Bonjour bonjour !
Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, mais l'effervescence d'Halloween m'a inspiré ce petit OS dramionesque. Pour vous dire, je l'ai écrit en à peine une journée ! (La joie des jours fériés, me diriez-vous).
Contrairement à mon autre fic qui est un poil plus sombre, ici c'est beaucoup plus joyeux.
J'espère que vous l'apprécierez !
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Je tiens à préciser que je n'ai pas de relecteurice. Je m'excuse par avance des saignements d'yeux à propos de l'orthographe/grammaire/syntaxe et bla-bla-bla, vous connaissez la chanson (déso pas déso huhu).
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Disclaimer : l'œuvre appartient à JK Rowling, je fais juste mumuse avec son univers (sauf avec les éléments que j'invente, évidemment).
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Feather
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Drago déambulait sous une fraîche pluie d'automne.
Le ciel tourmenté se reflétait sur les pavés aussi brillants que des miroirs. La lune et les rares étoiles se noyèrent dans cette vaporeuse atmosphère que des éclairs déchirèrent par endroit. Cela ne semblait pas effrayer les noctambules occasionnels de cette nuit si particulière.
Ses pas le conduisirent d'eux-mêmes dans ce quartier qu'il affectionnait tout particulièrement. Une vieille habitude, peut-être ? Ou bien la fine lumière orangée des lampadaires qui réchauffaient cette brume funèbre. Les longues années n'avaient pas entaché son envie de revenir. Ce lieu l'attirait irrémédiablement. Il était comme un papillon de nuit, tournant en rond autour d'une lueur qui ravivait son cœur, mais anéanti de ne pas réussir à l'atteindre. Il espérait ne pas tomber de chagrin au petit matin. De nombreux souvenirs heureux étaient enterrés non loin, mais l'horreur demeurait encore vivace. Bien des fantômes reposèrent ici, trop lourds pour être emportés par le vent.
Le vague à l'âme, il s'arrêta devant un monument aux morts, visiblement le dernier vestige de l'ancien cimetière. Ainsi, la bataille l'avait entièrement détruit. Seules les fondations des bâtiments aux alentours restaient les mêmes, témoins silencieuses d'un quartier blessé.
Soudain, des rires d'enfants réveillaient la rue éteinte dans un soubresaut. Au grand soulagement de Drago, le bruit des sonnettes avait remplacé celui de la sirène. Les rires ceux des larmes.
Il continua son chemin, comme une plume emportée par le vent. Un tourbillon de feuilles mortes le mena dans un parc sans vie qu'il connaissait bien. Il était blessé, mais la guerre l'avait globalement épargné. Le vieux saule pleureur résidait toujours là, éternel.
Le Serpentard s'arrêta pour le remercier de tenir encore debout. Il était le spectateur immobile des meilleurs moments de son existence. L'arbre l'abrita aussi bien du soleil de plomb comme des pluies fines, dans le malheur comme le bonheur. Il restait un cocon, protégeant un amour naissant, avant de le laisser fleurir.
D'un coup de baguette, Drago fit pousser une pivoine blanche avec des taches mauves au pied du tronc, entre les racines. Elle adorait cette fleur, résultat d'un bête accident de potion au liquide violet. Elle l'avait même tatouée sur son avant-bras, effaçant la haine de la surface de sa peau. Il aurait dû en faire de même avec sa propre cicatrice, mais à cette époque, il n'avait pas confiance aux tatoueurs Moldus.
Drago laissa ses larmes couler le long de ses joues, rendues inaperçues par la tempête autour de lui.
Il lui murmura quelques pensées, mais son recueillement fut bousculé par deux enfants, cachés sous un immense parapluie rouge.
- Pardon, Monsieur, je ne vous avais pas vu, lui lança un vampire miniature d'une dizaine d'années.
- Pas grave, renifla-t-il.
- Dites, Monsieur, êtes-vous déguisé en magicien ? s'enthousiasma la mini-sorcière qui l'accompagnait, le chapeau si grand que Drago ne put entrevoir son visage.
- Oui, soupira-t-il, amusé en lui montrant sa baguette.
- Il est nul votre costume, bouda-t-elle. Vous êtes juste habillé tout en noir et votre chemise est déchirée !
- Cass, tu sais bien que les sorciers ont tous une garde-robe sombre ! protesta le vampire miniature.
- Ce n'est pas vrai, Arthur ! s'exclama la prénommée Cass. J'en suis sûre qu'ils possèdent aussi des vêtements colorés !
- Tu as raison, intervint Drago. Mais aujourd'hui est un peu spécial.
- Parce que c'est Halloween ?
- Oui et non, je me rends au nouveau cimetière. Où se situe-t-il ?
- Il se trouve toujours au même endroit, ricana Arthur. Les morts ne déménagent pas !
Drago sourit tristement, touché par la naïveté du jeune garçon. Il ne devait être qu'un bébé quand les combats faisaient rage.
- Tu dis n'importe quoi, Arthur, le réprimanda Cass. Maman m'a raconté qu'une grande partie d'Édimbourg avait été détruite, et du coup, il a été déplacé.
- Tu m'embêtes à tout savoir ! grommela-t-il.
- Pouvez-vous me montrer le chemin ? lui demanda gentiment Drago aux deux enfants.
- Si vous nous donnez des bonbons ! s'exclama le vampire miniature.
- Arthur !
Ce dernier éclata de rire à son audace, provoquant Cass qui croisa les bras. Drago ressentit alors une légère électricité autour des cheveux de la petite fille. Il s'interrogea si elle pouvait être une vraie sorcière, mais il chassa vite cette idée. Les membres de leur communauté ne sonnaient pas chez leurs voisins pour leur réclamer des friandises.
- Je suis désolé, je n'ai rien pris avec moi, avoua-t-il, à contrecœur.
- Dans ce cas, vous devez venir avec nous ! s'exclama Arthur.
- Oui, accompagnez-nous ! s'enthousiasma Cass. Vous allez voir, c'est marrant.
Le Serpentard soupira profondément, un sourire au travers du visage. Les enfants avaient cette étrange capacité d'oublier leur colère en un rien de temps.
- D'accord, finit-il par dire, sous les cris de joie d'Arthur et Cass.
Après tout, il n'était pas pressé. Les morts n'allaient pas déménager.
Drago se laissa entraîner. La pluie cessa, comme si elle voulait l'encourager. Il en profita pour se sécher par magie à l'abri des jeunes regards, trop occupés à sonner aux différentes maisons du quartier.
Les Moldus les accueillirent tous avec le sourire, le prenant parfois pour leur père. Ceux qu'Arthur et Cass connaissaient s'étonnèrent, mais cette dernière les rassura. Elle le présenta comme un ami de sa mère en visite chez elle pour les vacances d'Halloween. Contre toute attente, cette simple explication suffit à les convaincre. Bien qu'il n'avait aucune intention malfaisante envers eux, Drago les considérait comme inconscients du danger qu'il aurait pu représenter. Pendant la guerre, les Mangemorts avaient été cruels, même avec les enfants.
- Bon, je crois que je vais rentrer, déclara Arthur en soulevant son seau-citrouille plein de friandises. Je te laisse le parapluie au cas où il repleuvrait.
- Eh ! On avait dit qu'on devait lui montrer le cimetière ! râla Cass.
Mais le jeune garçon se trouvait déjà loin, les abandonnant en plein milieu de l'unique place du quartier. Il leur fit un bref signe de main avant de tourner au coin de la rue. La petite fille croisa les bras.
- C'est ton frère ?
- Mon voisin, bouda Cass. Il devait m'accompagner pour la soirée. Aucun de mes amis ne voulait venir.
- Ah ? Pourquoi ça ?
- Vous êtes un sorcier, non ? Vous ne pouvez pas me le cacher, je vous ai vu faire pousser une fleur tout à l'heure, précisa-t-elle. Vous savez que seuls les Moldus vont demander des bonbons aux gens.
Drago se figea, il n'avait pas rêvé. La Magie de la petite fille avait bien fait son apparition plus tôt, alors qu'elle était énervée.
- Tes parents sont Moldus ?
- Maman est une sorcière Née-Moldue. Elle aime bien fêter Halloween à la Moldue.
- Je comprends mieux pourquoi tu souhaitais participer aux festivités, lui sourit-il.
Le Serpentard se perdit dans ses pensées. Il ne voulut plus l'embêter avec ses histoires de cimetière et la laisser dans son état d'euphorie. Il le trouvera bien tout seul.
- Je vais te raccompagner chez toi, finit-il par articuler, la mine sombre.
- Non, non ! Une promesse reste une promesse !
- Ce n'est pas grave, Cass, tempéra-t-il. Tu n'es pas obligée.
- Ce n'est pas loin, de toute façon ! Venez !
Cass s'élança dans la brume épaisse qui s'étalait devant eux. Aucunement perturbée par l'heure avancée de la nuit, elle s'engagea dans une rue dont on ne voyait pas l'issue. Drago la suivit, l'humeur radoucie. Il récupéra au passage le grand parapluie rouge qu'elle avait abandonné dans sa quête.
L'imaginaire de la petite fille était sans limite. Elle lui expliqua que les flaques étaient des substituts de monstres qu'elle devait pourfendre. Rejoignant ses paroles à ses actes, Cass se mit alors à sauter dans toutes celles qui croisèrent sa route. Drago lui demanda parfois de se réfréner. Elle apparut indifférente aux rares passants, les éclaboussant au passage. Heureusement, son rire et sa bonne humeur se transmettaient facilement, si bien qu'aucun ne lui en tint rigueur.
Après quelques minutes de marche, elle s'arrêta devant une imposante grille en acier, une grande plaque en cuivre en son centre.
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Ici demeurent les âmes parties lors du massacre de janvier 2001. Elles resteront à jamais dans nos cœurs.
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- Et voilà ! s'exclama joyeusement Cass. Je vous avais dit qu'il ne se trouvait pas loin !
Drago essuya discrètement une larme avant de pénétrer dans le cimetière envahi par un épais brouillard. Aucune chance de repérer sa tombe dans ces conditions.
D'un geste maîtrisé, il jeta un sortilège informulé sur les stèles autour de lui. Sa baguette émit une vapeur orangée, éclairant légèrement ce lieu macabre. Dans quelques secondes, il saura si elle reposait ici.
Mais rien n'apparut, hormis le silence.
- C'était super joli, il y avait plein d'étoiles brillantes ! s'émerveilla la petite fille.
- Merci, Cass. Malheureusement, il n'a rien donné.
- Oh ? Vous n'avez pas trouvé la personne que vous cherchiez ?
- Non.
- Ce n'est pas grave, lâcha-t-elle en haussant les épaules. Pour vous consoler, venez chez moi. Maman avait prévu un repas d'Halloween.
Drago ricana. Cass était imperturbable.
- Je vais rester ici, dit-il en hochant la tête de droite à gauche. Je pense que tu peux rentrer sans moi, tu m'as dit que ta maison ne se situait pas loin.
- Mais je commence à avoir faim ! bouda-t-elle. Vous n'allez pas dormir tout seul dans un cimetière sans avoir mangé !
Il soupira, amusé. Elle lui rappelait quelqu'un, une personne aussi têtue qu'elle.
- Très bien, je te suis. Mais je ne fais que te raccompagner chez toi, précisa Drago.
- Et vous dînez avec nous ! ajouta-t-elle, déterminée.
- On verra, dit-il en se pinçant l'arrête du nez. Ça ne dépendra pas de moi.
- Ne vous inquiétez pas, ma Maman ne vous jettera pas dehors. Vous êtes gentil.
Cass saisit la main de Drago entre ses petits doigts et l'entraîna hors du cimetière. Elle l'attira vers une rue bien plus éclairée que les précédentes. Le brouillard les avait abandonné.
- Dites, pourquoi êtes-vous venu ici ? demanda-t-elle sous son grand chapeau de sorcière.
- Je ne suis que de passage. Je voulais seulement retrouver quelqu'un.
- C'est qui ? Votre amoureuse ?
Cette enfant est décidément bien perspicace.
- Oui, soupira-t-il.
- J'en étais sûre ! s'exclama joyeusement Cass. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
- À Poudlard. Tu sais, l'école des Sorciers.
- Oh ! Vous vous connaissiez depuis un bout de temps, alors ! Maman m'a annoncé qu'on y rentrait à 11 ans. J'ai tellement hâte !
- C'est exact, acquiesça Drago. Mais nous ne sommes pas tombés amoureux tout de suite.
- Ah bon ? s'étonna-t-elle. Comment ?
- C'est une très longue histoire, sourit tristement Drago, mélancolique.
- Oh, allez ! Racontez-moi pendant qu'on marche !
Drago présenta un air renfrogné, mais jeta les armes sous les nombreuses insistances de la petite fille.
- C'était pendant la guerre. Tu en as déjà entendu parler ?
- Oui, Maman m'a raconté, mais pas tout, ajouta-t-elle, une pointe de déception dans la voix.
- Et bien, au début, elle et moi, nous ne nous aimions pas. Ou plutôt, nous nous détestions.
- Pourquoi ? demanda Cass innocemment.
Le Serpentard s'attendait à cette question. Mais il ne pouvait décemment pas avouer qu'il avait été élevé dans la haine des Nés-Moldus, au point où Voldemort voulut les éradiquer.
- Nous n'étions pas d'accord sur beaucoup de choses, si bien que nous ne nous trouvions pas dans le même camp pendant la guerre. Et puis un jour, je l'ai revu. J'ai pris la décision de la sauver d'une terrible sorcière qui lui a fait du mal.
- Oh ! Vous étiez son chevalier !
Drago explosa de rire. Si seulement elle put entendre qu'une petite fille le qualifia presque de prince charmant.
- Si tu veux, souffla-t-il en calmant sa respiration. Nous avons fuis ensemble et plus tard, elle m'a convaincu de la rejoindre.
- Vous avez changé de camp ?
- Effectivement. J'ai combattu avec elle lors de la grande bataille de Poudlard. Malheureusement, nous avons perdu, beaucoup de personnes sont mortes ce jour-là. Elle et moi, nous avons dû nous cacher et nous avons choisi cette ville.
- Ici ? Édimbourg ?
- Oui. Nous devions faire semblant de vivre comme des Moldus, commença-t-il, la voix enrouée. Un jour, on est… nous sommes tombés amoureux. C'est arrivé le plus naturellement du monde.
Il déglutit difficilement. Toute sa gorge lui faisait atrocement mal.
- Pourquoi êtes-vous parti ? demanda Cass, brisant le silence qui s'installait.
- Une terrible bataille a eu lieu ici. Beaucoup de bâtiments ont été détruits et de nombreuses personnes sont mortes sous les décombres. Mais les serviteurs de Tu-Sais-Qui ne m'ont pas tué. Ils m'ont capturé et emprisonné pendant 6 ans. Heureusement, Neville Londubat nous a tous sauvés et m'a libéré il y a quelques mois et…
- Tiens voilà ma maison ! l'interrompit Cass, en courant vers le perron d'une demeure toute en hauteur.
Drago sourit tendrement. Il aimait bien cette petite fille curieuse et débordante d'énergie. Il aurait voulu être comme elle à son âge, au lieu de n'être qu'une boule de colère et de haine.
Il pénétra lentement dans le hall d'entrée. Cass avait déjà retiré ses chaussures. Elle enleva son chapeau immense, révélant d'épais cheveux bruns indisciplinés.
- Maman, c'est moi ! s'exclama-t-elle.
- Enfin, je me faisais du souci, la réprimanda sa mère depuis une autre pièce située à l'étage.
Drago frémit.
Cette voix…
Cass se retourna vers lui, croisant son regard d'un brillant gris argenté. Elle lui fit des signes vers ses pieds pour l'inciter à retirer ses chaussures.
- Mais Maman ! J'ai rencontré un Monsieur qui ne savait pas où était le nouveau cimetière, je devais l'aider ! bouda Cass. Et comme il n'avait pas trouvé la personne qu'il cherchait, je lui ai proposé de venir dîner à la maison.
- Tu as QUOI ?
Sa mère descendit les escaliers en trombe, furieuse.
- Cassiopée ! Je t'ai déjà dit cent fois de ne pas suivre des inco…
- Bonjour Hermione.
Elle plaqua sa main devant sa bouche, étouffant un début de sanglot. Drago la regarda, sans un mot. Elle n'avait pas changé. Six longues années loin d'elle, privé de ses baisers, de son odeur, de son être tout entier.
Hermione réduisit l'espace entre eux et se jeta dans ses bras, manquant de le faire tomber à la renverse. La tête du Serpentard finit dans ses doux cheveux bouclés que la petite fille, leur petite fille avait hérité.
- Vous auriez dû me dire que ma Maman était votre amoureuse ! s'exclama Cassiopée, brisant leur émouvant moment de retrouvailles.
Les deux adultes se séparèrent brusquement, surpris par son intervention. Les joues mouillées, ils se regardèrent avant de rire sur l'absurdité de la situation.
- Elle est aussi intelligente que toi, Granger, ricana Drago dans un murmure.
- Intelligente ET hyperactive, soupira-t-elle, l'air fatigué.
- Bon, on va manger ? les interrompit à nouveau la petite fille avant de disparaître dans une autre pièce.
- La preuve par l'exemple, ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel.
Drago lui montra un sourire sincère, le seul depuis bien des années. La pluie et le vent l'avaient finalement ramené chez lui.
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Et voilà, j'espère que ça vous a plus !
Encore un joyeux Halloween à tous (en retard).
N'hésitez pas à fav et/ou à commenter, je me ferai un grand plaisir de vous lire (si si, je vous jure).
Byyyyyye.
