J'ouvre les yeux doucement, encore affaiblie par ce que j'ai subi. La douleur dans mon corps a totalement disparue, mais je reste sur mes gardes. J'essaye de me redresser, seulement je n'y parviens pas, une tête posée sur mon ventre m'en empêche, une tête avec des cheveux noir corbeau. Je souris tendrement devant cette image pour le moins inattendue de mon redoutable directeur de maison. Je n'arrive pas à refréner mon envie de lui caresser les cheveux bien longtemps et je murmure alors pensivement :
- Severus je veux que tu sois mon prince charmant plus tard. Vos désirs sont des ordres jeune demoiselle. Tu me le promets ? Je...
- ... vous le promets princesse Diana.
Je sursaute à sa voix et enlève précipitamment ma main de sa chevelure.
- Professeur, vous êtes réveillé.
- De toute évidence.
Un silence s'installe dans l'infirmerie. Aucun de nous deux ne sait quoi dire, aucun de nous deux n'ose prendre la parole. Nous restons donc l'un à côté de l'autre, lui dans sa chaise, moi dans mon lit. Finalement c'est lui qui rompt le silence en murmurant :
- Vous êtes irresponsable et bien trop crédule.
Je rigole légèrement et lui répond froidement :
- Cela faisait longtemps, que je n'avais pas eu de compliments de votre part.
- Je ne plaisante pas Diana, le seigneur des ténèbres aurait pu prendre possession de vous.
- Je ne savais pas qu'il essayait de contrôler mon esprit, je pensais... je pensais que c'était ma magie qui s'intensifiait.
- Vous mentez, vous savez que je déteste quand on me prend pour un imbécile.
Il me regarde sévèrement, je veux le défier du regard, mais tout ce que j'arrive à faire c'est détourner le regard vers la droite. C'est alors que je vois une énorme bulle de brouillard noir flotter juste à côté de moi. Je me retourne vers mon professeur et lui demande alors avec peur :
- Qu'est-ce que c'est ça?
Ce n'est pas lui qui me répond, mais le directeur de l'école qui vient d'entrer dans la pièce.
- C'est un obscurus.
- Un obscurus... mais je croyais... je devrais être morte dans ce cas.
Il soupire, prend une chaise et s'assied au côté du maître des potions. Il pose sa main sur mon front puis la retire pour me donner le reste des explications que j'attends.
- Tu devrais être morte depuis longtemps, en effet.
Je le regarde horrifiée, mais ne dis rien et attends la suite de ses propos.
- Vois tu cette entité semble s'être comme qui dirait... attachée à toi.
Il me sourit tristement et continue :
- C'est la première fois que j'observe cela chez un obscurial, normalement son obscurus finit par le tuer à cause de sa trop grande puissance. Tu as réussi à contrôler son pouvoir, mais ton désir de vengeance et ton apprentissage de la magie noire n'a fait que le faire grandir en toi. Il y a quelques semaines quand tu as voulu chasser Voldemort de ton esprit, ta puissance s'est décuplée et ton obscurus s'est... échappé de ton corps. Il a voulu te protéger et expulser de ton être tout ce qui était en train de te consumer.
- C'est comme un protecteur ? Demandais-je peu sûre de moi.
- Oui, si on veut.
Je me tourne de nouveau vers la bulle et tends instinctivement ma main vers elle. Je ressens une chaleur m'envahir, la même que lorsque je suis en colère.
- Cette chaleur... c'est la même que lorsque je suis en colère. C'est lui qui prend la contrôle, quand mes émotions négatives sont trop fortes.
- Tu as tout compris Diana. Il utilise ce que ton esprit connaît pour te protéger. C'est pour cela qu'il faut que tu arrêtes d'approfondir tes connaissances en magie noire.
Je regarde de longues minutes la sphère, je sens une connexion entre elle et moi.
- Il va devoir revenir à l'intérieur de mon corps n'est-ce pas ?
- Oui, mais avant cela il va falloir que tu te reposes. En attendant, je pense avoir trouver une idée pour que cette entité te suive sous une autre forme que cette énorme bulle noire.
- Pourquoi elle est obligée de me suivre ?
- Ton obscurus fait partie de toi, c'est un peu comme un bout de ton âme.
- Comme un horcruxe ?
- C'est une manière de voir les choses. Il ne va pas vouloir te lâcher une seule seconde et le temps que tu te reposes et que tu arrives à canaliser toute ta magie nouvellement acquise, il va falloir que nous trouvions une solution pour éviter qu'une sphère de cette taille là, te suive partout où tu vas.
- Qu'est ce que vous proposez ?
- Nyx.
- Nyx ? Mais mon chat ne supportera jamais une telle magie à l'intérieur de lui ! Je refuse! Vous êtes définitivement fou !
Il rigole doucement et me répond :
- Crois-tu que je viens de trouver cette solution à l'instant jeune fille ? J'ai bien étudié le procédé de transfert et il se trouve que Nyx n'est pas n'importe quel chat.
Je grogne et dis désemparée :
- Alors lui aussi il est spécial ? Y-a-t-il au moins quelque chose ou quelqu'un qui soit normal dans ma vie ? Qu'est-ce qui le différencie des autres chats ?
- C'est un fléreur.
- Un fléreur vraiment ? Sans vouloir vous offensez professeur, je pense qu'avec l'âge, votre vue baisse. Certes le pelage de mon chat est particulier, mais ses oreilles et le reste de son corps sont totalement ordinaires. Il est comme n'importe quel autre chat.
- Je te remercie de te soucier de ma vue Diana, mais je t'assure que je ne me trompe pas sur la nature de ton chat.
Je le regarde en haussant un sourcil, soupire, puis m'exclame dans le vide :
- NYX !
Quelques minutes plus tard, une boule de poil rousse et noire arrive dans l'infirmerie en marchant d'un pas gracieux vers moi. Il saute sur mon lit, se roule en boule sur mes cuisses et se met à ronronner au fur et à mesure de mes caresses.
- Comme je vous le disais, c'est un chat totalement banal.
Comme s'il était vexé de mes paroles, il se redresse sur ses pattes, se tourne dans la direction de Severus, le renifle et vient se frotter à lui pour lui demander des caresses. Je le regarde outrée et gênée par son geste.
- Traître. Chuchotais-je.
Suite à mes propos, il saute sur les cuisses du directeur de Serpentard pour s'y endormir quelques secondes plus tard. L'homme reste impassible, mais caresse tout de même la tête du félin qui ronronne de plus belle. Dumbledore sourit amusé de l'attitude de mon chat et me dit malicieusement :
- Ton chat ne se laisse pas facilement approcher n'est-ce pas ?
- Normalement oui. Il est plutôt agressif avec les autres personnes, il se montre affectueux qu'avec moi en temps normal et il se laisse approcher dans de rares cas par mes amis et mon père.
- Sais-tu Diana que les fléreurs ont la capacité de ressentir les liens invisibles, qui unissent leur propriétaire à d'autres personnes. Ils sont très protecteurs et possessifs envers leur maître, mais ils peuvent relâcher leur vigilance s'ils ressentent un lien familial, affectif ou...amoureux. Plus les sentiments de leur propriétaire sont forts envers une personne, plus ils seront affectieux avec elle.
Je tourne la tête gênée vers Severus, celui-ci caresse toujours la tête de mon chat. Son regard noir rencontre le mien et nous restons de longs instants ainsi. Le temps semble s'arrêter, plus rien n'a d'importance entre nous, pas même le directeur qui nous regarde pensivement. Un raclement de gorge de sa part met fin à notre contemplation, nous nous tournons tous les deux vers lui.
- Loin de moi l'envie de couper court à votre contemplation mutuelle, mais nous avons un autre problème à régler pour le moment.
Je me racle la gorge et lui répond :
- Oui vous avez raison, monsieur le directeur.
- Bien, commençons le transfert dans ce cas.
Je le regarde encore dubitative, mais hoche la tête. Il demande à mon chat de se placer sur la table de chevet face à mon obscurus, ce que mon chat fait étonnement sans broncher. Il inspire profondément et prononce une formule dans un latin, qui semble particulièrement ancien. Une sensation de brûlure me traverse le corps l'espace de quelques minutes, puis soudainement plus rien, plus aucune douleur, plus aucune brûlure. Je tourne mon regard vers Nyx, il saute sur mes cuisses, se frotte très longuement contre moi et me regarde fixement. Il semble avoir absorbé entièrement mon obscurus sans la moindre séquelle, la seule différence que j'observe chez lui ce sont ses yeux, qui sont passés d'un vert émeraude à un rouge rubis.
- Incroyable. Chuchotais-je. Comment tu se sens Nyx ?
Il miaule joyeusement et finit par s'endormir sur moi, cette fois-ci. Je souris amusé, ce chat dort au moins 20 heures par jour.
- Maintenant que le problème de ton obscurus est réglé, Severus et moi-même, allons te laisser finir ta nuit.
C'est seulement à ce moment-là, que je constate la noirceur dans laquelle baigne la pièce. Avant qu'ils ne franchissent la porte, je m'écris :
- Professeur, je... je suis désolé. J'aurais peut être dû vous parler du grimoire. Mais plus je le lisais et plus j'avais envie de vengeance.
Le directeur me sourit tristement et me répond :
- Nous en reparlerons demain, quand tu seras bien reposée.
J'acquiesce, me rallonge dans mon lit et m'endors en écoutant les ronronnements de Nyx. Quand je me réveille, je suis seule dans la pièce, mais je peux entendre des voix provenant du bureau de l'infirmière. Je me redresse, afin de me mettre en position assise dans le lit et attends sans vraiment trop quoi faire. Mais plus j'attends et plus une envie d'aller aux toilettes se fait ressentir dans le bas de mon ventre. Je me lève doucement, en basculant Nyx à côté de l'oreiller et me dirige vers les commodités se trouvant non loin du bureau. La petite pièce ayant également une glace et un lavabo, j'en profite pour me rincer le visage, visage qui est couvert de cernes et qui semble particulièrement sale. Je me demande alors combien de temps je suis restée exactement inconsciente, le directeur ayant parler de plusieurs semaines. Mes pensées sont interrompues par des cognements à la porte.
- J'arrive ! M'exclamais-je alors.
Je sors de la pièce et me retrouve face à mon père. Je soupire fortement, le contourne et retourne à mon lit pour m'asseoir en tailleur sous la couette. Il s'avance vers moi, s'apprête à parler mais je lui dit sèchement :
- Si tu es venu ici pour me faire la morale, tu peux t'en aller père.
- Je suis ici pour te présenter mes excuses. Me dit-il alors contre toute attente.
Je le regarde suspicieuse, mais lui indique la chaise à côté de mon lit.
- Diana, j'aurais dû être moins distant avec toi, j'aurais dû être plus présent au manoir, j'aurais dû...
- Tu aurais dû être un père. Lui dis-je glacialement.
Il détourne le regard et me répond :
- Je n'ai jamais été très doué pour me faire pardonner, mais je veux que tu saches que je t'aime Diana. Tu es ma fille et même si je n'ai pas été le père dont tu rêvais et dont tu avais besoin, je... je veux le devenir aujourd'hui.
- Alors que j'ai 17 ans et que je suis majeure ! IL FALLAIT ACCOMPLIR TON RÔLE DE PÈRE AVANT CELA !
Je peux voir Nyx se hisser brusquement sur ses pattes et cracher en direction de mon père.
- Diana je t'en prie, ne me rejette pas.
- C'est de ta faute ! TU ENTENDS C'EST DE TA FAUTE ! TOI ET TES RÈGLES, TOI ET TES INTERDICTIONS D'UTILISER MA MAGIE, TOI ET TES DISPUTES AVEC MAMAN, TOI ET TON INDIFFÉRENTE ENVERS MOI ! Tu as chassé le meilleur ami de ta femme juste pour de la jalousie mal placée, tu as privilégié ta carrière au bien-être de ta famille, si quelqu'un devait mourir ce jour-là c'est toi et pas elle...
- Diana, ce que tu dis c'est...
- ...la vérité. Je me rappelle du père que tu as pu être jusqu'à mes 9 ans, mais ensuite ton travail est devenu plus important que moi et que maman. Tu n'as jamais supporter que je puisse avoir une aussi grande puissance magique, alors tu m'as obligée à la rejeter et à la bloquer au fond de moi. Quand il m'arrivait de faire du mal à mes camarades de Beaubâtons, sans que je le fasse exprès tu ne voulais rien entendre de mes explications, pour toi c'était moi la coupable. Tu n'as jamais pris mon mal au sérieux quand je te parlais de mes ennuis, tu restais sourd. ALORS NON JE N'ACCEPTE PAS TES EXCUSES !
- Diana, je reste ton père, malgré tout ce que tu peux penser.
- Je suis majeure, je n'ai plus besoin d'un père. J'en aurais eu besoin durant mon enfance et mon adolescence. Lui dis-je en lui lançant un regard glacial.
Il essaye de me prendre la main, mais Nyx le griffe violemment. Mon chat semble sur le point de se jeter sur lui, je le prends dans mes bras comme une peluche et le caresse pour le calmer.
- Charles, tu devrais partir. Je te recontacterai. Lui dit Dumbledore.
- Bien Albus.
Il soupire, se dirige vers la porte et me dit tristement avant de partir :
- Malgré tout ce que tu peux penser Diana, je ne t'abandonnerai pas. Je veux racheter mes erreurs. Je t'ai toujours aimé toi et ta mère et cela ne changera jamais. Je ne veux pas te forcer, comme tu l'a si bien dis, je n'ai fais que cela, alors aujourd'hui je vais t'écouter et faire ce que tu souhaites toi. Je t'aime Diana et si tu ne veux plus me voir, alors je l'accepte. J'ai étais minable et égoïste, et si je dois payer mes erreurs du passé en n'ayant plus de contact avec toi, alors je...
Je sens une boule se coincer dans ma gorge, je sens mes larmes qui arrivent, je les refoule et le coupe :
- Donne moi du temps. Du temps, c'est tout ce que je te demande.
Il hoche la tête, me sourit tendrement et me laisse seule avec le directeur. Mon regard se perd sur le mur d'en face et je demande d'une voix lointaine :
- Quel jour sommes-nous professeur ?
- Le 29 décembre, Diana.
- Trois semaines donc. Est-ce que quand ma magie a explosée, il y a eu des blessés ?
- Non, nous avons créer un bouclier autour de toi.
Je hoche la tête, puis tourne mes yeux vers lui et lui dit :
- Tom Jedusor, il a ensorcelé le grimoire n'est-ce pas ?
Il hoche la tête et continue de me regarder avec un air bienveillant.
- Vous savez, je ne vais pas vous mentir, j'ai toujours envie de me venger, de les faire souffrir.
- Oh je le sais bien, mais je sens que ton envie s'adoucit tout de même un peu, je me trompe ?
- Disons qu'elle est moins féroce qu'avant.
Il hoche la tête.
- Trois jeunes personnes aimeraient te rendre visite cette après-midi. Acceptes-tu de les voir ?
- Oui, mais après ce que j'ai dis à Harry, j'ai peur que...
- Tu n'étais pas dans ton état normal Diana.
- Je sais.
Il me sourit gentiment, me regarde avec malice et s'en va de l'infirmerie sans ajouter un seul mot. Il est tellement étrange cet homme. La matinée se passe relativement bien, Madame Pomfresh ayant fait apparaître mon livre sur les plantes médicinales, je le lis jusqu'à l'heure du déjeuner. Je mange un petit peu à midi et attends avec impatience et appréhension mes trois amis. Quand je les vois rentrer tout doucement dans la pièce et se diriger lentement vers mon lit, je leur souris et leur fait signe de prendre place, afin de les rassurer. C'est Hermione qui parle la première en me disant :
- Heureuse que tu sois rétablie Diana, on s'inquiétait beaucoup pour toi. On voyait les semaines défilées et on avait très peur que tu ne te réveilles pas.
- Oui, Mione a raison, tu es notre amie maintenant. Et même si tu es parfois agaçante et flippante, on t'aime quand même. Continue Ronald.
Je rigole un peu et lui répond :
- Merci à vous deux.
Je me tourne vers Harry, celui-ci me prend la main délicatement et me dit :
- Si tu veux qu'on en parle n'hésite pas, je sais ce que cela fait d'être possédé par ce monstre. Il est très difficile de le faire sortir de son esprit.
- Merci Harry.
On se regarde droit dans les yeux de longues minutes, on a vécu la même chose, ce qui nous rapproche encore plus. Je sais que je ne serai jamais jugée par lui, par eux.
- Vous savez, j'ai pas du tout l'habitude d'avoir des amis sur qui je peux compter. C'est tout nouveau pour moi.
- On le sait, ne t'inquiète pas. Moi aussi, au départ je n'arrivais pas à me faire des amis. Tout le monde se moquait de moi, puis je me suis liée d'amitié avec ces deux idiots et maintenant on ne peut plus se lâcher.
Je rigole aux paroles d'Hermione, je baisse les yeux gênée et leur demande d'une voix à peine audible :
- Est-ce que vous accepteriez qu'on fasse un câlin ? Je crois que de la tendresse ne me ferait pas de mal, mais juste pour cette fois !
-Bien sûr, viens là petite vipère. Répond Hermione.
C'est ainsi que je me retrouve dans leurs bras et qu'une vague d'affection se diffuse dans l'entièreté de mon corps. Alors c'est cela qu'on ressent quand on fait un câlin à des personnes, qui nous sont proche. Les seuls étreintes que je recevais étaient celles de ma mère. J'adorais sentir son parfum quand elle me prenait dans ses bras, un parfum floral qui avait le don de tout de suite m'apaiser.
Ils passent le reste de l'après-midi à me raconter leurs vacances, noël, etc.
- Tu pourras peut-être nous rejoindre au terrier pour le nouvel an, si le professeur Dumbledore l'autorise.
- Oui ce serait super ! Je déteste me retrouver dans un lit à ne rien faire... Je sens que les journées qui vont suivre vont être longues.
- On va réussir à convaincre le professeur Dumbledore, Diana ! Me dit Harry.
Une voix douce et malicieuse résonne alors dans la pièce.
- C'est inutile, Harry, je suis déjà convaincu que cela ferait le plus grand bien à Diana. Elle vous rejoindra chez les Weasley le 31 décembre.
- Super ! S'exclame le trio d'une voix commune.
- Il est temps pour vous de rentrer, jeunes gens.
Mes amis me prennent une deuxième fois dans leurs bras, je grimace légèrement n'étant pas habituer à toutes ces marques d'affections tactiles et ils éclatent de rire en voyant ma mine déconfite.
