Je regarde parmi les livres se trouvant dans la petite bibliothèque face à moi, mon choix s'arrête sur un livre de contes magiques. Cela va changer de mes lectures actuelles. Je prends l'ouvrage et m'installe dans le lit après avoir allumé la lampe de chevet. Les minutes se transforment en heures, je ne vois pas le temps défilé. Il est 22 heures, quand des coups se font entendre à la porte.

- Qui est-ce ?

- Un père honteux qui veut se faire pardonner et qui t'a rapporté un petit quelque chose.

Un faible sourire naît sur mes lèvres.

- Il peut entrer si son cadeau est suffisamment intéressant.

La porte s'ouvre et une petite boule de poil rousse et noire se jette sur mon lit. Enfin, plus précisément sur mes genoux.

- Il t'a déjà adopté on dirait.

- Comment ? Mais il est à moi ?

Mon père me sourit malicieusement et me répond :

- Oui, enfin si tu ne le veux pas je peux toujours le...

- NON ! Bien sûr que je le veux mais pourquoi maintenant ?

Mon père vient s'asseoir sur le bord du lit, caresse doucement le chat qui ronronne et me dit :

- Eh bien, je t'avais vu le regarder de près, quand nous sommes allés faire les boutiques magiques à Paris. Quand je suis retourné aujourd'hui dans l'animalerie magique, le vendeur m'a dit qu'il ne se laissait plus approcher depuis notre dernière visite. Je l'ai donc acheté, vois-le comme ton cadeau d'anniversaire.

- Mais je croyais que... tu m'avais dit que tu n'avais pas assez d'argent pour me l'acheter. De plus, mon anniversaire est en novembre !

Il se gratte l'arrière du crâne et je sais qu'il fait cela à chaque fois qu'il est gêné ou contrarié.

- Je t'ai dit cela car ta mère et moi voulions t'offrir un animal de compagnie pour ton 17e anniversaire. Pour ne pas éveiller les soupçons je t'ai emmené faire les boutiques et je t'ai dit ne plus avoir assez d'argent pour acheter l'animal, après cette longue journée de shopping. Le but était que tu repères un animal pour te l'offrir un peu plus tard.

Je souris tristement et lui dit :

- Merci beaucoup papa, je suis sûr que maman aurait adoré sa couleur.

- Oui, j'en suis certain aussi mon petit oiseau.

Je viens me blottir dans ses bras. Il me caresse tendrement les cheveux.

- Tu crois qu'elle nous regarde de là-haut ? Demandais-je.

- Oui, j'en suis persuadé.

- Papa, je suis désolé, de ne pas avoir réussi à la sauver. Je m'en suis tellement voulu que j'ai rejeté la faute sur toi.

- Ce n'est rien ma Diana, je n'ai pas été correct avec toi non plus. Le jour où ta mère... a été assassinée, j'étais en mission, des mangemorts attaquaient le chemin de traverse. Quand j'ai remarqué que les principaux disciples de Voldemort n'étaient pas là, j'ai transplané directement au manoir. Mais il était trop tard, j'aurais dû rester auprès de vous. Voldemort voulait se venger de ta mère depuis bien longtemps, il était évident qu'elle était en danger.

Je fronce les sourcils et lui demande intriguée:

- Pourquoi est-ce qu'il en voulait à maman ? Pourquoi...ils l'ont fait souffrir autant ? Pourquoi...est-ce que j'ai été torturé et elle tuée ? Je t'en supplie papa, dis-moi la vérité. Tu as toujours été distant avec moi, est-ce que ça a un rapport avec eux et lui ?

Il se détourne de moi, un long silence s'installe et je soupire fortement.

- Comme d'habitude, tu ne...

- Voldemort désirait avoir ta mère plus que tout à ses côtés.

Je le regarde sans comprendre. Tout ce que je sais, c'est que ma mère est issue d'une très grande famille de sang-pur, les Fawley, et que cette famille est particulièrement puissante.

- Mais pourquoi il l'a voulait tant que cela?

- Ta mère était une sorcière extrêmement puissante. Elle fut l'une des meilleures élèves de Poudlard avec Tom Jedusor et Lily Potter. Voldemort par le biais de tes grands-parents se renseigner sur elle, il voulait qu'elle rejoigne ses rangs après sa scolarité. Cependant, ta mère ne partageait pas les mêmes idéaux. Elle a eu le courage de s'opposer à sa famille et de s'enfuir.

- Chez toi.

- Oui. Quelques années après, ils l'ont retrouvé et enlevé pour la forcer à se marier avec un autre homme que moi, qui à l'époque avait fait l'erreur de rejoindre les rangs du seigneur des ténèbres. On a pu la sauver quelques jours après mais...le mal était fait... pour la punir de se refuser à lui, Voldemort a ... violé ta mère...pour lui montrer à qui elle devait appartenir... Ta mère a su quelques semaines plus tard, qu'elle attendait un enfant.

Il dit les derniers mots en serrant les poings. Je sens un vertige me prendre, mes yeux s'agrandissent d'effroi et je me recale au fond du lit pour ne pas tomber. Mon père me prend la main, la caresse doucement et me murmure des mots tendres pour me rassurer. Mon souffle s'accélère de plus en plus, j'ai du mal à respirer et ma magie ressort une fois encore. Mon père se recule et essaye de me dire de me calmer mais je n'y arrive pas. Je suis déjà loin dans le brouillard de mes pensées, quand je sens une main se poser sur mon front. Quelques secondes plus tard, je suis de retour dans le réel. Mon père s'est reculé, la main qui est sur mon front ne vient donc pas de lui, mais d'un autre. Mes yeux se lève vers la nouvelle personne présente dans la pièce, mon guérisseur.

- Ce que tu veux me dire, c'est que je suis la fille de ce monstre. Dis-je en plongeant mes yeux bleu-gris dans ceux ébène du maître des potions.

Mon père se rapproche de moi, le professeur se recule dans un coin caché de la pièce et je perds le contact avec lui. Mon père me prend la main et me dit d'une voix douce :

- Tu n'es pas sa fille ma chérie, tu es la mienne.

-TU ME MENS ENCORE !

- NON ! La médicomage nous a confirmé à ta naissance que j'étais bien ton père !

- Alors pourquoi tu me déteste autant ! Après tout ça aurait expliqué beaucoup de choses que je sois sa progéniture.

Mon père respire profondément et je constate qu'il n'a pas fini de me dévoiler toute la vérité sur cette histoire de viol.

- Je suis fatiguée... laisse-moi. Cela ne sert à rien de toute manière, tu ne me diras pas la vérité. Murmurais-je.

Il essaye de me prendre dans ses bras, mais je le repousse violemment.

- Vas-t-en ! Reviens me voir quand tu auras décidé une bonne fois pour toute, de tout me dire ! Je n'en peux plus de tes mensonges ! Laisse-moi père !

- Diana s'il te plaît, ne sois pas comme cela, je veux seulement te protéger. Tu es encore fragile, après ce que tu as subi.

- Je ne suis plus une enfant ! Je ne suis pas fragile ! Arrête de me sortir sans cesse cette excuse !

Je crie de frustration, mon père se retire doucement vers la sortie, mais avant de sortir s'adresse à l'homme en noir qui n'a toujours pas bougé de sa place.

- Qu'est-ce que tu fais là Servilus ?! Tu n'as rien à faire dans la chambre de ma fille !

- Charles...toujours immature à ce que je vois. Je me demande vraiment comment une femme aussi intelligente qu'Elisabeth a pu se marier avec toi. Cela restera toujours un mystère pour moi. Pour ta gouverne, c'est moi qui m'occupe de soigner ta fille, si tant est qu'elle se considère comme telle.

Je sens la tension de la pièce s'élever dangereusement, mon chat commence à hérisser le poil et je sens que les deux hommes se vouent une profonde haine. Mon père sort sa baguette et l'homme en noir en fait de même.

- Eh bien Charles, ce que je te dis te blesse ? N'y a-t-il pas une grande part de vérité dans mes propos ? demande-t-il innocemment.

- Tu as tout faux comme toujours Severus ! Tu ne supportes tout simplement pas que Lizzie m'ait choisi plutôt que toi. Que les choses soient claires je t'interdis de toucher à ma fille ! Je t'interdis de poser tes sales pattes sur elle !

- Mon pauvre Charles, comme tu es ignorant. Je n'ai jamais désiré Lilibeth comme femme, j'avais un profond respect pour elle, c'était ma meilleure amie. Seulement je pense sans cesse qu'elle aurait dû choisir un mari beaucoup plus respectable que toi. Un époux qui n'aurait pas causé sa mort, qui l'aurait protégé au péril de sa vie ! Qui aurait fait passer son travail après le bonheur de sa famille et non l'inverse !

- Espèce de sale enfoiré !

Ils se sautèrent dessus, je reste choquée par les révélations que je viens d'entendre. Alors cet homme, Severus, était le meilleur ami de ma mère. Un flash-back m'arrive soudainement en tête. Oui, cet homme me disait quelque chose, je sais maintenant pourquoi. Il rendait visite à ma mère pendant mon enfance. Un jour mon père l'a su et l'a chassé très brusquement du manoir. Je me rappelle des jeux que je faisais avec lui, je l'aimais bien cet homme en noir, Sev... voilà comment je l'appelais. Sa dernière visite remonte à mes 10 ans, juste avant ma rentrée. Comment avais-je pu l'oublier ? Je me rappelle de la grande dispute entre mon père et ma mère, mon père qui m'explique ensuite que cet homme est méchant et que je dois l'effacer entièrement de ma mémoire. Mes pensées sont coupées par un homme châtain clair qui rentre précipitamment dans la pièce. Il sépare les deux hommes et leur cri dessus.

- Non mais vous n'allez pas bien vous deux ! On vous entend dans toute la maison ! Arrêtez vos gamineries ! Elisabeth est morte, respectez là et arrêtez vos querelles de mâles dominants ! Après toutes ces années, vous vous comportez encore comme des adolescents ! Vous êtes insupportables !

Les deux hommes se calment, mais continuent de se regarder comme deux chiens prêts à se jeter l'un sur l'autre. Mes larmes ont cessées de couler, je suis lasse de tout cela.

- Professeur ça continue de me brûler, est-ce que vous pourriez faire quelque chose ?

Son regard noir se pose sur moi, il est troublé. Mon père s'apprête à parler, mais je le coupe sèchement.

- Non tais-toi ! Je ne veux plus jamais t'entendre et plus jamais te revoir ! Tu n'es plus mon père, tu ne l'as jamais été de toute façon !

Il s'énerve et part en claquant la porte derrière lui, l'homme aux cheveux châtain clair que je présume être Remus Lupin le suit, quelques secondes plus tard. Le professeur aux habits noirs se rapproche du lit toujours en me regardant avec ce regard troublé.

- Diana, comment vous sentez vous ?

- Il me ment, je ne suis peut-être pas la fille de ce monstre, mais je sens quand même une sorte de force noire en moi.

Il détourne les yeux et je lui dis :

- Vous en savez la raison vous aussi, n'est-ce pas ? Je me rappelle de vous, Severus. On jouait ensemble, quand j'étais petite et mon père a fait en sorte de vous effacer de ma mémoire.

- On parlera de cela plus tard Diana. En attendant, il faut que je continue de vous soigner. Vos blessures sont encore dans un état critique.

- Oui, d'accord. On fait comme hier alors ?

- Oui.

Je commence à trembler un peu puis hoche la tête. Je m'allonge entièrement sur le lit, enlève ma culotte et entrouvre les jambes.

- Je... C'est bon vous pouvez vous retournez.

Severus se détourne du mur qui lui faisait face et se positionne devant le lit. Je tourne la tête vers la droite pour ne pas voir son visage. Cela me gêne énormément de me retrouver dans une posture pareil avec lui. Ses gestes sont similaires à ceux d'hier. Je sens des larmes sur le point de glisser sur mon visage, je fais tout pour les retenir, je renifle le plus discrètement possible, car je ne veux pas qu'il constate mon désarroi.

- Vous pouvez vous rhabillez Diana.

Je remets ma culotte, fais redescendre ma chemise de nuit sur mes genoux et essuie mes larmes avec ma manche. En relevant les yeux vers lui, je le vois qui me regarde avec un semblant de tendresse.

- Vous n'avez pas à cacher vos larmes.

- MAIS JE N'ARRÊTE PAS DE PLEURER DEPUIS DES JOURS !

Je repars dans mes pleurs bruyamment, il me prend dans ses bras et me caresse les cheveux. Je ne sais pourquoi, mais la chaleur de ses bras m'apaise. Je relève la tête, le regarde dans les yeux et lui demande prudemment :

- Pourquoi vous n'êtes plus revenu au manoir ?

- Car j'avais d'autres devoirs à accomplir.

- Des devoirs à accomplir pendant plusieurs années ?

- Pourquoi cela vous affecte tant que je ne sois pas revenu Diana ?

Je détourne le regard et le pose sur mon nouveau compagnon, qui est revenu se positionner sur mes genoux. Je sens la main du professeur se mettre sous mon menton, mes yeux rencontrent de nouveau les siens interrogateurs.

- Parce que ma mère était triste de ne plus vous voir et je n'aimais pas cela.

Je peux voir un sourire narquois apparaître sur son visage. Il sait que je mens mais il ne dit rien, il hoche la tête et se détourne de moi pour aller vers la sortie de la chambre.

- Vous viendrez me voir dans mon bureau dimanche soir à Poudlard. Nous irons dans mes appartements pour que je puisse finir de vous soigner correctement.

- Comment cela dimanche soir à Poudlard ?

- Nous sommes le 29 août miss, votre rentrée à Poudlard se fera après-demain.

- Quoi mais je n'ai pas...

- Au revoir Diana. Je laisserai des potions à Molly Weasley, pour qu'elle puisse vous les donner demain.

Je m'apprête à parler de nouveau mais il s'en va en m'ignorant. Je soupire mais souris, il n'a pas changé, mon Sev, le prince ténébreux de mon enfance...