Hello à tous!
Voici une one short inspirée par la chanson getaway car de Taylor Swift (sortie d'un nouvel album veut dire pour moi écoute des anciens titres et donc faire quelque chose de l'inspiration qui en découle!)
Je vous laisse découvrir ce nouvel univers qui parle de fuite, de liberté et bien sûr d'amour. J'espère que le concepte vous plaira et que vous passerez un bon moment!
you were drivin' the getaway car
We were flyin', but we'd never get far
Don't pretend it's such a mystery
Think about the place where you first met me
Ridin' in a getaway car
There were sirens in the beat of your heart
Should've known I'd be the first to leave
Think about the place where you first met me
In a getaway car
No, they never get far
No, nothin' good starts in a getaway car
Eliza regardait autour d'elle, tout ce faste, ces paillettes lui donnaient l'impression d'étouffer. Elle ne pouvait plus vivre ainsi. Sa vie n'était qu'apparance, rien de naturel dans ce monde où chacun de vos faits et gestes sont scrutés à la loupe. Elle n'avait jamais connu rien d'autre, née dans le luxe, une cuillère en argent dans la bouche, sa route était tracée. En 22 ans d'existence, elle se demandait si elle avait réellement vécu. Cette vie ne rymait à rien, elle n'était pas celle qu'elle avait imaginé. Cette fille libre, inconsciente qui ne pensait pas au lendemain. Non, elle était exactement comme toutes les jeunes femmes de cette haute société : coincée, exibée, soumise.
On lui demandait d'être plus comme ceci, ou moins comme cela et elle s'exécutait, sans poser de question ou sans émettre la moindre protestation. Il fallait être gentille et douce, ne critiquer personne et faire bonne figure. Son père avait choisi l'université de Yale et bien, voilà 3 ans qu'elle apprenait le droit, spécialité qu'on lui avait également imposée, dans cette même université. On lui avait aussi conseillé de suivre les pas de la famille et de commencer très tôt à s'intéresser à la politique, qu'à cela ne tienne, Eliza avait fait partit de la cellule électorale du président en place alors qu'elle n'avait que 17 ans. Sa jeunesse, sa visibilité et sa beauté avait rallié les nouveaux majeurs à sa cause. Ils n'avaient pas hésité à l'envoyer sur le devant de la scène, propagande minutieusement exécutée, qui avait fonctionné. Élections de délégués au lycée, cours de gymnastique, piano, toute sa vie avait toujours été contrôlée. Même ses plus vieux souvenirs le lui rappelaient, comme à l'époque où elle avait émit l'envie de pratiquer du football, on lui avait répondu que l'équitation serait certainement plus bénéfique pour une enfant se six ans.
Mais maintenant, Eliza se sentait oppressé, la gentille petite fille s'effaçait jour après jour, laissant place à une femme cynique et déprimée. Elle n'avait plus goût à rien, et se sentait tomber.
Eliza regardait cette grande salle pleine d'hypocrisie. Son envie de courir loin, aussi vite que possible la rongeait. Elle voyait son père s'adresser à l'assistance, dressé sur son 31, il parlait et parlait encore, se pavanant comme un coq. Le rôle d'Éliza ce soir était simple et connu : sourire, adhérer aux idées républicaines et se taire. Ne pas émettre d'opinion et ne surtout pas poser de question. Personne ne voulait risquer un incident, la politique était une affaire d'homme.
Mais ce soir, Eliza ne souriait pas. Elle sentit sa mère tirer légèrement dans le dos de sa robe, essayant discrètement de la sortir de sa rêverie. La jeune femme cligna des yeux quelques fois et remit sa posture plus droite avant de former un rictus faux sur son visage. A l'intérieur, elle hurlait.
La limousine qui les ramenait à la maison était confortable, pourtant Eliza n'arrêtait pas de bouger.
« Tu me donne le tournis » avait pesté sa mère au bout de dix minutes. La jeune étudiante n'avait pas répondu, tournant son regard par la fenêtre. Les températures de ce mois d'octobre étaient encore clémentes et les couleurs orangées de l'automne tardaient à faire leur apparition. Eliza en était presque déçue, elle qui aimait cette ambiance automnale. Elle ne prêta pas attention aux remontrances de son père sur son attitude ce soir, il avait beau lui dire qu'elle n'avait pas été à la hauteur, que les gens s'étaient certainement demandés ce qui clochait chez-elle, elle n'en avait rien à faire. Ces derniers temps elle avait compris qu'elle n'avait jamais vécu pour elle et elle souhaitait de tout son cœur que les choses changent.
La limousine s'arrêta et la portière s'ouvrit. Un agent de sécurité leur laissait la voie libre. C'est ainsi qu'elle vivait depuis l'élection de son père au poste de gouverneur, épiée, sécurisée, sans porte de sortie.
Eliza fut la seule à remercier l'homme qui les avait conduit, il inclina légèrement la tête en signe de reconnaissance et elle continua son chemin. Ses pieds la faisaient souffrir, les talons qu'elle portait avaient beau coûter des centaines de dollars, ils ne lui donnaient pas le confort souhaité. Bien qu'elle soit à quelques mètres de la porte d'entrée, elle s'arrêta afin de les retirer.
- Chérie, pas ici, un peu de tenue s'il te plaît.
Elle soupira face à la réflexion de sa mère mais docile, accepta de souffrir encore quelques secondes.
Aucun mot ne fut échangé avec ses parents en entrant dans la résidence. Elle les regarda enlever leur manteau et les donner aux personnel de maison sans le moindre signe de reconnaissance et chacun parti de son propre côté. Cela faisait des années que le couple Cooper ne partageait plus la même chambre. Une chose banale dans ce milieu, leur vie était différente, leur préoccupations à l'opposé. Ils se retrouvaient ensemble en publique, pour leur image, mais plus rien ne se dégageait de ce couple éteint. C'était l'image qu'Eliza avait eu tout au long de sa vie et jusqu'à récemment, elle ne s'était pas posé de question.
Elle monta l'un des deux escaliers en granite qui conduisait à l'étage. Le long du couloir elle contempla les clichés de famille accrochés aux murs. Une image soudée, parfaite et aux valeur traditionnelles. Ce père trônant au milieu de ces deux femmes douces et souriantes, une main protectrice sur cette fille, prodige familial et d'une beauté à couper le souffle. Le fait qu'elle soit belle, Eliza ne l'avait que trop entendu. Elle en avait d'ailleurs horreur. Sur quels critères se basaient tous ces gens ? Ses longs cheveux blonds ondulant sur ses épaules, ses yeux bleu- azure, ses formes délicates, sa poitrine généreuse ? Tout cela était si futil et malsain. Elle aurait préféré qu'on l'admire pour son esprit vif ou son talent pour les mots, pas pour un assemblage de caractéristiques physique. Elle était en somme, une féministe muette, elle était de ceux qui rêvait d'une égalité, d'un réel changement. Mais dans son milieu tout cela était taboo. Elle mentait, chaque jour un peu plus, répétant à qui voulait l'entendre que les hommes étaient nés pour diriger et les femmes pour élever des enfants, après tout, les bonnes mères n'aspiraient qu'à cela. L'amour ? L'amour était fait pour qu'il en découle une multitudes de marmos, on ne parlait pas d'homosexualité dans son entourage.
« Quel vilain » mot avait dit un jour son oncle lorsqu'elle l'avait prononcé petite en recherche de réponse. Elle n'avait plus essayé d'en discuter par la suite, gardant cette conversation pour ses amies et ses journaux intimes. Elle ne voyait pas le mal et trouvait égoïste pour des gens qui ne connaissaient pas le réel amour d'interférer avec les droits du reste de l'humanité. Que chacun fasse ce qui le rendait heureux pensait-elle lorsqu'elle entendait ces débats interminable au sein de son parti. Tout cela était à vomir.
Une fois, elle avait hésiter hurler, se libérer enfin du poids sur son cœur. C'était il y a 4 ans, encore une fois, la discussion tournait autour des droits « des autres » comme aimait le dire son père, il ne comprenait pas l'envie pour « eux » de fonder une famille, après tout, s'ils avaient fait le choix d'être « comme cela » ils devaient bien l'assumer. Eliza avait été face à deux choix : fuir, où révéler qu'elle aussi était « comme eux » qu'au plus profond de son cœur, elle n'en avait que faire du genre de son partenaire, que seul son cœur, son âme, la guidait sur ce chemin. Mais comme souvent, elle choisit la fuite, et quitta la pièce sans un mot.
Son historique amoureux se comptait sur les doigt d'une main. En faite, il comptait sur deux doigts. Finn Collins avec qui elle avait traversé les années lycée. Un garçon parfait sur le papier, de bonne famille, aspirant à une magnifique carrière dans les affaires. Et Bellamy Blake qu'elle fréquentait depuis quelques mois. Le jeune homme, plus modeste n'avait pas réjoui ses parents, mais il allait tout comme elle a Yale et deviendrait peut être quelqu'un un jour. Leur relation avait donc été acceptée.
Dire qu'Eliza avait connu l'amour serait mal venu. Elle avait de la tendresse pour eux, une réelle affection, mais ne lui parlez pas d'amour, son cœur n'avait pas connu ces soubresauts, cet emballement incontrôlable. Ces amies lui en avaient parlé et elle avait menti, disant qu'elle aussi elle le vivait, que ces garçons étaient parfaits. Pourtant, pourtant son corps ne réagissait pas.
Eliza chassa ces pensées de son esprit et continua sa route jusqu'à sa chambre. La pièce était telle qu'elle l'avait laissée en partant faire ses études. Des murs rose-claire parsemés de Polaroïd retraçant son adolescence, quelques posters d'artistes pop, un lit-double entassés par de nombreux coussins aux couleurs vives, un boudoir en désordre et une immense penderie. Eliza s'assit deux minutes sur son lit et poussa un soupire. Ses yeux humides laissaient transparaître son mal-être. Elle se retenait de vivre depuis si longtemps.
Doucement, elle se glissa à terre et passa sa tête sous le sommier. Tellement d'affaires s'y trouvaient, elle saisit alors une petite boîte en carton qu'elle déposa sur le matelas. Les genoux encore à terre, elle l'ouvrit doucement. A l'intérieur, les éléments qu'elle n'avait pas eu à cœur de jeter : le premier mot d'amour reçu à 7 ans de la part d'Alex Forbes, un trèfle à quatre feuilles trouvé dans le jardin de la maison blanche, un porte-clé avec une photo d'elle et de ses deux meilleures amies, le baume à lèvres qu'elle emportait avec elle à chaque soirée au lycée, son faux permis de conduire fait à 16 ans afin de pouvoir rentrer dans les soirée étudiante.
Le faux avait été très bien réalisé, précis, il ressemblait à s'y méprendre à un vrai. Elle sourit de façon nostalgie en observant le nom « Clarke Griffin », elle l'avait choisi car, étant une fan inconditionnelle de superman, elle avait trouvé ce nom parfait : une double identité, un secret enfouis, une vie cachée, elle aimait penser qu'elle aussi pourrait vivre cela un jour. Son nom de famille avait été soufflé par Lindsey, elle n'arrivait pas à se décider et sa meilleure amie avait prit le premier nom qui lui venait en tête lors de leur commande. Jusqu'à ses 21 ans, elle avait utilisé ce précieux sésame pour profiter de sa jeunesse. A sa grande surprise, personne ne l'avait jamais découvert, aucun article de presse n'était sortit en traitant de ce sujet. Elle avait secrètement espéré être repérée, qu'un journal fasse fortune grâce à une photo volée de la fille du gouverneur ivre dans une boîte de nuit, mais il n'en fut jamais rien.
Comme s'il s'agissait du graal, Eliza le tint dans ses mains une seconde. Et si ?... Et si elle devenait son propre Clark Kent ? Si elle essayait, ne serait-ce qu'une seule fois de vivre ? Que risquait-elle ? Une bonne correction ? Une plaidoirie sur son inconscience ? La perte d'intérêt de la part de parents qui n'en avaient de tout façon aucun vis-à-vis de leur fille ?
Elle reposa apidement la carte, c'était stupide. Elle ne tiendrait pas une heure de toute manière, la police serait à sa recherche, les gens seraient au courant de sa fugue, elle reviendrait dans cette maison aussi ite que l'idée de s'enfuir lui était venue.
Eliza soupira une nouvelle fois.
- Et puis merde ! Vis Eliza ! Pour une fois, fais une connerie !
La blonde se releva, déterminée. Elle n'avait pas de plan, aucun recule sur ce qu'elle s'apprêtait à faire. Mais n'était-ce justement pas ce qu'elle recherchait ? Elle se précipita dans la salle de bain, enleva cette robe de grand couturier et enfila un jean troué au niveau du genou. Encore en soutient gorge, elle se regarda un instant dans le miroir. Allait-elle réellement faire cela? Son cœur s'emballa et cette sensations l'extasia. Elle attacha ses cheveux dans une queue de cheval « à la vite » et s'empara de son maquillage. Jamais elle n'avait trop forcé sur les traits « Seules les filles faciles le font » avait dit sa mère. Et bien ce soir là, Eliza appuya sur son eye-liner, dessinant un trait plus épais sur ses magnifiques yeux. Elle charbonna également un peu ses paupières, au moins on ne la reconnaîtrait pas au premier regard. Elle revêtit un top blanc qu'elle glissa dans son pantalon et enfila une chemise bleue à carreau, remontant les manche jusqu'aux coudes.
Attrapant un bombers noir, elle le fourra dans un sac de sport avec d'autres vêtement passe-partout et quelques sous-vêtements. Son geste était loin d'être sûr, on sentait qu'elle n'était pas habituée à fuguer, mais qu'importe, elle vivait.
Ses affaires enfin prêtes, elle hésita à laisser un mot et se ravisa finalement, elle n'en avait pas envie de toute manière. Eliza déposa soigneusement son téléphone sur sa table de nuit et ouvrit la fenêtre. Sortir par ici était une habitude, souvent, Lindsey l'attendait au coin de la rue et elles passaient leur soirée à traîner ensemble avant de rentrer au petit matin. Mais cette nuit-là, Lindsey ne l'attendrait pas, à l'heure qu'il était, elle dormait sûrement dans sa chambre sur le campus d'Harvard, à mille lieu de penser qu'Eliza Cooper ne serait plus là au petit matin.
Un dernier regard face à cette chambre qui l'avait vue grandir et Eliza s'en alla. A présent, elle était Clarke Griffin et sa nouvelle vie débutait maintenant.
Fuir avait été plus facile qu'elle ne l'avait pensé. Elle avait marché jusqu'à la station de métro la plus proche et prit la rame B jusqu'à la gare. Son cœur hurlant lui demandait de ne jamais s'arrêter, cette sensation de vie était si intense. Elle était arrivée au petit matin à la gare et avait retiré de l'argent, l'entier de son compte était à présent entre ces mains. Elle avait regardé intensément la caméra de vidéo-surveillance, c'était la dernière trace qu'elle comptait laisser à quiconque la chercherait. Après s'être débarrassée de sa carte de payement dans une poubelle, elle avait prit un billet pour le premier train. Qu'importe où il l'emmènerait, c'était le jeu du destin.
Et voilà 3 jours qu'elle était à Boston. Elle n'y avait jamais mis les pieds auparavant. La ville était bruyante et stressante, un New York moins extravagant, tout ce qu'elle détestait. Elle avait prit ces trois jours en espérant pouvoir planifier quelque chose, trouver un plan, un but. La simple idée de fuir n'était plus suffisante maintenant. Il fallait se débrouiller pour se faire oublier. Et ce n'était pas chose facile. Les médias ne parlaient que de cela.
« La fille unique du Gouverneur Cooper avait disparu » un choc pour toute l'Amérique qui se posait tellement de question. Avait-elle été kidnappée? Une rançon avait-elle été évoquée ? Serait-ce un coup de son rival democrate ? Tant d'absurdités qui se déchaînaient heures après heure. Dans un café, elle avait vu à la télé ses parents, unis devant les caméras, son père tenant sa mère en larme par la taille, comme pour la maintenir debout. Il avait supplié que tout le monde la recherche, que la moindre information lui soit communiqué. Clarke avait levé les yeux au ciel en voyant cela, sans le moindre remords, elle l'avait écouté parler en ne souhaitant qu'une seule chose: qu'ils se taisent enfin.
Rester ainsi était dangereux, sa photo était placardée partout et il était difficile de passer à côté de cette information. Elle avait donc investi dans une casquette de base-ball et cachait minutieusement son visage. Il fallait qu'elle quitte la ville au plus vite en essayant de ne pas prendre les transports en commun. Ce n'était pas une chose facile ici.
Le plan qui murissait dans sa tête était de plus en plus concret : louer une voiture grâce au faux permis de conduire, rouler jusqu'à Providence à une heure d'ici et acheter un véhicule d'occasion.
Dans cette ville, elle aurait moins de chance de se faire repérer, la police et les équipe de son père ne penseront pas à venir ici en premier, elle pourrait ainsi brouiller les pistes, puis, elle tracerait la route jusqu'à la Californie. Elle s'installerait dans un petit village sur la côte ouest et se ferait oublier.
Ce plan lui plaisait, il ne lui semblait pas compliqué et si elle se débrouillait bien, elle serait loin avant qu'on remonte sa trace jusqu'à Boston.
Mais la file pour louer une voiture s'étendait sur plusieurs mètres, les caméras de surveillances étaient réparties à peu près partout et sa casquette ne la cachait pas assez. Elle paraissait suspecte et alors qu'elle cherchait à ne pas attirer l'attention, elle avait l'impression que tout les regards étaient tournés vers elle.
Clarke soupira, son plan tombait à l'eau. Restait encore l'idée d'acheter une voiture ici, à Boston, mais ils retrouveraient sa trace en quelques heures. Elle était déjà restée trop longtemps ici, les choses allaient tourner à la catastrophe cela ne faisait aucun doute. La jeune femme était démunie, l'adrénaline des trois derniers jours redescendait et sa confiance en prenait un coup. Elle ne savait plus quoi faire et sursautait à chaque sirène de police. Telle une criminelle, elle se sentait epiée, paranoïaque comme elle ne l'avait jamais été, elle n'arrivait pas à réfléchir correctement.
- On devrait être à Providence dans une petite heure. Entendit-elle derrière elle. Une femme parlait, le nez sur les papiers de location d'une voiture tandis qu'un jeune homme se tenait à ses cotés. Elle continua. Si l'autoroute n'est pas trop surchargée, on pourrait rejoindre l'hôtel avant 18 heures et avant la pluie.
- C'est parfait. Répondit l'homme en lui prenant la main.
Clarke sentit une nouvelle fois son cœur s'emballer, voilà son signe du destin, elle ne pouvait pas le laisser passer. Elle les interpella doucement, le couple ne sembla pas l'entendre et elle cria un peu plus fort. La jeune femme se retourna et devisagea Clarke.
- Excusez-moi de vous déranger. Commença la blonde. J'ai entendu que vous vous rendiez à Providence. Clarke n'attendait pas de réponse, elle continua. J'ai justement besoin d'y aller… alors si vous le pouvez je me disais…
- Désolée, on ne prend pas d'autostopper.
La femme avait dit cela en regardant Clarke de haut en bas, une mine dégoûtée sur le visage. La blonde devait l'admettre, elle ne ressemblait à rien. Les deux nuits qu'elle avait passé dans un hôtel miteux ne l'avaient pas aidé. Elle avait un visage fatigué, des cernes sous les yeux, son maquillage avait coulé et ses cheveux la faisaient passer pour une sans abri, elle s'en rendait bien compte. Mais ce couple était sa chance.
- Je peux vous payer. Tenta-t-elle désespérément.
- Aller Linc' on s'en va. Dit la brune en avançant.
Son compagnon ne la suivit pas et regarda un instant de plus leur interlocutrice. Clarke ne savait pas s'il l'avait reconnue et elle tira un peu plus sur la visière de sa casquette.
- Vous avez besoin d'aide ? Demanda-t-il doucement.
- Pardon ?
- Un mari violant ? Des parents abusifs ? On peut vous aider.
- Linc !
- non…non… Bégaya Clarke. Je veux juste aller à Providence, je ne demande rien de plus.
Le jeune homme regarda sa compagne, un air démuni dans les yeux. La jeune femme râla, elle savait pertinemment ce qui allait suivre.
- O', on ne peut pas la laisser comme ça. Dit-il. Elle a besoin d'aide.
- C'est une clocharde Lincoln !
- C'est une heure de notre temps.
La discussion était close, la brune le savait cela ne servait à rien de tergiverser, Lincoln avait pris sa décision. Il s'approcha de Clarke et saisit son sac de sport en lui souriant gentiment. La blonde baissa les yeux, encore stupéfaite de s'être sortie de cette situation. Elle les suivit jusqu'à la voiture et attendit que Lincoln mette son sac dans le coffre pour y monter. Sans un mot, elle s'attacha, elle croisa le regard de la brune dans le rétroviseur et détourna les yeux. L'homme prit place au volant, effectua tous les réglages nécessaires et tourna la clé afin de faire démarrer la voiture. Il se tourna et sourit une nouvelle fois à Clarke.
- Prête ?
Elle se contenta d'hocher la tête et il reprit.
- Au faite, je m'appelle Lincoln et la boudeuse à côté de moi c'est Octavia.
- El-Clarke, je m'appelle Clarke.
Ils quittèrent enfin Boston et Clarke sentit son corps s'apaiser doucement, plus elle voyait les building disparaître, plus son cœur reprenait espoirs. Elle allait y arriver. Sa vie ne s'arrêterait pas maintenant.
Le voyage fut détendu, les trois jeunes avaient un peu parlé, Octavia s'était deridée et avait fait la conversation, au final la jeune femme était sympathique et plutôt tolérante. Le couple n'avait pas posé de question sur le passé de Clarke, comme un accord tacite ils avaient compris qu'ils ne tirereraient rien de la blonde. Elle devait certainement avoir des problèmes importants pour ne rien révéler. Cela ne leur posait pas plus de problème que cela, une fois qu'ils l'avaient cerné, ils avaient compris que la jeune femme était inoffensive et qu'elle ne leur ferait rien.
La route fut plus courte que ce qu'avait imaginé Clarke. En moins d'une heure la ville se dessinait déjà à l'horizon. Ils depassèrent un panneau indiquant qu'un motel se trouvait sur la droite, dans un petit village non-loin de là. C'est une des seules fois où Clarke parla du voyage. Elle leur demanda s'il était possible de la déposer ici. La nuit commençait à tomber gentiment et officiellement, elle ne voulait pas chercher un hôtel trop tard, officieusement, elle ne voulait pas entrer dans la ville. Rester en périphérie lui semblait plus judicieux. Lincoln avait tourné et l'avait conduite jusqu'au motel.
Ce dernier ne payait pas de mine mais il avait meilleure façon que celui qui l'avait hébergé les deux dernières nuits. Peut-être pourrait elle prendre une douche, car depuis trois jours, elle n'avait pas pu le faire, l'eau étant coupée dans la chambre qu'elle avait occupée, elle avait beau l'avoir signalé, le propriétaire ne semblait pas concerné par le problème.
La voiture se gara devant le bâtiment. Il y avait déjà quelques véhicules sur place mais le parking était loin d'être plein, elle aurait certainement la chance de décrocher une chambre sans trop de problème.
Le couple qui l'accompagnait sortit lui aussi de la voiture afin de lui dire au revoir. Un sentiment de nostalgie, presque de peine s'empara de la blonde. Elle n'avait pas une réelle envie de les quitter et de se retrouver à nouveau seule. Ce n'était pas une facette qu'elle avait imaginé en prenant la décision de tout quitter. Cette solitude allait lui peser et à cet instant, elle se disait que s'il y avait bien une chose qui pourrait lui faire abandonner cette aventure c'était cela.
D'aussi loin qu'elle s'en souvenait, Clarke avait toujours été entourée. D'un caractère facile et extraverti, elle n'avait en général aucun mal à se faire des amis. Mais voilà, elle n'était plus cette fille et pour le moment, se lier avec qui que ce soit était dangereux.
Elle récupéra son sac et fit un petit signe au couple. Voilà leurs chemin se séparaient maintenant.
Elle sentit alors Octavia s'approcher d'elle, et maladroitement, la brune la serra contre elle. Elle lui tendit ensuite un petit bout de papier sur lequel avait été noté un numéro de téléphone.
- Si tu as des ennuis, ou si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas.
La blonde regarda longuement ce bout de papier. Elle se demandait comment une femme qu'elle avait rencontré il y a à peine une heure pouvait lui tendre la main ainsi. Mais Octavia se sentait responsable en un sens. Elle et Lincoln avait conduit cette jeune fille jusqu'ici et ils s'apprêtaient à la laisser seule, s'il lui arrivait malheur, ils se sentiraient coupables indéfiniment. Alors si par un simple appel, il était dans leur cordes de changer quoique ce soit, ils ne se feraient pas prier.
Clarke les remercia timidement avant de plonger le bout de papier dans son bombers. Elle les regarda remonter en voiture et après un dernier signe de la main, ils reprirent leur route. La blonde fixa la voiture disparaître à l'horizon avec un pincement au cœur, puis, elle se dirigea vers l'accueil du motel.
La chambre était spartiate. Un confort somaire sans extra. La peinture avait besoin d'un coup de jeune, tout comme la moquette. Mais Clarke ne ferait pas la difficile. Elle avait un lit pour dormir, une salle de bain pour se laver, une table pour manger et même une télévision pour passer le temps.
De toute manière elle ne resterait ici qu'une seule nuit. Demain matin, elle prendrait son sac et se rendrait dans la première concession qu'elle verrait.
La blonde posa son sac sur le lit et fut frappée par le calme qui l'entourait, à Boston les klaxons et les sirènes retentissaient à longueur de journée. C'était un univers complètement différent ici. Presque reposant malgré la vétusté du lieu. Elle n'entendait pas les voisins, ni même les voiture roulant sur la route qui longeait le motel.
Clarke prit quelques affaires et se rendit dans la salle de bain. La propreté laissait à désirer mais elle ne ferait pas la fine bouche. Le réceptionniste lui avait dit que l'eau chaude fonctionnait, c'est tout ce qui comptait pour elle a ce moment là. Elle se deshabilla et pénétra dans la douche en prenant bien soin de ne pas toucher le rideau jauni. Lorsque l'eau fut enfin en contact avec son corps, elle sursauta, le froid la surprit et elle du attendre un moment avant de retenter l'expérience. La température était tiède mais suffisante pour se laver. Elle glissa sa tête au dessous du jet et sentit ses épaules relâcher la pression. Elle n'avait pas remarqué être aussi stressée, et lorsqu'elle sentit une larme, puis une autre couler elle comprit que ses nerfs lâchaient.
Clarke ne pleurait pas par tristesse ou remords, elle pleurait d'anxiété. Tout ce stress accumulé depuis 3 jours retombait l'espace d'un instant. C'était une fatigue perpétuelle, la peur de se faire repérer, que quelqu'un vous reconnaisse et mette à néant tous vos espoirs.
Elle resta ainsi de longues minutes avant de pouvoir reprendre ses esprits. Une fois calmée, elle se lava minutieusement, des cheveux aux pieds, elle récura chaque parcelle de son corps qui en avait réellement besoin. Puis elle sortit de la douche et resta en serviette jusqu'à ce que son corps sèche. Elle ne mit pas la télé, Clarke se contenta d'écouter le silence.
Enfin, la fugitive, se leva et s'habilla. Elle était épuisée mais avait besoin de décompresser. Une petite sortie en pleine nuit ne pourrait pas lui porter préjudice. Il était de toute façon plus de 22 heures, les seules personnes présentes dans le bar du motel seraient certainement ivres mortes et ne se souviendront pas que son visage passait dans chaque journal télévisé.
Clarke revêtit un jeans noir et un haut fluide couleur crème dont le décolleté avait un liseret noir élégant. C'était certainement la tenue la plus « habillée » qu'elle avait prit sans savoir pourquoi. Le reste de ses affaires étaient composées de sweet, de t-shirt passe-partout et de jeans à trou. La raison pour laquelle elle avait emporté ce haut lui échappait. Elle chaussa ses baskets et retourna dans la salle de bain. Dans le miroir, elle remarqua que ses cheveux étaient presque secs, elle les coiffa rapidement afin de garder les jolies ondulations et attacha deux mèches vers l'arrière. Elle avait l'habitude de se coiffer ainsi lorsqu'elle sortait avec ses amis, lorsqu'elle abordait un look décontracté mais soigné. Ses parents le détestaient, pour eux, une jeune femme devait s'attacher les cheveux en société, c'était comme cela que l'on remarquait la classe. Clarke leva les yeux au ciel en y repensant. Après s'être maquillée, elle prit quelques billets qu'elle cacha dans la poche avant de son jeans, elle enfila son bombers et quitta sa chambre.
Le temps à l'extérieur ne donnait pas envie de mettre un pied dehors. Des torrents de pluie s'abattaient sur la région de Provience. L'eau ressortait des bouches d'égout qui n'avaient pas le temps d'accumuler les litres qui se déversaient. Il y avait longtemps que Clarke n'avait pas connu une pluie pareille. Elle ferma la porte a clé et courru jusqu'au bâtiment d'en face. Elle l'avait repéré dès son arrivée, un bar typique de motel. Un de ceux abritant les motards et autres routiers.
La blonde y pénétra, trempée malgré la courte distance qui la séparait du bar. Elle regarda autour d'elle et ne fut pas déçue du décor : un style retro-industriel, des banquettes rouges, des lampadaire éclairant faiblement les lieux, un billard trônant au milieu de la pièce et un bar en bois devant lequel des chaises haute au dossier vert étaient placée. Plusieurs plaque retro ornaient les murs accompagnées de panneaux lumineux. Clarke avait l'impression d'être dans un film et elle adorait cela.
L'endroit était presque désert, un vieux motard s'endormait devant sa bière et deux autres hommes aux barbes longues discutaient attablés dans le fond de la pièce. Clarke avança jusqu'au bar et prit place afin de commander. A peine assise, elle sentit son estomac témoigner de sa présence. Elle avait oublié de se nourrir, cela faisait au moins deux jours qu'elle n'avait pas eu un repas correcte. Les hot-dogs et les barre protéinées ne comptaient pas. Il fallait qu'elle mange, et rapidement.
Un homme d'une trentaine d'années aux bras tatoués et abordant fièrement une immense croix autour du cou se dressa devant elle. Clarke fut impressionnée par sa carrure. Elle baissa les yeux machinalement.
- Qu'est-ce que je lui sers à la princesse ? Demanda-t-il en essuyant un verre.
La blonde hésita un instant et finit par le regarder. Il ne fallait pas qu'elle se fasse repérer se répétait-elle sans cesse. Une boisson passe-partout, pas de mojitos ou de Martini !
- Je vais prendre un gin-tonic et est-ce que vous faite a manger ?
- Y a marqué restau ?
Son ton était malaisant et Clarke se racla la gorge nerveusement. Le barman finit par sourire, il se moquait d'elle et de sa nervosité flagrante. Il plaça devant elle une petite carte plastifiée.
- Sandwich au fromage fondu, œufs brouillés, Burger. Pas de traitement de faveur pour les allergie et non rien n'est vegan là dedans. Pas satisfaite ? La porte est derrière.
Le discours était rondement mené, cela n'était visiblement pas la première fois qu'il le récitait. Clarke commanda le sandwich et regarda le barman faire. Il disparu sous le bar et remonta avec une assiette filmée dans laquelle se trouvait le fameux sandwich déjà grillé. Il retira le film et le plaça dans un micro-onde à l'allure suspecte. Pendant que le repas chauffait il saisit un verre et y versa une mesure de Gin avant d'y ajouter du shweeps jusqu'en haut. Il plaça une serviette verte devant Clarke et y déposa le verre d'alcool avant de se retourner en entendant la cloche de la minuterie résonner au dessus de la musique rock. Il se saisit de l'assiette, prit des couverts et installa le tout devant sa cliente.
- Bon appétit princesse.
Clarke lui sourit poliment et attaqua. Elle essayait de ne pas tout engloutir d'une traite mais la faim l'emportait sur la raison. Elle qui en temps normal mangeait des petite portions aurait été capable de recommander une deuxième tournée. Elle espérait que personne n'ait vu son spectacle misérable. Le ventre enfin calé, elle bu une première gorgée de son tonic et grimaça, elle détestait cela, le goût amer, la brûlure dans la gorge, tout la dérangeait. Elle avait commandé la première chose qui lui était venue en tête, elle avait imaginé que c'était ce que les gens devait commander dans un endroit pareil. En y réfléchissant, elle se disait qu'elle aurait mieux fait de demander une bière, là moins elle n'aurait pas été déçue.
Quelques gorgées plus tard, la boisson passait enfin. Clarke avait fini par commander deux autres verres et sentait enfin son esprit se libérer. Elle n'était pas ivre loin de là, ses année d'étudiante et ses nombreuses soirée lui avaient appris à tenir l'alcool. Non elle n'avait pas abusé, juste de quoi la détendre et cela était suffisant. Elle regarda sa montre, il était presque 23h30 et si elle voulait partir tôt demain matin il vallait mieux qu'elle retourne à sa chambre bien que l'envie ne soit pas là. Étonnamment, elle aimait être ici, cette ambiance rock an roll, les musiques du vieux juke box, les blagues potaches des deux amis à barbes, tout cela mélanger donnait un charme certain à ce bar.
Pourtant il fallait se résoudre à partir. Enfin c'est ce qu'elle s'était dit avant que la porte ne s'ouvre une nouvelle fois et que son souffle se coupe instantanément.
Une jeune femme pénétra dans le bar. Cheveux bruns aux pointes blondes retombant sur ses epaules, yeux verts émeraude en amande, un visage sévère et pourtant si parfait. Des allures rebelles avec sa veste en cuire et ses lourdes bottes, un jeans délavé qui moulait parfaitement sa silouette. Clarke perdit la notion de réalité quelques seconde et elle sentit son cœur ratter plusieurs battements. Jamais elle n'avait prit une Telle claque, jamais elle n'avait été hypnotisée par l'apparence d'une inconnue. Les images qui traversèrent son esprit étaient indécentes et elle tenta de les chasser rapidement.
Le charisme de cette jeune femme emballait la pièce et les différents regards se tournèrent. Elle n'y prêta pas la moindre attention et prit place au bar d'un pas assuré. A trois chaises de Clarke, elle s'asseyait sans même la regarder. La brune commanda un whisky « japonais si tu as ça en stock » ajouta-t-elle au barman qui leva un pouce en l'air avant de s'exécuter.
D'ici, Clarke pouvait mieux la détailler, ses traits fins la rendaient absolument parfaite. Elle avait une légère cicatrice près de son arcade. Rosiee par le temps, elle se demarquait du reste de son visage claire. Un seul grain de beauté était visible, à l'orée de son cou, un rond difforme que fixait Clarke avec insistance. Mais que faisait-elle? Son esprit s'embrouillait, elle avait l'impression de devenir complètement folle. Peut être que sa solitude avait raison d'elle au final.
Elle ne savait pas depuis combien de minutes le temps s'était arrêté mais elle sortit finalement de ses pensées lorsqu'un shooter fut déposé devant elle. Clarke regarda le petit verre devant elle et fronça les sourcils. Elle n'avait pourtant rien commandé. L'homme tatoué lui indiqua d'un mouvement de tête la nouvelle venue et Clarke baissa les yeux au moment où leur regards se croisèrent. Le fait qu'elle soit nerveuse était un euphémisme. La brune, quant à elle, ne se détourna pas et sourit en coin. Elle attendit que la blonde la fixe à nouveau pour lever son verre dans sa direction, comme pour trinquer et elle se leva de sa chaise, comblant les derniers mètres qui les séparaient, la brune s'assit juste à côté de Clarke.
- On appelle ça un snakebite. Expliqua-t-elle d'une voix assurée. La morsure de serpent, il se caractérise par un mariage entre la chaleur du whisky et la fraîcheur du jus de citron.
Cette voix ! Clarke cru en mourir, chantante et en même temps rauque, aguicheuse mais dans la retenue, tellement de contradictions. Était-elle vraiment réelle ou est-ce que le cerveau de la blonde lui jouait des tours ?
Elle remarqua que son interlocutrice buvait une gorgée de son whisky et elle se senti obligée de faire de même. Un peu de courage et elle bu son verre d'une traite. Le shooter lui brûla la gorge mais une sensation agréable s'en dégagea.
Elle se retourna face à la brune et lui lança un regard intense, elle ne se contrôlait plus, son corps avait prit le dessus, d'une voix qu'elle n'avait jamais entendu, elle parla enfin.
- On dirait que le venin du serpent à un goût agréable.
Qui était cette personne ? En tout cas elle n'avait rien à voir avec gentille fille docile de Yale. La brune s'approcha un peu plus, histoire de pénétrer dans son espace personnel et répondit presque dans un murmure.
- On dirait bien.
- Je m'appelle Clarke. Continua la blonde.
- Lexa.
Ce nom atypique chantait aux oreilles de Clarke. Il lui allait si bien.
La demie-heure qui suivit fut emplie de flirt, de sous-entendu et d'haussement de sourcil aguicheur. Les deux femmes se découvraient, se séduisaient. Quelques informations avaient été lancée par-ci par-là, ainsi Clarke avait appris que Lexa était en route pour San Francisco. Les raisons ? Elle les ignorait. Elle savait qu'elle avait 26 ans, ce qu'elle faisait dans la vie ? Un mystère. Des passions ? Pas de réponse claire. Lexa était une énigme vivante. Et la jeune femme devait se dire la même chose vis à vis de la blonde qui n'avait répondu franchement à aucune question. Ainsi, Lexa ne savait pas d'où elle venait, ni où elle se rendait, elle n'avait pas d'informations sur sa vie en général ni ses aspirations. Tout n'était que silence et en étant honnête c'était peut être ce qui la séduisait le plus.
Lexa regarda un instant Clarke de haut en bas, elle appréciait son physique autant que que la profondeur de son énigme. La brune ne pu contrôler une morsure de lèvre subtile et posa doucement une de ces mains sur la cuisse de Clarke.
- Alors que fuis-tu ?
La question surpris la jeune femme qui se recula de quelque centimètre, sonnée par l'idée que son secret soit percé, elle resta muette. Incapable de prolonger la discussion. Elle hésita à s'enfuir, tout laisser en plan et partir en courant mais une force invisible la retenait. Une sueur froide longea sa nuque, elle remit une mèche de cheveux en place et se racla la gorge
- Qu'est-ce qui te fait penser que je fuis ?
Lexa l'observa à nouveau et remonta légèrement sa main passant presque furtivement ses doigts le long du flan de Clarke, lui décrochant un soupire et des frissons que seule la blonde perçu.
- Tu es seule un jeudi soir dans un bar craignosse de la banlieue de Providence, rien d'extraordinaire jusque là me diras-tu, mais pour une jeune femme qui porte des vêtements à plus de 200 dollars, des boucles d'oreilles Cartier en or, qui ne paye qu'en cash et qui regarde sans cesse si quelqu'un entre ici, j'ai pas mal d'indices qui me font penser que tu n'es pas dans ton habitat naturel. De plus tu ne m'as dit, ni d'où tu venais, ni ton âge. Et je ne t'ai pas vu utiliser une seule fois ton portable, j'en déduis donc que tu l'as laissé volontairement derrière-toi.
Clarke la regardait avec de grands yeux, la bouche légèrement ouverte. Lexa avait lu en elle comme dans un livre ouvert. La brune éclata de rire avant de commander une nouvelle tournée.
- J'ai oublié de te dire. Ajouta la brune. Je lis assez bien les gens.
Et effet, elle avait percé Clarke à jour. La blonde ne s'en remettait pas.
- Ne t'en fais pas, je ne poserai aucune question.
Elle tenu parole. Lexa changea de sujet et la discussion repartit de plus belle sans que Clarke n'arrive à se détacher de tout cela. L'idée que son interlocutrice soit un agent du FBI sous couverture lui traversa l'esprit une minutes, peut être qu'ils avaient retrouvé sa trace au final. Mais l'alcool aidant, elle mis cela de côté et continua à profiter de sa soirée.
Des clients arrivaient et partaient sans que cela ne les perturbes, elle était dans cette bulle hermétique et profitaient de la présence de l'autre comme une douceur en fin de repas. Il n'y avait pas de temps mort, ni de silence et bien que rien ne soit confié entre-elles, les deux femme trouvaient de quoi discuter. Elles se devoraient des yeux, comme deux lionnes en chasse attendant le bon moment pour sauter sur sa proie. L'air était lourd, électrique, il ne suffirait que d'un grain de sable pour tout exploser.
Clarke pensa un instant à Bellamy, était-ce le tromper ? Était-elle au final toujours avec lui malgré son changement d'identité ? Puis, le visage du garçon disparu et laissa apparaître celui de cette magnifique brune, tout s'effaçait autour d'elle pour son plus grand plaisir.
- Tu sais. Annonça Clarke en se levant. Il y a bien une chose que je peux te confier.
- Ah ! S'extasia la brune. Enfin !
Clarke déambula jusqu'au billard et saisit une bille entre ses doigts, elle la lança en l'air plusieurs fois avant de la reposer sur le tapis.
- Je suis vraiment douée au billard.
Ce n'était pas un mensonge. Clarke ou plutôt Eliza excellait dans ce domaine. C'était un don qu'elle s'était découvert en première année d'université, un soir entre amis, elle s'était retrouvé à découvrir ce jeu et avait surprit tout le monde par sa dextérité. Depuis, il n'était pas rare qu'elle y joue, rabaissant pas mal de petits insolents au passage. Elle aimait souvent aller au bar du campus et passer des heures à s'entraîner juste pour passer le temps et boire des Margaritas bas de gamme.
Lexa se leva à son tour, elle s'approcha de Clarke un sourire provocant sur les lèvres et colla tout le long de son corps contre la blonde, électrisant chaque parcelle de sa peau. Elle ne se quittèrent pas des yeux et alors que Clarke se rapprochait doucement, la brune fit un pas en arrière, son sourire de plus en plus appuyé. Elle saisit le triangle d'une main et le positionna à son tour sur le tapis, avant d'aller chercher deux queues. Elle en lança une à Clarke qui l'attrapa de justesse. Puis, Lexa commença à placer les billes dans le triangle qu'elle avait précédemment posé. Clarke la regardait toujours surprise par son petit manège.
- Je dois te dire une chose Clarke. Annonça la brune concentrée sur son placement. Je ne joue jamais sans enjeux.
- Très bien. Concéda Clarke. Qu'est ce que tu paries ?
- Et toi ? Dans l'hypothèse où tu gagnerai ? Qu'est-ce que tu veux obtenir ?
Clarke la fixa. Que désirait-elle ? C'était une grande question. Lexa ne pouvait pas lui apporter sa liberté et actuellement c'est tout ce qu'elle souhaitait. Rien de plus rien de moins. Son cœur fit alors un bon dans sa poitrine et elle le laissa parler. Et si Lexa pouvait d'une façon ou d'une autre l'aider ?
- Si je gagne… tu t'engages à m'emmener avec toi à San Fransisco.
Lexa rit en premier temps avant de comprendre que Clarke était sérieuse. Elle hésita une seconde et frotta son front.
- Je ne fais pas ce genre de chose ma belle.
- Pourquoi tu as peur de t'attacher ?
C'était comme une menace, une mise en garde et Lexa adorait jouer avec feu. Clarke l'avait comprit, elle savait comment arriver à ses fins. La brune se pinça les lèvres et soupira, elle ne refusait jamais un défit, qu'importe le prix à payer. Clarke comprit à son attitude que l'affaire était gagnée. Elle sourit à pleine dent et utilisa la craie pour frotter le bout de la queue de billard qu'elle tenait entre ses mains.
- Et toi alors ? Demanda Clarke.
- Je te le dirai quand j'aurai gagné.
Lexa leva les sourcils pleine de sous-entendu. Elle tourna autour de la table, se positionna face au triangle et cassa d'un coup ferme. Le bruit résonna dans le bar alors qu'une vielle chanson country sortait du juke box. La partie était lancée et le destin de Clarke se jouait maintenant.
Lorsque la dernière bille entra dans la poche, Clarke s'extasia. Elle venait de remporter son ticket de sortie à la suite d'une partie enflammée. Le jeu était serré et les deux femmes ne s'étaient pas démontées. Leur technique, toutes deux développées, se valaient et il n'avait pas été facile de se départager. Des gestes précis, une concentration profonde, c'est ce qu'il avait fait pencher la balance du côté de la blonde qui soufflait enfin. Elle bu cul sec son énième snakebite et leva les bras en l'air dans une danse de la victoire alcoolisée. Lexa de son côté, n'avait pas bougé. Elle fixait la table vide de bille devant elle sans pour autant réaliser qu'elle avait perdu. Ça, elle ne l'aurait pas parié, cette petite blonde aux allures bourgeoise venait de la battre dans un domaine qu'elle survolait depuis tant d'années. Ce n'était pas le faite de devoir respecter les accords de leur jeu qui la dérangeait, en somme, avoir un peu de compagnie durant le trajet ne la dérangeait pas plus que cela. Non ce qui la genait réellement était le simple fait d'avoir perdu, ni plus, ni moins.
- Bravo, dit-elle simplement en posant sa queue. Tu as une bonne technique.
- La tienne n'est pas mal non plus. Répondit Clarke dans un sourire.
Elles se regardèrent une nouvelle fois et Lexa décida de s'approcher à pas de loup. Alors qu'elles n'étaient qu'à quelques centimètres, le barman tatoué les héla.
- On ferme les filles. Dit-il en nettoyant son comptoir. Vous n'avez qu'à continuer ça dehors.
Clarke remarqua enfin que le bar était vide. Plus aucun client ne se trouvait autour d'elles, les chaises avaient été montées sur les tables et les lumières presque toute éteintes. Elle ne s'était rendu compte de rien. Absorbée par sa partie. Absorbée par Lexa. Elle se recula à contre cœur et baissa la tête. Lexa regardait l'homme, si ses yeux avaient pu avoir des mitraillettes, il serait mort à l'heure qu'il était.
Clarke saisit son bombers qu'elle remit sur elle tandis que Lexa posait quelque billets sur le comptoir, l'air toujours renfermé. Elle attendit que Clarke ouvre la marche pour la suivre à l'extérieur du bar.
Dehors, la pluie n'avait pas cessé. Toujours ce même déluge, ces caniveaux débordant. On ne voyait pas à deux mètres et Clarke plissa les yeux, dérangée par la pluie qui ruisselait. Elle porta une main sur son front comme une visière et se tourna face a Lexa. Cette dernière s'était appuyée contre la façade du bâtiment, les mains dans les poches de son blouson, elle attendait. Quoi ? Encore un mystère.
Un instant passa, ou peut être une heure, personne ne le savait. Elles étaient comme perdue dans le regard de l'autre. Leur personnalité se reflétaient parfaitement à ce moment là. Clarke nerveuse, les joues roses, un air timide, tandis que Lexa transpirait l'assurance, le menton bien droit, un petit rictus en coin, elle attendait que Clarke se décide à agir. Elle ne ferait pas le premier pas, tout ce qu'elle souhaitait, c'était faire sortir la blonde de sa zone de confort. Renforçant un peu plus le sentiment d'insécurité de Clarke.
Cette dernière se racla la gorge, ses muscles tremblaient de froid et peut être d'appréhension, la fatigue toquait à sa porte. Il fallait que les choses avancent, elles ne pourrait pas patienter ainsi plus longtemps. Ne sachant pas comme agir, elle tenta :
- Bon… et bien on devrait aller se coucher, une longue route nous attend demain.
Lexa continuait de la fixer, le même air sur son visage, elle ne repondit cependant pas. La blonde continua.
- Enfin si tu tiens parole…
- Je tiens toujours parole Clarke. Répondit la brune sans bouger. Je t'ai dit que je t'emmènerai à San Fransisco, je le ferai.
- Bien… Alors à demain.
- A demain Clarke.
La blonde s'aggaçait, Lexa n'allait-elle pas agir ? Elle s'offrait à elle, elle avait flirté toute la soirée, lui avait montré son attirance, son envie et pourtant la brune ne faisait rien. Elle la laissait se ridiculiser ainsi, riant certainement de sa maladresse.
Clarke murmura un « bonne nuit » à peine audible et tourna les talons. Il lui suffisait de traverser la route pour retourner à sa chambre pourtant le chemin lui paraissait interminable. Elle sentait le regard de Lexa dans son dos, la fixer, la désirer. Elle n'en pouvait plus, tout se bousculait dans sa tête. Jusqu'à maintenant elle avait laissé son cœur la guider, tentant des choses qu'elle n'avait jamais essayé de toute sa vie. Carpe diem, elle agissait sans penser. Alors pourquoi les choses étaient-elles si différentes à ce moment présent ? Pourquoi n'avait-elle pas pris les choses en mains comme elle le faisait depuis trois jours ? La peur d'être rejetée ? A quoi bon ? Lexa n'était qu'une fille dans un bar, si elle la repoussait, si elle riait d'elle, qu'elles auraient été les conséquences dans sa vie ? Après tout, elle ne la reverrait sûrement jamais et elle trouverait une autre solution pour rejoindre la Californie.
Clarke s'arrêta au milieu de la route. Le souffle saccadé, les poings serré. Elle fixa la fenêtre de sa chambre et secoua la tête.
- Et puis merde ! Dit elle entre ses dents.
La blonde fit demi-tour, la démarche assurée, le cœur vrombissant, toute sa force canalisée dans ses jambes. Elle arriva devant Lexa qui souriait de plus belle. Les bras désormais croisés sur sa poitrine.
- Tu en as mis du temps.
Elle plaisantait mais son désire ne faisait que grimper. Sans le contrôler, la brune se pinça les lèvres. Clarke avait remarqué ce tique lorsque Lexa était emprise au désire. La jeune fugueuse la regarda un instant de plus, les pupilles noires de désir, le corps tremblant.
- La ferme. Murmura-t-elle.
- Oblige-moi.
C'était un défis et il n'en fallut pas plus pour que Clarke se jette sur ses lèvres.
Le contact fut électrique. Clarke n'avait jamais ressentit une chose pareille. Son corps était comme réveillé. A ce moment précis elle avait l'impression d'être restée en stand bye toute sa vie. Les sensations qu'elle ressentait maintenant étaient nouvelles et tellement enivrantes, elle n'avaient rien à voir avec tout'ce qu'elle avait vécu précédemment. Clarke ne savait pas si cela découlait du faite que Lexa soit une femme ou simplement car elle était "elle". Aussi longtemps qu'elle s'en souvenait, Clarke avait toujours eu un penchant pour les filles, bien que les garçons l'intéressent également. Pourtant elle n'avait jamais rien tenté, trop nerveuse, trop réfléchie sûrement, elle s'était toujours demandé ce qu'aurait pensé son entourage si elle laissait parler ses envies. Et comme un cercle vicieux, elle se ravisait à chaque fois. Mettant de côté son désir. Voilà qu'elle le découvrait enfin, le véritable feu d'artifice, ces soubresauts, cet élan du cœur. Elle avait eu peur de ne pas être normal, de ne pas le ressentir ce que toutes ses amies lui décrivaient, finalement, il suffisait de rencontrer la bonne personne. Et Ô grand dieu Lexa l'était!
La brune l'enivrait, elle savait exactement comment allumer son corps et son désir. Comme si leurs corps étaient connectés. La pluie ne comptait pas, le froid non plus, seul ce baiser pationné les tenait en haleine.
Machinalement, Lexa glissa une de ses main sur la taille de Clarke, la rapprochant de son corps et sentant ainsi tout son être contre le siens. Ce contact décupla les sensations de Clarke qui resserra un peu plus son emprise sur la nuque de la brune.
Leur langues dansaient tandis que leur bassin se colaient tout était parfait, parfaitement enivrant.
La route jusqu'à la chambre de Clarke se fit sans qu'elles ne puissent se décoller. Bien que quelques mètres les séparent de leur destination, le trajet sembla durer des heures. Elles avaient manqué de se faire renverser, le klaxon d'une voiture les tira de leur instant. Dans un rire, elles se séparèrent quelques secondes, le temps que Lexa fasse un signe de la main en guise d'excuse. Puis leurs lèvres s'étaient retrouvées et avaient continué leur chorégraphie.
Arrivées dans la chambre, elles ne prirent pas la peine d'allumer. C'était du temps perdu. Lexa poussa Clarke contre la porte maintenant refermée et attaqua son cou, oscillant entre baissers et mordillements. La blonde soupira de plaisir et attrapa la chevelure trempée de Lexa. L'entraînant un peu plus près d'elle dans un appel désespéré. La brune était dans le contrôle, elle avait laissé Clarke faire le premier pas mais maintenant elle tirait les ficelles pour le plus grand plaisir de de sa proie.
Cette dernière, d'une voix chantante, héla doucement le nom de Lexa, un appel quemandant, un cri de son envie. Il n'en fallut pas plus pour motiver la brune à se donner comme objectif d'entendre encore encore son nom être répété ainsi tout au long de la nuit. C'était un chant, un hymne à son désir.
Ne laissant parler que ses mains, Lexa retira rapidement la blouse de Clarke et la lança à travers la pièce, elle découvrit son torse superbe, sa poitrine généreuse l'appelant dans ce soutient-gorge bleu. Lexa descendit progressivement, couvrant le torse de baisers. A genoux, elle s'arrêta longuement sur ce ventre qui s'offrait à elle. Sa langue longea une ligne imaginaire qui reliait son nombril à ses seins. Clarke avait envie d'exploser, de consommer cette envie qui la rongeait mais d'autre part, elle profitait de chaque carresse, ne voulant pas que ce moment se termine. Elle sentit le bouton de son jeans sauter et frissonna un peu plus d'envie. Puis le vêtement descendit le long de ses jambes, la révélant ainsi en sous-vêtements dépareillé. Le faite de pouvoir vivre un moment errotique dans sa fuite ne lui avait pas traversé l'esprit, elle ne s'était donc pas inquiétée de la concordance de ses vêtements, mal lui en avait prit. Pourtant, Lexa ne sembla pas dérangée, a dire vrai, elle n'avait qu'une hâte, se débarrasser de ces derniers bouts de tissus. A l'instar du reste de son corps, la brune découvrit ces jambes en les embrassant, en les caressant, en passant délicatement le bout de ses doigts sur ses cuisses. Elle aimait attiser ce feu, sentir la blonde se contracter, créé des frissons tout au long de son corps.
Lexa retira enfin le tissus couvrant l'objet de son désir. Elle prit une seconde pour mettre ses idées en place et plongea son regard dans celui de Clarke. La blonde semblait comme en transe, ses yeux encore plus noir qu'avant leur premier baiser. Elle laissa encore un « Lexa » échapper ses lèvre dans un soupire et s'en était fini. Lexa posa sa bouche au plus près de son désire et la découvrit de la plus intime des manière. La respiration saccadée de Clarke retentissait dans la chambre accompagné de gémissement de plaisir. Elle serra un peu plus l'emprise qu'elle avait dans ses cheveux et se laissa consumer.
Sentant que la jeune femme se laissait complètement aller, Lexa arrêta presque à contre cœur ses caresses. Elle remonta doucement vers le visage de Clarke et l'embrassa une nouvelle fois. Elle sentit une jambe entourer sa taille et alors qu'une de ses mains s'affairait à dégraffer le soutient-gorge, la deuxième caressa cette jambe entreprenante. Une fois le dernier vêtement tombé, elle souleva Clarke encore adossée à la porte. Ses deux mains sous les cuisses de la blonde, elle la guida jusqu'au lit et la laissa tomber sur le matelas. Clarke se redressa, elle ne souhaitait plus être spectatrice, il fallait qu'elle découvre Lexa à son tour. Et bien qu'elle soit novice en la matière, elle laissa parler son corps. Retirant progressivement les vêtements de la brune, faisant face à ce buste appétissant.
Comme l'avait fait Lexa un peu plus tôt, elle l'embrassa, mordilla, lécha les ligne de ses abdominaux dessinés, elle s'extasiait sous la douceur de sa peau, et son parfum si envoûtant.
Lexa ne lui laissa pas le contrôle bien longtemps, elle retourna son corps d'un mouvement rapide et se positionna au dessus. Des baisers furent échangés tandis que leur corps se rencontraient. C'était intense et doux en même temps, un sentiment de plainitude les envahit. Clarke gemissait se plaisir au fur et à mesure de leur étreinte. Lexa plus réservée, s'accordait des soupires haletant et bientôt elle atteignirent le sommet. Clarke lâcha prise en premier et enfonça ses ongles dans le dos musclé de Lexa, cette dernière ne tarda pas à la rejoindre. Elle enfouit sa tête dans le creux de l'épaule de la blonde et perdit la notion du temps. Seul leur respirations profondes résonnaient, le monde autour d'elles s'éclipsa doucement et elles profitèrent de ce moment incroyable.
Lorsque Clarke ouvrit les yeux, le soleil perçait à travers la fenêtre. Elle ne savait qu'elle heure il était ni réellement où elle se trouvait. Tout était confus. Puis, progressivement, les fash de la nuit lui revinrent : les baisers, les caresses tout redéfilait devant ses yeux dans un film incroyable. Elle se redressa, le draps couvrant à peine sa poitrine et regarda autour d'elle, aucune trace de Lexa, comme si elle n'avait été que mirage. Pourtant son corps lui rappelait bien que tout cela était réel, les marques rouges sur son torse, les griffures sur ses épaules, elle ne s'était pas fait cela toute seule.
Enroulant le draps autour d'elle, Clarke se leva et approcha de la fenêtre. Son cœur s'emballa. Dans le parking faisant face à sa chambre, Lexa attendait patiemment adossée au capot d'une ancienne Mustang noire, deux gobelet de café posés à côté d'elle. Elle avait les bras croisés et ne semblait pas s'impatienter. Dans la lumière du petit matin, après l'orage de la nuit passée, elle semblait briller.
Clarke la contempla un instant, incapable de détourner les yeux, elle était si belle, si imposante. Mais il fallait se décider à partir, la brune ne l'attendrait pas encore des heures. Clarke attrapa des vêtements et prit soin de mettre ceux encore trempés de la veille dans un sac plastique afin de ne pas mouiller le reste de ses affaires. Elle se prépara rapidement et rassembla ses derniers effets personnels avant de quitter définitivement la chambre. Les clés déposées à la réception, elle ne se retourna pas et avança près de la voiture, souriant timidement à Lexa qui releva la tête. Cette dernière lui sourit à son tour et attrapa les deux cafés afin d'en tendre un à la blonde.
- C'est pas trop tôt, tu as faillit nous mettre en retard la belle aux bois dormant.
Cette voix lui avait manqué, elle sentit sa poitrine faire un bon. Clarke ne savait pas comment agir,
devait-elle l'embrasser ? Faire comme si de rien n'était ? Lexa rit doucement avant d'ouvrir le coffre pour y mettre le sac de Clarke.
- Tu réfléchis trop Clarke ! Dit-elle
Lexa ouvrit la portière conducteur et se positionna au volant. Elle démarra, faisant vrombrir le moteur. Un son qu'elle aimait tant. Clarke restait là sans bouger. Impressionnée par sa conquête de la nuit passée. Elle tenait son café dans ses mains et fixait la brune. Elle réfléchissait trop… Lexa avait raison. Après tout, cela ne lui avait jamais réussi. Elle se l'était dit des centaines de fois depuis son départ : il ne fallait pas vivre ainsi, il fallait écouter son cœur, tracer sa route sans écouter la raison.
- Bon, tu montes ?
Cette phrase tira Clarke de ses réflexions. Elle sursauta et grimpa à la place du passager. La place en cuire était confortable… aussi confortable qu'une voiture des années 60 pouvait l'être. Elle attacha sa ceinture pendant que Lexa cherchait une station de radio. Lorsqu'un son rock sortit des haut-parleurs, la brune sourit et desserra le frein à main. Elle se tourna vers Clarke en mettant ses lunettes de soleil.
- Prête ?
Clarke hocha la tête, elle était prête à partir.
- On doit faire la route en 5 jours maximum en évitant l'autoroute. Pas d'arrêt inutile, on trace.
- Bien, ça me va.
- Arrivé à San Francisco, nos chemins se séparent.
- C'était le deal.
Sa voix était plus monotone comme déçue de ce contrat réalisé lors de la partie de billard.
Le décors défila devant ses yeux, elle voyait le motel disparaître, les souvenir d'hier s'encrèrent dans son cœur. Sa route continuait
Pour se rendre à San Fransisco, il fallait traverser une dizaine d'états, longer tout le pays en une ligne droite. C'était une route longe de près de 5000 kilomètres. En étant réaliste, s'y rentre en 5 jours était presque impossible. Mais Lexa avait un impératif, elle ne pouvait pas faire autrement et elle ne souhaitait, visiblement pas s'allonger sur les raisons de son empressement. Clarke avait essayé de poser la question plusieurs fois, de différentes manière mais elle était reçu à chaque fois de la même façon. Par un silence lourd de sens. Lexa ne voulait pas la mêler à ses affaires, elle gardait cette distance bien en place et ne se livrerait certainement jamais sur ce point. Pas plus que Clarke ne se livrerait sur les raisons de sa traversée du pays.
La brune avait simplement confiée qu'elle venait de San Fransisco, elle s'était rendue à Providence pour « des affaires », rien de bien explicatif pour Clarke mais elle se disait que cette explication était mieux que rien.
La route était calme et monotone. Lexa ne parlait presque pas, elle tapait parfois le rythme de la musique sur son volant mais elle restait concentrée sur la route. Clarke avait tenté de discuter doucement mais elle faisait surtout un monologue ennuyant. Elle s'en rendait compte, c'était surtout sa nervosité qui parlait. Elle n'aimait pas ce silence, si cet air si strict qu'abordait la brune.
Elle voulait parler de leur nuit, de ce qu'elle avait ressenti, lui dire qu'elle avait adoré, qu'elle serait partante pour recommencer immédiatement si le cœur lui en disait ! Clarke n'arrêtait pas d'y repenser et plus elle regardait Lexa, plus son envie grimpait. Elle se disait qu'au fond, leur jours étaient comptés, que dans quatre nuits, elles ne se reverraient plus jamais. Clarke construirait une vie tranquille loin de la ville et Lexa continuerait ses « affaires ». Alors à quoi bon perdre du temps ?
Elles se désiraient et cela ne servait à rien de se cacher derrière des principes stupides.
Oui, mais voilà, la brune était concentrée, impassible au volant. Elle ne détournait que rarement les yeux de la route. Le peu de fois où elle l'avait fait, elle s'était assurée que Clarke ne s'en rende pas compte. Elle avait profité d'une sieste ou du faite que Clarke cherche de quoi boire sur la banquette arrière pour l'observer. Ravir ses pupilles encore une fois face à ce corps qu'elle avait trouvé parfait en tout point. Mais ça il était hors de question que la blonde le remarque. Clarke paraissait trop sage, trop fleur bleue. Elle allait espérer quelque chose que Lexa n'était pas en mesure de lui offrir.
Il était un peu plus de 19 heures lorsqu'elles arrivèrent près de Pittsburg, Lexa avait prit soin de ne pas prendre les grands axes routier et de ne pas passer à travers les grande villes. Elle fit donc un détour afin de ne pas passer en plein centre et trouva une route secondaire en contre bas. Ses yeux commençaient à lui crier leur fatigue, elle ne tiendrait pas bien longtemps. Elle était tout de même satisfaite de leur avancée. Déjà trois états de traversés, c'était un bon rythme.
Elle gara la voiture devant un diner. Ce dernier ne payait pas de mine et était presque désert. Un camion avait prit ses quartiers devant mais il était bien le seul. La chevrolet parquée, Lexa coupa le moteur et secoua doucement la cuisse de Clarke afin de la réveiller. Cela faisait plus d'une heure que la blonde dormait profondément. La voiture avait toujours eu cet effet chez elle, les bercementd de la route, les vibrations des pneus, un tout qui la détendait complètement.
Les deux femmes entrèrent dans le diner. Une clochette annonça leur présence, Lexa les entraîna à la première table, elle attendit que Clarke s'assoie et posa son blouson en cuire à sa place. Elle indiqua simplement à Clarke qu'elle devait aller aux toilettes et lui demanda de commander pour elle, qu'importe tout lui allait. La blonde opina et regarda rapidement la carte avant qu'une serveuse ne s'approche de la table un air peu sympathique sur le visage, son tablier taché et une démarche en crabe. Rien ici ne donnait envie, si elles s'en sortaient sans tomber malade cela découlerait d'un miracle. Clarke commanda sans réel entrain : deux Burger et deux sodas, elle espérait que la viande ne soit pas verte. Un haut de cœur lui retourna l'estomac et elle patienta un instant. Lexa en mettait du temps, elle guetta plusieurs fois en direction de la Mustang, inquiète de voir son chauffeur prendre la fuite, mais il n'en fut rien. Quoiqu'elle aurait peut être préféré. Lorsque Lexa réapparu, elle aborda une mine fermée. Son visage était plus blanc qu'à l'accoutumée, presque livide. Elle s'avança jusqu'à la table, prit place en face de Clarke, là où elle avait laissé sa veste et jeta d'un geste franc un journal sur la table. Face à cela, Clarke sursauta. Elle tira le papier vers elle et sentit sa gorge se nouer. Une photo d'elle apparaissait en première page. Un cliché la représentant le soir de sa dernière apparition connue.
« Eliza Cooper 22 ans, fille du gouverneur du Massachusetts est toujours portée disparue. Depuis le 15 octobre au soir sa famille est sans nouvelle. Aucune piste fiable n'a pour le moment été retenue.
Simple fugue ? Le Gouverneur en doute. Dans son discours au sénat, il a appuyé sur le fait que sa fille n'était pas du genre à s'en aller sur un coup de tête. Et rien dans son histoire ne fait penser à un quelconque mal-être. Pour le politicien, la piste d'une mauvaise rencontre reste la plus plausible. Il a répété que quelque soit l'information, elle serait la bienvenue et traitée avec sérieux. »
- Tu m'expliques ?
La voix de Lexa était cassante, trahie et ses yeux ne transpiraient que la désolation. Elle regrettait de s'être lancée dans cette aventure, d'avoir accepté ce marché. Clarke ou plutôt Eliza n'était pas n'importe qui bien au contraire.
La blonde déglutit difficilement, les mots n'étaient pas simples à trouver, elle ne s'attendait pas à devoir expliquer si rapidement son statut de fugitive. A dire vrai, elle l'avait presque oublié depuis le premier shooter hier soir. Elle ne cachait plus son visage avec une casquette, ne se retournait plus sans cesse pour se rassurer. Lexa avait cette capacité de lui faire tout oublier. Pourtant, les gens n'arrêtaient pas de la chercher pour autant, elle n'était pas sortie d'affaire.
Clarke remarqua que Lexa s'impatientait, elle tapait nerveusement ses doigts contre la table, le regard toujours meutrié. C'était intimidant et assez agaçant. La brune soupira et prit sa veste avant de se lever. Clarke entendit entre ses dents une remarque comme « je vais pas risquer quoique ce soit » et la brune se dirigea versa sortie en la laissant seule. Ses jambes la portèrent, elle se leva d'un bon et accouru près de Lexa à l'extérieur, elle ne voulait pas que tout cela se termine ainsi.
- Tu vas quand même pas me laisser au milieu de nulle part !
C'était un appel qu'elle cria du plus profond du cœur, espérant un peu de compassion de la part de la brune. Cette dernière se retourna.
- Si j'avais su qui tu étais jamais tu ne serais montée dans ma caisse ! Je pourrai me retrouver en prison, les flics vont penser que je t'ai kidnappée ! J'ai déjà assez de problème comme ça, sans t'avoir dans les pattes.
- J'ai juste besoin de toi pour me conduire en Californie, après ça tu n'entendras plus jamais parler de moi, s'il te plaît Lexa.
- Bon sang Clarke ! Cria-t-elle. Ou Eliza, ou qu'importe, tu ne sais pas ce que je risque si la police nous retrouve !
- Ils n'ont aucune idée d'où je me trouve. J'ai été prudente.
- C'est rassurant.
Le ton acerbe et ironique faisait froid dans le dos. Clarke soupira, elle ne voyait pas comment convaincre Lexa qui semblait camper sur ses positions. Pourtant, son chauffeur avait eu l'air d'être comprehensif. Elle avait accepté de ne pas avoir de réponse à ses questions, elle savait que Clarke fuyait quelque chose. Et c'est exactement ce qui avait donné confiance à Clarke.
- Tu vois. Dit-elle finalement en regardant Lexa. C'est exactement pour cela que j'ai tout quitté. Si j'avais été n'importe qui d'autre, t' m'aurais conduite sans problème, tu n'en aurais rien eu à faire de mon histoire et du pourquoi je m'en allais. Mais je ne suis pas n'importe qui, je dois me soumettre à des règles, à une façon de vivre de penser qu'on m'a imposée depuis la naissance. Je ne veux pas de cette vie Lexa. Je ne veux pas être traitée différemment. Je voudrai juste pouvoir tout recommencer à zéro sans me dire que mon futur doit être régenté selon la famille dans laquelle je suis née.
Lexa sembla réfléchir un instant aux paroles de Clarke. La blonde n'avait pas tort dans ses propos, si elle avait été une fille lambda, elle n'aurait eu aucun mal à fuir. Et qui était-elle pour la juger? Elle-même avait cette envie, tout reprendre à zéro, effacer son passer. Elle avait cru pouvoir le faire un jour et puis…. Lexa chassa les images de sa tête, y repenser était encore trop dur, insoutenable pour son cœur. Elle prit une inspiration, après-tout, qu'importe son milieu, Clarke-Eliza avait aussi le droit de vouloir changer de vie.
Lexa tourna les yeux en direction du diner.
- Nos Burger sont servis. Indica-t-elle comme si de rien n'était. On devrait rentrer.
Clarke sourit doucement. Elle comprenait par cette phrase que leur périple continuerait, Lexa l'aiderait malgré les risques. Elles marchèrent en direction de l'entrée, côte à côte et au moment de passer la porte, Lexa retint Clarke délicatement par le bras avant de demander en murmurant.
- Comment est-ce que je doit t'appeler ? Eliza ?
- Clarke. Indiqua la jeune femme. Eliza est morte depuis longtemps.
Cette nuit là, elles ne reparlèrent pas de tout cela. Elles mangèrent leur Burger dégoûtant en vitesse et retournèrent dans la voiture pour passera nuit. Lexa laissa la baquette arrière à Clarke qui finit par
accepter. Elle ne voulait pas de traitement de faveur mais elle découvrit que la brune était têtue et peut-être un peu gentleman. Lexa dormit assise à l'avant, sa veste en guise de coussin. Elle se
réveilla plusieurs fois, contrôlant que personne se soit là à les observer, et jetant un œil protecteur à sa passagère.
La nuit fut longue et froide. Au petit matin, Lexa avait réveillé Clarke et elles étaient parties. Le brouillard les avait accompagné une bonne partie de la matinée donnant une ambiance sordide à la route. Clarke avait soupiré d'ennuis plusieurs fois, amusant doucement Lexa qui, plus habituée à faire des longs trajets, trouvait ses réactions parfois enfantine. C'était toutes ces contradictions qui la faisait malgré elle, apprécier la blonde. Bien qu'en premier temps, son physique avait été le moteur de son approche, elle avait découvert lors de cette soirée au bar tellement de facettes différentes de la personnalité de la blonde. Tantôt aguicheuse, tantôt réfléchie, profonde et drôle, terriblement attirante et intelligente. Parfois, Lexa se surprenait à l'admirer, pas seulement physiquement, mais elle aurait aimé avoir un esprit si libre, ne pas tout calculer, les plans ne devaient pas toujours être suivit. Clarke avait décidé de partit du jour au lendemain sans se retourner, Lexa, n'aurait jamais réussit à le faire.
Elles firent quelques arrêts afin de mettte de l'essence et de manger quelque chose. Lexa en avait profité pour acheter quelques magazines à sa passagère, histoire de passer le temps. L'attention n'était pas bien grande, mais Clarke en avait été touchée. Lexa n'était pas la brute renfermée qu'elle aimait laisser voir. Non elle était loin d'être comme cela. Sous ses apprences strictes, elle cachait une sensibilité, trait de caractère qui l'avait d'ailleurs poussée à accepter de continuer le voyage malgré le secret de Clarke percé à jour. Elle était douce, surtout quand elle tentait de réveiller la blonde, sa voix ne s'élevait jamais, elle restait calme en toute circonstances même lorsque les autres utilisateurs de la route ne respectaient pas le code. Elle s'intéressait aussi à Clarke, maintenant qu'elle connaissait son identité, elle se permettait de poser des questions sur son enfance et toute sa vie en général.
Leurs rapports étaient détendus, comme si elles se connaissaient depuis toujours. Aucune n'avait fait d'allusions à leur nuit ensemble, ce n'était pas oublié pour autant mais comme une retenue, comme un souvenir, elles le gardaient précieusement. Dire qu'elles se désiraient encore était une évidence, et Lexa ne le cachait pas lorsqu'elle regardait la blonde, son sourire en coins, ses lèvres pincées, tout était sur la table pour le montrer. Mais aucune des deux ne retenta quoique ce soit.
Lorsqu'elles traversèrent une petite ville entre Saint-Louis et Colombia, la Mustang toussa. La voiture perdait en vitesse et en contrôle. Lexa avait beau appuyer sur l'accélérateur, rien ne se passait. Un nuage se dégagea du capot et un juron s'extirpa de la gorge de Lexa. Le soleil commençait à se coucher, la journée se terminait, les garages ne seraient jamais ouverts à cette heure ci.
La brune sortit de la voiture en claquant la porte, faisant sursauter Clarke qui n'y connaissait rien.
Cette dernière sortit a son tour et vint se positionner à côté de Lexa, elle fit mine de regarder elle aussi le moteur, un doigt sur son menton. La scène aurait pu être comique si Lexa ne s'énervait pas autant. Elle insultait le pauvre véhicule, rentrait la tête dans le moteur puis la ressortait avant de soupirer. Clarke ne savait pas si elle devait poser des question ou rester muette, elle avait peur de faire exploser la jeune femme.
Au bout d'une dizaine de minutes, un pick-up s'arrêta devant elles. L'homme qui le conduisait baissa sa fenêtre et les regarda. Il devait avoir une cinquantaine d'années, des joues bien ronde couvertes par une barbe rousse fournie. Casquette sur la tête cachant sa calvitie, chemise de bucheron tachée, mains de travailleur noircies. Son sourire inspirait confiance mais il montrait aussi toute sa joie de voir deux femmes dans le besoin face à ce problème mécanique.
- Un coup de main ? Demanda-il en coupant le moteur.
Lexa releva la tête avant de soupirer pour la centième fois. Elle ne repondit rien, laissa l'homme approcher avant de pousser légèrement Clarke sur le côté afin de laisser plus de place à leur « peut-être sauveur » pour trouver une solution à leur problème. Il mit les mains sur le moteur, regarda longuement son état avant de frotter son front.
- Rien de bien grave. Annonça-t-il le carburateur et l'injoncteur sont un peu encrassés. Sur une shelby de 67, pas étonnant, faut en prendre soins de ces petites merveilles.
Lexa n'arrêtait pas de regarder sa montre, Clarke remarquait son stress évident. Elle aurait voulu la calmer, lui dire qu'elle avait déjà bien avancé même si leur objectif de la journée n'était pas atteint.
Elle avait remarqué la fatigue dans les yeux de la brune , cette dernière avait de plus en plus de mal à conduir, ce n'était pas surprenant lorsqu'on sait qu'elle avait conduit presque 20 heures en deux jours. Ce n'était pas seulement fatigant, c'était aussi irresponsable. Si elles continuaient, elles risquaient leur vie et ne verraient probablement jamais la côte ouest.
L'homme leur proposa de les remorquer jusqu'à chez-lui, il avait de quoi les aider et pouvait le faire rapidement. Une chance, car dans cet endroit perdu, trouver un spécialiste était presque impossible.
Lexa avait donc accepté et ensembles, ils accrochèrent la voiture au pick-up. Le trajet dura une bonne vingtaine de minutes malgré que le village ne soit pas loin. Mais en roulant à 15 kilometre/heures cela n'était pas surprenant.
Pendant le voyage, Lexa manqua de s'endormir, elle piqua du nez plusieurs fois et tenta tant bien que mal de rester éveillée, Clarke le remarqua mais ne commenta pas. Elle préparait déjà ses arguments pour pousser sa conductrice à accepter qu'elles s'arrêtent pour la nuit, sachant très bien que cela ne serait pas une mince à faire.
L'homme habitait dans une ferme en bordure du centre du village. Il fit entrer la Mustang dans sa grange et se mit rapidement au travail sous les yeux inquiets de Lexa qui ne le lâchait pas. Visiblement sa voiture avait une importance particulière. Alors qu'il s'affairait, il leur indiqua qu'un petit hôtel pourrait les accueillir pour la nuit. C'était le seul de la région, un établissement familial modeste et minuscule mais il leur apporterait tout le confort nécessaire pour se reposer. Lexa, en s'essuyant les mains pleine de cambouis, avait refusé poliment, elles avaient encore beaucoup de route. L'homme essaya une nouvelle fois, leur disant que le village fêtait l'automne ce soir là, l'alcool y serait peu cher, la musique entrainante et les plats délicieux. Il fallait que les deux femmes en profite. Mais à nouveau, Lexa refusa.
Il leur fallut un petit moment pour tout décrasser et faire redémarrer le moteur, mais enfin, ils y arrivèrent. La voiture vrombissait normalement et Lexa retrouva enfin le sourire. Elle voulu tendre quelques billet à leur sauveur mais ce dernier n'en voulu pas. Il avait fait cela sans attendre quoique ce soit en retour et ça, ni Lexa ni Clarke n'y étaient habituée. Un serrage de main plus tard, et les deux femmes reprenaient leur route.
Alors qu'elles traversaient le visage, Clarke tenta une nouvelle fois, la fête semblait battre son plein, il y avait peu de monde mais l'ambiance était au beau fixe. Tout ce qu'elles auraient besoin pour décompresser. Évidemment, la brune ne voulait rien savoir, elle avait un planning à respecter. Clarke ne se démonta pas, mettant en avant le faite que Lexa ne pouvait pas continuer ainsi, il lui fallait un lit convenable et détourner également son attention de la route. Tout cela n'était pas sain. Sans surprise, elle n'eut aucune réponse, Lexa ne ralentit même pas et continua son chemin. Clarke souffla avant de sourire discrètement. Elle fixa la conductrice et croisa les bras sur sa poitrine.
- Les choses vont être très claires. Dit elle de son ton le plus ferme. Tu n'es plus en état de conduire, il fait nuit, t'es yeux sont à deux doigts de se fermer à chaque virage. Donc soit tu tiens vraiment à continuer et tu me donnes le volant, soit on s'arrête pour la nuit, on va boire un verre, juste un histoire de se détendre et on va se coucher.
- Personne ne conduit ma voiture Clarke.
- Alors le problème est réglé, on s'arrête pour la nuit et on repart demain matin, aussi tôt que tu le désireras.
Lexa soupira, elle continua sur quelque mètres avant de faire un demi tour à contre cœur. Du coin de l'œil elle aperçu l'air de vainqueur qu'abordait Clarke et ne pu retenir son rire.
- Tu n'as pas l'habitude qu'on te dise non.
- Visiblement ce n'est pas facile de me refuser quoique ce soit.
Et Lexa ne pouvait être que d'accord avec cette analyse. Avec n'importe qui d'autre, elle ne se serait même pas arrêtée, elle aurait continué son chemin sans prendre en compte les arguments qui lui étaient proposés. Mais ce soir, sans savoir pourquoi, elle avait garé la Mustang devant le petit hôtel, sortit les trois sacs du coffre pendant que Clarke leur réservait une chambre. La réceptionniste, une femme âgée et souriante les accueillit comme des stars, elle n'avait pas souvent de passage visiblement et mettait tout en œuvre pour que ses clients se sentent bien dans son établissement. La chambre des deux jeunes femmes se trouvait au premier étage. Vieillotte mais joliment décorée, elle avait tout le confort nécessaire. Vis-à-vis du motel qui l'avait hébergée, Clarke avait l'impression d'être dans un cinq étoiles. Elles prirent leur quartier rapidement mais lorsque Lexa entreposa l'un de ses sac sous le lit, Clarke se retrouva étonnée. Pourquoi la brune cachait elle ses affaires ? Qu'y avait-il de si précieux dans ce sac qui ne devait pas être vu ? Malgré ses interrogations, elle ne dit rien et fit comme si de rien n'était bien que son attitude n'échappe pas à Lexa, elle aussi n'allongea pas, l'envie de devoir expliquer tout cela ne l'a réjouissait pas.
Elles sortirent un peu plus de 45 minutes plus tard, le temps de se rafraîchir et de se poser un peu.
Puis, Clarke entraîna Lexa a la fête. La brune le faisait à contre cœur, à dire vrai, une fois que l'idée de passera nuit dans un vrai lit avait été acceptée, elle n'avait eu qu'une envie : se glisser dans les draps et ne plus bouger jusqu'au matin. Mais évidemment, comme à chaque fois depuis le début de leur périple, la blonde avait eu ce qu'elle désirait. Lexa s'aggaçait vis-à-vis de son comportement, mais elle n'y pouvait rien. Quelque chose chez Clarke l'hypnotisait, elle pourrait obtenir tout ce qu'elle voulait sans que Lexa ne puisse rien y faire. C'était stupide et complètement délirant. La jeune femme ne se faisait diriger par personne et surtout pas une autte fille, elle avait ses principes, ses idées, alors pourquoi cette petite blonde aristocrates changeait tout dans sa vie ?
La tente dressée habitait une cinquantaine de personne. Tous se ressemblaient : jeans hauts, ceinture en cuir, bottes, chemise et surtout chapeau sur la tête. Des vrais cowboy fan de country.
L'image était comique et un peu gênante. Les regards se tournèrent vers les nouvelles arrivantes et ces dernières firent leur chemin à travers les tables et les bancs qui entouraient la piste de danse boisée. Des personnes en rang faisaient quelque pas sur une musique ringarde en chantant par-dessus les paroles. Lexa avait déjà envie de rentrer, tout cela lui donnait envie de vomir. Elle s'assit au bout d'une table laissée à l'abandon et fixa ces gens venus d'un autre monde. Nashville n'était pas bien loin et elle voyait dans quelle ambiance les gens étaient éduqués, tout le contraire de ce qu'avait connu la brune.
Clarke se rendit directement au bar et commanda deux bières et deux baquette de Nachos au fromage. Depuis son départ son alimentation avait bien changé. Elle qui ne se nourrissait que de légumes, de tofu et de légumineuses trouvait un nouvel équilibre – bon ? – elle en doutait ! Clarke regardait aussi autour d'elle, et au contraire de Lexa, elle adorait tout ce qu'elle voyait. La musique, les rires, les chansons en cœur, les tenues, tout lui plaisait et la faisait apprécier ce moment hors du temps. Comme si son esprit pouvait enfin se mettre sur pause. Les gens étaient si gentils ici, ils proposaient leur aide, essayait de les inclure, posaient des questions. C'était une bulle de sympathie.
Elle retourna s'asseoir et tendit une bière à Lexa qui l'accepta avec plaisir. Souriante, Clarke se moquait gentiment de la réaction de Lexa, cette dernière avait l'air de vouloir creuser son trou pour ne plus voir ce spectacle. Elle avait un côté adorable qui lui plaisait tellement. Puis elle se remit à regarder les autres, ces gens qui dansaient gaiement sans se préoccuper de ce que pouvait dire le reste de l'assemblée. Lexa remarquait que les jambes de la blonde tapait le rythme en même temps que la musique, elle voyait bien qu'un rien retenait Clarke et qu'elle avait réellement besoin de décompresser.
- Vas-y ! Dit elle assez fort pour que Clarke l'entende tout en désignant la piste
- T'es folle ! Je ne sais pas danser ça !
Il n'en fallut pas plus pour qu'un homme se lève et s'approche des deux femmes, il tendit sa main à Clarke qui explosa de rire avant de refuser. Mais Lexa l'encouragea, « Tu en meurs d'envie » avait-elle dit en lui souriant. Voyant son expression ravie, Clarke avait fini par accepté et avait prit la main de l'homme qui, alors qu'il l'emmenait sur la piste, lui déposa son chapeau sur la tête. Encore un éclat de rire et Lexa cru mourir. Clarke était parfaite, souriante, avenante, proche des autres. Tout ce qu'elle-même ne serait jamais. Elle sentit son cœur s'emballer et essaya de se calmer. Elle ne vivait pas dans une comédie romantique tout cela ne se terminerait pas par un je t'aime ou quoique ce soit d'autre. Sa vie n'était pas vouée à bien se terminer et elle n'avait rien à offrir à personne. De plus, elles ne se connaissaient pas, rien de tout cela n'était logique. Et pourtant, pourtant, elle ne pouvait décrocher son regard, elle ne pouvait contrôler son sourire lorsque Clarke dansait en tenant son chapeau, elle ne pouvait retenir les soubresauts de son cœur lorsque le rire de la blonde s'élevait.
Clarke s'amusait, bien plus que lors des derniers mois. Elle essayait de retenir les pas mais se sentait ridicule. Qu'importe elle profitait de chaque seconde. Et croiser les yeux de Lexa était un sentiment incroyable. Elle voyait bien que la brune ne l'a lâchait pas et elle adorait cela. Elle avait tenté à plusieurs reprises de l'entraîner sur la piste mais évidemment Lexa n'était pas ce genre de fille.
Clarke ne savait pas combien de temps s'était écoulé, elle était en sueur, épuisée par ces danses à répétition, mais l'envie de partir était bien loin dans son esprit. Elle vit soudain Lexa s'approcher d'elle et se mettre à quelques centimètre de son oreille afin qu'elle l'entende.
- On devrait y aller Clarke, il est tard.
Clarke lui prit les mains et essaya de la faire danser mais bien sûr Lexa se contenta de rire, elle mit une de ses mains sur la hanche de la blonde et lui glissa un « viens ». Mais Clarke ne l'entendait pas de cette oreille. Elle passa ses deux bras autour du cou de Lexa et serra son corps contre le sien. Etait-ce son parfum ou sa mine adorable ? Lexa n'aurait pu le dire mais elle se laissa emporté. Une musique plus douce s'éleva et les deux femme se mirent à bouger doucement. Plusieurs couples les entouraient mais elles n'avaient d'yeux que pour l'autre. Lexa sentit ses main trembler, elle ne savait pas réellement où les poser, elle sentait sa gorge se serrer et gardait son regard fixé dans celui de Clarke. A nouveau, elles étaient dans leur bulle.
La musique s'arrêta, elles restèrent encore une minutes dans la même position avant que Lexa ne prenne la main de Clarke afin de l'entraîner plus loin. La blonde tendit le chapeau à l'homme qui le lui avait prêté mais il déclina en indiquant que c'était un cadeau. Elle le remercia et, gardant la main de Lexa dans la sienne, sortit de la tente.
La route jusqu'à l'hôtel se fit en silence. Elles montèrent jusqu'à leur chambre et se préparèrent pour aller au lit. Lexa prit la salle de bain, laissant Clarke seule. La blonde enfila un pyjama et se coucha. Elle attendait tranquillement mais son esprit était tourné vers ce sac, en dessous du matelas qui l'intriguait tellement. Elle attendit une minutes, puis deux, mais la curiosité était trop fort. Elle descendit du lit et tira le sac de sport. Elle entendait toujours l'eau couler dans la salle de bain et ouvrit délicatement la fermeture éclair. Ce qu'elle vit la fit refermer le sac immédiatement. Elle n'avait pas compté, elle ne s'était pas attardée mais le nombre de billets verts lui coupa la respiration.
C'était donc cela qui était si précieux, des dizaines de liasses. Clarke se remit sous les couvertures, dérangée par sa découverte. D'où venait tout cet argent ? Lexa était elle du mauvais côté de la société ? Un braquage ? De la drogue ? Que pouvait elle bien faire ?
Lorsque la brune revint dans la chambre, elle ne remarqua pas la mine déconfite de Clarke. Portant un long t-shirt délavé en guise de pyjama, elle se coucha à côté de la blonde avant d'éteindre la lumière. Les pensées de Clarke allaient bon train. Puis elle sentit le souffle chaud de Lexa contre son épaule, elle réalisa la proximité de la brune et sentit son cœur s'emballer. Les questions qu'elle se posait s'envolaient. Après tout elle avait elle aussi ses secrets, et Lexa avait fini par l'accepter et ne l'avait pas mise à la porte malgré tout ce qu'elle risquait. Alors pourquoi Clarke ferait elle différemment ? Elle aimait ce que représentait Lexa, elle aimait sa douceur, son humour, son côté rebel mais si tendre en même temps. Et n'était-ce pas ce qui comptait ?
Lexa posa l'une de ses main sur la joue de Clarke. Cette douceur était incroyable. Avec la lenteur et l'envie qui en découlait, elle l'embrassa tendrement. Il n'y avait pas de pensées cachée, elle souhaitait juste profiter de ce moment. Leurs lèvres se touchèrent et leur corps s'electrifièrent. Elles sembrassèrent longuement avant que Clarke ne se colle à Lexa. La tête sur son épaule elle caressait doucement la cuisse dénudée de la brune qui touchait encore sa joue du bout des doigts. C'est ainsi qu'elles s'endormirent, l'une contre l'autre, la tendresse raignant dans leur bulle.
Lexa se réveilla alors que la chambre était encore plongée dans la pénombre. Clarke ronflait doucement à ses côtés. La blonde avait bougé pendant la nuit, elle lui faisait à présent dos. Lexa regarda sa montre : 5 :14, et soupira. Elle se sentait si bien à cet instant et ne voulait pas bouger. « Encore une heure » se dit-elle avant de se coller à Nouveau à Clarke. Elle ne tarda pas à s'endormir, bercée par le parfum sucré de sa passagère.
Clarke sentit le matelas bouger et sortit de son sommeil. Les yeux encore plissés et l'esprit embrouillé, elle remarqua que Lexa s'activait dans tous les sens. La brune déambulait dans la chambre, sautillant sur place en mettant son jeans. Clarke se releva et remarqua que le soleil était levé, elle entendit Lexa pester.
- Il est plus de 10 heures !
A son ton pressé, Clarke comprit qu'elles avaient trop dormi. Elle ne dit rien et mima Lexa, s'habillant elle aussi le plus rapidement possible. En environ 5 minutes, elles étaient prêtes. Lexa porta les trois sacs et courru dans les escaliers pour pouvoir charger la voiture. Clarke s'arrêta tout de même pour saluer la tenancière et la remercier. Elle entendit Lexa l'appeler à l'extérieur et ne s'allongea pas.
D'un pas pressé, elle sortit de l'établissement et grimpa dans la voiture tandis que Lexa démarrait. Clarke sentait bien à sa conduite que la brune était stressée et en colère d'avoir autant dormi. Elle.n'osa pas ouvrir la bouche et se fit le plus discrète possible. Les paysages defilaient à vivre allure mais Clarke ne commenta pas, de peur que Lexa s'en prenne à elle. Au final elle était la coupable. C'était elle qui avait poussé pour qu'elles restent ici, qu'elles se reposent et surtout qu'elles sortent à la fête. Clarke le savait bien, avec des « si » elle aurait pu refaire le monde, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir.
En fin d'après midi, elles avait déjà parcouru plus de 600 kilomètres, mais ce n'était pas assez selon Lexa. Elle continuait d'appuyer sur l'accélérateur, ne respectant aucune limitation. Elle avait même hésité à prendre l'autoroute, chose qu'elle s'interdisait depuis le début. Visiblement, respecter son impératif était primordial et Clarke ne le comprenait pas. Alors qu'elles traversaient une ville du Nebraska, la blonde prit enfin la parole.
- Je peux savoir pourquoi est-ce que c'est aussi important d'être à San Francisco dans 2 jours ?
- C'est important c'est tout. Avait répondu Lexa en dépassant un camion.
- Ce n'est pas vraiment une réponse.
Lexa semblait visiblement agacée par le fait que Clarke insiste. Elle serrait son volan sans regarder sa passagère.
- Ça a un rapport avec le sac de billets ?
Clarke n'avait pas prévu de mettre le sujet sur la table, bien au contraire. Mais elle n'avait pas contrôlé ses paroles. Son envie de comprendre avait été trop fort.
Lexa se contenta de rire sarcastiquement et secoua la tête.
- Nous y voilà. C'est bizarre je ne suis pas étonnée que tu aies fouillé dans mes affaires.
- Et je ne suis pas étonnée que tu ne m'explique pas.
Lexa la regarda enfin de ses yeux sévères, la mâchoire serrée et les mains de plus en plus crispées.
- On a tous nos problèmes Clarke, et les miens ne sont pas des truc de petite bourgeoise capricieuse.
C'était comme un coup de poignard. Ces mots faisaient mal, bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Clarke tourna la tête en direction de la fenêtre et essaya de contrôler les larmes qui lui montait aux yeux. Où était passé la tendresse et la douceur de la veille ? Lexa se mordit la langue, elle n'avait pas voulu s'emporter et surtout, elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle avait dit. Mais il était trop tard pour revenir en arrière.
Deux heures de plus s'écoulèrent sans qu'un mot ne soit prononcé. Clarke n'avait même pas essayé de demander à ce qu'elles s'arrêtent pour que la conductrice puisse se reposer. Elle savait très bien que cela serait peine perdue. Mais la voiture manqua d'essence et Lexa s'arrêta afin de faire le plein. Il était près de 19 heures, cela faisait bien trop longtemps qu'elle conduisait. Clarke savait que leur voyage allait tourner au calvaires si Lexa ne se reposait pas maintenant. Elle profita que la brune aille payer et leur prendre quelques petites chose à manger pour se glisser au volant. Elle n'avait jamais conduit ce type de voiture et n'était pas vraiment habituée à prendre les commandes. Son permit, elle l'avait eu au bout de 3 essais et elle se demandait encore si son père n'avait pas payé l'expert.
Mais ce soir tout cela lui importait peu, elle ne risquerait pas de perdre la vie à cause des risques démesuré que prenait sa chauffeuse.
Lexa revint à la voiture un sac dans les mains. Elle s'approcha du côté conducteur et passa la tête par la fenêtre.
- Très drôle. Dit-elle sans émotion. Aller retourne à ta place, il faut qu'on y aille.
- Je ne bougerai pas. Soit tu prends ma place, soit tu continue à pieds.
- Clarke c'est ma voiture, tu ne vas pas partir comme ça.
- Tu veux voir ?
- Aller ça suffit, laisse-moi conduire.
- Hors de question. Tu ne tiens plus debout, on a déjà risqué 3 accidents, ça suffit.
- Clarke, personne ne conduit ma Mustang à par moi.
- Alors on va etre obligées de s'arrêter pour la nuit. Et vu tes « obligations » j'ai bien l'impression que ça ne soit pas possible.
- Putain Clarke arrête ta comédie, c'est bon
La blonde démarra le moteur et fixa encore Lexa d'un œil menaçant. La brune soupira, elle n'avait pas le courage de répondre, la fatigue la rendait faible. Tout ce qu'elle détestait. C'était horrible, contre nature. Elle shoota dans une canette qui bordait la route et fit le tour de la voiture. La blonde était têtue, elle ne laisserait pas sa place c'était sur. Et elles étaient tellement en retard qu'argumenter ne leur ferait que perdre plus de temps.
Genoux relevé, tête contre la fenêtre, Lexa boudait comme une adolescente. Clarke fut satisfaite de remporter cette manche. Elle appuya doucement sur l'accélérateur et fit avancer la voiture tranquillement. Respectant point par point chaque détail du code, elle reprit la route sans grande assurance. Les mouvement doux de la voiture bercèrent Lexa qui sentit rapidement le sommeil s'emparer d'elle. Elle ferma les yeux, deux minutes, avant de plonger dans les bras de morphée sans s'en rendre compte.
Elle passèrent Denver deux heures plus tard. Lexa ne s'était toujours pas réveillée et Clarke trouvait le temps long. Elle n'aimait pas conduire et surtout de nuit. Mais elle n'avait pas le choix, il fallait rattraper leur retard et d'après les calcules de Lexa, elle avaient encore 20 heures de route. Il fallait continuer, ne surtout pas laisser la fatigue prendre le dessus.
La brune se réveilla enfin, elle avait mal au dos et ses jambes étaient crispée. Elle regarda Clarke, concentrée sur la route, et baya avant de contrôler l'heure.
- On a passé Denver, on devrait arriver à Salt Lake City demain vers 7 heures si on continue comme ça.
Lexa hocha la tête, le plan était respecté, Clarke avait assuré et visiblement, la voiture était toujours entière. La brune était gênée, elle repensait à ses mots plus tôt dans la journée et ne savait pas comment revenir en arrière. Nerveusement, elle joua avec ses doigts et soupira.
- A propos de tout à l'heure Clarke.
- C'est bon t'en fais pas. Tu étais fatiguée et énervée que je fouille dans tes affaires.
- Je ne pensais pas ce que je t'ai dis. Vraiment pas. Je sais que si tu es partie, c'est que tu avais de bonne raison. Une enfance de merde ça n'arrive pas qu'aux pauvres.
- Je ne t'en veux pas Lexa. Et elle le pensait sincèrement.
- tu vois... c'est exactement pour ça que je te disais que je n'étais pas une bonne personne Clarke, je suis capable de dire des choses vraiment horrible.
Clarke lui prit la main au dessus du pommeau de vitesse. Elle entrelaça leur doigts et lui sourit timidement.
- Tu n'es pas une mauvaise personne Lexa. La fille que j'ai vu hier, elle n'avait rien de mauvais.
- La fille que tu as vu hier ce n'était pas moi.
- Je crois que tu te trompe. Je crois que tu ne veux pas voir à quel point tu es quelqu'un de bien. Tu te cache derrière tes airs de rebelle, tes doc Martens, ta veste en cuir, tes "affaires" comme tu dis. Mais ce n'est pas qui tu es vraiment.
- Tu ne sais pas de quoi tu parle Clarke. Soupira-t-elle.
- Peut-être que moi aussi je sais lire les gens. Elle avait répondu cela en mimant les mots que lui avait dit Lexa lors de leur première rencontre.
Et elle en pensait chaque mot. Lexa n'était pas cette brute qu'elle prétendait être, elle était douce, avenante et généreuse. Peut être qu'elle trempait dans des affaires suspecte, mais Clarke ne pensait pas que cela la définissait. Elle avait envie de lui laisser une chance.
- Clarke, tu penses bien par rapport à ce sac de billet que je ne fais pas parti des gentils. Ce ne sont pas des "affaires" complètement légales.
- Et alors? On n'a pas le droit au bénéfice du doute? Et ce n'est pas comme si tu allais me parler de ce que tu fais.
- Tu marques un point. Après tout, une fois arrivé, tu ne me reverras plus jamais, autant que tu gardes une bonne image de moi.
Ces mots écorchèrent le cœur de Clarke qui deglutit difficilement. Elle n'avait pas envie de penser à cela. Elle avait imaginé que les choses seraient différentes maintenant, que Lexa leur donnerait une chance. Elle pensait que le deal serait remis en cause après leur rapprochement. Mais visiblement, Lexa ne voyait pas les choses ainsi.
Elles roulèrent toute la nuit sans s'arrêter. Lexa reprit le volant et continua le chemin pendant que Clarke se reposait bruyamment. Elles entrèrent dans l'Utha en même temps que le soleil se levait.
L'image était magnifique, à couper le souffle. Lexa réveilla une fois de plus Clarke pour lui montrer ce décors. La blonde était stupéfaite et demanda doucement à Lexa de se garer sur le bas côté afin de profiter quelque minutes de ce cadeau que leur offrait la nature. La conductrice accepta évidemment, après son excès de colère de la veille, les efforts que Clarke avait mit pour respecter leur timing elle lui devait bien cela.
Elle arrêta la Mustang et les deux femmes sortirent. Elles se positionnèrent côte à côte adossées au capot de la voiture. La vision était parfaite : ces couleurs orangées, ce désert sec et chaud, les pierres, le sable, la poussière. Un décors de western rien que pour elles. Clarke se laissa aller et posa sa tête sur l'épaule de Lexa, profitant de ce moment magique.
- Si tu oses encore dire que tu es une brute sans cœur, alors que tu nous arrête devant ce paysage de film romantique ! Je te jure que je te tue. Tu as perdu toute crédibilité.
La constatation extirpa un rire à Lexa. Encore une fois, la blonde arrivait à la détendre, à lui faire ressentir des émotions tellement enfouies à l'intérieur. Elle n'arrivait pas à comprendre. Son envie était trop forte, elle tourna la tête vers Clarke qui se décalla afin de pouvoir la regarder elle aussi.
Elles restèrent ainsi un moment, sans bouger, une conversation muette dans l'air. Lexa trouvait Clarke si belle, ses cheveux blonds brillaient face aux rayons de ce soleil à peine levé. Elle avait l'air fatiguée certes, mais elle resplendissait, ses yeux bleus, ses joues roses, ses lèvres un peu pincée, elle aimait chacune des parties de son corps. Lexa se pencha doucement et l'embrassa une nouvelle fois. Tout comme lors de leur derniers baiser, ce contact était lent, doux, électrisant. Leur langues se rencontrèrent et leur corps se soulevèrent, tout était parfait. Clarke se recula à quelques centimètre, les yeux encore fermés, elle sentait la main de Lexa caresser une mèche de ses cheveux.
- Je n'ai pas envie que ça se termine. Murmura-t-elle.
Et c'était la vérité, Clarke savait qu'il ne leur restait qu'un seul jour et n'arrivait pas à l'accepter. En compagnie de Lexa, elle revivait.
- N'y pense pas. On vit au jour le jour.
Et elles s'embrassèrent à nouveau, tendrement, amoureusement, empli de promesse. Les deux femmes reprirent la route. Il n'eut pas plus de mot échangé, elles se sentaient bien, entières.
La traversée de l'Utha dura 5 heures 30. Elles s'arrêtèrent quelque fois, tantôt pour faire le plein, tantôt juste pour profiter d'être ensemble. De manger, de se reposer en admirant le décors. Lexa aurait aimé profiter un peu plus de tout cela mais elle connaissait ses impératifs, elle risquait gros et ne pouvait pas arriver en retard. Un délai était un délai il n'y avait pas d'alternative. Il leur fallut 8heures de plus pour arriver à Reno. Dernière grande ville du Nevada. Après cela les heures qui les séparaient de San Fransisco étaient anecdotiques. Elles avaient réussi et pourtant un sentiment de nostalgie régnait. Il était un peu plus de 21 heures. Reno, la petite sœur de Las Vegas, connue pour ses casinos brillaient de mille feu. Les lumières donnaient l'impression d'être en pleine journée. Son côté kitch plaisait au touristes qui faisaient souvent un détour par ici avant de rejoindre les villes plus imposantes. Clarke n'y avait jamais mis les pieds et elle était transportée par cette ambiance délirante mais plus réservée que Las Vegas. Les gens ici vivaient, ils profitaient de la nuits, s'amusaient. Tout ce qu'elle avait commencé à faire depuis une semaine. Lexa avait l'air de connaître la ville, elle avait prit le rôle de guide touristique et faisait découvrir le site à sa passagère.
Elles étaient sur le point de quitter la ville lorsque la brune bifurqua dans une allée, éteillant la curiosité de Clarke. Elles remontaient vers le nord avant d'arriver en périphérie. Encore quelques minutes et elles arrivèrent devant un établissement qui ne payait pas de mine. Des murs délabrés, un insigne lumineux représentant un trèfle à quatre feuilles qui cligottait, un parking sur lequel on avait du mal à distinguer le marquage au sol et ses affiches publicitaires taguées. Clarke ne dit rien mais elle ne comprenait pas ce qu'elles faisaient ici. Lexa gara la voiture et éteignit le moteur, elle rit doucement en voyant la mine de Clarke et se sentit obligée d'expliquer.
- C'est notre dernière soirée non ? On devrait fêter ça.
- Dans un endroit craignos ?
- Ce n'est pas dans un de ces endroits que l'on s'est rencontrées ?
Clarke éclata de rire et suivit Lexa à l'extérieur de la voiture. La brune posa l'une de ses main sur le bas de ses reins et l'entraîna dans le bar. A l'intérieur, Clarke fut frappée par la ressemblance de l'établissement avec celui qu'elle avait visité à Providence. Tout était semblable, le comptoir, les lumières, le billard, les tables en bois, les banquettes rouge. Une copie conforme et la blonde se demandait comment la conductrice pouvait connaître cet endroit. San Francisco était à plus de trois heures route, elle ne pouvait donc pas être une habituée des lieux. Pourtant, elle salua la barman d'un signe de main et la rousse derrière le comptoir l'appela par son prénom. Son sourire charmeur et sa posture qui mettait en avant sa poitrine énerva immédiatement Clarke. Pourquoi cette femme devait elle se comporter de la sorte ? Ne voyait-elle pas que Lexa était accompagnée ? N'avait elle pas remarqué cette main protectrice qui ne quittait pas la blonde ? Ses nerfs grimpaient en flèche mais elle essaya de se contrôler, souriant fièrement en s'asseyant sur un tabouret. La musique était forte, un vieux rock comme l'aimait Lexa qui tapait la mesure avec son pied. La brune n'avait pas lâché son contact avec le corps de Clarke, maintenant assise, elle lui caressait doucement la cuisse.
Lexa commanda comme la dernière fois : un whisky pour elle, un snakebite pour Clarke. Une fois servie, elles trinquèrent. A quoi ? Aucune des deux ne voulu le formuler, mais au fond de leur tête, elles savaient que ce contact entre leurs verres marquait la fin de leur aventure.
Les descentes de boissons s'enchaînèrent, elles profitaient de leur soirée et restaient complice dans leur bulle. Lexa n'avait d'yeux pour personne d'autre, elle était comme envoûtée.
Elle finit par prendre la main de Clarke et l'emmena devant le billard, un clin d'œil à leur première nuit, alors qu'elle préparait le triangle, elle demanda à la blonde ce qu'elle souhaitait si elle gagnait. Évidemment, elle ne jouait jamais sans enjeux. Clarke sembla réfléchir, l'espace d'un instant elle redevint cette fille timide du Massachusetts. Elle fuya le regard de la brune avant de boire son shooter. Lexa adorait cette attitude mal à l'aise et se rapprocha, remettant une mèche de cheveux blonds derrière son oreille.
- Alors ? Demanda-t-elle. Qu'est ce que tu veux ?
Encore une hésitation avant que Clarke ne se perde dans ces yeux verts. Elle murmura du bout des lèvres.
- Je ne veux pas que demain soit notre dernier jour.
- Clarke…
- C'est ce que je souhaite. Ajouta-t-elle. Qu'on ne sépare pas demain. Un pari est un pari.
Lexa soupira avant d'hocher la tête. Un pari est un pari.
- Et toi ? Demanda Clarke.
Pour seule réponse, Lexa haussa les sourcils de manière subjective. Elle lui sourit en coins et cassa. La partie commençait.
Elle dura plus longtemps que leur premier duel, Clarke donnait tout ce qu'elle avait mais c'était sans compter sur Lexa qui avait prit confiance en elle, et qui était motivée par une force invisible. Le fait de ne pas pouvoir tenir son engagement si Clarke gagnait la faisait redoubler d'efforts. Elle ne pouvait se permettre de laisser la victoire lui échapper. Il fallait que son chemin se sépare de celui de Clarke. Sa vie n'était pas faite pour une fille comme la blonde. Elle ne lui apporterait que des problèmes et c'était plus simple ainsi, Clarke devait réaliser son rêve, construire sa propre vie comme elle l'avait tant rêvé.
C'est ainsi que Lexa remporta la partie. Elle enchaîna les coups et lorsque la dernières bille fut rentrée, elle exulta sous les yeux tristes de Clarke qui avait mis tous ces espoirs dans ce jeu. Elle était persuadée de gagner, de s'offrir encore un peu de temps avec cette femme incroyable. C'était peut être idiot, Elle avait certainement vu trop de film romantiques, mais elle avait espéré. Elle bouda, comme une enfant et Lexa n'en fut que plus transportée. Elle s'approcha de Clarke et la poussa contre la table de billard, son sourire resplendissant. Ses mains caressant doucement ses hanches, son corps plaqué contre le siens et ses lèvres chatouillant son cou, Clarke du retenir un soupire de contentement.
- Alors qu'est ce que tu veux comme récompense ? Demanda-t-elle a bout de souffle.
- Toi.
C'était un murmure mais il électrifia la blonde toute entière. Elle laissa Lexa lui mordre le creu de l'épaule avant de remonter jusqu'à ses lèvres. Le baiser était appuyé, leurs langues déchaînées, elles se perdaient dans ce moment qui dura une éternité. Puis, lexa prit la main de Clarke et l'entraîna à l'extérieur. Le chemin jusqu'à la Mustang se fit au pas de course et une fois devant la voiture, Lexa se dépêcha d'ouvrir la portière et de faire grimper Clarke a l'arrière. Leur envie était décuplée, elles repensaient à leur première nuit, à ce désire qui n'avait eu de cesse de grimper depuis 4 jours. La brune monta également en refermant la porte derrière elle. Elle monta sur les cuisses de Clarke et retrouva ses lèvres qui lui avaient tellement manquées. La blonde encercla sa taille et profita de toutes les sensations qui l'envahissaient. Lexa avait ses deux mains sur ses joues, elle l'embrassait comme jamais elle n'avait embrassé personne, c'était presque désespéré. Les mains de Clarkes glissèrent sous son t-shirt et caressèrent sa peau bouillante, elle aimait chaque contact et le vocalisait sans crainte avant de faire de même. Entre deux soupires, elle entendit Clarke :
- Je ne veux pas que ça s'arrête.
Lexa se stoppa une minute, elle captait ces mots, comprenait leur sens. Encore une fois, elle embrassa ses lèvres, mais plus doucement, plus calmement.
- N'y pense pas s'il te plaît. C'est juste toi et moi ce soir, on ne pense pas à demain.
Elle ne laissa pas le temps à Clarke de répondre. Elle reprit ses baiser, ses caresses. Elle aimait sentir la blonde la désirer et ne perdit plus de temps. Lexa deboutonna le jeans de Clarke et glissa sa main vers l'objet de son désire, décrochant un cri de plaisir qui décupla son envie.
La nuit continua ainsi, entre caresses, baisers, soupirs et orgasme. A l'abri des regards, dans cette voiture, dans leur bulle. Elles ne faisaient plus qu'une, oubliant que demain leurs cœurs se sépareraient.
San fransico s'élevait devant elles. Le majestueux Golden Gate comme un trophé après ce périple de cinq jours. A la lueur de cet après midi clémente, il trônait en roi, symbole de cette ville au brouillard permanent. Tout était si beau, comme Clarke l'avait imaginé des centaines de fois au court du voyage. Lexa avait stoppé la voiture à un endroit qu'elle connaissait par cœur. Ici, elle offrait un spectacle magnifique à sa passagère. Le spot n'était pas connu de tous, elle l'avait découvert en étant adolescente, un week end de fugue et depuis, elle y revenait souvent, simplement pour se vider la tête, fuir les problème et observer la ville qui l'avait vue grandir. On apercevait les différentes facettes de cet endroit aux milles couleurs : les buildings immenses, et ces maison collées les unes aux autres dans des dégradées colorés. D'ici, on ne captait pas l'effervescence, tout semblait si calme et pourtant, la ville vivait à mille à l'heure, les cultures se mélangeaient, un mandala d'ethnies et de coutumes différentes. A la croisée des monde, entre le désert et la côte, San Fransco n'était que contradictions magiques.
Comme lors du matin précédent, les deux femmes étaient adossées au capot de la Mustang. Mais cette fois-ci, Lexa tenait contre son corps Clarke, son dos lové contre l'avant de la brune qui entourait sa taille de ses deux mains. Elles étaient plus proche que jamais et ne voulaient pas se décoller ne serait-ce qu'une seconde. Clarke sentait son cœur battre si fort dans sa poitrine, incapable de pouvoir se faire à l'idée qu'elle était arrivée à destination. Elle sentait la bouche de Lexa embrasser de temps à autre son épaule avant d'y reposer son menton et de contempler l'horizon.
Le moment était venu, elles le savaient toutes les deux, mais qui serait assez courageuse pour rompre ce moment intense ?
Sans surprise, ce fut Lexa qui soupira avant de décoller le corps de Clarke du siens. Elle sentit la blonde se tendre et essayer de la maintenir ainsi encore une seconde mais il fallait être forte, ne pas laisser ses émotions prendre le dessus. Elle ne la regarda pas et parla d'une voix monotone.
- Je vais te déposer à Union Square. La bas tu pourras prendre un bus et tu pourras aller où bon te semble.
- Lexa…
- aller grimpe.
Clarke la retint par le bras, ainsi la brune découvrit les yeux humides de sa passagère, elle ne put la confronter et fixa sa voiture.
- Je t'en prie. Reprit la blonde. Ça ne peut pas s'arrêter comme ça.
- Clarke, c'était claire depuis le début.
- Je n'imaginais à ce moment là que je ressentirai…
- Ne parle pas de sentiments s'il te plaît. La coupa Lexa. C'était un voyage de 5 jours, rien de plus.
- Tu sais très bien que ça ne s'arrête pas a ça.
- Je ne suis pas comme ça Clarke. Je suis désolée si je t'ai fais penser autrement mais ça s'arrête là pour moi.
- Tu mens, tu sais très bien qu'il y a quelque chose de plus.
La blonde était désespérée mais elle tentait le tout pour le tout malgré la froideur de Lexa. Elle ne pouvait pas se faire à l'idée que la brune ne ressente rien, que cette tendresse, cette douceur n'avait pas existé, que bien que leur périple ait été court, des sentiments étaient impliqués.
- Clarke. Dit elle encore. J'ai respecté ma part du marché. C'est tout.
- Pars avec moi. Supplia-t-elle.
La réaction de Lexa ne fut pas celle qu'elle attendait. Ce rire qui s'éleva lui brisa le cœur.
- T'es pas sérieuse quand même ! Rit-elle. On ne se connaît pas, on a passé 5 jours ensemble c'est tout. Oui tu m'as plus, oui ce qui s'est passé était génial, mais ça s'arrête là. Je ne sais pas quelle genre de fille tu penses que je suis mais tu te trompe.
- pars avec moi. Répéta-t-elle. On se casse d'ici, on commence une nouvelle vie, on a de quoi faire avec ton sac remplit de billets, on peut tout quitter.
Lexa fit un pas en arrière et passa nerveusement une main dans ses cheveux.
- Clarke on est pas tous comme toi. On ne peut pas tout quitter et espérer créer une nouvelle vie. Il y a des gens qui vivent dans le monde réel, qui ont des vrais problèmes et qui ne peuvent pas fuir.
- Tu m'as déjà sortit cette excuse. J'ai bien compris que je n'étais qu'une petite bourgeoise, mais toi tu te cache derrière tout ça. Tu as peur de recommencer ta vie, tu préfère errer l'âme en peine, comme une fatalité alors que tu pourrais avoir tellement mieux.
- Tu ne me connais pas Clarke. Tu ne sais rien de ma vie.
- Je me fiche de ton passé. J'aime la personne que j'ai découverts durant ce voyage. Et si tu donnais une chance à cette personne tu verrais à quel point tu es incroyable.
- Clarke…
- Pars avec moi. Deviens qui tu es vraiment. On ne se doit rien, on s'en va, on essaye et si ça ne fonctionne pas tant pis, on aura vécu au moins. C'est ce que je fais depuis une semaine, je tente, je fais des choses stupide et tu sais quoi ? Je n'ai jamais été aussi heureuse.
- Fuir n'est pas une option pour moi Clarke. C'est tout, c'est comme ça.
Clarke voulu répliquer une fois de plus mais Lexa l'en empêcha, elle l'embrassa. Par ce geste elle espérait lui montrer l'étendue de ses sentiments. Ses regrets de ne pas pouvoir lui donner ce qu'elle espérait.
Elles entrèrent une dernières fois à deux dans la Mustang et Lexa tourna la clé. Alors quelle démarrait, deux voitures firent leur apparition, empêchant les deux femmes de partir. Lexa jura et soupira comme si elle savait très bien ce qui en découlait. Elle coupa le moteur, baissa sa fenêtre et attendit qu'un homme s'approche. Ce dernier, à la carrure bien faite, des cheveux mi-long détaché, une barbe de trois jours sur le visage et des yeux profonds, passa la tête à travers la fenêtre. Il jeta un regard dédeignant à Clarke avant de fixer Lexa.
- Roan. Dit-elle froidement. Je ne suis pas surprise de te voir. Tu as ramené Tweedledum et Tweedledee avec toi ?
Le trait d'humour faisait référence au deux autres hommes au physique atypique qui attendaient sagement auprès des autres voitures, bras croisés sur leur ventre bedonnant.
- Le boss t'attends. Dit simplement Roan.
- J'ai encore une course à faire et je vous rejoins…
- Maintenant Lexa.
Elle serra un peu plus fort son volant et fit face au sourire de son interlocuteur.
- Il sera heureux de rencontrer ta nouvelle amie.
- Elle n'a rien à voir la dedans.
- Pas à moi qu'il faut l'expliquer.
Il se contenta de dire cela avant de repartir. Il grimpa dans sa Jeep, accompagné de Tweedledum, l'autre sbire montant dans le second véhicule.
Lex n'osa pas parler, elle suivait Roan tandis que le troisième homme fermait la marche, ainsi elle ne pouvait les semer. Clarke avait arrêté de respirer, elle comprenait que tout ça avait des chances de mal se terminer. Elle angoissait, elle voulait revenir 10 minutes plus tôt, au moment où ses lèvres étaient encore scellées à celle de Lexa.
Cette dernière avançait doucement, elles traversèrent San Francisco. Ce n'était pas la visite qu'elle avait espéré offrir à Clarke, loin de là. Le trajet dura longtemps, trop longtemps au goût de tout le monde. Il prit fin dans une ruelle sordide. L'odeur donnait des hauts le cœur, visiblement personne n'aimait s'y aventurer vu l'état du coupe gorge. Des poubelles étaient retournée, des seringues usagées traînaient par terre, des traces de sang jonchaient certains mur, marquant des scènes de bagarres ou pire peut être. Lexa stoppa le moteur. Elle cherchait quelque chose à dire, elle voulait s'excuser d'avance, mais rien ne sortit. Elle n'osa pas prendre la main de Clarke bien qu'elle en meurt d'envie, elle laissa la blonde la suivre, les yeux fixé sur le sol, les bras entourant son corps frêle.
A l'intérieur, rien ne changeait. L'établissement était une sorte de squat délabré. Plusieurs personnes s'y trouvaient, certains nettoyaient des armes, d'autre découpaient des savonnettes en écoutant du rap et en fumant, on entendait des gémissement de plaisir à l'étage et quelques femmes dehambulaient à moité nues dans les couloirs. C'était un mélange entre un bordel et un repère de narcotrafiquants. Cela faisait froid dans le dos. Elles descendirent au sous-sol et alors qu'elles descendaient les escaliers elles entendirent des rires s'élever. Clarke se fit pousser par un des deux jumeaux et se rattrapa à Lexa de justesse. La brune s'arrêta une fois en bas et décida enfin de mettre une de ses main dans le bas du dos de Clarke, signe qu'elle ne l'a laisserait pas tomber.
- Wood Junior ! S'exclama une voix dans le fond de la pièce. Je ne t'attendais plus ! Après que mes hommes m'aient dit que tu étais arrivée à Reno hier soir, je pensais te voir débarquer en pleine nuit… pourtant, il est plus de 10 heures.
L'homme sortit de la pénombre. Il avait plus de quarante ans, sa mâchoire était carré, ses cheveux châtain clair arrivaient en dessous de ses oreilles, il portait un blouson marron et un jeans noir. A première vue, il n'avait rien d'un truand, pourtant Clarke pouvait le sentir au plus profond d'elle, cet homme ne représentait rien de bon. Il sourit mesquinement et s'approcha des deux femmes en continuant de parler.
- Mais je dois avouer que je te comprends. Qui pourrait te blâmer d'avoir passer du bon temps avec ta nouvelle copine ?
- Laisse la en dehors de ça kane. Murmura Lexa à travers ses dents.
- Et bien, et bien, on dirait que le pitbull est de retour. Elle a vraiment fait un numéro sur toi !
Encore une fois, il s'approcha et se mit face à Clarke, avec toute la malaisance possible, il lui attrapa la main et l'embrassa du bout des lèvres.
- Enchanté de vous rencontrer Clarke… ou devrais-je dire Eliza ? Ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre la fille d'un gouverneur.
Comment pouvait-il le savoir ? C'était impossible. Pourtant Lexa ne paraissait pas surprise, elle devait se savoir suivie depuis son depart de la côte est.
Kane de son côté, jouissait de tout cela, il se délectait de cette situation, les visage pales des deux femmes lui procuraient un plaisir incroyable.
- Ne vous en faite pas, Liza ! Continua-t-il. Votre secret est bien gardé avec moi ! Une chance que vous soyez tombée sur Lexa pendant votre fuite !
Il leur tourna le dos, le temps d'aller s'asseoir sur le grand canapé de cuir posé juste devant une table en verre sur laquelle trônait deux armes et un cendrier débordant de cendre. Il alluma une cigarette et lança le paquet à Roan afin que lui aussi puisse en profiter.
- C'est vrai que Lexa est la définition même du mot générosité. Ce n'est pas étonnant qu'elle vous ait aidé. D'ailleurs elle est si généreuse qu'elle a certainement du me rapporter un petit cadeau.
Il claqua des doigts et Lexa soupira. Elle tendit le sac de billet à Tweedledee qui l'apporta au patron.
Clarke comprenait enfin, tout cela était lié, les affaires de Lexa, l'argent, la fuite. C'était le point final à son périple.
Kane se frotta les mains et rit à voix haute. Il était visiblement satisfait de tout cela. Il tira sur sa cigarette et ouvrit le sac afin d'en sortir les liasse de billets. Clarke le regardait faire. Elle n'avait pas imaginé qu'il puisse en avoir autant.
- Tu as ce que tu voulais. Dit enfin Lexa. On se tire d'ici.
Elle tira sur le bras de Clarke afin de la faire monter les escalier mais Roan l'en empêcha, il barra la route et mis ses deux mains croisée sur son torse.
- Pas si vite mini Wood. Rappela Kane. Laisse moi contrôler tout cela.
La brune soupira, ses épaules tombant, le poids de son stress se voyant ainsi. Clarke se retourna face à lui et attendit tranquillement qu'il compte les billets.
Il y en avait tellement, le comptage dura une éternité et Lexa ne cessait de taper du pieds par terre. Impatiente de pouvoir enfin sortir d'ici. Elle regarda plusieurs fois sa montre et soupira encore et encore.
- Où est le deuxième sac Lexa ? Demanda Kane en comptant l'avant dernière liasse.
- Quoi ?
- Le deuxième sac, tu es bouchée ?
- Je … je n'ai pas…
- Il manque plus de 50 000 dollars, alors je te demande où est le reste.
Lexa sentit son cœur se stopper elle répondit de sa voix la plus claire et sûre.
- Ton gars ne m'a donné qu'un sac.
- Et tu n'as pas compté ?
- Je suis transporteur, c'est pas mon job de compter.
Roan saisit Lexa par l'arrière et la maintenu fermement tandis que Kane s'approchait. Clarke sursauta mais n'osa rien dire.
- Lexa, Lexa, Lexa. Tu as été formée par les meilleures, tu travailles pour moi depuis tes 14 ans, ne t'ai-je rien enseigné ?
- Je fais mon boulot, je ne pose pas question.
Kane soupira. Il était visiblement contrarié et n'aimait pas le ton condescendant de Lexa. Il prit sa cigarette entre deux doigt et profita que Roan la maintienne pour venir déposer doucement le bout brûlant de son mégot contre le cou de la jeune femme qui serra les dents de douleur.
- Je n'aime pas ton attitude mini Wood. Dit il en se reculant. Je crois que tu as eu trop de passe-droit.
- Ce n'est pas de ma faute si le mec que tu as engagé t'as roulé, débrouille toi avec lui.
- Je crois que ton insolence est de trop.
Il claqua des doigts et Roan réagit comme un chien. Il se saisit plus fortement de Lexa et la plaqua contre la table en verre. Le bruit fut sourd et Clarke cria. Un non s'extirpa de sa gorge mais elle était comme paralysée. Elle vit Tweedledum et Tweedledee s'approcher également et tendre un couteau à cran d'arrêt à Roan. Ce dernier retourna Lexa toujours sur la table en verre. Elle essaya de se débattre mais les deux hommes forts l'attrapèrent par les bras et les jambes afin de la maintenir. Roan s'approcha de son visage et porta le couteau juste au dessous de son œil en appuyant fortement jusqu'à ce que du sang commence à s'écouler doucement.
- Il te faut une bonne leçon Lexa. Expliqua Kane qui regardait la scène. Je ne tolère pas qu'on se foute de ma gueule.
Il s'approcha à nouveau alors que Roan appuyait de plus belle sur son couteau. Clarke cherchait par tous les moyens à l'aider mais elle était comme perdue, elle ne savait pas quoi faite.
- Après tout, s'il te manque un œil, ce n'est pas bien grave puisque de tout évidence tu ne t'en sers pas pour compter la marchandise.
La scène dura encore quelque minutes et Lexa fini par dire « ok », elle allait parler, dire la vérité. Roan la garda maintenue mais rangea son couteau. L'œil de la brune saignait fortement, elle allait avoir une belle cicatrice.
- OK… Le braquage ne s'est pas passé comme prévu. Dit elle d'une voix cassée. Quand je suis arrivée sur place la police était déjà là. Miller m'a tendu le sac, il m'a dit qu'il reviendrait me donner le deuxième mais il y avait trop flic, c'était voué à l'échec. Je me suis cassée avec ce que j'avais et je les ai vu l'arrêter. C'était un coup foireux.
- Alors t'as abandonné mon fric pour sauver ta peau ?
- J'ai abandonné 50 000 dollars sur les 200 000 pour te rapporter quelque chose .
- Oh donc je devrai te remercier ?
- J'ai fais mon job.
Kane lui mit un coup de poings dans le ventre. La jeune femme se plia en deux et tomba à terre sous le regard sidéré de Clarke.
- Tu sais Lexa, il y a une chose qui m'énerve encore plus que l'insolence. C'est le travail bâclé.
- Kane.
- Tu m'en dois une Lexa.
- Je ne te dois rien. Mon job est terminé. J'arrête.
- Tu arrêtes quand je le dis. Il me manque du fric, tu es encore sous contrat.
- Anya avait raison, tu ne tiens pas parole.
- Je tiens toujours parole ! Hurla-t-il. Mais je ne le fait qu'une fois le travail fini.
Kane claqua des doigts, Roan lâcha Lexa et alla chercher un dossier sur le bureau. Il le tendit à Kane.
- Tu veux ta liberté ? Et bien tu vas faire une dernière chose pour moi. C'est un coup sur mesure pour toi mini Wood.
- Je ne fais pas de coup Kane, tu m'as engagée pour faire du transport, le reste ce n'est pas mon taff.
- Vu ta maturité pour te rebeller, tu es prête pour monter ton propre coup. Et puis, si tu veux ta liberté tu n'as pas vraiment le choix.
- Je ne suis pas faite pour ça et tu le sais.
- Ne t'en fais pas, arrête de faire ta princesse. Tu as un mois pour te préparer. Je suis généreux sur ce coup là.
Lexa se releva difficilement, elle s'asseya sur la banquette et tenta de reprendre son souffle. Kane lui tendit le dossier et s'alluma une nouvelle cigarette.
- John Murphy fête ses 25 ans le 19 novembre prochain. Papa Murphy à vu les choses en grand pour l'anniversaire de son fils chéri. Hôtel privatisé, danseuses exotique, alcool à gogo tout est réuni pour que la soirée soit énorme. Et qui dit mega-fête dit mega-cadeau. Deux de nos informateurs nous ont confirmés que Murphy allait signer un contrat avec « Guns 5 », un accord à plus de 7 millions de dollars. En echange Guns leur fournira des armes pour leur trafique. C'est le soir de sa petite sauterie que tout devrait être signé, monaillant une avance en liquide de plus de 80 000 dollars. C'est là que tu rentres en jeu. Tu interceptes l'argent , et grâce à ton travail leur contrat tombe à l'eau. Non seulement je me fait un petit bénéfice sur leur dos mais en plus je regardes les Murphy tomber. C'est tout bénef.
- Je ne peux pas Kane. Je n'ai pas appris à faire cela. Je conduis juste moi.
- Arrête d'être aussi rabat-joie ! Je te l'ai dit, tu as appris des meilleurs, tu rendras fière Anya.
La conversation était terminée pour Kane. Il fit un signe de tête à Roan et ce dernier tira Lexa par le bras afin de la faire se lever du canapé. Il la poussa vers la blonde toujours immobile. Le fait que Lexa revienne auprès d'elle la sortit de sa transe. Elle l'attrapa par les bras et regarda immédiatement sa blessure. Le sang coulait encore et elle chercha à l'essuyer, mais Lexa se recula, elle ne voulait pas être vulnérable. Elle gardait le dossier précieusement sous son bras et entraîna Clarke a l'extérieur.
sans se retourner une seule fois. Lexa s'en voulait c'est exactement ce qu'elle redoutait. Lier Clarke à tout cela était inimaginable, la blonde ne méritait pas cela. Il fallait qu'elle s'en aille rapidement. Qu'elle la laisse régler ses affaires seule, de toute façon ce projet était voué à l'échec. Elle la fit entrer dans sa Mustang et démarra en trombe, direction la gare routière. Clarke quant à elle, ne supportait pas ce silence, elle avait besoin de réponse, trop de choses se bousculaient dans sa tête, c'était trop intense et cela dépassait tout ce qu'elle avait imaginé. Elle tenta de parler mais Lexa la coupa, un simple « shh » et la brune monta le volume de la radio, elle ne voulait pas parler, ne le pouvait simplement pas. Si Clarke commençait à l'interroger, elle devrait répondre de ses actes, expliquer ce passé qu'elle cherchait à oublier. Mais sa passagère était têtue, elle ne se rendrait pas si facilement. Clarke baissa le volume et se tourna face a Lexa, du mieux qu'elle le pouvait en étant assise.
- Lexa…
- Je ne peux pas Clarke. Coupa la brune. Je ne voulais pas te mêler à ça. Je suis désolée.
Lexa continuait sa route, elle ne voulait pas l'affronter, c'était plus simple ainsi.
- Tu ne peux pas faire comme si rien ne s'était passé. Tu ne peux pas me déposer à la gare et imaginer que je passe à autre chose.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? C'est mieux comme cela.
La Mustang arriva enfin à Union Square. Beaucoup de monde s'y trouvait déjà. Des bus se remplissaient et plusieurs destinations s'offraient à la blonde. Cette dernière décrocha sa ceinture, elle attendait un regard de Lexa, un mot n'importe quoi. Mais comme souvent, elle du engager la conversation.
- Ma proposition tient toujours Lexa. Tu peux partir avec moi. On peut s'enfuir, tu n'auras plus à vivre comme ça.
Lexa soupira, elle n'en pouvait plus, la fatigue se mêlait à la peur et à la colère.
- Mais qu'est ce que tu ne comprends pas ? Je ne peux pas m'en aller. Je n'ai pas ta chance.
- On peut disparaître, fuir Kane.
- Personne n'échappe à Kane.
- Lexa…
- J'ai essayé OK, on avait un plan, on savait exactement quoi faire, mais tu ne sais pas de quoi il est capable.
- évidemment que je ne sais pas, tu ne me dis rien. Je peux t'aider.
Encore une fois Lexa soupira. Elle frappa son volant de toutes ses forces, elle n'en pouvait plus. Ce n'était pas une chose qu'elle partageait mais Clarke était différente, elle voyait à travers son âme,
comprenait des choses que même elle ne comprenait pas. C'était comme si elle pouvait tout lui dire, comme si elle pouvait lire en elle.
- Parle moi de ton histoire Lexa. Pressa-t-elle en sentant que Lexa allait craquer.
Un silence, puis Lexa deglutit, elle devait le faire, parler d'elle, être enfin transparente. Peut être qu'après cela Clarke pourrait partir l'esprit tranquille.
- Je n'ai pas vraiment eu une enfance facile. Elle n'était pas horrible non plus, mais je ne vivais pas dans les beaux quartiers. Je n'ai pas connu mon père, il était dans la finance ou pilote, ou avocat, tout dépendait de ce que ma mère avait envie de dire quand je lui posais la question. Ce n'était pas la mère parfaite, je crois qu'elle préférait sa dose coke à ses filles. C'est plutôt Anya, ma sœur qui s'est occupée de moi. On avait 4 ans d'écart et pas le même père. Elle gerrait mes devoirs, me hurlait dessus quand je n'allais pas en cours, faisait à manger, le ménage. Je crois qu'elle a toujours pensé que c'était son rôle. Alors quand notre mère est morte, les choses n'ont pas changées, elle a continué à assumer. J'avais 12 ans, Anya 16, et Raven a vite fait son apparition. Elle était comme nous, des parents à la ramasse qui ne remarquaient même pas quand leur fille découchait, Raven passait son temps chez-nous, et on a fini par créer notre propre famille. On survivait à peine, et Anya a commencé à travailler pour Kane. Grâce à ça on pouvait manger. Anya était super strict, on ne devait pas poser de question sur son travail et faire tout ce qu'on pouvait pour etre excellentes au lycée. Elle nous disait toujours à Raven et moi qu'on était l'avenir de la famille. Raven avait des facilités, moi c'était autre chose. Je n'ai jamais réussi à avoir mon diplôme et de toute manière je n'aurai jamais eu de bourse pour aller à la fac. Alors pendant que Raven faisait ses études, j'ai commencé moi aussi à bosser pour Kane. Anya était hors d'elle. C'était la seule chose qu'elle nous avait fait promettre, ne jamais bosser pour lui. J'ai toujours eu le même travail : je livre. Je ne pose pas de question, je récupère la marchandise et je l'emmène d'un point A à un point B, c'est tout. Les casses, les trafics et tout le reste c'était les affaires d'Anya.
Lexa marqua une petite pause et Clarke lui prit la main tendrement, l'encourageant à continuer.
- Tout à changé quand Raven et Anya se sont rapprochées autrement. Avant, Anya la voyait comme ma meilleure amie agaçante et Raven avait peur de ma sœur. Elles ne parlaient pas beaucoup ensemble, c'était moi leur intérêt commun. Et puis Raven à mûri, elle était intelligente, cultivée, drôle, et Anya à commencé à la voir différemment. C'était il y a deux ans. Je ne sais pas exactement quand leur relation a commencé, mais quand je l'ai appris c'était une évidence. Les mois sont passés et plus on avançait, plus Anya remarquait que ce n'était pas ce qu'elle voulait nous offrir. Raven à décroché un job dans un garage, elle aspirait à une vie normal. Pas à ça. Alors Anya a pris la décision de quitter Kane. Elle voulait tout arrêter, construire quelque chose de sain avec Raven, elle voulait que moi aussi j'aie une vie normale. Que je me trouve un vrai travail et que tout ça soit derrière nous.
- il a été d'accord ? Demanda Clarke.
- Etonnamment oui. Kane lui as dit « très bien, un dernier casse et tu es libre ».
- J'imagine que les choses ne se sont pas passée comme prévu.
- Le coup qu'il lui a demandé de faire était impossible. Il le savait très bien, rien n'était réalisable. Anya s'est creusé la tête pendant des jours pour savoir comment elle allait faire ce braquage, mais c'était claire qu'elle se ferait attraper.
Clarke pensa immédiatement au travail qu'il avait confié à Lexa. Ce dernier était-il aussi irréalisable ?
Lexa continua son récit.
- Elle a fini par se rendre à l'évidence, Kane ne la laisserait jamais partir. Alors Anya à décidé qu'on allait s'enfuir. On partirait elle, Raven et moi et on commencerait une nouvelle vie au Canada. Le plan était simple, précis. On savait toutes quoi faire.
- Mais on n'échappe pas à Kane. C'était un échos à leur conversation précédente, Clarke baissa la tête.
- Le jour du braquage il a débarqué à l'appartement. Il savait tout. Je ne sais pas dans quel ordre les choses se sont passées, tout est encore confus pour moi. Mais j'entends encore les cris de Raven quand ils se sont emparé d'Anya. Ce qu'ils lui ont fait Clarke, tu n'as pas idée, c'était horrible, inhumain. Ils l'ont tuée devant nous, et je n'ai rien pu faire. Raven, ce qu'elle a vu, elle ne s'en remettra jamais.
- Je suis désolée Lexa, je ne pensais pas que tu avais vécu cela.
- Kale m'a donné un dernier travail deux mois après, je lui ai dit qu'après ça je partirai avec Raven et que je ne ferai plus jamais de transport. J'aurai du me douter que le coup était foireux. Je suis arrivée à Boston, là où une équipe avait braqué une banque, j'ai récupéré un sac, Miller était terrorisé, c'était une catastrophe, rien n'était géré, la police tirait. C'était une vrai bande d'amateur qui avait organisé tout ça. Je n'ai pas pu attendre qu'il me ramène le reste de l'argent. Je suis partie et j'ai roulé. Pendant plusieurs heures, je me suis demandée comment j'allais faire. Ce fric c'était mon billet de sortie avec Raven. J'ai hésité à braquer moi-même un établissement pour combler le manque. Et je crois que si je ne t'avais pas rencontré ce soir là, c'est peut être ce que j'aurais fait.
- Pourquoi j'aurai changé quoique ce soit ?
- Parce que tu m'a donné un but, il fallait que je t'amène ici, et en quelque sorte je me suis dit que c'était un signe pour me dire qu'il fallait que j'affronte tout ça.
- Lexa…
- Tu comprends maintenant pourquoi je ne peux pas partir avec toi, je ne serai jamais libre, Kane est capable du pire. Mais toi tu as la chance de pouvoir tout recommencer. Alors fonce ! Profite de cela.
Clarke ne voulait rien entendre de plus, elle embrassa Lexa et sentit ses larme se mêler à leur baiser. Elle ne savait pas laquelle des deux pleurait, mais ce geste désespéré lui fit tant de bien. Elle ne partirait pas, c'était hors de question. Sa place était ici, avec la brune et qu'importe ce qui en découlerait, elle ne laisserait pas la peur s'emparer d'elle. C'était stupide oui, évidemment, risquer tout cela pour une fille qu'elle avait rencontré il y a une semaine était complètement insensé. Mais partir alors qu'elle la savait au pied du mur aurait été un acte ignoble. Elle n'aurait jamais pu se regarder dans la glace. Lexa avait besoin d'aide, besoin d'un binôme, elle ne pourrait jamais espérer réussir son coup sans aide. Et Clarke était prête à lui apporter tout ce dont elle avait besoin.
Son argumentation dura longtemps. Lexa avait hurlé, avait essayé de la pousser en dehors de la voiture, elle l'avait menacée, mais rien me fonctionnait. Clarke avait reponse a tout, elle savait quoi dire à chaque argument. Elle avait beau se faire traiter d'idiotte, rien de cela ne la blessait. Le simple fait que Lexa veuille se débarrasser d'elle, lui prouvait que la brune tenait à elle. C'est tout ce qui lui importait. Elle resterait ici, elle participerait au plan, elle aiderait Lexa à gagner sa liberté et rien ne la ferait changer d'avis.
- Tu es une idiote Clarke. Avait murmuré à bout de souffle Lexa, exténuée par leur dispute.
- Je sais, mais ma décision est prise.
Lexa perdait cette bataille, elle n'avait plus la force de se défendre. Clarke voulait prendre part à l'aventure ? Soit, elle lui donnerait un rôle. Et quand tout partira en fumée, elle fera en sorte que la blonde puisse s'en aller.
Lexa conduisit jusqu'au centre-ville. C'était l'après-midi, les rues étaient plus calmes. La Mustang n'eut aucun mal à grimper ces routes en pente qui caracterisaient si bien San Fransisco. Elle roula jusqu'à une allée d'immeubles vétustes et se gara le long du trottoir. Clarke la suivit en dehors de la voiture. Elle récupéra son sac dans le coffre et imita les pas de la brune en direction du bâtiment.
Elles montèrent deux étages, et Lexa ouvrit une porte violette au bout du couloir. L'appartement n'avait rien à voir avec ce qu'elle imaginait. La première chose qui la frappa fut l'odeur qui s'y dégageait. Un parfum d'encens agréable et réconfortant. Les murs étaient colorés, ceux du couloir jaune canari, elle apercevait le salon aux tons violet comme celui de la porte d'entrée. La cuisine faisait presque mal aux yeux avec ses couleurs verte et bleue. Non l'appartement n'était vraiment pas ce qu'elle avait imaginé. Il était vivant, artistique, chargé. Clarke regardait autour d'elle, une fois dans le salon, elle aperçu le canapé sur lequel différente couverture en patchwork étaient disposées, des statuettes d'éléphant, de la porterie, des fausses fleurs en tout genre remplissaient cette pièce pourtant petite. Il y avait énormément de photo aux murs : des clichés représentant trois femmes que Clarke devinait êtres Anya et Raven aux côté de Lexa. Sur chacune des photos, les trois protagonistes souriaient à pleine dents. Sur les plus récente, Anya et Raven s'enlaçaient et Lexa se tenait un peu plus loin, respectant leur étreinte. Il y avait aussi des Polaroïds de paysage, tous majestueux, des levé de soleil, des déserts à perte de vue, des jeux de lumière. Une artiste se cachait forcément parmi les trois femmes. Près de la télé, un autre cliché, en noir et blanc cette fois, il représentait une des trois femmes en noir et blanc, cheveux longs en bataille, yeux en amande, visage long et fin. Elle était un peu plus âgée que les deux autres et Clarke devina qui s'agissait d'Anya. Comme un souvenir indélébile, elle trônait au centre de la pièce, veillant ainsi sur ce qu'elle avait de plus précieux lorsqu'elle était en vie.
Le reste de l'appartement était aussi étriqué que chargé. La cuisine était parfaitement rangée mais débordait d'appareil électroménager en tout genre. Lexa attira Clarke à nouveau dans le couloir qu'elles longèrent, puis, elle ouvrit une porte et entraîna la blonde à l'intérieur. La chambre était petite mais cette fois-ci Clarke reconnu la personnalité de la brune. Un lit parfaitement fait aux draps noirs, quelques oreillers rouges disposé dessus. Aux murs, à nouveau beaucoup de photos, des paysages surtout, toujours parfaitement réalisés. La chambre était très bien rangée, rien ne traînait.
Une guitare était minutieusement posée contre un bureau en bois sur lequel plusieurs classeur avait été posé.
Lexa prit le sac de Clarke et le déposa sur un fauteuil à bascule, elle lui dit de prendre place, elle était la bienvenue ici.
C'est a ce moment là que la porte de la salle de bain s'ouvrit. Un nuage de vapeur en sortit et une odeur de gel douche floral se dégagea. Clarke aperçu une jeune femme, ses cheveux bruns étaient trempés, elle avait revêtu un débardeur et un jeans moulant laissant apercevoir son corps athlétique. Plus petite que Lexa, elle paraissait pourtant plus costaude sous ses airs latins. La jeune femme se stoppa en apercevant les deux arrivantes, comme si elle devait prendre une seconde pour réaliser qu'elle n'était pas seule. Le choc passé, elle se jeta dans les bras de Lexa et la serra aussi fort que possible. L'étreinte dura quelques instants avant qu'elle ne recule et qu'elle ne frappe l'épaule de la brune.
- Aïe ! Cria Lexa. T'es malade ?!
- Trois jours sans nouvelle ! Je me suis fait un sang d'encre !
- Désolée, j'ai été pas mal occupée.
Lexa boudait presque comme une enfants qui aurait fait une bêtise. Cette attitude attendrit Raven qui se radoussit avant de poser enfin ses yeux sur Clarke. Lexa lui sourit et fit les présentations.
- Je te présente Clarke. Elle va passer quelques temps avec nous.
- Quelques temps ? Répéta Raven.
- Kane m'a confié une mission, Clarke va m'aider et ensuite…
- Quoi ? Coupa l'autre brune. Je croyais que le coup de Boston était le dernier. On devait partir après ça !
- Je sais. Elle marqua une pause avant de reprendre. Il manquait du fric. Je n'ai pas eu le choix.
- Lexa après ce qui est arrivé à Anya…
- Je n'ai pas le choix. Répéta-t-elle. Je t'ai promis qu'on partirait d'ici, mais pour qu'on puisse le faire il faut que je fasse cette mission.
- Combien ?
- Quoi ?
- Tu dois transporter combien cette fois-ci ?
- Ce n'est pas tout à fait un transport.
Raven était hors d'elle lorsqu'elle apprit de quoi il en retournait. C'était hors de question que sa meilleure amie organise de A à Z un coup pareil. Kane savait exactement ce qu'il faisait. Il connaissait Lexa, il savait qu'elle n'était pas formée au vol et à l'organisation de pareille mission. Et pourtant la brune semblait confiante, elle ne voulait pas montrer son désespoir. « Tout ira bien » Répétait-elle sans cesse. Elle savait comment elle allait procéder et elle avait encore un mois pour se préparer.
« Tout ira bien ».
Les jours et les nuits se ressemblaient. Lexa s'était lancée corps et âme dans ce projet, elle n'avait pas le choix de toute façon, elle avait mis en jeu sa liberté, celle de Raven et tous les espoirs de Clarke. Il fallait que ce coup réussisse. Elle avait lu en long en large et en travers tout le dossier, elle pouvait le réciter telle une poésie. Chaque détail avait son importance, elle connaissait tous les recoins du dossier. Le lieu de l'anniversaire n'avait pas de secret pour elle non plus. Un palace chic du centre de San Francisco qu'elle avait déjà visité 4 fois. Elle savait que l'établissement serait réservé dans son entier, le dossier précisait les chambres prévues pour l'équipe de sécurité, celle de Murphy père, celle de Murphy fils, et évidemment celle du transfert. Tout était réglé comme une horloge et elle espérait que son plan soit tout aussi précis. C'était une mission suicide cela ne faisait aucun doute, les Murphy avait des milices armée, des garde du corps, tout un système ultra développé de surveillance mais elle pouvait créer une faille, elle pouvait y arriver.
« tout ira bien »
Cela faisait deux semaines que Clarke était arrivée à San Francisco, elle s'y sentait comme chez-elle. L'air Californien lui faisait un bien fou. Ici personne ne l'a connaissait, et la disparition d'Eliza Cooper.passait inaperçue. Elle pouvait etre Clarke Griffin sans crainte. Ses journées, elle les passait avec Raven et Lexa. Quand la femme qui l'avait aidée à fuir était occupée à faire du repérage, des achats ou autre chose liée à leur futur mission, elle apprenait à connaître sa colocataire.
Raven était géniale. Les deux femmes s'étaient vite liées, elle partageaient le même caractère fort et ne s'entendaient pas toujours sur tout mais l'aplomb de chacune plaisait à l'autre. Raven avait fait découvrir la ville à Clarke, mais pas celle des cartes postales, elle lui avait fait voir les petites rues inconnue mais multicurelles, les marchés cachés, les artistes incompris mais si talentueux. Clarke adorait chaque facette de cette ville au milles couleurs. Parfois, elle se demandait si elle n'allait pas y rester finalement. L'air chaud de la Californie lui plaisait, les mentalités s'accordaient, elle était peut-être unr fille de la côte Ouest au final. Mais quand cette pensée lui traversait l'esprit, elle posait ses yeux sur Lexa et cette envie de rester ici s'en allait aussi rapidement qu'elle était apparue. Elle ne comprenait pas son cœur, elle ne connaissait pourtant la brune que depuis quelques semaines mais elle n'arrivait pas à contrôler les sentiments qui naissaient. Ils étaient si forts, si profonds. Elle se perdait dans ce regard vert, et ne gérait plus rien. Il serait impossible de rester ici sans Lexa. Elle partirait comme les deux autres au Canada, cela ne faisait aucun doute.
Lexa quant à elle, ne mettait pas de mot sur ce qu'elle ressentait. Elle préférait ne pas y penser et laissait les choses se faire sans se torturer l'esprit. Raven avait essayé de mettre le sujet sur la table à plusieurs reprise. Dès le premier jour, elle avait prit sa meilleure amie entre quatre yeux et avait.essayé d'en parler.
- C'est déjà étrange que tu traverse les États-Unis avec une fille que tu ne connais pas, mais en plus tu la mêles à tes histoires, tu la laisses rester ici et tu partages même ton lit… pour quelqu'un qui est allergique aux sentiments, permets moi de trouver tout cela bizarre.
Mais Lexa n'avait jamais répondu. Elle fuyait tout cela. Il était bien plus simple de ne pas voir en face ce qui se passait plutôt que de l'affronter. Raven avait beau essayer d'en parler, de la confronter, de lui dire qu'elle trouvait Clarke parfaite et qu'elle devrait lui donner une vrai chance plutôt que de l'utiliser simplement pour le sexe, Lexa ne commentait jamais.
Était-ce réellement ça ? Une histoire de chaire ? La brune en doutait. Bien que cela soit bien plus facile pour elle de le penser, il n'en était rien. Clarke faisait ressortir autre chose, elle la comprenait, la voyait telle qu'elle était réellement et semblait l'apprécier pour tout cela. Leur complicité s'intensifiait de jour en jour, et sans qu'elles s'en aperçoive une forme domestique était née entre-elles. Elles partageaient le même lit, s'embrassaient au réveil comme au coucher, plaisantaient, parlaient jusqu'à pas d'heure, se taquinaient et à quelques occasions, se prenaient la main. Toutes ces choses, Lexa ne les avaient jamais vécues avec qui que ce soit. C'était comme si Anya lui avait envoyé cette jeune femme, qu'elle l'avait mise sur sa route pour lui apporter tout ce qu'elle avait toujours cherché.
Cette nuit-la, Clarke se réveilla et sentit la place à côté d'elle vide. Soupirant en émergeant, elle se redressa et aperçu Lexa dos à elle, assise face à son bureau, une petite lampe l'éclairant. C'était chose courante depuis leur arrivée. La brune travaillait jour et nuit à la construction de leur plan, elle ne laissait rien au hasard quitte à ne plus dormir. La blonde regarda l'heure sur le radio-reveil : 3h49, elle secoua la tête et sortit de la chaleur des draps. Nue, elle s'avança près de Lexa et enlaca ses épaules tendues avant d'embrasser le haut de ses cheveux.
- Tu devrais dormir, il est tard… ou tôt tout dépend d'où on se place.
- Encore deux minutes, je dois juste calculer la distance entre les étage 6 et 5.
- Pourquoi ? Tu veux te la jouer à Spidermann ?
- Ça peut servir en cas de problème.
- Aller viens te coucher. Rit Clarke en tirant sur son bras.
Lexa capitula et éteignit la lumière. Elle retira son long t-shirt et se coucha auprès de Clarke. Comme une habitude, elle se plaça dans son dos et la serra contre elle. La blonde se détendit, et se laissa tomber dans les bras de morphée en sentant les douces lèvres de Lexa contre son omoplate.
Lorsque Lexa pénétra dans l'appartement, des rires s'élevèrent. Elle se dirigea vers la cuisine et observa un instant Clarke et Raven. Les deux femmes étaient côte à côte devant la cuisinière riant aux éclats. C'était bon de les voir ainsi, d'observer leur complicité évidente. Clarke se tourna soudainement et ne contrôla pas son sourire, elle posa sa spatule et trottina jusqu'à la brune afin de l'embrasser tendrement.
- Tu en as mis du temps ! Dit-elle alors que Lexa enlevait sa veste en cuir.
- Je suis passée devant le palace, ils sont entrain de bloquer les routes. Indiqua-t-elle en s'approchant de la cuisinière. Ça a l'air bon !
- Oui, Raven m'a expliqué comment faire son Chilli Con Carne. Je ne suis pas sûre d'avoir tout retenu !
- Wha tu lui apprends à faire ton Chilli ! Elle t'a vraiment séduite alors !
- Visiblement je ne suis pas la seule.
Raven avait dit cela en levant les sourcils de façon malicieuse et Lexa la frappa gentiment sur l'épaule. Elle avait l'habitude que sa meilleure amie la charie, surtout au sujet de Clarke, elle n'y prêtait plus attention maintenant.
Lexa retourna près de la table et déballa deux grandes housses noires afin d'y sortir une magnifique robe vert-pin au décolleté en V est aux bretelles fines.
- Je suis passée chercher ta tenue pour ce soir. Annonca-t-elle en regardant Clarke. J'espère qu'elle te plaît.
- Wha tu…
- Tu as du goût. Indiqua Raven.
- Elle est magnifique. Ajouta Clarke.
Lexa sourit, elle était fière d'avoir fait le bon choix. Clarke allait être incroyable dans cette tenue, elle.pouvait tout à fait imaginer les regards tourné vers la blonde. Elle allait faire tourner les tête c'était une certitude.
Les trois femmes mangèrent sur les coups de midi. Il ne fallait pas être en retard, et bien que l'appétit ne soit pas réellement là, chacune voulait profiter de ce moment, comme un dernier repas pour un condamner. Elles savaient toutes que ce moment pourrait être le dernier. Il fallait profiter de chaque minute. Personne ne parla de ce qui allait se passer le soir venu, c'était comme un taboo, il ne fallait pas aborder le sujet, se concentrer sur les bons souvenirs, sur l'humour et le partage. C'était tout ce qui comptait.
Alors que Clarke débarrassait, Lexa entraîna Raven sur le balcon. Elle avait échangé un regard avec la blonde qui avait comprit qu'il leur fallait un moment toutes les deux. Elle lui sourit et laissa les deux amies seules.
- On y est. Indiqua Lexa.
- Ne fais pas ça. Supplia Raven
- Ne fais pas quoi ?
- Me dire au revoir comme si les choses allaient mal tourner ce soir.
- Raven…
- Je ne veux pas l'entendre. Vous allez récupérer cet argent, le donner à Kane et on partira toutes les trois au Canada. Tout ira bien, tu n'arrête pas de nous le dire depuis 3 semaines, alors tu n'as pas le droit de me dire au revoir.
Lexa ne repondit rien, elle serra Raven dans ses bras et sentit sa meilleure amie lâcher prise. Elle avait déjà perdu la femme de sa vie elle ne pourrait pas perdre Lexa, c'était impossible elle ne s'en remettrait pas.
- J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi Raven. C'est vraiment important…
Le jours tombait lorsque Lexa et Clarke montèrent dans la Mustang. Elles avaient dit au revoir à Raven qui n'avait pas voulu descendre avec elles, voir la voiture s'en aller serait bien trop difficile pour elle. Elle avait aidé Clarke à enfiler sa robe qui, comme Lexa l'avait prévu, lui allait à merveille, mettant tous ses atouts en avant, elle resplendissait. Raven lui avait également prêté un pendentif, une simple perle entourée de deux petites vagues en argent. C'était un cadeau d'Anya pour son anniversaire mais la jeune femme tenait à ce que Clarke le porte. « Tu me le rendras quand tout ça sera terminé » avait-elle dit en le lui mettant.
Lexa portait smoking, serré et aussi féminin que ce type de vêtement pouvait être, la jeune femme était magnifique. Elle avait également un nœud papillon détaché autour du coup, lui donnant un air décontracté. Ses cheveux détachés ondulaient comme Clarke l'adorait.
La Mustant traversa San Fransisco et Clarke fronça les sourcils en remarquant que le centre ville s'éloignait de plus en plus.
- Je croyait que l'hôtel était au centre.
- On a encore un peu de temps.
C'est tout ce que Lexa lui dit. Elle n'allongea pas et continua son chemin. Clarke regardait autour d'elle, les couleurs orangées du coucher de soleil devenaient de plus en plus foncées au fil de la route. Enfin, Lexa bifurqua et Clarke comprit. La voiture arriva sur une petite colline esseulée. D'ici, la ville se dressait dans toute sa splendeur au crépuscule. C'était ici qu'elles s'étaient arrêtée à leur arrivée, avant que Roan ne gâche tout.
Lexa sortit de la Mustang, suivie rapidement par Clarke qui profitait de la vue. Elles s'adossèrent contre le capot et profitèrent un instant de ce spectacle. Lexa prit tendrement la main de Clarke et lui sourit.
- Je voulais en profiter une dernière fois.
- Cette ville va te manquer une fois qu'on sera au Canada ?
Lexa ne repondit rien. Elle soupira et fuit le regard de la blonde.
- Tu sais. Commenca-t-elle. Je n'ai jamais compris ce que voulait dire aimer. Je ne sais pas ce que c'est. Je veux dire, j'aime Raven, j'ai aimé Anya mais… je ne comprenait pas ce que c'était d'aimer quelqu'un de façon « romantique », j'ai toujours trouvé ça idiot. Les films, les grandes déclaration et tout ce qui s'en suit. C'est stupide, de vouloir se lier à quelqu'un car au final, on finit par souffrir non ?
- Lexa…
- C'est ce que je pensais avant de te rencontrer. Je ne peux pas l'expliquer, tu es arrivée comme ça dans ma vie et tu as tout chamboulé, je ne te connaissais pas et je t'ai suivie dans ton délire, je ne réfléchissais pas, je laissais juste parler mon corps. Et depuis je ne contrôle plus rien. En un mois, tu as tout changé pour moi. Et j'ai beau ne pas savoir ce qu'aimer veut dire, s'il y a bien un sentiment qui peut se rapprocher de ce que je ressens pour toi, c'est sûrement celui-ci.
Clarke l'embrassa, elle l'embrassa comme si elle ne l'avait jamais fait avant. Elle essayait de lui transmettre tout ce qu'elle ressentait.
- Je t'…
- Ne le dis pas. Coupa Lexa. S'il te plaît.
- Mais…
- Si tu le dis, je n'arriverai jamais à te faire promettre ce dont j'ai besoin.
Clarke se recula, elle ne comprenait pas. Lexa continua.
- Il y a une règle dans ce genre de mission. Une règle qu'il faut suivre qu'importe ce qui peut se passer.
- Laquelle ?
- On sauve sa peau, et seulement sa peau. Il n'y a pas d'équipe si les choses tournent mal.
- Lexa…
- Tu dois me promettre que si ça se passe mal, s'il y a quoique ce soit, que la police débarque ou qu'importe, tu sauveras ta peau. Tu t'enfuis si tu le peux et si c'est impossible, tu me balances. Tu penses à toi et rien qu'à toi.
- Impossible.
Lexa attrapa la tête de la blonde entre ses deux mains, elle plongea leur yeux les uns dans les autres, elle ne rigolait pas, il fallait que Clarke promette.
- Si tu ne le fait pas, il n'y a pas de mission ce soir. Je ne partirai pas temps que je ne serai pas certaine de pouvoir te faire confiance.
Clarke pleurait, elle ne voulait pas de tout cela, rien que l'idée d'imaginer que quelque chose se passe mal, elle sentait la panique s'immicer en elle. A contre cœur, elle hocha la tête.
- Je te le promets.
La salle de réception était immense. Décorée sur le thème du cirque tout était démesuré. Des couleurs rouge et or, des drapés au plafond, des artistes distrayant les invités. Il y avait du monde, une foule incroyables. Tout ces gens complices d'une telle enflure qui soutenaient ses trafiques en tout genre. Clarke en était dégoûtée. Au bras de Lexa, elles avaient passé les différents poste de sécurité.
Leur fausse invitation était bien faite et leur ouvraient les portes de cette fête incroyable. Lexa tenait la blonde par la taille à leur arrivée mais mis rapidement de la distance entre-elles, se montrer ensemble ne faisait pas parti du plan. Un dernier regard et elles se separèrent. La blonde regarda autour d'elle et repéra sa cible. Un grand blond charmeur dont les yeux feraient tomber plus d'une femme, son smoking de grand couturier lui allait à ravir et montrait son standing. La jeune femme remarqua le fil qui allait de son oreille à sa chemise. Elle sourit, et s'approcha du bar en le fixant.
Lexa de son côté, descendit les escaliers, elle jetait des regards discrets à Clarke afin de s'assurer que tout se passait bien. Puis, elle s'approcha de John Murphy, fils héritier de tout cet empire, roi de la soirée. Il était entouré de nombreux invités, assis sur un canapé, il semblait régner sur l'assemblée. Il perdit son sourir en apercevant Lexa mais la laissa approcher malgré le regard désapprobateur de ses garde du corps.
- Lexa Wood. Annonça-t-il, il ne me semble pas avoir vu ton nom sur la liste d'invités.
- Je ne voulais pas manquer cette soirée. Dit elle sans une once de tension.
- Comment va ce cher Markus Kane ?
- Je ne pourrai pas te dire, je ne travaille plus pour lui.
- Qu'elle surprise ! Le maître a perdu un de ces toutous.
- Après ce qu'il a fait subir à ma sœur, ce n'est pas vraiment étonnant.
- Ah oui, cette chère Anya, elle était douée, c'est du gâchis.
Lexa serra les poings, elle n'aimait son ton, et détestait entendre le nom de sa sœur dans sa bouche.
- Bon, que me vaut cette visite Lexa Wood ?
- Je viens t'offrir mes services. J'aimerai que tu m'engage.
Murphy rit. C'était sarcastique.
- Je suis au sommet Lexa, je ne travaille pas avec les chiens, retourne voir Kane, il n'y a que lui qui ose engager des charognards. On ne fait pas partit du même monde.
Lexa n'insista pas, elle n'était pas là pour cela. Elle attendit qu'un des garde la prenne par le bras afin de la ramener à l'entrée. Elle jeta un œil à Clarke, la blonde avait abordé sa cible. Tout se passait comme prévu.
Une fois à la porte de la salle, dans le hall de l'immeuble, Lexa remercia le garde de lui avoir montré le chemin. Il l'insulta et la menaça de ne plus remettre les pieds à la fête sous peine de perdre son joli visage. Lexa lui sourit.
« Tout ira bien »
Elle souffla, il fallait que son cœur se calme. La première étape du plan était terminée. Se faire voir à la soirée par Murphy fils, ainsi, l'alarme ne serait pas donnée lorsque son visage serait perçu sur les caméra de sécurité. Elle avait le champs libre. Aussi discrètement que possible, elle emprunta l'ascenseur et monta au cinquième étage. L'étape deux débutait, maintenant c'était au tour de Clarke.
Cette dernière riait aux blagues dégoûtantes de Kyle Wick, chef de la sécurité de John Murphy. Plaisant pour les yeux, il était un vrai abrutit au fond de lui. Imbu de lui-meme, il ne s'intéressait qu'à sa petite personne. Mais comme Lexa l'avait prévu, une jolie blonde au yeux bleu pouvait retenir son attention. Il avait repéré Clarke dès qu'elle s'était approchée du bar et avait mis en avant son numéro de charme. Il la dégoûtait, mais elle jouait son rôle à la perfection. Une écervelée qui riait à toutes ces blagues et qui le complimentait sur son physique, elle l'avait cerné à merveille et faisait un très bon travail.
Alors qu'il lui caressait la cuisse, elle sentit un relant de dégoût qu'elle essaya de cacher, puis, il l'embrassa. Il n'y avait rien de doux, rien d'agréable. Il tournait sa langue dans sa bouche comme une palme, c'était une horreur. Mais elle devait le laisser faire, jouer la fille sous le charme. Doucement, elle positionna sa main sur son torse et caressa son ventre musclé. Wick grogna de plaisir et se recula. Il lui sourit et s'approcha de son oreille.
- Que dirais-tu d'aller dans un endroit plus tranquille ?
- J'ai bien cru que tu ne me le demanderais jamais.
Il rit et lui prit la main, l'étape deux était terminée, Clarke exultait au fond d'elle. La jeune femme se laissa entraîner dans l'ascenseur et vit l'homme appuyer sur l'étage 5, tout était parfait. Wick se jeta une fois de plus sur ses lèvres et elle le laissa. Jouant le plaisir, elle remonta une de ses jambe autour de sa taille. L'homme la plaqua contre la paroie et décupla leur baiser passant ses main sous sa robe.
Leur étage était atteint, les portes s'ouvrirent et Clarke respira enfin, elle avait un moment de répit. Wick l'emmena dans le couloir, il deverrouilla la porte 504 et fit entrer Clarke a l'intérieur. Il l'embrassa à nouveau et Clarke déboutonna les boutons de sa chemise. Elle ne perdait pas de temps, il fallait que son micro soit hors d'usage. L'homme sourit et enleva son oreillette, à torse nu, sans moyen de communication, la cible était contenue. Alors qu'il passait ses mains dans le dos de Clarke pour pouvoir enlever sa robe, la blonde se recula, gardant son sourire charmeur. Wick fronça les sourcils.
- J'ai un peu soif, tu n'aurais pas quelque chose à boire ? Demanda-t-elle
- Tout ce que tu veux. J'ai une bonne bouteille de champagne au frais, laisse-moi deux minutes.
Il l'embrassa encore et partit dans le fond de la suite, là où se trouvait le mini bar. Clarke respira avant de courir près de la porte, elle l'ouvrit et se retrouva nez à nez avec Lexa. La brune s'assura que la jeune femme n'avait rien et ferma la porte. Elle embrassa rapidement le front de Clarke et en un regard, l'encouragea pour la suite. Elle se positionna dans le coin de la pièce, invisible pour celui qui allait y entrer à nouveau.
Wick réapparu, deux coupes dans les main, il s'était débarrassé de son pantalon. Pensait-il réellement que cela pouvait être attirant ?
Alors qu'il s'approchait de Clarke, il entendit un « click » derrière lui et se retourna aussi vite que possible. Trop tard, Lexa le menaçait avec une arme. Elle le fit s'asseoir sur une chaise, l'adrénaline la guidant. Clarke regardait la scène sans bouger, elle ne savait pas quoi faire, bien qu'elle soit au courant du plan, voir cela était impressionnant.
Lexa l'appela, il fallait qu'elle revienne à elle. Rapidement, elle se saisit de la corde que lui tendait la brune. En vitesse, elle ligotta Wick qui hurlait, l'homme était hors de lui, il les insultait, les menaçait mais Lexa restait impassible. La cheffe des opérations fouilla dans le pantalon de Wick et se saisit de son badge, elle sourit, une victoire de plus dans cette soirée. C'est alors qu'elle entendit le rire fourbe de l'homme à qui elle jeta un œil.
- Lexa Wood, tu es faible, tu as peur je peux le voir dans tes yeux. Tu as le même regard que ta sœur, et tu vas finir pareille: la tête dans une boîte.
S'en était trop, Lexa lui mit un coups avec son arme. Du sang coula de sa tempe et elle du se retenir pour ne pas le frapper une seconde fois. Sa colère était si forte. Clarke le baillonna, elle ne voulait plus rien entendre. Alors qu'elle se retournait elle sentit les lèvres de Lexa caresser les siennes dans un baiser tendre. Elle ressentait enfin quelque chose d'autre que du dégoût, ce geste était parfait, tout ce dont elle avait besoin.
Lexa se recula et lui sourit.
- 5 minutes.
- Je sais, ne t'en fais pas. Murmura Clarke.
Encore un baiser et Lexa s'en alla, laissant Clarke avec leur otage.
La brune monta les escaliers qui la conduirent au 6ème étage. Elle attendit dans la cage, regardant sa montre sans cesse. Elle sentait son cœur exploser dans sa poitrine. Si elle ne faisait pas un malaise maintenant cela serait un miracle. Elle observa la chambre 609 gardée par deux gros bras armé.
Soudain, l'alarme incendie retentit. C'était son signal, Clarke avait respecté le timing. La brune regarda les deux gardes discuter, puis, elle en aperçu un quitter sa place et déambuler dans le couloir en direction des ascenseurs, il disparut et Lexa se mit en route. Sûre d'elle, la démarche affirmée, elle s'approcha de la porte en montrant le badge de l'homme qu'elle séquestrait.
- Wick m'a demandé de vérifier quelque chose avant le transfert indiqua-t-elle.
L'homme la regarda de haut en bas et fixa le badge. Il parla dans sa manche en demandant des informations sur le positionnement de son supérieur. Lexa sourit.
- Il est en bonne compagnie. Indiqua-t-elle. Il ne risque pas de te répondre.
- Encore ! Mais les mecs arrivent dans 10 minutes il aura fini ?
- Tu le connais ! Aussi rapide que l'éclair !
L'homme explosa de rire, il se decalla de la porte et laissa Lexa passer le badge du chef de la sécurité, elle ouvrit et pénétra dans la chambre. Enfin, elle relâcha un soupire. Plus qu'une étape et son calvaire serait terminé.
Rapidement, elle s'approcha d'un grand buffet qu'elle ouvrit. Deux sacs à dos s'y trouvait. Elle les ouvrit et contrôla les billets. Les informateurs avaient bien fait leur travail, tout était là : les 80 000 dollars, les contrats, tout sans exception se trouvait entre ces mains. Elle avait le pouvoir de tout détruire, de réduire à néant cet accord dangereux.
Lexa entendit du bruit, plusieurs hommes parlaient derrière la porte. Il ne fallait plus traîner. Les voix s'élevaient de plus en plus fort. Elle n'avait pas le choix : un sac sur le dos, l'autre sur sa poitrine, elle ouvrit la fenêtre et alla sur le balcon. C'était sa seule solution, la seule porte de secours. Sans regarder en bas, elle monta sur la balustrade et à la force de ses mains, sans sécurité, elle descendit d'un étage par la face du bâtiment. Ses mains glissaient, son cœur implosait, c'était une sensation terrible. Mais cela ne pouvait pas se terminer ainsi, elle y arriverait.
La descente dura un instant avant qu'elle arrive sur le balcon du dessous. Ses jambes tremblaient, elle ne respirait presque plus, mais elle était en vie. Elle frappa à la vitre frénétiquement jusqu'à ce que cette dernière s'ouvre laissant apparaître Clarke blanche de terreur.
- Tu es folle ! Hurla-t-elle. Tu aurais pu te tuer.
Lexa lui sourit et lui prit la main.
- On s'en va. On court, on ne se retourne pas.
Et c'est exactement ce qu'elle firent. Elles coururent à en perdre hallaine, sans se retourner sans réfléchir. Elles dehambulèrent dans les couloirs, dévalant les 5 étages qui les séparaient de la sortie.
Clarke était à bout de souffle, elle tenait fermement la main de Lexa et suivait le mouvement en étant incapable de penser à quoique ce soit d'autre.
Une fois dans la hall, des sirènes s'élevèrent, elles ne venaient pas du bâtiment, elles étaient à l'extérieur. Qui avait appelé la police ? Cela ne faisait pas partit du plan. Clarke se raccrocha à ce qu'elle connaissait: Lexa, et la laissa la tirer vers la sortie. Un homme les interpella, leur criant que personne n'avait le droit de sortir mais elles n'écoutèrent pas, plusieurs voitures aux gyrophares aveuglant se stoppaient en grinçant des pneus, des policiers en sortirent et repérèrent immédiatement le couple.
- Tu cours, tu ne te retournes pas. Indiqua Lexa avant de tirer sur sa main.
Tel Bonnie and Clyde, elles prenaient la fuite. Le groupe de trois policiers les suivit à toute allure. Lexa connaissait les rues comme sa poche et courrait aussi vite que possible sans lâcher la main de Clarke. Cette dernière faisait de son mieux mais le souffle lui manquait. Au loin, elle repéra la Mustang, elle les attendait paisiblement ici, prête à leur offrir leur liberté. Ça y est, elles allaient y arriver, tout s'était passé comme prévu.
Clarke n'eut pas le temps de sourire, elle sentit son corps être projeté contre le sol, sa main lâcha celle de Lexa qui ne s'arrêta pas tout de suite, réalisant avec un temps de retard que le contact avait été perdu.
Clarke s'écrasa contre le sol, un agent de police sur elle, lui mettant déjà les menottes d'une façon experte. Ses collègues arrivaient, eux aussi lancé pour s'emparer de Lexa. La blonde regardait la femme qu'elle aimait se stopper, etre spectatrice de la scène.
- Cours ! Vas-y ! Cria-t-elle.
Lexa sembla hésiter une seconde avant de la regarder une dernière fois. Elle reprit sa courses à contre cœur, après tout, c'était la règle, il n'y avait plus d'équipe quand les choses tournaient mal.
Lexa pénétra dans la Mustang, elle voyait les policiers sprinter pour la rattraper. Son cœur saignait, elle ravala ses larmes et démarra, sans se retourner, elle prit la fuite en se laissant consumer par sa colère.
Tout ira bien…
Clarke n'avait jamais subit d'interrogatoire, elle n'avait jamais été arrêtée, n'avait jamais rien fait de mal. Elle ne connaissait pas les commissariats, n'avait jamais réalisé à quel point ils étaient froid, sommaires, rustres. Cela faisait plus de 10 heures qu'elle avait été arrêtée, depuis son arrivée, elle avait été interrogée trois fois. Mais les questions avaient beau lui parvenir, elle n'ouvrait pas la bouche. Les agents voulaient savoir pourquoi ? Comment ? Avec qui ? Et pour qui ? Mais Clarke restait muette. C'était impossible de parler de Lexa. Elle ne supportait pas quand le nom de la jeune femme était prononcé, elle se tendait, essayait de se couper du monde, mais rien ne fonctionnait.
Voyant son manque de coopération, on l'avait emmené en cellule, un endroit encore plus froid, plus sommaire, plus rustre que la salle d'interrogatoire. On l'avait laissée ici plus de 5 heures sans venir la voir, sans lui accorder un seul regard.
Puis, sur les coup de 11 heures, l'inspectrice Indra Lafferty vint la chercher. Elle l'emmena dans la salle d'interrogatoire, la fit s'asseoir, enleva ses menottes avant de lui tendre un café. C'était le premier geste amical qu'elle recevait depuis son arrivée. Murmurant un faible merci, Clarke but et laissa la sensation de chaud envahir son corps une seconde.
- Ça fait du bien ? Demanda Indra.
Pas de réponse, Clarke restait sur sa lancée, elle ne dirait rien, elle ne savait pas où se cachait Lexa, elle ignorait tout.
- J'ai quelque chose pour toi Eliza. Poursuivit l'inspectrice.
Entendre ce nom ne la surprit pas, Clarke vivait été appelée ainsi dès son arrivée au poste, ici son secret n'existait pas. Elle était Eliza Cooper, fille en fuite du gouverneur du Massachusetts. Clarke Griffin n'existait pas.
Indra déposa un dossier devant elle, mais la blonde ne le regarda même pas, elle fit comme si de rien n'était. La femme sourit, elle l'ouvrit donc afin que Clarke découvre ce qu'il renfermait.
Le faux permis de conduire qu'elle avait utilisé durant ce mois apparut devant ses yeux. Clarke leva les yeux au ciel.
- Après tout les chefs d'accusation à mon encontre, vous pensez sérieusement que me parler de mon faux permis va me faire réagir ?
- Ce n'est pas un faux. Indiqua Anya, elle Poursuivit. Dans ce dossier tu trouveras un certificat de naissance au nom de Clarke Griffin, des diplômes, une carte d'assurance maladie, un passeport, tout le nécessaire pour commencer une nouvelle vie.
- Je ne comprends pas.
- Nous t'offrons ce que dont tu rêves, devenir Clarke Griffin et tuer une bonne fois pour toute Eliza Cooper. Partir où bon te sembles sans avoir peur d'être reconnue. Tu auras une vrai identité.
- Comme un témoin protégé ?
- J'ai juste besoin d'informations Clarke. C'est tout.
- Je ne vous dirai rien.
- Tu ne comptes pas pour elle. Lexa ? Elle se fiche de toi, elle t'a abandonné dans cette rue, elle a laissé mes collègues t'embarquer, elle ne s'est même pas retournée. Tu ne comptes pas.
- arrêtez
- Tu veux vraimenr compromettre tout cela ? Ta fuite, cette identité loin de cette vie qui te rendait si malheureuse pour une fille que tu ne connais pas et qui, visiblement, n'en a rien à faire de ton sort ?
Clarke baissa les yeux. Elle sentit une larme courir le long ds sa joue, elle voyait le regard de Lexa, leur moments ensemble : le bar, le billard, la fête country, les levés du soleil, leurs baisers, son sourire. Tout cela comptait tellement pour elle.
- Le deal est simple. Répéta Indra. Ta liberté contre Lexa.
Lorsqu'elle sortit du commissariat, le jour s'éteignait. Il était un plus de 17 heures en ce jour de novembre. Les températures avaient drastiquemenr baissées bien que l'on soit en Californie. Clarke portait toujours sa longue robe verte et tenait ses escarpins à la main. Elle se sentait lessivée, vide de tout émotion. Elle aperçu devant elle une brune à l'allure athlétique, un instant, son esprit lui fit espérer qu'il s'agissait de Lexa mais en regardant mieux elle devina les traits de Raven qui l'attendait. La brune semblait avoir pleuré, ses yeux était rouges écarlate, sa mine blanchâtre, elle se tenait comme pour se protéger. S'en était trop pour Clarke qui fondit en larme devant son amie.
Raven n'hésita pas une seconde. Elle la serra dans ses bras et tenta de la calmer. Mais Clarke se sentait d'autant plus mal, elle ne méritait pas ce geste d'affection après ce qu'elle venait de faire, trahir la femme qu'elle aimait était impardonnable.
Raven essayait de la calmer mais rien n'y faisait, Clarke était comme en transe.
- Je suis horrible. Je l'ai trahie. Dit elle entre deux sanglots.
La brune lui sourit tristement et dégagea une mèche de son visage.
- Tu ne l'a pas trahie Clarke, tu as respecté ta promesse, et c'est exactement ce qu'elle voulait.
Clarke ne comprenait pas, elle fronça les yeux en cherchant une explication aux mots de Raven.
Cette dernière lui sourit encore et caressa sa joue.
Le midi précédent, alors que Lexa et Raven discutaient sur le balcon:
- J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi Raven, c'est très important.
- Je t'ai déjà dit que je ne prendrai jamais parr à tes magouilles, j'avais déjà dit ça à Anya, ce n'est pas maintenant que je vais commencer.
- Demain, à 23h45 pile, tu appelleras la police.
- Quoi ?
- Tu leur diras tout pour le contrat des Murphy, tu leur expliques la transaction et surtout tu leur dit que deux femmes s'apprêtent à quitter l'hôtel. Tu leur décris nos vêtements, nos couleurs de cheveux, tout.
- Tu es folle vous allez vous faire arrêter je ne comprends pas.
- C'est la seule solution pour que Clarke soit enfin libre.
- Libre ? Non mais tu t'entends parler ? Vous allez vous faire arrêter !
- Et ils proposeront un contrat à Clarke, je les connaît, ils auront entre leur main la possibilité d'arrêter Kane, ils vont lui proposer un marché, c'est sûr.
- Et tu penses sincèrement qu'elle te fera tomber?
- Ça c'est mon boulot de la conditionner pour accepter.
- Tu es complètement folle Lexa.
- Anya aurait fait pareil pour toi.
- Anya m'aimait…
Lexa baissa les yeux et Raven comprit.
- Tu l'aime n'est-ce pas ?
- Il est temps que j'assume tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, et si ça peut la sauver alors je n'ai pas à me poser plus de question.
Clarke fixait Raven sous le choc de cette annonce. Lexa avait prévu tout cela, elle était prête à donner sa liberté pour que Clarke Griffin puisse exister.
- Il faut que je la voies.
- Clarke.
La blonde regarda autour d'elle, elle était portée par son cœur et ne réfléchissait plus. Elle vit Indra et ses collègues sortirent à leur tour du commissariat. C'était sa chance, elle ne la laisserait pas passer. Clarke accourut près de l'inspectrice.
- Vous vouliez quelque chose Clarke ? Demanda Indra surprise de voir la blonde encore ici.
- Emmenez moi avec vous.
Indra rit avant de comprendre que Clarke était sérieuse.
- Je n'ai pas le droit se faire cela Clarke.
- Je vous en prie, j'ai besoin de la voir une dernière fois. Je ne m'approcherai pas c'est promis, je dois juste la voir.
Indra hésita, elle entendit un de ses collègue l'appeler afin de la presser. Elle soupira et fit signe à Clarke de monter. Sa bonté allait la perdre un jour.
Alors qu'elle roulait, Clarke regardait le paysage défiler. Les trois heures de route lui paraissaient interminables, elle n'avait qu'une seule chose en tête : Lexa. Elle revoyait cette scène, juste avant de se rendre à la fête, elles étaient remontées dans la voiture, la brune avait prit sa main et l'avait embrassé doucement avant de la lui sourire.
- Tu sais ce que je vais faire avant qu'on parte au Canada ?
- Non quoi ?
- Je vais rouler trois heures jusqu'à Reno et je vais aller dans ce bar où on a passé notre dernière nuit. Je vais nous commandé des snakebite, tu verras la tête de Raven elle en a horreur ! Et on va passer notre dernière soirée au état Unis ici.
- Pourquoi là-bas ? On pourrait partir directement, ça serait moins risqué.
- J'ai envie de retourner dans ce bar parce que c'est ici que j'ai compris que je ne pourrai jamais te laisser partir loin de moi.
Clarke ferma les yeux en y repensant, elle essaya de contenir ses larmes, elle ne pouvait pas craquer maintenant.
Les vehicules de police s'arretèrent devant le bar, l'insigne en forme de trèfle clignottait toujours, l'endroit était presque désert, pour un mardi ce n'était pas vraiment étonnant. Clarke sortit de la voiture, elle ne pénétra pas dans le bar, comme elle l'avait promis à Indra, elle respecterait sa parole. Son cœur se serra en apercevant la Mustang garée un peu plus loin. Comme aimantée, Clarke se dirigea vers le véhicule, elle s'adossa au capot et regarda à travers les vitres du bar.
Ses yeux ne mirent pas longtemps à repérer Lexa. Elle était au comptoirs un shooter devant elle. Elle se retourna sans être surprise lorsqu'Indra et son équipe penetrèrent les lieux. Docile, elle leva les mains en l'air et se laissa arrêter sans aucune résistance. Elle les avait attendu patiemment, elle avait pensé qu'ils seraient là plus tôt mais Clarke avait du résister plus que prévu, ce n'était pas vraiment étonnant.
Alors qu'elle sortait du bar tenue fermement par Indra, Lexa aperçu Clarke devant sa voiture. Elle ne put contrôler son sourire. Le plan avait fonctionné, toutes les étapes étaient terminées, tout ira bien maintenant.
Clarke la fixait, elle voyait la femme qu'elle aimait grimper dans la voiture, elle la voyait s'en aller sans qu'elle n'arrive à dire quoique ce soit. Elle resta ainsi si longtemps qu'elle ne pu savoir si des heures ou des minutes s'étaient écoulées, les policiers avaient quitté les lieux, plus personne ne se trouvait encore sur le parking.
A contre cœur, elle ouvrit la porte côté conducteur et pénétra dans la voiture. Elle tourna la clé et entendit rugir le moteur. Comme si cela avait été calculé, la radio avait été réglée sur une station pop-folk, aux antipodes des goûts de Lexa. Clarke sourit et tourna les yeux sur cette place qui avait été la sienne. La veste de Lexa y trônait, comme un cadeau, un souvenir. La blonde la saisit comme s'il s'agissait d'un objet précieux et découvrit aussi, dessous, deux sacs à dos. La blonde les reconnu immédiatement. Lexa n'avait pas déposé l'argent à Kane, elle n'avait jamais prévu de le faire.
Clarke ouvrit minutieusement un des deux sac et vit une fiche de papier chiffonée.
« un petit quelque chose pour démarrer ta nouvelle vie, merci pour tout ce que tu m'as apporté, dans ton périple, n'oublie pas Raven et lorsque vous serez au Canada, buvez un verre à ma santé.
On dit que rien de bon ne peut ressortir d'une voiture en fuite… je ne peux pas être d'accord avec cela, je t'ai rencontré toi, et si c'était à refaire je ne changerais rien, pas une seconde. »
Clarke ne put contenir plus longtemps ses larmes. Elle explosa et frappa le volant, la vie sans Lexa lui semblait impossible.
A contre cœur, elle mit la première et quitta le parking. Un nouveau chapitre de son histoire s'écrivait ce soir.
Épilogue :
Cinq ans, ce fut la peine que purgea Lexa. Cinq petites années qui avaient été monaillées en échange d'informations sur Kane et les Murphy, grâce à elle, les deux cartels furent mis hors d'état de nuire.
Elle avait retourné sa veste avait coopéré avec Indra pour obtenir cet arrangement inespéré. Bien que difficiles, ces 5 années étaient à présent terminées et Lexa avait de la peine à le croire.
Il faisait une chaleur étouffante cet après-midi là, habillée des mêmes vêtements qu'il y a 5 ans : un jeans noir, un t-shirt col V bleu et ses doc Martens, elle voyait le grillage de la prison s'ouvrir sous ses yeux. Il lui fallut quelque seconde pour s'assurer que tout cela n'était pas un rêve, qu'elle avait bel et bien le droit de s'en aller sans qu'un garde ne lui tire dessus.
Elle soupira, c'était plus dur qu'elle ne l'avait imaginé.
- Bonne route Wood, j'espère ne plus te revoir.
Elle sourit, il n'y avait aucun risque. Lexa s'avança enfin et passa le check point. Elle avait l'impression de pouvoir respirer pour la première fois depuis cinq ans. Éblouie par le soleil, elle porta une main devant ses yeux.
C'est là qu'elle la remarqua. Adossée à la Mustang, un blouson familier en cuire sur les épaules, ses cheveux blonds ondulés qui réfléchissait les rayons du soleil. On ne voyait pas ses yeux cachés par des Ray ban noire, mais on discernait sans problème son sourire grandissant.
Lexa s'approcha doucement, profitant de chaque seconde, prenant chaque détails qui s'offrait à elle comme un cadeau.
Clarke baissa ses lunette sur son nez afin que Lexa puisse voir ses yeux rieurs.
- Tu en as mis du temps ! Dit la blonde en s'approchant elle aussi.
- Le principal c'est d'être là non ?
Clarke rit et s'approcha un plus encore.
- Alors, une idée de la route à suivre avant de rejoindre Raven au Canada ?
- Qu'importe tant que je suis avec toi.
- Je connais un petit bar à Reno, qu'est ce que tu en dis ?
Lexa lui sourit et l'embrassa avec tout l'amour qu'elle pouvait lui montrer. Leur lèvres dansaient, leurs mains se retrouvaient, il est était bon d'être enfin ensemble.
- Prête à fuir cet endroit ?
- Avec toi évidemment.
Encore un baiser avant que Lexa ne se recule, elle contourna la voiture et prit place devant le volant, c'était si bon de retrouver sa place. Clarke s'installa également et lui prit la main.
Leur vie débutait aujourd'hui. Dans quelques jours Lexa découvrira le coin de paradis canadien que Clarke et Raven avait conçu, mais en attendant, un voyage attendait les deux femmes, comme il y a cinq ans, elles laisseraient leur cœurs les guider et créer ainsi des souvenirs inoubliable.
Elles étaient enfin libre.
