Assis sur le bord d'une falaise après une mission, Dazai et Chuuya profitent de la vue et du calme pour parler. Dazai remarque que Chuuya est toujours en doute vis à vis de son humanité, alors pour une fois, il décide d'être honnête avec lui, ne cherchant pas à l'embêter, pour le réconforter.
Ou
Dazai explique à Chuuya à quel point il est beau et Chuuya têtu comme une mule n'y croit pas un mot.
02 : YOUR BEAUTY NEVER EVER SCARED ME
"-Les ennemis sont K-O, repose toi Chuuya" Fit Dazai posant une main sur le bras de son partenaire
Les traces rouges qui bariolaient le visage et le corps du rouquin disparaissent au contact des longs doigts froids de Dazai sur son bras. Arahabaki était retourné au fin fond des entrailles de son réceptacle et Chuuya lui, émergeait doucement de ce cauchemar sanglant avant de redescendre doucement sur le sol, toujours tenu par son partenaire.
Une fois sur le sol de la clairière, Chuuya abattu par la fatigue se laissa juste l'occasion de marmonner "Putain de Dazai de merde…" avant de tomber de sommeil sur le sol. L'ennemi était anéanti et la mission réussit, et avec Dazai il se savait en sécurité même s'il laissait souvent paraître le contraire surtout depuis qu'il n'est plus dans la mafia.
Dazai, lui, s'adonna à ses tâches presque rituelles de post-mission et post-corruption, c'est à dire attacher les ennemis qui n'ont pas péri sous le pouvoir du roux, ramasser le manteau de son partenaire ainsi que son fidèle chapeau auquel il tenait plus que tout. Il les plia comme il le faisait quelquefois quand il était dans la mafia. Puis il se dirigea vers son ancien partenaire, l'air nonchalant, comme à son habitude l'attrapa et le balança par-dessus son épaule comme s'il ne pesait rien.
Il marcha une bonne dizaine de minutes dans la forêt, à la recherche d'un endroit tranquille où il pourrait abandonner le roux sans danger avant de repartir de son côté vers l'agence. Il avait beau dire ne pas supporter Chuuya, il refusait tout de même qu'il puisse lui arriver quelque chose pendant que celui-ci était inconscient. Quand il tomba sur l'endroit qu'il jugeait assez caché de la vue de potentiels autres ennemis, et loin de la zone de combat, il lâcha Chuuya sur le sol et posa le manteau et le précieux chapeau à côté de lui de sorte à ce que celui ci puisse les retrouver facilement à son réveil.
On ne dirait pas comme ça, mais Dazai se préoccupait réellement du rouquin et de son confort. Par ailleurs, le brun s'installa à ses côtés un instant. Profitant du calme ambiant que laissait entendre la forêt, et les légers ronflements de Chuuya à ses côtés. Dans ces moments de calme, Dazai aimait bien joindre ses genoux contre son torse et regarder le paysage face à lui à ne penser à rien.
Face à lui, l'horizon, une étendue bleue qui se prolongeait à perte de vue, l'eau calme formait de légères petites vagues qui, si on tendait assez l'oreille, laissaient entendre leur bruit lorsqu'elles s'écrasaient contre la paroi de la falaise. Le vent soufflait légèrement, mais suffisamment pour faire flotter ses cheveux bruns mal peignés, portant alors à ses narines l'odeur salée de l'océan mêlés à celles des pins derrière eux.
Il profita de cet instant de paix pour écrire au patron que la mission s'était déroulée sans accroc et qu'ils allaient bien, lui et Chuuya. Même s'il savait que son patron ne se préoccupait pas vraiment du sort du mafieux.
En parlant de ce dernier, il arrivait à Dazai, quand il était chez lui, seul, de repenser à tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, les bons comme les mauvais moments. Et parfois, souvent même, il regrettait. Ne pas avoir prévenu -au moins- Chuuya de sa trahison il l'avait regretté maintes et maintes fois, et ne pas l'avoir embarqué de force avec lui, encore plus. Car des rencontres comme celle qu'il avait faite avec le mafieux, on n'en faisait qu'une dans sa vie, ils étaient parfois tellement en symbiose que c'en était effrayant. Ils étaient faits pour se trouver, se compléter, se supporter, pour être ensemble jusqu'à la fin des temps. Longtemps Dazai avait cru que c'était Odasaku cette personne pour lui, mais quand celui-ci est mort, ce n'est pas qu'Oda qu'il eut perdu, mais aussi Chuuya. Car il était parti.
Parti sans lui, lui tournant le dos, vers de nouveaux horizons. Il l'avait lâché dans la mafia, et s'était sorti seul de la noirceur de cette organisation pour aller vers la lumière de l'Agence. C'était assez égoïste.
Au moins trois heures passèrent avant que Chuuya émerge de son sommeil, trois heures passées à regarder l'horizon dans le silence pour Dazai.
"-Eh …
Dazai tressaillit légèrement à l'entende d'un bruit après toutes ces heures complètement coupées du monde.
-Oh la princesse Chu-Chu est réveillée! Bien dormi ? Fit il souriant doucement
-Eurg… Qu'est ce que ? Dazai … tu fous quoi ici ? Grommela le rouquin les poings frottant ses paupières
-Je regardais l'horizon et pensais à quel point ce serait cool de sauter d'ici. Tu ne penses pas ?"
Chuuya ne lui répondit pas, mais en profita pour s'étirer et se relever. Son corps ainsi que son crâne lui faisait extrêmement mal, il avait l'impression qu'un train lui avait roulé dessus, comme à chaque fois qu'il usait de sa corruption. Mais il avait l'habitude donc il ne s'en plaignit pas, et s'asseya au côté de son ancien partenaire, sans plus de questionnement, et à son tour il se mit à fixer l'horizon.
"-Pourquoi tu m'as pas laissé là-bas, seul ? interrogea Chuuya
-Un petit gremlin comme toi n'aurait pas survécu assez longtemps…
-EH !? JE SUIS PAS UN GREMLIN ?!
-Hm hm et moi je suis pas suicidaire, t'es un gremlin Chuuya, t'es petit.
-Merci de le souligner espèce de bandage ambulant… Chuuya se laissa retomber sur le sol comme une pierre N'empêche, tu trouves pas ça bizarre qu'on doive de nouveau travailler ensemble alors qu'on est censé être dans des organisations ennemies ?
-Va pas chercher à comprendre la logique des deux vieux …
-Putain, ils font chier quand même… J'avais enfin réussi à me débarrasser de ta sale tronche de macaque pendant quatre ans et là boum on enchaîne mission sur mission en duo.
-Si quand je suis entré à l'agence on m'avait dit que j'allais devoir faire équipe avec le chihuahua de la mafia crois moi je n'y aurai pas posé un pied et me serai jeté d'un pont.
-Je suis QUOI MAINTENANT ?
-Bah, Chu-chu, tu sais très bien que t'es mon chien et pour le reste de ta vie, alors il me paraît évident, que tu sois un chihuahua, t'es petit, et tu aboies tout le temps .
Chuuya soupira le plus bruyamment qu'il le pouvait pour faire comprendre son mécontentement à son ancien partenaire. -Je te déteste vraiment" Dit il en regardant le ciel dégagé de tout nuage. Dazai ne lui répondit pas, il ne jugea pas cela comme étant utile.
Chuuya lui, semblait s'être de nouveau enfermé dans ses pensées. Comme il avait l'habitude de le faire après avoir utilisé sa corruption. Il amena doucement sa main vers le haut, la tendant alors vers les astres comme s'il essayait de les attraper. Et comme à chaque fin de mission comme celle-ci, ses mains n'étaient plus gantés, ses gants de cuir posés alors avec son manteau et son chapeau, et dieu qu'est ce qu'il les trouvait affreuses, ces mains pleines de sang.
Car si sur la plupart de son corps, la Corruption ne laissait que très peu de traces visibles, sur ses mains c'étaient une autre histoire. Car comme pour imprimer le sang de ses victimes, Arahabaki laissait derrière lui, des traces de sa présence, des traits rouges sangs comme celle qui se dessinait sur le corp du réceptacle de ce dernier quand il usait de la vraie forme de son pouvoir restaient ancrés sur ses paumes, ses poignées et l'entièreté de sa main.
Dazai savait à quel point Chuuya les haïssait et qu'il y pensait constamment après une mission. Et peut être qu'avant il n'aurait rien fait, de peur de le vexer, ou juste car il ne se préoccupait de rien d'autre que de sa personne à l'époque, mais aujourd'hui Dazai ne voulait plus que son ancien partenaire souffre. Car il savait à quel point se détester était quelque chose d'horrible
"-Humm, Chu-chu je t'ai déjà dit à quel point j'adorais tes mains ?"
Surpris, le rouquin laissa échapper d'entre ses lèvres un petit bruit signe de sa confusion. Il fait vite retomber sa main comme pris en plein délit.
"-Je sais que tu te dis 'Putain de momie de merde, arrête de dire ce que tu penses pas' ou un truc du genre, mais vraiment, je trouve que tes mains sont belles et agréables à regarder. Tu as de longs doigts qui plus est sont fins, et même si les traces de la Corruption restent, je trouve que ça ajoute un charme, un peu comme des tattoos."
Aussi vite qu'il s'était allongé Chuuya bondi sur ses deux fesses et regarda Dazai plein d'incompréhension et des questions, 'Depuis quand tu te préoccupes de ça' semblait crier ses yeux.
Dazai sourit énigmatiquement comme il avait l'habitude de le faire, puis continua de parler "-Ce que je veux dire, Chuuya …
-Tais toi, je sais que tu te fous encore de ma gueule, comme à chaque fois que tu fais un soi disant compliment, prends moi pas pour un con !
-Quoi ? Mais jamais j'oserai ! S'estomaqua le plus grand en prenant une pose dramatique Comment oses-tu ? Un temps passa avant que Dazai ne reprenne la parole en voyant qu'il affrontait un silence monumental de la part du rouquin. Non, vraiment Chuuya. Quand je dis ça je ne rigole pas, pour une fois que j'étais sérieux en plus… Je suis déçu que tu le prennes comme ça."
Cependant Chuuya ne comprenait pas comment Dazai pouvait être sincère, pas après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, ça faisait des années qu'ils se connaissaient et jamais Dazai n'avait été honnête avec lui, à chaque fois il finissait par dire qu'il blaguait d'une manière ou d'une autre. Alors comment Chuuya pouvait croire pendant une seconde à ces mensonges.
"-Comment veux-tu croire un merdeux comme toi ? Alors que tu passes ta vie à mentir ? Me mentir? Chuuya fixait ses pieds Et puis bon on parle de mes mains là, il les posa sous ses yeux, tes tentatives de suicides à répétitions ont dû casser les deux neurones qu'il te restait.
-Outch, ça fait mal ça Chu-chu !"
Un rire léger s'échappa de la bouche de Chuuya sans qu'il le veuille réellement. Après cela un nouveau long silence s'ensuivit, pas désagréable pour autant. Chuuya fixait toujours ses pieds et Dazai contemplait les étoiles en lançant quelques œillades qu'il voulu discrète vers le roux. Jusqu'au moment où il les croisa.
Ses yeux bleus océans, dans lesquelles il aurait volontiers voulu se noyer.
Chuuya le fixait, sans sourire, sans sourcils froncés, il s'était juste lui aussi ancré dans le regard du détective.
Et aussitôt, de manière spontanée Dazai fit glisser entre ses lèvres un petit :
"Le seul endroit où je voudrais mourir c'est dans tes yeux…"
Perplexe, Chuuya leva un sourcil, un peu perturbé par son coéquipier de toujours, le rouge montant légèrement à ses joues, bien qu'heureusement pour lui la nuit cacha ses couleurs nouvelles qui prenaient place sur son visage. Mais très vite il reprit son sérieux, toussotant un peu et coupant le contact visuel avec Dazai qui semblait être hypnotisé par son regard.
"-Euh… Sinon…MERDE Il attrapa ses gants et cacha ses mains comme pour une tentative de passer à autre chose
-On est que tous les deux, tu n'es pas obligé de les remettre. Soupira Dazai en focalisant de nouveau son regard sur l'horizon
-Je m'en fous, je ne les aime pas.
-Tu devrais.
-Non, je ne vois pas pourquoi je me permettrai d'aimer quelque chose chez moi qui me rappelle à quel point je suis un monstre.
-Tu te considères encore comme ça ? Je pensais que t'étais passé à autre chose.
-Et comment veux tu que je passe à autre chose ? Surtout qu'on enchaîne les missions ou je le laisse sortir. Il est toujours collé à moi, car il fait partie de moi. Et c'est horrible de se dire que jamais personne ne me verra comme un être humain à part entière à cause de lui, pas même Koyo. Putain c'est vraiment dur Rit-il amèrement une larme à l'oeil du côté où Dazai ne la verrait probablement pas.
-Tu t'es jamais dit que je te voyais comme un humain avant de te voir comme un réceptacle?
-Arrête me fait pas rire… On parle de toi Dazai, le merdeux qui passe sa vie à me charrier, et sans vouloir être méchant la momie, tu passes ton temps à te foutre de moi, je te vois mal me considérer comme autre chose qu'un pion dans ton jeu géant dont personne ne connaît l'utilité.
Il soupira de nouveau avant de se tourner vers le mafieux. -Tu sais Chuuya, c'est pas parce que je passe ma vie, comme tu dis, à me moquer de toi que je te vois forcément comme un monstre ou un pion. Pour être honnête, et je te le jure sur ma capacité à survivre à mes tentatives pour mourir…
-Ouais pas sur qu'avec ça je vais te croire…
-Aish on s'en fout ! Je disais! Reprit-il, Faut que t'arrête de te voir comme un monstre Chuuya, surtout quand c'est pas le cas. Actuellement je pense que t'es l'homme le plus beau et le plus humain que j'ai rencontré.
-Tu peux arrêter de mentir deux secondes, on t'a payé pour me dire ça non ? Putain mais Dazai va vraiment falloir que t'arrête deux secondes. Parce c'est putain de pas drôle ! S'écria le rouquin, Je suis un démon, j'en abrite un, et c'est déjà pas facile à vivre, car ça me rends laid autant à l'intérieur qu'à l'extérieur et bordel je déteste ça, alors si tu pouvais éviter d'en rajouter une couche avec ton discours à deux balles parce que…
-Parce que rien, Chuuya c'est vraiment rare que je sois sincère avec toi et tu le sais très bien, mais pour une fois que je te mens pas ce serait sympa que tu m'écoutes."
La tranquillité du lieu revint de nouveau, et l'absence de bruit rendit Chuuya émotif, il se haïssait et il n'aimait qu'on se joue de lui comme il pensait que Dazai le faisait actuellement.
Stupide Corruption pensa-t-il Toujours a me faire pleurnicher pour un rien il chassa les larmes silencieuses d'un revers de main en espèrant que l'autre andouille n'ait rien vu. L'impression d'être faible. Et Chuuya détestait se sentir faible, surtout devant Dazai. Il l'avait suffisamment vu dans cet état pour qu'il s'autorise aujourd'hui encore à le laisser voir ça. Pitoyable… Il doit penser que je suis pitoyable, se lamenta intérieurement le rouquin en arrachant l'herbe à côté de lui par pure frustration.
Il n'y avait rien de mal à ne pas croire Dazai, et les deux le savaient très bien, car le mensonge était monnaie courante dans la vie de Dazai. L'un n'allait pas sans l'autre, et maintenant qu'il essayait d'être honnête même la personne la plus proche de lui n'arrivait pas à croire qu'il était sincère.
Et pourtant il l'était. Sincère.
Et peut-être par pur respect, il ne releva pas les larmes qu'il avait vu rouler sur les pommettes du roux, car il essayait de s'améliorer, et il savait pertinemment que le relever aurait juste énerver le mafieux. Et ce n'est pas ce qu'il voulait. Pas alors qu'il essayait de montrer à Chuuya qu'il pouvait être quelqu'un de bien pour lui.
"-Il est mieux que moi ton nouveau partenaire ?" Demanda soudainement le réceptacle d'Arahabaki, un peu amèrement.
J'étais si nul à chier comme partenaire ? Voilà ce que criait le regard bleu de Chuuya à travers cette phrase pleine de ressentiment. Et en temps normal, Dazai aurait répondu positivement, non pas car c'était une réalité, ce serait un mensonge, mais juste pour faire rager Chuuya. Car Dazai adorait énerver son ancien partenaire.
Dazai s'approcha légèrement du mafieux, et se mit alors à le fixer de ses yeux noisettes.
"-Non Affirma le détective du tac au tac, Non Kunikida n'est pas un meilleur partenaire que toi. Et il ne le sera jamais. Car Chuuya est Chuuya. Un être à part que personne ne peut surpasser. Enfin si on parle pas de centimètre." Une pointe d'ironie, Dazai devait toujours ajouter de l'humour dans ses phrases, car sinon il n'était plus Dazai. Et cette marque d'humour, aussi mesquine soit elle, arriva à arracher un timide sourire des lèvres retroussées de Chuuya.
Sourire que Dazai ajouta à la liste des rares sourires sincères de Chuuya à son égard depuis qu'il était revenu d'entre les 'morts'. Ils avaient accumulé tellement de mission ensemble ces derniers temps, que Dazai avait l'impression de n'être jamais parti, que les quatres ans qui s'étaient écoulés n'avaient jamais existé. En tout cas, la symbiose, l'harmonie, la complémentarité entre eux était toujours là. Même si … même si quelque chose était cassé, brisé.
Quand Chuuya reprit de nouveau la parole, suite à la réponse de Dazai, ce fut pour poser une simple question "- Et du coup est ce qu'Oda avait raison ? Ou t'es juste parti pour de la merde ?
-Un mélange des deux je pense. C'est agréable de ne plus avoir à se salir les mains, mais il n'y a pas à dire, ne pas avoir son chien avec soi est dur !
-Mais ! Je ne suis pas ton chien bordel de merde !
Dazai pointa son collier du doigt. -Et ça ? C'est pas la preuve que tu es mon chien ?" Pris à son propre piège, Chuuya plaça ses mains sur le ras du cou qu'il portait encore dans une tentative désespérée de le cacher comme si en faisant ça le fait que Dazai venait de pointer perdrait tout son sens.
Le silence retomba pour une énième fois, Chuuya ne contestait pas les dire de Dazai, il se contentait juste de grommeler des choses inaudibles, ce qui fit rire Dazai et énerva encore plus le rouquin qui lui tourna le dos
Ce coup ci ils restèrent bien une heure sans dire la moindre chose, Dazai était retourné à sa contemplation d'étoiles tandis que Chuuya lui pestait seul dans son coin pendant un moment avant de lui aussi se tourner vers le ciel.
"-Ca faisait longtemps qu'on avait pas regarder le ciel ensemble, Releva Dazai coupant alors la sérénité qu'apporter le silence
-Mmh Huma le roux sans rien ajouter de plus
-Les étoiles, on dirait celles qui parcourt ton affreux visage
-S'il était si affreux tu ne le regarderait pas comme ça
-Ah touché !" Rigola Dazai en roulant sur le côté pour regarder Chuuya qui était allongé à ses côtés, et c'est là qu'il se rendit compte, que Chuuya était vraiment un être à part, il avait beau l'avoir dit auparavant, il ne s'était jamais rendu compte, les huit ans durant lesquels ils s'étaient connus et côtoyés, jamais il ne s'était rendu compte d'à quel point Chuuya était magnifique. Il savait que le roux n'était pas un homme banal. Car dans une société très homogène comme le japon, on ne voyait que rarement des yeux d'une autre couleur que noir ou marron, et des cheveux également de cette couleur, Dazai en était l'exemple parfait. Et pourtant, alors que la plupart des gens trouveraient quelqu'un comme Chuuya peu attirant, Dazai lui trouvait que cette singularité faisait sa particularité, et c'est ce qui le rendait attrayant.
Des yeux bleu comme le ciel abritant d'innombrable tempêtes, une rousseur qui épousait à merveille la beauté de ces globes de la couleur du ciel, et des tâches de sons qui n'attendait juste qu'on les embrasse une par une, ou qu'on y trace des constellations d'étoiles.
A côté de lui Dazai était banal, à défaut de sa taille, il n'avait rien de particulier.
"Qu'est ce que tu regardes comme ça, sale traître ?
-Chuuya. Je regarde Chuuya. Fit il d'une voix douce, sans aucune pointe de mesquinerie dedans, juste de la pure sincérité.
-Oula t'es malade Dazai ?" Ironisa le mafieux, prenant alors un air faussement inquiet
Il n'y répondit rien, et retourna à sa contemplation chantonnant un air qu'ils connaissaient tous les deux par cœur. "-Ne pense même pas une seule seconde à me demander de sauter de cette saleté de falaise avec toi !
-Chuuya ne trouverait pas ça agréable ?
-Mourir avec toi ? Jamais ! Il exposa cela, comme s'il s'agissait d'une vérité absolue et que jamais il n'y avait songé
-Hmm, tu me diras, si tu meurs plus personne ne pourra t'admirer
-Il y a qu'un mec louche comme toi pour trouver des trucs à admirer chez moi.
Dazai prit un certain temps, faisant mine de réfléchir avant de répondre à l'homme allongé à ses côtés - Peut-être bien, ça te pose un problème ? questionna-t-il, joueur
-Aucun !" Répliqua-t-il sur le même ton en tournant son regard vers le brun sans pour autant bouger sa tête. L'effet de la Corruption semblait s'amenuir au fur et à mesure que la nuit passait, Chuuya ne sentait plus autant la fatigue, et Arahabaki semblait regagner le tréfond des entrailles de Chuuya dans le silence.
Dazai lui profita du moment où Chuuya posa le regard sur lui pour repousser une des mèches orangées derrière l'oreille de Chuuya.
"- Et voilà! Souffla-t-il fier de lui
-Je ne suis pas une poupée
-Tu es une très jolie poupée Rétorqua Dazai Une poupée que je pourrai regarder pendant des heures
-Ouais bah fais ça en silence, je suis fatigué" Menteur pensa-t-il tout en concentrant à nouveau son regard sur les étoiles.
Il était quatre heure quarante quatre du matin quand Dazai commença à énumérer toutes les raisons qui le poussait à observer Chuuya comme s'il était une oeuvre d'art
"-Tu sais pourquoi je pourrais faire ça pendant des années sans m'en lasser ? Parce que tu possèdes des choses qui sont à mes yeux, magnifiques. Chuuya ne dit rien et abandonna Dazai à monologuer dans son coin, pour autant il l'écouta attentivement
-Tu as des oreilles pointues, comme un lutin, ce qui explique sûrement ta taille… mais qu'importe j'aime tes oreilles. Déclara Dazai en touchant du bout des doigts celle qui faisait face à Dazai. D'ailleurs Chu-chu est ce que tu savais que quand tu mentais le bout de tes oreilles se teintait de rouge ? Chuuya ne trouva rien à lui répondre. Il n'avait jamais remarqué que ses oreilles devenaient rouge pour la simple et bonne raison qu'il ne se mentait pas délibérément en se regardant dans le miroir, c'était bizarre que Dazai remarque d'aussi petits détails sur lui.
-J'aime aussi tes boucles rousses, même si je t'ai souvent dit le contraire, elle colle bien à ta personnalité, enflammées, tes doigts et tes mains que je sais que tu haïs, je les trouve juste parfaites, sans aucune imperfections, elles sont grandes sans trop l'être, elles sont fines et te donnent une classe incroyable quand tu portes entre tes doigts une coupe de vin, mais je pense que ce que je préfère chez toi c'est …"
Dazai se fit couper dans son élan quand Chuuya posa sa main sur sa bouche, l'empêchant alors d'en dire plus.
"-Stop ! J'en peux plus ! T'es insupportable Dazai ! S'emporta Chuuya peu habitué à tant de compliments et pensant qu'une fois de plus Dazai se foutait ouvertement de lui. Arrête de me faire croire que je suis la plus belle créature que t'es vu alors que c'est pas le cas ! C'est juste aigri de ta part et blessant.
-Mmh… Le brun tenta de dire quelque chose à travers la main que Chuuya avait posé sur sa bouche.
-Non ta gueule, je ne crois pas un traître mot de ce que tu racontes, je ne pourrais plus jamais te croire. Putain de plus jamais. Car je suis juste tout sauf humain et car je ne mérite pas ce genre de traitement. Putain de merde, t'es bien placé pour le savoir, tu es celui qui l'a le plus vue… La corruption ! Et … Et fait chier ! Tu sais à quel point elle est effrayante ! Et hideuse ! Et bordel de merde ! AIE ! Hurla-t-il en retirant rapidement sa main, Pourquoi t'as fait ça espèce de merdeux !"
Le sol tremblait autour d'eux, Chuuya atteignait ses limites, il était énervé, et Dazai le savait, après tout il venait de le mordre pour se libérer les lèvres et ainsi pouvoir de nouveau reprendre la parole. Il posa alors ses doigts sur le cou de Chuuya l'empêchant alors d'user de ses pouvoirs et lui permettant de pouvoir parler sans avoir à s'inquiéter d'être écrasé par la gravité.
"-Chuuya… Je te l'ai déjà dit, je ne suis pas en train de te mentir, même si ma tête de clown te fait penser le contraire. Il enjamba le corps du plus petit et s'asseya à cheval sur son ventre et attrapa de ses mains les poings de celui-ci, l'empêchant alors à la fois d'utiliser la gravité mais également de lui donner des coups. En pensant comme ça tu te blesses toi-même, je te savais un peu masochiste mais pas à ce point.
-Je suis pas comme toi ! Lui cracha, à la figure, Chuuya qui se débattait sous le corps de Dazai
-Je veux bien te croire, mais bon… Maintenant laisse moi finir, je sais à quel point tu penses que tu es hideux, et peut-être que des gens pensent de toi la même chose, mais faut que tu comprennes qu'il y aura toujours des gens qui te trouveront beaux, et bordel, ça m'emmerde de te l'avouer mais Chuuya s'il y a bien une chose qui est capable de me couper le souffle c'est toi, -et pas parce que tu me donnes des coups de poings ou de pieds dans le ventre- ta corruption, même si c'est le mal qui t'habite qui ressort, elle est juste magnifique, et elle ne m'a jamais, sur la mémoire d'Oda, elle ne m'a jamais effrayé. Est ce que tu m'as déjà vu te regarder avec de la peur dans mes yeux ? Non jamais. Car je n'ai pas peur de toi, j'ai eu peur pour toi, mais pas de toi. Jamais, pas une seule fois dans ma vie. Alors ce soir, efface le doute de ton esprit sur ma sincérité car je n'ai jamais été aussi honnête de toute ma vie. Juste ce soir. Il lui sourit et replaça une autre mèche rebelle qui était tombée sur le regard du roux Et peut être que tu hais tes yeux aussi, peut être que tu penses qu'il n'y a aucune vie, aucune âme, derrière eux, mais laisse moi t'assurer le contraire. Chuuya on se connait depuis huit ans maintenant, pendant quatre on a travaillé ensemble en tant que coéquipiers, alors crois moi, je sais à quel point il y a de la vie derrière ton regard, si tu sais cacher tes émotions, tes yeux eux ne le savent pas. Et c'est ce que j'aime chez toi, ce regard si humain malgré toutes les horreurs que tu as vécu, tu continues d'y croire là où beaucoup auraient abandonné derrière eux toute leur humanité. Et s'il faut que je te répète tous les jours à quel point tu es un être incroyable et bah …sache que je le ferai, car je n'accepterai pas d'avoir un chien triste !"
Chuuya s'arrêta de bouger, et n'ajouta rien à ce que Dazai venait de dire, ni le contredit, ni ne réagit à l'appellation qu'il reçut. Il se contenta juste de le regarder, voulant fuir le contact visuel à la fois mais n'y arrivant pas. Il était touché, mais à la fois il ne voulait pas y croire un seul mot. Car maintenant il n'avait plus de raison de croire que Dazai ne l'avait jamais apprécié, pas quand il lui avait fait une telle déclaration. Il ne tenta pas non plus de cacher les larmes qui s'échappaient de ses yeux contre son gré. Car c'était la première fois de toute son existence que Chuuya se sentit réellement aimé pour qui il était réellement et non pas pour ce qu'il abritait. Il pleura juste en silence, ne sachant pas trop pourquoi. Il était juste heureux et un peu effrayé qu'on puisse le voir comme ça. Comme un être humain.
"-Ouh c'est pas très Chuuya de ta part de pleurer. Releva Dazai pour rire
-Tch ! C'est une poussière abrutie !"
Dazai se laissa retomber au côté de Chuuya, il ne le quitta pas des yeux une seule seconde et se contenta de prendre sa main, Chuuya tourna alors à son tour son regard vers le brun, les larmes toujours en train de parcourir ses joues. Et il lui offrit un petit sourire honnête avant de serrer à son tour les doigts de Dazai entre les siens.
"Merci" murmura-t-il au creux de l'oreille du détective.
Ce à quoi Dazai lui répondit en posant ses lèvres sur son front dégagé. Avant de concentrer son regard sur les étoiles qui parsemaient ses joues. Il n'y avait pas de doute, Dazai aimait tout chez Chuuya. Même ces affreuses tâches de sons que n'importe qui d'autre aurait détester. Elles ajoutaient un charme certain chez lui. Et il aimait imaginer des constellations qui les reliaient les une avec les autres.
"-Tu veux rentrer finit il par demander se disant que son partenaire était encore épuisé par la Corruption, ce à quoi Chuuya répondit en hochant de haut en bas la tête. Alors allons-y !" Dazai se leva en premier, époussetant ses affaires, avant de proposer sa main à Chuuya qui la saisit et s'en servit pour s'aider à se relever. Et dans un geste d'une énième bonté, Dazai attrapa le manteau et les autres affaires de Chuuya l'aidant à les revêtir à son rythme en voyant ses genoux qui tremblotaient. Avant de s'accroupir et de proposer à Chuuya de monter. Le roux grommela qu'il serait temps qu'il passe le permis et Dazai ria en disant que rien ne valait la Dazai mobile, ou plus communément appelé son dos.
Et ils rentrèrent ainsi. Dazai souriant, et Chuuya assoupit, bavant presque sur le dos de son partenaire. Laissant Arahabaki et tous leurs soucis derrière eux. Peut être que demain tout reviendra à la normale, mais ce soir, les deux avaient juste eut besoin d'une trêve dans leur querelle et de se rassurer.
Après tout n'étaient ils toujours pas, au fond d'eux, que des adolescents ayant besoin d'amour ? Et n'étaient-ils pas les seuls capables de se donner comme ils le pouvaient cet amour, eux qui n'en avait que rarement reçu d'une autre manière que tordu ?
Dazai n'avait pas peur de la beauté de Chuuya.
Chuuya n'avait pas peur de l'humanité farfelue de Dazai.
Et ils savaient pertinemment qu'en dehors d'eux deux, personne n'était capable de leur donner l'amour qu'ils méritaient car personne ne pouvait aussi bien les comprendre qu'eux même.
