Bonjour à toutes et à tous ! Petit Os (ou recueil ? ça dépendra de l'inspiration ! ) Que du fluff et de la tranche de vie pour ces trois personnages et leur lien incroyable. Décidément, j'aime beaucoup trop leur amitié !

Petites informations : Cet Os (et les suivants si je me décide à les écrire) s'inscrit dans un UA Université. J'ai pleins de petits Headcanon dans ma tête (Un grand merci à Momo pour ça !) qui apparaitront ci et là ! Donc normal si vous n'avez pas toutes les réponses ! Elles devraient venir plus tard (beaucoup de conditionnel, je sais xD)

Un tout grand merci à ma magnifique Moira-chan pour la correction ! Ce texte (et les autres) est clairement né grâce à nos échanges ! Un éternel merci !

A part ça ! Bonne lecture !


Disclaimer : Heaven Official Blessing appartient à Mo Xiang Tong Xiu

Rating : K

Genre : Tranche de vie / UA Université


« Bon week-end ~ »

Mu Qing ne prit même pas la peine de répondre à la salutation de ce collègue au sourire beaucoup trop impeccable pour être honnête. Il claqua la porte de l'enseigne et marcha d'un pas rageur vers l'avenue marchande. Son esprit n'avait aucun mal à deviner le regard arrogant dans son dos, à peine provocateur comme il faut pour ne pas être surpris par autrui, mais assez clair pour que lui en saisisse pleinement le sens. Il le prenait de haut. Insupportable. Insupportable. Insupportable.

Mu Qing avait véritablement la haine. Cette journée avait été horrible. Horrible ? Il voulait dire infecte ! Des clients qui n'avaient aucune notion de politesse, le prenant comme le défouloir que le café offrait gratuitement avec leur commande. Et ses collègues… Ses collègues ! Comment pouvait-on avoir autant d'aigreur et de jalousie en soi ? Être pathétique était une chose, mais lui en faire subir les conséquences en était une autre !

Il n'avait jamais été aussi près d'envoyer tout valser ! Qu'est-ce qui l'empêchait de brûler son contrat là, de suite ? Qu'est-ce qui l'empêchait de coincer ce quatuor du néant et de leur balancer leur quatre vérités ? Il devrait clairement y retourner pour se confronter au chef des abrutis et lui expliquer en plusieurs points à quel point il-

Mu Qing lâcha un soupir à fendre l'âme, faisant sursauter une petite dame passant près de lui. Il n'en ferait rien. Il ne pouvait pas. Ce boulot était important pour lui. Dans la même zone que l'université, c'était un petit poste tranquille, qui lui permettait même, durant les pauses, de continuer à étudier. Et surtout, le salaire n'y était pas mal pour un quart-temps. Mu Qing avait besoin d'argent. Il n'avait pas besoin de folles sommes, mais juste ce qu'il fallait pour que sa mère ne se tue plus au travail pour financer ses études. Alors il ne dirait rien. Il ne ferait pas de vagues, ne causerait pas de problème, il saurait être patient...

Mais merde quoi ! À quel moment c'était normal d'être entouré par autant d'abrutis à l'égo aussi fragile que de la contrefaçon !? Sérieusement, à leur grand âge, ils en tiraient quoi de le harceler à ce point ? Collègues à la con, travail à la con, journée à la c-

« MU QIIIIIIIIING ! »

Il lui fallut quelques secondes pour entendre le cri dans son dos, et une de plus pour sentir une main se poser sur son avant-bras. Si, d'instinct, il l'aurait éjectée aussi rapidement qu'elle était venue, Xie Lian était de ceux ayant le droit de se permettre ce genre de manières avec lui. Car il s'agissait bien de Xie Lian, l'un de ses deux amis d'enfance, toujours fourrés ensemble d'une façon ou d'une autre. De la crèche à l'université. Un trio tantôt qualifié d'amusant, tantôt de mignon, souvent de chaotique.

« Ne cours pas dans la rue ! » Le sermonna-t-il en croisant les bras. Même si sa voix était agacée, il soutint tout de même la main posée sur son épaule.

Il n'eut qu'un rire sans souffle comme réponse, et Mu Qing se demanda si cette journée catastrophique n'allait pas se terminer à l'hôpital. Fort heureusement pour lui, Xie Lian retrouva une respiration plus régulière au bout de quelques secondes. Il se racla la gorge, reprenant contenance, tandis que Mu Qing laissait son regard glisser sur la cicatrice qui barrait le cou de son ami. Ce dernier ne sembla pas le remarquer.

« Désolé, désolé », finit-il par dire, une grimace désolée au visage. « Mais tu ne semblais pas du tout m'avoir vu.

- Ah ? »

Ce n'est qu'alors que Mu Qing vit les sacs en toile. « Courses de dernière minute ?

- C'est ça !

- Tu me suis depuis longtemps ?

- Ne le dis pas comme ça », s'en amusa-t-il. « Et quelques secondes… Je sortais du magasin et tu passais devant l'entrée. Je t'ai salué mais tu m'es passé devant sans t'arrêter.

- Ah… J'étais dans mes pensées, ce n'était pas voulu.

- Je sais, je sais ! Ne t'en fais pas ! Tu reviens du boulot, non ? Longue journée ? »

Mu Qing roula des yeux en entendant ces mots. C'était vraiment la définition de sa journée. Longue, ennuyante, inutilement fatigante, exaspérante à souhait, aussi !

« Mu Qing ?

- Hm ?

- Ça va ?

- … Oui, oui, pourquoi ça n'irait pas. »

Peut-être avait-il mis trop de temps à répondre, mais Xie Lian ne semblait pas convaincu. Ils restèrent silencieux, à marcher côte à côte, l'un évitant le regard de l'autre. Mais Mu Qing n'avait pas la force de faire semblant et Xie Lian n'était pas responsable de sa journée. Alors il finit par lui concéder cette victoire.

« Sale journée. »

Oui, c'était court. Ça ne disait rien. Mais il était comme ça, il ne parlait pas. Pas par non confiance ou par volonté, il était juste ainsi. C'était difficile pour lui de dire les choses quand elles exposaient ses moments de faiblesse. Néanmoins, il n'avait pas peur que cette réponse soit mal prise. Xie Lian, comme Feng Xin, le connaissait. C'était sa manière de fonctionner et ses amis l'avaient entièrement accepté.

« Bulle solo ou Moment ensemble ? »

Là où Mu Qing était d'ordinaire du genre décidé, ce soir, il hésita. Une part de lui se tournait vers le solo, plus par habitude que par réelle envie. Ce n'était pas un grand social, et la tranquillité, il l'avait toujours eue seul dans son petit monde.

Mais ce soir, ce n'était pas de cette tranquillité qu'il semblait avoir besoin.

Une forme de pudeur – certains diraient d'égo – vint néanmoins stopper ses mots. Ce n'était pas son style de demander – un autre de ses défauts selon Feng Xin. Souvent, la raison était qu'il ne le voulait pas, il s'était toujours occupé lui-même de ce dont il avait besoin. Mais parfois, la raison était plus sensible. C'était la peur d'être la cause d'un rejet ou d'un ennui qui faisait mourir ses mots. Pour quelqu'un comme lui, il était bien difficile de demander des choses, même à ses amis de longue date. Alors Mu Qing hésita.

Xie Lian vint mettre fin à son débat interne. Il glissa son bras autour du sien et prit l'initiative de la marche. Le plus grand se laissa faire, rassuré, sachant pertinemment la direction qu'ils prenaient.


Le duo arriva très vite dans l'appartement de Xie Lian, un petit trois pièces modestement meublé. Tout chez Xie Lian était modeste. Sa manière de s'habiller, sa manière de concevoir le monde, sa manière de réfléchir, sa manière de gérer sa vie. Le seul détail excentrique de sa vie était une certaine fréquentation, dont la simple pensée donnait envie à Mu Qing de rouler des yeux.

Loin des considérations de son ami, Xie Lian s'était avancé dans sa cuisine dans l'idée de ranger ses courses. Naturellement, Mu Qing l'avait suivi afin d'offrir son aide.

« Non ! » S'écria Xie Lian en lui bloquant le chemin.

Il leva un sourcil – Il fallait dire qu'il n'était pas bien impressionnant. « Pardon ? »

Le regard déterminé, Xie Lian poussa Mu Qing dans son salon. « Ne bouge pas, je reviens ! »

De nouveau, il disparut dans la cuisine, laissant un Mu Qing pas plus embêté que ça. Forcément, en lui disant « sale journée », Mu Qing avait avoué que cette journée avait été particulièrement compliquée. Xie Lian et son cœur d'or devaient alors s'être naturellement donné comme mission de lui offrir un moment calme et réconfortant.

C'était bien Xie Lian, au fond. Et plutôt que de jouer les fausses modesties, il acceptait avec plaisir cette preuve d'amitié. Ça ne faisait pas de mal d'être parfois cajolé, n'est-ce pas ?

Xie Lian finit par revenir auprès de lui, de gros sacs dans les mains. Au bruit desdits sacs, Mu Qing devinait aisément leur contenu, et surtout le plan de Xie Lian. Il ne fut alors pas surpris quand il se fit tirer dans la chambre de ce dernier. Il n'émit qu'un faible « Hm » quand il le poussa à s'allonger sur le matelas tandis qu'il installait non loin son ordinateur portable. Il se contenta de fixer un point inexistant du plafond alors qu'il sentait Xie Lian monter à son tour, puis se saisir de sa tête pour la poser sur ses jambes croisées.

Il leva les yeux, rencontrant ceux plus clairs de son ami d'enfance. Il avait rapidement attaché ses cheveux en un chignon un peu bancal, laissant ainsi beaucoup de liberté à ses longues mèches brunes de glisser çà et là , mais qu'importe ses cheveux en bazar, il arborait un grand sourire, très fier de son idée. Leurs regards se fixèrent quelques secondes, et Xie Lian se mit à rire avant de lui présenter un pot de crème.

« Soirée film et soins, aurais-tu pu rêver mieux comme fin de journée ?

- Tu veux une vraie réponse ?

- Non, tu sais qu'elle ne sera pas à la honnête », chantonna-t-il, un peigne à la main. « Contente-toi de choisir un film ou une musique. »

Commença alors une ribambelle de petits soins. Sur un fond de ballade, Mu Qing se laissa totalement aller entre les mains de son cadet. Silencieux et appliqué, Xie Lian lui massa le crâne, le cou et les épaules, pour ensuite se focaliser sur son visage. Joues, front, menton, partie par partie et tout ensemble, du nettoyage au masque, Mu Qing fut cajolé et pouponné comme s'il était au spa. Parfois les deux amis parlaient, parfois seules les notes de la guitares emplissaient la chambre. L'ambiance était une bulle de bien-être, un véritable baume pour l'esprit fatigué de Mu Qing. Et Même s'il serait bien difficile pour lui de le dire à voix haute, il était heureux d'avoir croisé Xie Lian devant ce magasin.

Alors que Xie Lian lui mettait des petits patches sur les yeux – il remarqua qu'il en émanait une bonne odeur de concombre – un petit bruit se fit entendre sur la gauche. Il ne voyait rien, mais il ne fallait pas être devin pour comprendre que Xie Lian avait reçu un message et qu'il était en train de le lire. Quelques secondes et ce dernier s'éclipsa. Curieux mais décidé à ne pas bouger, Mu Qing se contenta de tendre l'oreille. La porte d'entrée qui s'ouvre, quelqu'un qui rentre, quelques mots échangés à voix basse, des sacs aussi, puis plus rien. Mu Qing n'ayant pas entendu la porte se rouvrir , ils devaient sûrement s'être dirigés vers la cuisine.

Soit il s'agissait d'un voisin en quête de sucre ou de sel, soit … Xie Lian l'avait appelé.

Il n'osa pas spécialement y croire, les faux espoirs, très peu pour lui. Et puis, il avait travaillé de nuit, il n'aurait sûrement pas la force de faire le déplacement jusqu'ici pour s'occuper de sa petite personne, sous prétexte qu'il avait passé une mauvaise journée. Il pourrait le faire, bien sûr, ce n'était pas un monstre, mais pour une raison aussi simple, avec son job de nuit, très peu possible, Mu Qing pourrait éventuellement s'attendre à un petit message de réconfort, à la limite, à sa manière. Ça ne pouvait être que ça au final.

Xie Lian se fit entendre, s'installant comme précédemment. « Où en étions-nous, tous les deux ?

- Les patches.

- C'est vrai ! » Sans plus tarder, il reporta son attention vers toutes les lotions traînant çà et là sur le lit.

« C'était qui ?

- Pardon ?

- La personne qui a sonné ?

- Oh ! » Il entendit, dans la voix de son ami, un sourire amusé. « Un invité surprise. »

Comme pour lui offrir rapidement une réponse, des pas se firent de nouveau entendre et une voix qui avait le don de captiver et d'énerver à la fois Mu Qing s'exclama :

« Mais regardez cette princesse !

Sans esquisser le moindre mouvement, il soupira : « Tu l'as vraiment appelé ... »

Seul le rire de Xie Lian lui répondit.

Le dernier invité s'installa sans grâce sur le lit, provoquant des remous du matelas qui mélangèrent toute la petite organisation de Xie Lian.

« Et tu étais naturellement obligé de tout renverser.

- Cesse de râler, tu veux ? Sinon je te les reprends tous. »

Sans lui laisser l'opportunité de répondre quoi que ce soit, Feng Xin lui jeta un sac en plastique plein sur le ventre. Surpris et ennuyé, Mu Qing se releva, ignorant les plaintes du brun à la vue des patches au concombre volant au loin. « Mais il t'arrive qu- »

Sous son nez, il vit ce que tenait son ami, un paquet de cacahuètes grillées d'une marque très spéciale. Celle dont raffolait Mu Qing.

« Tu les as finalement trouvées ! » S'émerveilla Xie Lian.

« Une catastrophe, ouais ! » Feng Xin se laissa tomber aux côtés de Mu Qing. « J'ai dû faire au moins six Night Shop pour en trouver à cette heure-ci.

- Voilà donc la définition d'un vrai héros, je tomberais presque sous ton charme. S'en amusa Xie Lian en lui laissant plus de place.

- Ne prends pas de mauvaises habitudes, toi.»

Tandis que Feng Xin et Xie Lian riaient de leurs chamailleries, Mu Qing avait porté une attention particulière au contenu du sac que lui avait lancé Feng Xin. Quelques boissons, quelques snacks en folie partageant un unique point commun, Mu Qing les appréciait tous.

Les mots lui manquaient, une nouvelle fois submergé par un quelque chose qu'il avait du mal à nommer. Ce n'était pas pénible, ni désagréable, encore moins douloureux. Non, c'était un sentiment bien simple. Une petite douceur qui venait, à chacun des mots de l'un de ses deux amis, mettre un baume sur tous les ennuis de sa vie.

Ça avait toujours été ainsi. Depuis qu'ils étaient petits. Depuis toujours.

Silencieusement, Mu Qing s'allongea de nouveau, se tournant de sorte à ce que son visage soit caché par les jambes croisées de Xie Lian. Les deux autres ne réagirent pas, ils le connaissaient bien. Certaines choses étaient évidentes, celle-ci en faisait partie.

Xie Lian, assis sur le lit, s'amusait à faire glisser entre ses doigts les mèches sombres sur ces genoux.

Feng Xin, à moitié allongé sur Mu Qing , s'interrogeait sur le choix du film à mettre.

Et au milieu de tout cela, Mu Qing ne disait rien, profitant silencieusement, mais surtout pleinement de la chance qu'il avait d'avoir ces deux-là dans sa vie.