Cela fait maintenant un mois que je suis de retour à Poudlard, une trentaine de jours que Harry m'évite et que Ron et Hermione ne sachant pas quoi faire gardent une certaine distance avec moi. Je me sens de plus en plus isolée, alors pour me changer les idées je me plonge dans la lecture de livres moldus. Une soirée alors que je suis assise contre le tronc d'un chêne dans le parc, je vois Malfoy marcher dans ma direction. Il s'arrête face à moi, il semble ne plus être le même depuis quelques temps. Il est beaucoup moins arrogant et semble à bout de force, son regard est vide.
- Je peux m'asseoir ? Me demande-t-il .
Je fronce les sourcils et hoche simplement la tête en guise de réponse. Voyant qu'il n'est pas prêt de parler, je me replonge dans la lecture de mon livre en l'ignorant. Il finit par se tourner vers moi et par me dire :
- Alors Potter, Weasmoche et la sang-de-bourbe t'ont abandonnés.
Je soupire bruyamment et lui répond sèchement :
- Je t'interdis de les appeler ainsi ! Si c'est pour me dire des méchancetés pareilles, je ne te retiens pas Malfoy ! D'ailleurs, je remarque que toi aussi tu t'isoles de plus en plus de tes...amis...si on peut les appeler ainsi.
- Je te prie de m'excuser.
Je le regarde avec stupeur et m'exclame :
- Un Malfoy qui s'excuse face à une traitre-à-son-sang ! Eh bien, qu'attends-tu de moi exactement ? Je ne suis pas dupe, tu sais.
Je peux voir un petit sourire apparaître sur son visage avant qu'il ne me réponde :
- Je veux qu'on devienne amis, toi et moi.
Je rigole et le regarde droit dans les yeux.
- C'est ton maître qui te le demande n'est-ce pas ?
Il semble alors plus que surpris et fait un signe négatif de la tête.
- Oh je t'en prie Malfoy ! Tu me haïs depuis la rentrée et tu me parle d'amitié à présent... Je sais que Voldemort a ordonné à ses mangemorts de ne plus me faire de mal et je sais également qu'il me désire dans ses rangs. Le fait que tu veuilles te rapprocher de moi n'est donc pas anodin du tout.
- Ce n'est pas le seigneur des ténèbres qui me le demande, c'est Severus.
C'est à mon tour de faire un signe de négation.
- Tu mens. Pourquoi Severus voudrait qu'on soit amis, toi et moi ?
- Alors c'est vrai, ce que m'a raconté mon père sur ta relation avec Severus. Pour ta gouverne, je ne te mens pas, il pense que nous pourrions nous entraider l'un et l'autre. Après tout, le seigneur des ténèbres nous désire tous les deux dans ses rangs et crois le ou non, je ne souhaite pas le servir.
- Tu veux réellement me faire croire que tu ne veux pas faire partie des mangemorts. Allons Malfoy, tu gaspilles ta salive pour rien.
- Libre à toi de me croire ou pas, sache seulement que le moment venu je serais encore là si tu le souhaites.
Après avoir dit ces mots, il se relève et part en direction du château. Je fronce les sourcils une nouvelle fois. Je n'arrive pas à comprendre le sens de sa dernière phrase, que sous entend-t-il par « le moment venu ». Je décide de ne plus y penser et de me rendre à mon cours particulier en compagnie du directeur. Je frappe à la grande porte en bois du bureau directorial et entre après l'autorisation du professeur Dumbledore. Celui-ci se trouve devant sa pensive en compagnie d'Harry.
- Bonjour professeur. Dis-je avec un sourire amical.
- Bonjour Diana ! Entre et installe toi. Je finis avec Harry et je suis à toi. Tu peux prendre des bonbons à la violette si tu le désires.
Je décide de prendre un bonbon et d'aller patienter auprès de Fumseck. Je caresse doucement ses plumes et il met sa tête sous ma main pour recevoir davantage d'affection de ma part. Quelques minutes plus tard, Harry sort du bureau après avoir saluer le directeur, mais sans m'accorder un seul regard. Je soupire et me tourne vers mon mentor qui me sourit.
- L'amour peut donner beaucoup de bonheur, mais peut aussi causer de nombreuses douleurs.
- Oui, en effet.
- Tu ne dois pas t'inquiéter, il te pardonnera rapidement.
- Comment pouvez-vous en être aussi sûr ?
- Simple prémonition d'un vieux sorcier sénile.
Je rigole et lui répond avec un sourire :
- Vous êtes invraisemblables, vous et vos phrases à la fois saugrenues et réconfortantes.
Il reprend son air de directeur sérieux et me dit :
- Diana, nous devons parler toi et moi.
- Oui je sais.
Mes yeux se portent sur sa main qui est à présent quasiment toute asséchée et noire.
- C'est pour bientôt n'est-ce pas ?
Il hoche la tête.
- Oui, le moment de ma mort est proche.
- C'est le professeur Rogue qui vous tuera, pour ne pas que Draco sombre dans les ténèbres.
- Oui, je sais que ma demande va te paraître étrange mais je voudrais que tu te rapproches du jeune Draco Malfoy.
- Alors c'était vous depuis le début. Malfoy m'a dit que cette demande venait du professeur Rogue.
- Elle vient de Severus et de moi.
Je hoche la tête et attends la suite de ses paroles.
- Diana, quand le moment sera venu, il faudra que tu suives mes instructions sans t'y opposer.
- Non, je regrette je ne suis pas Harry. Je ne vous obéirai pas au doigt et à l'œil sans réfléchir.
Il me sourit et me répond :
- Je m'attendais à cette réponse venant de toi. Je sais que tu prendras la bonne décision quoi qu'il arrive. Bien et si nous commencions notre cours de maîtrise, il va falloir que je refasse le transfert dans peu de temps. Nyx a beau être solide, je ne pense pas qu'il tiendra encore de longues semaines avec ton obscurus.
- Oui, en effet. J'ai observé qu'il se sentait plus faible ces derniers-temps.
C'est ainsi que pendant deux heures, le directeur m'aide à canaliser mes forces magiques et mes émotions. Avant de sortir de son bureau pour regagner ma salle commune je décide de lui poser la question qui me trotte dans la tête, depuis quelques semaines.
- Professeur, je vais sans doute vous paraître intrusive, mais je me demandais pourquoi vous étiez aussi triste ces jours-ci.
Il soupire et me répond en un seul mot :
- Ariana.
Je fronce les sourcils et lui dit :
- Votre sœur. C'est votre mort prochaine qui vous fait penser à elle ?
- Non, c'est toi. Me répond-t-il en me regardant droit dans les yeux.
- Moi ?
- Oui, je la revois quand je te regarde Diana. Tu as beaucoup de points communs avec elle. Elle était également un obscurial. Elle adorait la neige tout comme toi. Elle avait une passion pour les oiseaux et les créatures magique. Si elle n'était pas morte aussi vite je pense qu'elle serait devenu un animagus. Elle rêvait de pouvoir voler et partir découvrir d'autres pays.
- Elle devait être une personne incroyable, j'aurais aimé la connaître.
Il me sourit tristement et me murmure :
- Elle t'aurait sûrement beaucoup apprécié. Diantre ! Tu as vu l'heure jeune fille, le couvre feu va bientôt arriver, retourne vite dans ton dortoir !
Je rigole et lui réponds malicieusement :
- A vos ordres, monsieur le directeur.
Il lève les yeux au ciel et m'indique la porte d'un geste de la tête. Je le salue une dernière fois avant de prendre la route des cachots. Alors que je suis arrivé dans les couloirs les plus froids et lugubres du château, j'entends des cris provenant des appartements du professeur Slughorn, je cours donc voir ce qu'il se passe et je vois Harry au-dessus d'un Ronald inconscient qui semble avoir eu une attaque, et un professeur Slughorn totalement déboussolé et désorienté.
- Par Merlin, mais que s'est-il passé ici ?! M'exclamais-je.
- Diana, aide-moi à emmener Ron à l'infirmerie il a été empoisonné ! Me répond précipitamment Harry.
- Quoi ?! Mais...
- Je t'expliquerai plus tard, vite !
C'est ainsi que nous nous retrouvons à l'infirmerie à onze heure du soir face à une infirmière et un directeur exténués.
- Harry, Diana, allez vous reposer, nous éclaircirons cette affaire demain.
Le lendemain matin, nous sommes tous au chevet du rouquin, les professeurs discutent entre eux de la raison de l'empoisonnement du rouquin et de la manière dont Harry a réagi. Après un silence entre Harry, Hermione, Ginny et moi je décide de prendre la parole en m'adressant à Harry :
- Je voulais te féliciter Harry, tu as sauvé la vie à Ronald en lui donnant ce bézoard. Tu m'impressionnes.
Je le vois rougir et baisser le regard gêné.
- Merci Diana. Est-ce que... Est-ce que tu voudrais bien que l'on parle après ?
Je n'ai même pas le temps de lui répondre qu'une furie blonde arrive en trompe jusqu'au lit.
- Où est-il ? Où est mon Ronron ? Est-ce qu'il m'a réclamé ?!
Elle constate que nous sommes tous autour de son Ronron, surtout Hermione puisqu'elle s'énerve et lui dit méchamment :
- Qu'est-ce qu'elle fiche ici ?!
Hermione se lève en colère et lui répond sèchement :
- Je pourrais te poser la même question !
- Il se trouve que Ron est mon petit ami !
- Il se trouve que Ron est mon...ami.
- Ne me fait pas rire, tu ne lui parle plus depuis des semaines ! Tu veux te réconcilier avec lui, maintenant qu'il est devenu tellement intéressant ?
- Il a été empoisonné espèce de pauvre gourde ! Et sache que je l'ai toujours trouvé intéressant !
Ronald s'agite dans son lit et semble vouloir dire un mot. Cette idiote de Lavande pense que c'est pour elle.
- Tu vois, il sent ma présence. Ne t'inquiète pas Ron-Ron je suis là, je suis là.
- Her...Hermione...Hermione. Finit enfin par murmurer le jeune Gryffondor.
Je me retiens de rire en me pinçant les lèvres et détourne le regard vers Harry, qui lui aussi regarde Lavande comme si elle était une bécasse. Celle-ci s'enfuit en courant et en pleure.
- Oh être jeune et connaître ce que les maux qu'amour inflige. Bon nous pouvons tous sortir, monsieur Weasley est bien surveiller. Dit malicieusement le directeur.
Les professeurs s'en vont sans un mot de plus. Ginny s'approche d'Harry et lui dit avant de partir :
- Ce n'est pas trop tôt, tu ne crois pas ?
Le brun hoche la tête en guise de réponse. Nous nous retournons tous les deux avec un sourire malicieux vers Hermione et Ron.
- Oh taisez-vous et allez parler tous les deux. Nous dit Hermione en rougissant et en détournant son regard vers la main de Ron qui enlace la sienne.
Nous décidons de nous rendre dans le parc avec Harry, afin d'être isolés des autres élèves. Nous nous asseyons sur un banc face à la cabane d'Hagrid et au lac noir.
- Diana/Harry je...
Nous parlons tous les deux en même temps sans le vouloir.
- Vas-y. Lui dis-je.
- Je suis désolé pour l'autre jour, je n'aurais pas dû réagir comme je l'ai fais. Ma réaction était égoïste, je n'aurai jamais dû m'en prendre à toi et à Rogue. C'est juste que j'ai... enfin quand j'ai vu comment tu étais proche de lui... j'ai...
- Tu as été jaloux et tu t'es emporté.
- Oui.
Il détourne le regard gêné et un silence s'installe entre nous.
- Je te pardonne à une condition.
Il se retourne vers moi et me demande intrigué :
- Laquelle ?
Je me mords les lèvres et lui fais un sourire en coin, avant de lui répondre sournoisement :
- Je veux que tu invites Ginny au prochain bal.
- Quoi ?! Mais pourquoi ?!
- Discute pas et obéis moi Harry Potter.
Il fronce les sourcils et me regarde avec méfiance.
- Très bien, je l'inviterai au prochain bal. C'est celui de la Saint Valentin non ?
- Exactement.
- Mais elle voudra probablement y aller avec Dean.
- Fais-moi confiance, je suis sûre qu'elle préférera y aller en ta compagnie. De plus, si tu étais plus observateur, tu aurais remarqué qu'elle et Dean se disputent sans arrêt depuis quelques temps.
- Ah bon, j'avais pas remarqué.
- Bien entendu que tu ne l'avais pas remarqué, monsieur rancunier.
- Je te signale que j'avais de quoi être rancunier envers toi. Tu préfère un homme aux cheveux gras qui à le double de notre âge à moi.
- Combien de fois devrais-je te dire qu'il n'y a rien entre le professeur Rogue et moi !
- Des « amis d'enfance » ne se comportent pas ainsi !
Je lève les yeux au ciel, lui ébouriffe les cheveux et lui répond :
- Et si au lieu de dire des bêtises comme celles-ci, nous allions rejoindre les vrais amoureux.
- Alors toi aussi, tu as remarqué qu'il y avait quelque chose entre Ron et Hermione.
- Bien sûr que je l'ai constaté et depuis longtemps Potter.
- Arrête de m'appeler comme cela ! Dit-il énervé.
Je lui réponds avec insolence :
- Je te nomme comme je le souhaite, Potter.
Il soupire fortement et décide de prendre la direction du château sans un mot de plus pour moi. Je le suis toujours avec mon sourire en coin, heureuse de retrouver mon ami.
