Je tourne mon regard vers le directeur et le supplie du regard.

- S'il vous plaît, monsieur, vous ne pouvez pas faire une exception pour cette fois ?

- Diana, il faut que tu te reposes. De plus, quel directeur serais-je, si j'incitais mes élèves à ne pas respecter le règlement ? Dit-il avec un regard malicieux.

Je lève les yeux au ciel et enlace une dernière fois mes amis avant qu'ils ne partent. Le professeur Dumbledore vient me rejoindre lentement et s'installe sur la chaise à côté de mon lit. Il me regarde attentivement, scrutant chaque détail de mon être qui pourrait avoir changer durant le transfert.

- Tu ne semble pas avoir de séquelle. Comment te sens-tu ?

- Comment cela pas de séquelle ?! Dîtes-moi le choixpeau ne vous aurez pas proposé Serpentard avant Gryffondor comme maison ? Je trouve que vous avez une prédisposition pour la manipulation et la sournoiserie, monsieur le directeur.

Il me fait un clin d'œil et me répond par cette unique phrase :

- Le choixpeau prend en considération notre envie lors de la répartition.

- C'est bien ce que je pensais. Eh bien, je vais bien, je me sens plus... complète. Il faut que j'accepte cette autre moitié de mon être et que j'arrive à la contrôler et surtout à l'écouter. Nos leçons vont me manquer, professeur. Vous serez toujours là, n'est-ce pas ? Même si cela me coûte énormément de le reconnaître, je me suis attaché à vous. Je n'approuve pas du tout certaines de vos méthodes, mais...

- Ma porte te sera toujours ouverte, Diana. Tu peux venir me voir à n'importe quel moment de la journée et de la nuit, si tu en a besoin ou même si tu en as tout simplement envie. Je vais continuer à agrandir ma réserve de confiseries à la violette et au caramel.

Il ponctue sa phrase en tournant son regard vers la tablette au chocolat et les caramels au beurre salé que mes amis m'ont offert. Je souris, coupe quelques carrés de la tablette et lui tend :

- Vous en mangerez bien un peu avec moi?

Il hoche la tête, accepte les carrés et les mange avec enthousiasme. Nous restons de longues minutes dans le silence à savourer cette confiserie, la compagnie de l'autre nous suffit, nul besoin de parole.

Après des heures de négociations avec Madame Pomfresh, je peux enfin sortir de l'infirmerie. Nous sommes mercredi et je me dirige donc à mon cours de métamorphose. Le cours se passe à merveille, le professeur MacGonagall est ravie de ma transformation en une toute autre personne, en l'occurrence en un jeune homme brun aux yeux verts quasi copie conforme d'Harry.

Le grand soir du bal de la Saint Valentin est arrivé, Harry y va avec Ginny et Ronald avec Hermione. J'ai réussi à persuader le rouquin de lui faire sa demande. Le marchandage peut faire des miracles. Je lui dois deux semaines « d'aide aux devoirs ». Quant à moi, je m'y rends sans cavalier pour le moment, ce n'est pas par manque de demandes, mais plutôt par manque de propositions intéressantes. Je me regarde une dernière fois dans le miroir de la salle de bain des Serpentards, tous mes « camarades » de maisons sont partis, je suis donc seule face à mon reflet. Je prends une grande inspiration et descends rejoindre mon groupe d'ami dans la Grande Salle. Quand j'arrive en haut des escaliers il reste encore quelques personnes dans le hall, parmi eux le trio d'or et Malfoy. Le serpentard me détaille de la tête aux pieds, je peux voir de la stupéfaction et une pointe... d'admiration dans son regard. Je passe devant lui pour rejoindre les Gryffondors et lui adresse un sourire rempli d'arrogance. Une fois face à mes amis, je constate qu'ils sont aussi troublés que la fouine par mon apparence.

- Qui y-a-t-il ? Leur demandais-je.

- Tu es... waouh. Balbutie Ronald.

- Merci Ronald, je vais prendre ton propos comme un compliment.

- Il a raison, tu es resplendissante Diana. Ta robe est incroyable et ce maquillage fait ressortir le bleu de tes yeux.

Je souris à Hermione et me tourne vers Harry, qui a les yeux qui pétillent en me regardant.

- Tu es superbe Diana, est-ce que tu accepterais de me réserver une danse ?

- Bien sûr, Harry.

Il me sourit et se retourne vers Ginny, qui m'adresse un léger sourire. Harry se rendra vite compte que c'est elle qu'il lui est destiné et pas moi. On entre dans la Grande Salle rejoindre les autres élèves de l'école. Je peux sentir différents regards sur ma personne, certains jaloux, d'autres envieux, d'autres encore lubriques. Les premières danses s'enchaînent, j'accorde une danse à Ronald, à Harry et à Neville. Les heures passent, les plus jeunes retournent dans leurs dortoirs laissant la salle aux sixièmes et septièmes années. De mon côté, je suis au bar en train de boire une bieraubeurre, quand je sens une main se poser sur mon épaule. Je me tourne vers le propriétaire de celle-ci et lui demande froidement :

- Que veux-tu Malfoy ?

- Une danse.

Je rigole en levant les yeux au ciel et lui répond :

- Et tu crois en la possibilité d'une réponse positive de ma part ?

- Oui. Après tout, tu me dois bien cela après ce que ton chat a fait à mon visage.

- Tu n'as plus de cicatrice Malfoy.

- Diana juste une danse.

Je soupire et pose ma main dans la sienne. Il me conduit sur la piste de danse où seulement quelques élèves et professeurs virevoltent encore. Un air de valse est jouée par l'orchestre et nous exécutons les pas de la danse à trois temps, à la perfection. Nous n'échangeons aucun mot, mais le silence entre nous n'est pas dérangeant pour autant. Nous nous contentons de nous regarder dans les yeux. Quand la musique se termine, nous nous dégageons doucement l'un de l'autre et le blond se penche à mon oreille pour me murmurer :

- Tu es magnifique ce soir. Mon parrain n'a pas arrêté de te dévorer des yeux. Si j'étais toi, je finirai cette soirée en me promenant au clair de lune.

Il se détache de moi et repart rejoindre son groupe d'acolytes au fond de la salle. Mes amis sont encore sur la piste, Harry et Ginny se sont rapprochés l'un l'autre, quant à Hermione et Ronald, ils semblent se chamailler gentiment. Je souris à cette vision et me dirige vers le parc du château. L'air est frais, je frisonne et rassemble mes bras sur ma poitrine pour me réchauffer. Je peux voir une forme humaine assise sur un banc face au lac noir et à la pleine lune. Mon instinct me dit qu'il s'agit de Severus. Je le rejoins le plus discrètement possible et m'assieds à côté de lui en silence. Nous regardons le reflet de la lune sur le lac durant quelques minutes, puis le maître des potions soupire et détache sa cape de ses épaules pour la mettre sur les miennes.

- Vous claquez des dents Diana. Vous avez froid, vous devriez rentrer vous mettre au chaud.

- Et vous que faîtes vous dehors ?

- Je m'éloigne le plus possible de ces stupides frivolités. Être face à des adolescents remplis d'hormones qui ne pense qu'à se bagoter m'énerve au plus haut point.

Je souris face à ses paroles.

- Cette robe vous va à ravir. Me dit-il avec sa voix grave.

A ses paroles je sens une chaleur envahir tout mon être. Je me détourne de lui, pour ne pas qu'il puisse voir la rougeur qui envahit mes pommettes.

- Pourquoi avoir accorder une danse à Draco ?

Je me mords les lèvres et lui répond :

- Pour tout vous avouer, je ne le sais pas moi-même. Je n'arrive pas à comprendre sa personnalité, il est exécrable et prétentieux, mais je sens qu'il y a un autre Draco derrière celui qu'il montre aux autres.

- Vous vous ressemblez d'une certaine manière, seulement lui n'a pas le même entourage que vous. Il ne peut donc pas évoluer de la même façon que vous.

Je fronce les sourcils et ne lui répond pas. Je pose ma tête sur son épaule, attends sa réaction avec appréhension et reste stupéfaite, quand je sens sa main se glisser dans la mienne.

Les mois de février et de mars ont fait place à celui d'avril, mon obscurus ne prend plus le contrôle de ma personne. J'entretiens une correspondance quotidienne avec mon père, nos rapports se sont grandement améliorés et j'ai hâte de le retrouver à la fin de l'année. Je viens de passer la fin d'après-midi à discuter avec le directeur de tout et de rien. J'aime beaucoup ces moments passés en sa compagnie, cet homme est rempli de sagesse et j'apprends énormément avec lui. Alors que je suis presque arrivée aux escaliers au fond du couloir, j'entends des bruits de combat venir des toilettes de l'étage. Je prends instinctivement ma baguette dans ma main et me dirige avec précaution vers les sanitaires. Quand j'arrive, j'ai à peine le temps de distinguer Harry et Malfoy que le brun lance un sortilège que je connais très bien. Je lui hurle :

- Non Harry, ne lance pas ce sort !

Il est trop tard, le serpentard est à terre, couvert de plaies béantes, en train de se vider de son sang.

- Oh non Harry, qu'est-ce que tu as fais ?! Murmurais-je en me penchant sur le blond.

- Je... je savais pas... ce que ça ferait...

Des bruits de bottes qui claquent le sol se font entendre dans notre direction.

- Va t'en ! Vite ! M'exclamais-je.

Le professeur Rogue arrive, Harry lui passe devant totalement choqué par ce qui vient de se passer et part en courant.

- Que s'est-il passé ici ?!

- Plus tard ! Il faut le guérir !

- Vulnera Samento, Vulnera Samento...

Les blessures de Draco se referment petit à petit et je peux enfin respirer correctement. Le maître des potions le transporte jusqu'à l'infirmerie et une fois sortie de celle-ci se retourne vers moi qui l'attendait à l'extérieur.

- Alors que s'est-il passé ? Même si je me doute du sortilège employé par cet idiot de Potter.

- Il n'en savait pas les effets.

- Vous le défendez encore une fois !

- Oui, parce qu'il ne savait vraiment pas ce que...

- Ce n'est pas une excuse pour autant ! Il aurait pu tuer Draco !

- Vous êtes intervenu à temps ! Nous sommes tous angoissés par les mauvais temps qui court ! Harry plus que quiconque ! Je n'excuse pas son geste, je dis juste que...enfin que...

- Vous perdez vos mots miss Richards, voilà qui est pour le moins surprenant.

Je soupire et pars sans lui répondre en direction de la salle commune des Gryffondors pour retrouver mes amis et surtout Harry.

- Vous direz à Potter qu'il écope d'un mois de retenue avec Rusard.

Je grogne et acquiesce de la tête. Arrivé devant le tableau de la Grosse Dame, je la menace pour qu'elle me laisse entrer mais elle s'évertue à me refuser l'accès. C'est au bout de la dixième menace d'incendie sur son tableau que j'entends des pas venir vers moi.

- Diana, qu'est-ce que tu fais là ?

- Neville ! Je dois voir Harry, Hermione et Ronald c'est très important ! Est-ce que tu pourrais donner le mot de passe a cette vieille bique?

C'est ainsi que le brun énonce le mot de passe à haute voix et me laisse entrer dans l'antre des lions. Tout le monde me regarde avec curiosité et férocité.

- Tout doux, rangez vos griffes. Je viens seulement voir mes amis. M'exclamais-je.

Le trio d'or se retourne vers moi, ils sont installés dans un canapé en face d'une très grande cheminée.

- Diana, rejoins nous ! S'écrit Hermione.

Je les rejoins donc sur le canapé et m'installe entre Ronald et Harry, qui évite soigneusement mon regard réprobateur.

- Tu as un mois de retenue avec Rusard. NON MAIS IL N'Y A QUE LES GRYFFONDORS POUR FONCER TÊTE BAISSÉES SANS REFLECHIR !

- Baisse d'un ton Richards !

- Non Potter ! Tu te rends compte que tu aurais pu le tuer si le professeur Rogue n'était pas arrivé à temps sur les lieux !

Suite à mes mots, il pâlit davantage et baisse les yeux au sol.

- Je ne voulais pas qu'il soit blessé aussi gravement, il faut me croire. Je ne connaissais pas du tout les effets de ce sortilège, je l'ai lu dans mon livre de potion et...

- Ton livre de potion tu dis ?

- Oui je l'ai trouvé en début d'année dans l'armoire. Il a pleins d'annotations sur les potions et les enchantements.

- Est-ce que tu sais à qui appartient ce livre ? Dis-je avec prudence.

- C'est marqué qu'il appartient au prince de sang-mêlé.

J'écarquille les yeux et lui dit précipitamment :

- Il faut que tu t'en débarrasse au plus vite.

- C'est ce que je me tues à lui dire depuis le début. Rajoute Hermione.

- Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tu sais, qui est ce prince Diana ? Me demande Harry méfiant.

- Tu as tords, je ne sais pas qui c'est. Mais en revanche je peux te dire que le « Sectumsempra » est un sortilège de magie noire. S'il se trouve dans ce livre c'est que celui-ci est malfaisant.

Il hoche la tête, mais reste peu convaincu par mon mensonge sur l'ignorance de l'identité du propriétaire de cet ouvrage.

- Il faut le cacher là où personne ne le retrouvera. Dis Ginny en posant une main sur l'épaule du brun.

Le Gryffondor hoche une nouvelle fois la tête et part de la salle commune en direction de la salle sur demande avec la cadette des Weasley.