Disclaimer : The Lodgers est l'oeuvre de Brian O'Malley.

Résumé : Loftus Hall semble l'appeler... lui qui porte le sang, le nom et aussi le visage, paraît-il, de Sean Nally, le dernier disparu du manoir. [The Lodgers – UA!Moderne]

Note de l'auteur : Cet écrit a été réalisé dans le cadre de l'atelier d'écriture du Discord « L'antre des méchants» du 31/102022. 30 minutes. Spooky !Prompt n°2 : Vos personnages visent une maison effrayante qui alimente les légendes du village

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances d'Eugene Simon (09/50) + UA challenge 51 : Moderne!UA + Défi de Sarah et son cerveau n°58 : faire un UA!Modern + Quatre aspects de... groupes musicaux (partie 3) : 2/4 : U2 : Ecrire un texte sur un massacre ou écrire un texte qui se passe en Irlande

L'appel du manoir

Sean n'a pas envie d'aller visiter le manoir perdu dans les bois... celui non loin du lac, pas très loin du village de son enfance. Sauf que Dessie le traite de poule mouillée. Il n'a pas peur : c'est juste qu'il juge qu'il y a des choses à respecter, et notamment les lieux où des esprits demeurent.

Les légendes autour de Loftus Hall, maison hantée de County Wexford en Irlande, sont légion.

La demeure a été abandonnée par Rachel Sharpe, la dernière habitante, après le décès de son frère jumeau... et la mystérieuse disparition d'un habitant du village, un jeune vétéran de guerre prénommé Sean Nally, l'arrière grand-oncle du défié.

On dit que dans cette maison, frère et sœur vivaient comme mari et femme avant de se suicider dans le lac attenant, laissant leurs enfants perpétuer leur cycle ignoble.

D'après son arrière grand-tante, Dieu ait son âme, il ressemble beaucoup au premier Sean...

L'adolescent finit par y aller. Ses pas le conduisent d'instinct aux grilles rouillées du domaine. Il est souvent passé devant sans y entrer. Il les ouvre, non sans se signer avant et surtout, il crie :

-Je viens en paix, je ne veux pas vous déranger !

Il ne sait pas pourquoi. Tout ce qui tourne dans sa tête, c'est une étrange comptine que personne ne lui a pourtant chantée :

« Girl child, boy child, listen well.

Be in bed by midnight's bell.

Never let a stranger through your door.

Never leave each other all alone.

Good sister, good brother be, follow well these cautions three.

Long as your blood be ours alone, we'll see you ever from below »

Il passe devant les tombes des anciens propriétaires, la plus « récente » étant celle d'Edward Sharpe, mort en 1921 peu après ses dix-huit ans.

Il arrive sur le seuil de la porte. Les murs sont recouverts de lierre, des fenêtres se sont brisées lors de tempêtes, il y a des dégâts des eaux... Il frappe à la porte, ce qui est ridicule : personne ne vit ici. Mais alors qu'il veut rebrousser chemin, la porte s'ouvre dans un grincement et lui révèle le hall d'entrée, un immense escalier à la mode victorienne, des tableaux usés par le temps... et surtout, près d'une trappe qui semble mener au sous-sol, il trouve une prothèse de jambe... elle est vieille, c'est un modèle des années 20... et son arrière grand-oncle, lui, était amputé de la jambe droite... Ses doigts touchent le bois de la planche.

-Nous te rendons ce qui te revient de droit.

Il n'y a pourtant pas un chat dans cette maudite baraque ! Il reprend la jambe, marmonne un « merci » au cas où et s'en va sans demander son reste.

Il jurerait pourtant voir, au-dessus de la surface du lac attenant au manoir, un fantôme lui sourire :

Un esprit ayant sa tête et une jambe en moins...

FIN