Titre : Memento.

Auteur : Nagisa Moon.

Base : Harry Potter. Spoilers : PS, CoF, PoA et GoF.

Genre : Romance, slash, mais surtout… surtout… LEMON ! Oui, enfin, je l'ai fait ^-^ Alors soyez prudents, même s'il est loin d'être « hot », ça ne convient pas aux plus jeunes.

Couple(s) : SB/RL, JP/LE, RW/HG (seulement des petites esquisses ça et là).

Rating : R. Devinez pourquoi… -)

Feedback : MoonyNagisa@hotmail.com, je répondrai avec plaisir !

Notes : 1) Je suis allée voir Matrix Reloaded, et ce film est absolument génial ! Si vous voulez mon avis dessus, regardez la réponse à Jess HDH, je lui ai fait une petite critique cinématographie lol !

2) Je suis allée en Italie. Rome, Tivoli, Pompéi… J'ai visité toutes les ruines du coin avec ma classe de latin ! J'ai copiné avec quelques élèves, tous sympas (sauf les quelques agités de service, mais rien n'est parfait !). Le soleil chauffait (même un peu trop parfois), le couvent où nous avons logé était magnifique (notamment la vue de Rome, le matin au réveil, il y a de quoi en pleurer !), les endroits explorés m'ont tous coupé le souffle… Donc, pour faire rapide, je me suis bien amusée, même si les fanfics m'ont quelque peu manqué ^-^ Je vous passerai également les critiques au sujet des dix-huit heures de bus ou des bagages en retard, je ne voudrais pas m'étaler sur 40 pages ! Je m'excuse donc pour le retard que j'ai pris sur ce chapitre, mais j'ai des circonstances atténuantes (et exténuantes, grimper sans cesse les marches de Rome, c'est crevant).

3) Dans ce chapitre, Sirius et Remus consomment enfin leur relation ! C'est un peu le point d'orgue de cette fanfic, et j'espère de tout mon cœur qu'il vous plaira. J'aurais aimé écrire plus de choses sur ce passage à l'acte, mais je préfère en rester là et vous laisser imaginer le réveil le lendemain matin, les petits câlins les jours qui suivent… ok, promis, je vais calmer mon côté fleur-bleue !

Voilà, j'ai mis une bonne semaine à le rédiger je n'ai pas arrêté d'écouter Evanescence (notamment « My Immortal », « Imaginary » et « My Last Breath ») ou « Slept so long » interprété par Jay Gordon (BO de la Reine des Damnés), ainsi qu'une compilation de Nickel Creek (que je découvre tout juste) que m'a fait ma gentille copine Zazou, qui ne lit malheureusement cette fic. Et oui, j'ai toujours besoin de musique lorsque j'écris ! Alors voilà, comme ça vous saurez ce qui m'a inspiré pour *la* scène ^-^ (et ça fait de la pub aux artistes, tant qu'à faire) !

Gros bisous à tous et rendez-vous au prochain – et dernier – chapitre ! On en arrive déjà à la fin… ah, le temps passe si vite quand on se passionne ! Enfin, je garde les paroles pathétiques pour le chapitre 6, je ne veux pas vous mettre le moral à zéro maintenant !

Remerciements : A Johanna, pour ses mots gentils et encourageants dans les mails qu'elle m'envoie ^-^ J'espère que tu parviendras à trouver du temps pour te connecter à Internet et ainsi veiller à ta survie lol !

Miya Black : Merci beaucoup pour ta review ! J'aimerais aussi avoir quelqu'un comme Sirius ou Remus, mais en attendant je n'ose pas les séparer !

Jess HDH : Toi aussi tu as eu des problèmes pour poster des reviews ? C'est vraiment embêtant, surtout qu'on arrive pas forcément à retrouver tout ce qu'on a dit la première fois -_-° M'enfin, faut faire avec !

Je suis contente que le changement de narrateur te plaise, je voulais éviter de tomber dans la répétition au niveau du point de vue sur les sentiments et tout. Et puis je vois Remus comme étant moins instinctif et donc un peu plus sensible que Sirius, ce qui me semblait mieux pour le côté sentimental du chapitre. D'ailleurs, ça me fait plaisir d'avoir réussi à faire passer ses émotions, car j'ai réécrit la scène du vol au moins quatre fois avant d'y arriver !

Quant au récit de leur première fois, ne t'en fais pas, ils ne vont pas tout raconter à Harry, Hermione et Ron ! La partie lime/lemon sera uniquement un souvenir entre eux deux, sinon ce serait un peu choquant, même si les adolescents ont déjà passé leurs seize ans !

Vip, j'ai été voir Matrix Reloaded ! Les combats m'ont totalement époustouflée, tout comme la beauté des images, sans parler de la musique (celle utilisée pour la célébration dans Zion m'a totalement remuée !). Les effets spéciaux sont géniaux, notamment dans les scènes où Neo se bat contre une centaine d'agent Smith, ou encore la scène du Freeway ! C'est vrai que l'analogie à Superman est loin d'être fausse, ce qui est un peu dommage car ce genre de scène relève presque du comique à certains moments… Enfin, à part ça et le petit brouillage philosophique (le pourquoi du comment de la cause du choix… fiou, faut suivre !), j'ai trouvé le film absolument génial !

Bon, j'arrête ici ma critique cinématographie, sinon je vais y passer des heures ! Gros bisous !

PS : Le chapitre 14 de Pensées Inconcevables est superbe ! Surtout *la* scène entre Harry et Draco, ça m'a émerveillée, on sent tellement leur besoin d'être l'un avec l'autre ! Alors, ne t'arrêtes pas en si bon chemin !

Hoaps : Tu as pleuré pour la scène du baiser ? Wow, tu ne peux pas imaginer combien ça me touche ! J'en suis toute rouge rien qu'à y penser ! On a besoin de romantiques comme toi, tu sais -) Merci beaucoup pour tes encouragements, je continue, c'est promis !

Lunard 666 : Merci encore d'être là depuis le début ! Je suis contente que tu aies aimé la façon dont j'ai décrit Lily, parce qu'on n'a aucune indication sur son caractère (à part qu'elle était une mère aimante), donc je suis la seule responsable de sa personnalité dans mes fics ^-^ Si tu as aimé la scène du baiser, j'espère que tu aimeras ce chapitre ! Bisous ! NB : tu peux me tutoyer, je ne mords pas ^-^

Kaima : Tu me fais rougir ! Je suis très heureuse d'avoir réussi à faire passer la tendresse qui existe entre Remus et Sirius ^-^ Voilà la suite !

Mystick : Lol, du calme, je ne voudrais être responsable d'un « mal d'yeux » ! ^-^ J'espère que tu n'as pas explosé, voilà la suite, alors soyons zen !

Lyby : Merci mille fois pour ta review enthousiaste ! Malheureusement, cette fanfic n'est pas très longue, elle ne comportera que 6 chapitres en tout (donc le prochain, c'est la fin… snif !), et je dois avouer que je me sens triste à l'idée de devoir y mettre un terme si tôt ! Mais bon, c'est promis, je reviendrai avec d'autres fics ^-^ Je suis ravie que mes descriptions te plaisent, je pense que c'est l'une des choses auxquelles j'accorde le plus d'attention. Une fan ? Waouh, je deviens rouge pivoine ! Je vais devoir mettre cinq couches de fond de teint pour éviter qu'on ne me confonde avec un coquelicot géant ! Bisous et merci encore !!

Lunenoire : Merci beaucoup de ton compliment ^-^ La bourde, effectivement, est assez considérable ! Mais je trouvais qu'il s'agissait d'une manière amusante d'amener la suite de l'histoire de Remus et Sirius, étant donné que Sirius n'avait encore rien raconté à Harry à ce sujet.

ZOÏD : Merci mille fois ! Je te conseille fortement la protection anti-bave pour clavier, parce que si la scène du baiser t'a fait baver, j'espère bien qu'il en sera de même pour une certaine scène de ce chapitre ! ^-^ Bisous.

Prune : Je n'attendais plus que ta review ! Ce n'est pas de l'orgueil, mais ça me fait tellement plaisir à chaque fois ! ^-^ Je suis désolée d'écrire comme ça, mais juré, c'est pas de ma faute… enfin si, un peu quand même lol ! Si tu veux Severus, pas de problème, je te laisse lui faire tout ce que tu veux lol ! Et puis après le chaudron et la louche, il y a toujours les ingrédients divers et variés qui le font baver d'envie : écailles de dragon, plume d'hippogriffe, feuilles de Saule Cogneur… Avec ça, tu vas le mettre à tes pieds !

J'ai le don d'interrompre les scènes romantiques, désolée ! Harry, Hermione et Ron arrivent au mauvais moment, certes, mais après tout c'est grâce à eux que je trouve des excuses pour raconter toutes ces petites choses sur Sirius et Remus ! L'idée de deux entités quasi-distinctes en Remus me vient notamment de la plupart des fanfictions anglaises sur lui, qui en tiennent presque toutes compte, mais je dois dire qu'après plusieurs lectures sur les loups-garous, on peut affirmer que la lycanthropie sépare la partie animale de la partie humaine. Bon, je ne vais pas me lancer dans une thèse là-dessus, mais cela permet aussi d'exploiter de multiples facettes de Remus (et puis pourquoi serait-il aussi fatigué s'il ne devait pas lutter contre le loup ?).

Lorsque j'ai lu le bouquin pour la première fois, j'avais trouvé Sirius et Remus proches, mais je ne connaissais pas trop le slash et je n'y ai pas prêté attention. Mais maintenant que je le relis, je jubile à chaque fois que j'en arrive au passage de la Cabane Hurlante ! Ah, la scène du câlin… ça me fait toujours fondre ! ^-^ Et puis il faut vraiment qu'ils s'apprécient beaucoup pour se comprendre d'un regard et pour que Remus accepte la vérité ainsi… je suis sûre qu'il n'attendait que ça pour se convaincre que son Sirius a toujours été innocent !

La moto m'a semblée le moyen idéal de rapprocher les deux protagonistes. Et puis surtout, j'ai trouvé ça romantique (même si j'en ai bavé pour écrire cette scène !) de se balader dans les airs… Sans oublier aussi que Sirius sur sa moto, il y a de quoi tomber raide ! * -* J'ai eu très peur en écrivant la scène du baiser, je n'ai pas cessé de recommencer en me disant : « et ça, ça va ? », « il doit l'enlacer comme ci ou comme ça ? », « et là, ça va pas trop vite ? » etc, etc. Je sens que je vais me torturer l'esprit pour le lemon, mais promis, j'y arriverai ! J'espère vraiment faire un lemon aussi touchant que celui de « Pensées Inconcevables » qui est absolument superbe on sentait tellement d'intensité entre Harry et Draco !

C'est vrai que Remus racontant ça aux adolescents m'a un peu titillée au début, mais j'ai fait en sorte que l'ancien professeur soit convaincu que Sirius les avaient déjà mis au courant de leur relation. Je ne sais pas trop si ce dernier point se sent vraiment, mais il n'y a qu'à la fin qu'il réalise qu'il a peut-être parlé trop vite et qu'il s'est laissé emporté par la joie de cette nouvelle vie qui commence.

Pour finir, Matrix 2 est absolument génial ! Si tu veux connaître mon avis dessus, regarde la réponse que j'ai laissé à Jess HDH qui m'a aussi parlé du film ^-^

Bref, je vais m'arrêter là, sinon je vais prendre toute la page lol ! Gros bisous ^-^

La Skotchée : Merci beaucoup pour ta review ! Ma muse a l'air satisfaite de mon travail -) Je trouve important de répondre aux reviews vous vous êtes tous donné la peine de lire ma fanfic et vous avez pris le temps de me laisser un mot gentil pour m'encourager, alors je trouverais ça déplacé de ne pas vous répondre ! Après tout, s'il n'y avait pas de lecteurs, les fanficeurs n'existeraient pas ^-^ Bisous.

Tchi : Waouh, tu me suis avec le même enthousiasme qu'au début, et j'en suis très touchée ! En tout cas, ça me ravie d'avoir provoqué une telle joie chez toi grâce à ma fanfic ^-^ Merci encore mille fois pour tes vifs encouragements, tu es très gentille de continuer à me supporter ainsi !

Alana Chantelune : Merci beaucoup ! Je suis contente d'avoir su garder le côté « tendre et doux » malgré le fait que leur relation soit poussée plus loin, et j'espère qu'il en sera de même pour ce chapitre-ci ! Alors promis, je vais tout faire pour ne pas écrire à côté de la plaque -)

Tsuki-chan : Merci beaucoup ! 300 % pour le lemon ? Je me vois donc obligée d'écrire ça (note le « obligée »… lol tu me fournis une bonne excuse -)) Bisous.

Inuki : Merci, et désolée de faire des chapitres trop courts ! J'aimerais en écrire de plus longs, mais il faut croire que je ne peux pas dépasser les sept pages maximum ! J'espère que tu aimeras ce nouveau chapitre ^-^

Nflia : Merci mille fois de me suivre depuis le début ! C'est vrai que le coup de foudre peut paraître un peu improbable, mais ça c'est tout moi et mon esprit fleur-bleue ^-^ Je voulais vraiment qu'il y ait un lien spécial dès le début, pas simplement une amitié qui se change en amour. Je suis heureuse que les personnages te plaisent autant adolescents qu'adultes, et que tu te reconnaisses même au travers d'eux… Ainsi, je sais que j'ai réussi à les rendre humains, et c'est l'une des choses les plus importantes lorsque l'on écrit ! Ce compliment me touche beaucoup ! Quant au lemon, je promets que je vais essayer de ne pas faire quelque chose de répétitif et de trop détaillé, car je suis d'accord avec toi quand tu dis que ça devient un peu lourd de lire toujours la même chose… Je vais faire un maximum d'efforts, et j'espère vraiment que je vais réussir à conserver l'atmosphère des autres chapitres !

Lilou : Merci beaucoup pour tes compliments ! C'est vrai qu'il est délicat d'écrire un lemon, mais étant donné que je retrace les moments importants de la relation Sirius/Remus, leur première fois est capitale… En tout cas, ta review m'encourage, alors merci encore !

O_o (Camille.daniel@laposte.net) : Je ne sais plus quoi dire face à tant d'enthousiasme ! Une minute de silence pour moi ? Je ne pensais pas que ça arriverait avant mon enterrement -)  Merci vraiment du fond du cœur ! Et ne t'en fais pas, je me surveille pour ne pas prendre la grosse tête ^-^ Je suis heureuse que tu aies lu les quatre chapitres déjà postés et que tu les aies tous aimés il y aura 6 chapitres en tout, et le dernier devrait être posté fin juin (quoique je ne fais plus grand-chose en cours, alors peut-être que je pourrai avancer plus vite que prévu…). Promis, cette fic sera écrite en entier, je ne voudrais pas me faire massacrer par ceux qui ont pris la peine de me suivre jusqu'ici (je ne suis qu'une pauvre écrivain… euh, écrivaine… nan, ça se dit pas ? Bref, je suis un pauvre auteur sans défense) !

C'est vrai que le premier baiser est très personnel, et Remus n'aurait peut-être pas dû le raconter aux enfants, mais je ne trouvais pas d'autres moyens (donc tout est ma faute, lol !). Et puis j'ai trouvé l'idée de la gaffe assez amusante, mais ne t'en fais pas, je ne vais pas récidiver au sujet de leur première fois (ça, c'est carrément top secret !). D'ailleurs, si tu vas quelques lignes plus bas, tu verras que je ne vais pas traumatiser les petiots ^-^

Pour finir, ça me touche d'avoir réussi à faire passer les émotions des personnages et à vous faire craquer sur le baiser personnellement, je manquer de pousser un « awe » d'adoration chaque fois que je m'imaginais cette scène ! Alors je suis très heureuse quand tu me dis que ça t'a fait rêver et que ça « te retourne quelque chose », c'est l'un des plus beaux compliments qu'on puisse me faire *auteur rouge pivoine* Gros bisous et merci encore ! 


MEMENTO par Nagisa Moon

Chapitre 5 : Then

« Qu'est-ce qui doit rester secret ? »

Surpris, le quatuor se tourna vers Sirius qui venait juste d'arriver et les regardait depuis le seuil de la porte. Remus eut l'air coupable et esquissa un sourire gêné, auquel l'Animagus répondit en haussant un élégant sourcil noir.

« Je te promets de ne pas te tuer, fit Sirius. Je suis prêt à tout entendre. »

Ron eut un petit rire nerveux, mais un coup de coude de la part d'Hermione le fit taire. Remus jeta un coup d'œil à Harry, qui lui offrit un sourire réconfortant, puis avoua :

« Sans le faire exprès, je leur ai parlé de toi et moi, enfin de nous. Je suis vraiment désolé, je pensais que tu leur avais déjà raconté, et je ne voulais pas…

- Sans le faire exprès ? Ta langue a soudainement échappé à ton contrôle ? plaisanta-t-il.

- Oh, Sirius, arrête, tu sais très bien ce que je veux dire.

- D'accord, d'accord. Mais comment est-ce que tu en es venu à ce sujet- parmi le millier de sujet à aborder ? l'interrogea-t-il, perplexe.

- Et bien, on a retrouvé la maquette de ta moto que James t'avait offerte, et Harry a voulu que je lui en parle. Alors j'ai repensé à la première fois que tu m'as emmené dessus et… bref, tu sais aussi bien que moi ce qui s'est passé. »

Aussitôt, l'expression de Sirius changea et devint non seulement songeuse et gentiment apaisée, mais aussi un peu embarrassée. Lorsque Harry se tourna vers Remus, il vit que celui-ci possédait la même expression, et dans le regard qu'ils échangeaient se trouvait plus d'amour qu'il n'en avait jamais vu. Il se demanda brièvement s'il aurait un jour la chance de trouver quelqu'un qui lui fît ressentir cela, mais il fut interrompu dans ses réflexions par Sirius qui se tourna vers les adolescents et demanda sérieusement :

« Est-ce que ça gêne quelqu'un que Remus et moi soyons un couple ?

- Pas du tout, assura aussitôt Harry.

- Oh non, vraiment pas », renchérit Hermione, plus que rêveuse.

Cette fois, ce fut au tour de Ron de lui donner un coup de coude – pour le moins peu discret surprise, Hermione laissa échapper le livre qu'elle tenait avec un petit cri. L'ouvrage tomba sur la moquette, ses pages s'ouvrirent dans un bruissement tandis qu'un petit carré cartonné glissa d'entre les feuilles de parchemin et atterrit au pied de Harry.

Intrigué, celui-ci se baissa et le ramassa il s'agissait d'une photographie sorcière – où les personnages bougent, contrairement aux photos moldues, ce qui ne cessait d'étonner Harry malgré les années passées à Poudlard. Le carton qui recouvrait l'arrière de la photo et formait une sorte de petit cadre avait jauni avec le temps, et il remarqua une note dessus. Il déchiffra l'écriture un peu désordonnée à voix haute :

« 24 décembre 1979 – Nos deux chiots adorés. »

Hermione et Ron s'approchèrent de lui pour voir la photo, alors que les deux principaux concernés jetaient un œil nerveux par-dessus les épaules du garçon – ce qui n'était plus si évident, étant donné que le garçon en question avait bien pris une tête depuis leur première rencontre.

Harry retourna l'objet tant convoité et dès que l'image fut visible, Hermione poussa un « awe ! » d'adoration. Ron et Harry se mordirent les lèvres pour ne pas rire, et surtout pour ne pas avoir la même réaction.

La photo avait été prise dans la Salle Commune des Gryffondors. Elle n'avait presque pas changé depuis, nota Harry, seule la place des sièges avait un peu divergé. Derrière les fenêtres à petits carreaux, on pouvait voir la neige tomber en gros flocons et border les vitraux d'un blanc éclatant. La lumière languissante des flammes de la cheminée jouait paresseusement sur les murs, les tapis et le parquet, et éclairement tendrement deux silhouettes qui se tenaient juste devant la fenêtre.

Harry reconnut tout de suite son parrain qui souriait chaleureusement à Remus. Ce dernier passa une main dans les cheveux d'ébènes de son ami, puis Sirius glissa ses bras autour de la taille du loup-garou, l'attirant contre lui. Ils se retrouvèrent dos contre torse, dans une position à l'équilibre bien vague, et l'Animagus enfouit son visage au creux de l'épaule de Remus, lui soutirant un rire silencieux. Il releva ensuite la tête et frotta sa joue contre celle de l'autre, tandis que ses mains jouaient avec le pull en laine deux fois trop grand que portait le garçon aux cheveux châtains.

Un grand sourire étira les lèvres de Harry, et pendant qu'ils continuaient à se blottir l'un contre l'autre sur la photo, il se tourna vers les vrais modèles, qui avaient adopté une singulière couleur écarlate.

« Je veux une explication à cette photo, dit Harry avec une expression qui rappelait celle de Sirius dans ses grands jours de Maraudeur.

- Bonne chance, souffla Remus à Sirius.

- Mais pourquoi devrais-je tout lui expliquer tout seul ? geignit celui-ci.

- Tu es son parrain, moi je ne suis que son ancien professeur. »

Les adolescents rirent en écoutant la petite chamaillerie entre les deux adultes. Remus offrit un sourire compatissant à Sirius, puis prit la photographie et la caressa du bout des doigts. Leurs alter-ego respectifs leur firent un signe de la main, puis, toujours enlacés, filèrent dans un coin de la photo – le petit escalier qui menait aux dortoirs.

« Oh, Seigneur… souffla Remus. Tu te souviens du jour où James a pris cette photo ?

- Bien sûr, murmura Sirius qui ne quittait plus la photo du regard. Tu imagines que je puisse l'oublier ? »

Remus releva la tête et ses yeux rencontrèrent ceux de son compagnon. Entre matin d'automne et nuit d'été, le souvenir évoqué se tissait juste pour eux.

*****

24 décembre 1979 (6e année)

Lorsque Sirius entra dans la Salle Commune de Poudlard, la première personne qu'il remarqua fut Remus. Il se tenait debout devant la fenêtre, à admirer le parc enneigé à travers les vitraux glacés qui se couvraient peu à peu d'une légère bordure immaculée. Sa mince silhouette se perdait dans un grand pull de laine qui tombait sur ses mains fines et sur ses cuisses, elle-même moulées dans un jean moldu. Il était calme et rêveur, comme à chaque nouvelle lune Sirius aimait la partie sauvage, instinctive, grâce à laquelle ils avaient pu entamer leur relation deux mois plus tôt, mais ce côté-là l'enchantait. Dans des moments pareils, il ne voulait rien d'autre que prendre Remus dans ses bras et l'embrasser durant des heures, lentement, tendrement.

Comme s'il avait senti le regard soutenu posé sur lui, le jeune homme se retourna. Un doux sourire illumina son visage diaphane alors que son amant s'avançait vers lui. Sirius portait sa robe de sorcier, enfilée à la hâte après une partie de Quidditch avec quelques élèves restés à Poudlard pendant les vacances de Noël, dont James – qui lui était rentré un quart d'heure plus tôt pour se préparer à son rendez-vous avec Lily. Ses joues en étaient encore rougies et ses cheveux noirs volaient librement autour de son visage, lui conférant un air indomptable et absolument séduisant.

Lorsqu'il fut assez près, Remus leva une main et passa ses doigts dans les mèches fraîches et légères. Sirius laissa échapper un murmure satisfait, puis enlaça la taille de son ami et l'attira à lui. Il déposa un léger baiser sur ses lèvres, juste le temps d'en goûter la saveur, puis murmura :

« Tu m'as manqué.

- Sirius, on se croirait dans un vieux film moldu », plaisanta Remus, dont les joues avaient malgré tout rosi. Il était habitué aux marques d'affection de son compagnon, mais cela provoquait toujours les mêmes réactions.

« Et moi qui voulais être romantique… tu as cassé toute l'atmosphère, gémit-il.

- Quel drame ! Iphigénie elle-même n'aurait su paraître plus tragique !

- Iphigénie ?

- Dans les mythes grecques, Agamemnon devait mener le siège de Troie à la tête d'une grande armée, mais les vents l'empêchaient de partir. Alors il alla demander aux Dieux ce qu'il devait faire, et ceux-ci lui ordonnèrent de sacrifier sa fille, Iphigénie.

- Je comprends… Et ça se termine comment ?

- Je ne te le dirai pas. Tu n'auras plus qu'à lire Racine, le taquina Remus.

- Tu sais, je trouve que tu passes trop de temps à lire, fit Sirius.. Tu devrais lever le nez de tes bouquins pour faire autre chose, profiter un peu du temps présent, t'amuser un peu…

- Me consacrer à mon petit ami…, continua-t-il avec un sourire.

- Par exemple », et sur ces mots Sirius se pencha pour l'embrasser.

Juste au moment où ses lèvres allaient toucher celle de Remus, un petit claquement retentit à leur gauche et ils relevèrent immédiatement la tête. Ils s'aperçurent alors que le bruit en question était celui d'une photo qui venait juste d'être prise par leur meilleur ami, James, qui souriait de toutes ses dents. Ses cheveux noirs ébouriffés chatouillaient le bout de ses oreilles et ses yeux étincelaient derrière ses lunettes rondes.

« James ! s'exclama Sirius. Tu n'as pas osé faire une photo de nous ?

- Est-ce que cette question nécessite une réponse ? » répliqua le photographe en herbe.

L'Animagus poussa un soupir exaspéré, mais avant qu'il eût pu rajouter quoi que ce fût, Remus intervint avec sa diplomatie légendaire :

« Mais pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

- Je ne sais pas trop, avoua James. J'avais pris l'appareil pour Lily et moi, mais lorsque je vous ai vu tous les deux, je n'ai pas pu m'empêcher de faire une photo. Je vous jure, vous êtes vraiment faits l'un pour l'autre. Alors si l'un d'entre vous fait capoter l'affaire, ajouta-t-il d'un ton faussement menaçant, il aura affaire à moi !

- Puisque tu le prends comme ça, je crois que nous allons devoir rester ensemble encore un bout de temps, fit Sirius avec un sourire complice. Qu'en penses-tu, Remus ?

- Ca pourrait être pire, plaisanta-t-il. Merci beaucoup, James. »

James les regarda d'un air bienveillant, puis jeta un coup d'œil à sa montre et constata qu'il avait presque dépassé l'heure de son rendez-vous avec Lily.

« Bien, je vais devoir vous laisser là, sinon je vais me faire égorger ! Amusez-vous bien, et surtout pas de bêtises ! Joyeux Noël les chiots ! »

Sur ce, il sortit par le portrait de la Grosse Dame, non sans leur avoir adressé un clin d'œil et un grand signe de la main, sa robe bordeaux volant derrière lui. Sirius lui répondit de la même manière, puis se retourna vers Remus qu'il tenait toujours entre ses bras.

« Alors, où en étions-nous ? dit-il d'une voix câline. Ah oui, la fameuse scène du baiser. »

Il attira Remus plus près de lui, puis pressa ses lèvres contre les siennes. Malgré le fait qu'ils fussent ensemble depuis plus de deux mois, chaque baiser semblait toujours nouveau, comme s'ils oubliaient une partie du ravissement qu'il causait pour le redécouvrir pleinement la fois d'après. Et puis ce n'était jamais la même chose : les baisers pouvaient être doux ou passionnés, tendres ou sauvage, mais le simple fait d'être tous les deux semblait suffire à rendre chacun d'eux spécial.

Cette fois, le baiser commença doucement. Sirius se contentait de caresser la bouche de Remus de la sienne, comme pour mémoriser sa forme parfaitement pleine, et ses mains restaient sagement de chaque côté de sa taille mince, perdue dans les mailles épaisses. Mais peu à peu, il devint plus sensuel Sirius passa la langue sur la chair tendre et rougie, goûtant sa saveur si particulière, puis la glissa entre les lèvres que Remus entrouvrit lentement, lui livrant l'accès à une part de son intimité que personne n'avait jamais exploré auparavant. L'Animagus découvrit ce recoin secret avec adoration et sensualité, caressant et dansant avec cette langue qui jumelait la sienne si justement, parce que c'était ainsi que tout devait être.

Remus posa ses mains sur la nuque de son amant, les doigts plongés dans les vagues sombres et soyeuses. Il appuyait légèrement, juste assez pour signifier à Sirius qu'il aimait cela et que rien ne devait faire cesser une union si parfaite. Et le message fut reçu, puisque quelques secondes plus tard, il sentait les mains amoureuses se perdre sur ces hanches pour finalement sombrer au creux de son dos, pressant délicieusement leurs corps languissants plus intimement encore.

A ce contact attendu et redouté à la fois, Sirius poussa un long soupir de plaisir qui vint mourir entre les lèvres de Remus. Il caressa une dernière fois cette bouche tentante, puis s'en sépara lentement, presque incapable de supporter la sublime douleur de devoir désunir leurs êtres. Sans ouvrir les paupières, il appuya son front contre celui de Remus, encore lié à lui par l'entremêlement de leurs respirations irrégulières. Il révéla ensuite doucement les saphirs de ses yeux, et il plongea sans hésitation dans les iris d'un or brûlant qui le contemplaient, emplis de confiance et de désir.

« Je t'aime… souffla Sirius.

- Je sais… »

Sirius leva une main révérencieuse et caressa le visage qui reflétait les mêmes sentiments que les siens. Du bout des doigts, il erra sur les joues veloutées, sur le nez fin, sur les paupières ourlées d'or, sur les lèvres délicates légèrement entrouvertes.

« Seigneur, j'ai tellement envie de toi… » murmura Sirius.

A ces mots, Remus réprima un frisson et écarta le visage de quelques millimètres, juste assez pour interrompre la caresse pareille aux ailes d'un papillon. Un trouble profond assombrit l'ambre de ses yeux qui soutenaient à peine le regard grave de l'Animagus.

« C'est à cause de cette histoire d'accouplement, n'est-ce pas ? » demanda Sirius.

Remus acquiesça silencieusement, une légère touche rosée affleurant sur ses pommettes.

« Ecoute, on en a beaucoup parlé, dit Sirius. Je sais que les loups ont pour habitude de s'unir pour la vie, mais rien ni personne n'a jamais prouvé qu'il en allait de même pour les loups-garous.

- Il y a tout de même un risque que ça se produise, contra Remus. Imagine que nous passions à l'acte et que nous soyons liés pour le reste de notre existence…

- Et alors ? Tu as peur que je cesse de t'aimer ? Que je me lasse de toi trop tôt ? »

Seul le silence immobile lui répondit. Il prit le visage de Remus entre ses mains, caressant ses joues de ses pouces, les doigts effleurant la peau tendre de son cou. Son regard embrassa les mèches noisette et miel, l'arc élégant des sourcils, la courbe des yeux clos, le nez fin et aristocrate, les lèvres délicates, serties dans la porcelaine de sa peau soyeuse. Tant de beauté pure avait quelque chose d'irréel et de sacré qui serrait le cœur de Sirius chaque fois qu'il la contemplait. Et pourtant, cette créature parfaite l'aimait, lui, et il lui semblait presque inconcevable qu'elle pût seulement douter de l'adoration qu'il lui portait.

« Bon Dieu, Remus, tu ne réalises pas que je ne suis pas là seulement pour une vie ? Je suis à toi pour toute l'éternité, et plus encore. Je t'aime » souffla-t-il.

Le jeune homme ne dit rien, mais une larme naquit de ses yeux encore clos lentement, la goutte de cristal coula le long du velours de sa joue, puis mourut sur ses lèvres. Il ouvrit peu à peu les paupières, et dans les iris dorés Sirius put lire la plus belle déclaration d'amour qui eût jamais existé. A côté de cet amour si intense qu'il en devenait presque déchirant, les drames de Shakespeare ne pouvaient plus prétendre à la moindre noblesse. Et lorsque Remus prononça ces trois simples mots, toute la poésie du monde sembla crouler face à leur pureté indicible.

« Je t'aime aussi. »

Il posa ses mains sur celles de l'Animagus et les écarta lentement pour permettre à leurs doigts de s'enlacer. Il recula ensuite de quelques pas, sans détourner le regard, et pencha la tête pour lui faire signe de le suivre. A ce moment-là, alors que ses cheveux couleur d'automne volaient doucement, que son pull flottait autour de sa silhouette mince et qu'il menait gentiment la danse, Sirius sentit son cœur prêt à exploser de la joie la plus totale. Il aurait voulu expliquer ce sentiment, mais aucun mot ne semblait convenir ni vouloir s'échapper de sa gorge paralysée par l'émotion. Alors, tout simplement, il le suivit.

Il traversèrent, mains dans les mains, la Salle Commune, montèrent les petits escaliers de bois qui menaient à leur dortoir, poussèrent la porte de chêne puis pénétrèrent dans la pièce vide. Derrière les fenêtres à petits carreaux, la nuit étalait son étoffe sombre parsemée d'étoiles lumineuses les tentures rouge foncé des lits étaient toutes tirées, et le feu qui brûlait dans la cheminée éclairait le tout d'une lumière chaleureuse. Cela leur rappela la nuit où Sirius avait découvert la lycanthropie de Remus, et cette idée leur fournit une réconfortante impression de sécurité.

Remus conduit Sirius, pas à pas, vers son lit. Jamais ses yeux ne quittait l'océan bleu du regard de son futur amant, parce qu'en contemplant ces profondeurs azurée, il pouvait y voir la promesse d'un amour sans limites. Oh, comme il avait rêvé de ce moment, lorsqu'il pourrait apercevoir le reflet de sa propre passion dans les yeux de l'autre et s'offrir sans rien avoir à cacher, ni magie, ni lycanthropie. Il avait espéré et souffert de ce vœu qui lui semblait impossible quelques années auparavant mais maintenant, oui, maintenant tout était réalité.

Alors, il attira Sirius à lui et s'abandonna dans ses bras. Lentement, l'Animagus prit possession de ses lèvres pour un baiser d'une douceur infinie, comme s'il craignait de le blesser par cette simple caresse. Une main se glissa dans les cheveux d'havane et d'or, épousant la courbe de sa nuque et accentuant l'entremêlement de leurs lèvres. Avec la même délicatesse, l'autre main commença à se glisser sous le pull lorsqu'il sentit le contact de cette paume brûlante contre sa peau, Remus fut parcouru d'un long frisson de plaisir et ne put étouffer un gémissement – il ne sut pas si celui-ci était dû à Moony, à lui-même ou bien aux deux. Tendrement, Sirius remonta le long de son ventre, passant sur les courbes appétissantes du corps offert puis, tandis qu'il redescendait jusqu'à sa taille, il fit descendre sa seconde main jusqu'au bas du pull.

Ils n'avaient plus besoin de mots pour se comprendre. Ils étaient tous les deux, unis par quelque chose de si puissant qu'ils savaient exactement ce qui allait se passer, comment cela allait se passer, et ce qui en résulterait. Le monde entier s'était effacé, pour ne les laisser qu'eux, comme deux moitiés d'une même entité en train d'effacer le point de rupture.

Alors, sans avoir échangé un seul mot, Remus leva les bras et permit à Sirius de lui enlever doucement son pull. L'étoffe de laine, en se soulevant, révéla le torse mince et pâle, parcouru de fines stries blanches qui indiquaient les marques infligées par le loup. Les manches et le large col glissèrent le long des bras fins et du cou levé, puis le pull tomba à terre dans un bruit étouffé.

Le loup-garou releva les yeux vers Sirius, qui le regardait, fasciné les mèches noisette et miel de ses cheveux s'éparpillaient librement, lui donnant l'air à la fois fragile et sauvage, et l'Animagus ne put résister à l'envie de savourer ses lèvres à nouveau. Mais tandis qu'il embrassait Remus avec toute la passion dont il était capable, celui-ci laissa ses mains se poser non pas sur son cou, mais sur l'ouverture du col de sa robe de sorcier. En quelques gestes déliés, le cordon de cuir qui maintenait la robe fermée se vit défait, puis progressivement ôté à ses attaches d'origine. Les doigts graciles écartèrent alors les pans avec précaution le tissu noir glissa sur la peau dans un bruissement lascif, et une fois les épaules découvertes, le vêtement sombre se coula jusqu'au sol.

A ce moment-là, Sirius interrompit lentement le baiser, reprenant une dernière fois les lèvres de Remus entre les siennes avant de s'en séparer. Il n'ouvrit pas les yeux et garda les mains posées sur les hanches de son compagnon, mais s'éloigna d'une vingtaine de centimètres à peine, juste assez pour laisser l'autre le découvrir. Le souffle irrégulier, Remus laissa son regard errer sur le corps offert il savoura le torse modelé par le Quidditch, les membres élancés et les muscles qui jouaient sous la peau mate, car sous sa robe de sorcier, il ne portait qu'un boxer.

« Avec le froid qu'il fait, c'est tout ce que tu mets ? murmura-t-il, la gorge serrée.

- J'étais trop impatient de te retrouver pour me changer complètement », répliqua Sirius en ouvrant ses yeux, ses magnifiques yeux bleus sombres.

Comme mû par une seule volonté, les adolescents se pressèrent l'un contre l'autre, et leur peaux nues se touchèrent en éveillant des vagues brûlantes dans les deux corps étreints. Sirius enfouit son visage dans le cou de Remus pour étouffer un gémissement sourd, tandis que la poitrine du loup-garou se vidait sous le choc des sensations éparses qui l'assaillaient. Il leva la tête vers le ciel et une plainte roula dans sa gorge alors que ses mains se crispaient sur les épaules de Sirius.

Tout sembla céder d'un seul coup. Les barrières qu'il s'était forgé depuis l'enfance croulèrent soudainement, emportées par un torrent de désir contre lequel il ne pouvait plus rien faire. Le besoin physique de se sentir aimé était devenu puissant, beaucoup trop puissant pour se voir contré de quelque manière que ce fût le loup au fond de lui hurla comme il hurlait à la lune, désespéré de s'unir enfin à la moitié promise, et ce fut le signal que les chaînes qui le retenaient jusqu'alors s'étaient brisées à tout jamais.

Il enleva l'une de ses mains de l'épaule de Sirius, et sur un geste de sa part, les couvertures se replièrent jusqu'au pied du lit. L'Animagus n'en fut pas vraiment étonné, car Remus avait toujours été excellent en enchantements mais la demande implicite derrière cela provoqua un délicieux frisson d'anticipation. Il posa ses lèvres juste à la jonction du cou et de l'épaule de Remus, et embrassa sa peau soyeuse comme si c'était là son dernier espoir de survivre il mordilla la chair, y laissant une marque rougie, puis y passa la langue pour se faire pardonner. Le loup-garou gémit, la légère douleur de cet acte ne faisant qu'accentuer le plaisir de l'ensemble. Il voulut reculer un peu plus pour les amener enfin sur le lit, mais Sirius le retint contre lui.

Il détacha ses lèvres de son épaule, puis lui lança un regard brûlant qui semblait mettre son âme à nu. Il l'embrassa avec une sensualité qui eût fait se damner tous les saints, tandis que ses mains descendaient en caresses langoureuses le long du torse pâle. Sans même regarder, il semblait savoir d'instinct où il devait laisser ses doigts errer un peu plus longtemps et où ne passer qu'en souffle léger, conduisant doucement mais sûrement Remus vers cette délicieuse confusion que seul le plaisir procure. Il arriva enfin à la bordure du jean, et laissa courir ces mains quelques secondes le long de cette barrière en effleurant la peau avant de défaire le bouton il ne tarda pas à faire descendre la fermeture éclair, savourant les murmures du loup-garou dont le cœur battait la chamade.

Mais il relâcha finalement les lèvres de son compagnon qui gémit de cette perte pratiquement intolérable, et parcourut de baisers un chemin qui partait du creux de sa gorge pour finir à l'élastique de son boxer. Il ralentit quelques secondes sur les arrondis sensibles de sa poitrine, puis sur son nombril, et s'arrêta à l'ouverture du jean. A présent à genoux devant Remus, son souffle caressait la dernière pente de son ventre et faisait frissonner son ami des pieds à la tête. Sirius eut tout d'un coup l'impression d'être un mortel venant implorer la déité et il songea qu'il n'y avait aucune image plus vraie que celle-ci, car il souhaitait adorer ce corps et l'âme qu'il abritait, les adorer jusqu'à ce que sa dernière parole vienne mourir au creux des lèvres de rose.

Ses doigts se serrèrent sur les bords du jean, et, lentement, il fit descendre le vêtement. Le tissu bruissa le long des jambes aussi délicates que le reste de ce corps enchanteur, puis tomba à ses pieds. Les mains tremblantes de Sirius glissèrent de ses chevilles à ses cuisses, qu'il retint contre lui pendant que ses lèvres se posaient sur la peau fragile de son ventre, là où le loup avait laissé la preuve de sa malédiction il ne bougea pas durant plusieurs secondes, se contentant de respirer l'odeur de cette chair tant désirée, la sensation de cette peau veloutée soumise à sa volonté.

Néanmoins, Remus se dégagea lentement de son étreinte, ôtant ses pieds du vêtement désormais inutile. Il prit les mains de Sirius dans les siennes et le força à se relever, ambre dorée plongée dans l'océan assombri, puis il s'allongea sur le lit, l'attirant à sa suite. Il crut s'évanouir de bien-être lorsqu'il se sentit pressé entre le matelas moelleux et le corps presque nu de Sirius, tandis que les draps remontaient en bruissant sur eux, et exprima son bonheur par un long baiser. Pendant que leurs lèvres se mêlaient, leurs corps faisaient de même Sirius posa ses avant-bras de chaque côté du buste de Remus, se maintenant juste au-dessus de lui, tandis que les courbes de leurs ventres s'épousaient et que leurs jambes s'entrelaçaient en une fabuleuse harmonie.

Remus retint sa respiration quelques secondes, incapable de bouger suite à ce désir ardent qui traversa son corps lorsque leurs bassins se touchèrent. Leurs reins glissèrent l'un contre l'autre en une délicieuse caresse qui fit naître des flammes dans tout son être, et ce contact ardent créa un frisson chez Sirius. Mais cette barrière de tissu les empêchait d'être plus serrés, d'atteindre cette proximité indispensable à leur survie… car s'ils ne pouvaient pas sentir la totalité du corps de l'autre, il leur semblait qu'ils allaient sombrer dans un gouffre sans fin. Ils voulaient, ils avaient besoin de ça, être proches, plus proches, bien plus proches encore…

Alors, échappant malgré lui à la bouche tentatrice, Remus détourna le visage et murmura quelques mots qu'il accompagna d'un léger geste de sa main, effleurant le dos frissonnant de Sirius. Aussitôt, les derniers vêtements qu'ils portaient parurent se réduire en poussière, mais ils réapparurent quelques secondes plus tard sur le sol. Sirius étouffa une exclamation de surprise, à laquelle le loup-garou répondit en lui chuchotant à l'oreille :

« Une variante du sortilège de transfert. Et tu critiques les heures passées à la bibliothèque…

- Promis, je ne dirai plus rien » haleta Sirius en reprenant possession de ces lèvres salvatrices.

Une longue plainte naquit dans leurs gorges au même moment : leurs hanches venaient de se rencontrer pour la seconde fois, mais sans aucun garde-fou pour entraver l'intimité redoutée et désirée. Peau brûlante contre chair ardente, ils crurent qu'ils allaient se fondre l'un dans l'autre de par ce seul contact mais non, ce n'était pas assez, et le désespoir de pouvoir jamais combler la moitié vide les submergea. Renversant la tête en arrière, Remus gémit et son gémissement se mêlait à celui de Moony, accablé de ce besoin déchirant d'être enfin uni à son autre le souffle court, Sirius se redressa juste assez pour embrasser le cou tendu, sentant le pouls sous la peau fragile.

« Sirius, gémit Remus tandis qu'il acceptait le signe d'appartenance. Oh mon dieu, Sirius, je veux… je veux…

- Chut, je sais » murmura celui-ci contre son cou.

Remus se tut, mais il ne pouvait pas patienter plus longtemps. Le besoin de le sentir contre lui, en lui, l'oppressait il se sentait mourir lentement à force de supporter cette terrible attente qui consumait ses dernières parcelles de lucidité. Sirius devait ressentir la même chose, car il l'obligea à écarter ses jambes avec une infini douceur, se blottissant petit à petit tout contre lui tandis qu'il déposait mille baisers sur la gorge pâle et découverte. Sa bouche chaude et tremblante descendit sur ses clavicules qui apparaissaient au rythme de sa respiration, entrecoupée de plaintes refoulées, parcourut leur dessin quelques longues secondes puis remonta le long de son cou, dépassa la ligne de sa mâchoire et retrouva enfin les lèvres tant désirées. Il les entrouvrit amoureusement, savourant le goût de ce sanctuaire que lui seul avait jamais pénétré, et Remus lui rendit la pareille avec une exquise tendresse, celle que partagent les âmes déjà liées depuis leur genèse.

Pendant qu'il partageaient ce baiser, Sirius caressait lentement le corps sous lui, traçant les courbes délicieuses du buste et descendant le long des tendres flancs d'ivoire ; Remus lui répondait en dessinant le galbe magnifique de son dos, depuis ses épaules où roulaient les muscles jusqu'au creux de ses reins brûlants, ne se lassant pas du toucher de la peau dorée sous ses mains impatientes.

Et au cœur de la nuit, à la lueur languissante des flammes, ils s'unirent pour la première fois. Remus leva la tête, échappant au baiser langoureux, le cou à nouveau tendu, les yeux clos, les lèvres entrouvertes entre lesquelles filait un gémissement silencieux il s'agrippaient désespérément à Sirius tandis que son dos se cambrait sous le plaisir mêlé de douleur qui l'enveloppait tel un voile sombre. Avec une douceur presque insupportable, Sirius se joignait à lui, se mordant les lèvres pour empêcher un cri d'extase de les franchir. Son souffle haletant se perdait sur la gorge de Remus et ses mains le retenaient contre lui comme s'il risquait à tout instant de se noyer dans cette tempête d'émotions incroyablement intenses.

« Sirius... haleta Remus. Oh, Sirius… »

L'Animagus reprit aussitôt possession de ses lèvres, étouffant leurs sanglots conjugués. Il remonta l'une de ses mains pour caresser la joue pâle, écarter les mèches d'or brun qui glissaient sur son front, puis revenir sur la pommette où coulait une larme salée qu'il essuya rapidement. Il tremblait de tout son être, terrifié de blesser cette créature qui pleurait en silence et dont il recueillait les gémissements au creux de ses lèvres il voulut donc arrêter tout mouvement, mais Remus comprit sa peur et appuya un peu plus fort ses hanches contre les siennes, donnant naissance à une nouvelle vague de désir écrasant.

Ils commencèrent alors une danse millénaire, ancrée dans l'âme de chaque être vivant depuis l'aube des temps. Au rythme de leurs soupirs brûlants, leurs hanches ondulaient l'une contre l'autre, ce geste instinctif toujours un peu plus appuyé pour mieux sentir l'autre. Leurs corps se joignaient d'une manière si parfaite, chaque creux accueillant une courbe, chaque caresse en créant une autre, chaque mouvement répondant à un désir précis, que l'acte amoureux devenait communion totale. Il leur semblait fusionner, mourant dans un souffle pour renaître dans un gémissement, deux entités distinctes n'en formant dès lors plus qu'une seule, et le loup se pâmait dans la présence de son compagnon qui le rejoignait au-travers de l'autre humain.

Petit à petit, le plaisir augmentait, plus puissant et aveuglant, comme une brume qui effaçait le monde autour pour ne laisser plus qu'eux, perdus dans ce brouillard voluptueux. La nuit et la neige au-dehors, les flammes dans l'âtre de la cheminée, les draps de soie, tout se troublait en une délicieuse confusion, et la seule chose qui restaient encore claire dans l'esprit des adolescents était qu'ils faisaient l'amour et que rien d'autre au monde ne saurait être plus sublime que cet acte éternel.

Soudain, le point d'orgue arriva, tel un éclair immaculé. Sirius ouvrit les yeux et plongea dans le regard d'or sombre qui reflétait le sien ils atteignaient ensemble quelque chose d'inimaginable de par sa puissance et sa beauté, et ils savaient que leur union allait se concrétiser de la manière la plus physique qui fût. Mais tandis que des frissons ardents parcouraient leurs corps entrelacés et qu'ils fermaient à nouveau les yeux pour partager le plus intense des baisers, leurs esprits semblèrent sombrer l'un dans l'autre tout d'un coup, il n'y avait plus deux adolescents, mais une seule âme où les sensations, les impressions et les sentiments se mêlaient intimement en une toile complexe d'émotions éparses. Un lien presque palpable les joignait, un lien immuable et transcendant qui les unissait l'un à l'autre, cœur, corps et âme, et ils crièrent chacun le nom de l'autre entre les pleurs que provoquait cette union.

L'extase les retint encore un moment avant de s'évaporer peu à peu, leur laissant un sentiment de plénitude diffus. Sirius, puisant dans le peu d'énergie qu'il lui restait, se releva un peu sur ses coudes pour être face à son compagnon. Remus le fixait intensément, encore sous le choc de la réalisation, et l'Animagus crut mourir devant la beauté de cette créature à la peau que les flammes rendait doucement dorée, aux yeux assombris par le plaisir, qui le contemplait avec une adoration sans limites.

Remus, le souffle encore irrégulier, leva une main vers lui et repoussa les mèches noires de son front, caressant doucement sa peau moite. Il parcourut les lignes de son visage comme s'il s'agissait d'une fragile apparition, depuis ses yeux bleu de nuit jusqu'à sa bouche rougie, les mots encore non-dits suspendus dans l'air entre eux. Il entrouvrit les lèvres pour dire quelque chose, mais aucune parole ne voulut sortir de sa gorge serrée alors il esquissa un sourire épuisé et Sirius laissa échapper un soupir de bien-être tandis qu'il posait sa tête sur la poitrine de son compagnon, écoutant ce cœur qui battait pour lui.

Quelque part au fond de leurs êtres, le loup s'allongeait lui aussi, et dans ce coin d'âme, un chien noir venait de se lier à lui pour l'éternité.

- A suivre -

J'ai écrit un lemon ! Doux Merlin, j'en suis encore toute chamboulée *-* Ca a été un peu délicat, mais je l'ai voulu tellement tendre que j'ai réussi à ne pas partir dans le trop détaillé (enfin, j'espère ! c'est à vous de me le dire) ou le vulgaire. N'hésitez pas à me dire ce que vous avez ressenti, c'est très important de savoir ce que j'ai réussi ou non à faire passer ^-^

Dans le prochain chapitre, on termine là les volets de la relation Sirius/Remus pour laisser les protagonistes prendre un nouveau départ ! Alors en attendant, j'espère de tout cœur que ce chapitre vous a plu et a répondu à vos attentes.

Gros bisous à tous,

Nagisa Moon.