Bonjour. Katana n'étant toujours pas libre de poster ses délires, cette mission m'est encore réservée pour aujourd'hui. Au revoir.

OOOOO

Disclaimer : Esprit de J.K. Rowling es-tu là ? Non ? Tant mieux ! Je peux donc mettre la main sur ses monstrueux beaux spécimens de sorciers, sans aucun remord ni état d'âme. Ni risque, d'ailleurs, pour ma peau de chat-garou. Car avouez : me balader à poils, juste avec mon pâle squelette, chat serait sinistrement malvenu, non ? Aaah, je savais que ma patience paierait ! Allez hop les Harry et Draco, enchainés cul nu dans les geôles de mon manoir, au tréfonds des Chat'pattes ! ^^

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Blablamiaou : Puisque vous êtes suffisamment aventurières, ou simplement d'invétérées gourmandes affamées !, pour frapper encore à la porte de ma lugubre chatière, je vous offre une friandise en récompense. Nul besoin de me menacer d'un sortilège ! Je l'extirpe volontiers de sa sombre tombe usbienne. Par contre, maintenant, à vous de découvrir si cette ficounette est finalement un doux bonbon mielleux ou un retors sort maléfique ! ^^

Bonne lecture !

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«Amour fantôme.»

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Mourir de plaisir ? Voilà un concept dont Draco Malfoy se serait bien abstenu d'expérimenter. Sérieux, qui sur cette fichue planète serait suffisamment ravagé pour vouloir le vivre ? Excepté un masochiste, à la rigueur ! Déviant sexuel, aux pulsions autodestructives pour qui le Saint Graal se résume au plaisir d'être pleinement humilié ou consentir à être durement affligé de douleurs physiques incommensurables, qu'il n'était clairement pas ! Alors oui, en théorie, ça semble génial, carrément démentiel ou terriblement romantique. Certains petits comiques, se croyant merveilleusement hilarants, pousseraient le vice jusqu'à clamer que c'est mortel. Or, en réalité : absolument pas ! Foutaises ! C'est juste horriblement cliché. Et surtout super flippant ! Particulièrement le soir d'Halloween, quand les spectres les plus hideux et cauchemardesques rôdent mollement aux alentours, fixant un regard atrocement putride et libidineux sur votre majestueuse et sculpturale silhouette vaporeuse.

Sans compter qu'en apprenant son trépas dans pareille condition, tout l'univers allait éhontément se foutre de sa gueule ! Le Serpentard imaginait sans mal ses soi-disant amis de la Haute-Société, en train de médire et ridiculiser son impromptue fin de vie. Ok ! Alors que l'explosive et sensuelle jouissance le submergeait, il avait peut-être éventuellement, très légèrement pour ne pas dire furtivement, songé que cette passagère « petite mort » était merveilleuse, étourdissante et tout le bordel. Oui, même mortelle. Mais pas au sens littéral, putain ! Son brillant cerveau avait beau tourner le problème dans tous les sens, cherchant la moindre opportunité ou solution salvatrice, il était misérablement abasourdi. Piètrement terrassé par sa nouvelle et irréelle condition d'ectoplasme. Lui, le si prometteur et séduisant héritier Malfoy en était réduit à être une translucide et pâle empreinte de sorcier ! Rien de moins qu'un minable et fade courant d'air, sans saveur ni profondeur que personne ne pourrait jamais plus contempler ni jalouser !

Jamais il n'aurait songé voler le pitoyable rôle de l'insignifiante Mimi Geignarde ! Misérable Serdaigle solitaire, un brin aliéné selon ses fines estimations, condamnée à errer indéfiniment au sein des immondes toilettes de filles de Poudlard. Tout bonnement hallucinant ! Horrible ! L'Enfer absolu ! Certes, Draco avait de l'esprit, mais ne voulait nullement en être un ! C'était une ignominieuse méprise, un drame épouvantable ! Un infamant déshonneur ! Une fin du monde la plus grotesque qui soit, à laquelle il ne se résoudrait jamais. … Bien qu'à choisir entre son sort et une mortelle morsure du Basilic … Ô Merlin, il méritait tellement mieux ! Son plan de carrière était de devenir la personne la plus courtisée et influente de la sphère magique durant des décennies. Celle à qui monts et merveilles seraient promis, qui aurait habilement main basse sur toutes les affaires du royaume. A défaut d'être l'Elu, ou Sauveur, puisque ces titres semblaient déjà inexplicablement attribués à un irritable brun de sa connaissance, lui serait l'illustre et vénérable Roi ! Le brillant et savant être suprême loué de son vivant, ainsi que plus tard dans les historiques annales. Son ambition ne connaissait aucune limite, lui né pour être adulé et divinisé.

Malheureusement, son beau rêve fantasmagorique se brisait ici. Entre les sombres murs humides et glaciaux de Poudlard. Lugubre environnement monotone devenant son éternelle villégiature. Et tout ça par la faute de qui ? Harry Potter, évidemment ! Pourquoi avait-il croisé le chemin de ce maudit sorcier ? Catastrophique incompétent ! Irresponsable de première, au don inné pour lui pourrir perpétuellement l'existence ! Comment était-il donc possible que ce foutu imbécile l'ait fait trépasser durant leur toute première nuit ensemble ? Perdre en même temps sa virginité, si durement sauvegardé jusqu'ici par Malfoy père !, et sa riche vie, indéniablement prometteuse vue son ambition, était fondamentalement stressant et perturbant ! Non pas qu'un Serpentard soit particulièrement lâche, mais il existe une limite à la stupide bravoure ! Pourquoi avait-il connement cédé au charme maladroit de cet abruti ? Pourtant, il savait pertinemment qu'avec lui, rien de bon ne pourrait advenir !

Même si, en toute honnêteté, l'enfoiré savait, par il ne sait quel miracle !, manier parfaitement son sexe. Ouais, au moins, Draco pouvait-il se consoler et se vanter que son dépucelage fut prodigieusement divin ! Au début, coucher avec Harry lui semblait rassurant, dans la mesure où il l'évaluait aussi inexpérimenté que sa prodigieuse petite personne. Dès lors, en cas d'inopinés pépins, aurait-il eu moins honte, puisque tous deux seraient novices en la matière. Malgré tout, au final, Harry se révéla étonnamment doué pour un Gryffondor empoté et peu conscient de son sex-appeal. Draco en fut fortement et agréablement surpris. Comblé au point d'en réclamer ardemment davantage. Oserait-il dire qu'il en était resté sur le cul ? Toutefois, de là à le faire passer de vie à trépas à coups de reins répétitifs et déchainés ! Non, vraiment, la solution à ce mystère lui échappait totalement. D'autant qu'il n'avait pas le souvenir de s'être cogné la tête, et était bien trop jeune pour un arrêt cardiaque. Quelle misère ! Dire qu'il ne revivrait plus jamais cet instant d'extase ! Être fauché en plein ébats, loin de la fleur de l'âge, était purement injuste et scandaleux !

- « Je suis trooooop jeuuuune pour mouriiiiiir ! » geignit-il lamentablement à mainte reprise, d'une voix fort peu virile, survolant nerveusement le lit où son majestueux corps, affreusement pâle et néanmoins sacrément agrémenté de rougeurs équivoques, gisait dans la plus totale nudité.

Les draps foutrement souillés, froissés et déchirés pouvaient à eux seuls ouvrir la voie à différentes hypothèses, quant à la cause du décès de la malchanceuse victime. Les impétueux partenaires, pris d'une assurance temporaire, avaient sans nul doute voulu expérimenter d'hasardeuses manipulations et positions bien trop acrobatiques et dangereuses pour un premier galop d'essai ! D'autant qu'un expert, à l'œil avisé, aurait noté et conclu que la strangulation érotique, dont Draco portait indéniablement les traces autours de son ravissant cou d'albâtre, serait tout aussi potentiellement l'une des pistes expliquant la mort prématurée du jeune héritier. Après tout, impulsivement, Harry aurait pu laisser ressortir ses griefs à l'encontre de son ennemi juré durant l'acte. Certes, ce serait là un plan machiavélique, discutable. Or, le Choixpeau n'avait-il pas âprement bataillé avant d'envoyer Harry à Gryffondor ? Donc pourquoi pas ! Cependant, l'attitude désemparée du héros en devenir démentait toute intention ou implication malveillante.

- « Réveille-toi ! » le secoua fébrilement Harry, indubitablement anxieux désormais, toujours intimement connecté et tout aussi nu que la sublime dépouille, dont les traits tirés n'étaient plus la seule résultante de leur frénétique nuit de débauche.

Au premier abord, l'étourdissement théâtral de sa conquête flatta secrètement Harry. Gonflant démesurément sa croissante libido ainsi que son sexe inassouvi de cette sensationnelle luxure. Produire pareil effet sur son amant était de bon augure. Certes, sa juvénile technique n'était pas élaborée ni raffinée, mais son vif déhanché avait au moins le mérite d'être farouchement percutant à chaque coup. Harry se révélait, modestement, un excellent performeur ! Un tireur d'élite ! Les vibrant gémissements, rapidement chassés par d'incroyables cris de plaisir outrageusement émis et se répercutant inlassablement dans le dortoir silencieux, l'avaient encouragé à distiller toujours plus de fougue et d'élan contre cette vierge et cachotière prostate. Par contre, maintenant, il flippait sérieusement devant la soudaine et brutale perte de chaleur de l'appétissante enveloppe charnelle. Le cadavre flasque, telle une poupée désarticulée, n'était définitivement pas bon signe !

L'imprudent jeune sorcier regrettait désormais amèrement d'avoir écouté son bestial instinct primaire. Mais pardessus tout, Harry se molestait sévèrement d'avoir avalé, sans nulle méfiance, autant de bonbons enchantés généreusement offerts par les amicaux, et néanmoins farceurs, jumeaux Weasley. Ron, le cadet de la famille et accessoirement son meilleur ami, l'avait pourtant alerté sur leur propension à jouer des tours ! Que derrière leur bonhomie se cachait un humour redoutable, parfois un zeste problématique. Malgré tout, le piège se démasquait à lui seulement maintenant. Sérieux, quel crédule était-il ! Auprès de ses proches, sa naïveté était flagrante tant il ne soupçonnait jamais le moindre traquenard. Certes, à l'origine, la piquante saveur aigre-douce l'avait quelque peu révulsé, pourtant il avait prestement englouti le paquet entier, comme pris d'une frénésie ou une addiction incontrôlable. L'effet aurait pu être juste anodin et puéril, voir bon enfant. Or, dans la foulée, s'était-il subitement retrouvé avec une folle envie de libérer et confesser toute vérité. Même celle dont il n'était pas réellement conscient.

Enfin, le clou du spectacle fut son envahissante et irrépressible nécessité de batifoler et concrétiser avec une âme lui tenant particulièrement à cœur. Bien que sachant l'école dépeuplée de la majeure partie des élèves et professeurs, en cette période de vacances, Harry s'était lancé dans une course effrénée au travers du dédale des longs couloirs magiques. Ne sachant pas encore précisément vers qui il s'élançait de la sorte. Pourtant, l'espiègle et frivole Destin avait, depuis longtemps, mis Draco sur sa route, sans qu'il ne prenne la véritable portée ni puissance du lien immuable les emprisonnant ensemble. Et cette fois-ci ne fut pas différente lorsque l'emblématique et courageux lion de Gryffondor rencontra inopinément, au détour d'un couloir ouvert aux quatre vents, son rival Serpentard. Une accidentelle proie apeurée, en quête désespérée de protection et d'attention. Si Harry fut stupéfait des traces de larmes souillant l'exceptionnel visage, à la beauté indiscutable, lui qui n'avait jamais surpris une expression aussi profondément douloureuse chez Draco malgré les nombreuses filatures opérées envers ce sournois opposant, il ne put réprimer le besoin de l'aider.

Les remarques venimeusement perfides et les gestes brusques de rébellion, auxquels Harry s'attendaient inexorablement suite à son audacieuse compassion, furent bizarrement inexistants. Draco, effrayé par ses terribles démons intérieurs ou de réelles menaces omniprésentes, s'accrocha impérieusement à ce bon samaritain. Même s'il fut, jadis, son pire cauchemar ! Par la suite, la querelle passagèrement délaissée et les choses en entrainant une autre, les deux anciens adversaires osèrent épancher leur commune et affligeante solitude dans les bras l'un de l'autre. Lentement, l'inavouable secret, qu'était leur imperceptible désir d'amour, se transforma en une surprenante idylle mutuellement partagée. Le temps de cette foudroyante passion, chacun omit son réquisitoire à l'encontre de l'autre. Après tout le dicton n'évoque-t-il pas que la frontière est mince entre amour et haine, et inversement ? Et dans l'atmosphère propre à Halloween, Harry et Draco avaient dépassé toute once de peur. Enfuie la trouille d'être taxé de ridicule, dépravé ou déviant ! Néanmoins, en son for intérieur, Harry était absolument conscient que toute cette rocambolesque histoire était pure folie. Qu'assurément tout finirait mal, à un moment donné, car Merlin on parlait de Draco Malfoy !

Cependant, son prédestiné amant étant étrangement docile et ouvertement complaisant à jouer cette agréable comédie, pourquoi aurait-il nié et repoussé ce fougueux fantasme enivrant ? Indubitablement, le vaillant héros, chanté et idéalisé de tous, était scandaleusement faible. Grotesquement démuni face à cette capricieuse et impétueuse ardeur, l'enflammant intégralement tel un jouvenceau. Aussi dérisoire que cela soit, Harry ne restait qu'un adolescent ordinaire, soumis à ses hormones et son besoin urgent d'être aimé. Alors non, il ne lutterait nullement contre ce fugace amour fantôme, qui se dissiperait d'ailleurs bien trop tôt dès la nuit écoulée. A présent, à ses yeux et son cœur longtemps bêtement aveugles, impossible d'éradiquer ce merveilleux rêve éveillé. Songe prenant autrefois un malin plaisir à chaudement le tourmenter au travers de somnolences nocturnes, voir diurnes parfois. Qu'importe que sa récente prise de conscience soit la résultante d'un farceur petit bonbon ou d'un sournois sortilège !

Jusqu'ici, jamais Harry n'était parvenu à distinguer les traits ni une particularité spécifique du charmant inconnu partageant sa couche lors de ses fantaisies inavouables. Plus d'une fois à son réveil, il s'était creusé la mémoire pour détecter le détail essentiel pouvant le conduire à lui. En vain. Aussi, aujourd'hui, qui était-il pour terrasser l'évidence d'un fort sentiment envers son élu ? Troublant émoi qu'il ne savait regrettablement interpréter correctement à l'époque. Ironiquement, les facétieux jumeaux avaient dû deviner la vérité cachée. Son attirance problématique. Et, pétris de bonnes intentions comme il les connaissait, le duo avait sûrement voulu l'aider dans sa quête de bonheur. Même si cela impliquait un héritier foutrement égocentrique, terriblement hautain et détestable à souhait ! Mortifié, Harry saisissait enfin, brutalement, qu'effectivement le cœur a vraiment ses raisons que la raison elle-même ignore. Comment avait-il pu être si désespérément sourd à son propre penchant ?

- « Allez ! Ta blague n'est pas drôle ! » lui reprocha-t-il sacrément paniqué plus que fiévreusement colérique, tant il était monstrueusement affolé de perdre aussi rapidement l'inattendu être aimé. Pourquoi le sort s'acharnait-il de la sorte ?

Claquant, subitement et atrocement, des dents sous la vertigineuse chute de température, Harry cernait combien le problème était sérieux. Grave. Considérable baisse confirmée par la chair de poule parcourant intégralement, envahissant impunément, son corps dès lors que Draco avait le malheur de l'effleurer de trop près. Indice malsain qui troubla Harry, sachant pertinemment que cela pouvait résulter de la présence d'un esprit dans les lieux. L'option d'une blague s'éloignait en une fuite des plus macabres. Une funèbre marche résonnait puissamment dans son crâne, ôtant le moindre doute. Sans attendre, une sourde angoisse relaya prodigieusement l'intense plaisir charnel, ressenti quelques instants auparavant, chez les deux amants. Non, définitivement, ce n'était pas bon signe ! … Malgré cet édifiant et funeste constat, Harry ne jugea pourtant pas pertinent, ni judicieux, de se retirer de l'antre accueillant, autrefois si torridement chaud.

- « Une blague ? Mais je vais te pulvériser, enfoiré ! Pauvre connard ! » l'invectiva méchamment Draco, pareille à une hystérique mitraillette incontrôlable débitant des balles meurtrières, profondément choqué et blessé qu'Harry puisse seulement sembler croire, une infime seconde, qu'il trouvait cette situation cocasse.

« Tu m'as butté avec ta bite ! Espèce de dégénéré congénital ! »vociféra-t-il sans complexe ni retenue.Où ce corniaud de Potter avait-il été pécher que le prestigieux Draco Malfoy était un comique qui s'ignore ? De surcroit, qui aurait le mauvais goût de simuler sa mort ? Un orgasme oui, mais pas son trépas ! Par Salazar, qui lui avait foutu un mec aussi demeuré et insensible ?

« Et pitié, retire-moi ce ridicule asticot de mon cul ! » maugréa-t-il finalement, plus venimeux, reniant de mauvaise foi combien il avait adoré avoir en lui ce pénis pourtant généreux et invitant. Harry n'était peut-être pas démesurément membré, néanmoins son inouïe maitrise l'avait carrément fait planer ! Le brillant et efficace zigouilleur de Mangemorts l'avait envoyé tellement fort et loin vers les cieux que Draco en avait tutoyé les anges, oubliant bêtement de redescendre. D'où sa métamorphose en fantôme peut-être !

Puis, subitement à bout de nerf, profitant que personne ne pouvait le voir paniquer lamentablement, Draco ne se priva nullement de crier davantage à tue-tête, d'effroi principalement, face à cette morbide réalité lui glaçant le sang. Affreusement agité et frustré, il aurait adoré se défouler en envoyant valser tout le mobilier du dortoir. Seulement, même cette banale action lui était désormais impossible. Péniblement, l'ectoplasme apprenti se contenta de tourner en rond, traversant distraitement différents objets présents. Evitant cependant, soigneusement, le corps de son maléfique assassin. Non pas que le désir, de lui rentrer sauvagement dedans, était absent ! Or, il savait pertinemment que ce serait désagréable. Et que sa vengeance s'avèrerait médiocre. En effet, la souffrance serait moindre, si ce n'est nul pour Potter. Aussi, échouer lamentablement ce soir était vraiment intolérable. Plus tard, en vicieux Serpentard, il saurait obtenir pleinement, et de façon satisfaisante, sa vendetta contre ce perfide Gryffondor. Redoutable adversaire l'ayant, en bien des sens comme littéralement, sacrément baisé !

- « Pourquoi tant de haine ? Qu'ai-je fais pour être si durement maudit ? » se désola davantage Draco fourrageant sa belle chevelure, éternel innocent qu'il était selon ses fines analyses, répétant inlassablement ses inconsistants et miséreux tours de manège dans ce puant et négligé trou à rat qu'était le dortoir des Rouge et Or.

La vérité l'éblouit soudainement. Lui apportant une réponse, équivoque, lorsqu'il songea que son fourbe amant était le sbire recruté et envoyé, sans nul doute possible, par le roublard Albus Dumbledore. Sa sombre mission avait-elle été découverte ? Bordel ! Voldemort allait le tuer ! … Ou pas, puisqu'il l'était déjà. Finalement, devait-il remercier Potter de lui avoir accordé une douce petite mort ? Ses méninges gambergèrent vivement. Il ne pouvait en aller autrement. Pour éviter qu'il ne prête allégeance, de bonne grâce, au vil Seigneur des Ténèbres, squattant dans le manoir familial, le vieux fou avait assurément calibré ce plan foireux. Ce pervers défraichi voulait incontestablement se prémunir d'un avenir d'autant plus assombri s'il avait rallié sa magnifique et vive intelligence à Voldemort. Quelle pitoyable stratégie, peu digne de l'Ordre du Phénix ! Ainsi donc, tous les coups bas étaient désormais tolérés ? Quel dégoût ! Les adultes étaient une sacrée bande d'hypocrites, prônant de beaux préceptes tout en forgeant des pièges crapuleux et immondes.

Aussi incroyable que cela fut, Draco était disposé à croire n'importe quoi, en cette minute, tant il était désorienté. Omettant incroyablement bien qu'il avait pourtant suivi, de son plein gré, et follement excité par la suite, le brun dans sa sulfureuse chambre du vice, pour finir alangui dans son lit des miracles. Son peureux esprit semblait préférer effacer combien il avait cherché et réclamé ce réconfort dans les bras rassurants d'Harry, lui qui détestait l'isolement de son satané cachot fastueux. A moins que … Et si la responsable de tout cet imbroglio était la succulente et pimentée potion, au fort arôme de citrouille, négligemment délaissée par le malicieux et déluré Blaise Zabini ? Ce playboy avait plus d'un astucieux tour pour aguicher ses proies ! Ce breuvage mystérieux, indolemment abandonné sur la table de nuit, était-il la cause de ses tourments ? Bordel ! Sa faiblesse, à ne pas vouloir rôder seul dans les terrifiants couloirs hantés, en cette nuit d'Halloween, pour quérir une rafraichissante boisson afin d'étancher sa soif, l'avait foutrement condamné ! Inévitablement, ce délicieux nectar polisson lui avait suffisamment brouillé les sens au point de perdre le contrôle de son corps !

Voilà ! En y réfléchissant posément, Draco ne pouvait nullement être responsable de ce foutoir innommable ! Lui était, forcément, l'innocente victime d'infâmes et odieux complots ourdis contre son enviable personne ! Jamais ô grand jamais, ce digne gentleman ne serait venu volontairement dans le lubrique repaire d'Harry Potter ! Sauf si des forces obscures l'avaient ignoblement manipulé pour le conduire à sa perte. Car, sincèrement, faudrait-être téméraire ou dingue pour se cloitrer délibérément dans cette pièce désertée par des compagnons partis rejoindre leurs familles pour les vacances automnales ! Depuis la matinée, Poudlard, et toutes ses maisons, s'était lentement vidé de son effervescence. Alors certes, l'espace d'une infime seconde, Draco s'était-il senti affreusement esseulé dans l'immense et froid secteur consacré aux Serpentards. L'essentiel de ses amis ayant également regagné leur chez-eux. Mais de là à courir et se retrouver dans une telle merde !

Pourtant, même s'il tentait de se convaincre du contraire, Draco savait désormais parfaitement où se nichait la vérité. Malheureusement, son cœur frileux n'était objectivement pas prêt à l'avouer. Préférant se marteler que c'était suite à un fâcheux concours de circonstances qu'il avait succombé à l'appel de la luxure auprès d'Harry. Bien sûr, il n'en restait pas moins indéniable qu'aux prises avec des esprits et des monstres s'évertuant à le terrifier juste pour se distraire, Draco avait toutes les excuses du monde pour vouloir y échapper. Quitte à se jeter dans la gueule du loup ! Car, qui mieux que le Sauveur était légitime à le protéger ? Putain ! Comme il détestait cette saloperie de fête d'Halloween ! Fallait être dérangé pour y trouver un quelconque plaisir ! Et puis merde ! Pourquoi avait-il fallu qu'il obtempère, en gentil garçon à sa maman, en écoutant le « judicieux » conseil de sa soucieuse génitrice, préférant le savoir loin de leur démoniaque invité ? Ok ! Personne ne lui avait forcé la main pour s'accoupler éhontément avec Potter, mais là n'était pas la question !

- « Vas-y ! » hurla-t-il, reprenant du poil de la bête, lorsqu'il cessa de se morfondre et découvrit Harry tentant désespérément de lui insuffler un souffle de vie. C'était ça ou alors il profitait honteusement de la situation pour l'embrasser ! Repoussant l'improbabilité d'un tel acte morbide et déplacé, Draco opta pour se coller clairement au brun afin de lui faire ressentir sa présence. Si tenté que cela fut nécessaire. Malencontreusement, à part soutenir l'altruiste et secourable démarche, il n'avait guère d'autres choix de toute façon.

« Essaye encore, triple scroutt à pétard ! » l'encouragea-t-il à tout tenter pour qu'enfin il soit extirpé de cet affreux cauchemar. En même temps, ce n'est pas parce qu'il jouait les supporters qu'il devait être aimable ! Il était rancunier et n'oublierait pas de si tôt qui l'avait plongé dans cette catastrophique péripétie.

« Plus fort ! Plus fort ! » scanda-t-il volubilement, avec hargne, frappant frénétiquement, et vainement, l'épaule de son amant, de son pauvre poing fantomatique, quand celui-ci renonça au bouche-à-bouche pour entamer un puissant massage cardiaque. Finalement, l'initiation à la prévention et aux gestes de premiers secours, enseignés durant la petite enfance d'Harry lors de sa scolarité moldue, lui serait peut-être utile ! Parfois, la sorcellerie n'était pas la solution adéquate !

« Par Salazar ! Bouge-toi le cul Potter ! » le somma-t-il plus vigoureusement encore, se souvenant au passage que c'était exactement là les dernières paroles qu'il avait prononcé avant de s'évanouir. … Ou pire !

Oh bon sang ! Etait-il seulement concevable qu'il soit l'instigateur de sa propre mort ? Comment avait-il pu faire l'impasse sur ce détail ? Etait-ce à cause de son entrain à en vouloir davantage qu'il avait causé sa propre perte ? Non, il n'osait y croire. C'était assurément la faute de Potter, qui s'y était pris comme un manche et l'avait estourbi par il ne sait quel procédé ! Involontairement soit, mais le déplorable et calamiteux résultat était là ! Draco songea à cette abracadabrante situation et au fait que tout comme Mimi Geignarde il serait condamné à errer dans le dortoir de Potter et compagnie. Son existence ayant pris fin ici, il devrait vivre éternellement auprès de ces horribles Gryffondors. Le pire du pire ! Et quand Harry serait diplômé, qu'adviendrait-il de lui ? Il se retrouverait seul avec une bande d'attardés dont il ne connaitrait rien ! Cette pensée l'angoissa davantage. Fallait à tout prix qu'ils trouvent une solution à ce drame ! Tel Orphée, Harry devait l'extirper des griffes de la Mort !

- « Pitié, Potter, fais quelque chose ! » s'apitoya-t-il, larmoyant, abandonnant de nouveau momentanément sa fougue à vouloir le trucider. Ses émotions, totalement instables, lui faisaient vivre de véritables montagnes russes et c'était un vrai calvaire. Heureusement pour son orgueil, personne n'assistait à sa déplorable déchéance et son manque flagrant de courage. Mais sérieux, pouvait-on lui reprocher de perdre aussi facilement contenance ? Qui ne paniquerait pas dans des circonstances aussi atroces ?

« Ramène-moi, bordel ! N'es-tu pas l'élu ? » s'alarma-t-il plus encore, criant de tout son cœur dans les oreilles du brun qui tentait autant que possible de réanimer son amant d'un soir. Ses tentatives restaient vaines, inopérantes, engourdissant et paralysant toute espérance. Leur prometteuse relation s'achevait-elle donc ici ?

- « Dumbledore … ou Snape … seraient sûrement plus qualifiés pour trouver le remède … » songea à voix haute Harry, ne voulant pas perdre le peu d'espoir qui survivait dans son cœur. Bien qu'une amourette avec Draco fût simplement irrationnelle, il avait envie de leur laisser une chance. Si leurs échanges futurs étaient aussi explosifs que leurs prises de becs passées alors ça valait le coup ! Il ne se sentirait jamais plus vivant qu'auprès de son vil petit serpent !

- « Quoi ? Que mon parrain et le vieux décrépis me voient ainsi ? Hors de question ! Réfléchis un peu empoté de Potter ! » s'énerva de plus bel le nouveau petit fantôme de Poudlard, dans un sursaut de fierté. Mourir de honte n'était certes plus dans ses cordes à présent. Malgré tout, il ne tolèrerait jamais que son corps, et sa houleuse et trépidante vie sexuelle, soit exposé ainsi à la vue de tous ! Car évidemment, il n'était pas venu à l'esprit du brun de le recouvrir ou même songer à le revêtir d'un pyjama quelconque !

« Si tu oses les y mêler, je pourris ta vie, crétin ! Je te hanterai jusqu'à la fin des temps ! » lui jura-t-il, d'un regard pleinement venimeux. Son courroux était tel qu'il songeait prestement à apprendre comment reprendre les choses en main afin de pouvoir lui broyer les couilles. Oui, il était vulgaire, mais putain il avait toutes les excuses du monde pour perdre un peu de sa dignité et son élégante éducation !

- « Pardon, d'être impuissant ! Pardon, Draco … » entendit-il brusquement alors qu'il était à deux doigts de le sermonner plus méchamment encore. Plus que les prémices de larme, bataillant contre la volonté d'Harry pour s'écouler sur ses joues, c'était l'évocation, d'une sensibilité exacerbée, de son prénom qui le troubla instantanément. Dans cette fluette et chancelante voix, tremblante et chaotique comme il ne l'avait jamais ouï, Draco n'osait imaginer le sentiment qui prévalait. Etait-ce du regret ? De la tristesse ? … Une affection plus puissante, intensifiée par l'horreur à perdre un être cher ? Non, cela ne se pouvait pas ! Et pourtant …

« Je suis impuissant et idiot ! … Pourquoi n'ai-je pas su avant … combien je t'aimais ? C'était si évident ! » pleurnicha douloureusement Harry d'un ton définitivement souffreteux et éraillé, synonyme que les longs et nombreux sanglots déchirants n'étaient nullement feints.

Pour la première fois de sa courte existence, Draco contemplait le grand Harry Potter, le vertueux sans faille, inhabituellement vulnérable. Suprêmement ébranlé, anéanti tandis qu'il enlaçait, éperdument tendre, son corps inanimé entre ses bras désarmés. C'était donc ça l'amour ? Cette quête pour qui chacun était prêt à se battre ardemment ? Un sentiment vous affligeant de maux fatals et destructeurs, au point que tout votre monde s'écroule monstrueusement autours de vous ? Vous poignardant sans remords. S'il avait été véritablement cet arrogant petit con sans cœur, n'éprouvant nul scrupule devant cette scène incroyable, Draco aurait pu penser qu'il était tellement aisé de terrasser son pire ennemi ! Sans le savoir, il était l'arme absolue, la plus acérée à même pour meurtrir le grand héros. Voldemort serait euphorique de l'apprendre. Malheureusement pour ce dernier, le jeune héritier n'était pas son père. Il n'était pas totalement corrompu. L'humanité ne l'avait pas quitté. Petit à petit, ses souvenirs lui projetèrent qu'Harry n'avait jamais été volontairement agressif ni perfide. Comment avait-il pu être si aveugle ?

- « Personne n'a jamais su m'énerver autant … et me rendre pourtant si accroc à sa présence ! … Subtilement, tu m'as empoisonné à toi, maudit Malfoy ! … Oui, merveilleusement ensorcelé ! … Sans toi, ma vie est fade. Draco … » susurra le prétendument héros invincible, aussi blême que serait le futur linceul recouvrant bientôt son amant disparu.

Si Draco aurait voulu se moquer de lui, jouer pleinement sur le terme tendancieux d'impuissant, si justement évoqué, il se trouva fort dépourvu. Incapable de piétiner des paroles sincères. Mots soulignant qu'il avait au moins dans sa triste vie réussit à atteindre un cœur bon, fidèle. Une âme qui lui aurait épargné de s'enfoncer davantage dans ses sombres peurs, illuminant un futur sombrement terne. Oui, indéniablement comme escompté, Draco Malfoy serait vénéré. Roi d'un magnifique royaume. Le rôle de souverain exclusif du cœur d'Harry Potter lui allait parfaitement ! Alors quand le moment fut venu de cheminer vers l'attirante lumière aveuglante, l'invitant à passer dans l'Au-delà, il se rebella férocement. Fit un majestueux doigt d'honneur au Paradis et tous ses saints aseptisés. Plutôt mourir qu'abandonner prématurément son cher abruti ! D'autorité, il lui collerait au corps et au cul. Le hanterait pour l'éternité. Non, jamais, il ne quitterait son amour ! Désormais, il pouvait être honnête. Terminé le mensonge. D'ailleurs, jamais ne serait-il compromis avec un être lui étant indifférent. Nul besoin d'un vulgaire filtre d'amour pour tomber profondément dans le piège si humblement tendu par Harry.

Ainsi débutait la nouvelle vie d'un étrange fantôme et de son mortel aspirant.

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********** Fin **********

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Blablamiaou : Un bonbon ou un sort ? Magique ou épouvantable ? Quels termes choisiriez-vous d'attribuer à cette ficounette ? J'attends sagement vos impressions ainsi que vos récompenses (croquettes, sucreries, reviews, favoris …), sachant que, cette fois-ci, je vous ai épargné le jeu de mot initialement prévu dans le titre : « Amour Fant'homme ». Evidemment, si vous validez ma bêtise, je transformerai le nom. Je sais être une chatounette à l'écoute … quand ça me plait ! ^^

En attendant vos offrandes, je vous souhaite une magique et fiévreuse nuit d'Halloween. A toutou bientôt !