Disclaimer : Rien à moi, tout à JKR.
Merci à Miss Tambora pour la relecture.
chapitre 14 :
Harry se retourna brutalement. Le vieux visage ridé du professeur Dumbledore lui souriait.
" Professeur ! s'exclama-t-il. Que faites vous là ?"
Le passeur, quant à lui, semblait complètement abasourdi.
" C'est impossible, marmonna-t-il. Deux personnes ne peuvent pas se trouver ici en même temps !
- C'est tout à fait exact, répondit le vieil homme. Et c'est pourquoi Harry doit repartir.
- Non. Il est mort, c'était écrit. Et c'est vous qui...
- Il ne faut pas toujours croire ce qui est écrit. Viens, Harry, nous partons." Sur ce, Dumbledore tourna les talons et se dirigea vers la forêt. Harry le suivit.
" Tu n'imagines pas à quel point c'est agréable de ne plus avoir mal au dos et de retrouver ses jambes de vingt ans," commenta le vieillard. Il obliqua brutalement à droite, pour des raisons connues de lui seul. Du point de vue de Harry, la forêt à cet endroit était semblable à ce qu'elle était partout ailleurs.
"Professeur, demanda Harry. Comment savez-vous où nous allons ? J'ai arpenté cette forêt dans tous les sens, et je me suis toujours retrouvé près du lac.
- Je suis mes instincts. Je ne devrais pas être ici, comme l'a si bien dit ton ami. Je suis persuadé que je finirai par me retrouver du côté de la vie."
Et il fit un virage serré à gauche. Après cela, Harry se tut, et ils marchèrent un long moment en silence. Puis la forêt parut s'éclaircir, et ils se retrouvèrent dans une clairière. Au milieu se trouvait un énorme gouffre. Le professeur Dumbledore s'arrêta. Il faut sauter, Harry, dit-il. Et c'est ici que je te laisse.
- Que vous me laissez ? Mais pourquoi ? Qu'avez-vous à faire ici ?
- Je ne reviendrai pas. Mon chemin sur terre a pris fin.
- C'est moi qui étais mort, pas vous. Si je peux retournez, vous le pouvez aussi.
- Non. Je dois rester pour que tu puisses rentrer. Et j'irai retrouver ton ami le passeur. Ne t'inquiète pas pour moi, Harry. J'ai eu une longue et belle vie, il était grand temps que je m'en aille.
- Je ne peux pas faire cela, professeur ! Je ne peux pas vous laisser ici. Le monde a encore besoin de vous. Vous ne pouvez pas donner votre vie pour sauver la mienne.
- Quel âge crois-tu que j'ai ? "
Harry l'ignorait complètement.
" J'ai eu cent soixante-six ans à mon dernier anniversaire. Je ne suis qu'à quelques semaines du record de longévité détenu par Merlin. Je suis fatigué, et seule la pensée que ma présence était nécessaire me poussait à tenir bon. Je ne suis plus nécessaire aujourd'hui. C'est aux jeunes de prendre la place. Je te confie Poudlard, Harry. Veille sur les élèves comme sur tes propres enfants. Garde-les du mal, et montre-leur le chemin du bien. Je sais que tu en es capable.
- Mais... Je ne pourrai jamais vous remplacer, Monsieur. Je n'ai ni votre savoir, ni votre sagesse.
- Et tu n'as ni mes rhumatismes, ni mes os fragiles, ni ma magie défaillante. J'avais la sagesse de l'âge, tu as pour toi la fougue de la jeunesse. Tu donneras un nouveau souffle à ce vieux Poudlard. Et ce n'est pas parce que Voldemort n'est plus que tout danger est définitivement écarté. Un jour ou l'autre un autre prendra sa place. Et je sais que tu sauras y faire face.
- Mais, professeur...
- Retourne à Poudlard, Harry. Et ne te sens pas coupable. C'est comme ça que les choses doivent être. Je suis heureux d'avoir vécu assez longtemps pour te voir devenir l'homme que tu es devenu. Tant que je l'ai pu, je t'ai protégé. Mais tu n'as plus besoin de moi. Tu es adulte, tu es fort, et plus puissant que je ne l'ai jamais été. C'est de toi que le monde a besoin. Saute dans ce trou, Harry. Je n'aimerais pas avoir à te pousser.
- Merci, Professeur. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi.
- Ne me remercie pas. Prouve-moi que ma confiance était bien placée. Continue ce que j'ai essayé de faire toute ma vie.
- Oui, professeur. Je vous jure que ferai tout ce qui est en mon pouvoir.
- Je sais que tu le feras. Adieu, Harry.
- Adieu, professeur."
Les yeux pleins de larmes de Harry se posèrent une dernière fois sur celui qui avait toujours représenté pour lui la sécurité, sur celui qui avait été son mentor. Il contempla une dernière fois le vieux visage ridé, si familier, et les yeux bleus pétillants qui lui souriaient. Le vieux sorcier fit demi-tour, et s'enfonça de nouveau dans la forêt. Harry regarda le gouffre béant qui s'ouvrait devant lui, ce gouffre censé représenter la vie... Il fit un pas en avant, ramena son pied sur le bord et regarda de nouveau la silhouette de Dumbledore, qui avait presque disparu au milieu des arbres.
" Je ne vous oublierai pas, professeur, murmura-t-il. Je serai digne de votre confiance." Puis il prit une grande inspiration, et sauta.
Harry eut l'impression de tomber pendant des heures. Puis, soudain, il réalisa qu'il était allongé sur un lit. En sueur, il ouvrit les yeux. La pénombre l'entourait, mais il réalisa sans peine qu'il était, une fois de plus, à l'infirmerie. Il resta un moment immobile, essayant de reprendre ses esprits. Jamais, même lorsqu'il avait des visions de Voldemort, il n'avait fait un rêve aussi réel. Dumbledore. Non, Dumbledore allait bien, il n'avait pas été blessé la veille. Peu à peu, Harry se calma. Sa tête retomba sur l'oreiller et il se rendormit.
Sylvie ne dormit pas beaucoup cette nuit-là. Une fois ou deux, elle sentit ses yeux se fermer, mais, à chaque fois, un hurlement de James la réveilla. Finalement, à trois heures du matin, elle finit par prendre le bébé dans le grand lit, à côté d'elle. Rassuré, l'enfant se rendormit paisiblement. Mais Sylvie resta éveillée, contemplant la respiration tranquille de son fils, caressant doucement le visage et les cheveux du bébé. Son esprit était avec Harry. Que voulait faire le directeur qui nécessitait de s'isoler avec le jeune homme pendant toute la nuit ? Pourquoi Ron trouvait-il Dumbledore si étrange ce jour-là ? Il devait avoir de bonnes raisons d'émettre un tel avis... D'un autre côté, tout le monde avait été secoué, tout le monde devait se comporter bizarrement... Et peu importait que le directeur soit étrange, si par ses actes il guérissait son mari. Si jamais il mourait... Non, elle ne devait pas penser à ça. Si elle le faisait, elle allait se mettre à pleurer, et réveiller le bébé. Mais elle ne pouvait penser qu'à lui. Pourtant, pendant cette soirée riche en émotions, elle avait presque oublié Harry. Sur le moment, en y repensant, elle en avait presque eu honte, mais, comme l'avait dit Hermione, le fait qu'elle se rende malade n'aiderait pas Harry. Au contraire. Il fallait qu'elle soit forte pour lui, et pour James. Il aurait fallu qu'elle dorme un moment, pour tenir le coup, mais cela, elle s'en savait incapable.
Elle repensa à la soirée. La terrible lettre que Narcissa Malefoy avait laissée en héritage à son fils. Se pouvait-il vraiment que Drago Malefoy soit l'oncle de Méline ? La coïncidence serait vraiment trop grande si ce n'était pas le cas. Mais seul un test pratiqué sur l'enfant permettrait de l'établir avec certitude. Sylvie espérait de toutes ses forces que c'était le cas. Elle ne connaissait Drago que depuis quelques heures, et n'arrivait pas à s'en former une opinion précise, mais elle savait que Ginny prendrait soin de la fillette, même après l'arrivée de son propre enfant dans quelques mois. D'un autre côté, peut-être Méline préférerait-elle rester avec Myriam. Elles semblaient avoir beaucoup d'affection l'une pour l'autre... Et la petite orpheline avait besoin de toute l'affection possible. Une horrible pensée la frappa soudain. Au cimetière, elle avait dit à Méline que Harry était encore en vie. Et maintenant, s'il mourait... elle aurait eu à subir sa mort deux fois... De plus, elle avait dit à Méline que Harry passerait la voir. Mais peut-être la nouvelle que sa famille avait été retrouvée aiderait l'enfant à faire face, quoi qu'il arrive à Harry. Quoi qu'il arrive à Harry.... Elle en revenait toujours au même problème... Sylvie saisit son oreiller et crispa ses doigts dessus, respirant profondément. Il fallait qu'elle reste calme.
L'aube était déjà levée quand elle finit par s'endormir. Ce furent les appels de James qui la réveillèrent, peu après. L'enfant semblait surpris mais enchanté de se retrouver dans le lit de sa mère. Cependant, au bout d'un moment, il commença à réclamer son petit déjeuner. Sylvie soupira et se leva. Il était à peine sept heures, trop tôt pour aller voir Harry. Les Weasley étaient probablement réveillés, mais il était peu probable qu'ils aient des nouvelles. Elle prépara un biberon de lait chaud pour son fils, une tasse de thé pour elle, et s'installa avec lui au salon.
Finalement, à huit heures, n'y tenant plus, Sylvie s'habilla, prépara James et ils prirent la direction de l'infirmerie. Ils étaient dans le couloir quand des pas résonnèrent derrière eux.
"Sylvie ! s'écria Hermione, en courant pour arriver à sa hauteur. Attends !"
Une vague de panique monta en Sylvie lorsqu'elle perçut la tension dans la voix de l'autre femme. Elle se figea net et se retourna lentement, sa main se crispant inconsciemment sur celle de son fils.
" Il s'est passé quelques chose. " Hermione tremblait en parlant, et on voyait qu'elle se mordait la lèvre pour ne pas se mettre à pleurer... ou à hurler, c'était difficile à dire. Ron les rattrapa à son tour, et lui aussi avait les traits tirés et le visage paniqué.
- Que se passe-t-il ? demanda Sylvie.
- Nous ne savons pas exactement. Mais tu devrais attendre un peu avant d'aller voir Harry."
Le rouquin cligna plusieurs fois des yeux pendant que sa femme se couvrait le visage de ses mains et respirait profondément. Sylvie sentit ses jambes se défiler sous elle et dut s'appuyer au mur pour ne pas tomber.
" Non, gémit-elle. Dites-moi qu'il va bien, dites-moi que rien ne lui est arrivé.
- Nous n'en savons rien, dit doucement Hermione. Mais il s'est passé quelque chose cette nuit... McGonagall vient de nous appeler de l'infirmerie. Il vaut beaucoup mieux que James au moins ne vienne pas.
- Mais que s'est-il passé ?
- Nous ne savons pas, répéta Ron, cette fois d'un ton nerveux et pressant. Où crois-tu que nous allions ?
- McGonagall était trop choquée pour parler, expliqua Hermione, en se lançant à la poursuite de son mari, qui venait de reprendre la direction de l'infirmerie. Sylvie hésita un instant, contemplant le bébé accroché à ses jambes, puis elle se baissa, ramassa l'enfant, et courut après eux. Le trouble de la directrice adjointe ne pouvait signifier qu'une chose, mais elle ne pouvait pas le croire. Pas comme ça, pas maintenant... Elle courait sans prêter attention à ses pas, ni aux pleurs de l'enfant paniqué qui ne comprenait rien à ce qui se passait. Elle ne sut jamais exactement comment elle était arrivée à l'infirmerie sans tomber, mais soudain, ils se retrouvèrent au milieu des professeurs de Poudlard, devant la porte fermée du domaine de Mme Pomfresh.
" Oh, non ! gémit Ron. Non... Harry... dites-moi que ce n'est pas vrai."
Hermione fixait ses collègues, les yeux secs, mais tremblante, la respiration haletante. Aucun d'eux ne semblait savoir ce qui se passait, mais tous avaient l'air sinistre. Puis la porte s'ouvrit et Mac Gonagall s'avança vers eux, les lèvres tremblantes et les yeux rouges. Elle avait l'air prête à s'effondrer, mais c'est d'une voix ferme qu'elle parla.
" Je vous ai demandé de venir, parce que j'ai une terrible nouvelle à vous annoncer. Un grand homme vient de disparaître." A cet instant, elle dût faire une pause, pour s'essuyer les yeux avec son mouchoir. Sylvie sentit un froid glacial irradier de son ventre et prendre possession de son corps. Elle était incapable de bouger, incapable de parler. Elle avait beau s'y attendre, la nouvelle était un choc, pire qu'un choc... A ses côtés, Ron et Hermione semblaient eux aussi pétrifiés... La directrice adjointe croisa les regards de tous ses collègues fixés sur elle, et inspira profondément avant de reprendre.
" Toute sa vie, il n'aura fait que le bien, toute sa vie aura été consacrée à cette école et à la lutte contre le mal. Albus Dumbledore nous a quittés cette nuit."
Quoi ? Dumbledore... Mais... Dans un premier temps, tout le monde parut trop choqué pour réagir. Puis tout le monde se mit à parler en même temps, ce fut un tourbillon de murmures et d'exclamations.
" Dumbledore ne peut pas être mort !
- Il allait très bien hier soir !
- Que s'est-il passé ?
- Mais si Dumbledore... Et Harry ?
- S'il vous plaît ! " La directrice adjointe était de nouveau fermement campée sur ses jambes. " C'est une horrible nouvelle, mais nous devons être forts. Nous devons nous occuper des élèves. C'est ce qu'Albus aurait voulu. Severus, je dois vous demander d'aller prévenir les professeurs qui ne sont pas encore là, notamment Hagrid.
- Comment allons-nous annoncer cela aux élèves ? demanda le professeur Chourave, retenant ses larmes à grand-peine.
- Prévenez les préfets que personne ne doit quitter la Grande Salle pour l'instant, soupira Mac Gonagall. J'irai leur parler dans quelques instants. Je propose que nous avancions les vacances de Noël de quelques semaines. Cela nous laissera le temps de nous réorganiser."
Tout le monde acquiesça. Puis Rogue posa la question qui brûlait les lèvres de tout le monde.
" Comment est-ce arrivé ?
- Nous l'ignorons, répondit le professeur de métamorphose. Mme Pomfresh l'a trouvé ce matin, assis dans un fauteuil." Sa voix se brisa, et elle perdit de nouveau la façade qu'elle s'était composée à grand-peine. "Peut-être a-t- il eu une attaque... Il était extrêmement âgé.
- Dumbledore ? Une attaque ?" La voix de Rogue était sarcastique, comme toujours, mais cette fois son rire était franchement sinistre, et chargé de rancoeur. "A d'autres, Minerva. Il ne serait pas parti comme ça. Pas le lendemain du jour où Voldemort a enfin disparu. Minerva que s'est-il réellement passé cette nuit ?
- Severus ! Nous sommes tous choqués et en deuil, mais ce n'est pas le moment de nous déchirer. Il y a plusieurs centaines d'enfants qui comptent sur nous.
- Je veux le voir." Rogue s'avança vers la porte de l'infirmerie.
- Severus, pas maintenant. Nous devons d'abord annoncer la nouvelle aux élèves. Et en tant que directeur des Serpentard vous devez être là.
- Minerva, comment pouvez-vous ? Savez-vous ce qu'Albus représentait pour moi ? Savez-vous ce que je serais devenu sans lui ? Comment pouvez-vous m'empêcher de le voir ? " Une étrange lueur, mêlée de pitié et de nostalgie, s'alluma dans le regard sombre de McGonagall quand elle répondit.
- Je sais parfaitement ce que vous lui devez, ce que, tous, nous lui devons. Mais, Severus, croyez-vous vraiment que vous serez capable de le voir et de ne pas vous effondrer ? Nous devons rester forts, au moins jusqu'à ce que les élèves soient partis. De plus, tant qu'un nouveau directeur n'a pas pris ses fonctions, je suis votre supérieur hiérarchique. Et je vous ai demandé d'aller prévenir les autres. Nous devons assumer, Severus, en l'honneur d'Albus."
Le professeur de Potions ne répondit pas, mais il tourna les talons. Les autres professeurs le suivirent des yeux, puis commencèrent à s'éloigner, eux aussi, en direction de la Grande Salle. Finalement, seuls restèrent la directrice adjointe, Sylvie, avec James serré dans ses bras, Ron et Hermione. McGonagall contempla les trois plus jeunes, puis soupira.
" Comment va Harry ? demanda Sylvie. Est-ce qu'on peut le voir ?
- Oui, Mme Potter, vous pouvez aller voir Harry. L'infirmière devait l'examiner de nouveau quand je suis partie. Mais n'ayez pas trop d'espoir...
- Vous ne pouvez pas dire ça, professeur, protesta Ron. Il y a toujours de l'espoir. Je connais Harry.
- Vous avez probablement raison, Weasley. Je crois qu'Albus aurait dit la même chose..." De pâles sourires se dessinèrent sur les visages gris. Puis, soudain, la porte de l'infirmerie s'ouvrit violemment, et Mme Pomfresh en sortit, la coiffe de travers et une expression stupéfaite sur le visage.
"Que se passe-t-il ? demandèrent les quatre personnes réunies dans le couloir d'une même voix.
- Harry... balbutia l'infirmière. Je n'ai jamais rien vu de pareil ! C'est ... miraculeux !"
Tous se précipitèrent dans la pièce. Harry semblait toujours dans le même état, et ils regardèrent Mme Pomfresh, soudain inquiets.
" Toutes ses brûlures internes ont guéri, expliqua l'infirmière. Ses poumons sont comme neufs. Je n'y comprends rien. Il était dans un tel état que je ne pouvais plus rien faire pour lui... je ne crois pas qu'il aurait jamais pu respirer par lui même de nouveau, et en une nuit il a guéri !
- Mais s'il a guéri, pourquoi ne se réveille-t-il pas ? demanda Ron.
- Il est très faible, encore, mais il va se remettre. Hier, je n'avais pas beaucoup d'espoir, je n'étais même pas sûre qu'il passe la nuit. C'est un miracle. Certains jours, je crois que ce garçon a vraiment quelque chose de particulier." Les premiers vrais sourires de la matinée étaient apparus sur les visages. Sylvie n'osait pas croire ce que disait l'infirmière. Quelques instants auparavant, tout semblait perdu, et maintenant Harry était sauvé ! Elle se laissa tomber sur une chaise.
"Je savais que ça finirait comme ça, dit Ron. Depuis toujours, Harry s'amuse comme ça à nous faire peur, mais il finit toujours par s'en sortir. Cette fois, il a bien failli m'avoir." Sylvie éclata de rire à la plaisanterie, se libérant de la pression des dernières vingt-quatre heures. Cependant, elle s'arrêta en voyant qu'elle et Ron étaient les seuls à se réjouir. Le regard du professeur de métamorphose était fixé vers une petite alcôve dans le fond, et Hermione semblait perdue dans ses pensées, et une expression douloureuse habitait ses yeux. Finalement, elle murmura : "Dumbledore..."
Ceci eut pour effet de faire disparaître toute trace de gaîté. Tous les regards se fixèrent sur elle, et elle continua :
" Il a sauvé Harry, cette nuit. C'est pour cela qu'il est mort.
- Quoi ! " Involontairement, Ron avait crié. " Mais c'est impossible ! On n'échange pas une vie contre une autre, c'est de la magie noire, Dumbledore n'aurait jamais fait cela !
- Non, ce n'est pas de la magie noire. C'est un ancien sortilège. Il permet de guérir, au prix de sa propre énergie vitale. Dumbledore voulait l'utiliser cette nuit, c'est pour cela qu'il a demandé à s'isoler avec Harry. Mais il était âgé... il n'y avait plus beaucoup d'énergie en lui. Et les blessures de Harry étaient beaucoup trop importantes.
- Mais dans ce cas, demanda Sylvie, pourquoi n'a-t-il pas demandé à quelqu'un de plus fort, de plus jeune, de lancer le sortilège ?
- Il s'est peut-être surestimé, suggéra Ron.
- Non." La voix de McGonagall était ferme bien qu'enrouée. " Albus savait parfaitement ce qu'il faisait. Il savait toujours ce qu'il faisait. Lorsqu'il est entré dans cette chambre, il savait probablement qu'il n'en ressortirait pas.
- Mais pourquoi a-t-il fait une chose pareille ?
- Je crois que personne n'a été aussi proche d'Albus que moi, ces quarante dernières années. Mais il faisait partie de ces esprits qui échappent à toute tentative d'analyse et de compréhension. Il avait probablement d'excellentes raisons, que nous connaîtrons peut-être un jour. Peut-être jamais. Mais je sais que ces derniers mois, tout au long de cette dernière bataille, il était terriblement las. Il m'a confié un jour qu'il sentait que son rôle était bientôt achevé, que le monde n'aurait bientôt plus besoin de lui. Mais il en avait l'air heureux."
Un silence suivit cette déclaration. Tous regardaient en direction de l'alcôve où se trouvait le corps du directeur, puis vers Harry, pâle mais vivant. Puis, Hermione se secoua et regarda sa montre.
" Oh, mon dieu ! s'écria -t-elle. Nous sommes ici depuis plus d'une demi- heure !
- Et les élèves attendent ! s'exclama le professeur de métamorphose en se précipitant vers la porte. Hermione, venez vite. Je crois que je n'ai pas fini d'entendre Severus."
La matinée fut calme et endeuillée dans le château. Les élèves, choqués par la mort de leur directeur, ne semblaient plus du tout se réjouir de la chute de Voldemort. C'est sans entrain qu'ils préparèrent leurs bagages et se préparèrent à quitter le château le lendemain. Personne n'arrivait vraiment à réaliser qu'ils ne verraient plus le visage souriant du directeur de Poudlard, ses yeux bleus animés d'une étincelle de gaîté, qu'ils n'entendraient plus sa voix joyeuse prononcer ces mots teintés d'une sagesse un peu folle. Différents représentants du ministère vinrent au château discuter des dispositions à prendre. McGonagall, fidèle à sa fonction de directrice adjointe, assurait temporairement la direction de l'école, mais elle refusa net quand on lui demanda de prendre le poste de directrice. Parmi les autres professeurs, aucun ne se sentait à la hauteur pour prendre la place de celui qu'ils avaient toujours connu là, qui avait été leur maître, leur guide. Même Rogue avait décliné la proposition. Les gens du ministère s'étaient montrés particulièrement ennuyés, mais ils n'avaient pas insistés. Ils savaient de plus qu'un nouveau directeur ne pourrait pas être nommé tant qu'il n'y aurait pas de nouveau ministre de la magie. Et, là aussi, le problème était ardu, bien qu'inverse du précédent. Il y avait de nombreux candidats au poste de ministre, mais aucun choix n'apparaissait comme évident.
Vers midi, Drago et Ginny revinrent au château. Ils eurent une courte conversation avec Ron et Sylvie, puis, en compagnie de la jeune femme, ils partirent rendre visite à Méline.
" C'est mieux que tu viennes, avait dit Ginny. Elle ne nous connaît pas, alors qu'elle a vécu chez toi.
- Je viens. J'avais promis de passer la voir hier soir, mais avec tout ce qui s'est passé j'ai complètement oublié. Je vais chercher la poussette de James et j'arrive. Nous prenons la poudre de Cheminette ?
- Oui, répondit Ginny d'un air malicieux. Mais tu n'auras pas besoin de poussette.
- Il va être impossible s'il doit marcher, et je n'ai pas envie de le porter si longtemps.
- Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas à ça que je pensais." Elle saisit le bébé et le plaça en équilibre sur les épaules de son mari. "J'ai décidé de donner à Drago un entraînement intensif de papa gâteau. Pour éviter qu'il ne devienne comme son père."
La poudre de Cheminette leur permit d'arriver non loin de l'endroit où habitait Myriam, et, peu après, ils sonnaient à la porte. L'infirmière leur ouvrit la porte.
" Mrs Potter ! Méline va être contente de vous voir, elle est tellement angoissée ! Il n'est rien arrivé de grave, hier, n'est-ce pas ?"
Les trois visiteurs se regardèrent. La femme ne comprenait pas toute la situation, ce qui était normal compte tenu du peu de contact qu'elle avait eus avec le monde de la sorcellerie.
" Là où il y a Potter il arrive toujours quelque chose, remarqua Drago d'un ton ironique. Eh ! Qu'est-ce que tu fais là-haut ?" James venait en effet de lui tirer violemment les cheveux.
- Il défend son père," dit Ginny en reprenant l'enfant. Elle tendit la main à Myriam. " Je suis Ginny Weasley, et voici Drago Malefoy. Nous sommes venus parler à Méline."
Les visages des visiteurs redevinrent sérieux, et l'infirmière commença à s'alarmer.
" Elle est en haut, dit-elle. Mais... Vous avez de mauvaises nouvelles, n'est-ce pas ? Ce n'est pas à propos de Mr Potter, j'espère ! La petite était tellement malheureuse quand elle le croyait mort... et elle est tellement soulagée depuis hier !
- Harry a été blessé, hier, et c'est pourquoi il n'est pas venu avec nous. Nous avons malheureusement perdu d'autres personnes... soupira Sylvie en pensant au professeur Dumbledore, et au deuil qui submergeait Poudlard. Mais ce n'est pas de cela que nous sommes venus parler à Méline. C'est à propos de sa famille.
- Sa famille ? Mais elle n'a pas de famille.
- Nous pensons que si, justement. Mais c'est un peu compliqué, et...
- Ne bougez pas, je vais la chercher." La femme monta un escalier, et disparut. A peine quelques instants plus tard, Méline descendait à toute vitesse, et venait se jeter dans les bras de Sylvie, avant d'enlacer James qui criait pour réclamer son attention.
"Méline, dit Sylvie, je te présente Ginny, et Drago." L'enfant les regarda d'un air timide.
- Bonjour, dit-elle.
- Bonjour, Méline, dit Ginny. Drago se contenta de la regarder fixement, sans rien dire.
- C'est vrai que Harry va bien ? demanda-t-elle.
- Il ira bien dans quelques jours. Il a été un peu blessé.
- Vous vous êtes battus ?
- Les sorciers se sont battus, oui. Contre Voldemort et ses Mangemorts. Et Voldemort a disparu.
- La guerre est finie, Méline, dit Ginny.
- Et je dois retourner à Poudlard ?" La petite semblait effrayée à cette pensée.
- Pas pour l'instant. Poudlard est fermé à partir de demain et jusqu'à la rentrée de janvier. Le directeur est mort cette nuit.
- Le professeur Dumbledore ?" La fillette semblait plus choquée que réellement attristée par cette nouvelle. Après tout, elle n'avait passé que quelques mois dans l'école, et Dumbledore en avait passé une partie à Londres. En tant qu'élève de première année, elle n'avait dû avoir aucun contact avec lui, de plus, ayant vécu isolée de ses camarades, elle n'avait pas eu le temps d'apprendre ce que signifiait le vieux sorcier pour tous ses concitoyens. Elle resta un moment songeuse, et Sylvie jugea préférable d'en arriver au sujet qui les amenait.
" C'est une nouvelle très triste pour tout le monde, dit-elle, mais ce n'est pas pour cela que nous sommes venus. Nous voudrions te parler de ta mère, et de sa famille.
- Sa famille ? Ma mère était orpheline.
- Je sais.
- Avant que nous t'expliquions, intervint Drago, est-ce que tu permettrais que je fasse une petite expérience ? Juste pour vérifier que nous ne te racontons pas de bêtises ?
- Quel genre d'expérience ?" Effrayée par cet homme qu'elle ne connaissait pas, elle avait reculé vers Myriam.
- Rien de très compliqué, répondit Ginny avec un sourire. Il a juste besoin d'un de tes cheveux. Pour vérifier que tu es bien qui nous pensons que tu es."
Le jeune homme s'avança et coupa une mèche de cheveux de l'enfant. Puis il fit la même chose avec ses propres cheveux et murmura une formule. Les deux mèches s'entourèrent alors d'une lumière argentée, et semblèrent se fondre l'une dans l'autre. Tous gardaient les yeux fixés sur Malefoy. Finalement, les cheveux s'éteignirent.
" Alors c'est vrai," murmura le jeune homme. Il fixa Méline avec sur le visage une expression indéchiffrable. L'enfant commença à prendre peur, et se réfugia dans les bras de Myriam.
"Que se passe-t-il ? demanda celle-ci. Qu'est-ce qui est vrai ?" Elle fixa tour à tour Drago, Ginny, et Sylvie, dans l'espoir d'obtenir une réponse. Finalement, cette dernière entreprit d'expliquer, mais c'est à Méline qu'elle s'adressa.
"Que sais-tu de ta mère ? De sa famille ?
- Elle n'avait pas de famille, murmura-t-elle. Elle avait deux ans quand on l'a trouvée, à Londres.
- La police a cherché pendant des mois à retrouver sa famille, dit Myriam. C'est très rare que des enfants aussi âgés soient ainsi abandonnés. Surtout que, d'après ses vêtements, Adélaïde semblait venir d'une famille assez aisée qui s'était bien occupée d'elle pendant les premières années de sa vie. C'est un mystère qui n'a jamais été résolu."
Drago s'avança. Il s'agenouilla pour que sa tête soit au niveau de celle de l'enfant.
"Adélaïde... ta maman, Méline, était ma soeur."
Dans un premier temps, l'enfant le fixa sans rien dire, puis elle se dégagea de l'étreinte de Myriam. " Non, dit-elle. Ce n'est pas vrai.
- Si, répondit Drago. Je ne suis pas en train de me moquer de toi. Je suis ton oncle.
- Non !" Drago tenta de l'attirer vers lui, mais elle se mit à courir et s'enfuit dans l'escalier, renversant au passage James qui s'était accroché à ses jambes, et laissant quatre adultes complètement abasourdis et un bébé en larmes.
Machinalement, Sylvie prit son fils pour le consoler. Myriam, après un instant d'hésitation, se précipita à la suite de sa protégée.
" Mais qu'est-ce qui lui a pris ? demanda Drago. On dirait qu'elle me déteste. Depuis que nous sommes là elle me regarde comme si j'étais un monstre.
- Elle est timide. Tu lui fais peur.
- Elle n'est pas comme ça avec toi, Gin.
- Peut-être a-t-elle simplement peur que tu l'emmènes loin d'ici, suggéra Sylvie. Ne t'inquiète pas, ce n'est probablement qu'un malentendu.
- Ce n'est pas comme si elle était la première à me détester sans me connaître."
Myriam redescendit, l'air inquiet.
" Elle s'est enfermée dans sa chambre et refuse de m'ouvrir, dit-elle. Je ne comprends pas, je ne l'ai jamais vue comme ça. Pourtant, elle a toujours rêvé d'avoir une famille.
- Où est sa chambre ? demanda Sylvie.
- C'est la dernière porte, sur le palier."
Elle plaça James entre les mains de Ginny, et monta l'escalier. Des sanglots s'échappaient de la porte close de l'enfant. La jeune femme frappa.
" Méline ! appela-t-elle. C'est Sylvie. Ouvre-moi, s'il te plait." Il n'y eut pas de réponse. "Méline ! Ouvre la porte ! Dis-moi ce qui se passe ! Nous sommes tous inquiets pour toi ! Tu ne résoudras rien en t'enfermant comme ça !
- Je veux qu'il s'en aille ! fit la voix de l'enfant, entrecoupée de sanglots, à travers la porte.
- Tu n'es pas obligée de revoir Drago si tu n'en as pas envie, mais ouvre- moi s'il te plaît ! Sinon je demande à Ginny d'utiliser un sortilège pour ouvrir !"
Il y eut un silence, puis le bruit d'une clé qui tourne dans la serrure. Sylvie poussa la porte. Méline était assise sur son lit, serrant dans ses mains crispées un vieil ours en peluche. Ses yeux étaient rouges et bouffis, et des spasmes continuaient de soulever ses épaules.
" Que se passe-t-il, chérie ? demanda Sylvie en écartant d'un geste les cheveux blonds qui cachaient le visage de l'enfant. Tu ne veux pas avoir une famille ?
- Je ne suis pas une Malefoy, affirma-t-elle. Maman... Ce n'est pas possible !
- Pourquoi ce n'est pas possible ? Tu connaissais déjà ce nom, n'est-ce pas ? Est-ce que c'est à cause de ce que tes camarades t'ont dit sur eux ?
- Il y en a qui disent que Drago Malefoy est un traître. Mais... Ça n'a pas d'importance.
- Alors pourquoi tu ne veux pas être de sa famille ?
- Parce que maman... maman... " Elle s'interrompit. Sylvie l'interrogea d'une voix douce. "Ta maman connaissait ce nom ? C'est elle qui t'en a parlé ?
- La dernière fois que je l'ai vue... quand elle était à l'hôpital... elle s'est réveillée. Elle m'a dit..." De nouveau, l'enfant s'interrompit en larmes, mais elle fit un effort visible pour se contrôler et reprit. "Elle disait "Non, pas Malefoy... Laisse moi..." Elle avait tellement peur ! Et elle ne voulait plus de moi." De nouveau, l'enfant éclata en sanglots.
"Méline, dit Sylvie. Ta maman ne voulait pas te rejeter. Mais tu sais, parfois, quand on est très malade, certains souvenirs reviennent... On ne sait plus où on en est.
- Pourquoi elle avait tellement peur ? Et pourquoi ils l'ont abandonnée ?
- Lucius, le père de Drago, était un mauvais sorcier. Quand il s'est aperçu que ta maman n'avait pas de pouvoirs magiques, il a voulu se débarrasser d'elle.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il pensait qu'elle déshonorait sa famille. Il s'est montré très méchant avec elle, il l'a insultée, il l'a frappée... peut-être il lui a fait apprendre qu'elle n'était pas une Malefoy. Il voulait la tuer.
- La tuer ?
- La mère de ta mère ne l'a pas laissé faire. Elle a voulu protéger ta maman, et c'est pour cela qu'elle l'a abandonnée.
- Mais il ne pouvait pas la tuer ! C'était sa fille !
- Ton grand-père était vraiment quelqu'un d'affreux.
- Et si Drago est pareil ?
- Il n'est pas pareil. Ta mère n'était pas quelqu'un d'affreux, n'est-ce pas ?
- Non.
- Sais-tu pourquoi certains de tes camarades disent que Drago est un traître ?" Elle n'attendit pas de réponse. " Il a envoyé son père en prison. Pour tout le reste de sa vie. Donne-lui une chance. Il est désolé de tout ce qui s'est passé, tu sais. Tu n'as pas envie d'avoir un oncle ?
- Si, répondit l'enfant avec un petit sourire.
- Et, si tu veux, Ginny sera ta tante. Je crois que tu l'aimes bien." L'enfant hocha la tête.
" Pense aussi que tu va avoir un petit cousin dans quelques mois. Ginny est enceinte. J'ai l'impression que tu aimes les bébés.
- Seulement James. Je suis désolée de l'avoir fait tomber.
- Ça m'étonnerait qu'il t'en veuille. Il tombe au moins une dizaine de fois par jour. Et je suis sûre que tu adoreras ton cousin, ou ta cousine. Allez, viens."
Elle prit l'enfant par la main, et ensemble, elles descendirent retrouver les autres. La tête baissée, Méline s'avança vers Drago.
" Je suis désolée, dit-elle. Je ne voulais pas vous faire de peine.
- Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude." Il sourit à la fillette, qui sourit en retour. La ressemblance entre les deux fut alors clairement visible. " Parle moi de ma soeur, demanda Drago.
- Votre... euh, ta soeur ?
- Ta mère. Je ne l'ai pas connue, tu sais.
- Oh !" Voyant que Méline semblait plus à l'aise, Sylvie décida de la laisser découvrir sa nouvelle famille, et elle se rapprocha de Myriam. Celle-ci lui sourit.
" Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis heureuse pour elle, dit- elle. Je n'aurais pas pu la garder, pas plus que la première fois, et Adélaïde n'aurait pas voulu que sa fille revive ce qu'elle et moi avons vécu.
- Drago et Ginny vous ont raconté ce qui est arrivé à Adélaïde ?
- Oui. Lorsque nous étions enfants, elle et moi, nous avons passé beaucoup d'heures à imaginer d'où elle venait... Mais nous ne nous sommes jamais approchées de la vérité. La magie...
- Vous aussi, vous avez grandi dans un orphelinat ? demanda Ginny qui s'approchait.
- Oui. Mais aucun mystère n'a jamais plané sur mes origines. Mon père était un alcoolique, très violent. Il battait ma mère. Lorsque j'ai eu dix-huit mois, il y est allé un peu trop fort... Il l'a tuée. Il a fini en prison, et moi, à l'assistance publique. Adélaïde et moi avons grandi ensemble, nous étions plus proches que des soeurs.
- Vous n'êtes pas obligée de me répondre, mais qui est le père de Méline ?
- Je l'ignore. L'année qui a précédé sa naissance, Adélaïde allait vraiment mal. Elle prenait de la drogue, et, pour se la payer, elle..." La femme s'arrêta.
" Elle se prostituait ?" compléta Sylvie.
L'infirmière hocha la tête et poursuivit, sous l'oeil un peu perdu de Ginny qui n'était pas familière avec toutes ces notions. "Elle a mis longtemps à s'apercevoir qu'elle était enceinte. Quand ça s'est su, j'ai cru que les éducateurs allaient la tuer. Pendant toute sa grossesse, elle a vraiment été déprimée. Plusieurs fois, j'ai cru qu'elle allait décider d'en finir, et le bébé avec. Mais quand finalement elle a eu Méline dans les bras, ça a été un véritable électrochoc. Elle a décroché de la drogue, immédiatement. Elle a quitté l'institution, et trouvé un boulot de serveuse pour élever sa fille. Après mon bac, j'ai obtenu une bourse pour entreprendre des études d'infirmière, et je me suis installée avec elles. Jusqu'à ce que j'ai mon diplôme, après, je suis venue ici. Pendant plusieurs années, toutes les deux ont été heureuses. Et puis elle a perdu son boulot, elle est tombée malade... et vous savez le reste."
Sylvie hocha la tête. Une énorme boule obstruait sa gorge, à la pensée de cette femme qui avait tout fait pour s'en sortir, pour élever son enfant, et qui finalement était morte de manière si misérable. Mais Myriam secoua la tête.
" Ça ne sert plus à rien de s'apitoyer, dit-elle. Adélaïde est morte et rien ne la ramènera. Maintenant, la seule chose que nous puissions faire en sa mémoire, c'est de rendre Méline heureuse. Elle a assez souffert."
Au bout d'une heure, Sylvie, James, Ginny et Drago repartirent à Poudlard, en promettant de revenir vite.
Ce n'est que le lendemain que Harry se réveilla. Tout son corps lui faisait mal. Il n'avait pas eu cette impression la nuit précédente. Ce n'était pas vraiment étonnant, cependant, après le combat qu'il avait mené contre Voldemort. Il se sentait étrangement lucide, parfaitement réveillé, ce qui n'était pas vraiment le cas d'habitude lors de ses séjours à l'infirmerie. Et une paix qu'il n'avait pas connue depuis longtemps l'habitait. Peut-être était-ce lié à la certitude qu'il n'aurait plus à combattre Voldemort. Ou peut-être simplement au calme qui régnait dans la pièce.
Il ouvrit les yeux. La pièce était généreusement éclairée par le soleil hivernal. Il semblait n'y avoir personne avec lui Il se redressa, poussant un léger grognement, et chaussa ses lunettes. Il remarqua alors une robe noire dans une petite alcôve dépendant de l'infirmerie, dont l'usage lui avait toujours paru obscur. Quelqu'un y était assis, lui tournant le dos. Un sorcier que Harry ne connaissait pas traversa alors la pièce où il se trouvait, lui aussi en direction de l'alcôve. Il était petit, avec un visage couvert de rides plus ou moins profondes. Lorsqu'il atteignit l'homme en robes noires une voix se fit entendre, froide et agressive.
« Allez voir ailleurs, Meads. Je ne crois pas vous avoir demandé de venir.
- Vous savez qu'il ne peut pas rester ici. Nous avons déjà attendu trop longtemps.
- Personne ne le touchera. Personne n'est digne de poser la main sur lui.
- Soyez raisonnable. Vous ne le ramènerez pas. Tout le monde respectait Albus, mais.
- Ne vous avisez pas de me faire la leçon. » coupa sèchement Rogue.
La respiration de Harry s'arrêta net quand il entendit les paroles du dénommé Meads. Tout le monde respectait Albus. Il ne connaissait qu'un seul Albus mais. Non, c'était impossible. Et pourtant la réaction de Rogue. Il se rappela son rêve. Non, ce ne pouvait pas être vrai.
« Severus, vous devriez aller vous reposer. Ça va faire vingt-quatre heures que vous n'avez pas bougé. Avez-vous vraiment envie de tomber malade ? »
Mme Pomfresh. Harry ne l'avait pas vue arriver. Visiblement, Rogue n'apprécia pas l'interruption.
« Je n'ai pas besoin de vos conseils, Pompom. Je sais parfaitement prendre soin de moi tout seul, merci.
- Je ne dis pas le contraire mais.
- FICHEZ-MOI LA PAIX ! »
L'infirmière et le vieux sorcier ridé échangèrent un regard. Mme Pomfresh sortit sa baguette. Harry bascula ses jambes sur le côté de son lit, insensible à la douleur qui irradiait de chacun de ses muscles, et se leva. Il fallait qu'il voie par lui-même.
Il s'approcha sans bruit de l'alcôve, sans se faire remarquer par aucune des personnes présentes. Lorsqu'il atteignit l'endroit où le rideau était ouvert, il ne put retenir un cri.
« Non ! » s'exclama-t-il d'une voix étranglée. Allongé sur un lit se trouvait le professeur Dumbledore. Ses yeux étaient fermés, et on lui avait retiré ses incontournables lunettes en demi-lune, mais malgré cela, il se dégageait toujours de lui cette étrange aura, mêlée de sécurité, de sagesse, et de joie. Un sourire se dessinait sur ses lèvres, comme si l'idée de la mort l'amusait énormément. Harry pouvait presque entendre son rire, et sa voix chargée de gaieté.
« Potter ! » Si son apparition avait quelque peu choqué les autres pendant quelques instants, il semblait que Mme Pomfresh ait rapidement retrouvé ses instincts. « Retourne immédiatement te coucher ! »
Harry ne répondit pas. Il garda les yeux fixés sur le visage du directeur. « Pour un esprit équilibré, la mort n'est qu'une grande aventure de plus », avait un jour dit le grand homme. Harry savait qu'il ne devait pas être désolé pour lui. Dumbledore avait aimé la vie, mais il ne craignait pas la mort. Il n'aurait pas souhaité que les gens le pleurent. Mais il allait laisser un vide énorme.
Il s'aperçut que Rogue s'était retourné vers lui. Leurs regards se croisèrent un instant. Pour la première fois depuis qu'il le connaissait, Harry ne décela aucune lueur meurtrière, aucun mépris dans les yeux noirs. Juste une infinie tristesse.
Puis, Rogue se retourna vers Dumbledore, et reprit sa contemplation silencieuse. Harry fit un pas en avant.
« Harry, insista l'infirmière, plus doucement, nous avons tous eu un choc, et tu n'as probablement pas appris la nouvelle de la manière la plus adaptée, mais tu ne devrais pas être debout. De plus, Mr Meads est là pour emmener le corps du directeur. Il ne peut pas rester là, c'est une infirmerie ici.
- Laissez-moi juste cinq minutes avec lui, demanda Harry. Laissez-moi lui dire au revoir. » Meads et Pomfresh se regardèrent un instant, hochèrent la tête et reculèrent d'un pas. Harry tira le rideau. Rogue n'avait pas bougé, mais cela ne le gênait pas. Il connaissait la force des liens qui avaient uni le professeur de Potions et le directeur. Il fit doucement le tour du lit, et s'assit sur une chaise qui se trouvait là. Tant de souvenirs lui revenaient en mémoire. Toutes les fois où il s'était retrouvé dans le bureau de Dumbledore. Les conversations qu'il avait eues avec lui. La compréhension et la confiance qui émanaient de lui. Jamais il n'était sorti de ce bureau sans se sentir mieux qu'au moment où il était entré. Que serait-il devenu, ce fameux jour, cinq ans auparavant, si le vieux sorcier ne lui avait pas fait jurer de survivre ? Il n'aurait probablement jamais atteint son dix-huitième anniversaire.
« Merci, professeur, murmura-t-il. Merci pour tout. »
Deux jours plus tard, toute la communauté magique était de nouveau réunie. C'était la même église, le même cimetière, mais s'il y avait eu du monde quelques jours plus tôt, cette fois c'était une véritable foule qui était là. Presque tous les sorciers de Grande-Bretagne étaient passés par Poudlard, presque tous avaient connu et admiré Dumbledore. La cérémonie religieuse s'était déroulée dans le calme, et les sorciers suivaient à présent le cercueil. Beaucoup avaient les larmes aux yeux. Harry marchait avec les autres, en compagnie de sa femme qui poussait leur fils. Un peu plus loin, il pouvait voir le groupe formé par les Weasley. Et au milieu d'eux, Ginny, le bras de Draco autour de ses épaules. L'autre main de l'homme tenait fermement celle de Méline, et Harry sourit à cette vue. Draco avait enlevé les sortilèges qui avaient été placés sur l'enfant par l'intermédiaire de sa mère, et celle-ci avait été répartie de nouveau la veille au soir, et envoyée à Serdaigle. Entre sa nouvelle maison, l'amour de Myriam, et la famille qu'elle avait retrouvée, l'enfant allait redevenir la fillette joyeuse qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être.
La procession progressait lentement. Harry observa un instant Sylvie qui marchait, ses cheveux bruns tombant sur ses épaules. Son c?ur s'était arrêté de battre quand on lui avait raconté les mésaventures de sa famille. Il n'était pas rancunier par nature, mais si jamais Seamus lui tombait un jour entre les mains, il ne répondait pas de ce qu'il pourrait faire. En même temps, l'incident lui avait ouvert les yeux sur sa femme. Depuis que son passé l'avait rattrapé, il n'avait eu qu'une idée vis-à-vis d'elle : la protéger, la garder à l'abris de ce combat qui n'était pas le sien. Il n'avait jamais vraiment écouté ses protestations, parce qu'il avait peur. Peur qu'il lui arrive quelque chose, peur de se sentir coupable, et peur de la perdre. Il avait tenté de la cloîtrer à Poudlard, où elle était en sécurité. Il n'avait pensé qu'à lui, qu'à son propre désir de la protéger. Il réalisait maintenant qu'en agissant ainsi, il s'était comporté comme un égoïste, et un imbécile. Pas un seul instant il n'avait pensé à ce qu'elle pouvait ressentir. Sa peur avait même bloqué son amour, et si leurs relations ne s'étaient pas dégradées rapidement, cela tenait du miracle. Ou de l'amour que Sylvie lui portait.
Il voyait maintenant ce qui lui avait échappé. Sylvie était forte. Elle avait su garder la tête froide pour retrouver leur fils sain et sauf. Elle était capable d'assumer les contraintes qu'être sa femme présentait, et même désireuse de le faire. Pas une fois il ne lui avait fait comprendre que, lui aussi, il était heureux de l'avoir à ses côtés. Et pas seulement comme un souvenir des jours heureux qu'ils avaient vécus ensemble.
Ils étaient arrivés devant l'emplacement où devait reposer celui qui avait marqué l'histoire de la sorcellerie plus qu'aucun autre homme de sa génération. Le cercueil fut magiquement descendu dans la tombe, mais au moment ou la première pelletée de terre touchait le bois, une intense lumière dorée jaillit de la tombe. Rapidement, cette lumière prit la forme d'un visage. Un vieux visage ridé. Albus Dumbledore sourit, ses yeux bleus pétillant de malice, et se mit à parler.
« Bonjour à tous. Vous êtes probablement venus nombreux à cette cérémonie aussi inutile que nécessaire. La mise en terre d'un vieux fou. Je savais que mes discours manquaient à la plupart d'entre vous, qui regrettez l'époque où vous étiez élèves à Poudlard. Je vais donc vous gratifier de quelques paroles supplémentaires.
Rassurez-vous, je ne vais pas revenir. Ce privilège est réservé à Harry Potter, et j'espère qu'une fois de plus il est de retour parmi vous.
Certains pensent peut-être que je ne suis pas parti à un moment opportun, je leur répondrai qu'on ne choisit pas. Il y a bien assez de sorciers de valeurs dans notre pays pour que vous puissiez continuer, surtout maintenant que la paix est revenue. Puisque malheureusement Charles Pierson nous a quittés, un nouveau ministre doit être nommé d'urgence. Ne laissez pas mon départ vous freiner. J'aimerais au passage rappeler que notre ancien ministre était un homme droit et intègre, qui aura lutté jusqu'au bout. J'espère que personne n'ignore aujourd'hui que pour prendre possession de son corps, Voldemort a d'abord tué Charles. Sa mémoire doit être honorée autant que la mienne, plus même, à cause de ce qu'il a enduré pour vous. » Plusieurs personnes rougirent dans l'auditoire. Le corps de Pierson avait été traité comme celui d'un criminel, quand les Aurors l'avaient récupéré ce fameux soir, et rares étaient ceux qui s'étaient attardés pour pleurer leur ministre, même s'ils savaient que c'était Voldemort qui le possédait.
« Mais loin de moi l'intention de vous culpabiliser, reprit l'ombre du vieil homme. Et honorer la mémoire de quelqu'un ne signifie pas s'appesantir sur son sort. Ni Charles Pierson ni moi ne sommes plus parmi vous aujourd'hui, vous ne pouvez plus rien y changer. Je sais que vous trouverez un nouveau ministre qui montrera les même qualités que son prédécesseur, et qui saura continuer la voie qu'il a tracée.
Poudlard aussi va avoir besoin d'un nouveau directeur. L'éducation et la protection de nos enfants est l'avenir de notre pays. Nous ne pouvons pas savoir ce que l'avenir nous réserve, et si aujourd'hui Voldemort n'est plus, peut-être demain un autre prendra sa place. C'est pourquoi, quoi qu'il arrive, Poudlard doit être maintenu en état de force. C'est ce que j'ai essayé de faire toutes ces années, et je ne serais pas parti si je n'avais pas eu la certitude que quelqu'un était prêt à prendre ma place. Personne n'assumera mieux ce rôle que Harry Potter. »
A cet instant, tous les regards se tournèrent vers Harry, qui se sentit rougir et souhaita de toutes ses forces rentrer sous terre.
« Ne rougis pas, Harry, reprit Dumbledore. Je sais que ce n'est pas un cadeau que je te fais. Tu avais peut-être rêvé d'un autre destin, et tu es parfaitement libre de refuser cette charge. Je sais que tu ne le feras pas. Et je sais que tu seras heureux d'occuper ce poste. Je n'aurais pas pu rêver d'une plus belle vie. Et maintenant, » il s'adressa à l'ensemble des sorciers présents, « j'aimerais que vous enleviez tous ces masques de tristesse que vous portez. Aujourd'hui n'est pas un jour de deuil, mais le début d'une nouvelle ère qui, je l'espère, sera porteuse de moins de deuils et de chagrins que la précédente. C'est pourquoi je vous propose d'improviser une petite fête. L'humour et l'amour sont les deux clés du bonheur.» L'étincelle de malice dans les yeux d'Albus Dumbledore s'amplifia, il sourit, puis dit gaiement : « Amusez-vous bien ! Et, Severus, je promets de venir vous hanter si vous ne passez pas au moins dix minutes à rire aujourd'hui. » Sur ce, l'ombre du directeur de Poudlard fit un petit signe de la main et s'envola.
Un instant, un profond silence régna sur la procession, puis des murmures se firent entendre. Des étincelles colorées jaillirent dans le ciel, et explosèrent, libérant une poudre brillante qui retomba doucement sur le cimetière, et une pluie de chapeaux de comédie qui vinrent se poser sur les têtes de toutes les personnes présentes. La tombe de Dumbledore se referma, et d'immenses fleurs violettes poussèrent par-dessus. Une musique joyeuse se mit à jouer. Harry observa le spectacle un moment, trop abasourdi pour réagir. Autour de lui, les gens fixaient également ces fleurs surgies de nulle part, et les couvre-chefs de leurs compagnons, partagés entre le rire et l'incompréhension. Rogue avait, était-ce un hasard ou une dernière plaisanterie de son mentor, hérité d'un chapeau de bouffon multicolore muni de cinq pointes terminées par des clochettes.
Harry sourit. Non, ils n'étaient pas près d'oublier le vieux sorcier. Et ils suivraient la voie qu'il avait tracée. Harry éclata de rire et se mit à applaudir. Comme tirés d'une transe, les gens sursautèrent. Puis, l'un après l'autre, ils commencèrent à l'imiter. Jusqu'à ce que, finalement, les milliers de personnes présentes se retrouvent à taper dans leurs mains, en un puissant hommage. Les jumeaux Weasley initièrent alors un lancer de pétards. La musique redoubla, et tous se mirent à danser.
Les réjouissances durèrent tout l'après-midi. On fit venir des gâteaux et des boissons, et ce fut une des plus grandes fêtes jamais organisées par les sorciers, et sans aucun doute la plus belle chose qu'on ait jamais vue dans un cimetière. Vers cinq heures, lorsque le froid de novembre commença à se faire sentir, les gens rentrèrent chez eux, le c?ur léger, heureux de vivre en paix, et prêts à profiter de chaque moment.
Harry fut un des derniers à partir. Il s'attarda un instant près de la nouvelle tombe. Il n'avait plus peur de l'avenir. Il savait que tout ne serait pas facile pour lui, que rien ne serait jamais facile pour Harry Potter, mais il savait que quoi qu'il arrive, il trouverait la force de l'affronter. Cette force qui n'avait jamais fait défaut au vieil homme, et qu'il leur avait communiquée. L'humour et l'amour. Harry n'avait pas le grain de folie de son mentor, mais il pouvait compter sur ses amis pour le dérider et le faire rire. Et quant à l'amour. Il n'en manquait pas. Il déposa sur la pierre de marbre le bonnet de nuit à fleurs dont il avait hérité, inspira profondément l'air frais et pur, puis fit demi-tour et rejoignit Sylvie.
FIN !!!
Voila, cette histoire est terminée. Merci de l'avoir suivie avec tant d'attention, et de m'avoir encouragée. J'ai mis le dernier chapitre rapidement au cas où certains d'entre vous partiraient en vacances ces jours-ci. (veinards !). Je sais que, pour certains, c'est déjà trop tard, mais c'était dur de faire plus vite. Une suite viendra probablement, qui se situera une dizaine d'années plus tard. Peut-être dans les prochaines semaines, mais plus probablement à la rentrée.
Angharrad : Je ne sais pas si Drago va adopter officiellement Méline, mais elle va passer avec lui une bonne partie des vacances scolaires, oui. Quant à la description. Je ne suis pas du tout visuelle, et j'ai tendance à sauter ce genre de choses sans m'en rendre compte. Je crois cependant avoir mentionné une ou deux fois qu'elle avait les cheveux blonds ( bon, d'accord, c'est un peu mince pour en faire une Malefoy), mais pas les yeux gris (après tout, elle a aussi un père, et elle n'est pas obligée d'être le portrait de Drago). Ca ne m'étonne pas que tu aies trouvé pour Lavande (tu n'étais pas la seule. ce qui n'enlève rien à ton mérite). Mais, non, la voix ce n'était pas Padfoot. Mais j'ai vraiment pensé le faire intervenir à ce moment là, pour qu'il ait une petite conversation avec Harry. Je voulais le mettre dans la barque. Mais cette fic donne déjà bien assez dans le mélo, non ?
Tiffany : Ben non, ni Sirius, ni ses parents. Evite de cracher par terre, ça fait sale. Par contre, crache sur Lucius tant que tu veux.
Hermione 2005 : Ouh là là ! J'ai cru comprendre que je t'avais légèrement énervée. Pourquoi j'ai fait une fin comme ça ? Parce que mon sadisme naturel repend le dessus, je suppose. Ou parce que j'avais envie d'essayer depuis longtemps. Et puis, tu vois, je ne vous ai pas laissés dans l'expectative trop longtemps (quoi que j'avoue, quand j'ai vu ta review, j'ai vraiment eu envie d'attendre samedi pour poster ce chapitre, juste pour voir ce que tu aurais fait. je n'avais encore jamais reçu de telles menaces. Mais je me suis dit : non. Si je poste samedi, elle n'aura plus besoin d'attendre la suite de la fic, et elle pourra mettre ses menaces à exécution.). Quant à tes questions. j'ai bien cherché mais je ne les ai pas retrouvées. Si t'en as encore après avoir lu la fin de l'histoire, envoie les moi.
Lunenoire : Effectivement, tu n'avais pas trop mal deviné pour l'appartenance à la famille Malefoy, et je ne voulais pas mettre en doute ta perspicacité. Mais ce qui m'a un peu surprise (et plutôt agréablement, parce que j'en avais assez que tout le monde devine tout de mes fics), c'est que bien que de nombreuses personnes aient émis l'hypothèse que Méline soit une Malefoy, tout le monde a pensé que c'était par son père. Pourtant, certains se sont également posé des questions sur sa mère après la conversation avec Myriam à l'hôpital, mais personne n'a fait le lien. Bon, j'admets, il n'y avait pas beaucoup d'indices et c'était pas évident.
Relena : Tu es la seule à avoir pensé à Dumbledore ( pour autant que je sache). Bravo. Et j'espère que le dernier chapitre t'aura plu autant que les autres.
Tillia KaWaii : Là, tu n'es pas gentille ? Et qu'est-ce que ça donne quand tu es gentille ? Pour ta remarque sur Dudley, je dirais que ça peut paraître étrange, en effet, mais je me demande vraiment pourquoi personne n'a jamais imaginé que ce personnage puisse changer. Après tout, il y a des centaines de fics dans lesquelles Drago devient ami avec Harry. Pourtant, à la base, il est bien aussi terrible que Dudley. Et je pense que le comportement de Dudley, comme probablement celui de Drago, est lié à l'éducation que lui donnent ses parents : il a été pourri gâté, et amené à croire que tout ce qui touchait à la sorcellerie était mauvais. A l'adolescence, ce genre d'attitude peut changer.
Merci à Miss Tambora pour la relecture.
chapitre 14 :
Harry se retourna brutalement. Le vieux visage ridé du professeur Dumbledore lui souriait.
" Professeur ! s'exclama-t-il. Que faites vous là ?"
Le passeur, quant à lui, semblait complètement abasourdi.
" C'est impossible, marmonna-t-il. Deux personnes ne peuvent pas se trouver ici en même temps !
- C'est tout à fait exact, répondit le vieil homme. Et c'est pourquoi Harry doit repartir.
- Non. Il est mort, c'était écrit. Et c'est vous qui...
- Il ne faut pas toujours croire ce qui est écrit. Viens, Harry, nous partons." Sur ce, Dumbledore tourna les talons et se dirigea vers la forêt. Harry le suivit.
" Tu n'imagines pas à quel point c'est agréable de ne plus avoir mal au dos et de retrouver ses jambes de vingt ans," commenta le vieillard. Il obliqua brutalement à droite, pour des raisons connues de lui seul. Du point de vue de Harry, la forêt à cet endroit était semblable à ce qu'elle était partout ailleurs.
"Professeur, demanda Harry. Comment savez-vous où nous allons ? J'ai arpenté cette forêt dans tous les sens, et je me suis toujours retrouvé près du lac.
- Je suis mes instincts. Je ne devrais pas être ici, comme l'a si bien dit ton ami. Je suis persuadé que je finirai par me retrouver du côté de la vie."
Et il fit un virage serré à gauche. Après cela, Harry se tut, et ils marchèrent un long moment en silence. Puis la forêt parut s'éclaircir, et ils se retrouvèrent dans une clairière. Au milieu se trouvait un énorme gouffre. Le professeur Dumbledore s'arrêta. Il faut sauter, Harry, dit-il. Et c'est ici que je te laisse.
- Que vous me laissez ? Mais pourquoi ? Qu'avez-vous à faire ici ?
- Je ne reviendrai pas. Mon chemin sur terre a pris fin.
- C'est moi qui étais mort, pas vous. Si je peux retournez, vous le pouvez aussi.
- Non. Je dois rester pour que tu puisses rentrer. Et j'irai retrouver ton ami le passeur. Ne t'inquiète pas pour moi, Harry. J'ai eu une longue et belle vie, il était grand temps que je m'en aille.
- Je ne peux pas faire cela, professeur ! Je ne peux pas vous laisser ici. Le monde a encore besoin de vous. Vous ne pouvez pas donner votre vie pour sauver la mienne.
- Quel âge crois-tu que j'ai ? "
Harry l'ignorait complètement.
" J'ai eu cent soixante-six ans à mon dernier anniversaire. Je ne suis qu'à quelques semaines du record de longévité détenu par Merlin. Je suis fatigué, et seule la pensée que ma présence était nécessaire me poussait à tenir bon. Je ne suis plus nécessaire aujourd'hui. C'est aux jeunes de prendre la place. Je te confie Poudlard, Harry. Veille sur les élèves comme sur tes propres enfants. Garde-les du mal, et montre-leur le chemin du bien. Je sais que tu en es capable.
- Mais... Je ne pourrai jamais vous remplacer, Monsieur. Je n'ai ni votre savoir, ni votre sagesse.
- Et tu n'as ni mes rhumatismes, ni mes os fragiles, ni ma magie défaillante. J'avais la sagesse de l'âge, tu as pour toi la fougue de la jeunesse. Tu donneras un nouveau souffle à ce vieux Poudlard. Et ce n'est pas parce que Voldemort n'est plus que tout danger est définitivement écarté. Un jour ou l'autre un autre prendra sa place. Et je sais que tu sauras y faire face.
- Mais, professeur...
- Retourne à Poudlard, Harry. Et ne te sens pas coupable. C'est comme ça que les choses doivent être. Je suis heureux d'avoir vécu assez longtemps pour te voir devenir l'homme que tu es devenu. Tant que je l'ai pu, je t'ai protégé. Mais tu n'as plus besoin de moi. Tu es adulte, tu es fort, et plus puissant que je ne l'ai jamais été. C'est de toi que le monde a besoin. Saute dans ce trou, Harry. Je n'aimerais pas avoir à te pousser.
- Merci, Professeur. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi.
- Ne me remercie pas. Prouve-moi que ma confiance était bien placée. Continue ce que j'ai essayé de faire toute ma vie.
- Oui, professeur. Je vous jure que ferai tout ce qui est en mon pouvoir.
- Je sais que tu le feras. Adieu, Harry.
- Adieu, professeur."
Les yeux pleins de larmes de Harry se posèrent une dernière fois sur celui qui avait toujours représenté pour lui la sécurité, sur celui qui avait été son mentor. Il contempla une dernière fois le vieux visage ridé, si familier, et les yeux bleus pétillants qui lui souriaient. Le vieux sorcier fit demi-tour, et s'enfonça de nouveau dans la forêt. Harry regarda le gouffre béant qui s'ouvrait devant lui, ce gouffre censé représenter la vie... Il fit un pas en avant, ramena son pied sur le bord et regarda de nouveau la silhouette de Dumbledore, qui avait presque disparu au milieu des arbres.
" Je ne vous oublierai pas, professeur, murmura-t-il. Je serai digne de votre confiance." Puis il prit une grande inspiration, et sauta.
Harry eut l'impression de tomber pendant des heures. Puis, soudain, il réalisa qu'il était allongé sur un lit. En sueur, il ouvrit les yeux. La pénombre l'entourait, mais il réalisa sans peine qu'il était, une fois de plus, à l'infirmerie. Il resta un moment immobile, essayant de reprendre ses esprits. Jamais, même lorsqu'il avait des visions de Voldemort, il n'avait fait un rêve aussi réel. Dumbledore. Non, Dumbledore allait bien, il n'avait pas été blessé la veille. Peu à peu, Harry se calma. Sa tête retomba sur l'oreiller et il se rendormit.
Sylvie ne dormit pas beaucoup cette nuit-là. Une fois ou deux, elle sentit ses yeux se fermer, mais, à chaque fois, un hurlement de James la réveilla. Finalement, à trois heures du matin, elle finit par prendre le bébé dans le grand lit, à côté d'elle. Rassuré, l'enfant se rendormit paisiblement. Mais Sylvie resta éveillée, contemplant la respiration tranquille de son fils, caressant doucement le visage et les cheveux du bébé. Son esprit était avec Harry. Que voulait faire le directeur qui nécessitait de s'isoler avec le jeune homme pendant toute la nuit ? Pourquoi Ron trouvait-il Dumbledore si étrange ce jour-là ? Il devait avoir de bonnes raisons d'émettre un tel avis... D'un autre côté, tout le monde avait été secoué, tout le monde devait se comporter bizarrement... Et peu importait que le directeur soit étrange, si par ses actes il guérissait son mari. Si jamais il mourait... Non, elle ne devait pas penser à ça. Si elle le faisait, elle allait se mettre à pleurer, et réveiller le bébé. Mais elle ne pouvait penser qu'à lui. Pourtant, pendant cette soirée riche en émotions, elle avait presque oublié Harry. Sur le moment, en y repensant, elle en avait presque eu honte, mais, comme l'avait dit Hermione, le fait qu'elle se rende malade n'aiderait pas Harry. Au contraire. Il fallait qu'elle soit forte pour lui, et pour James. Il aurait fallu qu'elle dorme un moment, pour tenir le coup, mais cela, elle s'en savait incapable.
Elle repensa à la soirée. La terrible lettre que Narcissa Malefoy avait laissée en héritage à son fils. Se pouvait-il vraiment que Drago Malefoy soit l'oncle de Méline ? La coïncidence serait vraiment trop grande si ce n'était pas le cas. Mais seul un test pratiqué sur l'enfant permettrait de l'établir avec certitude. Sylvie espérait de toutes ses forces que c'était le cas. Elle ne connaissait Drago que depuis quelques heures, et n'arrivait pas à s'en former une opinion précise, mais elle savait que Ginny prendrait soin de la fillette, même après l'arrivée de son propre enfant dans quelques mois. D'un autre côté, peut-être Méline préférerait-elle rester avec Myriam. Elles semblaient avoir beaucoup d'affection l'une pour l'autre... Et la petite orpheline avait besoin de toute l'affection possible. Une horrible pensée la frappa soudain. Au cimetière, elle avait dit à Méline que Harry était encore en vie. Et maintenant, s'il mourait... elle aurait eu à subir sa mort deux fois... De plus, elle avait dit à Méline que Harry passerait la voir. Mais peut-être la nouvelle que sa famille avait été retrouvée aiderait l'enfant à faire face, quoi qu'il arrive à Harry. Quoi qu'il arrive à Harry.... Elle en revenait toujours au même problème... Sylvie saisit son oreiller et crispa ses doigts dessus, respirant profondément. Il fallait qu'elle reste calme.
L'aube était déjà levée quand elle finit par s'endormir. Ce furent les appels de James qui la réveillèrent, peu après. L'enfant semblait surpris mais enchanté de se retrouver dans le lit de sa mère. Cependant, au bout d'un moment, il commença à réclamer son petit déjeuner. Sylvie soupira et se leva. Il était à peine sept heures, trop tôt pour aller voir Harry. Les Weasley étaient probablement réveillés, mais il était peu probable qu'ils aient des nouvelles. Elle prépara un biberon de lait chaud pour son fils, une tasse de thé pour elle, et s'installa avec lui au salon.
Finalement, à huit heures, n'y tenant plus, Sylvie s'habilla, prépara James et ils prirent la direction de l'infirmerie. Ils étaient dans le couloir quand des pas résonnèrent derrière eux.
"Sylvie ! s'écria Hermione, en courant pour arriver à sa hauteur. Attends !"
Une vague de panique monta en Sylvie lorsqu'elle perçut la tension dans la voix de l'autre femme. Elle se figea net et se retourna lentement, sa main se crispant inconsciemment sur celle de son fils.
" Il s'est passé quelques chose. " Hermione tremblait en parlant, et on voyait qu'elle se mordait la lèvre pour ne pas se mettre à pleurer... ou à hurler, c'était difficile à dire. Ron les rattrapa à son tour, et lui aussi avait les traits tirés et le visage paniqué.
- Que se passe-t-il ? demanda Sylvie.
- Nous ne savons pas exactement. Mais tu devrais attendre un peu avant d'aller voir Harry."
Le rouquin cligna plusieurs fois des yeux pendant que sa femme se couvrait le visage de ses mains et respirait profondément. Sylvie sentit ses jambes se défiler sous elle et dut s'appuyer au mur pour ne pas tomber.
" Non, gémit-elle. Dites-moi qu'il va bien, dites-moi que rien ne lui est arrivé.
- Nous n'en savons rien, dit doucement Hermione. Mais il s'est passé quelque chose cette nuit... McGonagall vient de nous appeler de l'infirmerie. Il vaut beaucoup mieux que James au moins ne vienne pas.
- Mais que s'est-il passé ?
- Nous ne savons pas, répéta Ron, cette fois d'un ton nerveux et pressant. Où crois-tu que nous allions ?
- McGonagall était trop choquée pour parler, expliqua Hermione, en se lançant à la poursuite de son mari, qui venait de reprendre la direction de l'infirmerie. Sylvie hésita un instant, contemplant le bébé accroché à ses jambes, puis elle se baissa, ramassa l'enfant, et courut après eux. Le trouble de la directrice adjointe ne pouvait signifier qu'une chose, mais elle ne pouvait pas le croire. Pas comme ça, pas maintenant... Elle courait sans prêter attention à ses pas, ni aux pleurs de l'enfant paniqué qui ne comprenait rien à ce qui se passait. Elle ne sut jamais exactement comment elle était arrivée à l'infirmerie sans tomber, mais soudain, ils se retrouvèrent au milieu des professeurs de Poudlard, devant la porte fermée du domaine de Mme Pomfresh.
" Oh, non ! gémit Ron. Non... Harry... dites-moi que ce n'est pas vrai."
Hermione fixait ses collègues, les yeux secs, mais tremblante, la respiration haletante. Aucun d'eux ne semblait savoir ce qui se passait, mais tous avaient l'air sinistre. Puis la porte s'ouvrit et Mac Gonagall s'avança vers eux, les lèvres tremblantes et les yeux rouges. Elle avait l'air prête à s'effondrer, mais c'est d'une voix ferme qu'elle parla.
" Je vous ai demandé de venir, parce que j'ai une terrible nouvelle à vous annoncer. Un grand homme vient de disparaître." A cet instant, elle dût faire une pause, pour s'essuyer les yeux avec son mouchoir. Sylvie sentit un froid glacial irradier de son ventre et prendre possession de son corps. Elle était incapable de bouger, incapable de parler. Elle avait beau s'y attendre, la nouvelle était un choc, pire qu'un choc... A ses côtés, Ron et Hermione semblaient eux aussi pétrifiés... La directrice adjointe croisa les regards de tous ses collègues fixés sur elle, et inspira profondément avant de reprendre.
" Toute sa vie, il n'aura fait que le bien, toute sa vie aura été consacrée à cette école et à la lutte contre le mal. Albus Dumbledore nous a quittés cette nuit."
Quoi ? Dumbledore... Mais... Dans un premier temps, tout le monde parut trop choqué pour réagir. Puis tout le monde se mit à parler en même temps, ce fut un tourbillon de murmures et d'exclamations.
" Dumbledore ne peut pas être mort !
- Il allait très bien hier soir !
- Que s'est-il passé ?
- Mais si Dumbledore... Et Harry ?
- S'il vous plaît ! " La directrice adjointe était de nouveau fermement campée sur ses jambes. " C'est une horrible nouvelle, mais nous devons être forts. Nous devons nous occuper des élèves. C'est ce qu'Albus aurait voulu. Severus, je dois vous demander d'aller prévenir les professeurs qui ne sont pas encore là, notamment Hagrid.
- Comment allons-nous annoncer cela aux élèves ? demanda le professeur Chourave, retenant ses larmes à grand-peine.
- Prévenez les préfets que personne ne doit quitter la Grande Salle pour l'instant, soupira Mac Gonagall. J'irai leur parler dans quelques instants. Je propose que nous avancions les vacances de Noël de quelques semaines. Cela nous laissera le temps de nous réorganiser."
Tout le monde acquiesça. Puis Rogue posa la question qui brûlait les lèvres de tout le monde.
" Comment est-ce arrivé ?
- Nous l'ignorons, répondit le professeur de métamorphose. Mme Pomfresh l'a trouvé ce matin, assis dans un fauteuil." Sa voix se brisa, et elle perdit de nouveau la façade qu'elle s'était composée à grand-peine. "Peut-être a-t- il eu une attaque... Il était extrêmement âgé.
- Dumbledore ? Une attaque ?" La voix de Rogue était sarcastique, comme toujours, mais cette fois son rire était franchement sinistre, et chargé de rancoeur. "A d'autres, Minerva. Il ne serait pas parti comme ça. Pas le lendemain du jour où Voldemort a enfin disparu. Minerva que s'est-il réellement passé cette nuit ?
- Severus ! Nous sommes tous choqués et en deuil, mais ce n'est pas le moment de nous déchirer. Il y a plusieurs centaines d'enfants qui comptent sur nous.
- Je veux le voir." Rogue s'avança vers la porte de l'infirmerie.
- Severus, pas maintenant. Nous devons d'abord annoncer la nouvelle aux élèves. Et en tant que directeur des Serpentard vous devez être là.
- Minerva, comment pouvez-vous ? Savez-vous ce qu'Albus représentait pour moi ? Savez-vous ce que je serais devenu sans lui ? Comment pouvez-vous m'empêcher de le voir ? " Une étrange lueur, mêlée de pitié et de nostalgie, s'alluma dans le regard sombre de McGonagall quand elle répondit.
- Je sais parfaitement ce que vous lui devez, ce que, tous, nous lui devons. Mais, Severus, croyez-vous vraiment que vous serez capable de le voir et de ne pas vous effondrer ? Nous devons rester forts, au moins jusqu'à ce que les élèves soient partis. De plus, tant qu'un nouveau directeur n'a pas pris ses fonctions, je suis votre supérieur hiérarchique. Et je vous ai demandé d'aller prévenir les autres. Nous devons assumer, Severus, en l'honneur d'Albus."
Le professeur de Potions ne répondit pas, mais il tourna les talons. Les autres professeurs le suivirent des yeux, puis commencèrent à s'éloigner, eux aussi, en direction de la Grande Salle. Finalement, seuls restèrent la directrice adjointe, Sylvie, avec James serré dans ses bras, Ron et Hermione. McGonagall contempla les trois plus jeunes, puis soupira.
" Comment va Harry ? demanda Sylvie. Est-ce qu'on peut le voir ?
- Oui, Mme Potter, vous pouvez aller voir Harry. L'infirmière devait l'examiner de nouveau quand je suis partie. Mais n'ayez pas trop d'espoir...
- Vous ne pouvez pas dire ça, professeur, protesta Ron. Il y a toujours de l'espoir. Je connais Harry.
- Vous avez probablement raison, Weasley. Je crois qu'Albus aurait dit la même chose..." De pâles sourires se dessinèrent sur les visages gris. Puis, soudain, la porte de l'infirmerie s'ouvrit violemment, et Mme Pomfresh en sortit, la coiffe de travers et une expression stupéfaite sur le visage.
"Que se passe-t-il ? demandèrent les quatre personnes réunies dans le couloir d'une même voix.
- Harry... balbutia l'infirmière. Je n'ai jamais rien vu de pareil ! C'est ... miraculeux !"
Tous se précipitèrent dans la pièce. Harry semblait toujours dans le même état, et ils regardèrent Mme Pomfresh, soudain inquiets.
" Toutes ses brûlures internes ont guéri, expliqua l'infirmière. Ses poumons sont comme neufs. Je n'y comprends rien. Il était dans un tel état que je ne pouvais plus rien faire pour lui... je ne crois pas qu'il aurait jamais pu respirer par lui même de nouveau, et en une nuit il a guéri !
- Mais s'il a guéri, pourquoi ne se réveille-t-il pas ? demanda Ron.
- Il est très faible, encore, mais il va se remettre. Hier, je n'avais pas beaucoup d'espoir, je n'étais même pas sûre qu'il passe la nuit. C'est un miracle. Certains jours, je crois que ce garçon a vraiment quelque chose de particulier." Les premiers vrais sourires de la matinée étaient apparus sur les visages. Sylvie n'osait pas croire ce que disait l'infirmière. Quelques instants auparavant, tout semblait perdu, et maintenant Harry était sauvé ! Elle se laissa tomber sur une chaise.
"Je savais que ça finirait comme ça, dit Ron. Depuis toujours, Harry s'amuse comme ça à nous faire peur, mais il finit toujours par s'en sortir. Cette fois, il a bien failli m'avoir." Sylvie éclata de rire à la plaisanterie, se libérant de la pression des dernières vingt-quatre heures. Cependant, elle s'arrêta en voyant qu'elle et Ron étaient les seuls à se réjouir. Le regard du professeur de métamorphose était fixé vers une petite alcôve dans le fond, et Hermione semblait perdue dans ses pensées, et une expression douloureuse habitait ses yeux. Finalement, elle murmura : "Dumbledore..."
Ceci eut pour effet de faire disparaître toute trace de gaîté. Tous les regards se fixèrent sur elle, et elle continua :
" Il a sauvé Harry, cette nuit. C'est pour cela qu'il est mort.
- Quoi ! " Involontairement, Ron avait crié. " Mais c'est impossible ! On n'échange pas une vie contre une autre, c'est de la magie noire, Dumbledore n'aurait jamais fait cela !
- Non, ce n'est pas de la magie noire. C'est un ancien sortilège. Il permet de guérir, au prix de sa propre énergie vitale. Dumbledore voulait l'utiliser cette nuit, c'est pour cela qu'il a demandé à s'isoler avec Harry. Mais il était âgé... il n'y avait plus beaucoup d'énergie en lui. Et les blessures de Harry étaient beaucoup trop importantes.
- Mais dans ce cas, demanda Sylvie, pourquoi n'a-t-il pas demandé à quelqu'un de plus fort, de plus jeune, de lancer le sortilège ?
- Il s'est peut-être surestimé, suggéra Ron.
- Non." La voix de McGonagall était ferme bien qu'enrouée. " Albus savait parfaitement ce qu'il faisait. Il savait toujours ce qu'il faisait. Lorsqu'il est entré dans cette chambre, il savait probablement qu'il n'en ressortirait pas.
- Mais pourquoi a-t-il fait une chose pareille ?
- Je crois que personne n'a été aussi proche d'Albus que moi, ces quarante dernières années. Mais il faisait partie de ces esprits qui échappent à toute tentative d'analyse et de compréhension. Il avait probablement d'excellentes raisons, que nous connaîtrons peut-être un jour. Peut-être jamais. Mais je sais que ces derniers mois, tout au long de cette dernière bataille, il était terriblement las. Il m'a confié un jour qu'il sentait que son rôle était bientôt achevé, que le monde n'aurait bientôt plus besoin de lui. Mais il en avait l'air heureux."
Un silence suivit cette déclaration. Tous regardaient en direction de l'alcôve où se trouvait le corps du directeur, puis vers Harry, pâle mais vivant. Puis, Hermione se secoua et regarda sa montre.
" Oh, mon dieu ! s'écria -t-elle. Nous sommes ici depuis plus d'une demi- heure !
- Et les élèves attendent ! s'exclama le professeur de métamorphose en se précipitant vers la porte. Hermione, venez vite. Je crois que je n'ai pas fini d'entendre Severus."
La matinée fut calme et endeuillée dans le château. Les élèves, choqués par la mort de leur directeur, ne semblaient plus du tout se réjouir de la chute de Voldemort. C'est sans entrain qu'ils préparèrent leurs bagages et se préparèrent à quitter le château le lendemain. Personne n'arrivait vraiment à réaliser qu'ils ne verraient plus le visage souriant du directeur de Poudlard, ses yeux bleus animés d'une étincelle de gaîté, qu'ils n'entendraient plus sa voix joyeuse prononcer ces mots teintés d'une sagesse un peu folle. Différents représentants du ministère vinrent au château discuter des dispositions à prendre. McGonagall, fidèle à sa fonction de directrice adjointe, assurait temporairement la direction de l'école, mais elle refusa net quand on lui demanda de prendre le poste de directrice. Parmi les autres professeurs, aucun ne se sentait à la hauteur pour prendre la place de celui qu'ils avaient toujours connu là, qui avait été leur maître, leur guide. Même Rogue avait décliné la proposition. Les gens du ministère s'étaient montrés particulièrement ennuyés, mais ils n'avaient pas insistés. Ils savaient de plus qu'un nouveau directeur ne pourrait pas être nommé tant qu'il n'y aurait pas de nouveau ministre de la magie. Et, là aussi, le problème était ardu, bien qu'inverse du précédent. Il y avait de nombreux candidats au poste de ministre, mais aucun choix n'apparaissait comme évident.
Vers midi, Drago et Ginny revinrent au château. Ils eurent une courte conversation avec Ron et Sylvie, puis, en compagnie de la jeune femme, ils partirent rendre visite à Méline.
" C'est mieux que tu viennes, avait dit Ginny. Elle ne nous connaît pas, alors qu'elle a vécu chez toi.
- Je viens. J'avais promis de passer la voir hier soir, mais avec tout ce qui s'est passé j'ai complètement oublié. Je vais chercher la poussette de James et j'arrive. Nous prenons la poudre de Cheminette ?
- Oui, répondit Ginny d'un air malicieux. Mais tu n'auras pas besoin de poussette.
- Il va être impossible s'il doit marcher, et je n'ai pas envie de le porter si longtemps.
- Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas à ça que je pensais." Elle saisit le bébé et le plaça en équilibre sur les épaules de son mari. "J'ai décidé de donner à Drago un entraînement intensif de papa gâteau. Pour éviter qu'il ne devienne comme son père."
La poudre de Cheminette leur permit d'arriver non loin de l'endroit où habitait Myriam, et, peu après, ils sonnaient à la porte. L'infirmière leur ouvrit la porte.
" Mrs Potter ! Méline va être contente de vous voir, elle est tellement angoissée ! Il n'est rien arrivé de grave, hier, n'est-ce pas ?"
Les trois visiteurs se regardèrent. La femme ne comprenait pas toute la situation, ce qui était normal compte tenu du peu de contact qu'elle avait eus avec le monde de la sorcellerie.
" Là où il y a Potter il arrive toujours quelque chose, remarqua Drago d'un ton ironique. Eh ! Qu'est-ce que tu fais là-haut ?" James venait en effet de lui tirer violemment les cheveux.
- Il défend son père," dit Ginny en reprenant l'enfant. Elle tendit la main à Myriam. " Je suis Ginny Weasley, et voici Drago Malefoy. Nous sommes venus parler à Méline."
Les visages des visiteurs redevinrent sérieux, et l'infirmière commença à s'alarmer.
" Elle est en haut, dit-elle. Mais... Vous avez de mauvaises nouvelles, n'est-ce pas ? Ce n'est pas à propos de Mr Potter, j'espère ! La petite était tellement malheureuse quand elle le croyait mort... et elle est tellement soulagée depuis hier !
- Harry a été blessé, hier, et c'est pourquoi il n'est pas venu avec nous. Nous avons malheureusement perdu d'autres personnes... soupira Sylvie en pensant au professeur Dumbledore, et au deuil qui submergeait Poudlard. Mais ce n'est pas de cela que nous sommes venus parler à Méline. C'est à propos de sa famille.
- Sa famille ? Mais elle n'a pas de famille.
- Nous pensons que si, justement. Mais c'est un peu compliqué, et...
- Ne bougez pas, je vais la chercher." La femme monta un escalier, et disparut. A peine quelques instants plus tard, Méline descendait à toute vitesse, et venait se jeter dans les bras de Sylvie, avant d'enlacer James qui criait pour réclamer son attention.
"Méline, dit Sylvie, je te présente Ginny, et Drago." L'enfant les regarda d'un air timide.
- Bonjour, dit-elle.
- Bonjour, Méline, dit Ginny. Drago se contenta de la regarder fixement, sans rien dire.
- C'est vrai que Harry va bien ? demanda-t-elle.
- Il ira bien dans quelques jours. Il a été un peu blessé.
- Vous vous êtes battus ?
- Les sorciers se sont battus, oui. Contre Voldemort et ses Mangemorts. Et Voldemort a disparu.
- La guerre est finie, Méline, dit Ginny.
- Et je dois retourner à Poudlard ?" La petite semblait effrayée à cette pensée.
- Pas pour l'instant. Poudlard est fermé à partir de demain et jusqu'à la rentrée de janvier. Le directeur est mort cette nuit.
- Le professeur Dumbledore ?" La fillette semblait plus choquée que réellement attristée par cette nouvelle. Après tout, elle n'avait passé que quelques mois dans l'école, et Dumbledore en avait passé une partie à Londres. En tant qu'élève de première année, elle n'avait dû avoir aucun contact avec lui, de plus, ayant vécu isolée de ses camarades, elle n'avait pas eu le temps d'apprendre ce que signifiait le vieux sorcier pour tous ses concitoyens. Elle resta un moment songeuse, et Sylvie jugea préférable d'en arriver au sujet qui les amenait.
" C'est une nouvelle très triste pour tout le monde, dit-elle, mais ce n'est pas pour cela que nous sommes venus. Nous voudrions te parler de ta mère, et de sa famille.
- Sa famille ? Ma mère était orpheline.
- Je sais.
- Avant que nous t'expliquions, intervint Drago, est-ce que tu permettrais que je fasse une petite expérience ? Juste pour vérifier que nous ne te racontons pas de bêtises ?
- Quel genre d'expérience ?" Effrayée par cet homme qu'elle ne connaissait pas, elle avait reculé vers Myriam.
- Rien de très compliqué, répondit Ginny avec un sourire. Il a juste besoin d'un de tes cheveux. Pour vérifier que tu es bien qui nous pensons que tu es."
Le jeune homme s'avança et coupa une mèche de cheveux de l'enfant. Puis il fit la même chose avec ses propres cheveux et murmura une formule. Les deux mèches s'entourèrent alors d'une lumière argentée, et semblèrent se fondre l'une dans l'autre. Tous gardaient les yeux fixés sur Malefoy. Finalement, les cheveux s'éteignirent.
" Alors c'est vrai," murmura le jeune homme. Il fixa Méline avec sur le visage une expression indéchiffrable. L'enfant commença à prendre peur, et se réfugia dans les bras de Myriam.
"Que se passe-t-il ? demanda celle-ci. Qu'est-ce qui est vrai ?" Elle fixa tour à tour Drago, Ginny, et Sylvie, dans l'espoir d'obtenir une réponse. Finalement, cette dernière entreprit d'expliquer, mais c'est à Méline qu'elle s'adressa.
"Que sais-tu de ta mère ? De sa famille ?
- Elle n'avait pas de famille, murmura-t-elle. Elle avait deux ans quand on l'a trouvée, à Londres.
- La police a cherché pendant des mois à retrouver sa famille, dit Myriam. C'est très rare que des enfants aussi âgés soient ainsi abandonnés. Surtout que, d'après ses vêtements, Adélaïde semblait venir d'une famille assez aisée qui s'était bien occupée d'elle pendant les premières années de sa vie. C'est un mystère qui n'a jamais été résolu."
Drago s'avança. Il s'agenouilla pour que sa tête soit au niveau de celle de l'enfant.
"Adélaïde... ta maman, Méline, était ma soeur."
Dans un premier temps, l'enfant le fixa sans rien dire, puis elle se dégagea de l'étreinte de Myriam. " Non, dit-elle. Ce n'est pas vrai.
- Si, répondit Drago. Je ne suis pas en train de me moquer de toi. Je suis ton oncle.
- Non !" Drago tenta de l'attirer vers lui, mais elle se mit à courir et s'enfuit dans l'escalier, renversant au passage James qui s'était accroché à ses jambes, et laissant quatre adultes complètement abasourdis et un bébé en larmes.
Machinalement, Sylvie prit son fils pour le consoler. Myriam, après un instant d'hésitation, se précipita à la suite de sa protégée.
" Mais qu'est-ce qui lui a pris ? demanda Drago. On dirait qu'elle me déteste. Depuis que nous sommes là elle me regarde comme si j'étais un monstre.
- Elle est timide. Tu lui fais peur.
- Elle n'est pas comme ça avec toi, Gin.
- Peut-être a-t-elle simplement peur que tu l'emmènes loin d'ici, suggéra Sylvie. Ne t'inquiète pas, ce n'est probablement qu'un malentendu.
- Ce n'est pas comme si elle était la première à me détester sans me connaître."
Myriam redescendit, l'air inquiet.
" Elle s'est enfermée dans sa chambre et refuse de m'ouvrir, dit-elle. Je ne comprends pas, je ne l'ai jamais vue comme ça. Pourtant, elle a toujours rêvé d'avoir une famille.
- Où est sa chambre ? demanda Sylvie.
- C'est la dernière porte, sur le palier."
Elle plaça James entre les mains de Ginny, et monta l'escalier. Des sanglots s'échappaient de la porte close de l'enfant. La jeune femme frappa.
" Méline ! appela-t-elle. C'est Sylvie. Ouvre-moi, s'il te plait." Il n'y eut pas de réponse. "Méline ! Ouvre la porte ! Dis-moi ce qui se passe ! Nous sommes tous inquiets pour toi ! Tu ne résoudras rien en t'enfermant comme ça !
- Je veux qu'il s'en aille ! fit la voix de l'enfant, entrecoupée de sanglots, à travers la porte.
- Tu n'es pas obligée de revoir Drago si tu n'en as pas envie, mais ouvre- moi s'il te plaît ! Sinon je demande à Ginny d'utiliser un sortilège pour ouvrir !"
Il y eut un silence, puis le bruit d'une clé qui tourne dans la serrure. Sylvie poussa la porte. Méline était assise sur son lit, serrant dans ses mains crispées un vieil ours en peluche. Ses yeux étaient rouges et bouffis, et des spasmes continuaient de soulever ses épaules.
" Que se passe-t-il, chérie ? demanda Sylvie en écartant d'un geste les cheveux blonds qui cachaient le visage de l'enfant. Tu ne veux pas avoir une famille ?
- Je ne suis pas une Malefoy, affirma-t-elle. Maman... Ce n'est pas possible !
- Pourquoi ce n'est pas possible ? Tu connaissais déjà ce nom, n'est-ce pas ? Est-ce que c'est à cause de ce que tes camarades t'ont dit sur eux ?
- Il y en a qui disent que Drago Malefoy est un traître. Mais... Ça n'a pas d'importance.
- Alors pourquoi tu ne veux pas être de sa famille ?
- Parce que maman... maman... " Elle s'interrompit. Sylvie l'interrogea d'une voix douce. "Ta maman connaissait ce nom ? C'est elle qui t'en a parlé ?
- La dernière fois que je l'ai vue... quand elle était à l'hôpital... elle s'est réveillée. Elle m'a dit..." De nouveau, l'enfant s'interrompit en larmes, mais elle fit un effort visible pour se contrôler et reprit. "Elle disait "Non, pas Malefoy... Laisse moi..." Elle avait tellement peur ! Et elle ne voulait plus de moi." De nouveau, l'enfant éclata en sanglots.
"Méline, dit Sylvie. Ta maman ne voulait pas te rejeter. Mais tu sais, parfois, quand on est très malade, certains souvenirs reviennent... On ne sait plus où on en est.
- Pourquoi elle avait tellement peur ? Et pourquoi ils l'ont abandonnée ?
- Lucius, le père de Drago, était un mauvais sorcier. Quand il s'est aperçu que ta maman n'avait pas de pouvoirs magiques, il a voulu se débarrasser d'elle.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il pensait qu'elle déshonorait sa famille. Il s'est montré très méchant avec elle, il l'a insultée, il l'a frappée... peut-être il lui a fait apprendre qu'elle n'était pas une Malefoy. Il voulait la tuer.
- La tuer ?
- La mère de ta mère ne l'a pas laissé faire. Elle a voulu protéger ta maman, et c'est pour cela qu'elle l'a abandonnée.
- Mais il ne pouvait pas la tuer ! C'était sa fille !
- Ton grand-père était vraiment quelqu'un d'affreux.
- Et si Drago est pareil ?
- Il n'est pas pareil. Ta mère n'était pas quelqu'un d'affreux, n'est-ce pas ?
- Non.
- Sais-tu pourquoi certains de tes camarades disent que Drago est un traître ?" Elle n'attendit pas de réponse. " Il a envoyé son père en prison. Pour tout le reste de sa vie. Donne-lui une chance. Il est désolé de tout ce qui s'est passé, tu sais. Tu n'as pas envie d'avoir un oncle ?
- Si, répondit l'enfant avec un petit sourire.
- Et, si tu veux, Ginny sera ta tante. Je crois que tu l'aimes bien." L'enfant hocha la tête.
" Pense aussi que tu va avoir un petit cousin dans quelques mois. Ginny est enceinte. J'ai l'impression que tu aimes les bébés.
- Seulement James. Je suis désolée de l'avoir fait tomber.
- Ça m'étonnerait qu'il t'en veuille. Il tombe au moins une dizaine de fois par jour. Et je suis sûre que tu adoreras ton cousin, ou ta cousine. Allez, viens."
Elle prit l'enfant par la main, et ensemble, elles descendirent retrouver les autres. La tête baissée, Méline s'avança vers Drago.
" Je suis désolée, dit-elle. Je ne voulais pas vous faire de peine.
- Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude." Il sourit à la fillette, qui sourit en retour. La ressemblance entre les deux fut alors clairement visible. " Parle moi de ma soeur, demanda Drago.
- Votre... euh, ta soeur ?
- Ta mère. Je ne l'ai pas connue, tu sais.
- Oh !" Voyant que Méline semblait plus à l'aise, Sylvie décida de la laisser découvrir sa nouvelle famille, et elle se rapprocha de Myriam. Celle-ci lui sourit.
" Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis heureuse pour elle, dit- elle. Je n'aurais pas pu la garder, pas plus que la première fois, et Adélaïde n'aurait pas voulu que sa fille revive ce qu'elle et moi avons vécu.
- Drago et Ginny vous ont raconté ce qui est arrivé à Adélaïde ?
- Oui. Lorsque nous étions enfants, elle et moi, nous avons passé beaucoup d'heures à imaginer d'où elle venait... Mais nous ne nous sommes jamais approchées de la vérité. La magie...
- Vous aussi, vous avez grandi dans un orphelinat ? demanda Ginny qui s'approchait.
- Oui. Mais aucun mystère n'a jamais plané sur mes origines. Mon père était un alcoolique, très violent. Il battait ma mère. Lorsque j'ai eu dix-huit mois, il y est allé un peu trop fort... Il l'a tuée. Il a fini en prison, et moi, à l'assistance publique. Adélaïde et moi avons grandi ensemble, nous étions plus proches que des soeurs.
- Vous n'êtes pas obligée de me répondre, mais qui est le père de Méline ?
- Je l'ignore. L'année qui a précédé sa naissance, Adélaïde allait vraiment mal. Elle prenait de la drogue, et, pour se la payer, elle..." La femme s'arrêta.
" Elle se prostituait ?" compléta Sylvie.
L'infirmière hocha la tête et poursuivit, sous l'oeil un peu perdu de Ginny qui n'était pas familière avec toutes ces notions. "Elle a mis longtemps à s'apercevoir qu'elle était enceinte. Quand ça s'est su, j'ai cru que les éducateurs allaient la tuer. Pendant toute sa grossesse, elle a vraiment été déprimée. Plusieurs fois, j'ai cru qu'elle allait décider d'en finir, et le bébé avec. Mais quand finalement elle a eu Méline dans les bras, ça a été un véritable électrochoc. Elle a décroché de la drogue, immédiatement. Elle a quitté l'institution, et trouvé un boulot de serveuse pour élever sa fille. Après mon bac, j'ai obtenu une bourse pour entreprendre des études d'infirmière, et je me suis installée avec elles. Jusqu'à ce que j'ai mon diplôme, après, je suis venue ici. Pendant plusieurs années, toutes les deux ont été heureuses. Et puis elle a perdu son boulot, elle est tombée malade... et vous savez le reste."
Sylvie hocha la tête. Une énorme boule obstruait sa gorge, à la pensée de cette femme qui avait tout fait pour s'en sortir, pour élever son enfant, et qui finalement était morte de manière si misérable. Mais Myriam secoua la tête.
" Ça ne sert plus à rien de s'apitoyer, dit-elle. Adélaïde est morte et rien ne la ramènera. Maintenant, la seule chose que nous puissions faire en sa mémoire, c'est de rendre Méline heureuse. Elle a assez souffert."
Au bout d'une heure, Sylvie, James, Ginny et Drago repartirent à Poudlard, en promettant de revenir vite.
Ce n'est que le lendemain que Harry se réveilla. Tout son corps lui faisait mal. Il n'avait pas eu cette impression la nuit précédente. Ce n'était pas vraiment étonnant, cependant, après le combat qu'il avait mené contre Voldemort. Il se sentait étrangement lucide, parfaitement réveillé, ce qui n'était pas vraiment le cas d'habitude lors de ses séjours à l'infirmerie. Et une paix qu'il n'avait pas connue depuis longtemps l'habitait. Peut-être était-ce lié à la certitude qu'il n'aurait plus à combattre Voldemort. Ou peut-être simplement au calme qui régnait dans la pièce.
Il ouvrit les yeux. La pièce était généreusement éclairée par le soleil hivernal. Il semblait n'y avoir personne avec lui Il se redressa, poussant un léger grognement, et chaussa ses lunettes. Il remarqua alors une robe noire dans une petite alcôve dépendant de l'infirmerie, dont l'usage lui avait toujours paru obscur. Quelqu'un y était assis, lui tournant le dos. Un sorcier que Harry ne connaissait pas traversa alors la pièce où il se trouvait, lui aussi en direction de l'alcôve. Il était petit, avec un visage couvert de rides plus ou moins profondes. Lorsqu'il atteignit l'homme en robes noires une voix se fit entendre, froide et agressive.
« Allez voir ailleurs, Meads. Je ne crois pas vous avoir demandé de venir.
- Vous savez qu'il ne peut pas rester ici. Nous avons déjà attendu trop longtemps.
- Personne ne le touchera. Personne n'est digne de poser la main sur lui.
- Soyez raisonnable. Vous ne le ramènerez pas. Tout le monde respectait Albus, mais.
- Ne vous avisez pas de me faire la leçon. » coupa sèchement Rogue.
La respiration de Harry s'arrêta net quand il entendit les paroles du dénommé Meads. Tout le monde respectait Albus. Il ne connaissait qu'un seul Albus mais. Non, c'était impossible. Et pourtant la réaction de Rogue. Il se rappela son rêve. Non, ce ne pouvait pas être vrai.
« Severus, vous devriez aller vous reposer. Ça va faire vingt-quatre heures que vous n'avez pas bougé. Avez-vous vraiment envie de tomber malade ? »
Mme Pomfresh. Harry ne l'avait pas vue arriver. Visiblement, Rogue n'apprécia pas l'interruption.
« Je n'ai pas besoin de vos conseils, Pompom. Je sais parfaitement prendre soin de moi tout seul, merci.
- Je ne dis pas le contraire mais.
- FICHEZ-MOI LA PAIX ! »
L'infirmière et le vieux sorcier ridé échangèrent un regard. Mme Pomfresh sortit sa baguette. Harry bascula ses jambes sur le côté de son lit, insensible à la douleur qui irradiait de chacun de ses muscles, et se leva. Il fallait qu'il voie par lui-même.
Il s'approcha sans bruit de l'alcôve, sans se faire remarquer par aucune des personnes présentes. Lorsqu'il atteignit l'endroit où le rideau était ouvert, il ne put retenir un cri.
« Non ! » s'exclama-t-il d'une voix étranglée. Allongé sur un lit se trouvait le professeur Dumbledore. Ses yeux étaient fermés, et on lui avait retiré ses incontournables lunettes en demi-lune, mais malgré cela, il se dégageait toujours de lui cette étrange aura, mêlée de sécurité, de sagesse, et de joie. Un sourire se dessinait sur ses lèvres, comme si l'idée de la mort l'amusait énormément. Harry pouvait presque entendre son rire, et sa voix chargée de gaieté.
« Potter ! » Si son apparition avait quelque peu choqué les autres pendant quelques instants, il semblait que Mme Pomfresh ait rapidement retrouvé ses instincts. « Retourne immédiatement te coucher ! »
Harry ne répondit pas. Il garda les yeux fixés sur le visage du directeur. « Pour un esprit équilibré, la mort n'est qu'une grande aventure de plus », avait un jour dit le grand homme. Harry savait qu'il ne devait pas être désolé pour lui. Dumbledore avait aimé la vie, mais il ne craignait pas la mort. Il n'aurait pas souhaité que les gens le pleurent. Mais il allait laisser un vide énorme.
Il s'aperçut que Rogue s'était retourné vers lui. Leurs regards se croisèrent un instant. Pour la première fois depuis qu'il le connaissait, Harry ne décela aucune lueur meurtrière, aucun mépris dans les yeux noirs. Juste une infinie tristesse.
Puis, Rogue se retourna vers Dumbledore, et reprit sa contemplation silencieuse. Harry fit un pas en avant.
« Harry, insista l'infirmière, plus doucement, nous avons tous eu un choc, et tu n'as probablement pas appris la nouvelle de la manière la plus adaptée, mais tu ne devrais pas être debout. De plus, Mr Meads est là pour emmener le corps du directeur. Il ne peut pas rester là, c'est une infirmerie ici.
- Laissez-moi juste cinq minutes avec lui, demanda Harry. Laissez-moi lui dire au revoir. » Meads et Pomfresh se regardèrent un instant, hochèrent la tête et reculèrent d'un pas. Harry tira le rideau. Rogue n'avait pas bougé, mais cela ne le gênait pas. Il connaissait la force des liens qui avaient uni le professeur de Potions et le directeur. Il fit doucement le tour du lit, et s'assit sur une chaise qui se trouvait là. Tant de souvenirs lui revenaient en mémoire. Toutes les fois où il s'était retrouvé dans le bureau de Dumbledore. Les conversations qu'il avait eues avec lui. La compréhension et la confiance qui émanaient de lui. Jamais il n'était sorti de ce bureau sans se sentir mieux qu'au moment où il était entré. Que serait-il devenu, ce fameux jour, cinq ans auparavant, si le vieux sorcier ne lui avait pas fait jurer de survivre ? Il n'aurait probablement jamais atteint son dix-huitième anniversaire.
« Merci, professeur, murmura-t-il. Merci pour tout. »
Deux jours plus tard, toute la communauté magique était de nouveau réunie. C'était la même église, le même cimetière, mais s'il y avait eu du monde quelques jours plus tôt, cette fois c'était une véritable foule qui était là. Presque tous les sorciers de Grande-Bretagne étaient passés par Poudlard, presque tous avaient connu et admiré Dumbledore. La cérémonie religieuse s'était déroulée dans le calme, et les sorciers suivaient à présent le cercueil. Beaucoup avaient les larmes aux yeux. Harry marchait avec les autres, en compagnie de sa femme qui poussait leur fils. Un peu plus loin, il pouvait voir le groupe formé par les Weasley. Et au milieu d'eux, Ginny, le bras de Draco autour de ses épaules. L'autre main de l'homme tenait fermement celle de Méline, et Harry sourit à cette vue. Draco avait enlevé les sortilèges qui avaient été placés sur l'enfant par l'intermédiaire de sa mère, et celle-ci avait été répartie de nouveau la veille au soir, et envoyée à Serdaigle. Entre sa nouvelle maison, l'amour de Myriam, et la famille qu'elle avait retrouvée, l'enfant allait redevenir la fillette joyeuse qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être.
La procession progressait lentement. Harry observa un instant Sylvie qui marchait, ses cheveux bruns tombant sur ses épaules. Son c?ur s'était arrêté de battre quand on lui avait raconté les mésaventures de sa famille. Il n'était pas rancunier par nature, mais si jamais Seamus lui tombait un jour entre les mains, il ne répondait pas de ce qu'il pourrait faire. En même temps, l'incident lui avait ouvert les yeux sur sa femme. Depuis que son passé l'avait rattrapé, il n'avait eu qu'une idée vis-à-vis d'elle : la protéger, la garder à l'abris de ce combat qui n'était pas le sien. Il n'avait jamais vraiment écouté ses protestations, parce qu'il avait peur. Peur qu'il lui arrive quelque chose, peur de se sentir coupable, et peur de la perdre. Il avait tenté de la cloîtrer à Poudlard, où elle était en sécurité. Il n'avait pensé qu'à lui, qu'à son propre désir de la protéger. Il réalisait maintenant qu'en agissant ainsi, il s'était comporté comme un égoïste, et un imbécile. Pas un seul instant il n'avait pensé à ce qu'elle pouvait ressentir. Sa peur avait même bloqué son amour, et si leurs relations ne s'étaient pas dégradées rapidement, cela tenait du miracle. Ou de l'amour que Sylvie lui portait.
Il voyait maintenant ce qui lui avait échappé. Sylvie était forte. Elle avait su garder la tête froide pour retrouver leur fils sain et sauf. Elle était capable d'assumer les contraintes qu'être sa femme présentait, et même désireuse de le faire. Pas une fois il ne lui avait fait comprendre que, lui aussi, il était heureux de l'avoir à ses côtés. Et pas seulement comme un souvenir des jours heureux qu'ils avaient vécus ensemble.
Ils étaient arrivés devant l'emplacement où devait reposer celui qui avait marqué l'histoire de la sorcellerie plus qu'aucun autre homme de sa génération. Le cercueil fut magiquement descendu dans la tombe, mais au moment ou la première pelletée de terre touchait le bois, une intense lumière dorée jaillit de la tombe. Rapidement, cette lumière prit la forme d'un visage. Un vieux visage ridé. Albus Dumbledore sourit, ses yeux bleus pétillant de malice, et se mit à parler.
« Bonjour à tous. Vous êtes probablement venus nombreux à cette cérémonie aussi inutile que nécessaire. La mise en terre d'un vieux fou. Je savais que mes discours manquaient à la plupart d'entre vous, qui regrettez l'époque où vous étiez élèves à Poudlard. Je vais donc vous gratifier de quelques paroles supplémentaires.
Rassurez-vous, je ne vais pas revenir. Ce privilège est réservé à Harry Potter, et j'espère qu'une fois de plus il est de retour parmi vous.
Certains pensent peut-être que je ne suis pas parti à un moment opportun, je leur répondrai qu'on ne choisit pas. Il y a bien assez de sorciers de valeurs dans notre pays pour que vous puissiez continuer, surtout maintenant que la paix est revenue. Puisque malheureusement Charles Pierson nous a quittés, un nouveau ministre doit être nommé d'urgence. Ne laissez pas mon départ vous freiner. J'aimerais au passage rappeler que notre ancien ministre était un homme droit et intègre, qui aura lutté jusqu'au bout. J'espère que personne n'ignore aujourd'hui que pour prendre possession de son corps, Voldemort a d'abord tué Charles. Sa mémoire doit être honorée autant que la mienne, plus même, à cause de ce qu'il a enduré pour vous. » Plusieurs personnes rougirent dans l'auditoire. Le corps de Pierson avait été traité comme celui d'un criminel, quand les Aurors l'avaient récupéré ce fameux soir, et rares étaient ceux qui s'étaient attardés pour pleurer leur ministre, même s'ils savaient que c'était Voldemort qui le possédait.
« Mais loin de moi l'intention de vous culpabiliser, reprit l'ombre du vieil homme. Et honorer la mémoire de quelqu'un ne signifie pas s'appesantir sur son sort. Ni Charles Pierson ni moi ne sommes plus parmi vous aujourd'hui, vous ne pouvez plus rien y changer. Je sais que vous trouverez un nouveau ministre qui montrera les même qualités que son prédécesseur, et qui saura continuer la voie qu'il a tracée.
Poudlard aussi va avoir besoin d'un nouveau directeur. L'éducation et la protection de nos enfants est l'avenir de notre pays. Nous ne pouvons pas savoir ce que l'avenir nous réserve, et si aujourd'hui Voldemort n'est plus, peut-être demain un autre prendra sa place. C'est pourquoi, quoi qu'il arrive, Poudlard doit être maintenu en état de force. C'est ce que j'ai essayé de faire toutes ces années, et je ne serais pas parti si je n'avais pas eu la certitude que quelqu'un était prêt à prendre ma place. Personne n'assumera mieux ce rôle que Harry Potter. »
A cet instant, tous les regards se tournèrent vers Harry, qui se sentit rougir et souhaita de toutes ses forces rentrer sous terre.
« Ne rougis pas, Harry, reprit Dumbledore. Je sais que ce n'est pas un cadeau que je te fais. Tu avais peut-être rêvé d'un autre destin, et tu es parfaitement libre de refuser cette charge. Je sais que tu ne le feras pas. Et je sais que tu seras heureux d'occuper ce poste. Je n'aurais pas pu rêver d'une plus belle vie. Et maintenant, » il s'adressa à l'ensemble des sorciers présents, « j'aimerais que vous enleviez tous ces masques de tristesse que vous portez. Aujourd'hui n'est pas un jour de deuil, mais le début d'une nouvelle ère qui, je l'espère, sera porteuse de moins de deuils et de chagrins que la précédente. C'est pourquoi je vous propose d'improviser une petite fête. L'humour et l'amour sont les deux clés du bonheur.» L'étincelle de malice dans les yeux d'Albus Dumbledore s'amplifia, il sourit, puis dit gaiement : « Amusez-vous bien ! Et, Severus, je promets de venir vous hanter si vous ne passez pas au moins dix minutes à rire aujourd'hui. » Sur ce, l'ombre du directeur de Poudlard fit un petit signe de la main et s'envola.
Un instant, un profond silence régna sur la procession, puis des murmures se firent entendre. Des étincelles colorées jaillirent dans le ciel, et explosèrent, libérant une poudre brillante qui retomba doucement sur le cimetière, et une pluie de chapeaux de comédie qui vinrent se poser sur les têtes de toutes les personnes présentes. La tombe de Dumbledore se referma, et d'immenses fleurs violettes poussèrent par-dessus. Une musique joyeuse se mit à jouer. Harry observa le spectacle un moment, trop abasourdi pour réagir. Autour de lui, les gens fixaient également ces fleurs surgies de nulle part, et les couvre-chefs de leurs compagnons, partagés entre le rire et l'incompréhension. Rogue avait, était-ce un hasard ou une dernière plaisanterie de son mentor, hérité d'un chapeau de bouffon multicolore muni de cinq pointes terminées par des clochettes.
Harry sourit. Non, ils n'étaient pas près d'oublier le vieux sorcier. Et ils suivraient la voie qu'il avait tracée. Harry éclata de rire et se mit à applaudir. Comme tirés d'une transe, les gens sursautèrent. Puis, l'un après l'autre, ils commencèrent à l'imiter. Jusqu'à ce que, finalement, les milliers de personnes présentes se retrouvent à taper dans leurs mains, en un puissant hommage. Les jumeaux Weasley initièrent alors un lancer de pétards. La musique redoubla, et tous se mirent à danser.
Les réjouissances durèrent tout l'après-midi. On fit venir des gâteaux et des boissons, et ce fut une des plus grandes fêtes jamais organisées par les sorciers, et sans aucun doute la plus belle chose qu'on ait jamais vue dans un cimetière. Vers cinq heures, lorsque le froid de novembre commença à se faire sentir, les gens rentrèrent chez eux, le c?ur léger, heureux de vivre en paix, et prêts à profiter de chaque moment.
Harry fut un des derniers à partir. Il s'attarda un instant près de la nouvelle tombe. Il n'avait plus peur de l'avenir. Il savait que tout ne serait pas facile pour lui, que rien ne serait jamais facile pour Harry Potter, mais il savait que quoi qu'il arrive, il trouverait la force de l'affronter. Cette force qui n'avait jamais fait défaut au vieil homme, et qu'il leur avait communiquée. L'humour et l'amour. Harry n'avait pas le grain de folie de son mentor, mais il pouvait compter sur ses amis pour le dérider et le faire rire. Et quant à l'amour. Il n'en manquait pas. Il déposa sur la pierre de marbre le bonnet de nuit à fleurs dont il avait hérité, inspira profondément l'air frais et pur, puis fit demi-tour et rejoignit Sylvie.
FIN !!!
Voila, cette histoire est terminée. Merci de l'avoir suivie avec tant d'attention, et de m'avoir encouragée. J'ai mis le dernier chapitre rapidement au cas où certains d'entre vous partiraient en vacances ces jours-ci. (veinards !). Je sais que, pour certains, c'est déjà trop tard, mais c'était dur de faire plus vite. Une suite viendra probablement, qui se situera une dizaine d'années plus tard. Peut-être dans les prochaines semaines, mais plus probablement à la rentrée.
Angharrad : Je ne sais pas si Drago va adopter officiellement Méline, mais elle va passer avec lui une bonne partie des vacances scolaires, oui. Quant à la description. Je ne suis pas du tout visuelle, et j'ai tendance à sauter ce genre de choses sans m'en rendre compte. Je crois cependant avoir mentionné une ou deux fois qu'elle avait les cheveux blonds ( bon, d'accord, c'est un peu mince pour en faire une Malefoy), mais pas les yeux gris (après tout, elle a aussi un père, et elle n'est pas obligée d'être le portrait de Drago). Ca ne m'étonne pas que tu aies trouvé pour Lavande (tu n'étais pas la seule. ce qui n'enlève rien à ton mérite). Mais, non, la voix ce n'était pas Padfoot. Mais j'ai vraiment pensé le faire intervenir à ce moment là, pour qu'il ait une petite conversation avec Harry. Je voulais le mettre dans la barque. Mais cette fic donne déjà bien assez dans le mélo, non ?
Tiffany : Ben non, ni Sirius, ni ses parents. Evite de cracher par terre, ça fait sale. Par contre, crache sur Lucius tant que tu veux.
Hermione 2005 : Ouh là là ! J'ai cru comprendre que je t'avais légèrement énervée. Pourquoi j'ai fait une fin comme ça ? Parce que mon sadisme naturel repend le dessus, je suppose. Ou parce que j'avais envie d'essayer depuis longtemps. Et puis, tu vois, je ne vous ai pas laissés dans l'expectative trop longtemps (quoi que j'avoue, quand j'ai vu ta review, j'ai vraiment eu envie d'attendre samedi pour poster ce chapitre, juste pour voir ce que tu aurais fait. je n'avais encore jamais reçu de telles menaces. Mais je me suis dit : non. Si je poste samedi, elle n'aura plus besoin d'attendre la suite de la fic, et elle pourra mettre ses menaces à exécution.). Quant à tes questions. j'ai bien cherché mais je ne les ai pas retrouvées. Si t'en as encore après avoir lu la fin de l'histoire, envoie les moi.
Lunenoire : Effectivement, tu n'avais pas trop mal deviné pour l'appartenance à la famille Malefoy, et je ne voulais pas mettre en doute ta perspicacité. Mais ce qui m'a un peu surprise (et plutôt agréablement, parce que j'en avais assez que tout le monde devine tout de mes fics), c'est que bien que de nombreuses personnes aient émis l'hypothèse que Méline soit une Malefoy, tout le monde a pensé que c'était par son père. Pourtant, certains se sont également posé des questions sur sa mère après la conversation avec Myriam à l'hôpital, mais personne n'a fait le lien. Bon, j'admets, il n'y avait pas beaucoup d'indices et c'était pas évident.
Relena : Tu es la seule à avoir pensé à Dumbledore ( pour autant que je sache). Bravo. Et j'espère que le dernier chapitre t'aura plu autant que les autres.
Tillia KaWaii : Là, tu n'es pas gentille ? Et qu'est-ce que ça donne quand tu es gentille ? Pour ta remarque sur Dudley, je dirais que ça peut paraître étrange, en effet, mais je me demande vraiment pourquoi personne n'a jamais imaginé que ce personnage puisse changer. Après tout, il y a des centaines de fics dans lesquelles Drago devient ami avec Harry. Pourtant, à la base, il est bien aussi terrible que Dudley. Et je pense que le comportement de Dudley, comme probablement celui de Drago, est lié à l'éducation que lui donnent ses parents : il a été pourri gâté, et amené à croire que tout ce qui touchait à la sorcellerie était mauvais. A l'adolescence, ce genre d'attitude peut changer.
