Je ne l'écoute pas et continue de voler jusqu'à ce que je trouve une forêt un peu plus loin. Je me pose sur une branche d'arbre et regarde les alentours, cela me calme. Je respire profondément et me retransforme. Je marche quelques minutes et arrive dans une grande prairie. Je décide de m'allonger dans les hautes herbes et ferme les yeux pour écouter les bruits qui m'entourent. Les minutes passent, les heures, je ne sais plus, le temps s'écoule sans que je m'en rende compte. Des bruits de pas arrivent vers moi, je me relève sur mes garde, puis je soupire, quand je vois un garçon de mon âge arriver vers moi. Il est de taille moyenne, brun aux yeux émeraude, son visage me dit fortement quelque chose. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à James Potter, le défunt ami de mes parents. Il se rapproche, me regarde et détourne très vite les yeux de gêne. Il me demande, toujours gêné, par le regard que je lui lance :
- Est-ce que tu es bien Diana ?
- Qui me le demande ?
- Je suis Harry Potter, on te cherche tous depuis que tu t'es...envolé de la maison. Tout le monde est très inquiet.
Harry Potter... bien sûr, le survivant. Je soupire fortement, m'apprête à lui répondre, mais hurle de tous mes poumons. La douleur à mon entre-jambe est revenue, mais cette fois-ci elle est atroce ! Je m'effondre en me repliant sur moi-même, pleure, crie et tombe dans les pommes. Quand je reprends connaissance je suis dans un lit, le même que j'occupe depuis des jours. Je soulève la couette et constate que je ne porte qu'une chemise de nuit bleu ciel. La douleur à mon entre-jambe est moins forte, mais persiste toujours. Je respire fort et essaye de me lever, mais tombe dans un grand bruit sur le sol. La porte s'ouvre sur Molly Weasley qui se met alors à me crier dessus et à me relever pour me remettre immédiatement dans le lit.
- Non mais tu ne vas pas bien jeune fille ! Tu aurais pu te faire très mal ! Tu es vraiment inconsciente ! Quant à ta douleur tu aurais dû nous en parler tout de suite, tu ne te rends pas compte du danger !
Je lui lance un regard meurtrier, elle y répond et me dit :
- Oh tu peux me regarder avec un regard comme celui-ci, ça ne change rien ! Diana, si Harry ne t'avais pas retrouvé, ta blessure aurait pu te tuer. Pourquoi ne nous en as-tu pas parler ?
Je sens des larmes couler le long de mes joues, les refoule et lui répond :
- Je ne veux pas que ces batards gagnent ! Je ne veux pas être faible ! Je peux surmonter cette souffrance seule, c'est de ma faute s'ils m'ont... violé.
Molly soupire et me prend dans ses bras, je la repousse vivement et lui dit :
- Ne me touchez pas ! Je n'ai besoin de personne !
- Très bien, cependant il va falloir que tu acceptes de te faire soigner et cela ne va sûrement pas te plaire, mais Madame Pomfresh est parti aux Etats-Unis jusqu'à la rentrée pour un stage de spécialisation. La seule personne à pouvoir soigner ta blessure est le professeur Rogue.
Je fais non de la tête et veut m'en aller, mais une fois de plus, la mère Weasley me retient fermement au lit.
- C'est un grand maître des potions, il peut t'appliquer des baumes et te donner quelques potions efficaces. Il a appris certains domaines de la médicomagie et parmi eux la gynécologie.
- Je ne le laisserai jamais me toucher !
Molly soupire et s'en va de la chambre, mais avant de franchir la porte me dit :
- Tu sais Diana, pour être forte, il faut parfois accepter l'aide d'autres personnes.
Je me rallonge et lui tourne le dos. Les heures passent et la douleur recommence de plus belle. Je me retiens de crier mais gémis en me tournant sans cesse dans le lit. La douleur ne cesse pas et je me recroqueville dans le lit. Quelques instants plus tard, j'entends la porte s'ouvrir et se refermer.
- J'ai dit que je ne voulais l'aide de personne ! Laissez-moi tranquille !
- Vous n'êtes qu'une gamine capricieuse et égocentrique, miss Richards.
Cette voix est grave et je devine très vide qu'il s'agit d'un homme. Je prends peur et remonte ma couette immédiatement jusqu'à mon menton. Je veux sortir du lit, mais la douleur est bien trop forte et je me replis en deux. L'homme soupire et s'avance doucement vers moi, j'entends le bruissement de sa cape. Je lève la tête pour voir comment il est, il est entièrement vêtu de noir, a des cheveux gras et des yeux noirs ébène. Son visage me dit vaguement quelque chose, mais je ne saurais dire où je l'ai vu auparavant.
- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
- Peu importe qui je suis, montrez-moi votre blessure. Nous n'avons pas le temps pour des présentations futiles.
Il retire violemment la couette et je hurle :
- Ne me touchez pas ! Allez-vous-en ! Je n'ai besoin de l'aide de...
- ...de personne. Eh bien dans ce cas, crever dans votre coin, comme une faible.
- Je ne suis pas faible !
- Si vous l'êtes miss Richards, non seulement vous êtes faible mais vous êtes aussi égoïste et lâche. Vous refusez d'accepter la vérité en face. Vous refusez d'admettre que l'on vous a fait souffrir. Vous refusez l'aide des personnes bienveillantes qui vous entoure et vous refusez de guérir, alors que des personnes s'inquiètent pour vous. Mettez donc votre fierté de côté pour quelques heures et laissez-moi vous soignez.
- Vous n'avez aucun droit de me parler comme vous le faites! Je...
- Le monde ne tourne pas autour de votre nombril Diana. Je ne perdrai pas mon temps avec une jeune femme qui ne veut pas guérir et qui veut se morfondre sur son sort.
Je suis médusée, mais qui est donc cet homme abject et cynique. Je lui tourne le dos, il soupire, puis prend le chemin de la sortie. C'est quand il arrive à la porte de sortie que je prends conscience de ses paroles.
- Attendez !
Il stoppe ses pas et reste face à la porte.
- Je... j'ai terriblement mal, faites quelque chose. Soignez-moi, s'il vous plaît.
Il prend une grande inspiration et se retourne vers moi après quelques secondes de silence.
- Il faut que je puisse examiner votre blessure, miss.
Je retiens mes larmes et acquiesce d'un mouvement de tête. Il vient se placer devant le lit et se retourne vers le mur d'en face pour que je puisse enlever ma culotte. Je me rallonge sur le lit et soulève ma chemise de nuit.
- C'est bon, vous...pouvez vous retournez.
Je rajoute d'une voix faible :
- Ne me faites pas de mal.
Il me répond :
- Je ne vous ferai jamais de mal Diana.
D'un mouvement de la baguette il fait apparaître des gants, des compresses, des baumes et quelques potions. Il met les gants et me dit doucement :
- Je vais devoir examiner votre blessure, pour cela je vais devoir faire un examen gynécologique complet.
Je ravale mes larmes, renifle et lui dit :
- D'accord.
Il acquiesce et il commence à examiner mon entre-jambe, je bascule ma tête en arrière et ferme les yeux. Ses gestes sont très doux et cela est très étonnant venant de cet homme si austère. Il m'examine pendant quelques minutes et remonte la tête. Je plante mon regard dans le sien et ce que je vois me fait peur. Il me regarde intensément, fronce les sourcils et prend un visage extrêmement sévère.
- Je ne sais pas si je dois vous trouvez courageuse ou incroyablement stupide. Je pense que la deuxième solution me parait adéquate. Miss Richards vous avez une inflammation, une mycose et une déchirure. Vous êtes vraiment idiote ! Pourquoi avez-vous gardé cette douleur secrète ?! Vous aimez autant que cela la souffrance ?!
- Vous êtes fou monsieur ! Bien sûr, que je n'aime pas souffrir, mais vous ne savez absolument pas ce que ça fait de se faire humilier de la sorte ! Vous ne savez rien de ce que j'ai pu ressentir ou de ce que je peux ressentir maintenant ! Je ne vous permets pas de me dire ces paroles abjectes !
Il me lance un regard glacial que je lui rends tout de suite. On se défie du regard pendant de longues secondes, puis il grogne bruyamment et me dit :
- Rallongez-vous, je vais vous appliquer des baumes cicatrisants et je vous donnerai des potions pour la douleur après.
Je respire une grande bouffé d'air et soulève de nouveau ma chemise de nuit pour lui donner accès à mon entre-jambe. Il change de gants et m'applique différentes crèmes. Une fois qu'il a fini, je me couvre avec la couette du lit et évite son regard. Il me tend deux potions, je les prends en l'interrogeant du regard :
- Une potion pour la douleur et une potion de sommeil sans rêve.
J'acquiesce de la tête et lui murmure un merci, avant d'avaler les deux potions et de tomber dans les bras de Morphée. Je me réveille doucement et je constate qu'un beau soleil illumine le ciel à travers la fenêtre de la chambre. Je souris faiblement et me met en position assise. La douleur est beaucoup moins présente. Je tourne la tête et constate qu'un petit mot est posé sur la table de chevet se trouvant à ma droite. Je le prends et le lit :
« Diana,
J'espère que ta douleur s'est estompée, je suis au courant que le professeur Rogue est venu te soigner cette nuit. Tu peux aller prendre une douche à ton réveil, tu trouveras des habits propres dans la salle de bain. Nous t'attendons pour le petit-déjeuner dans la cuisine. Je te présenterai aux autres habitants de la maison.
Molly Weasley
PS : Je sais que tu n'as pas forcément envie mais force toi un peu. Voir du monde te fera le plus grand bien. »
Je grogne, prends la direction de la salle de bain et reste de longues minutes sous l'eau tiède. Je mets les habits propres et peigne mes longs cheveux noirs qui finissent par retomber en légères boucles le long de mon dos. Je me regarde une dernière fois dans le miroir avant de sortir, mon visage a repris un peu de couleur, de légères cernes sont encore présentes sous mes yeux bleus-gris qui se sont d'ailleurs assombris. Je soupire et descends les escaliers, j'entends quelques voix en provenance du salon. Je m'approche sans faire un bruit, ouvre la porte doucement et je vois une tornade rousse venir dans ma direction.
- Diana, tu es venu ! Mets-toi à table, il faut que tu manges, tu es toute maigrichonne !
Je souris faiblement, cette femme est vraiment une mère poule. Je me tourne vers la table et constate qu'il y a déjà une dizaine de personnes attablées. Je décide de m'asseoir à côté d'Harry étant le seul que je connaisse pour le moment. Un silence gênant s'installe pendant quelques secondes puis un des jumeaux roux prend la parole :
- Salut moi c'est Fred ! Et le gars qui me ressemble comme deux gouttes d'eau c'est George. Ou bien c'est peut-être l'inverse. Me dit-il en me souriant.
Je le regarde avec scepticisme et lui répond :
- Moi c'est Diana.
C'est à ce moment-là que Molly arrive avec une assiette remplie de toasts, d'œufs brouillés et de bacon. Je regarde l'assiette avec une mine de dégoût. La mère Weasley le voit et semble vexée. Je décide donc de lui expliquer calmement :
- Ne le prenez pas mal madame Weasley, mais je ne mange pas salé le matin. En France, on mange plutôt des viennoiseries ou des gâteaux au petit-déjeuner. Cette assiette a l'air succulente mais plutôt pour un déjeuner ou pour un dîner.
- Oh mais oui où avais-je la tête ?! Des toasts et de la confiture cela t'irait ?
- Ce sera parfait, merci beaucoup.
Elle revient quelques secondes plus tard avec une assiette de toasts à la confiture de fraise. Je souris doucement en me rappelant la confiture de fraise que ma mère me faisait. Je commence à manger tranquillement en essayant d'ignorer les autres jeunes qui sont autour de la table. Mon essai semble vain car une fille de mon âge aux cheveux broussailleux fini par m'adresser la parole :
- Bonjour Diana, mon nom à moi c'est Hermione, et voici Ginny et Ron. Tu connais déjà Harry je ne te le présente pas.
Elle me montre une jeune fille rousse et un jeune homme tout aussi roux.
- Vous êtes combien dans cette famille ? Demandais-je alors.
Ginny me sourit gênée et me répond :
- On est 7 enfants. Il y a moi, Ron, les jumeaux, Percy, Charlie et Bill.
- Eh bien ! Ce n'est pas étonnant que les Weasley soient connus pour leur pauvreté avec toutes ces bouches à nourrir.
Toute la famille me regarde outrée, les trois garçons présent dans la salle se lèvent et sortent leurs baguettes pour en découdre.
