Ce livre est tout simplement fascinant, tous ces maléfices interdits sont incroyables. Je connais bien entendu leurs dangers mais je ne peux pas m'empêcher de les trouver captivants. Je soupire d'aise, savourant la brise d'air frais qui vient de me caresser le visage. Assise à l'ombre du vieux chêne de notre jardin, j'aime ces moments où je retrouve ma solitude, où je peux me perdre entièrement dans les vieux ouvrages de mon père.
Quelques minutes plus tard, je ressens un froid m'envahir totalement, les nuages s'assombrissent et deviennent gris sombre, je me retourne vers le manoir de ma famille avec un mauvais pré-sentiment. Je me mets à courir pour retrouver ma mère au plus vite. Arrivée dans le salon mes doutes se confirment, ma mère est à terre et se bat contre plusieurs hommes tous vêtus de capes noires. Ils semblent bien trop concentrés pour m'avoir vu, je décide donc de me transformer en animagus. Je sens mes ailes noires poussaient et mon corps devenir volatil et léger. Je vole vers les ennemis de ma mère et leur assène des coups avec mes serres dans leurs yeux et sur leurs visages pour les blesser le plus possible.
- Saleté de corbeau, tu vas voir !
Il sort un poignard aiguisé et commence à me donner des coups. Je réussi à éviter les premiers mais pousse un cri et m'écroule au sol, quand je sens la lame me transpercer l'aile droite. J'ai alors extrêmement mal à mon épaule, je sens que mon sang est en train de couler abondamment. Le mangemort s'apprête à me tuer mais sa main est retenue par une femme à l'air démoniaque.
- Non ! Finite !
Je reprends ma forme humaine et agonise sur le sol. Je regarde alors la personne qui a compris que j'étais un animagus. La femme me regarde avec ses yeux noirs remplis de démence, me dévisage longuement et se met à rire.
- Ce n'est pas bien petit corbeau ce que tu viens de faire.
- Laisse là tranquille Bellatrix, ce n'est pas elle que tu veux ! crie alors ma mère maîtrisée par deux hommes.
- Non en effet, mais le maître a ordonné de te faire souffrir avant de te tuer Elisabeth. Que penses-tu de regarder ta fille se faire torturer par mes amis.
Je réussi à me mettre à genoux et commence à reculer comme je peux en me tenant l'épaule. Je reçois alors un coup de pied dans le dos, qui me fait m'écrouler au sol. Je cris de douleur et pleure de rage. Un homme vient se mettre sur moi, je me mets à me débattre de toutes mes forces mais c'est peine perdu. Je le vois retiré sa ceinture et descendre son pantalon, je regarde alors avec panique dans tous les sens avec l'espoir de trouver un objet pour me défendre. J'entends ma mère hurlait et se débattre comme une lionne, mes yeux se voilent de larmes et je ferme les yeux, quand je sens le pénis de l'homme se positionnait à l'entrée de mon entre-jambe. Les minutes suivantes furent un véritable enfer, deux autres hommes me violèrent jusqu'à ce que je devienne à demie consciente. La seule chose que je pu voir avant de tomber dans l'inconscience totale fut ma mère qui s'effondrait en arrière après avoir reçu un éclair vert en plein cœur. Une larme coula le long de ma joue puis le noir m'envahit.
Je me réveille en sursaut pleine de sueur, je regarde tout autour de moi affolée, je ne connais pas la chambre dans laquelle je me trouve. Je ressens une vive douleur à l'épaule droite et à mon entre-jambe. Je pousse un gémissement et une personne semble m'avoir entendu car des pas se font entendre près de la porte d'entrée. Je me mets sur mes gardes quand je vois une femme rondouillette, rousse et qui m'ait totalement inconnue rentrait dans la pièce. Elle s'approche de moi doucement, je la regarde toujours méfiante et me recule au fond de mon lit, quand elle s'approche. Elle s'apprête à toucher mon bandage, mais je l'arrête tout de suite.
- NE ME TOUCHEZ PAS !
Elle arrête immédiatement tout mouvement d'approche et me fait un sourire qui se veut rassurant sans doute.
- Je m'appelle Molly Weasley, tu n'as rien à craindre Diana, je suis une amie de tes parents. Je suis là pour te soigner, mais il faut que tu m'y autorise. Tu veux bien que je regarde ta blessure à l'épaule ?
Je la regarde toujours dubitative, puis décide de lui autoriser d'un signe affirmatif de la tête. Elle me change donc le pansement et me dit avec douceur :
- Ta blessure va vite cicatriser, tiens avale cela, c'est une potion régénératrice.
Je prends le flacon qu'elle me tend avec méfiance. Je l'ouvre, renifle son contenu et décide de prendre la potion, quand je vois que c'est bien une potion régénérative. Elle me sourit et me demande :
- Ressens-tu une autre douleur ?
Je prends un visage impassible et lui répond froidement que je ne ressens aucune autre douleur. C'est entièrement faux, je ressens une douleur au niveau de mon entre-jambe, mais je ne souhaite nullement lui en faire part. Elle soupire et me dit :
- Bon très bien, as-tu faim ?
Je lui réponds avec un signe négatif de la tête, me rallonge et lui tourne le dos. Elle décide donc de s'en aller non sans soupirer une nouvelle fois. Une fois qu'elle est partie, je décide de me mettre sur le dos et de regarder le plafond blanc de la chambre. Des flash-back me reviennent, ses hommes immondes, les viols, leurs brutalités, le corps de ma mère qui s'effondre en arrière et cette femme au regard démoniaque... Je sens des larmes couler le long de mon visage, leur goût salé se répand sur mes lèvres. Les minutes passent, les heures, je finis par me rendormir. C'est une vive douleur dans le bas ventre qui me réveille, je veux hurler de douleur, mais je me retiens. Je ne veux pas alerter les personnes de la maison, j'ai trop honte, jamais je n'aurais dû laisser ces hommes gagner ! J'ai été faible, mes larmes reviennent, je me recroqueville sur moi-même et gémis. Je suis faible... Ils m'ont rendu faible, ils m'ont brisés, je les tuerais, eux et cette femme.
Les jours passent avec lenteur, je ne supporte plus cette chambre. Je veux sortir, retrouver l'air frais, me replonger dans mes livres, reprendre les cours, retrouver mon père... Mon père, cet homme que je n'ai plus vu depuis... cet épisode désastreux. Je soupire, la porte s'ouvre sur Molly Weasley et sur Pomona Pomfresh, une infirmière qui a prie également soin de moi durant ces derniers jours. Elles me sourient doucement et me demande comment je vais ce matin. Je leur souris à mon tour et leur dit d'un ton doucereux :
- Bonjour, je vais mieux, merci beaucoup de vous occuper de moi. Dîtes-moi étant donné que je ne ressens plus de douleur à mon épaule, est-ce que je pourrais aller prendre l'air aujourd'hui ? S'il vous plait, je vais devenir folle à rester ici. J'ai déjà fini tous les livres que vous m'avez apportez, mon père me manque et je... s'il vous plait...
Je leur fait ma tête de chien battu. Elles sourient, se regardent et c'est l'infirmière qui prend la parole :
- Miss, je crois qu'une balade dans le jardin vous fera le plus grand bien? en effet.
-Fantastique !
Je me lève de mon lit et m'apprête à sortir, mais je suis retenu par la maîtresse des lieux.
- Diana, il serait bien que tu ailles prendre une douche avant. Je vais te prêter quelques habits de ma fille pour que tu puisses te changer.
Je lui souris et nous allons toutes les deux dans la salle de bain à l'étage. Elle m'apporte des habits propres, m'enlève le bandage et me dit :
- Ta blessure est totalement refermée, je te laisse te laver. Si tu as le moindre souci, appelle moi.
- Oui.
Elle me laisse seule, je ferme la porte à clé, enlève le reste de mes habits et me regarde dans le miroir. Il y a une belle cicatrice à la place de ma blessure, mon entre-jambe est toute rouge et gonflée, mon regard est vide, j'ai de grosses cernes sous les yeux, mes cheveux sont pleins de nœuds et ma lèvre est éraflée. Je soupire à cette vue et me dirige sous la douche. Ce n'est qu'au bout d'une heure que je ressors de la salle de bain. Je suis propre, la douleur de mon entre-jambe s'est calmée après avoir était rincée à l'eau froide pendant une dizaine de minutes. J'entends des voix venir de l'étage inférieur. Je respire de grandes bouffés d'air et décide de m'y rendre prudemment. Les voix viennent de derrière une grande porte en bois. Je pousse doucement la porte, les voix s'arrêtent brusquement, je m'avance un peu dans la pièce et constate qu'il s'agit d'un salon. De nombreuses personnes sont présentes, elles me dévisagent et cela renforce encore plus ma gêne.
- Je me suis trompé, je vous prie de m'excuser, je vais m'en aller.
- Diana ?
Cette voix, je relève mon regard vers la personne qui vient de parler. Des larmes me viennent et je fonce dans les bras de mon père. Il referme ses bras autour de moi et me caresse les cheveux.
-Je suis désolé, elle est morte... transformer...corbeau...couteaux...femme démoniaque... hommes immondes et ...maman...
- Chut ma puce, calme toi d'accord. Chut...
Je me dégage alors brusquement de son étreinte et me met à lui hurler dessus :
- ME CALMER ! Mais pourquoi ?! Pourquoi tu n'étais pas là ?! Ces sales enfoirés ont tué maman et toi tu étais encore partie en putain de mission ! Tu sais faire que ça fuir la maison de toute manière ! Je te déteste ! Tu es jamais là quand il le faut ! Ces connards et cette folle l'ont tué, ils m'ont...ils m'ont... et toi tu...
Je m'effondre en pleurs, cette fois-ci au sol et dit plus calmement :
- J'ai essayé de la sauver, je me suis transformé en animagus, j'ai même réussi à crever les yeux d'un des hommes mais... un homme, cet immonde malpropre m'a donné un coup de poignard dans l'aile et j'avais tellement mal. Puis ils voulaient faire souffrir maman et ils m'ont... ils m'ont... je me suis débattue mais... je suis tellement désolé papa. Je suis si faible j'aurais dû les en empêcher.
Mon père vient me prendre dans ses bras, me chuchote des mots de réconfort à l'oreille et je me laisse bercer de longues minutes. Il m'accompagne jusqu'à une chaise pour que je puisse m'asseoir et reprendre mon souffle. Une fois calme, je relève la tête et constate que plus personne ne se trouve dans le salon excepté mon père et moi.
- Papa, où sommes-nous? Qui sont toutes ces personnes ? Où est-ce que...où est-ce que maman se trouve ?
Mon père pose sa main sur ma joue et me sourit tendrement avant de me répondre :
- Quand...quand je suis revenu de mission et que je vous ai vu votre mère et toi... Ta mère est enterrée au manoir, nous avons fait une cérémonie pendant que tu étais dans le coma ma puce. Après la cérémonie, il fallait rapidement quitter les lieux, nous sommes revenus en Angleterre, Diana. Nous sommes ici au terrier, c'est la maison de Molly et Arthur Weasley, ainsi que le nouveau quartier général de l'ordre du phénix.
Je m'apprête à prendre la parole, mais il me fait signe de me taire et continue son discours.
- Je sais que tu dois te poser énormément de questions et j'y répondrais en temps et en heures. Nous allons passer le reste des vacances ici et tu feras ta prochaine rentrée à Poudlard. Tu es d'accord ?
Je le regarde avec froideur et lui répond :
- Oui, j'ai compris. Mais tu me caches encore des choses sur toi et maman ! Et peut-être même sur moi, je ne sais plus quoi penser père.
- Je t'en prie Diana, tu sais à quel point je déteste, quand tu m'appelle père.
Je le dévisage une dernière fois et part vers la porte d'entrée.
- Où vas-tu comme cela ?!
- Je vais prendre l'air ça ne se voit pas ! J'en ai marre d'être dans ce lit, en plus j'ai envie de voler !
- Diana, c'est trop dangereux ! Tu es à peine guérie !
- Tu n'es même pas venu me voir une seule fois...même pas à mon réveil...et tu t'inquiètes pour moi maintenant ?
- Diana, écoute il fallait que nous partions...
- ... en mission, oui je sais, tu ne sais faire que cela depuis ma naissance.
Je continue mon chemin et ouvre la porte d'entrée. Je m'avance et reste estomaquée devant la grandeur du jardin de la famille Weasley. Je marche jusqu'à arriver à une mare remplie de crapauds, je m'assois sur le banc se trouvant en face et regarde l'eau crasseuse.
- Je le déteste. Maman tu me manque tellement, je n'ai même pas pu te dire au revoir. J'espère que tu es bien là-haut avec tes amis James et Lily. Je ne veux pas te perdre ! C'est de ma faute, si seulement j'avais pu leur crever les yeux à tous, si seulement j'avais pu les torturer eux, si j'avais pu les tuer... mais ne t'inquiètes pas je te vengerai, je les tuerai tous, je les torturerai comme ils l'ont fait, je t'en fais la promesse.
Ces maudites larmes reviennent aux creux de mes yeux, je les essuie rageusement d'un revers de manche. Je sens plusieurs bruits de pas venir dans ma direction, mon père accompagné de deux autres hommes vient vers moi. Je leur lance un regard meurtrier, ferme les yeux, inspire profondément et me change en corbeau. Je prends mon envol et j'entends mon père s'écriait derrière moi :
- DIANA, REVIENS C'EST DANGEREUX ! JE T'AIME MA PRINCESSE, PARDONNE MOI ! ON VA PARLER ! MAIS REVIENS !
