Le soir venu, plusieurs coups sont portés à la porte d'entrée de la maison des Weasley. Alors que j'aide en cuisine en décorant des cupcakes, je vois mon père et d'autres membres de l'Ordre du phénix entrer dans le salon pour rejoindre les autres invités. Quand il est temps pour tout le monde de se mettre à table, je suis plus que surprise en constatant que le professeur Rogue est parmi nous. Alors qu'il s'assied en face de moi et que Harry prend place à ma droite et Hermione à ma gauche, je peux sentir son regard onyx sur moi. Je ne peux m'empêcher de lui demander :
- Professeur, vous êtes ici ce soir ? C'est plus qu'étonnant. Je pensais que vous alliez vous enfermez dans vos cachots à l'abri de tout individu.
Hermione me donne un coup de coude en me faisant les gros yeux, indignée par mon insolence.
- Vous pensez mal miss Richards.
Ce fut sa seule réponse, avant qu'il ne se tourne vers Alastor Maugrey pour entamer une conversation sur les événements actuels.
- Diana, est-ce que tu pourrais me donner la carafe d'eau ? S'il te plaît. Me demande Harry.
- Oui bien sûr.
Je lui tends la carafe, nos mains se touchent l'espace de quelques instants et je peux voir une nouvelle rougeur apparaître sur les joues de mon ami. Je détourne le regard gênée par les émotions que peut ressentir le jeune Gryffondor pour moi. Mes yeux bleus finissent par se poser sur mon père qui discute avec Remus Lupin et celle que je suppose être sa compagne. Comme s'il avait senti mon regard sur lui, il lève ses yeux verts dans ma direction et me souris tendrement en attendant ma réaction. Je finis par lui adresser un signe de tête avec un petit sourire, puis me retourne vers Hermione pour avoir une discussion sur les cours de métamorphose et de sortilège.
- Pour être honnête avec toi Hermione, je trouve les cours du professeur Flitwick très ennuyeux. J'apprécie davantage ceux du professeur MacGonagall, elle est peut-être autoritaire et sévère mais ses cours sont sans doute ceux que j'aime le plus avec les cours de défense contre les forces du mal. Elle est sans hésitation la professeure la plus pédagogue de tout Poudlard.
- Ah oui, c'est que vous pensez miss Richards ?
Je me tourne vers l'homme face à moi et lui répond :
- Oui c'est ce que je pense.
- Eh bien puisque vous vous jugez apte à évaluer la manière d'enseigner de vos professeurs. Que pensez-vous donc de ma pédagogie ? Dit-il en insistant sur le dernier mot avec mépris.
Je le regarde droit dans les yeux en répliquant :
- Les contenus de vos cours sont très enrichissants, en revanche je suis navré de vous le dire mais... vous n'êtes vraiment pas un bon pédagogue.
- Ah oui ? Puis-je vous demander de plus amples explications ?
Je détourne le regard et remarque que mes amis écoutent notre discussion avec attention. Harry me lance un regard qui veut clairement dire : « tu t'es mis dans un sacré bourbier encore ». Quant à Hermione, ses yeux sont compatissants. Je hoche les épaules et me retourne vers mon ami d'enfance pour lui répondre avec un sourire malicieux.
- Disons que vous pourriez être parfait, si vous admettiez que l'erreur est humaine et qu'elle est d'autant plus normale chez des adolescents qui apprennent un domaine, dont ils ne sont pas experts.
- Voyez-vous cela... une erreur cela peut être acceptable, mais quand une personne les enchaînent et qu'elle ne tire aucune leçon à chaque fois de celles-ci... vous devez bien admettre que l'individu en question fait preuve soit de stupidité, soit d'impertinence.
- De qui parlons-nous exactement professeur ? Lui dis-je en lui lançant un regard meurtrier et en insistant sur le dernier mot avec provocation.
- C'est donc l'insolence qui semble prendre le dessus sur cette personne.
Je lui réponds d'un ton totalement détaché :
- Les sottises cessent d'être telles si elles sont faites avec insolence par des gens intelligents.
- Ainsi dont vous lisez Jane Austen ? Dit-il curieux.
- Oui, j'aime beaucoup cette auteure moldue.
- Comme c'est étonnant. Ajoute-il avec dédain.
- Cela dit, j'ai une préférence pour les ouvrages de Charlotte Brontë. J'ai dû lire au moins trois fois Jane Eyre, d'ailleurs vous avez quelques similitudes avec M. Rochester, professeur Rogue.
- Ah oui ?
- Oui, vous êtes aussi froid et sarcastique que lui.
- Petite peste ! S'exclame-t-il furieux.
Notre discussion se termine ainsi, les desserts sont servis et mangés dans la joie et la bonne humeur. Je parle avec le trio d'or de tout et de rien, notamment des mauvais goûts de Ronald en matière de petite amie, franchement Lavande Brown, alors qu'il peut avoir une jeune femme aussi intelligente et belle qu'Hermione, il est désespérant. Alors que la plupart des membres de l'Ordre sont rentrés chez eux et que les derniers s'apprêtent à en faire de même, je voix Nyx bondir et se précipiter vers l'entrée de la maison. Je cours le rejoindre, il a les poils hérissés et de la brume noire l'entoure.
- Nyx ! Que se passe-t-il ?
Tout le monde se retourne vers moi et mon chat, mon père et Remus Lupin s'avancent pour se mettre à mes côtés.
- Ce n'est pas normal, il doit y avoir un problème. Murmurais-je.
Les buissons en face de nous se mettent à bouger et des nuages noirs se forment au dessus de nos têtes.
- Diana, reculez tout de suite ! Me dit précipitamment Remus.
Je n'ai pas le temps d'esquisser le moindre mouvement que des mangemorts débarquent de tous les côtés et nous attaque. Je riposte, je me défends et surtout j'attaque.
- J'ai tué Sirius Black ! Crie une voix aiguë que je reconnais immédiatement.
Mon sang ne fait qu'un tour et je rejoins Harry qui court à toute allure pour la rattraper lui aussi. Il fait très sombre, mais j'arrive toutefois à distinguer le gryffondor. Nous arrivons dans une sorte de prairie au milieu d'un champ, je me place à côté de mon ami et regarde glacialement la femme qui nous fait face.
- Bonsoir petit corbeau, tu viens venger ta maman ? Dit-elle d'une voix enfantine et provocante.
- Abscissium ! Répondis-je.
Un mangemort produit un bouclier devant la femme brune.
- Endoloris ! Dit-t-elle en direction d'Harry
- Protego ! S'exclame le jeune homme.
Un combat s'enchaîne, je finis par réussir à la blesser gravement, mais je me prends un endoloris dans le dos et m'écroule à genoux sur la terre humide. Un troisième mangemort fait son apparition et me relève brutalement du sol en me tirant les cheveux.
- Ce n'est pas bien de s'en prendre à ses supérieurs ma jolie.
Il bascule ma tête encore plus en arrière et rajoute à mon oreille :
- Tu n'as pas compris où était ta place la dernière fois, je me ferai un plaisir de te le rappeler.
Cette voix me fait frisonner d'horreur, je suis sûr de l'avoir entendu le jour de la mort de ma mère. Cet homme est un de mes violeurs. Je me débats violemment pour me défaire de son emprise mais tout ce que j'arrive à faire, c'est l'exciter davantage. Je peux sentir une chose dure et longue contre mes fesses. Mes larmes commencent à couler le long de mes joues et sans que je ne sache comment je trouve le courage de donner un violent coup de genoux dans les parties intimes de mon ravisseur. Le mangemort me relâche instantanément en se pliant en deux de douleur, il se tient l'entre jambe rageusement, tend sa baguette vers moi et s'apprête à me lancer un sortilège.
- Non Rookwood ! Le maître a dit de ne plus l'abîmer ! S'exclame Bellatrix en se tenant les côtes avec une expression de douleur.
Suite à ces paroles, je fronce les sourcils. Pourquoi Voldemort a-t-il ordonné à ses sbires de ne plus me faire de mal ? Je suis coupée dans ma réflexion par l'arrivée de mon père et d'autres membres de l'ordre. Les mangemorts s'enfuient sous la forme de brumes noires en direction de la maison des Weasley, tout le monde court pour rejoindre la demeure de la famille, mais il est trop tard. Ils ont saccagés et brûlés la maison. Nous restons de longues minutes devant la résidence familiale, désemparés par ce qui vient de se dérouler. Je suis à la fois triste et en colère, Nyx semble le comprendre puisqu'il vient se frotter à mes jambes pour me réconforter et me calmer. Je le prends dans mes bras, il a toujours cette aura noire autour de lui et semble plus menaçant que jamais.
Les jours suivants passent à une vitesse phénoménale, les membres de l'ordre enchaînent les réunions au 12 square grimmaurd, tandis que moi et le trio d'or nous nous changeons un peu les idées en nous amusons et en discutant. Ayant besoin de m'aérer un peu et de retrouver du calme, je décide d'abandonner le groupe et de me rendre quelques minutes dans le parc se trouvant non loin de la demeure des Black. Je m'assieds sur un banc face à une fontaine d'eau et me perds dans mes pensées.
- Diana ?
Je tourne mon regard vers le jeune homme aux yeux émeraude qui vient de parler.
- Oui Harry ?
- Voilà, je voulais...enfin je voulais te demander quelque chose.
Je fronce les sourcils et lui réponds avec un ton espiègle :
- Si c'est encore pour avoir ma part de dessert ce soir c'est non, petit lion.
- Non, c'est pas du tout ça.
Il rougit fortement, tourne son regard vers la fontaine et passe sa main sur sa nuque. Après quelques instants de réflexion intense, il se retourne vers moi et m'embrasse subitement. Je le repousse en mettant mes mains sur son torse et lui dit le plus gentiment que je peux :
- Harry, non ! Je ne t'aime pas. Enfin si, mais pas de cette manière-là.
Il est très embarrassé et je rajoute :
- Je suis navré. Harry, tu es mon ami et je ne veux pas que...
- Laisse tomber. Dit-il froidement avant de partir en direction du quartier général.
Je soupire et ferme les yeux.
- C'est pas vrai...
Je me lève, me promène quelques minutes et retourne moi aussi dans la maison. Quand je rentre dans le salle à manger pour dîner, je peux voir Harry assis à côté de Ron et d'Hermione, il me lance un regard noir et m'ignore. Je soupire une nouvelle fois et m'assieds quelques sièges plus loin à côté de mon père. Molly invite quelques membres de l'ordre à rester se restaurer avec nous.
- Severus, ne voudrais-tu pas rester avec nous ce soir ? Tu es tout maigrichon, manger un bon repas te fera du bien.
Je me pince fortement les lèvres pour ne pas éclater de rire. Madame Weasley a bien du courage pour lui parler ainsi. Il tourne ses yeux vers moi, me fusille du regard et lui répond :
- Merci pour cette invitation Molly, mais je préféré rentrer.
Sa réponse était tellement prévisible, bien sûr qu'il refuse, Severus Rogue sera toujours misanthrope et solitaire. Je me demande bien s'il a des amis ou bien des personnes à qui il tient. Il était si doux et bienveillant avec moi quand j'étais petite, je voudrais tant qu'il se révèle un peu plus aux autres, cela pourrait lui faire du bien d'avoir des amis, peut-être serait il plus heureux et épanouis.
- Tout compte fait, pourquoi pas Molly.
Il vient s'asseoir sur la chaise à ma droite, me regarde droit dans les yeux et je peux y voir de l'étonnement et de la ... douceur ? Il se penche discrètement vers mon oreille et me chuchote :
- Vos pensez trop fort Diana.
- Vous avez lu dans mes pensées ? Comment avez-vous fait ? Ma barrière mentale est infranchissable.
- Pas pour moi. Me répond-t-il énigmatiquement.
Le dîner se passe bien, je discute avec Severus de potions et d'enchantements.
- Vous êtes trop obstinée miss Richards ! Puisque je vous dis que le mélange de belladone, de valériane et de bézoard pourrait être fatal.
- Pas s'il est préparé avec beaucoup d'attention et de minutie.
- Cela n'a jamais été testé !
- Jamais mais cela pourrait révolutionner le monde de la potion ! Nous pourrions créer l'antidote le plus puissant du monde !
- Comment cela nous ? Miss Richards, vous êtes bien trop ambitieuse.
- L'ambition est un sentiment noble s'il est associé à un besoin de sauver le monde.
- Vous êtes désespérante Diana.
- Je sais oui.
Je lui fais mon sourire le plus radieux. A ma grande surprise, il lève les yeux au ciel et me rend mon sourire. On se regarde droit dans les yeux et je ne peux m'empêcher de rougir face à l'intensité avec laquelle me regarde les yeux onyx du professeur de potions. Un raclement de gorge nous fait revenir à la réalité.
- Alors, c'est à cause de lui. S'exclame Harry.
- Mais de quoi tu parles ? Dis-je confuse.
- Je ne suis pas aveugle Diana, je vois bien comment vous vous regardez avec Rogue. Tu préfères un homme qui a vingt ans de plus que toi ?! Tu es si naïve que cela?! Il veut juste jouer avec toi ce bâtard ! Une fois qu'il en aura marre de coucher avec toi, il te laissera tomber !
- HARRY!
- POTTER !
Nous nous levons tous les trois de nos chaises et nous nous affrontons du regard. Je le regarde avec colère mais surtout avec indignation et tristesse.
- Harry, ce n'est pas ce genre de relation que j'entretiens avec le professeur Rogue.
- Ah donc tu admets avoir une relation avec lui ?
- Il... il est ce qui pourrait se rapprocher le plus d'un ami.
Tout le monde me regarde avec stupeur, un grand silence se fait et je peux voir dans les yeux de Severus de l'étonnement.
- On n'est pas aussi proche d'un ami en général, Diana. Me répond Harry froidement.
- Miss Richards et moi n'avons aucun compte à vous rendre Potter.
- C'est interdit par la loi !
- Depuis quand être ami avec un professeur est interdit par la loi, Harry ?
- Tu mens vous n'êtes pas juste des amis, mais des amants !
Je pose un regard glacial sur lui et lui répond avec amertume et colère :
- Crois-tu réellement que je pourrais me donner aussi facilement à un homme après ce que j'ai vécu cet été ?! Si tu ne me crois pas demande confirmation à mon père, il te dira que Severus et moi étions amis quand j'étais petite et il te confirmera également qu'il était le meilleur ami de ma défunte mère. Je comprends que tu m'en veuilles pour mon refus de tout à l'heure, mais ce n'est pas une raison pour t'acharner sur moi ou sur le professeur Rogue. Il est mon ami et toi aussi Harry. Je suis désolé de ne pas avoir les mêmes sentiments que toi, mais je suis certaine que tu trouvera une personne qui t'aime et qui prendra soin de toi. Observe avec ton cœur et je peux t'assurer que tu la trouvera très rapidement.
Je n'attends pas de réponse de sa part et m'enfuis dans ma chambre à l'étage. J'ouvre la fenêtre et regarde les étoiles avec tristesse.
- Tu me manque maman. Harry m'a avoué ses sentiments aujourd'hui, je me doutais de ce qu'il ressentais depuis quelques jours mais...ça m'a fait mal de le repousser et de le voir à la fois si triste et si en colère. Tout le monde sait à présent que Severus est mon ami. Je sais très bien ce que tu me dirais si tu étais là. Je te vois clairement me sourire malicieusement en me disant :" un ami ? Rien de plus, tu es sûre ?". Je suis même certaine que tu étais au courant pour cette histoire d'âmes sœurs. J'ai peur. Je ne veux pas l'aimer, je veux que mes paroles d'enfant reste des paroles d'enfant. Quand je disais qu'il était mon prince et que je voulais me marier avec lui plus tard, c'était les paroles d'une petite fille innocente et insouciante. Je voudrais tellement que tu me prennes dans tes bras et que tu me berces en chantant la berceuse que j'aimais tant.
- A défaut de ta mère, peut-être accepterais-tu les bras de ton père et sa voix grave.
Je me retourne les yeux larmoyants vers mon père, m'avance vers mon lit et hoche la tête de haut en bas. Il vient me prendre dans ses bras et me chante la berceuse de ma mère. Il me caresse les cheveux tendrement et dépose des bisous sur le haut de mon crâne. Je finis par m'endormir dans ses bras protecteurs et paternels. Je le sens enlever mes chaussures, me recouvrir de mon plaid en laine vert foncé et je plonge dans les bras de Morphée.
