Une routine s'est installée depuis ce fameux soir dans le bureau du directeur. Le professeur Rogue et moi, nous nous ignorons le plus possible, nous savons très bien ce que signifie les paroles du vieillard. Des âmes liées l'une à l'autre, qui s'attirent depuis toujours, des âmes sœurs. Cela est tout bonnement impossible, je refuse de le croire, certes j'étais amoureuse du maître des potions durant mon enfance, mais j'étais une petite fille, je ne savais pas ce que signifiait aimer réellement une personne. Nous sommes le 25 novembre, c'est aujourd'hui que je deviens majeure et donc totalement libre de faire de la magie hors de Poudlard. Je suis en compagnie du trio d'or à la table des lions, nous prenons le petit déjeuner tout en discutant joyeusement, les hiboux arrivent dans la grande salle et je reçois des lettres et plusieurs colis. Je fronce les sourcils, relève mon regard vers le trio qui me regarde avec enthousiasme et fraternité.

- Très bien, dites moi lequel est votre cadeau ? Je vais commencer par celui-ci.

Ils m'indiquent alors tous sourires un paquet de taille moyenne, mais qui pèse son poids. Je le prends avec suspicion, l'ouvre et écarquille les yeux, je souris de toutes mes dents.

- Mais comment est-ce que vous avez pu l'acheter, il vaut une fortune ?!

C'est Hermione qui prend la parole :

- Nous nous sommes cotisés tous les trois, tu avais l'air tellement intéressé par ce livre quand nous sommes allés à Pré-au-lard la dernière fois, que je me suis dit qu'il fallait qu'on te l'achète.

Je renifle pour ne pas montrer que je suis émue, Harry me prend la main et me sourit.

- Merci vous êtes incroyables tous les trois ! Oui toi aussi Ronald, ne fais pas cette tête !

- « Les plantes médicinales d'Hildegarde : ou comment soigner sans magie et sans médicaments moldus » . Tu t'intéresses à la médecine par les plantes ? Me demande Hermione curieuse.

Je souris tristement et lui répond :

- C'était le livre préféré de ma mère. Elle me soignait tout le temps avec des plantes, quand j'étais malade et maintenant qu'elle n'est plus là... je voulais apprendre à le faire par moi-même.

- Mais il y a la magie pour se soigner !

- Ronald ! S'exclame Hermione et donnant un coup de coude au rouquin.

- Ce n'est rien, je commence à m'habituer à sa non délicatesse Hermione. Pour te répondre Ronald, je pense que non seulement les plantes soignent mais qu'elles renforcent également notre défense face aux maladies.

- Moi je trouve cela super que tu t'intéresses à cette forme de médecine. S'exclame Hermione. On pourra apprendre ensemble, si tu veux bien.

- Bien sûr que je veux bien !

Elle saute de joie, je souris, les Gryffondors et leur trop grande expressivité m'amuse fortement. Je décide d'ouvrir mes deux autres paquets plus tard, ne voulant pas avoir l'attention sur moi. Le reste de la journée se passe à merveille, j'ai cours avec les Gryffondors la majeure partie du temps, je ne suis donc pas toute seule. Le soir arrive rapidement et ayant une soudaine envie de me dégourdir les ailes, je pars voler quelques minutes avant le couvre feu. Cela me fait un bien fou, je vole tranquillement dans le parc désert, enfin presque désert, j'aperçois une silhouette grande et noire près du lac. Je m'approche discrètement, comme je m'y attendais il s'agit de mon directeur de maison. Curieuse de voir ce qu'il fait si tard hors du château, je le suis de loin, il entre dans la forêt interdite et cueille quelques plantes qu'il met dans un panier, probablement pour faire des potions. Au bout d'un moment, il s'immobilise, tourne sa tête dans ma direction, je fais comme si de rien n'était et continue de scruter l'horizon. Il fronce les sourcils, se retourne pour finir sa cueillette et repart en direction du château. Je continue un peu de voler puis finis par me retransformer en humaine. Je prends la direction de ma salle commune très prudemment, en faisant attention de ne pas croiser un professeur ou le concierge. J'arrive dans ma chambre sans encombre, je vois un bout de parchemin près des deux paquets non ouverts que j'ai laissé sur mon lit. Je le prends et reconnais l'écriture du professeur des potions, je soupire en le lisant :

«Bonsoir miss Richards,

Inutile de vous dire qu'il est interdit de « voler » hors de votre dortoir après le couvre feu. Je vous enlève 20 points pour votre sortie nocturne et 10 autres points pour espionner un de vos professeurs dans son intimité.

Severus Rogue »

- Il ne changera jamais. Soupirais-je.

J'éteins la lumière et m'endors quelques minutes plus tard. Le lendemain, je me prépare et décide d'ouvrir les paquets, que je n'ai pas ouverts la veille, avant de descendre manger dans la grande salle. Le premier cadeau me vient de mon père, c'est une très belle robe couleur bordeaux accompagnée d'une parure de bijoux assortis.

« Ma petite Diana,

J'espère que tout se passe bien à l'école. Je t'envoie ci-joint ton cadeau d'anniversaire. J'ai hâte de te retrouver à Noël. En attendant, tâche de ne pas trop faire de bêtises.

Ton papa qui t'aime.

PS : Tu pourrais m'écrire un peu plus souvent jeune demoiselle quand même. Enfin... passe une excellente journée pour ton anniversaire ! »

Je souris faiblement en constatant les efforts de mon père pour renouer le contact avec moi. Je lui enverrai sans doute une lettre dans les prochains jours. Je regarde avec curiosité le dernier colis et le dernier petit mots qui l'accompagne. Qui peut bien m'envoyer un cadeau autre que mes amis et mon père ? Étonnant. Je décide de lire le petit papier en premier pour connaître l'identité de la personne, c'est un certain T.J. Je fronce les sourcils et lis le contenu de la lettre intriguée.

« Chère Diana,

Je te fais parvenir ce cadeau en espérant qu'il puisse t'instruire et te divertir. Je connais ton attrait pour la magie noire et ses diverses utilisations. Tu n'as pas à avoir peur de ce présent, il n'est pas dans mon intérêt de te faire du mal.

T.M.J

PS : Je te conseille de cacher ce cadeau, si tu ne veux pas qu'on te l'enlève. »

J'ouvre ensuite le dit présent avec précaution, m'assurant que les filles dorment encore. Je découvre un vieux grimoire en cuir noir, je sens une aura s'échapper de cet ouvrage. Dois-je l'ouvrir ou en faire part à Dumbledore ? Ne parvenant pas à me décider, je décide de cacher le grimoire et de l'ouvrir plus tard. Après tout s'il vient de Tom Jedusor comme je le pense fortement, l'idée de le vaincre avec ses propres armes me semble particulièrement attrayante. La journée se passe une nouvelle fois sans encombre, je vais à ma retenue du soir sans qu'aucun mot ne soit échangés entre le maître des potions et ma personne. Alors que je suis en route pour rejoindre ma salle commune, je vois une silhouette toute vêtue de noire avec des cheveux platines se diriger vers les étages. Ma curiosité prend le dessus et je suis discrètement Malfoy jusqu'au septième étage. Tapis derrière une statue, je l'observe faire plusieurs aller-retours devant un mur totalement vierge de toute porte. Mais que fait-il donc ? Sans que je m'y attende une immense porte apparaît sur le mur. Il entre dedans, je décide d'attendre qu'il ressorte pour y entrer à mon tour. Ce qu'il fait quelques minutes plus tard avec une mine totalement chamboulée, on dirait qu'il est sur le point de pleurer. Je dois avoué que même si je ne le porte absolument pas dans mon cœur, le voir ainsi m'attriste un peu. Il repart avec cette mine vers les étages du bas, sûrement pour regagner son dortoir. La porte disparaît et le mur redevient vierge. Je réalise le même procédé que le prince des serpents et ouvre la porte avec une certaine appréhension. Une fois que je suis à l'intérieur, j'inspecte chaque recoin de la pièce. C'est une immense salle ressemblant à une cathédrale, il y a des mannequins au fond, un bureau avec un encrier, une plume, des parchemins et un grimoire posé au centre. Je me rapproche avec prudence du bureau et je réalise que le grimoire posé dessus est celui que j'avais décidé de soigneusement cacher le matin même. Je fronce les sourcils, m'assieds sur le siège en cuir noir face à la table et ouvre le livre intriguée. Quand je constate qu'il contient des recettes de potions et des sorts plus ignobles les uns que les autres, je décide de le refermer brusquement alors incertaine de vouloir réellement les utiliser.

- Je ne dois pas. Murmurais-je en essayant de contrôler la sensation de chaleur qui prend possession de mon corps. Mais d'un autre côté, je pourrais les faire souffrir, les faire regretter tous les meurtres et toutes les tortures qu'ils ont pu commettre. Après tout, ce ne serait que justice de leur infliger ce qu'ils font eux-mêmes à leurs victimes.

Je me concentre sur la puissance qui monte en moi, apprends le premier sortilège présent dans le livre, transforme le mannequin en un être humain sans conscience et lui lance pour observer l'effet du maléfice. L'humain se retrouve au sol couvert de plaies, vidé de toute énergie et mourant à petit feu. J'apprends plusieurs autres sortilèges jusqu'à sentir ma magie irradier l'entièreté de la salle. Je décide d'arrêter et de rejoindre mon dortoir pour dormir les quelques heures qui me reste.

Le reste de la semaine se passe de la même manière, après ma retenue je me rends dans la salle au septième étage et m'instruis grâce au grimoire. Plus j'apprends et plus je peux sentir la puissance de ma magie s'infiltrait dans mon corps. Cette chaleur que je ressens devient comme une dépendance pour moi, je ne me rends pas compte de ma perte de contrôle. Tout ce qui m'importe, c'est de me venger et de ressentir cette sensation de bien-être dans le corps. Trois semaines s'écoulent, j'ai enfin fini mon mois de retenue avec le professeur Rogue. Une distance s'est installée entre nous, mais ce que je ne remarque pas c'est qu'une distance s'est également installée entre le trio et moi. Je me renferme sur moi-même sans m'en rendre compte, je m'isole des autres pour mieux me concentrer sur l'apprentissage de la magie noire. Cette magie qui s'empare de moi, me manipule, ce n'est plus moi qui la contrôle, c'est elle qui me contrôle. Un jour, alors que nous sortons du cours de métamorphose, Harry me prend délicatement par le bras et me dirige vers un banc dans la cour du château.

- Lâche-moi ! Qu'est-ce que tu veux ? Lui dis-je froidement.

Il me regarde sévèrement et me répond tout aussi froidement :

- Ce que je veux ?! Je veux retrouver mon amie, voilà ce que je veux !

- Mais je ne veux plus être ton amie ! Il faut te le faire comprendre comment Potter ?! Lui dis-je automatiquement sans réfléchir à mes propos.

Il fronce les sourcils et il me répond :

- Tu n'es plus la même Diana depuis quelques semaines, tu te renfermes sur toi-même, tu n'adresses plus la parole à personne, tu es plus froide qu'un glaçon et en plus de ça, tu as annulé tous tes cours avec le directeur. Je vois bien que ça ne va pas, sans parler de ton aura qui devient plus sombre chaque jour !

Je grogne, prends un air hautain et m'éloigne de lui pour retourner au château, mais il me bloque le passage et me retient par le poignet.

- Potter ! Laisse moi passer !

- Non, pas tant que je ne saurai pas ce qu'il t'arrive !

- Je ne veux pas te faire de mal, alors écarte toi de mon chemin. Dis-je en soupirant fortement.

- Non. Dit-il froidement en prenant sa baguette pour se tenir prêt à tout sortilège de ma part.

Mes yeux se voilent, je ne vois plus rien d'autre que l'obstacle qui se trouve devant moi, je ne distingue pas l'attroupement qui vient de se former autour de nous deux, ni les regards stupéfaits et peureux des autres élèves du collège. Je sens la puissance de ma magie prendre possession de moi et tends ma baguette vers le jeune homme.

- Dernier avertissement Potter.

- Mais enfin Diana, tu ne sens pas la magie noire qui t'entoure. Tu es en train de sombrer dans les ténèbres !

- Non je les contrôle.

- Non tu ne contrôle rien du tout ! C'est eux qui te contrôle ! La Diana que je connais et que j'ai appris à aimer n'aurait jamais voulu me faire de mal. Elle m'aurait écouté, elle m'aurait parlé de ses problèmes. Je t'en prie, il n'est pas trop tard pour renoncer à toute cette noirceur. Diana, nous avons appris à te connaître avec Hermione et Ron, tu n'es pas cette personne.

- Harry a raison, nous t'aimons Diana, tu as des amis maintenant et des personnes qui tiennent à toi, tu dois avoir confiance en nous. Nous t'aiderons à te venger, mais pas de cette manière là. Tu dois renoncer à cette magie. S'il te plaît, si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour tes amis. Dit doucement la voix d'Hermione.

- Mes amis, j'ai des amis. Chuchotais-je.

Leurs paroles me touchent, je baisse ma baguette et respire pour reprendre possession de mon corps et de mes pensées, mais mes membres commencent à trembler et je commence à manquer d'air. Elle veut sortir je le ressens, je résiste du mieux que je peux et m'exclame difficilement :

- Allez-vous en ! ALLEZ-VOUS EN TOUS ! AH CELA FAIT MAL !

Je vois arriver tous les professeurs en courant, ils emmènent précipitamment les étudiants en sécurité dans le château. Tout se bouscule dans mon esprit, je revois tous mes mauvais souvenirs, je revoie les moqueries et le harcèlement que m'ont fait subir les étudiantes de Beaubâtons, je revois la mort de ma mère et mon viol, je revois les disputes de mes parents, les disputes avec mon père, l'abandon de Severus, tous ces évènements s'entremêlent. Je me tortille sur le sol en pleurant, quand soudain au milieu de ses souvenirs, j'entends une voix doucereuse me dire :

- Abandonne-toi à moi Diana, laisse ton esprit ne faire qu'un avec moi.

- Qui êtes-vous ? Murmurais-je dans ma douleur.

- Celui qui t'apportera la gloire et la puissance.

- Voldemort. Comment avez-vous fait pour rentrer dans mon esprit ? Je suis Occlumens.

- Oui, une grande occlumens, mais encore bien trop naïve.

Les attaques reprennent de plus belle, je pleure et je me tords de douleurs, ma tête va finir par exploser si cela n'arrête pas. Je sens une main prendre la mienne et j'entends une voix lointaine ressemblant à celle du professeur Dumbledore me parler :

- Diana, bas toi, ce ne sont pas vos ressemblances qui compte mais vos différences. J'aurai dû comprendre ce qu'il se passait plus tôt, pardonne moi. Repense à nos cours, canalise ta magie, pense à des souvenirs heureux.

Je rassemble toute ma force pour le battre, mais je n'y arrive pas, la douleur est atroce et la magie noire qui parcourt mon corps est attirée naturellement par l'esprit de Voldemort. Je sens des bras m'entourer et une personne me caresser les cheveux tendrement. Puis une autre voix, sa voix à lui, la voix de mon prince qui se diffuse dans tout mon être.

- Miss Richards, vous rappelez-vous de la phrase que je vous disais, quand vous n'étiez alors qu'une enfant. Les ténèbres puisent dans les êtres les plus purs car s'ils arrivent à les corrompre, alors ils arriveront à faire sombrer le monde, mais à l'inverse si c'est la lumière qui gagne elle arrivera...

- ... a illuminer le monde. Dis-je d'une voix à peine audible.

Tous les souvenirs de mon enfance en sa compagnie me reviennent, ils forment un bouclier qui pousse violemment l'esprit du seigneur des ténèbres hors de mon esprit. Je peux entendre son cri de rage avant qu'il ne s'en aille pour de bon.

- Tu finiras par succomber aux ténèbres, ce n'est qu'une question de temps !

Je ressens une sensation de bien-être l'espace de quelques secondes, mais elle est aussitôt remplacée par une douleur intense au niveau de ma poitrine. Je vais exploser, ça va exploser, je le ressens, ça veut sortir de mon corps. Je regarde intensément le professeur de potion et le directeur, ils semblent comprendre le message, car ils transplanent en compagnie des autres professeurs le plus loin possible de moi tout en restant dans mon champ de vision. Un champ de force se crée autour de moi, la douleur s'intensifie jusqu'à sortir totalement de mon être sous la forme d'un énorme fluide noir. Mes forces m'abandonnent totalement et je finis par sombrer dans l'inconscience.