- Dites, promettez d'être sages et de ne pas faire exploser Barret.
- Cloud ! Tu nous prends pour qui !?
Marlène le regarda avec des éclairs dans les yeux.
- Pour ce que vous êtes. Des bombos kamikazes.
Il leur adressa un petit sourire et attrapa leurs valises pour aller les ranger dans le camion de Barret. Après l'anniversaire de Denzel, le père de Marlène avait proposé de les emmener avec lui, au village de Corel, et de leur faire surtout profiter du voyage. Ils allaient faire plusieurs escales, dans différentes villes en pleine reconstruction, et les enfants avaient sauté de joie à l'idée de voir le monde. Ils ne rêvaient que de ça, depuis quelques temps.
- Tu les ramènes quand ?
Barret se gratta l'arrière de la tête, avant de la tourner vers les deux enfants qui se précipitaient vers son camion pour s'installer.
- J'en sais rien. Dans quelques semaines ? J'ai tout un tas de livraisons à faire. Et je pensais leur faire visiter les lieux qu'on a vu, sur le chemin...
Cloud hocha la tête. Il comprenait ce que voulait faire son ami. Marlène était grande maintenant, et elle était en âge de connaitre son histoire et celle de son père.
- Prends soin d'eux. Et penses à appeler, pour donner des nouvelles.
- Ouais, t'en fais pas ! Allez les mouflets ! On rigole pas avec la sécurité ! Attachez vous correctement !
- Clouuud !
La tête de la jeune fille passa à travers la fenêtre passager, un grand sourire aux lèvres.
- On se revoit bientôt hein ! T'inquiètes pas ! Et elle est où Tifa !?
- Je suis là ! Et Cloud a raison. Écoutez Barret et ne le rendez pas fou plus qu'il ne l'est déjà!
- Hé ! Bon allez, ça suffit ! On s'en va !
Cloud fit un petit signe de la main aux enfants, qui le lui rendirent, un sourire immense sur les lèvres. Tifa resta à ses côtés, le temps de regarder le camion sortir de la ruelle, avant de retourner à l'intérieur du bar.
Bar qui n'avait d'ailleurs pas ouvert, alors qu'il était midi passé.
Peut être avait elle décidé de se reposer un jour de plus ?
- Cloudyyyy !
Il se retourna brusquement pour voir arriver, en courant, Yuffie, qui se stoppa devant lui, totalement essoufflée, les mains sur ses genoux.
- Qu'est-ce que tu fais encore là ? Je te croyais partie avec Cid ?
- Ça vient ! Mais Tifa n'est pas encore arrivée ! Qu'est-ce qu'elle fabrique ?
- Hein ?
La jeune femme ne lui donna aucun détail supplémentaire et se rua sur la porte du bar, pour disparaître à l'intérieur de celui-ci dans un « TIFAAAA » terrifiant.
Il ne comprenait pas ce qui était en train de se produire. Tifa aussi partait ? Elle ne lui avait rien dit... Il allait se retrouver seul ? Une pression soudaine se fit sentir sur son cœur.
Il monta les marches à son tour et entra dans le bâtiment, avant de manquer de se faire éjecter par la même brunette d'il y a quelques secondes, qui ressortait.
- Hop hop hop ! Dépêches toi Tifa ! Cid va nous laisser là, sinon !
Yuffie sortit, le laissant avec son amie d'enfance, qui descendait les escaliers avec une valise.
- Tu… Tu t'en vas aussi ?
- Oui. Je... Je ne sais pas quand je reviendrai. Mais je vais profiter du voyage offert par Cid. J'ai... J'ai besoin de vacances.
- Mais... Et le bar ?
Elle arriva à sa hauteur et posa sur lui un regard indéchiffrable. Son cœur se mit à frapper plus fort dans sa poitrine, comme une alarme.
- Vraiment ? Le bar ? C'est tout ce qui t'intéresse ?
- Hein ? Non... Je...
Détournant la tête elle continua son chemin jusqu'à la porte, sur laquelle elle posa une main. Avant de s'arrêter de nouveau.
- Alors...Tu... Tu ne vas pas me retenir ?
Son cœur va se rompre à battre de la sorte... La retenir ? Mais...
- Pour... Quoi ? Tifa... Qu'est-ce que...
Ne voulait-elle pas prendre des vacances ? Il ne comprenait plus rien...
- Oui... Pourquoi me retiendrais-tu...
Elle avait prononcé ces mots, dans un petit rire... Mais cela n'avait rien de joyeux. Au contraire, ce rire... Etait glaçant. Et Cloud était de plus en plus perdu. Perdu, avec la sensation qu'un événement important de sa vie était en train de se jouer devant lui. Il resta complètement figé, alors que son amie se retournait pour lui faire face, les yeux brillants de larmes...
- Tifa...
Elle lâcha sa valise et s'approcha de lui. Il sentit sa main sur son visage et il se surprit à fermer les yeux à ce contact, doux et chaud à la fois. Mais ce ne fut rien à côté de cet autre contact sur ses lèvres... Instinctivement, il entrouvrit légèrement sa bouche pour approfondir le baiser qu'elle lui donnait. Mais tout s'arrêta subitement, lorsqu'il senti la jeune femme se dérober et s'écarter. Il rouvrit les yeux, pour tomber dans un regard rubis, triste comme jamais.
- Prends soin de toi...
Ses mots sonnaient comme un... comme un adieu.
Un adieu ?
Il voulut tendre la main, mais se ravisa lorsqu'elle se détourna.
Un échec de plus ?
Il voulut prononcer son nom, mais ses lèvres restèrent scellées lorsque la jeune femme attrapa sa valise.
Par sa faute ?
Il voulut bouger, mais ses jambes refusèrent de lui répondre, lorsqu'il la vit franchir la porte, et disparaître...
Sa faute...
Son cœur manqua un battement, et il tomba à genoux, les deux mains sur sa poitrine. Il avait mal... Il retint un gémissement de douleur, alors qu'il ne comprenait pas ce qui lui arrivait...
C'était comme... C'était comme cette fois-là... Cela faisait si mal... Il voulait arracher ce cœur qui souffrait... Il voulait le faire taire... Le faire taire à jamais... Il allait mourir...
Non...
Non... Il ne voulait pas que cela recommence. Il ne voulait pas avoir à dire adieu à quelqu'un d'autre…
A quelqu'un qu'il...
Ses yeux se braquèrent sur la porte et il bondit vers elle, avec toute la force qui lui restait. Il fallait qu'il la rattrape !
Il sortit brutalement du bar et se mit à courir vers le petit aéroport qui se trouvait à la sortie de la ville. Ce n'était pas très loin d'ici... Cid s'était posé là-bas... Il aurait dû prendre sa moto... Mais ses jambes s'étaient mises à courir toutes seules.
Il courut... Il courut aussi vite que son cœur battait...
Où allait-elle ? Il n'en savait rien... Elle ne lui avait pas dit.. Elle ne voulait pas qu'il la retrouve ?
Sa course ralentit à l'enregistrement de cette information mais reprit de plus belle quand il se rappela... Elle avait voulu... Qu'il la retienne...
Et il n'avait rien compris...
Ses poumons allaient explosés mais il arriva enfin à la piste d'atterrissage...
Il aurait voulu hurler... L'air lui manquait... Et le bruit des réacteurs du Shéra recouvrait tout... L'aéronef avait déjà décollé et Cid s'apprêtait à le lancer à pleine vitesse, dans une direction qu'il ne connaissait pas...
Ses yeux restèrent fixés sur le vaisseau, en stand-by, cherchant désespérément la jeune femme... Mais il ne vit rien...
Il dû baisser la tête et protéger ses yeux avec ses bras, lorsque tous les réacteurs furent enclenchés pour projeter le Shera, par-delà l'océan...
- Tifa...
- Tu ne lui as rien dit ?
Le vaisseau filait à pleine vitesse au-dessus de l'océan, et Tifa était restée dans le cockpit, assise par terre, près des vitres, pour regarder l'immensité bleue qui se déployait en dessous.
- J'ai essayé... Plein de fois...
Yuffie vint s'installer à côté d'elle, les genoux repliés contre sa poitrine, le regard accusateur.
- Quoi ?
- Rien.
- Yuffie...
- J'suis déçue ! Là ! Vous faisiez rêver mon cœur de gamine et je découvre que vous étiez malheureux tout ce temps ! Et je croyais qu'on était amie, toutes les deux... T'aurais pu en parler...
Cette fille était étonnante. Elle avait beaucoup changé depuis leur rencontre... Elle était devenue beaucoup plus altruiste, solidaire, empathique... Mais Tifa n'était pas certaine qu'elle aurait pu être d'une grande aide dans sa relation compliquée avec Cloud... D'autant que pour les autres, c'était une évidence depuis des mois… Alors si elle n'avait rien vu…
- Je suis désolée.. J'ai pensé pouvoir gérer cela toute seule.
Son regard retourna à son objectif premier. Elle se sentait vide, tellement fatiguée... Elle n'avait pas cessé de pleurer depuis qu'elle était montée à bord.
Maintenant, cela faisait plusieurs heures qu'ils volaient. Sans qu'elle ne sache dans quelle direction.
Cid avait dit qu'il allait la déposer dans un endroit « sympa ». Sur ce coup-là, elle lui faisait confiance. Elle n'avait pas cœur à réfléchir et surtout pas à planifier ses « vacances ».
- Hé ! Les filles ! On arrive !
Effectivement. Sous ses yeux, le bleu laissa place à une plage dorée et à une ville côtière.
- C'est...
- Ouaip ! C'est Costa Del Sol ! Tu seras bien là. C'est devenu une belle ville agréable. Je vais devoir me poser un peu plus loin par contre. Ils n'ont pas encore de piste d'atterrissage.
- Raah ! Si mon père pouvait me lâcher un peu... Moi aussi je veux aller faire bronzette sur la plage !
- Les gamines font pas bronzette. Et il faut que je te ramène ou ton père va envoyer sa mafia à mes trousses !
Tifa se releva, sans faire plus attention aux deux autres qui prenaient un malin plaisir à se chamailler, et alla chercher ses affaires pour se préparer à descendre.
Costa Del Sol... Que de souvenirs...
- Hoï ! Tifa ! Penses à nous donner des nouvelles ! Je suppose que tu ne vas pas rester là indéfiniment. Alors fais attention à toi. Et reviens quand tu l'auras décidé.
- Merci Cid.
Il avait été vraiment un ami. Sans jamais quitter sa cigarette, il l'avait accueilli sur son vaisseau et n'avait posé aucune question. Leur petite bande, sauf Yuffie, semblait avoir tout compris depuis longtemps. Ils les avaient regardé échouer, l'un avec l'autre, sans oser intervenir... Car ce n'était pas à eux de le faire. Et puis... Même si leur relation n'était pas parfaite, ils ne se faisaient pas vraiment de mal...
Ce fut quand leur souffrance avait fini par se voir, que certains d'entre eux s'étaient rapprochés courageusement pour tenter de leur faire entendre raison.
Elle avait entendu.
Il fallait qu'elle prenne du recul sur sa vie.
Il fallait qu'elle s'éloigne de lui...
Et espérer...
Qu'ils arriveront à se retrouver... Un jour.
A temps.
Le monde n'arrêtait pas de tourner. C'était infernal...
Il voulut se rattraper à ce qui semblait être le comptoir, mais sa main rencontra le vide et il tomba brusquement sur ce sol qui ne cessait de se fendre sous ses pieds.
Un haut le cœur lui fit mettre une main devant sa bouche, quand l'autre resta posée sur le parquet. Il se sentait si mal...
Et il n'arrivait pas à oublier ce qu'il s'était passé... Il ne savait plus quand.
L'alcool avait eu le pouvoir de lui faire oublier la notion du temps... Mais ses affreux souvenirs persistaient et le rendaient fou... Tout se mélangeait dans sa tête...
Alors que la nausée passait, il s'assit sur le sol et s'adossa au pied du bar, la tête contre le bois de celui-ci.
Peut être que s'il buvait plus... Il arriverait à tout oublier ?
La mako qui coulait dans ses veines, semblait l'empêcher d'être complètement ivre. Mais s'il buvait beaucoup... Elle finirait bien par être dépassée, non ?
Il aurait dû s'écrouler vers la remise... Non. Dans la remise.
Ses jambes n'avaient plus la force de le porter jusque-là... Et il resta assis, à penser à cette petite pièce qu'il avait passé ces dernières années à remplir...
Par Junon... Qu'est-ce qu'il avait pu être con...
- J'ai tout fait de travers...
Oui... Mais toute sa vie était de travers, de toute façon.
Pourquoi... Pourquoi avait-il fallu qu'il survive à tout ça... Si c'était pour finir ainsi... Seul, presque ivre, dans un bar vide.
Tu dois vivre pour nous deux. T'as oublié ?
- J'ai pas oublié... C'est bien ça le problème...
Si, tu as oublié...
En fait, il n'était pas seul. Zack lui tenait compagnie en ce moment. Il apparaissait et disparaissait sans que Cloud ne puisse rien y faire. Et il était agaçant.
Parce que je te fais la morale ? En même temps, t'as vu dans quel état tu es ?
- De quoi je me mêle ?
Il tenta d'attraper le haut d'une table pour se relever, mais échoua lamentablement.
- C'est trop tard maintenant...
Son fantôme d'ami s'approcha pour s'accroupir devant lui.
Ce n'est jamais trop tard, Cloud...
- Arrêtes ça ! Vas-t'en ! C'était avant que j'avais besoin de toi ! Quand il y avait encore quelque chose à sauver ! Maintenant...
Il plaça sa tête dans ses mains et ramena ses genoux contre lui.
- Maintenant, il n'y a plus rien...
Il n'y avait plus rien à sauver. Tout était perdu... Sa vie était un échec. Il n'avait été utile que pour sauver le monde. Et le monde ne l'avait pas remercié. Lui qui n'attendait jamais rien des autres... Il aurait pourtant bien aimé être surpris, pour une fois...
Tu n'as pas perdu tes amis.
- Tais toi.
Cette fois-ci, il releva la tête et se retourna pour attraper de ses deux mains le haut du comptoir. Il en avait plus que marre d'être par terre et du regard condescendant de ce fichu ectoplasme.
- Mes amis, comme tu dis, savaient à quel point je me trompais... Mais ils n'ont rien dit !
Ils ont essayé...
- Et je n'ai pas compris, oui, je sais ! Sauf qu'ils m'ont tous parlé par énigme ! Et même Tifa, elle...
Malgré sa grande volonté, l'alcool l'empêchait de s'éloigner du bar et ses mains restèrent accrochées fermement à celui-ci, pour éviter une nouvelle chute. Son regard, lui, fixait le petit tablier de la barmaid, qui jonchait le sol.
- Ils espéraient tous que je devine... Comme si cela était facile...
Tu ne peux pas leur en vouloir... S'ils t'avaient dit la vérité, tu aurais pu tout rejeter en bloc, sans même y réfléchir. Et cela aurait même pu être pire... Tu aurais pu tous les perdre.
Cette fois-ci, il plongea son regard dans celui translucide de son ami.
- Parce que moi, seul dans ce bar à la con, ivre, à parler avec un fantôme, te donne l'impression du contraire ?
- Tu n'es pas tout seul.
Son cœur suspendit brusquement sa course à l'entente de cette voix et Zack disparu dans le brouillard qu'était devenu son cerveau. Il tourna péniblement la tête de l'autre côté, pour tomber sur Vincent, assis nonchalamment sur un siège du bar et le regard sérieux.
- Tu es certes ivre, et tu parles sans doute à un fantôme, mais tu n'es pas tout seul et ce n'est pas un bar à la con.
- Qu'est-ce que tu fais là...
- Je suis passé voir un ami. Pour savoir comment il allait.
Cloud attrapa un siège d'une main et s'installa avec le plus grand mal. Mais il réussit.
- Et ?
- Je l'ai trouvé par terre, en train de parler dans le vide.
- Bon sang... Tu es là depuis combien de temps ?
Vincent sembla légèrement interloqué devant sa question et détourna son regard perçant de lui.
- Depuis plusieurs jours...
- T'es pas sérieux ?!
Ah. Ce regard là, il savait ce que cela voulait dire. Ses neurones étaient peut-être imbibés, mais il savait toujours détecter la lassitude chez ses semblables. En même temps... Quelle réaction débile. Bien sûr qu'il était sérieux... Vincent n'avait pas une once d'humour ou de sarcasme. Il était pire que lui, mais il semblait bien plus heureux, malgré son absence apparente de joie de vivre.
- C'est pas vrai...
Il croisa ses bras sur le bar et posa sa tête dessus, soudainement épuisé.
- C'est moi qui te récupérais, quand tu finissais par t'endormir, ici ou là, et qui te ramenais dans ta chambre. J'ai même ramassé les bouteilles vides et jeté les meubles brisés.
Je t'ai même apporté à manger et...
- Ça va, ça va... Arrêtes...
Il n'avait décidément pas un bon karma... Vincent s'occupait de lui depuis des jours... Et il ne s'en rappelait même pas ! Mais c'était vrai qu'il se réveillait toujours dans son lit, sans pouvoir se souvenir comment il avait pu monter les escaliers... Et que le frigo était toujours rempli, alors qu'il ne sortait même plus... Bêtement, il avait cru que c'était ce fichu fantôme, vu qu'il était toujours dans ses pattes.
- Merci... Je suppose...
- Je t'en prie. Yuffie m'a dit que c'était le genre de chose, que devait faire un ami...
- Depuis quand tu écoutes Yuffie, toi ?
Son ami se leva et attrapa son manteau qu'il avait enlevé... Il ne savait quand.
- Yuffie fait souvent des fêtes... Très alcoolisées.
Ah. Ça ne l'étonnait même pas. Au moins cette gamine énervante savait s'amuser et profiter de la vie. Pas comme lui...
- Que vas-tu faire, maintenant ?
Il ne releva pas la tête, préférant laisser celle-ci dans le creux de ses bras.
- Comment ça ?
- Vas-tu continuer à te détruire, ou vas-tu tenter de te reconstruire ?
Cette fois-ci, il leva la tête pour regarder son juge/bourreau, la bouche ouverte dans un mutisme choqué.
- C'est pas assez clair, comme question ?
Vincent s'approcha de lui rapidement, le saisit par le pull, le souleva et le balança sur le sol. Tout ça dans un mouvement trop rapide et trop fluide pour son cerveau embrouillé. Par contre son corps, certes comateux, n'était pas encore mort, vu la douleur cuisante qu'il ressentait.
- Mais qu'est-ce qui te prend ?!
- Vas-tu continuer de te transformer en serpillière pleine d'alcool au point que le jour où tu passeras de vie à trépas, ce qui ne devrait pas tarder d'arriver à ce rythme, on ne pourra même pas t'enterrer, de peur d'intoxiquer les plantes ?
Il n'arrivait pas à se relever, et se contenta de ramper jusqu'au mur derrière lui, pour pouvoir rester assis. Et s'éloigner de son « ami » qui s'approchait à nouveau, d'un pas lourd. Le vampire avait ce regard rouge, perturbant et terrifiant. Comme s'il allait le tuer... Dans l'instant...
Mais la tension qui était apparue si soudainement, s'envola brusquement.
- Ou vas-tu tenter de devenir un homme meilleur, reprendre ta vie en main, essayer d'être heureux et, pourquoi pas, reconquérir celle que tu aimes ?
Son cœur se rappela furieusement à lui, à l'entente des derniers mots de son ami... Mais il baissa la tête, sentant le chagrin l'envahir de nouveau.
L'amour... L'amour ne cessait de le décevoir et de le détruire. Et c'était à cause de ça, qu'il souffrait continuellement.
Il n'était plus très sûr de vouloir... De vouloir aimer... Et de ne pouvoir l'être en retour.
- Je préférerais être comme toi...
- Comme moi ?
Vincent s'assit par terre, en tailleur, les bras croisés et le regard fixé sur lui. Faudrait vraiment qu'il arrête de boire. Il était définitivement trop bavard...
- Tu... Je sais pas... Tu sembles ne plus pouvoir ressentir... Ça...
Il disait ces mots en serrant son poing contre sa poitrine, là où son cœur ne cessait de battre avec violence... Là où...
- Ça fait si mal...
- Je sais.
Oui. Il savait. Il savait sans doute mieux que lui, à quel point cette douleur pouvait être insupportable. Cloud s'en souvenait. L'alcool avait juste rendu son corps aussi désarticulé qu'une marionnette dont les fils auraient été coupées. Mais la boisson n'avait pas détruit ses souvenirs...
- Mais tu ne pourras jamais être comme moi.
Un vrai pote, celui-là... Cloud soupira et ferma les yeux, en posant l'arrière de son crane sur le mur derrière lui. S'il ne pouvait pas être comme lui, alors il était fichu...
- Tu es bien plus fort que moi. Tu te relèveras. Tu te relèves toujours...
Quelle blague... Qu'est-ce que c'était ? Un compliment ? Il était coriace, oui. Contre des dragons, des chimères, des psychopathes ou des dictateurs... Oui, il résistait à tout ça. Même à la mort, hélas, il résistait.
Mais là... Contre son propre cœur...
- Laisses moi par terre... S'il te plaît...
Il n'avait plus envie de résister... Encore moins de se relever. Et de sortir vainqueur...
Dans le prochain chapitre:
"Je persiste. Si ton coeur veut sortir, tu devrais le laisser faire. Et t'en profiteras pour ramener du café."
"N'oublies pas... Je n'ai pas aimé que toi"
"Ben mon vieux... Qu'est-ce que vous avez foutu? Vous avez tenté de vous noyer mutuellement ou quoi?"
Review? x)
