Le lendemain matin, je me réveille doucement et soupire en pensant aux derniers évènements. Je me redresse sur le lit et regarde l'infirmière accourir vers moi.

- Comment vous sentez-vous ce matin miss ?

- Bien, je suppose. Pourrais-je aller prendre l'air ? J'ai envie de sortir pour m'aérer l'esprit.

- Vous resterez dans ce lit miss Richards, vous êtes encore faible. Il faut que vous vous reposiez.

Je grogne, me recroqueville au fond de mon lit en caressant Nyx et attend. Le temps passe si lentement, Mme Pomfresh m'a ramené de quoi me restaurer, mais je n'ai pas du tout d'appétit. Je laisse donc le repas de côté, je remarque que cela semble grandement énerver la vieille femme, je lui fais un sourire candide et lui dit :

- Peut être que si je sors me promener, cela me donnera faim. Quand pensez-vous ?

Elle me regarde avec le regard noir que peut avoir une mère face à son enfant, qui vient de dire une grosse bêtise.

- Vos ruses ne marcheront pas avec moi miss.

Je continue de la regarder avec un regard innocent et lui répond :

- Quelle ruse ?

Elle lève les yeux au ciel et retourne dans son bureau en m'ignorant royalement. Je rigole légèrement, puis décide de reprendre mon livre d'hier. Je le lis jusqu'au début d'après-midi, ne touchant toujours à aucune nourriture. L'infirmière finit par me prendre le livre des mains et par me dire sévèrement :

- Bon cela suffit miss Richards, il est 14h30 et vous n'avez toujours rien mangé de la journée. Vous allez cesser vos caprices et me finir ce plateau repas.

Je regarde le plateau en question quelques instants, fait mine de réfléchir et lui demande :

- Si je mange ces plats, pourrais je me rendre dans le parc ?

- Non.

- Bien.

Je croise mes bras sous ma poitrine, lui lance un regard hautain rempli d'insolence et fait mine de ne plus la voir. Elle s'énerve de plus en plus, tout en essayant de rester patiente, ce qui m'amuse beaucoup. Je fais un sourire en coin et regarde Nyx qui observe lui aussi de manière mécontente la dame se trouvant face à nous.

- Diana, je te prie d'arrêter de tourmenter ainsi notre chère Pompom.

- Mais enfin professeur Dumbledore, je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler. Madame Pomfresh et moi, nous essayions de trouver un accord. Mais elle semble pas vraiment aimer les compromis.

L'infirmière se tourne avec une mine désespérée vers le directeur, me regarde une dernière fois, ronchonne et dit :

- Je vous laisse la convaincre de se restaurer correctement Albus. Cette petite entêté ne veut rien entendre.

Je prends une pose théâtrale après ses paroles, en mettant ma main sur le cœur et en ouvrant grand la bouche. Je peux voir que le directeur est à la fois amusé et mécontent de la situation. Son visage devient sérieux et il me dit avec un ton paternel :

- Diana, il faut que tu reprennes des forces.

- Mais je... Merlin ! Il neige ! M'exclamais-je en voyant des flocons tombés par l'une des fenêtres de la pièce.

Je m'enlève de dessous les couvertures et cours me positionner devant la vitre.

- J'adore la neige ! J'adore la sensation que j'ai, quand je vole et que je sens les flocons se poser sur mes plumes. Oh professeur je vous en supplie, laissez moi aller dehors !Juste quelques minutes !

Je lui fais mon regard le plus implorant. Il soupire, sourit tendrement et me répond :

- Je te laisserai aller dans le parc quelques instants, seulement si tu finis le repas que les elfes ont apportés pour toi.

- Merci ! Vous au moins vous voulez bien faire des compromis ! Dis-je bien fort en direction de Madame Pomfresh qui lève une nouvelle fois les yeux au ciel.

- Mais il serait fâcheux de tenter le diable, aussi je t'interdis de te transformer en animagus.

- Mais...

Je m'interrompt en voyant que son regard ne laisse aucune place à la négociation cette fois-ci. J'acquiesce et mange tranquillement les plats sur le plateau. Une fois fini, je pars me laver et m'habiller chaudement dans la salle de bain de l'infirmerie. Je souris joyeusement au directeur et le suis jusqu'au parc de Poudlard. Il est quasiment désert, seuls deux ou trois élèves se promènent et s'amusent dans la neige. Le paysage est magnifique. Je soupire d'aise et respire à plein poumon l'air frais. Les flocons de neiges tombent un à un sur mes long cheveux noir, j'aime tellement cette sensation. Je tourne mon regard vers le directeur, il regarde nostalgiquement le paysage devant lui et semble très mélancolique. Je lui dis alors avec prudence :

- Vous semblez bien pensif, monsieur.

Il me répond en gardant son regard fixé sur un chêne un peu plus loin.

- Oh tu sais, arrivé à un certain âge tout nous semble un peu plus morose et moins radieux. Nous perdons les sentiments d'émerveillements que nous avions jadis.

- A vrai dire, je voulais parler de votre mélancolie. Je vois bien que ce paysage vous attriste.

- Ne te soucis pas de moi Diana, je ressasse simplement de vieux souvenirs personnels.

Je n'insiste pas voyant qu'il ne souhaite pas parler de sa tristesse, je hoche la tête en guise de réponse et continue de marcher un peu le long du lac noir gelé. Nous restons à l'extérieur une demi-heure avant de retourner à l'infirmerie. Je passe le reste de la soirée à achever la lecture de mon livre. La nuit venue, je m'endors soucieuse des prochains jours à venir. J'espère que je vais réussir à contrôler mon obscurus, celui-ci me semble à la fois protecteur et dangereux. Je m'endors toutefois heureuse de pouvoir retrouver mes amis demain après-midi.

Je suis sur un champ de bataille. J'entends des cris, des gémissements et des injures tout autour de moi. Des éclairs de lumières fussent dans tous les sens, les personnes se battent, esquivent des sortilèges et courent se cacher derrière des boucliers éphémères. Je tombe à genoux, les mains sur mes oreilles et hurlent à plein le vacarme environnant s'arrête brusquement. Je relève la tête, face à moi, des corps sans vie, parmi eux quelques mangemorts mais surtout mes amis, le trio d'or est à terre et sans vie. Je panique, essaye de me relever mais me rends compte que je tiens un corps au creux de mes bras, c'est celui de Severus. Il a pour unique blessure, une profonde entaille au niveau du cœur. Il me regarde intensément et me dit d'une voix pleine de tendresse :

- Ma tendre Diana, ne l'écoute pas, ne détruis pas la jeune femme que tu es. Tu peux te contrôler, tu peux lui tenir tête et le vaincre Je t'aimerai à jamais , ma douce princesse.

Il expire une dernière fois et ferme les yeux pour toujours.

- Viens Diana, suis-moi, nous avons encore à faire.

Je relève mes yeux baignés de larmes vers l'homme qui vient de parler, c'est un homme brun aux yeux rouges, il se dégage de lui une aura séductrice et malfaisante. Je me relève en déposant avec précaution le corps de Severus sur le sol imbibé de sang et lui répond d'un ton méprisant :

- Je ne viendrais pas avec vous, vous êtes le responsable de tout ceci.

- Voyons Diana, ce n'est pas moi qui les ai tués, mais toi. Tu es la meurtrière de toutes ces personnes.

- Non c'est faux! NON ! NON ! NON !

- Miss, miss ! DIANA REVEILLEZ-VOUS BON SANG !

Je me redresse violemment dans mon lit, je suis couverte de sueur et des larmes obscurcissent mon champ de vision. Je me jette inconsciemment dans les bras de la personne assise près de mon lit et pleure sans pouvoir m'arrêter.

- Il...J'ai tué tout le monde, je suis un monstre, je suis un monstre, je suis... murmurais-je.

A bout de force, je tombe épuisée dans les bras de la personne. Celle-ci me repose doucement dans le lit et s'apprête à partir, mais je chuchote alors avec peur :

- Non, non, s'il vous plaît restez avec moi, sinon il va revenir ! Je vous en supplie !

J'entends un long soupir, je sens un corps venir me rejoindre sur le lit et me prendre dans ses bras. Je m'apaise et me rendors quelques secondes après. Le lendemain, je me réveille doucement, je veux me redresser mais je sens un bras entourer mon ventre. Je pose mon regard sur la personne qui me tient fermement contre elle, c'est Severus. Nyx s'est blotti entre nous deux, il me regarde intensément, puis décide d'aller lécher le visage du maître des potions. Je chuchote alors précipitamment :

- Nyx, non, ne fais pas ça ! Arrête ça ne se fait pas !

Il ne m'écoute pas et continue de lécher le visage de l'homme en noir, qui finit par émettre un petit grognement et ouvrir les yeux très lentement. Il prend conscience de la position dans laquelle nous sommes, c'est-à-dire lui et moi dans un lit de l'infirmerie, lui ayant un bras autour de mon ventre et moi ma tête au creux de son cou. Il enlève son bras et sort du lit sans un mot. Il s'apprête à sortir de la pièce, mais alors qu'il est sur le point de franchir la porte, je dis d'une voix à peine audible :

- Merci, merci d'être rester auprès de moi, professeur. Il avait gagné. Vous étiez tous morts, j'ai eu tellement peur.

- Reposez-vous Diana, vous ne tomberez pas entre ses mains, je ne le laisserai pas vous faire du mal, je vous en fais la promesse.

Je souris tristement et murmure :

- Le prince de mon enfance serait-il revenu?

- La petite fille dont j'étais le prince autrefois a trop grandi. Je ne peux plus être son prince puisque je suis maintenant son professeur. Me répondit-il avec amertume avant de sortir pour de bon de l'infirmerie.

Le reste de la matinée se passe tranquillement, Madame Pomfresh m'a autorisé à aller préparer mes affaires pour les quelques jours que je vais passer auprès de mes amis. C'est le professeur Dumbledore qui m'emmène en transplanant jusqu'à la maison des Weasley. Arrivés devant, nous pouvons entendre des rires et des discussions joyeuses. Le directeur frappe à la porte d'entrée, celle-ci s'ouvre quelques secondes plus tard sur une Mme Weasley rayonnante, qui me prend dans ses bras. Je souris et me dégage gentiment de son étreinte un peu trop maternelle à mon goût.

- Diana ! Tu vas bien ? Les enfants m'ont tout raconté, tu as eu énormément de chance tu le sais ! Oh ma pauvre enfant ! Tu dois être épuisée, rentre vite te mettre au chaud. Il y a un feu dans la cheminée si tu veux et des plaids.

- Merci beaucoup Mme Weasley. Répondis-je.

Je rentre dans la maison, le directeur reste sur le pas de la porte et me dit :

- Je te laisse entre de bonnes mains Diana, tâche de te reposer et de ne pas énerver Nyx.

-Oui monsieur. Oh attendez ! Avant que vous ne partiez, je voulais encore une fois vous remerciez pour tout ce que vous faites pour moi.

Il me sourit tendrement et je peux voir une lueur de tristesse dans ses yeux. Je fronce les sourcils, encore cette mélancolie, mais que lui arrive-t-il donc depuis ce matin, lui qui est si joyeux d'ordinaire. Je me fais la promesse de savoir ce qui le rend si triste. Après tout, il est mon parrain de cœur. Je le regarde une dernière fois avant qu'il ne transplane en direction de Poudlard. Je finis par rentrer dans la maison, il n'y a personne dans les chambres ni dans la cuisine, j'en conclus donc qu'ils sont tous dans le salon. Avant de rentrer dans celui-ci, Molly pose sa main sur mon épaule et me demande :

- J'ai prie la liberté d'inviter quelques membres de l'ordre du phénix ce soir, dont ton père, cela ne te dérange pas j'espère ?

- Cela ne me dérange pas du tout madame. De plus, vous êtes ici chez vous, donc c'est à vous d'inviter les personnes que vous souhaitez sous votre toit.

Elle me regarde maternellement et me dit d'une voix triste :

- Tu lui ressemble beaucoup tu sais. Élisabeth et moi, n'étions pas de grande amie mais nous aimions avoir des conversations toutes les deux, lors des réunions de l'Ordre. Elle avait une ouverture d'esprit et une intelligence hors norme. Je l'appréciais beaucoup.

- Oui, elle me manque terriblement.

Ma vision se brouille, je renifle, prends une grande inspiration et entre dans la salle avec précaution. Tout le monde se tourne vers moi, mes amis viennent se jeter sur moi pour m'étreindre. Harry m'ébouriffe les cheveux et me dit en plaisantant :

- Le petit serpent est de retour parmi nous.

- Et oui petit lion, alors méfie toi que je ne te morde pas.

On se regarde et on finit par partir dans un grand fou rire, tous les quatre. Les jumeaux se rapprochent de notre quatuor et disent :

- Ainsi, il y a un cœur...

- ...derrière cette carapace.

Je lève les yeux au ciel et leur répond :

- Ainsi, il y a de la jugeote derrière toutes ces idioties.

- Tu entends cela George, elle commence à bien me plaire finalement.

- Tu as raison Fred, elle pourrait avoir un bon potentiel.

- Et vous n'avez pas vu comment elle est capable de clouer le bec à cette sale fouine de Malfoy ! S'exclame Ronald.

- Bienvenue parmi nous ! Dirent en cœur les deux jumeaux.

Je lève une nouvelle fois les yeux au ciel, puis pars m'installer devant la cheminée en compagnie de mes amis. Nyx vient se poser sur mes cuisses pour s'endormir. Mais c'est incroyable de dormir autant ! Comment fait-il ? Hermione le regarde attentivement et me dit :

- Il a l'air de bien supporter ton obscurus.

- Oui, ses yeux ont changés de couleur et son impulsivité s'est accrue, mais à part cela... il passe toujours les trois quarts de son temps à dormir comme avant.

- C'est super, comme cela ça te permet de te reposer.

- Oui. Dis-je avec des yeux tristes.

Avec le cauchemar de la nuit dernière, on ne peut pas dire que je profite réellement de ce repos. Harry me prend la main et me sourit en me disant :

- Tu sais mes paroles de la dernière fois tiennent toujours. Si tu veux parler de ce que tu ressens je suis là.

- Merci Harry.

Je lui souris doucement à mon tour, on se regarde droit dans les yeux et je peux voir une rougeur apparaît sur les joues du brun aux yeux verts. Je décide alors de mettre fin à notre contact visuel ne voulant pas lui faire croire en une quelconque attirance. Mes yeux se posent sur la cadette des Weasley qui nous regarde avec jalousie et colère. Ainsi, Ginny a le béguin pour Harry, très intéressant. Je souris en coin et garde précieusement cette information dans ma tête.