Le lendemain matin, le réveil est compliqué, je me lève le plus lentement possible. Les filles de ma chambre s'agitent autour de moi comme des furies. Cela me donne mal à la tête, je déteste quand il y a du bruit le matin, il me faut du calme pour pouvoir me réveiller correctement. Je soupire fortement, me lève, me rends dans la salle de bain, puis m'enferme quelques minutes afin de trouver un peu de silence. L'eau de la douche me fait du bien. Mais alors que j'arrive enfin à me détendre, des flash-back de la veille me reviennent. Je me perds dans mes pensées, ce sont les cris des filles mécontentes qui attendent à la porte qui me ramène à la réalité. Je m'habille, me coiffe rapidement et sors de la salle de bain sous les remarques désobligeantes de mes « camarades » de maison. Étant déjà quelque peu en retard, je prends rapidement des affaires de cours aléatoirement ne sachant pas quel cour je vais avoir et me dirige vers la grande salle. Une fois entrée, je remarque les regards noirs que me lancent les Serpentards, je soupire une nouvelle fois et m'installe au bout de la table. C'est en relevant les yeux que je rencontre malencontreusement le regard bleu sévère du directeur. Je soutiens le regard et il me regarde encore plus intensément, on dirait qu'il essaye de lire en moi. Je finis par détourner le regard mais le bleu se transforme alors en noir profond et je me sens tout de suite beaucoup moins forte. Je me perds dans ce regard profond, les minutes passent et je me sens défaillir, je me lève brusquement et commence à m'élancer hors de la salle, mais une personne m'interrompt en me retenant par le poignet.

- Lâchez-moi professeur. Dis-je sans même me retrouver.

- Je ne reçois pas d'ordre de mes élèves miss Richards.

Je grogne et lui demande :

- Que voulez-vous dans ce cas ?

Sa main se crispe autour de mon poignet et il me dit froidement :

- Tout d'abord, je veux que vous vous retourniez vers moi quand je vous parle.

Je me tourne donc vers lui tout en évitant son regard.

- Ensuite, je veux que vous me regardiez quand je vous parle miss.

Je remonte mon regard très lentement vers lui et le regarde en attendant la suite des évènements.

- Bien, vous voyez quand vous voulez.

Je me retiens de lui envoyer une remarque cinglante et le regarde toujours en attendant la suite, impatiente que ce moment plus que gênant cesse.

- Je retire 5 points à Serpentard pour votre insolence.

Il me teste, je le sens, je ne dis toujours rien en acquiesçant, cela l'énerve, tant mieux. Je souris intérieurement.

- Vous n'avez donc plus de voix ce matin, pas même pour saluer correctement votre professeur et directeur de maison. Cela serait la moindre des choses miss Richards. Qui vous a donc éduquer ainsi ? Votre mère aurait été affligée de voir votre comportement.

La colère monte en moi, comment ose-t-il me parler de mon éducation et de ma mère après ce qu'il a osé me faire hier soir.

Il se rapproche de moi, je peux sentir son souffle contre mon oreille, il murmure doucereusement :

- Maîtriser votre magie miss, il serait fâcheux qu'un épisode comme celui du terrier ou encore du quai de gare ne se reproduise. Surtout que je ne serai pas là pour vous protégez cette fois.

Je me calme, respire profondément et le regarde intensément avant de m'exclamer haut et fort :

- Oh bonjour professeur Rogue ! Comment allez-vous ce matin ? Pourquoi désiriez-vous me parler ? Ais-je fais quelque chose d'inapproprié? Pas dès le premier jour quand même ?! Je veux pouvoir donner une bonne impression à mes camarades et à mes professeurs.

Je finis ma réplique avec mon plus beau sourire innocent. Il me lance un regard noir et rentre dans mon jeu en me répondant :

- Bonjour miss Richards, non vous n'avez rien fait d'inapproprié, si je vous retiens de si bon matin, c'est que je désirais vous transmettre votre emploi du temps avant que vous ne partiez de la grande salle.

Il me tend donc mon emploi du temps que je prends rapidement.

- Je vous remercie professeur, je suis très maladroite le matin. Heureusement que vous y avez pensé, avant que je ne sorte de la grande salle. Bonne journée à vous.

Puis je me retourne avant même d'entendre sa réponse et sort de la salle. Une fois dehors, je regarde mon emploi du temps pour la journée : deux heures de métamorphose, deux heures de sortilèges, déjeuner puis deux heures de soins aux créatures magiques. Je finis plus tôt, je pourrai donc me rendre à la bibliothèque pour lire et faire mes éventuels devoirs. Il me reste une demi-heure avant le cours du professeur MacGonagall, je me dirige donc discrètement dans un coin isolé, me transforme et vole pendant quelques minutes. Cela m'apaise de sentir l'air frais dans mes plumes. J'en profite pour faire le tour du château et regarder par les fenêtres les salles de classes et les bureaux des professeurs. C'est ainsi que je parviens à me retrouver à la fenêtre du bureau du directeur. Celui-ci est plongé dans ses lectures, puis soudainement il lève le regard vers moi et me regarde avec malice. Il me fait un clin d'œil et regarde la drôle d'horloge en face de lui, je la regarde aussi, mince il me reste plus que cinq minutes pour aller en cours. Je croasse et repars rapidement. Je reprends ma forme humaine et me met à courir en direction de la classe de métamorphose que j'ai pu voir plus tôt. J'arrive pile lorsque le professeur s'apprête à fermer la porte.

- Bonjour miss Richards, vous arrivez pile à l'heure, je ne vous enlève pas de points étant donné que vous êtes nouvelle. Mais sachez que je ne tolère pas de retard dans ma classe.

- Bonjour professeur, merci beaucoup, je vous promets d'arriver à l'heure aux prochains cours.

Je rentre dans la salle, c'est un cours en commun avec les Gryffondors, toutes les places sont déjà prises excepté celle à côté d'Hermione. Je m'assieds à côté d'elle, on se regarde sans dire un mot l'une et l'autre, on ne se déteste pas mais on ne s'aime pas non plus, cela semble nous convenir à toutes les deux.

-Bien, bonjour à tous, cette année sera consacrée à la transformation humaine. Nous allons notamment voir comment changer certains éléments de notre corps. Nous aborderons également la notion d'animagus à la fin du second semestre. La leçon d'aujourd'hui est destinée aux transformations capillaires.

La directrice des Gryffondors nous explique tout ce qu'i savoir pour pouvoir changer de couleur et de coupe de cheveux. Puis nous demande de nous exercer avec notre voisin de table. Je me tourne vers Hermione qui n'a pas l'air rassuré, je soupire et lui dit :

- Tu veux commencer sur moi ?

Elle acquiesce, prend sa baguette et prononce la première formule. La seconde d'après, je fais apparaître un miroir pour me regarder et je ne peux m'empêcher de sourire. Mes cheveux noir sont devenu blond platine et mes ondulations ont disparues pour laisser place à un lissage parfait. On dirait la copie conforme de Malfoy avec mes yeux bleu-gris.

- On dirait une copie de ce prétentieux de Malfoy. Bien joué.

Elle me regarde dubitative avant de me demander :

- Alors, tu ne l'aime pas ?

- Qui ça ? Blondie ?! Bien sûr que non, il m'exaspère au plus haut point, lui et son air supérieur sont à vomir.

Je vois un sourire sincère apparaître sur ses lèvres, elle me répond :

- Oui il est exaspérant, toujours à se croire tout permis sous prétexte que son père est sang-pur. C'est à ton tour de lancer les sorts de transformations.

Je souris en coin, la jeune Gryffondor amorce un mouvement de recul, je lui dis :

- Ne t'inquiète pas, je suis sûre que tu vas adorer.

Je pense exactement à la même transformation capillaire dans ma tête, lance les sorts et mon sourire s'accentue encore plus quand je vois le résultat. Je me retiens de rire et lui tend le miroir. Elle me regarde estomaquée, et ne se retient pas pour rire de son côté :

- Bravo Diana, maintenant la fouine a deux copies de lui.

Le professeur passe devant nous, nous regarde attentivement et nous dit :

- Félicitations mesdemoiselles, très belles transformations capillaires, cependant vous auriez pu réaliser des changements de couleurs et de coupes.

Je prends la parole d'une voix doucereuse, innocente et suffisamment forte pour que tout le monde entende dans la classe :

- Oui bien entendu professeur, mais on voulait rendre hommage à la perfection capillaire des Malfoy. Cette blondeur quasi blanche est incroyable ! Quant à ce lissage, il n'est pas du tout...conformiste, uniforme et...terne.

Je vois le professeur se crisper quelque peu, elle fait comme si elle n'avait pas compris le sous-entendu derrière mes paroles et nous répond :

- Bien, je vous attribue dix points à toutes les deux.

Hermione lui sourit de toutes ses dents, quant à moi, je prends un air satisfait et la remercie calmement.

Le cours se termine rapidement et nous sortons de la salle pour nous rendre à notre cours de sortilèges. Je remarque alors que les gryffondors suivent le même chemin, je me tourne vers le trio, Hermione semble leur raconter comment s'est passé la séance avec moi. Harry tourne son regard vers moi en me souriant, je ne sais pas pourquoi mais je me sens comme obligée de lui rendre son sourire. Il quitte ses amis pour me rejoindre, je ne comprends pas et continue d'avancer à ses côtés. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes de silence, que le brun prend la parole :

- Salut Diana, dis-moi tout se passe bien avec les Serpentards ?

Je soupire bruyamment et il semble vouloir retirer ses mots. Je le regarde et lui répond :

- Ce sont des Serpentards, ce sont des sang-purs et je suis une traitre-à-son-sang parce que je ne partage pas leurs idéaux de pureté de race. Cependant, étant donné que mon caractère semble convenir à la maison, je suppose que je peux te répondre un « pas vraiment pour le moment » qui pourra se transformer en un « peut-être bien » à l'avenir.

Il n'a pas le temps de me répondre, nous sommes déjà arrivés dans la salle de sortilèges. Je me place au milieu de la pièce à côté d'une fille de ma maison qui semble vouloir m'ignorer royalement. Parfait, ce cours sera merveilleux. Le directeur de Serdaigle prend la parole pour nous expliquer le programme et effectivement je sens que je vais m'ennuyer à mourir dans ce cours. Je soupire, laisse mes pensées vagabonder, je pense aux sentiments que je ressens pour le professeur Rogue, pour Severus, le prince charmant de mon enfance. Il a tellement changé, son cœur semble s'être rempli de noirceur et de...mélancolie. Je ressens à la fois de la colère, de la peine et de la tendresse quand je pense à lui. Mes pensées se confrontent, se bousculent, s'affrontent sans cesse. Je sens qu'on me tape sur le coude, je sors de mes pensées frustrée et constate que tout le monde me regarde dans la salle de classe. Le professeur a un regard noir, oups, je reprends contenance, souris innocemment comme je sais si bien le faire et lui demande alors :

- Oui professeur ?

- Miss Richards, pourriez-vous me dire la réponse à la question que je viens de vous poser à l'instant ?

Je détourne les yeux et constate que les Serpentards me regardent avec une lueur mauvaise dans les yeux et que les gryffondors semblent quant à eux amuser de la situation. Je me concentre alors sur les souvenirs proches du professeur, fait mine de réfléchir et lui réponds d'un air suffisant :

- Oui bien sûr professeur, je suis navré je ne me souviens plus vraiment la méthode exacte pour lancer un sortilège informulé. Il me semble qu'il faut visualiser les effets du sort dans notre tête, y penser très fort et tout cela en récitant la formule intérieurement.

Il me regarde perplexe et suspicieux. Bien sûr que je connais la méthode pour lancer parfaitement un sortilège informulé et bien sûr que je n'ai pas écouté sa question , mais il ne peut pas deviner mon don en légilimancie étant donné la facilité avec laquelle j'ai franchis sa barrière magique sans qu'il ne le remarque. Il continue son cours, j'écoute toujours à moitié et surveille ses regards dans ma direction. Le cours étant théorique et pratique, nous devons une nouvelle fois nous exercer. Je réussi du premier coup mon expelliarmus informulé, ce qui a le don d'énerver ma voisine de table qui me tend sa main pour que je puisse lui redonner sa baguette magique. Elle essaye à son tour, je sens une légère résistance dans ma main, mais bloque ma baguette volontairement pour l'énerver davantage. Je souris en coin, la résistance devient plus poussée et je relâche mon emprise. Ma baguette tombe sur le sol mais pas dans sa main, je souris en coin une seconde fois, elle le remarque et me provoque en me disant :

- Tu te moque de moi la traitre-a-son-sang, tu ne vaux rien, tu es faible, pas étonnant vu la faiblesse de ta morte de mère...

Elle n'aurait pas dû dire ces paroles, elle va le regretter, comment se permet-t-elle?! Elle veut tester ma puissance, et bien soit, elle va voir si ma magie est faible. Je la regarde droit dans les yeux, je sens la chaleur parcourir mon corps, je fais un petit geste de la main et la voilà par terre enchaînée avec des chaînes qui se resserrent de plus en plus au fur et à mesure qu'elle résiste. Le silence tombe dans la salle de classe, le professeur arrive au plus vite et libère ma « camarade », puis se tourne vers moi en me lançant un regard plein de reproches et de jugements.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi me regardez-vous ainsi ?

- Miss Richards, je vous enlève cents points et vous serez en retenue. J'en parlerai également à votre directeur de maison.

Je m'indigne faussement en lui disant :

- Comment ?! Je n'ai absolument rien fait ! Vous n'avez aucune preuve que ce soit moi ! Pourquoi j'aurai attaqué une camarade de ma maison ?!

-J'ai entendu ce qu'elle vous a dit quelques minutes plus tôt. De plus, votre aura ne vous aide pas miss Richards.

- Vous avez donc entendu les propos sur ma mère, l'insulte qu'elle m'a dite et elle n'a rien ! C'est quoi cette école ?! Pour un directeur de la maison Serdaigle, je trouve votre intelligence et votre sagesse plutôt limitées.

- Comment osez-vous miss ! Vous serez en retenue pendant tout un mois, pour insulte et non-respect à un professeur. Maintenant sortez et allez dans le bureau du directeur !

Je rassemble mes affaires et lui dit :

- Très bien, ce sera toujours mieux que dans ce cours dénué d'intérêt !

Je sors en claquant la porte, je soupire bruyamment et me dirige vers le bureau du directeur. J'arrive à peine devant la statue de phoenix que celle-ci s'ouvre pour me laisser accéder aux escaliers. Curieuse, je monte et frappe à la porte du bureau.

- Entre Diana !

Ainsi il savait déjà pour mon renvoi, étrange, je rentre prudemment dans la pièce que j'ai pu apercevoir à travers la fenêtre quelques heures plus tôt. Dumbledore me sourit tristement, me désigne la chaise en face de lui et je m'y assieds tout en regardant le phœnix qui se trouve sur le perchoir derrière lui.

- Il s'appelle Fumseck.

L'oiseau penche la tête sur le côté pour me saluer, je fais de même puis me retourne vers le directeur.

-Comment est-ce que vous saviez que...

- Le professeur Flitwick m'a fait parvenir un message à l'instant, il semblerait qu'il n'ait pas apprécié tes propos à son égard, sans parler du sort que tu as envoyé à une de tes camarades.

- Camarade qui m'a insulté moi et ma mère !

La chaleur revient, le professeur Dumbledore soupire, puis fait apparaître un bonbon, un bonbon que je connais très bien, un bonbon que ma mère me donnait pour me calmer. Je le prends, le mets dans ma bouche et m'apaise en sentant la saveur de la violette se répandre. Cette saveur a bercée mon enfance, elle a toujours eu le don de m'adoucir. Je me calme progressivement et regarde le directeur.

- Écoute Diana, je sais que derrière cette carapace se cache la jeune femme malicieuse et studieuse d'autrefois. Je sais que malgré ce que tu peux dire ou faire croire, les évènements tragiques de cet été t'affectent encore particulièrement et cela est tout à fait normal, tu n'as pas à cacher ce que tu ressens. Si tu nourris la noirceur qui est en toi, elle va sortir et je suis sûr que ce n'est pas ce que tu désires.

- Comment est-ce que vous pouvez savoir ce que je désire ?! Je vous connais à peine !

- Tu as raison nous nous connaissons à peine tous les deux, cependant je connais certains aspects de ton enfance. Je connais très bien tes parents et pendant leur exil en France nous avions une correspondance régulière eux et moi. Ta mère avait même le désir que je devienne ton parrain.

- Mais mon parrain est mort, tout comme ma marraine et vous le savez. On ne peut pas avoir deux parrains c'est impossible.

- Pas officiellement, mais officieusement oui.

En me disant cela, il me regarde avec de la malice dans les yeux.

- Pourquoi vous feriez cela ? Qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai besoin d'un parrain ?

Il se lève de sa chaise, se dirige vers Fumseck et le caresse pensivement. Puis se retourne vers moi après quelques secondes de silence, je fronce les sourcils, il me répond :

- Tu as besoin d'une personne à qui tu peux te confier sans être jugé, qui pourra t'aider à maîtriser tes pouvoirs et tes pulsions de noirceur. De plus, j'ai cru comprendre que la relation avec ton père n'a jamais été réellement au beau fixe. Tu n'as peut être pas besoin d'un parrain, mais je peux néanmoins prendre la place d'un mentor.

Je fronce les sourcils encore une fois et lui demande perplexe :

- Un mentor ?

- Oui, je te propose de devenir mon apprentie, afin que je t'enseigne comment maîtriser correctement tes pouvoirs. Dit-il avec un clin d'œil et en insistant sur le mot « correctement ».

- En admettant que j'accepte votre aide, pourquoi moi et pas Harry ? Vous devez vous occupez de lui aussi non ? C'est l'élu, il est plus important que moi. Si l'on veut avoir une chance de vaincre Voldemort, il faut donner des cours approfondis à lui et non à moi.

Il soupire et me répond en me regardant droit dans les yeux :

- Toi et Harry, vous avez une grande part de responsabilité dans cette guerre. Vous devrez participer à cette guerre tous les deux d'une manière différente. Voldemort était fortement intéressé par les pouvoirs de ta mère et il ne tardera pas à comprendre qu'une grande puissance magique coule dans tes veines à toi aussi. Je pense même qu'il le sait déjà avec « l'accident » de la gare.

Je détourne les yeux et murmure :

-Cet homme il m'a... je voulais seulement lui rendre la pareille... le faire souffrir comme il m'a fait souffrir.

Je sens des larmes descendre le long de mes joues, les essuie avec ma manche rageusement et relève les yeux vers le directeur.

- Tu n'es pas obligé de toujours refouler tes émotions Diana. La magie noire se nourrit des sentiments négatifs, des mauvais souvenirs et surtout du désir de vengeance que tu possèdes.

Je me lève en colère et lui dit froidement :

- Alors c'est ça ?! Je devrais faire comme si rien ne s'était passé et juste oublier ?! Les laisser s'en sortir après ce qu'ils m'ont fait ! J'ai perdu tout ce que j'avais de plus précieux et cela trois fois ! Trois hommes ! ILS ONT GÂCHÉS MA VIE ! JAMAIS JE NE POURRAIS PLUS ME REGARDER DANS LE MIROIR SANS VOIR LA CRASSE QUE M'INSPIRE A PRÉSENT MON CORPS ! JAMAIS JE NE...pourrais m'offrir à l'homme que j'aime... jamais je ne pourrais avoir une relation amoureuse...jamais personne de m'aimera après cela...

Mes larmes dévalent mon visage mais cette fois-ci je m'en contre fiche. Je sens un poids se poser sur mon avant-bras, je relève le regard, constate que ce petit poids est en fait Fumseck qui s'est posé sur mon bras et qui semble vouloir m'apporter du réconfort. Je lui caresse les plumes et la tête doucement, cela me fait du bien et je retourne m'asseoir sur la chaise en face de Dumbledore.

- Je ne te demande pas d'oublier, mais d'utiliser la rage que tu ressens comme une arme pour faire le bien. Tu vas pouvoir te venger de ces hommes mais pas par le meurtre ni la torture, par la justice. Tu ne dois en aucun cas t'abaisser à leurs pratiques, c'est ce qu'IL désire.

- Créer un monstre qui pourra le servir...

Je soupire fortement et lui dit :

-Très bien, je suis d'accord pour rejoindre le camp des « gentils ». Mais je vous interdis de me faire des discours sur l'espoir, sur l'amour et sur tout autre chose qui s'apparente à ces jérémiades de grand-père.

Il rigole doucement et me répond d'un ton paternel :

-Le grand-père que je suis, peut te certifier que tu trouveras un homme qui t'acceptera malgré ton passé. Il se peut même, que tu sois déjà près de lui actuellement.

Il me fait un clin d'œil, je soupire une nouvelle fois, me lève de mon siège et lui répond :

- Nous en avons terminé professeur ?

- Oui, cependant je veux un comportement exemplaire pour les prochains jours miss Richards. Vous pourriez vous faire des amis et profitez de la vie tranquille qu'offre Poudlard. De plus, je ne désire pas avoir une horde de professeurs se plaignant de ton cas dans mon bureau. Épargne cela au vieil homme que je suis, tu veux bien ?

Je ne peux pas retenir mon rire et lui dit malicieusement:

- Très bien professeur, je suis partante pour un contrat d'un mois, mais à voir s'il sera renouvelable ou non.

Il me sourit de bon cœur, me fait un clin d'œil et me désigne la sortie du bureau.