Titre : Memento.

Auteur : Nagisa Moon, qui va mourir sur son clavier à force de réécrire ce chapitre.

Base : Harry Potter. Spoilers : PS (1), CoS (2), PoA (3), GoF (4).

Genre : Romance et un tout petit peu d'angst glissé pour faire bien. Et surtout, surtout, SLASH ! Ca y est, c'est officiellement SB/RL !

Couple(s) : SB/RL, JP/LE évoqué, RW/HG si vous voulez le voir.

Rating : PG-13, encore… mais on passe le palier au prochain chapitre ! *insérer ici rire satisfait d'auteur dépendante au slash*

Notes : J'ai préféré utiliser les noms anglais pour les surnoms des Maraudeurs. Alors voilà le petit rappel pour ceux qui ne les connaissent pas très bien : Moony (Lunard), Padfoot (Patmol), Prongs (Cornedrue) et Wormtail (Queudver). Quand je parle d'eux en utilisant les surnoms, c'est notamment pour différencier la partie animale de la partie humaine : par exemple, Remus pour le jeune homme, et Moony pour le loup.

J'ai mis une bonne quinzaine de jours pour rédiger ce chapitre (les autres me prenaient moins d'une semaine chacun, sans compter les relectures et les corrections que j'effectue lorsque je suis en manque d'inspiration). Je pense que les profs devraient donner moins de devoirs et de révisions pour les examens, parce que y'a pas, ça tue la créativité littéraire de devoir faire un devoir-maison de maths le mercredi après-midi.

Pour terminer, dans le prochain chapitre Sirius et Remus vont passer le pas (c'est-à-dire faire mumuse sous les draps), alors j'ai une question à poser : vous voulez un lime/lemon ou bien je fais une ellipse narrative sur le sujet ? Bon, je suppose que la majorité va voter pour le lime, mais je demande quand même ^o^

Feedback : Avec plaisir ! MoonyNagisa@hotmail.com, j'ai pas déménagé.

Remerciements : Avant toute chose, je présente mes excuses à La Skotchée car j'ai oublié de répondre à sa review dans le chapitre précédent ! Alors voilà, merci beaucoup pour tous tes compliments qui me font chaud au cœur ! J'espère que la suite te plaira autant !

Alana Chantelune : Merci beaucoup, tes compliments me touchent vraiment ! Tu ne peux pas imaginer à quel point je nage dans le bonheur lorsque tu me dis que j'ai réussi à rendre cette fic « tendre et pleine d'espoir », ainsi qu'à faire passer les sentiments de Sirius. Merci mille fois ! Bisous.

Tchi : Et oui, Sirius et Remus vont se mettre ensemble tu en auras la preuve dans quelques pages ! Merci de suivre cette fic depuis le début, ça me fait plaisir !

ZOÏD : Le chapitre 4 est là ! Encore merci pour ta review pour le moins enthousiaste !

Prune : Si ce que j'ai ressenti en lisant ta review est la même chose que ce que tu as ressenti en lisant le dernier chapitre, alors je crois que je ne saurais trouver de plus beau compliment !

Tendresse ? Et bien, c'est exactement ce que j'ai voulu faire passer ! Je voulais montrer que la relation amoureuse possédait déjà de sérieuses bases avant même qu'ils ne se décident à se lancer, et je suis heureuse d'avoir réussi cela ! Je voulais faire ressentir beaucoup de tendresse et une sorte de « lien » spécial entre eux, et ça me touche que tu l'aies remarqué ! Quant à l'humour, j'avais peur que ça détonne un peu dans ce chapitre, mais ça me rassure de voir que ce n'est pas le cas !

Tes remarques au sujet de mon style d'écriture me vont droit à l'âme ! Tu es trop gentille de me dire de si belles choses, je vais finir par attraper la grosse tête ! Lol, j'espère que ça n'arrivera pas quand même, sinon je ne pourrai plus sortir de chez moi… Si tu me voyais, je suis rouge des pieds à la tête ! Ma sœur va me confondre avec une tomate sur pattes !

J'espère que tu vas rattraper Severus (sors le filet !) ! En tout cas, ça me ravie d'avoir réussi à te faire apprécier Remus (qui est l'un de mes préférés ^-^), même si ça a rendu Severus jaloux… Bah, t'en fais pas, offre-lui un nouveau chaudron et il te pardonnera ! -) Bonne chance pour tes partiels, et gros bisous !

Lunard 666 : Recoucou, et remerci lol ! Ca me fait plaisir de voir que mon histoire avance juste comme il faut, moi qui avait peur d'aller trop vite ou de mal faire les découpages ! Tu me rassures beaucoup ! Je crois que tu as déjà deviné quoi, ou plutôt qui, allait arriver par la cheminée ! Bisous !

Losgann : Merci beaucoup pour ta review ! Promis, je continue ^o^

Jess HDH : Pas grave pour le retard (rassure-toi, je suis non-violente). Je suis heureuse que tu arrives à la fin de tes partiels, ce ne doit pas être une partie de plaisir ! Et petite précision, je ne passe pas mon bac (je n'ai pas sauté de classes lol !) , mais seulement les petits bacs (ou bacs blancs) : ce sont des épreuves préparatoires pour qu'on ne soit pas trop déconcertés le jour du vrai bac (heureusement, je ne me voyais pas débarquer sans avoir fait ce genre d'examens auparavant !). Enfin, je les ai terminés aussi, je viens juste de passer l'oral d'anglais et c'était super ! Figure-toi que j'ai parlé de Harry Potter avec l'examinatrice -)

Bref, au lieu de te raconter ma vie, je te remercie mille fois pour tes compliments ! Ca me fait super plaisir que tu aies été touchée par la manière dont j'ai représenté Remus et sa future relation avec Sirius ^-^ Quant à la personne qui débarque inopinément, il faut croire que je ne suis pas faite pour le suspense puisque tout le monde a déjà deviné de qui il s'agissait ! Décidément, je ne suis pas un Stephen King en devenir -) Bisous ! Et aussi bonne inspiration pour la suite de « Pensées Inconcevables » (je suis devenue accro à cette fic moi) !

Quistis : Salut à toi, nouveau lecteur ! Les trois chapitres d'un coup ? Ca me fait drôlement plaisir ! Merci beaucoup d'avoir qualifié ma fic de « romantique » et « nostalgique », je suis ravie de lire ça ! Promis, je n'arrête pas d'écrire ! Je suis trop touchée par vos reviews pour oser faire ça !

Miya Black : Merci beaucoup ! Puisque tu adores, voilà la suite !

Inuki : Pas de problème, la suite est servie !


MEMENTO par Nagisa Moon

Chapitre 4 : You Remember

Un assourdissant bruit de chute résonna dans le conduit de la cheminée. Sirius se précipita le premier dans le salon, suivi par les trois adolescents.

Harry descendit l'escalier à toute vitesse, déjà semé par son parrain qui avait décidément repris des forces depuis sa sortie d'Azkaban. Le claquement de ses chaussures contre le bois de la dernière marche résonnait encore tandis qu'il courait dans le couloir.

Il stoppa brutalement sur le seuil du salon, les yeux grands ouverts et une main crispée sur le chambranle de la porte. Ron et Hermione arrivèrent deux secondes plus tard et manquèrent de lui rentrer dedans.

De la cendre s'était éparpillée sur le parquet et sur le bord du large tapis moelleux qui le couvrait. Le sofa, les fauteuils et la table basse avaient heureusement été sauvés de la poussière sombre un petit nuage de fumée coloré flottait encore dans l'âtre.

Et au milieu de la pièce se tenaient Sirius Black et Remus Lupin, étroitement enlacés.

« Professeur Lupin ? » fit Hermione, perplexe.

Les deux hommes se dégagèrent immédiatement de leur étreinte et ledit professeur se tourna vers les adolescents.

'Il n'a pratiquement pas changé', songea Harry en pensant autant aux photos retrouvées dans les cartons qu'à son année passée sous son enseignement à Poudlard, en troisième année. Personne d'autre ne possédait ces yeux noisette et dorés emprunts de douceur et de sagesse. Ses cheveux châtains clairs aux reflets miel, striés ça et là de fils d'argent, tombaient en longues mèches lisses et soyeuses jusqu'en dessous de ses oreilles et sur sa nuque – ils avaient un peu poussés depuis le jour où il avait retrouvé Sirius dans la Cabane hurlante, presque trois ans auparavant. Et puis il y avait aussi ce sourire affable, cette silhouette mince perdue dans les robes havanes aux couleurs un peu passées qu'il portait toujours. Comment pourrait-on jamais parvenir à ne pas être touché par cette simple vision ?

Remus lui fit un grand sourire, puis il se dirigea vers Harry et le prit dans ses bras comme s'ils se connaissaient depuis toujours. En fait, depuis leur combat contre Voldemort et la réhabilitation de Sirius, ils s'étaient vus de plus en plus souvent, et Harry comprenait parfaitement pourquoi il avait fait partie des meilleurs amis de son père et il devinait qu'Hermione et lui s'entendraient parfaitement au niveau de leurs goûts pour l'étude et la littérature. Quant à Ron, et plus particulièrement ses frères, les jumeaux Fred et Georges, ils étaient nettement plus proches de Sirius et de ses innombrables idées de farces et attrapes, ce qui les avait aidés bien des fois dans leur commerce naissant.

Remus serra la main de Ron, et comme Sirius l'avait fait plus tôt, il embrassa Hermione sur le front. Celle-ci rougit de plus belle – embrassée par un professeur !

« Alors, l'installation a déjà commencé ? s'enquit Remus en voyant un carton calé dans un coin du salon, empli de bibelots divers.

- On en a pratiquement fini avec le salon, la cuisine et la salle de bain. Il ne reste plus que les chambres et le bureau… le reste viendra avec le temps, répondit Sirius en s'étirant. Bon, je vais aller faire un peu de thé. Harry, tu peux emmener Remus dans le bureau ? Je viendrai vous chercher dans une demi-heure.

- D'accord. »

Les trois adolescents remontèrent les escaliers en compagnie de leur ex-professeur – et accessoirement professeur préféré. Ce dernier leur fit plusieurs compliments au sujet de la restauration du cottage : des tapis moelleux avaient été disposés sur le sol, le parquet repeint et ciré, les tapisseries rénovées, et déjà des clous attendaient la pose de cadres. Cette maison, auparavant un peu branlante à cause des années passées inoccupée, dégageait une impression de bien-être et de confort. Il ne doutait pas qu'Hermione eût tout de même prodigué quelques conseils aux deux futurs locataires quant à l'aménagement des éléments susdits certes, la touche était épurée, masculine, mais la chaleur qui la contrebalançait venait indubitablement d'une aide féminine. Il en eu par ailleurs la preuve quant, sur une petite table dans le couloir du premier étage, il vit deux magazines d'immobilier moldus et un catalogue sorcier sur lesquels une petite étiquette indiquait « Granger ».

Néanmoins, il reconnut immédiatement le style de Sirius lorsqu'il pénétra dans son futur bureau. Le même bureau de chêne que celui que l'Animagus utilisait avant la tragédie, une large bibliothèque de bois sombre, un sofa sur lequel il s'allongerait quand le travail le fatiguerait ou qu'il voudrait réfléchir en paix… Une commode dans laquelle il rangerait ses papiers et quelques autres affaires, jusqu'à l'immense tapis beige incroyablement moelleux, pratiquement identique à l'ancien… Il eut soudain l'impression de se trouver seize ans en arrière, venant chercher Sirius dans son bureau pour lui annoncer l'arrivée de Lily et James qui voulaient faire profiter Harry de son parrain.

Des larmes, tout à la fois de joie et de nostalgie, menacèrent de couler et il ferma les paupières quelques secondes, le temps de les ravaler. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il croisa ceux de Harry – tellement semblables à ceux de Lily ! – qui lui offrit un petit sourire, exactement comme James des années plus tôt… On eût dit que les dieux, qui qu'ils fussent, avaient décidé de leur offrir une nouvelle chance dans la vie, une vie que Sirius et lui avaient crue brisée à jamais le soir de la tragédie.

Il rendit son sourire à Harry, puis sortit deux petites boîtes de sa poches et les posa sur le tapis. Comme Hermione un peu plus tôt, il lança « Amplificatum ! » et deux cartons apparurent soudain. Il s'agenouilla devant eux, en ouvrit un tandis que Ron s'occupait de l'autre.

Les cartons contenaient de nombreux ouvrages et des objets qui devaient avoir tous appartenu à Sirius. Ron fit passer plusieurs gros livres à Hermione, qu'elle feuilleta rêveusement avant de les ranger dans la bibliothèque Remus fit de même envers Harry, en commençant par les objets. Il y eut notamment une plume qui sauta des mains de l'adolescent et plongea dans son sweat en chatouillant ses côtes – ils mirent cinq bonnes minutes à l'attraper et à la ranger dans un porte-plume (ce qui chez les sorciers équivalait non pas aux ancêtres des stylos à encre, mais à une sorte de porte-crayon dans lequel on rangeait, eh bien, les plumes) pour l'immobiliser.

Et puis Harry tint dans ses mains la réplique miniature exacte de la moto volante qu'il voyait souvent en rêve. Il savait parfaitement que cette dernière avait été donnée à Hagrid par Sirius le soir de la mort de ses parents, et il imagina sans peine l'allure que son parrain devait avoir dessus. Dumbledore lui avait rendu l'engin, mais Harry n'était pas avec Sirius à ce moment-là et il ne l'avait jamais vu le conduire – cela dit, l'occasion ne s'était pas vraiment présentée avec tout le travail qu'ils avaient dû fournir pour l'emménagement.

« Remus ?

- Oui ? répondit celui-ci en relevant la tête vers l'adolescent. Une mèche caramel chatouilla son nez.

- Est-ce que vous pourriez nous parler un peu de la moto de Sirius ? Il ne m'a jamais rien dit là-dessus, pourtant Hagrid a affirmé qu'il y tenait beaucoup, alors je me demandais si… »

Remus eut l'air un peu désarmé et son regard sembla perdu pendant un court moment, comme s'il voyait quelque chose d'invisible aux autres puis il parut se rendre compte de sa rêverie et se tourna vers Harry avec un sourire extrêmement doux et chaleureux.

« Je ne vois aucune raison de ne pas le faire, acquiesça Remus. Tu sais, pris dans l'emménagement et sa nouvelle vie, Sirius a dû oublier… Il y a tellement de choses que tu ignores et qu'il t'apprendra par la suite ! Vu la jeunesse mouvementée que nous avons vécue en tant que Maraudeurs, les anecdotes se comptent par centaines. »

Hermione releva le nez de l'un des livres Ron s'arrêta tout de suite et resta les mains serrées sur un ouvrage relié de cuir Harry s'appuya sur le bureau et ne quitta plus Remus des yeux. Leur attention à tous les trois n'avait jamais été aussi aiguë en cours, nota l'ex-professeur avec amusement, sauf peut-être durant le mémorable cours sur les épouvantards.

« Bien, au moins je suis sûr que je ne parlerai pas dans le vide, fit-il avec un rire doux et mélodieux. Il y a tellement à dire sur cette moto… je vais plutôt vous parler de mon expérience personnelle, Sirius vous en racontera plus par la suite. »

Il prit la maquette de la moto entre ses mains et poussa un soupir de contentement. Son regard ambré se fit plus rêveur et un petit sourire s'accrocha à ses lèvres.

« Sirius reçut cette moto pour son seizième anniversaire. L'un de ses oncles se passionnait alors pour les machines moldues, et comme Sirius avait toujours admiré ces engins, il décida de lui offrir une moto enchantée par ses soins. Je vous laisse imaginer sa joie à ce moment-là…!

« Toutefois, je ne découvris pas son existence avant notre sixième année à Poudlard. Ce fut par ailleurs une expérience mémorable… »

*****

14 novembre 1979 (6e année)

Le vent froid s'amusait à jouer avec les feuilles mortes, les soulevant pour former des langues couleur de feu qui tourbillonnaient un moment dans les airs avant de se reposer. Elles tombaient doucement, comme pour rester un peu plus longtemps au-dessus du sol, puis reprenaient leur place dans le grand tapis d'or et de rubis auquel se mêlaient terre de sienne et orange.

Juste devant les grilles de Poudlard, Remus admirait ce ballet. Il attendait là depuis plus d'une demi-heure, alors qu'il aurait normalement dû se trouver à Pré-au-Lard avec les trois autres Maraudeurs et Lily Evans. Seulement, un peu avant de partir, Sirius était venu le trouver et lui avait demandé de patienter ici « pour une surprise » selon ses propres termes. Remus avait consulté James du regard, mais celui-ci avait simplement esquissé un sourire entendu.

Il avait finalement accepté, et il s'amusait maintenant à jouer avec les feuilles du bout de ses chaussures. Il soupira, formant un petit nuage dans l'air, puis remonta le col de sa cape et en dégagea ses cheveux. Ces derniers poussaient plus vite que la moyenne à cause de sa lycanthropie il les avait fait couper un peu à la rentrée, et ils atteignaient déjà la base de sa nuque. Sous l'effet du vent, les mèches lisses s'entrelaçaient, dorées, ambrées, miel et caramel sur la couleur noisette encore prédominante.

Il risqua un coup d'œil vers la Forêt Interdite. Aussitôt, celle-ci happa le loup qui se tenait bien éveillé en lui. Plus que trois jours avant la pleine lune, se souvint-il, et le monstre au plus profond de lui ne manquait pas de le lui rappeler. Il gémissait et grondait au creux de son âme, hurlant même lorsque Remus tentait de l'oublier. Il n'attendait qu'une seule chose : que la lune se fasse ronde et lumineuse pour courir enfin dans les bois sombres et profonds, accompagné des trois Animagi, le rat, le cerf et le chien.

Le chien… Le loup soupirait tant après lui. Moony avait besoin de Padfoot tout comme Remus avait besoin de Sirius. Il se demandait parfois si ce sentiment n'était pas dû à cette attraction de la part de sa forme animale, si le loup ne l'influençait pas un peu trop, mais au bout du compte il se rendait toujours à l'évidence : avec ou sans Moony, il ressentirait exactement la même chose.

Quand cela avait débuté, il n'aurait pas vraiment pu le dire. Peut-être depuis que Sirius avait découvert sa lycanthropie, ce qui avait pour le moins attisé leur amitié déjà forte ou alors depuis qu'il était devenu un Animagus et que Padfoot accompagnait Moony… Non, en fait, il avait l'impression d'avoir toujours eu ce sentiment, même diffus, tout au fond de lui peut-être était-il né le jour de leur rencontre sur le quai 9 ¾…

Remus sourit doucement. Le coup de foudre, cela n'existait que dans les films, non ? Et pourtant… Il repensait à ce moment où ils s'étaient fixés mutuellement, allongés sur le sol de la gare, et où tout semblait s'être arrêté l'espace d'un regard. Oui, c'était bien là que tout avait commencé, quand ils s'étaient vus pour la première fois.

'Mon vieux', songea-t-il, 'tu deviens pire qu'une collégienne.' Il ferma les yeux et pencha la tête vers l'arrière, inspirant longuement l'air frais et empli des parfums de l'automne. Mais lui pensait à l'été, aux nuits chaudes et aux étoiles brillantes, il pensait à Sirius Black…

« Salut Remus » dit quelqu'un non loin de lui.

Il ouvrit aussitôt les yeux, rougissant de s'être fait prendre à rêver. Ce à quoi il ne s'attendait pas, c'est que son regard se posât sur une énorme moto, toute de chrome et de cuir noir, dont le moteur ronronnait comme un félin repu. Il fixa les poignées noires, les larges pneus vibrants, s'arrêta un moment sur l'odeur d'essence et d'huile de moteur qui lui chatouillait les narines pour s'assurer qu'elle était bien réelle. Il n'avait jamais vu ce genre d'engin autre part que sur les posters de sa grande sœur, dépourvue de pouvoirs magiques comme leur père et qui fantasmait sur nombre d'acteurs moldus il avait du mal à en croire ses yeux.

« Wow, souffla-t-il.

- Alors, elle te plaît ? »

Remus leva les yeux vers le possesseur de la moto.

« Sirius ?!

- Lui-même, répondit-il avec un grand sourire. Je t'avais dit que je viendrais te chercher. »

Remus acquiesça en silence : il était trop absorbé par sa contemplation. Sirius était assis sur la moto, les jambes presque indécemment écartées de chaque côté. Sa robe de sorcier largement ouverte découvrait un pull noir et un jean de la même couleur, ainsi que de large bottes sombres – en cuir de dragon, soupçonna Remus lorsque sa vue exacerbé par la lycanthropie discerna des écailles – le tout moulant admirablement son corps aux formes parfaites, rehaussées par la pratique du Quidditch. Ses coudes s'appuyaient sur les poignées de l'engin, et penché ainsi, le col de son pull dévoilait tout de sa gorge mate et soyeuse, y compris les clavicules sensuellement dessinées. Remus contint un grondement, et obligea son regard à quitter le creux du cou offert qui excitait sensiblement le loup.

Le visage admirable de Sirius rayonnait de fierté et de joie. Un séduisant sourire posé sur ses lèvres, il ne quittait pas Remus de ses yeux bleus ; ses cils noirs accentuaient encore leur profondeur sans qu'il eût besoin d'un quelconque artifice, ce que lui enviait bien des filles – en plus de ses magnifiques cheveux noirs qui flottaient librement autour de son visage. C'était bien simple : le jeune loup-garou manqua de gémir de plaisir rien qu'en le regardant.

« Tu montes ? » proposa Sirius face au mutisme éloquent de son ami.

Remus sortit alors de son extase et déglutit péniblement. Il pressa les paupières l'espace d'une seconde tout en se réprimandant de succomber ainsi à ses désirs – qui n'auraient cependant su être mieux servis qu'à ce moment précis – puis réussit à reprendre une certaine contenance, toutefois mise en péril par le rose prononcé de ses joues.

Il s'avança jusqu'à la moto, accompagné du bruit de ses pas sur le gravier. Il passa avec précaution une jambe derrière Sirius, puis s'installa sur le long siège de cuir – aussi confortable qu'il l'avait escompté. Il ne s'était jamais trouvé sur un engin pareil, et il devait avouer que les vibrations du moteur sous lui avait quelque chose d'étrange, mais d'agréable en même temps. Il s'apprêtait à s'agripper à la poignée derrière lui lorsque Sirius se retourna.

« A ta place, je ne m'accrocherais pas là, fit-il en lui prenant les mains. Tiens, mets-les ici. »

Et il les passa autour de sa propre taille tandis que Remus étouffait une exclamation. Il se retrouva les paumes de ses mains appuyées contre le ventre de Sirius, et Merlin que cela était divin. Il sentait les muscles jouer au moindre mouvement, ainsi que la chaleur de sa peau à travers les vêtements.

« Allons-y ! » lança Sirius avant de démarrer la moto.

Le moteur se mit à rugir brutalement, et alors que les roues n'avaient effectuées que quelques tours, ils se retrouvèrent dans les airs tandis qu'un bouquet d'étincelles jaillissait du pot d'échappement. Il fallut quelques secondes à Remus pour reprendre ses esprits et analyser la situation, au bout desquelles il finit par lancer cette observation intelligente :

« Cette moto VOLE !

- Bien joué, Sherlock, rétorqua Sirius. Maintenant, tu peux me dire de quelle couleur est le drapeau d'Angleterre ?

- Oh, Seigneur…»

Sirius fit faire une embardée à la moto qui passa au-dessus des murs de Poudlard, et eut un éclat de rire qui se dispersa dans les airs. Remus s'agrippa aussitôt à lui du plus fort qu'il pouvait, serrant le coton noir entre ses doigts si crispés que les jointures en pâlissaient.

« Oh mon Dieu, je n'arrive pas à croire que je suis sur une moto volante… gémit-il doucement en se pressant contre le dos de Sirius.

- Ne t'en fais pas, le temps que l'on arrive à Pré-au-Lard, ça ne durera pas plus de cinq minutes, le rassura-t-il. En attendant, profite de la vue !

- Excuse-moi de ne pas pouvoir te le promettre, ironisa Remus. »

A grand renfort de courage, le jeune loup-garou baissa les yeux vers le sol – lentement, pour ne pas tout se prendre d'un coup. D'abord, le ciel bleu-gris, aussi clair qu'il pouvait l'être par un après-midi de novembre ensuite, la ligne d'horizon formée par les montagnes turquoises et brumeuses qui semblait les protéger du reste du monde et enfin, Poudlard.

Seigneur, tout semblait si insignifiant vu d'ici ! Les tours, qui le dominaient encore de toute leur hauteur à peine un quart d'heure auparavant n'étaient plus de frêles lances pointées vers les nuages le terrain de Quidditch, un ovale de verdure délimité par de fragiles gradins qui paraissaient ne pouvoir contenir que des lutins le château, une simple construction de sable tel qu'on en fait sur la plage ! Tout ce qui lui avait inspiré une admiration respectueuse s'était vu réduit à l'état de miniature, et pourtant il ne pouvait nier que la noble beauté qui en dégageait témoin de cette affirmation, le lac qui scintillait au soleil et reposait là, immense cristal sur l'étoffe flamboyante.

Il ne quitta pas le lac des yeux jusqu'au moment où Sirius cessa de survoler Poudlard pour se diriger vers la Forêt Interdite. Celle-ci lui coupa littéralement le souffle : comment imaginer que cette antre de terreur pût posséder une telle magnificence ? Et pourtant, il n'inventait rien : il ne voyait plus la terre humide, les taillis sombres, les ombres menaçantes, les branches acérées, plus rien d'autre que l'écrin capitonné de toute cette végétation sur laquelle le temps ne semblait pas avoir d'emprise. Les sapins se dressaient, verts, turquoises, et Remus ne se rappelait plus des épines, mais seulement de leur odeur fraîche et de ces reflets bleutés. Et lui, en tant que loup-garou et hôte de la Forêt, pourrait-il paraître si peu menaçant ? Est-ce que les autres parvenaient vraiment à voir seulement Remus l'humain sans percer à jour le côté monstrueux de sa personne ?

Finalement, ils arrivèrent à Pré-au-Lard. Les maisons se dressaient, minuscules constructions humaines, au milieu des monts et des vallées encore verts. Alors qu'ils descendaient doucement, Remus discernait les silhouettes qui se promenaient dans les rues et allaient d'un établissement à l'autre par petits groupes de trois ou quatre. Une sensation étrange le grisait en les voyant ainsi et pour la première fois de sa vie, il eut l'impression de pouvoir se joindre à eux, de pouvoir être normal. De pouvoir être…

Humain.

« Oh mon Dieu… ! » souffla-t-il à cette réalisation.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, Sirius descendit alors en face de la Cabane hurlante, sur le talus qui bordait de part et d'autre la rue principale. Dans un dernier vrombissement, les roues de la moto se posèrent sur l'herbe parsemée de feuilles jaunies, puis tout s'arrêta.

Remus n'y tenait plus. Il relâcha Sirius de son étreinte et se leva aussitôt, le souffle irrégulier, les pensées mêlées en un tourbillon d'incertitudes. Moony, tout à coup agité, commença à gémir au fond de lui, réclamant que l'humain qu'il habitait retrouve un minimum de clarté par rapport à la situation. Et parmi tout cela, un seul mot revenait, encore et encore : humain, humain, humain.

Remus chancela il marcha jusqu'à un chêne qui se tenait non loin de là et s'y appuya. Son dos et ses mains frottaient l'écorce rugueuse, parcourue de milliers de sillons au-dessus de lui, les branches s'étendaient en d'immenses ramifications qui semblaient vouloir l'abriter, encore fortes des feuilles rougissantes. Oh, qu'il était bon d'avoir quelque chose de solide pour s'y appuyer…

Il pressa les paupières et tenta de calmer son souffle. Humain… quelle idée était-ce donc que cela ? Lorsqu'il avait vu les autres, quelques minutes auparavant, ils lui avaient semblé si peu intimidants, si peu différents qu'il avait cru, un instant, pouvoir faire partie de leur monde. Mais ce n'était que l'espace d'un instant, une infime distorsion dans le fil de ses convictions… non, il ne pouvait les rejoindre, parce que lui était un loup-garou.

Un sourire amer s'imprima sur ses lèvres. Quelle belle illusion lui avait procuré ce vol… une illusion seulement. Soudain, des pas firent bruisser les feuilles tout près de lui. La personne s'approcha lentement, puis s'arrêta à une vingtaine de centimètres à peine avant de demander doucement :

« Remus ? Tu ne te sens pas bien ?

- Je ne dirais pas ça comme ça, souffla-t-il, les yeux clos, la tête baissée. Je me sens plutôt… étrange.

- Pourquoi ça ? s'inquiéta Sirius. Tu as le vertige ou…

- Non. J'ai eu l'impression… »

Il s'interrompit soudainement.

« L'impression que quoi ?

- L'impression que j'étais humain, répondit-il en ouvrant les yeux. »

Sirius fut parcouru d'un bref frisson. Les pupilles de Remus s'était étrécies jusqu'à former un fuseau noir tout autour, l'iris paraissait constitué de toutes les couleurs de l'automne, depuis l'or des feuilles jaunies jusqu'au vert sombre des forêts mystérieuses. Des cils denses ourlaient son regard d'un trait de cuivre, et les fins sourcils se fronçaient élégamment sous les mèches miel et havanes qui s'étaient éparpillées durant le vol. Il lui sembla qu'il venait de retourner six ans en arrière, sur le sol du Quai 9 ¾.

« Tu es humain, Remus, affirma Sirius, incapable de détourner son regard.

- Tu te trompes, protesta-t-il. Il y a une créature en moi…

- Mais elle n'est pas toi, répliqua Sirius. Tu ne peux pas…

- Je l'entends hurler en moi ! s'écria soudainement Remus. Tu comprends ? Je la sens, là, au fond de mon âme, comme une ombre qui me dévorerait si je ne la contrait pas ! Elle est là, elle fait partie de moi ! Et c'est pour ça que je ne peux pas me considérer comme un humain. Jamais. »

Brusquement, Sirius plaqua ses mains contre le tronc du chêne, de chaque côté de ses épaules de Remus. Il se pencha vers le visage de celui-ci, si près que leurs souffles se mêlaient, et que son corps frôlait presque le sien.

« Mais elle n'est pas toi, répéta distinctement Sirius. C'est toi qui ne comprends pas. Tu n'as pu qu'accepter ta lycanthropie, puisque tu n'avais pas le choix mais ça ne veut pas dire que toute ta personnalité s'est formé à partir de cela. Tu possèdes d'innombrables qualités, Remus, bien plus que la plupart des humains.

- Sirius…

- Ne me dis pas que j'ai tort, l'interrompit-il. Tu es un ami fidèle, un farceur habile et un esprit subtil. Et je t'aime, loup-garou ou non.

- Tu… quoi ? »

Remus fixa intensément Sirius. Il ne pouvait pas avoir dit ce qu'il pensait avoir entendu, n'est-ce pas ? C'était tout bonnement inconcevable. Sirius, son meilleur ami de toujours, le garçon le plus populaire de l'école, celui qui avait les trois quarts des élèves à ses pieds, pourrait l'aimer, lui ? Non, impossible, les contes de fées ne se produisent pas dans la vie réelle. Ca ne pouvait pas arriver… ça ne pouvait… tout simplement… pas…

« Je t'aime, Remus, murmura Sirius. Depuis… je ne sais pas vraiment quand, en vérité. Peut-être depuis que tu m'es tombé dessus, ou que j'ai découvert ta lycanthropie, je ne sais pas trop. J'ai l'impression que ça fait déjà une éternité.

- Oh, Seigneur, souffla-t-il.

- Avant de dire quoi que ce soit, je te demande juste de réfléchir un peu, continua Sirius. Je sens que ça pourrait marcher, que ça pourrait donner quelque chose de vraiment bien. Mais je ne veux pas que tu te croies obligé de…

- Chut, l'interrompit Remus. S'il te plaît, ne dis rien. »

Il leva une main tremblante jusqu'aux lèvres pleines de Sirius et stoppa son geste à un centimètre à peine de la chair. Il voulait caresser cette bouche qui venait de prononcer les mots dont il rêvait depuis près de six ans, s'assurer que tout cela était réel, mais il n'osait pas. Le geste semblait encore impossible, presque défendu…

Comme s'il songeait la même chose, Sirius observa, immobile, les prémices de ce qui pourrait se passer entre eux. Il s'avança très lentement, et avec une infini douceur, posa ses lèvres sur la main tendue vers lui. Il ne bougèrent pas durant quelques secondes qui parurent des heures puis, délicatement, Remus traça le dessin des lèvres du bout de ses doigts indécis.

Elles étaient si douces, comme du satin. Il n'avait jamais touché quelque chose de plus tendre et délicieux il pourrait passer sa vie à simplement caresser cette bouche offerte et à se délecter de sa perfection. Mais la caresse appelait à autre chose, à une chose plus profonde, plus sensuelle et infiniment plus terrifiante. Une chose après laquelle Remus et Moony soupiraient depuis l'âme et que Sirius vint cueillir en se penchant lentement sur lui.

Remus ferma les yeux et attendit, le cœur battant. Comme deux papillons qui se heurtent, leurs bouches se pressèrent l'une contre l'autre. Remus entrouvrit la sienne, le souffle court, laissant Sirius le clamer sien. Tendrement, l'Animagus baisa ses lèvres, y appuyant légèrement les dents pour accentuer le geste, puis il passa la langue entre elles en une demande silencieuse.

Le baiser fut timide puis emprunt de passion, reflet des deux adolescents qui se découvraient pour la première fois. Les langues jouaient, les bouches se pressaient, les yeux demeuraient clos pour ne pas profaner l'instant. Remus gémit doucement, comme Moony qui se pâmait de délice en lui, et pour une fois le loup et l'humain ne firent plus qu'un la frontière effacée, il n'y avait plus qu'un seul être qui vibrait au rythme des caresses langoureuses. Il passa les mains autour du cou de Sirius et glissa ses doigts dans les cheveux sombres et soyeux, tandis que ce dernier enlaçait sa taille et l'amenait plus près de lui.

Au bout de ce qui leur parut des heures, et pourtant encore trop court, ils se séparèrent l'un de l'autre. Pendant quelques secondes, Remus n'osa pas faire un mouvement, ne serait-ce qu'ouvrir les yeux puis il leva les paupières et plongea dans un océan myosotis et profond, vibrant de plénitude et de désir. Il sourit et parcourut le visage de son ami – amant – qui le contemplait sans mot dire, laissant son regard embrasser la peau veloutée et les lèvres encore rougies.

« Remus… murmura-t-il.

- Chut… moi aussi, répondit-il dans un souffle. Moi aussi. »

Sirius le pressa contre lui et enfouit son visage dans le cou pâle marqué par la pleine lune, empruntes claires sur la peau fragile. Il inspira le parfum frais et sauvage de l'adolescent, une odeur qui suffisait à le transporter tout entier, corps et âme livrés au loup-garou.

Remus soupira de contentement et pencha un peu la tête, émerveillé par la sensation du souffle de Sirius sur sa peau. La manière dont leur corps se blottissaient l'un contre l'autre, dont leurs cœurs battaient à la même cadence, dont leur poitrine se levaient et s'abaissaient en parfaite harmonie, tout cela était sublime. Et pour la première fois de sa vie, il se sentit non seulement humain, mais aussi aimé.

« A-hem », toussota poliment quelqu'un à leur droite.

A contre-cœur, Sirius se démêla de Remus et ils se tournèrent tous deux vers l'importun. Ou plutôt, les importuns, étant donné que Peter, James et Lily les observaient depuis la route de graviers fins avec de grands sourires complices.

« Qu'est-ce que vous faites là ? demanda Sirius qui ne laissa rien transparaître de sa gêne, contrairement à Remus qui aurait aimé pouvoir filer se cacher derrière le large tronc.

- On a vu sur la carte du Maraudeur que vous étiez arrivés, expliqua James en levant un bout de parchemin enroulé. Comme vous tardiez à venir, on a voulu vérifier que tout allait bien. »

A ces paroles, le sourire de Lily s'élargit et ses yeux verts se mirent à scintiller de malice. Le vent souleva ses cheveux flamboyants, ajoutant à son air espiègle, et les « victimes » ne crurent pas un instant le ton innocent de James.

« Juste une chose, intervint Sirius, vous connaissez l'expression : vie privée ?

- Mais vous avez mis tellement de temps ! s'exclama Lily. Je commençais à désespérer !

- Ah, parce que vous attendiez que Remus et moi…

- Ca sautait tellement au yeux… fit James avec un geste emphatique. Enfin, sauf pour Peter. A ce propos, tu me dois dix gallions, mon vieux », ajouta-t-il en se tournant vers le petit blond.

Celui-ci rechigna, mais sortit quelques pièces d'or de sa bourse et les tendit à James, qui les prit avec un sourire fier.

« Vous avez parié sur nous ? s'étouffa Sirius, qui décidément allait de surprise en surprise.

- J'ai parié dix gallions avec Peter que vous sortiriez ensemble.

- Et moi dix gallions avec James que vous sortiriez ensemble avant la fin de l'année, dit Lily en reprenant à James les pièces tout juste reçues. »

Remus les fixa tous les trois tour à tour, l'air surpris et indécis. Sirius, lui, ne savait plus quoi dire face à ces révélations – et un Sirius silencieux, voilà qui était bien rare.

« Seigneur, dites-moi que je rêve, lança Remus. Alors, non seulement vous soupçonniez quelque chose, mais en plus vous avez joué de l'argent sur nous ? Et ça ne vous semble pas un peu bizarre ?

 - Non, répondit Lily. J'en avais besoin pour m'acheter les derniers livres de Ganymède Vaudan. »

James leva les yeux au ciel et Peter rit doucement. La jeune fille donna un petit coup de coude affectif à son petit ami et il lui répondit par un sourire en coin. Enfin, il se tourna vers le nouveau couple et proposa :

« Si on allait aux Trois Balais ? On fêtera l'événement devant de bonnes bières au beurres, et au chaud.

- Ca me va », accepta Sirius.

Il descendit du talus avec Remus, puis il prit sa main dans la sienne. Le jeune homme, surpris, fixa leurs doigts enlacés, puis il se détendit et lui offrit un sourire compréhensif.

« Juste une question, fit James tandis qu'ils se dirigeait tous les cinq vers la petite auberge. Maintenant que vous êtes ensemble, est-ce que Moony et Padfoot vont…? Pas que j'ai quelque chose contre ça, mais je ne voudrais pas être le témoin de votre croisement… »

Il dut courir vite et loin pour échapper à Sirius.

*****

Remus se tut. Il fut accueilli par un silence pour le moins déconcerté de la part de ces anciens élèves. Il se rendit soudain compte que Sirius ne les avait peut-être pas averti de la nature de leur relation, auquel cas il venait juste de commettre une énorme erreur. La gorge serrée, il leva lentement les yeux vers les adolescents : Hermione le fixait rêveusement, les joues rosies, un livre demeuré ouvert entre ses mains, tandis que Ron et Harry affichaient d'immenses sourires. Remus, soulagé, demanda :

« Alors, vous étiez déjà au courant ?

- Non, répondit Harry. »

Remus se mordit les lèvres, puis reprit contenance.

« Très bien, alors promettez-moi une chose : ne répétez pas à Sirius que je vous ai tout raconté.

- Pas de problème, promit Harry, ça restera secret.

- Qu'est-ce qui restera secret ? »

Le quatuor se tourna alors vers Sirius qui venait juste d'arriver et les regardait depuis le seuil de la porte.

- A suivre -

J'y suis arrivée ! J'y suis arrivée ! Ouf, j'ai bien dû réécrire ce chapitre trois fois (et la scène du baiser a nécessité au moins une dizaine de reprises) ! Je commence à me demander si je n'ai pas vexé ma muse… Bah, si c'est le cas, je lui offrirai quelques chocolats ^-^ J'espère que ça vous a plu, en tout cas je me suis vraiment défoncée ^-^°

Allez, je poste ce chapitre et ensuite je cours voir Matrix Reloaded ! Deux semaines que j'attends ça ! J'ai trop hâte de voir la bataille contre les cents agents Smith *-*

Bisous à tout le monde !