A translation of Can I stay here tonight? by Acelia [AO3].


Cela fait maintenant six mois. Six mois après que Lucette a levé sa malédiction, six mois depuis qu'elle a sauvé Rod en lui avouant son amour éternel. Six mois après le début de leur relation secrète.

Au début, cela avait suffi. Une petite touche qui s'est attardée juste une fraction de trop, un sourire qui était peut-être un peu trop large, un clin d'œil qui n'était pas justifié ou un câlin dans le noir sauf de l'œil du court.

Les réunions secrètes dans les bois avaient comblé une partie de sa faim pour Rod.

Lucette pouvait le toucher autant qu'elle voulait dans ces moments précieux. Pourrait passer ses doigts dans ses cheveux blonds fraise, pourrait embrasser ses douces lèvres. Elle pouvait enrouler ses bras autour de son corps fort autant qu'elle le voulait. Mais sa faim pour son bien-aimé s'était transformée en dépendance. Une dépendance de ces quelques heures toutes les quelques semaines ne pouvait plus l'éviter.

Les devoirs les avaient tous les deux éloignés l'un de l'autre, mais en tant que membres de la famille royale, ils avaient des devoirs qu'ils ne pouvaient ignorer. En tant que future reine, il était de la plus haute importance qu'elle assiste à tous les grands événements sociaux, qu'elle y ait des conférences auxquelles elle devait participer, des réunions avec son père... La journée n'avait pas assez d'heures pour toutes les tâches qu'elle avait regagnées en brisant sa malédiction.

Mais tout cela a entravé la romance naissante entre la princesse héritière et le prince. Ils n'avaient pas pu se rencontrer depuis des semaines! Quelque chose qui lui a déchiré les nerfs.

C'est pourquoi Lucette s'est retrouvée devant la chambre de Rod au milieu de la nuit. Sa main planait au-dessus de la porte, trop effrayée pour frapper, mais elle ne voulait pas non plus partir. La garde venait de tourner le coin et elle avait au moins dix minutes avant que sa rotation ne le ramène ici.

Elle déglutit.

Allez, Lucette ! Vous êtes le porteur du Tenebrarum et la princesse héritière. Un petit coup ne devrait pas vous effrayer !

Le bruit du coup semblait vibrer dans le couloir vide. Son cœur s'est arrêté. Et si quelqu'un l'entendait? Son esprit s'emballait en passant par toutes les possibilités, qu'elle n'avait même pas remarqué quand la porte s'ouvrit et qu'une main l'attrapa pour tirer Lucette à l'intérieur de la pièce.

Elle a crié mais une main sur sa bouche a étouffé le son.

« Tu sembles vouloir avoir des ennuis ... »

« Allez, la princesse est venue jusqu'au bout juste pour te voir, Rod! »

Rod soupira. Il semblait ennuyé après tout, il ne voulait pas s'inquiéter que sa petite amie fasse quelque chose de stupide chaque fois qu'il tournait le dos. Mais même lui ne pouvait pas nier qu'elle lui avait manqué, lefait de voir son visage rendait une journée horrible un peu plus lumineuse.

« Tu ne peux pas nier que tu es heureux de me voir, Rod. Tes yeux te trahissent toujours. » Lucette sourit.

Peu importe à quel point son visage était stoïque, ses yeux étaient comme une fenêtre sur la belle âme de Rod.

« Pourtant, tu ne devrais pas être ici. Et si quelqu'un vous voyait... ? »

Rod n'a même pas pu terminer le sien avant que Lucette ne fracasse ses lèvres contre les siennes. Leurs lèvres s'emmêlaient dans une danse qu'ils connaissaient par cœur. Chaque étape a été calculée. Chaque mouvement avait été pratiqué mille fois. Un gémissement s'échappa de ses lèvres et il en profita pour plonger sa langue dans sa bouche.

Le baiser qui avait été presque timide au début devint passionné en un clin d'œil. Les langues étaient verrouillées, les mains tenues sur l'autre personne, les cheveux étaient tirés et la peau caressée.

Leurs respirations se sont mêlées quand ils se sont finalement éloignés l'un de l'autre.

« Tu m'as manqué, Rod. Un autre jour sans toi et je serais devenue foue. Je ne veux pas y aller. » Elle le supplia silencieusement.

Ce n'était pas souvent qu'elle lui demandait quelque chose. Elle a exigé et pris, mais a rarement demandé et plaidé. Comment pouvait-il lui refuser cela? Il savait que Sebby était ravi de la tournure des événements. La peluche magique a dû endurer sa mauvaise humeur.

« Très bien ... Tu peux rester pour une nuit. »

Avant même de prononcer le mot, Lucette avait déjà pris la moitié de l'espace dans son lit.

Elle désigna l'espace vide à côté d'elle. « Eh bien, qu'attendes-toi ? »