Note de l'autrice : Cette fic est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Puzzle" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP.

Bonne lecture !


Ron déteste Pinocchio

One-Shot

Ronald Weasley tentait chaque jour de faire des efforts pour son couple.

Aimer Hermione Granger était facile.

La satisfaire dans ses lubies de femme enceinte, bien moins.

Le docteur avait été pourtant très clair : parfois, les hormones ont tendance à tout chambouler.

Alors Ron avait géré sans broncher les envies de yaourts assaisonnés au sel à trois heures du matin, les crises de larmes devant le chiot des voisins ou encore les hurlements d'énervement car les chaussettes étaient mal positionnées dans l'armoire.

Mais ça.

Ron s'agrippant fermement à ce chariot en métal qu'on appelait communément un caddie. Une sueur froide coulant le long de son dos, il s'obligea à franchir les portes coulissantes lorsqu'un homme le bouscula, marmonnant dans sa barbe qu'il n'était qu'un empoté.

La lumière aveuglante, l'enfant braillard qui réclamait un bonbon et la musique à fond les ballons l'agressèrent aussitôt.

Ces moldus étaient fous !

Qui l'avait envoyé ? Ah oui ! Mrs Granger-Weasley !

Les jambes flageolantes, il avançait d'un pas excessivement raide, moulinant dans son esprits les derniers évènements qui l'avaient conduits dans ce que les moldus nommaient enseignes de grande distribution ou plus simplement "les courses".

Tout avait débuté lors du repas dominical chez les Granger. Hermione, le ventre désormais bien rond, discutait avec sa mère lorsque cette dernière avait évoqué le sujet qui avait précisément conduit Ron dans cet antre du diable.

- Au fait, il faudra nous faire une liste de naissance.

Une liste de naissance ? Quelle était donc cette fantaisie ? Ron avait coulé un regard perplexe vers sa femme. Elle semblait savoir de quoi il en retournait puisqu'elle avait commencé à énoncer plusieurs objets propres à la puériculture.

- Mr Granger avait rigolé doucement.

- Ma fille, tu es toujours aussi sérieuse. Une poussette, une table à langer, des vêtements… Mais as-tu pensé aux jouets ?

- Aux jouets ? avait répété Hermione d'une voix aiguë.

Ron s'était alors approché de sa femme doucement. Ces derniers temps, un rien la faisait partir en vrille. Ron avait été heureux de constater que malgré tout, sa présence était encore rassurante aux yeux de sa femme.

- Ma chérie, les jouets sont aussi des cadeaux très utiles. Souviens-toi de ton puzzle Pinnochio. C'était un cadeau de ta grand-mère.

Les yeux de sa femme s'était alors illuminée de joie, elle avait frappé dans ses mains, le souvenir d'une enfance révolue lui sautant à la gorge.

Puis, elle avait posé la question fâcheuse :

- Est-ce qu'il est dans les cartons au grenier ?

- Non ma chérie, on a fait du tri lorsqu'on a réaménagé… Tu sais, après notre retour d'Australie…

Hermione avait alors fondu en larmes. D'un coup. Entre le fromage et le dessert, sans aucune retenue.

Ron qui aimait tendrement sa femme l'avait pris dans ses bras évidemment mais rien à faire… Evidemment, ce n'était pas tant ce puzzle qu'elle pleurait mais tout ce qu'il y avait autour. La guerre avait laissé des traces indélébiles et faire fuir ses parents à l'autre bout du monde était un traumatisme que Hermione ne pouvait totalement surmonter.

Alors parce que sa femme était forte, puissante et adorable, Ron Weasley avait promis au creux de son oreille que ça s'arrangerait.

Ni une, ni deux, Hermione lui avait demandé d'acheter un puzzle Pinocchio pour leur bébé.

- Ce ne sera pas le même… Mais au moins, on aurait quelque chose en commun, lui et moi.

Donc, Ron était désormais au milieu d'un immense hangar. Trop allumé, trop bruyant, trop odorant. Mais pour sa femme, il avança au milieu des rayons, se souvenant des rares fois où ils étaient entrés dans ce genre d'endroits.

- Tout va bien se passer, marmonna-t-il pour lui-même lorsqu'un enfant braillard apparût de nulle part et fonça dans une pyramide de pâtes qui se renversa sur lui dans un immense fracas.

Il tourna, vira et se perdit dans les rayons jusqu'à ce qu'il tombe enfin dans le coin des jouets. Le rose flashy qui habillait les différentes poupées et autres jouets lui décollèrent presque la rétine. Il tourna cinq minutes, une migraine pointant le bout de son nez.

Finalement, il tomba sur une vendeuse, visiblement pressée et peu encline à rendre service. Ron s'arma de son plus grand courage de Gryffondor.

- Excusez-moi, hum… Les puzzles pour enfants se trouvent où ?

- Ça dépend c'est pour une fille ou un garçon ?

- Je vous demande pardon ?

- Le puzzle c'est pour une fille ou un garçon ? répéta-t-elle comme s'il était un demeuré.

Ron ne comprenait absolument pas ce que le genre venait faire ici dans un jouet pour enfant et préféra botter en touche :

- Je veux un puzzle Pinocchio.

La vendeuse leva les yeux au ciel et lui pointa un coin du rayon.

Courant presque pour trouver ce précieux jouet et fuir à tout jamais de cet endroit, Ron retint un soupir de tristesse. Pourquoi y'avait-il des catégories d'âge ? Chez les sorciers, les puzzles s'adaptaient au fur et à mesure que l'enfant grandissait !

Que voulait Hermione ? Si elle avait joué longtemps avec, c'est probablement que ce n'était pas un puzzle premier âge !

Finalement, les mains moites, Ron analyse du regard les puzzles dans la catégorie trois à cinq ans. Il ne savait même pas à quoi ressemblait ce Pinocchio !

- Probablement à un petit italien, se dit-il pour lui-même d'un ton sarcastique. Ah ! Attendez c'est ça Pinocchio ?!

Un pantin de bois désarticulé affublé d'oreilles d'âne, entouré d'amis tout aussi affreux - était-ce vraiment un gosse avec un cigare au fond ?! - fixait Ron dans un sourire épouvantable. Cette image aurait pu effrayer Molly Weasley et Fleur Delacour réunies !

C'était décidé, encore plus que les centres commerciaux, Pinocchio était la chose la plus cauchemardesque qu'il n'avait jamais vu !