Titre : Memento.

Auteur : Nagisa Moon.

Base : Harry Potter. Spoilers : PS (1), CoS (2), PoA (3).

Genre : Légèrement, mais alors très légèrement angst. Sinon, toujours le début de slash – vivement le chapitre suivant que je puisse entamer quelque chose de sérieux ! ^-^

Couple(s) : JP/LE (évoqué), SB/RL. On peut aussi voir du RW/HG, mais bon seulement si vous êtes fan, sinon vous ne le verrez même pas passer.

Rating : PG-13, pas encore de R…  ça ne saurait tarder ^-^

Notes : Aujourd'hui, rencontre avec Moony, Padfoot, Prongs et Wormtail! Et oui, on en arrive à la suite logique, c'est-à-dire les transformations des Maraudeurs. Et puis aussi un petit moment mignon entre Sirius et Remus… ah, je ne peux plus attendre pour le chapitre suivant (et pourtant je suis l'auteur, cherchez l'erreur) ! J'ai vraiment envie d'en arriver au début de leur relation amoureuse…

Tiens, je viens de remarquer qu'on en arrive déjà à la moitié de l'histoire ! Par Merlin, ça passe si vite ! Il faut dire que je me délecte de plaisir chaque fois que j'écris un nouveau chapitre, alors c'est normal que ça me semble si court ^o^

Ah oui, il faut que je vous prévienne que je n'arriverai peut-être pas à garder le rythme de un chapitre par semaine étant donné que je passe mes petits bacs durant trois jours, que je ne suis pas là ce week-end et que dans quinze jours, je pars en Italie (toute l'utilité du latin lol !) pour une semaine. Voilà, alors excusez-moi si les chapitres arrivent moins régulièrement, mais je ne peux pas faire autrement !

Feedback : MoonyNagisa@hotmail.com.

Remerciements :

Lunard 666 : Waouh, toujours le premier à me laisser une review ! Encore merci pour tes compliments, ça me touche beaucoup (si tu me voyais, je suis rouge comme une pivoine) ! Je suis absolument ravie d'avoir réussi à faire passer ce que je ressentais en écrivant cette histoire, et j'ai encore du mal à y croire ! En tout cas, on peut dire que ta review enlumine ma journée (ce qui n'est pas peu dire étant donné que j'ai cours de latin et de chimie dans moins d'une heure au moment où je t'écris… -_-° ) ! Bisous !

Prune : Ce serait un bel euphémisme que de dire que ta review me fait plaisir ! En réalité, je suis en pleine extase ! Tu me fais les plus beaux compliments qu'on puisse offrir à un auteur : d'une part, au sujet de l'écriture en elle-même, et d'autre part au sujet de la manière dont j'ai mené l'histoire. Je crois que si je n'étais pas scotchée à ma chaise après avoir lu ta review, je sauterais partout dans ma chambre (ce qui me vaudrait malheureusement un séjour en hôpital psychiatrique…) ! Allez, je cesse de me pâmer dans tes compliments -) Et promis, tout se terminera bien !

Quant à Severus Snape (je préfère le nom anglais ^-^), je dois avouer qu'il ne fait pas partie de mes persos préférés (surtout après avoir relu le tome 3 !). Néanmoins, si l'histoire est bien écrite et bien menée, je ne vois pas de problème à un couple Severus/Sirius. Seulement, ça me fend le cœur de séparer Remus et Sirius – je suis une fan de ce couple (ce que l'on aurait jamais deviné…) !

En définitive, je suis absolument heureuse que ma fiction t'ait plue et que tu aies aimé le couple Sirius/Remus ! Excuse-moi seulement de ne pas trouver de mots assez forts pour te montrer ma gratitude ^o^ Gros bisous !

Losgann : Merci beaucoup ! J'espère que la suite te plaira autant que les deux premiers chapitres ^o^ Ne t'en fais pas, c'est bien normal que Hermione remarque la beauté de Sirius (moi-même je ne peux m'empêcher de rêver éveillée lorsque je fais sa description !), après tout elle est à présent une adolescente d'environ seize ans ! Mais ne t'en fais pas, je respecte trop le couple Ron/Hermione pour que cela devienne quoi que ce soit de plus ! Allez, avec toutes vos magnifiques reviews, je sens que l'inspiration va me revenir bien vite ! Bisous !

Lunenoire : Je suis heureuse de t'avoir plue ! Voilà la suite ^-^

Ma lupin : Merci beaucoup ! Néanmoins, je ne pense pas faire plus de six chapitres étant donné le scénario que j'ai déjà prévu… désolée, mais j'essayerai de faire plus de chapitres si j'écris une autre fic !

Chester (Pierre-Etienne pour les intimes -) ) : Merci beaucoup d'être venu lire mes élucubrations fantasmagoriques sur Harry Potter ! Je ne pensais pas que quelqu'un allait venir vérifier, mais je suis contente que tu l'ais fait ! Gros bisous !

Jess HDH : Encore mille fois merci pour ta review ! Je suis vraiment heureuse que tu apprécies ma fic ^o^ Je te souhaite bon courage pour les partiels, pour ma part j'en suis encore au bac blanc (faudrait peut-être que je pense à réviser… c'est la semaine prochaine ^-^°°). Bisous !

ZOÏD : Ca m'honore de compter parmi les auteurs qui ne t'ont pas déçu ! Espérons qu'il en sera de même pour la suite ^-^

Lyby : Merci beaucoup pour tes compliments, surtout venant de la part d'une adepte du couple Sirius/Remus ! Moi aussi j'aimerais bien avoir mes Remus et Sirius persos, mais bon je ne peux pas les piquer à J.K. Rowling… elle en a de la chance quand même.

Linalyna Malefoy : Je suis touchée d'avoir pu t'émouvoir ainsi ! Réussir à faire passer les sentiments demeure l'un de mes principaux objectifs lorsque j'écris, aussi je suis totalement ravie d'avoir réussi ! Bisous !

Mystick : Merci ^-^ Moi aussi j'aimerais bien être à la place de temps en temps, mais bon je me contente du poste d'auteur-manipulatrice lol (même si je ne pense pas qu'ils s'en plaignent…) ! Voilà la suite, mais attention de ne pas te faire mal en sautant !

Alana Chantelune : Waouh merci beaucoup de me compter parmi tes favoris ! Je ne te fais pas attendre plus longtemps pour la suite ^-^

Kaima : Ravie que tu considères ma fanfic comme l'une de tes préférées ! Bisous !

Patmol 666 : Merci beaucoup, alors voilà la suite !

Tchi : Merci beaucoup ! En fait, les passages où les persos racontent leur passé sont le but de l'histoire : je voulais faire découvrir la relation Sirius/Remus à travers des flash-back, parallèlement au moment présent. Comme tu le désirais, voici la suite.


MEMENTO par Nagisa Moon

Chapitre 3 : And If

Le silence plana pendant une longue minute après que Sirius eut fini son récit. Hermione le fixait, les yeux songeurs, serrant un livre à la couverture de cuir contre elle Ron la regardait, l'air troublé, et il n'osait pas briser l'atmosphère du moment. Quant à Harry, il lançait des sourires complices à Sirius et attendait que son amie se décide à sortir de sa rêverie.

« Wow, dit-elle enfin, les joues roses. Vous euh… enfin, on s'y serait cru.

- Merci beaucoup, Hermione, répondit Sirius avec une expression affable, et il commença à placer quelques uns des livres sur une étagère de la bibliothèque. Je crois qu'à force de raconter des histoires aux professeurs du temps où j'étais à Poudlard, j'ai développé un certain talent de conteur. »

Les adolescents rirent un peu à la plaisanterie, puis Ron s'éclaircit la gorge et demanda :

« Est-ce que vous pourriez nous parler un peu plus de vos transformations en Animagus ? On sait ce que c'est, mais ça s'est passé de quelle manière pour vous ? »

Sirius posa trois livres de plus et épousseta la poussière qui s'était accrochée à son sweat. Il jeta un coup d'œil à Harry et Hermione, qui avaient l'air plus que ravis par la perspective d'une nouvelle part de l'histoire.

Une soudaine bouffée de gratitude et de bonheur l'envahit. En sortant d'Azkaban, il n'aurait jamais imaginé, même dans ses plus grands fantasmes, qu'il pourrait se trouver dans une situation pareille. Réhabilité, employé au service de Dumbledore, fixé dans une maison bien à lui dans la campagne de Newcastle… Oh, tout cela tenait au domaine du rêve. Et pouvoir revendiquer ses droits de tuteur envers Harry, le voir accepter de vivre avec lui ? Inimaginable. Et pourtant il était là, dans ce qui deviendrait son bureau, à raconter ses meilleurs souvenirs à son filleul et ses deux meilleurs amis.

Il sentit ses yeux le picoter un peu et il passa rapidement la main sur ses paupières. Puis il se dirigea vers le bureau, et tout en sortant les livres restés dans le carton, il entama un nouveau récit.

*****

Novembre  1976 (3e année d'études à Poudlard)

Sirius entra dans la salle commune des Gryffondors. Il était chargé de deux énormes bouquins, aux couvertures de cuir poussiéreuses et aux pages jaunies, ainsi que de plusieurs rouleaux de parchemins. Il alla jusqu'à une table près de la fenêtre, où James aidait Peter à faire son devoir de Potions il souffla pour repousser une mèche qui avait glissé sur son nez, puis posa les livres et ses notes avant de s'affaler sur l'un des sièges.

James et Peter relevèrent la tête vers le nouvel arrivant, qui leur répondit par un grand sourire satisfait. Il passa une main dans ses beaux cheveux noirs – cheveux qui rendaient jalouses la majorité des filles de l'école, ce dont il n'était pas peu fier – et attendit que l'un de ses amis entame la conversation.

James lui jeta un coup d'œil suspicieux, puis prit les ouvrages et déchiffra les titres gravés dans le cuir, dont la dorure s'était effacée à de nombreux endroits :

« Découvrir votre totem…

- Totem ? demanda Peter.

- C'est l'animal qui est censé te correspondre, répondit Sirius.

- Et Métamorphose : les secrets de la transformation. Dis-moi, Sirius, tu essayes de devenir un élève modèle auprès de McGonagall ?

- Non, ma moyenne se porte bien et ça casserait ma réputation de faire du zèle.

- Dans ce cas, il a quelque chose derrière la tête, marmonna Peter tout en revenant à son devoir.

- Élémentaire, mon cher Watson », répliqua Sirius. Puis, voyant que James le fixait sans comprendre, il ajouta : « Ca provient d'un livre moldu que Remus m'a prêté la semaine dernière.

- Ah, d'accord. Enfin, dis-nous tout de suite où tu veux en venir, comme ça on pourra finir ce fichu devoir. »

Sirius lança un regard vers la fenêtre le ciel s'assombrissait peu à peu, passant d'un azur clair à un bleu très sombre. C'était déjà le crépuscule…

Il soupira et retourna son attention vers ses amis. Dans ses yeux brillait une sorte d'espoir et une lueur d'incertitude, ce qui n'était vraiment pas courant chez quelqu'un comme Sirius Black.

« Voilà, depuis que je connais la lycanthropie de Remus, j'ai fait pas mal de recherches là-dessus. J'ai découvert une chose intéressante : les loups-garous, bien qu'ils attaquent presque toujours les hommes, deviennent quasiment inoffensifs envers les animaux. Comme ça, ça n'a pas l'air de nous avancer à grand-chose, mais quand McGonagall nous a parlé des Animagi, ça m'est revenu tout d'un coup. Alors, j'ai fait des recherches sur ça aussi, et je…

- Attends, le coupa James, l'air troublé. Si j'ai bien compris, tu veux qu'on devienne des Animagi pour accompagner Remus ? C'est ça ? »

Sirius acquiesça silencieusement.

« Tu es devenu fou ! souffla James en remuant la tête.

- Je ne suis pas fou ! »

Sur ces mots, Sirius se leva et alla jusqu'à la fenêtre la plus proche. Il n'entendit pas James s'approcher de lui et ne s'aperçut de sa présence que lorsque sa main se posa sur son épaule. James lui parla d'une voix calme et sérieuse, celle qui empêchait n'importe qui de contester ses décision.

« Écoute Sirius, je sais que tu tiens beaucoup à Remus, tout comme Peter et moi. Je sais aussi que tu voudrais pouvoir l'aider, et que devenir un Animagus serait effectivement un bon moyen d'y arriver, mais il faut être réaliste. Beaucoup de sorciers ont échoué face à ce sortilège, des sorciers bien plus expérimentés que nous et même si nous décidions de tenter le coup, il nous faudra des années et des années d'entraînement !

- J'ai déjà réfléchi à tout ça. J'admets que je suis impulsif, mais pas au sujet de choses aussi graves. Ca fait un mois que j'y pense et repense, que je pèse les pour et les contre, que je dévore tout ce qui a été écrit sur le sujet. » Sirius plongea son regard dans le sien. « Je sens qu'on peut y arriver, James, je le sens. »

James soupira et laissa ses yeux errer derrière la fenêtre. La nuit venait tout juste de tomber les étoiles scintillaient, pareilles à autant de petits diamants, entourant la lune bien ronde et pleine.

« Il doit déjà être dans la Cabane hurlante, dit Sirius. Il s'est probablement déjà transformé, et maintenant il doit hurler, griffer et mordre tout ce qu'il peut. Et moi, je ne peux que rester là et le laisser souffrir seul. » Il soupira, ferma les yeux un moment, puis fixa à nouveau la pleine lune. « Je ne peux plus le supporter. C'est l'un de mes meilleurs amis, et ça me tue de ne pas pouvoir l'aider. »

Il entendit James soupirer à son tour.

« Explique-nous comment les métamorphoses se passent », lui demanda-t-il.

Sirius se tourna vers lui, les yeux grands ouverts comme s'il venait d'obtenir un poste dans l'équipe nationale de Quidditch. Il remua la tête et tenta de reprendre de la contenance, puis s'exclama :

« Tu acceptes ?!

- Je n'ai jamais dit ça, dit James avec un petit sourire devant la réaction de son ami. Tu vas d'abord nous parler de tout ça, et peut-être que ce sera envisageable. »

Sirius resta silencieux, mais il y avait une telle expression de gratitude dans son regard que cela valait tous les remerciements du monde.

*****

« Après des heures de recherches, continua Sirius, nous décidâmes des formes que nous allions prendre. Peter devint un rat afin de pouvoir nous ouvrir le passage sous le Saule Cogneur, et aussi parce qu'il trouvait cela plus utile de devenir un animal aussi petit. James choisit le cerf pour son agilité, sa vitesse, et pour s'adapter le mieux possible à la forêt. Et comme vous le savez, je pris le chien car il correspondait le mieux à ma personnalité de plus, cela me rendait plus proche du loup de par la condition de canidé. Nous nous essayâmes à la transformation au début de décembre, et cela dura plus de deux ans.

« Pendant tout ce temps, nous ne dîmes rien à Remus : nous ne voulions pas risquer de le décevoir au cas où nous échouerions. Il s'inquiétait souvent de nos absences et nous devions fournir toutes sortes d'excuses parfois, pour apaiser ses doutes, nous devions même nous entraîner la nuit, en cachette. Par la suite, au cours de notre quatrième année, ce fut Lily – qui avait commencé à sortir avec James – qui soupçonna quelque chose un jour, elle tomba sur nous en pleine séance d'entraînement, et nous ne pûmes plus lui dissimuler la vérité. Il n'empêche que cela se révéla positif puisqu'elle décida de nous fournir son aide, et cela améliora considérablement les choses.

« Finalement, en mars, au cours de notre cinquième année, nous parvînmes enfin à nous transformer correctement. C'est là que nous décidâmes de l'annoncer à Remus. »

*****

Mars 1979 (5e année d'études à Poudlard)

« Vous feriez mieux de rentrer tout de suite » conseilla Remus, scrutant le ciel.

Le soleil avait disparu derrière l'horizon depuis un petit moment, mais quelques traînées orangées coloraient encore les nuages irisés. De l'autre côté, le ciel était déjà bien sombre et un voile couleur d'encre couvrait peu à peu le reste de la voûte céleste.

Remus se trouvait dehors et attendait que Mrs Pomfresh vienne l'emmener jusqu'à la Cabane hurlante. Il faisait bon, et il avait donc décidé de passer ce court répit dans le parc de Poudlard qui reverdissait graduellement après le gel de l'hiver.

« Non, on va rester encore un peu, répondit Sirius. On a un truc à faire dans le coin alors autant t'accompagner. »

Remus lui jeta un coup d'œil inquisiteur, mais Sirius pencha la tête avec un sourire innocent – ce qui voulait dire qu'il mijotait encore quelque chose. Néanmoins, ce sourire éveilla tout de même une petite étincelle au creux de son ventre, et il leva les yeux en l'air pour éviter le rougissement qui suivait automatiquement. Il fixa ensuite James et Peter, mais ni l'un ni l'autre ne semblait disposé à lui révéler quoi que ce fût au sujet de leurs projets.

Quelques minutes plus tard, lorsque les premières étoiles apparurent, Mrs Pomfresh emmena Remus. Dès qu'ils furent assez éloignés, les trois autres adolescents les suivirent discrètement, se dissimulant derrière les haies, les buissons et les arbres qui parsemaient le parc. Ils les virent entrer dans le passage secret, puis Mrs Pomfresh sortit seule et se dirigea vers le château elle ne reviendrait que le lendemain, dans la matinée, pour s'assurer de l'état de Remus.

Ils attendirent qu'elle rentre dans le bâtiment, puis ils s'approchèrent du Saule cogneur. Celui-ci fit aussitôt fouetter ses branches dans leur direction, mais ils avaient pris soin de garder une certaine distance de sécurité.

« Allez Peter, à toi de jouer », ordonna James.

Peter acquiesça et ôta sa robe de sorcier. Il ferma ensuite les yeux, se concentra une bonne minute, et la transformation débuta. Ce fut rapide : ils virent à peine les membres se métamorphoser tandis qu'il rapetissait à une vitesse stupéfiante. Trente secondes plus tard, un rat se tenait à leurs pieds. Il flaira l'air de son petit museau, puis trottina jusqu'aux racines du Saule Cogneur, évitant aisément les coups de branches. Il appuya sur un nœud : l'arbre devint soudainement immobile.

« Allons-y » souffla James.

Il s'avança jusqu'à l'entrée du tunnel, jeta un coup d'œil aux alentours tout en ôtant sa robe et entama à son tour la transformation. Elle fut plus rapide que celle de Peter, une dizaine de secondes seulement. Sirius, les deux robes de ses amis à la main, était à présent précédé d'un cerf au port altier qui s'engouffra agilement dans le passage. Peter fila entre ses pattes et Sirius ferma la marche.

Le plafond était bas, nota-t-il en s'y cognant la tête. Il décida de marcher penché vers l'avant, les yeux rivés sur les pattes arrières de James – comme s'il risquait de se perdre dans un tunnel aussi étroit ! songea-t-il. Au bout d'une dizaine de pas, il se trouva plongé dans l'obscurité et regretta de ne pas avoir emporté sa baguette mais ils ne maîtrisaient pas encore assez la transformation pour inclure un objet dedans, mis à part leurs sous-vêtements. Il leur faudrait encore du temps pour conserver tous leurs vêtements et leur baguette magique.

Durant le trajet, qui sembla durer des heures, il cogna deux ou trois fois dans James, qui souffla avec agacement à chaque coup, et marcha à plusieurs reprises sur la queue de Peter qui poussa des couinements plaintifs. Enfin, le tunnel décrivit une courbe et ils aperçurent un peu de lumière.

Peter entra le premier pour s'assurer de leur sécurité. Il revint l'air tranquille et James franchit l'ouverture avec lui. Sirius entendit une exclamation de surprise –Remus – et pénétra dans la pièce à son tour, non sans avoir déposé les robes en sécurité dans le tunnel auparavant.

« Sirius ! »

Remus se tenait au milieu de la pièce. Ses cheveux noisette tombaient en longues mèches lisses, un peu désordonnées, autour de son visage à l'expression confuse, et il jetait des regards nerveux au rat et au cerf. Puis il fixa Sirius, l'air effrayé, et s'écria :

« Qu'est-ce tu fais là ?! Tu sais bien que tu ne dois pas venir ! Et qu'est-ce que ces animaux font avec toi ?

- Attends, je vais tout te… »

Sirius s'avança vers lui, mais Remus recula en tendant les mains devant lui pour l'empêcher d'approcher.

« Arrête ! Ne restes pas ici, tu me répondras demain ! Mais je t'en supplie, vas-t'en ! Vas-t'en ! »

Sirius fit encore quelques pas et saisit les poignets de Remus. Celui-ci se débattit, totalement paniqué, mais la poigne était trop ferme. Il trembla violemment et tenta de le repousser, mais il ne fit que les ramener tous les deux au centre de la pièce. Les deux animaux les regardaient sans bouger et il ne comprenait plus rien. Sirius lui parlait, mais il ne l'écoutait plus : s'il restait là durant la transformation, il pourrait le… le…

« BON DIEU SIRIUS JE POURRAIS TE TUER ! » hurla Remus, mais avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit d'autre, Sirius plaqua les mains sur ses joues et le força à le regarder dans les yeux. Remus agrippa ses poignets et crispa ses mains autour, mais il ne put détourner le regard.

Il cessa aussitôt de bouger tant les yeux océan exprimaient d'intensité. Son cœur battait à cent à l'heure, son souffle échappait à toute tentative de contrôle et il tremblait des pieds à la tête, mais il ne put s'empêcher de remarquer à quel point Sirius était beau, et à quel point il tenait à lui. Trop pour qu'il puisse envisager la possibilité de le blesser à cause de la bête qui sommeillait en lui…

« Sirius, je t'en supplie », gémit-il lorsque celui-ci passa les doigts dans ses cheveux pour les ôter de son visage. Il baissa la tête alors que des larmes de peur et colère menaçaient de couler.

« Calme-toi, Remus, calme-toi, murmura-t-il. Je te jure que tout va bien, laisse-moi seulement t'expliquer.

- M'expliquer quoi, par Merlin, je vais me transformer en monstre et tu risques ta peau !

- Tu n'es pas un monstre, et je ne risque rien. J'ai trouvé un moyen pour éviter que tu ne t'attaques à moi lorsque tu seras un loup-garou.

- Un moyen ? Il n'y a pas de moyen pour que je puisse rester en présence d'un humain sans rien faire, tu le sais bien !

- Qui t'a parlé d'humain ? »

Remus releva soudainement la tête, fixa Sirius qui arborait un petit sourire, puis se tourna vers les animaux qui lui rendirent son regard. Alors que la réalisation l'engloutissait, Sirius le relâcha et le laissa admirer les deux êtres qui assistaient à la scène depuis le début, sans bouger – ce qui n'était décidément pas un comportement normal pour ce genre de bêtes.

« Oh Seigneur… oh mon dieu… Ne me dis pas que… le rat et le cerf… Peter et James ?

- Si, répondit Sirius. C'est bien eux.

- Mais-mais-mais… balbutia Remus qui semblait sur le point de s'évanouir. Tu… vous… oh Merlin, doux Merlin…

- Ca fait deux ans qu'on bosse, lui expliqua Sirius. En cachette, sans l'aide des profs. Ca fait deux ans qu'on a décidé de devenir des Animagi.

- Des Animagi ?! Mais c'est impossible !

- On s'est entraîné tous les jours, et je ne te cacherai pas qu'on a failli abandonner au début. Mais avec des efforts, on a réussi à se transformer petit à petit, et puis c'était pour une bonne cause : on voulait rester avec toi pendant la pleine lune.

- Avec… moi ? dit Remus, incrédule.

- Oui. J'en avais assez de te voir souffrir à cause de tes transformations, alors j'ai proposé ça à James et…

- Tu en as eu l'idée ? Mais comment as-tu su que je ne m'attaquerais pas à vous ?

- A ton avis, pourquoi est-ce que je passe plus de temps à la bibliothèque depuis que je suis au courant de ta lycanthropie ? »

Remus soupira et remua la tête de gauche à droite, l'air troublé.

« Dites-moi que je ne rêve pas, murmura-t-il. Merlin… »

Sirius étouffa un petit rire, puis ôta sa robe de sorcier. Il ne portait qu'un boxer noir en-dessous. Remus fixa avec des yeux ronds la silhouette mince et élancée avant de détourner le visage en rougissant.

« Sirius ! Qu'est-ce que tu fabriques ?!

- Je n'arrive pas à conserver tous mes vêtements pendant la transformation. Il faudra que je m'exerce encore un peu. Et toi ?

- Je… moi non plus. En fait, je n'y arrive pas du tout, avoua-t-il en rougissant encore plus.

- Alors tu ferais mieux d'enlever au moins ta robe, sinon elle va se déchirer.

- Oh, euh, oui… »

Il regarda successivement Sirius, Peter et James – il aurait juré voir le cerf sourire ! – puis défit son vêtement de sorcier avec des mains un peu tremblantes. Il se sentait observé et mal à l'aise, surtout à cause des nombreuses cicatrices qui couvraient son corps. Pour rien au monde il ne voulait que Sirius le voit dans cet état, mais il ne pouvait plus faire autrement. La robe tomba par terre dans un bruissement de tissu, puis il leva des yeux timides vers son ami.

Sirius le fixait d'une manière étrange. Ses yeux, devenus bleus sombres, caressait toute sa silhouette Remus percevait ce regard aussi nettement que s'il lui chauffait la peau et il réprima un frisson. Oh, doux Merlin, il devait sûrement être rebuté par les marques pâles, surtout celle de la morsure du loup-garou…

« Wow, souffla Sirius.

- Quoi ? »

Le garçon aux cheveux ébènes le fixa aussitôt dans les yeux, avec l'expression de quelqu'un qui vient d'être pris à faire une bêtise, et une rougeur colora ses joues.

« Euh, rien, je… Il faudrait que je me transforme, la lune ne va pas tarder à… euh…

- A se lever…

- Oui, c'est ça. Alors, euh, je… »

Mais il n'eut pas le temps d'en dire plus, car Remus se plia soudainement en deux en réprimant un gémissement. Sirius passa tout de suite les bras autour de sa taille et tenta de le soutenir, mais ils tombèrent tous deux à genoux. Le corps de Remus était parcouru de frissons et il serrait les dents à s'en briser la mâchoire.

« Remus, qu'est-ce qui se passe ?!

- La lune… elle… »

Il s'interrompit pour tenter d'étouffer un cri de douleur, mais celui-ci s'échappa tout de même en une plainte sourde. Sirius l'attira à lui et lui caressa le front tandis que James s'approchait d'eux, ses sabots claquant sur le parquet. Peter poussaient des petits couinements nerveux la transformation commençait.

Curieusement, les oreilles apparurent en premier. De longues oreilles grises en triangle, couvertes de fourrure douce, puis peu à peu, le reste du corps changea. Les membres se dotèrent de muscles puissants, un duvet clair enveloppa la chair pâle et rose, le tissu du boxer se déchira. Dans un craquement, les jambes s'arquèrent dans l'autre sens tandis que la colonne vertébrale s'allongeait jusqu'à former l'ébauche d'une queue.

« Change… » grogna Remus dont le museau se formait rapidement, et James appuya cet ordre en frappant le sol de ses sabots antérieurs.

Sirius ferma les yeux, mais c'était trop difficile de se concentrer. Sous ses doigts, les os s'allongeaient, les muscles roulaient, la peau se couvrait d'une fourrure longue et soyeuse et il avait l'impression de se tenir contre un organisme en fusion – correction, il se tenait bel et bien contre un organisme en fusion. La douleur qui parcourait Remus était trop intense pour l'ignorer, si intense qu'il lui semblait qu'elle s'échappait de ce corps en pleine métamorphose pour venir le heurter en vagues brûlantes.

Un grondement s'échappa de la gorge du presque-loup. Il lui restait à peine quelques secondes ! Un début de panique lui noua le ventre, et il crut un instant qu'il n'allait jamais réussir à se changer. Et puis finalement, il sentit ses entrailles remuer brutalement.

Quelques secondes plus tard, c'était un gros chien noir qui se retrouvait plaqué sous le loup gris.

« Wouaf ! »

Le loup recula en grognant et Sirius s'empressa de se rouler sur le dos, exposant son ventre et sa gorge en un geste de reddition. Remus s'approcha, un grondement au fond de la gorge, ses pattes griffant le parquet. Il se pencha vers le chien, puis enfouit son museau entre les pattes antérieures, dans la fourrure d'ébène un peu plus courte que la sienne, mais tout aussi soyeuse. Il mordilla légèrement la chair à cet endroit, puis recommença au niveau du ventre, soutirant un court gémissement de la part du chien. Puis il remonta jusqu'à la gorge et l'emprisonna fugitivement entre ses crocs, et ce signe de domination fut accueilli par un court aboiement.

Il s'éloigna ensuite et alla flairer le cerf. Une proie, lui dit son instinct, mais il n'avait pas faim. Et puis c'était le printemps, il n'avait pas besoin de prévoir des réserves, et il n'avait pas non plus de meute à nourrir. Il agit de même pour le rat qui couinait à n'en plus finir. Il se contenta donc de retenir leur odeur, puis se redirigea vers le chien il serait sûrement un bon compagnon de jeu.

*

Le lendemain matin, lorsque Remus se réveilla, il était allongé sur le lit au matelas défoncé du premier étage. D'habitude, il se retrouvait plutôt étalé sur le parquet froid et humide de la Cabane hurlante, avec plusieurs échardes plantées dans la peau. Bien, il allait en profiter pour dormir encore un peu, ce genre de situation ne se présentait pas souvent.

Il soupira de contentement, puis se tourna de l'autre côté. Enfin, il essaya de se tourner, car une masse chaude bloquait son mouvement. Il commença à paniquer, des scénarios catastrophes passant les uns après les autres dans son esprit, et il se releva brutalement pour tomber nez à nez avec…

… Un gros chien noir qui dormait profondément.

« Bon Dieu, Sirius ! » grogna-t-il en poussant un peu l'animal. Il lui avait fait une peur dingue.

Le chien grogna à son tour, puis ouvrit ses yeux bleus. Il fixa Remus un instant, renifla l'air autour, et donna un gros coup de langue le long de la gorge de son ami.

« Sirius ! s'écria celui-ci, devenu rouge pivoine. Change tout de suite !

- Wouaf ! »

Il y eu une sorte de « pop ! », et Sirius l'humain se tint à demi-allongé à ses côtés. C'est alors que Remus remarqua qu'il ne portait qu'un boxer noir, et que lui-même ne portait rien du tout.

« Doux Merlin ! » s'exclama-t-il.

Il tira nerveusement la couverture, et les joues plus écarlates que des coquelicots, il se dépêcha de se couvrir de l'étoffe de lin. Sirius le regardait, un grand sourire plaqué sur les lèvres, comme s'il venait de jouer la plus belle farce de sa vie.

« Ce n'est pas drôle ! protesta Remus en rougissant de plus belle.

- Si tu te voyais, tu rigolerais aussi ! On dirait une vierge effarouchée !

- Imbécile… Quand je disais que tu étais pire qu'un jeune chien, je n'avais décidément pas tort !

- Ah, mais c'est pour ça que tu m'aimes ! »

Remus lui donna un coup de poing joueur sur le bras, mais une forte douleur au niveau des côtes, qu'il n'avait pas remarquée dans son énervement, l'empêcha de bouger plus. Évidemment, même la présence de James, Peter et Sirius ne l'avait pas empêché de se faire mal durant la nuit… Peu à peu, les douleurs dues à diverses plaies se réveillèrent et il s'appuya contre le mur sur lequel le lit était plaqué.

« Ca va ? s'inquiéta Sirius.

- T'en fais pas, j'ai l'habitude. Mais si ça peut te rassurer, je n'arrive même pas à me lever d'ordinaire, alors là c'est trois fois rien…

- Je suis désolé…

- Désolé de quoi ?

- Ben, hier soir, on a joué ensemble et je crois que je suis à l'origine de pas mal de tes blessures… »

Remus le fixa un moment, puis éclata de rire. Sirius ne comprenait pas ce qu'il y avait de drôle dans le fait qu'il l'ait lui-même mordu et griffé – même si Remus lui avait également infligé quelques plaies ici et là…

« Sirius, ne t'inquiète pas pour si peu ! Tu n'en as certainement pas fait autant que moi ! Au fait, j'espère que je ne t'ai pas trop mordu, si ? demanda Remus, redevenu plus sérieux.

- Non, non, un petit tour à l'infirmerie et tout sera parti en moins de deux. Je lui dirai que j'ai chahuté avec James ou quelque chose comme ça. Elle a l'habitude de me recevoir, après toutes les farces qu'on a faites… »

Remus acquiesça avec un sourire timide puis tourna la tête vers la fenêtre. Le ciel était d'un bleu très pâle, presque blanc : l'aube venait juste de prendre le pas sur la nuit. Il devinait les senteurs fraîches et végétales du vent qui soufflait doucement, l'humidité de la rosée scintillante, la légère chaleur du soleil levant… Hum, cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas éveillé dans une telle disposition d'esprit après la pleine lune.

Il se tourna à nouveau vers Sirius. Ses cheveux noirs et légers volaient en vagues désordonnées tout autour de son visage, mais cela ne faisait que lui ajouter du charme. Il rougit un peu alors que ses yeux parcourait la silhouette presque nue, savourant la peau mate et soyeuse sous laquelle roulaient les muscles dus aux heures passée à jouer au Quidditch. Puis il croisa le regard de Sirius et se mordit la lèvre inférieure. Merlin, s'il avait remarqué la manière dont il le regardait, c'en était fini de leur amitié…

« Salut tout le monde, fit une voix ensommeillée depuis le seuil.

- James ! s'exclama Remus, soulagé, alors que son ami s'avançait vers eux.

- Lui-même, répondit-il dans un long bâillement. Il s'étira, passa une main dans ses cheveux encore plus ébouriffés que d'habitude, puis remit correctement ses lunettes sur son nez. Alors les chiots, bien dormi ?

- Remus m'est monté dessus la moitié de la nuit », répliqua Sirius en s'effondrant sur les oreillers.

Au silence soudain qui suivit, il rouvrit les yeux et tomba sur les visages écarlates de ses deux meilleurs amis. Il comprit son erreur et se corrigea en riant :

« Pas dans ce sens-là, bande de pervers ! Je voulais dire qu'il a beaucoup remué et qu'il trouvait toujours un moyen de se trouver affalé sur moi !

- Venant de ton esprit tordu, il y avait de quoi douter, marmonna James qui frissonna – lui aussi ne portait que le boxer qu'il avait gardé la veille. Désolé de vous arracher l'un à l'autre, mais si on reste ici, on va se faire attraper par Pomfresh. »

Sirius soupira et se leva du lit pour aller chercher ses vêtements, laissés dans le tunnel pour éviter qu'ils ne fussent abîmés durant leurs activités nocturnes. Mais Remus le retint par le poignet et il se tourna vers lui. Le jeune loup-garou était à genoux sur le lit, une main retenant le drap contre lui, ses yeux dorés brillants de reconnaissance.

« Merci » souffla-t-il.

Sirius lui fit un sourire, touché, hocha la tête puis se résigna à repartir. Sa main resta une seconde de trop dans celle de Remus lorsqu'il s'éloigna.

*****

« Voilà comment s'est déroulée notre première nuit de transformation, acheva Sirius. Par la suite, nous n'avons jamais laissé Remus passer une seule pleine lune tout seul, jusqu'au jour où… enfin, bref. »

Harry ne reconnut pas la lueur qu'il perçut dans le regard bleuté de son parrain. Nostalgie, joie, tristesse ou…

BLAM !

Ils sursautèrent tous puis se consultèrent rapidement du regard. Le bruit venait de la cheminé du salon. Sirius s'y précipita aussitôt, suivi des trois adolescents.

- A suivre -

*Grand sourire béat de Nagisa*

Muse n°1 : Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Nagisa : Je vais passer au chapitre 4.

Muse : Et alors ?

Nagisa : Sirius et Remus vont enfin se mettrent ensemble !

Muse : J'aurais dû deviner…