Note : Bonjour tout le monde ! Je suis récemment fait un peu de ménage sur mon ordinateur et je suis retombée sur cette fanfiction. Je me suis dit que c'était vraiment trop bête de la laisser moisir là, alors me voici en train de rédiger une note d'introduction et de mettre en page mon petit chapitre.

Petite précision : je n'ai pas de beta sur cette histoire (c'est un appel à l'aide, oui !), et donc je m'excuse d'avance pour les fautes et les coquilles qui peuvent encore traîner. J'ai fait de mon mieux, mais c'est difficile d'avoir le recul nécessaire à une bonne correction.

Tout est déjà écrit, même si tout n'est pas corrigé, donc je suis déjà en mesure de vous promettre que cette fic connaîtra une fin. J'avais pensé à un rythme de publication hebdomadaire pour que ça reste digeste (parce qu'elle est quand même assez longue), mais dites-moi ce que vous en pensez, je reste ouverte sur la question !

Le premier chapitre est plus court que les autres, il devait faire office de prologue, mais j'ai eu la grosse flemme de le renommer, et de renommer tous les chapitres après lui. C'est la vie.

Disclaimer : Le rating est vraiment là pour quelque chose, donc si vous avez des problèmes avec les scènes de violence, le sang, sexe, et autres joyeusetés, il y a des tas d'autres lectures qui feront votre bonheur ailleurs, mais pas celle-là. Prenez soin de vous là-dessus, et sur ce, je vous fais des gros bisous.


CHAPITRE 1

« Monsieur, je détecte une source d'énergie inconnue dans le salon. »

La voix métallique de JARVIS parvint aux oreilles de Tony avec un temps de retard. Il avait encore cette femme dans les rétines, celle de l'après-midi, avec ses cheveux gris, celle qui était tombée et puis, il avait été trop tard pour quoi que soit d'autre. Il la revoyait, elle, le sang, la forme anormale de son bras et la grimace de douleur de sa bouche. Et tandis qu'il la voyait, il entendait les mots du Capitaine, Tu ne peux pas sauver tout le monde, Tony, je suis désolé.

Tony aussi était désolé, mais cela n'avait jamais sauvé personne, et encore moins cette inconnue aux cheveux gris.

Alors oui, il avait eu du mal à comprendre ce que JARVIS pouvait bien lui raconter alors qu'il était en pleine crise existentielle. Ou plutôt, alors qu'il était occupé à oublier sa crise existentielle à grandes gorgées. Oui, ses pensées avaient perdu toute cohérence et il n'entendait et ne voyait plus qu'un immense brouillard, et peut-être bien qu'il avait vomi une fois ou deux, mais au fond, qui s'en souciait ?

Il chassa cette pensée de son esprit et tenta de se relever. De manière plutôt prévisible, la pièce tourna autour de lui et une légère nausée lui monta à la gorge. Il prit la direction du salon.

« Monsieur, intervint JARVIS, il me semble contre-indiqué de vous rendre sur place avant que j'aie plus d'informations.

- Ça va, ça va, je suis un grand garçon J. »


Il était déjà mort, de cela au moins, Tony était sûr. Il n'avait eu aucun mal à identifier le corps, même au milieu du brouillard aviné dans lequel il flottait, parce qu'il avait déjà vu ce visage, et parce qu'il le voyait encore souvent la nuit, au milieu des morts et des scènes de désolation. C'était ce putain d'enfoiré de Loki, qui perdait son sang sur son putain de tapis de luxe. Enfoiré, il aurait pas pu aller crever ailleurs ?

Pourquoi ici, pourquoi maintenant ? Tony n'en savait rien, mais il avait assez vécu pour savoir une chose : il y avait une grande différence entre haïr quelqu'un, et le vouloir mort. Dans le cas de Loki, il penchait assez vers la deuxième solution, parce qu'il se souvenait des cauchemars, du trou qui avait déchiré le ciel, de son cœur qui s'emballait, de la sueur qui lui brûlait ses yeux lorsqu'il s'éveillait en criant. Et les morts, leurs yeux accusateurs, leurs familles brisées. Tony pensa que cet enfoiré de Loki avait eu exactement ce qu'il méritait pour ce qu'il lui avait infligé à lui, Tony Stark, et à sa ville, et à aux gens qu'il avait juré de protéger.

Ensuite, il voulut vomir de son égoïsme, de cette absence de noblesse presque pathologique, et sans savoir pourquoi, il revit la morte de l'après-midi, ravala ses idées de vengeance et força le héros en lui à sortir et à prendre les choses en main parce que non, il n'allait pas devenir cet homme horrible et amer. Il allait être bon et faire au moins son possible pour le psychopathe à cornes. Parce qu'il était meilleur que lui, voilà tout.

« Okay JARVIS, je vais avoir besoin d'un coup de main sur ce coup-là, annonça-t-il.

Il espéra que le silence qui suivit sa décision n'était que le fruit de son imagination, ou peut-être de l'alcool qui avait tendance à déformer le temps qui glissait autour de lui.

- Monsieur Odinson semble être en arrêt cardiaque suite à une trop grosse perte de sang, lui répondit l'IA, et merde parce que Tony sentait la réprobation dans son ton robotique.

- On a besoin d'une transfusion, c'est ça ? Je pense pas qu'on ait son type dans un placard, par contre…

- C'est exact monsieur, mais il existe des dérivatifs, lui répondit JARVIS. Et après une pause, il ajouta : je ne peux que vous déconseiller d'entreprendre une opération aussi délicate, les chances de réussite sont minces.

- C'est bon, j'avais déjà capté. On va juste essayer, au moins un peu. »

Tony dut s'armer du Mark XII pour transporter le corps de son invité improvisé. Le trajet jusqu'à la baie médicale fut une épreuve en soi, ses mains tremblaient, et Loki laissait d'énormes traînées de sang partout où il passait. Tony se sentait sur le point de vomir, ou de s'évanouir, ou bref de disparaître parce que le monde tournait à une vitesse vraiment effarante, et que, putain de merde, c'était quand même beaucoup de sang.

Il suivit rigoureusement les instructions de JARVIS, du moins autant que son état le lui permettait. Il lui fallut déshabiller son invité impromptu, enfin, découper ses vêtements à grands coups de ciseaux, parce qu'il ne comprenait rien à la mode asgardienne ce qui prit un temps fou, temps qu'ils n'avaient évidemment pas. Ensuite, il s'improvisa chirurgien : il se lava les mains en une vaine tentative de stériliser la situation. Il y avait déjà tellement sang, partout dans la pièce. Et des vêtements, et de, est-ce que c'était de la vodka ? D'où venait cette bouteille ?

Tony enfila ce qui ressemblait à une blouse, et retourna le dieu comme une crêpe, lava le plus gros de son dos en essayant de ne pas penser à l'eau rose qui s'écoulait partout pour atteindre la source de l'écoulement qui se trouvait être une énorme balafre transversale. La blessure semblait avoir été faite par une lame et le traversait de part en part.

Il ne pensa pas à la peau blanche et molle qu'il piquait, au bref aperçu de l'intérieur des chaires et à la taille monstrueuse de l'aiguille et du fil. Parce qu'alors, il se serait arrêté.

Ensuite, il prépara la transfusion, et pourquoi était-il si lent, bordel de merde ?! Et chercha la solution nécessaire avec hystérie. Les armoires, blanches et impersonnelles, se ressemblaient toutes, les étiquettes se mélangeaient, JARVIS semblait plus en plus désapprobateur. Il faillit pleurer de soulagement en mettant la main dessus.

Heureusement pour lui, Loki avait la veine facilement trouvable. Une fois le dispositif bien en place, il ne lui resta plus qu'à trouver et brancher le défibrillateur. Il sécha le torse du dieu au maximum en évitant les points de suture, plaça l'une des électrodes sous la clavicule droite et l'autre sous l'aisselle gauche, juste à la base du cœur.

Il n'était pas prêt au tremblement qui secoua le corps inanimé lorsqu'il envoya la première secousse. Il réprima difficilement sa terreur en consultant l'écran de l'engin. Il eut une seconde où la situation lui parut complètement surréaliste. Qu'est-ce qu'il foutait là, au juste ?

Après cela, Tony perdit la notion du temps. Il disparut dans les bruits des machines, les directives mécaniques de JARVIS, les décharges et les massages cardiaques. Il s'acharna comme un maniaque, ignorant sa tête qui le lançait, ses mains douloureuses et l'arc réacteur qui le tirait dans sa poitrine. Il cria de déception et de frustration, renversa une chaise avec rage, mais il ne s'arrêta pas, il ne s'arrêta jamais.

Lorsque JARVIS l'informa que le cœur de son patient était reparti, Tony ne sut pas comment réagir. Il resta là, incrédule, reprenant lentement conscience de la pièce qui l'entourait et de qui, exactement, il venait de sauver. Il aurait pu appeler tout cela un miracle, si ce n'avait pas été Loki, l'un des hommes les plus dérangés peut-être même le plus dérangé qu'il connaissait.

Ce n'était pas un miracle non, réalisa-t-il un clignant lentement des yeux. C'était une putain de bombe à retardement. Sa bombe à retardement, car c'était lui, Tony Stark, qui s'était escrimé sur le corps du dieu pendant des heures. Lui, qui avait, encore une fois, voulu jouer les héros et prouver que quoi ? Qu'il était le meilleur ? Qu'il lui restait, malgré tout, quelque chose d'humain, un cœur malgré après tout ce qu'il avait vu, tout ce qu'il avait fait ?

Encore une fois, Tony se secoua de ses pensées. Ce qui était fait était fait, il n'était pas question de tuer son invité une seconde fois, aussi devrait-il plutôt chercher un moyen de le neutraliser.

« JARVIS ? demanda-t-il, et sa voix résonna comme si elle ne lui appartenait plus. Je vais avoir besoin d'aide pour garder un œil sur Rudolphe ci-présent. »

L'une de ses premières idées fut bien sûr de se débarrasser de toute l'histoire en refilant le problème au SHIELD. Cependant, il en vint vite à la conclusion que si une cage créée pour le Hulk n'avait pas pu contenir le dieu, il y avait très peu de chances pour que le SHIELD soit en mesure de faire quoi que ce soit pour lui.

Non, ce dont il avait réellement besoin, c'était d'un moyen pour supprimer la magie du dieu. C'était elle le vrai problème. Il demanda à JARVIS de jeter un œil aux dossiers du SHIELD concernant l'invasion tout en changeant la poche de son patient.

Les menottes fantaisie d'Asgard semblaient être une solution toute trouvée. Évidemment, cela ne fut pas si facile. Le mécanisme en lui-même n'avait rien de compliqué : il était certes un peu différent de ce qu'ils utilisaient sur Terre, mais Tony aurait pu le répliquer en dormant s'il l'avait voulu. Non, le vrai problème, c'était ce que les dossiers du SHIELD appelaient pompeusement les émissions d'énergie inconnue, ce qui signifiait que les menottes avaient été enchantées. Tony était beaucoup de choses, mais pas le putain de magicien d'Oz.

Il pensa un instant à placer son pensionnaire sous sédatifs, mais écarta vite l'idée. Non pas qu'il se souciait des questions d'éthiques, mais deux ou trois calculs rapides lui apprirent qu'il allait avoir besoin de beaucoup de sédatifs du genre, je pars en safari et j'ai besoin d'abattre un éléphant, et cela ne lui semblait pas viable. Sans compter que la moindre erreur de dosage risquait de tuer son patient, ou de se révéler insuffisante et permettre au psychopathe de retourner courir les rues de New York en toute liberté. Ce qui serait bien pire.

Tony se grattait distraitement le torse lorsque le souvenir de sa première rencontre avec Loki lui revint en mémoire. Il repensa au sceptre et à l'arc réacteur, et à l'effet parfaitement anti-climatique de leur rencontre.

« JARVIS, je crois bien qu'on tient un truc. »


Loki tombait. Il tombait, tombait et tombait, encore et toujours et sans même la promesse de la mort au bout. Autour de lui, il n'y avait rien d'autre que le vide qui sépare les différents mondes de l'univers, ces mondes où les autres rient, mangent et aiment.

Lui, il tombait. Il ne voyait rien, il n'entendait rien. Ses propres cris ne l'atteignaient pas, d'ailleurs, criait-il vraiment ?

Il ne lui restait que ses souvenirs, ceux d'Asgard, des souvenirs cruels, car sa haine ne lui permettait pas de revoir des moments heureux. Il y avait Thor bien sûr, Thor qui le hantait avec son arrogance, son charisme, sa force, tout ce que lui n'avait pas. Oh, et Odin, père de Tout sauf de lui. Ses airs supérieurs, ses colères, ses violences.

Loki pensait avec jalousie et remords. Qu'avait-il dont fait lui, le prince mal-aimé pour qu'on le rejette ainsi ? Quels crimes affreux avait-il pu commettre pour que son père le regarde chaque jour avec plus dédain ? Pour que son propre frère refusât toujours ses avis, ses conseils ?

Oh, mais Loki savait ce qu'il avait fait, ou plutôt ce qu'il était.

Mais existait-il encore ? Là, au milieu du vide avec pour seul point de repère des souvenirs amers et déformés. N'avait-il pas déjà perdu la raison une fois ? Il ne savait pas, il ne savait plus, plus rien.