénélope, bondit à leur suite. Il comprirent rapidement ce qui l'avait attiré. Plusieurs Mangemorts avaient isolé et entouré une femme qui avait perdu sa baguette et criait.

« Tiens bon, Gin, j'arrive ! » hurla Drago. Il se mit à courir. Les Mangemorts le désarmèrent sans mal.

« Serait-ce notre cher ami Malefoy ? fit l'un d'eux. Tu vas regretter de nous avoir trahis. J'ai l'impression que tu serais désolé qu'il arrive quelque chose à cette charmante jeune femme. » Il pointa sa baguette sur Ginny.

« Endoloris ! » cria-t-il. Une lumière fusa en direction de Ginny. Mais une forme jaillit de derrière un Mangemort et vint se placer devant la jeune femme. Ron prit le sort de plein fouet et s'effondra sur le sol pendant que Hermione lançait : « Accio baguette Drago ! » et renvoyait l'instrument à son propriétaire. Ginny saisit la baguette de son frère, à ses pieds, et joignit le combat. Bientôt, les Mangemorts gisaient à terre. Le sort frappant Ron fut levé, et le rouquin resta un moment allongé sur le sol, tremblant des effets du sortilège, essayant de reprendre sa respiration. Hermione se précipita sur son mari, et l'entoura de ses bras. Ginny les regarda un moment, ne pouvant croire que son frère venait de la protéger ainsi. Puis elle se laissa tomber au côtés du couple et fondit en larmes. Drago s'avança et la serra dans ses bras.

« Ça va aller, dit-il. Ne pleure pas, Gin, c'est fini. » Mais la jeune gardait les yeux fixés sur son frère. Celui-ci se redressa, se dégageant des bras d'Hermione, et se tourna vers sa s?ur.

« Je suis désolé, Ginny. Vraiment. » Puis il ouvrit les bras, et elle s'y précipita, sans cesser de pleurer.

« Ron ! » S'écria-t-elle. J'avais tellement peur que tu ne me pardonnes jamais ! Tu m'as tellement manqué ! »

Le regard d'Hermione croisa celui de Drago et ils se sourirent. Tout autour d'eux la bataille semblait se calmer. Les derniers mages noirs prenaient la fuite.

Mais à une certaine distance, le combat entre Harry et Voldemort n'était pas fini. Harry savait ce qu'il avait à faire, mais le Seigneur des Ténèbres ne lui en avait pas encore laissé l'occasion. Le sortilège qu'ils avaient trouvé et qui était censé séparer l'âme de Voldemort de son corps, et la rendre visible, exigeait une grande concentration, et il n'était pas sûr de pouvoir le lancer plus d'une fois. Il devait être sûr que le mage noir ne soit pas en état de l'esquiver. Mais son ennemi semblait prévoir ses attaques, ne lui laissant aucune ouverture. Il lançait des sortilèges extrêmement puissants, et dangereux, et Harry commençait à fatiguer. Il devait faire diversion, mais comment ?

Harry plongea pour éviter un sort d'aveuglement, en essayant de repenser à ses vieux cours de duels, et envoya un champs de force que l'autre brisa facilement. Une idée commença à germer en lui. C'était risqué, mais ça pouvait marcher. Il diminua progressivement la puissance de ses sorts, et se mit à éviter plus difficilement ceux de son ennemi. Voyant cela, Voldemort envoya lui des maléfices de plus en plus puissants, de plus en plus dangereux, bombardant Harry puisqu'il n'avait plus grand chose à esquiver. Harry se mit à souffler, son équilibre se fit précaire, il semblait complètement épuisé. Lorsque Voldemort lança « Serrero ! » et qu'une lumière pourpre sortit de sa baguette, il ne fut pas assez rapide pour esquiver, et le sort le frappa.

Harry tomba à terre, et porta les mains à sa gorge, il étouffait. Il se crispa un moment, puis fut agité de spasmes. Enfin, il retomba, immobile, et ne bougea plus.

Les sorciers encore debout après le combat contre les Mangemorts furent soudain silencieux. On entendit des murmures d'incrédulité. Et puis soudain Voldemort éclata d'un rire sinistre et s'avança vers le corps sans vie de celui qui s'était si souvent opposé à lui. C'est à ce moment que Harry bondit, baguette en main, et qu'il cria : « Demeo anima de corpu ! »

Voldemort n'eut pas le temps d'esquiver ou de contrer le sort. Il poussa un cri étranglé et se mit à tousser. Une épaisse fumée blanche sortit du corps de Pierson qui s'effondra, inanimé. Harry se concentra pour maintenir le sort. Il savait que dès qu'il baisserait sa baguette, l'âme reprendrait possession du corps. Il plongea sa main gauche dans la poche de sa robe, et en sortit un simple vaporisateur moldu. La fumée grise, l'âme de Voldemort, s'avança vers lui, menaçante. Sa cicatrice explosa de douleur quand Voldemort s'infiltra en lui, mais Harry tint bon. Il plaça le vaporisateur en direction de l'esprit et appuya sur la détente. Un jet brun en sortit, mais rien ne se produisit. Et l'âme du sorcier semblait avoir disparu. A la douleur qu'il ressentait maintenant dans tout son corps, Harry comprit que ce qui restait de Voldemort était en lui. Sa vision se troublait, mais la main qui tenait la baguette se serra. Il ne pouvait pas rompre le sort, c'était sa seule chance.

Il sentait le poids de l'âme de son ennemi se concentrer au niveau de sa poitrine, dans l'intention évidente de l'empêcher de respirer. Harry porta le spray à ses lèvres. Luttant contre l'esprit qui s'emparait de lui, il vida ses poumons, puis pressa plusieurs fois la détente du vaporisateur en inspirant violemment. La vapeur le brûla violemment, mais il ne leva pas le sort. On entendit alors un sifflement strident provenant de l'intérieur de Harry, qui se transforma en un horrible cri, déchirant les oreilles de tous ceux qui l'entendaient. Le jeune homme se mit à tousser, et finit par recracher une petite boule de fumée très compacte. Le sifflement se fit de plus et plus fort, et, finalement, dans un horrible craquement, la boule de fumée explosa et disparut. Et ce fut le silence.

Pendant un moment, on aurait dit que le temps s'était arrêté. Aucun des sorciers ne semblait croire ce qu'ils venaient de voir, la plupart ne comprenaient pas ce qui venait de se passer. Ceux qui savaient n'arrivaient pas à croire que ça avait vraiment marché, que tout était fini, que le Seigneur des Ténèbres avait disparu. Ils restaient là, incrédules, le regard fixé sur le corps sans vie de Pierson, ou sur l'endroit où la boule de fumée blanche, les derniers restes de celui qu'ils avaient tant craint, avait disparu.

Il ne s'était probablement pas écoulé plus d'une ou deux secondes, mais pour tout le monde cela avait paru une éternité, quand le charme fut finalement rompu par le bruit d'une baguette de bois tombant sur le sol de pierre. Tous les sorciers sursautèrent. Et, comme dans un film au ralenti, Harry glissa à terre.

Le professeur Dumbledore était le plus près, ce fut le premier à atteindre l'endroit où gisaient les deux sorciers. Il s'agenouilla immédiatement auprès de Harry, et lui prit le poignet. Ron et Hermione, suivis de près par Ginny et Drago, accoururent et fixèrent sur le vieux sorcier un regard anxieux. Lorsque celui-ci se redressa, son visage était grave. Il enleva sa cape, et en couvrit le jeune homme, puis sortit de sa poche un petit cube doré. « Nous rentrons à Poudlard, dit-il à Ron et Hermione, puis il mit le cube dans la main inerte de Harry et tous deux disparurent.

Quand Arthur Weasley lui mit de force un portoloin dans la main, Sylvie se sentit tirée, puis se retrouva dans le bureau du directeur. Elle jeta violemment la balle argentée qui lui avait servi de moyen de transport dans un coin. Elle était furieuse. Furieuse contre ces sorciers qui la considéraient comme une incompétente, contre Dumbledore, qui lui avait donné l'impression qu'elle pourrait se défendre qu'elle pourrait être utile, mais qui avait programmé de l'éloigner si les choses tournaient mal. Et surtout, elle était furieuse contre Harry. Harry qui avait accepté qu'elle vienne, alors qu'il savait probablement qu'elle ne resterait pas. Harry refusait de comprendre que la lutte contre les forces du mal était aussi devenue la sienne quand elle l'avait épousé. Et qui risquait une fois de plus sa vie pour sauver le monde, alors qu'elle était en sécurité au château. Harry qui ne reviendrait peut-être pas.

Des larmes de frustration lui montèrent au yeux, et elle se laissa tomber sur un fauteuil. Elle sursauta quand on lui parla, elle n'avait même pas remarqué qu'elle n'était pas seule dans la pièce.

« Mme Potter ? » Les yeux de Sylvie se posèrent sur la tante et le cousin de Harry. Evidemment, se dit-elle, eux aussi étaient des moldus dont il fallait prendre soin. Sa colère retomba un peu quand elle remarqua que Dudley semblait à bout de forces. Assis par terre, il s'appuyait lourdement contre le mur. Sa mère le couvait d'un ?il inquiet tout en regardant nerveusement autour d'elle. Elle s'adressa de nouveau à Sylvie.

« Savez-vous où nous sommes ? demanda-t-elle.

- A Poudlard. Dans le bureau du directeur. » Les deux Dursley eurent un mouvement de recul, puis ils se reprirent.

« Que s'est-il passé ? demanda Dudley d'une voix faible. Est-ce que Harry. Est-ce qu'il a réellement ressuscité ? Est-ce qu'ils peuvent faire ça ?

- Non, répondit Sylvie. Harry n'a jamais été mort. Jusqu'à tout à l'heure, en tout cas. Maintenant. » elle se reprit, évitant de penser à ce qui pourrait arriver. « Je ne sais pas quand vous pourrez rentrer chez vous, ajouta-t-elle, mais peut-être serait-il bon que vous alliez à l'infirmerie. »

Pétunia hocha la tête. Les deux femmes aidèrent Dudley à se lever, et l'aidèrent à marcher, le portant à moitié, jusqu'au repère de Mme Pomfresh. L'infirmière allongea le malade sur un lit, puis lui donna une potion. Quelques minutes plus tard, il se sentit mieux et s'assit. Il regarda Sylvie.

« Ne vous en faites pas pour Harry, dit-il. Il s'en sortira. Je l'ai vu se battre, ce fameux jour à l'hôpital. Il est extrêmement fort.

- Je suppose. » La jeune femme se leva, et se dirigea vers la porte. « Je vous laisse, dit-elle. J'ai envie d'être avec James, être sûre qu'au moins lui, il va bien.

- J'aimerais le voir », dit Pétunia.

Sylvie soupira. « Dans ce cas je suppose que vous n'avez qu'à venir avec moi », dit-elle. Chacun perdu dans ses propres pensées, les trois moldus longèrent silencieusement les couloirs de Poudlard. En arrivant devant la tapisserie qui marquait l'entrée de son appartement, Sylvie donna le mot de passe, et la porte s'ouvrit. Un silence absolu les accueillit, ce qui était inhabituel. Ce n'était pas l'heure de la sieste de James, et si Cassie était généralement calme, le petit garçon était plutôt bruyant. Le salon semblait vide. Sylvie contourna un fauteuil pour aller voir à l'étage, et s'arrêta net. Un corps sans vie était effondré, mi allongé mi appuyé contre le fauteuil. Il s'agissait d'une femme d'une cinquantaine d'années.

« Ça va ? » demanda Dudley en voyant le visage de la femme de Harry devenir plus blanc que la craie. N'obtenant pas de réponse, il s'avança. Apercevant la femme, il poussa un cri.

« Mrs Figgs ? Mais qu'est-ce que. » Il s'interrompit et se pencha pour lui prendre le pouls. « Elle est vivante, dit-il après un moment. Il faut aller chercher de l'aide. » Mais l'attention de Sylvie n'était plus sur la femme. Où étaient les enfants ?

« James ? appela-t-elle. Cassie ? James, viens me voir, chéri, maman est rentrée ! James ! » Sur la fin de la phrase, sa voix avait pris un ton suraigu. Au bord de la crise de nerf, elle bondit à l'étage, sans cesser d'appeler son fils. D'un coup de pied, elle ouvrit la porte de la chambre du petit garçon, qui était vide. Comme folle, elle souleva violemment les couvertures du lit et ouvrit en grand les placard, dans l'espoir insensé que le bébé aurait pu se cacher là. Puis elle se précipita dans sa propre chambre. La porte claqua quand elle l'ouvrit. Là, enfin, il lui sembla entendre des pleurs d'enfants. La chambre semblait vide, mais une petite silhouette tremblante était recroquevillée dans le lit. Sylvie savait que ce n'était pas James, il n'avait pas encore appris à pleurer en silence, mais la vue de l'a détresse de l'enfant l'aida à reprendre le contrôle d'elle même. Elle ouvrit doucement le lit, révélant une masse de cheveux roux foncé.

« Chut ! dit-elle doucement. C'est fini, chérie. » La fillette était roulée en boule, mais elle leva des yeux terrifiés quand elle s'entendit appeler. Lorsqu'elle reconnut Sylvie, elle s'agrippa à elle comme à une bouée de secours, sans cesser de trembler. Sylvie comprit que l'enfant ne parlerait pas tant qu'elle ne serait pas calmée. Elle la redescendit au salon.

« C'est fini, répéta-t-elle. Tu ne risques plus rien, maintenant.

- Maman, appela la petite fille en se remettant à pleurer. Veux maman.

- Oui, papa et maman vont revenir bientôt, d'accord ?

- Tout de suite !

- Ce n'est pas possible, Cassie. Dès qu'ils le pourront, ils viendront te chercher. »

Dudley lui jeta un regard un regard interrogateur en la voyant redescendre avec, accrochée à elle, une enfant terrorisée et qui n'était visiblement pas son fils.

« Ma mère est partie chercher de l'aide. Que se passe-t-il ?

- James n'est nul part, gémit Sylvie Je ne sais pas qui c'était, mais ils ont dû attaquer Mrs Figgs, qui était ici pour les garder, et l'emmener. S'il lui est arrivé quelque chose. »

Pétunia Dursley revint, accompagnée d'un groupe d'adolescents. Evidemment, il n'y avait plus de sorciers adultes à Poudlard. Un garçon et une fille portaient les insignes de Préfets en Chef. La situation fut rapidement expliquée.

La fille fit léviter la femme inconsciente et lui fit prendre la direction de l'infirmerie. Le garçon, qui dit s'appeler Manolito del Pare, resta dans l'appartement, ne sachant pas trop quoi faire.

« Je pourrais envoyer quelqu'un chercher Trelawney dans sa tour, proposa-t- il. C'est le seul professeur qui soit resté. Mais elle n'a aucune expérience, elle ne saura pas quoi faire. D'habitude, le professeur Dumbledore nous laisse toujours un moyen de le joindre, ou McGonagall ! » Il se tordait les mains d'impuissance. Pris d'une inspiration, il se rendit dans la cuisine et prépara en quelques secondes un biberon de lait chaud pour Cassie, qu'il tendit à Sylvie. « C'est ce que fait ma mère quand ma petite s?ur est énervée », dit-il avec un léger sourire, comme pour s'excuser de ne pas en faire plus. Sylvie le remercia. Elle savait que les adolescents devaient être complètement désorientés, qu'ils n'étaient pas armés pour faire face à ce genre de situation.

En effet, le bébé se calma légèrement en buvant, sans cesser toutefois de s'agripper à Sylvie qui la berçait doucement. Au bout de quelques minutes, elle regarda l'enfant droit dans les yeux et dit doucement : « Chérie, je suis désolée. Je sais que tu as eu très, très peur. Mais je te promets que c'est fini, d'accord ? Dis-moi ce qui s'est passé. Où est James ? »

L'enfant laissa tomber le biberon et s'accrocha de nouveau à Sylvie. Un moment, celle-ci crut qu'elle n'allait pas répondre, mais bientôt une petite voix se fit entendre : « Il était méchant. la gentille dame elle nous a dit d'aller en haut, mais le méchant monsieur a fait de la magie. Après, elle bougeait plus et il a pris James. » La voix de la fillette était à peine audible. Ils avaient emmené James, Sylvie s'en doutait mais c'était autre chose de se l'entendre confirmer. Elle tenta d'en apprendre davantage.

« Est-ce qu'il a dit quelque chose ?

- Il a crié. Issis Figgs aussi criait.

- Qu'est-ce qu'ils disaient, Cassie ?

- J'ai pas compris », gémit l'enfant.

- Ce n'est pas grave. »

Qui s'était emparé de James ? Qui était parvenu à pénétrer dans Poudlard, à trouver leur appartement, et à enlever l'enfant ? Et, plus important, où l'avait-on emmené ?

« On peut fouiller Poudlard, proposa le Préfet en Chef alors que son homologue féminin revenait de l'infirmerie, annonçant que Mrs Figgs était toujours inconsciente mais qu'elle n'était pas en danger. Je crois que Dumbledore a charmé le château pour que personne ne puisse en franchir les grilles cet après-midi. »

Sylvie secoua la tête. Ils n'avaient aucune chance, le château était bien trop grand. Et elle ne voulait pas mettre tous ces jeunes en danger. Mais s'il y avait une chance pour que James soit à Poudlard. Elle se souvint soudain une conversation qu'elle avait eue avec Harry, un matin, à l'infirmerie. Deux semaines plus tôt, autant dire une éternité. Qu'avait-il dit au sujet de cette carte qu'il voulait transmettre à James ? Elle montrait les passages secrets, et. Oui ! les gens qui se trouvaient à Poudlard. Elle devait probablement se trouver dans sa vieille malle, celle qui était au grenier. Sylvie se leva d'un bond.

« Est-ce que quelqu'un pourrait s'occuper de Cassie ? » demanda-t-elle aux jeunes regroupés autour d'elle. La Préfète et une autre jeune fille s'avancèrent pour prendre l'enfant, mais celle-ci s'accrocha au cou de Sylvie.

« Ne me laisse pas » , criait-elle. Après ce qu'elle venait de vivre, se retrouver dans les bras d'inconnus semblait la terroriser, ce que Sylvie pouvait comprendre. C'est pourquoi elle finit par céder.

« Très bien », fit-elle en se rasseyant. Elle se tourna de nouveau vers les étudiants. « Au premier étage, la première porte à gauche, c'est notre chambre. Sous le lit, il y a une vieille malle de Harry. Dedans, vous devriez trouver une vieille carte. ou peut-être simplement un vieux morceau de parchemin. » Deux jeunes partirent immédiatement. Les autres attendaient visiblement des instructions. « Très bien, pensa Sylvie, comme si je n'étais pas assez perdue, me voilà promue chef d'équipe. » A haute voix, elle ajouta ; « Est-ce que l'un de vous saurait aller aux cuisines ?

- Oui, répondit un garçon.

- Vous pourriez aller chercher un elfe de maison qui s'appelle Dobby ? » Le garçon acquiesça et partit. La jeune femme se retourna vers l'enfant qui semblait commencer à se détendre sur ses genoux. « Tu resteras avec Dobby, Cassie. » La fillette sembla réfléchir un moment puis demanda : « Tu vas chercher papa et maman ?

- Non, chérie. Ton papa et ta maman rentreront tous seuls. Dans pas longtemps, d'accord ? Moi, je vais essayer de trouver Jamsie.

- D'accord, dit finalement l'enfant. Parce que Jamsie ne voulait pas aller avec le méchant monsieur. Et Dobby est gentil. »

Les adolescents redescendirent avec un vieux morceau de parchemin à la main.

« C'est tout ce que nous avons trouvé, dit la fille. Mais je ne vois pas en quoi ça pourra vous aider. » Sylvie expliqua ce qu'elle savait de la carte du Maraudeur.

« J'en ai entendu parlé, dit Manolito. Je suis à Gryffondor, et la carte que possédait Harry a été une vraie légende pendant mes premières années. On disait qu'un jour elle avait insulté Rogue. Mais je ne l'ai jamais vu s'en servir. Il doit y avoir un moyen de la révéler. » Ils se groupèrent autour de la carte.

« Revelare ! essaya Manolito, mais rien ne se produisit.

- Finite incantatem ! tenta sans plus d'effet la préfète en chef.

- S'il vous plaît aidez-nous », demanda simplement une autre fille en touchant le parchemin du bout de sa baguette. Cette fois, au grand étonnement de tout le monde, des mots apparurent.

« Pourquoi on vous aiderait ? Quel méfait préparez-vous ?

- Aucun, répondit précipitamment Sylvie. Au contraire, c'est pour.

- Désolés, répondit la carte. Monsieur Lunard est en vacances, Monsieur Cornedrue est occupé à vider une boite de chocogrenouilles, Monsieur Patmol prépare un nouveau sort pour changer en rose les cheveux des Serpentard, et Monsieur Queudver fait la sieste. Nous ne pouvons pas vous aider. »

Puis le inscriptions s'effacèrent, et la carte resta silencieuse, en dépit de tous les efforts des collégiens. Sylvie les regardait faire, avec un sentiment croissant de frustration. Ils avaient un outil qui devait leur permettre de retrouver son fils, mais cette stupide carte refusait de se révéler. Chaque minute qui passait était peut-être la minute de trop pour James. et Harry qui ne rentrait pas ! Allait-elle perdre à la fois son mari et son fils ? Elle se pencha à nouveau sur la carte.

« S'il vous plaît, aidez-nous, supplia-t-elle. Pour le petit fils de Cornedrue. » Des larmes roulaient sur ses joues. Elle ne s'en souciait pas. Pas plus que de l'enfant qui, sentant son trouble, recommençait à s'énerver. La seule chose qui comptait était cette fichue carte qui savait où était James mais ne le lui montrait pas. Une larme tomba de ses joues et vint s'écraser sur la carte. A ce moment de nouveaux mots s'inscrivirent.

Messires Queudver, Lunard, Patmol et Cornedrue, pourvoyeurs d'aide aux demoiselles en détresse, vous présentent la carte du Mauraudeur. Il vous a laissée tomber ? Allez donc faire exploser la salle commune des Serpentards !

Puis, enfin, la carte de l'école s'afficha sur le vieux parchemin. Elle appela les autres et ils vinrent se regrouper autour d'elle. Il y eut alors un pop et Dobby, l'air à la fois désespéré et choqué, apparut.

« Qu'arrive-t-il à Mme Potter ? demanda-t-il. Mr me dit que Mr James a disparu.

- C'est vrai, Dobby. Je n'ai pas le temps de t'expliquer, mais j'aurai besoin que tu t'occupe de Miss Cassie qui a eu très peur.

- Bien sûr. Dobby aime beaucoup Miss Cassie. » Il vint vers l'enfant qui tendit les bras et s'accrocha à ses oreilles. L'elfe ne parut pas gêné par le poids. « Dobby veut aider à retrouver Mr James, dit-il.

- Si tu peux aider, nous t'appellerons », dit Sylvie. Dobby hocha la tête et emmena l'enfant en haut. Tous les autres reportèrent leur attention sur la carte. Ce fut Dudley, qui s'était avancé vers le groupe des jeunes sorciers, qui repéra le nom immobile dans une pièce.

« Il est là, s'écria-t-il. J.Potter. En compagnie d'un certain S.Finnigan.

- Seamus ? » La stupéfaction de Sylvie s'entendit dans son cri. L'ami de Ron ? Mais pourquoi aurait-il. Ils avaient tué sa femme et brûlé sa maison. Et pourtant, c'était lui le traître. Elle se dit soudain qu'elle aurait le temps d'y réfléchir plus tard. Elle prit la carte sur la table et observa les deux points qu'avait indiqués Dudley.

« Il a emmené James dans son appartement ! s'écria-t-elle.

- Il est tout seul, remarqua Manolito. Nous sommes six en dernière année. Nous devrions parvenir à le maîtriser sans trop de difficultés.

- Je viens avec vous, dit Sylvie. Elle sortit de sa poche la bombe que lui avait donnée Dumbledore.

- Moi aussi, ajouta Dudley en l'imitant. Je le dois à Harry. »

Pétunia ne dit rien mais les accompagna également.

Encore un chapitre de terminé. La fin est proche ( plus que deux chapitres...). J'espère que celui-ci vous a plu. En tous cas, merci de l'avoir lu et merci à ceux qui ont reviewé le précédent. Pour ceux qui se posent des questions sur Méline, vous saurez tout au prochain chapitre ( d'ailleurs ceux qui ne s'en posaient pas sauront aussi...).

Big app : Ben non, c'était pas ça. Mais c'était vraiment une idée originale que tu as eue... Qu'est-ce qui t'a fait penser à ça ?

Angharrad : Merci pour ta review ( être obligé de la mettre deux fois... c'est dur). A propos des harpies... Tu as entièrement raison. C'est totalement incohérent. Merci d'avoir relevé le problème. J'essaierai de corriger quand j'aurai le courage ( mais je ne sais pas trop quelle autre créature mettre à la place, vu que la plupart de des créatures magiques ont leurs origines dans des mythes datant de l'antiquité...). Sinon, ça me fait réellement plaisir que tu aies aimé le « cours » sur les Détraqueurs, vu que c'est un passage que j'ai vraiment adoré écrire. Je suis étudiante en bio, et j'envisage de devenir prof, donc si on me proposait le poste de soins aux créatures magiques... ça ne me déplairait pas ( quoi que c'est peut-être un peu dangereux, surtout si on a Hagrid comme collègue...) Pour l'obsidienne, je ne sais pas si elle a vraiment des propriétés, et lesquelles, mais j'ai lu plusieurs romans où cette pierre était utilisée pour ses pouvoirs magiques. Je crois que c'est associé à certaines croyances indiennes. Et puis, c'est une pierre qui est assez particulière physiquement : elle est complètement noire et ressemble à du verre très compact. D'où l'utilisation pour bloquer les ondes magiques. Enfin, c'est tentant de lui donner des pouvoirs magiques parce que c'est un matériau assez rare, en tous cas en milieu aérien, et à cause de ses origines : elle se forme au niveau des volcans sous-marins, lorsque de la lave en fusion est refroidie instantanément par l'eau glacée ( après la bio la géol... oups, là ca commence à ressembler à un étalage gratuit de connaissances... enfin, c'était juste pour dire que c'est une pierre qui fascine, d'où les propriétés magiques qui lui ont été attribuées). Voila. Pour ce qui est d'écrire les aventures de James, je ne sais pas encore ce que je vais faire. Ca reviendrait à créer des tas de nouveaux personnages pour être à Poudlard avec lui, une intrigue qui ne mettrait pas en cause Voldemort... bref, si je le fais, ça risque de ne pas apparaître tout de suite sur ff.net.