Disclaimer : Les personnages de Gundam wing ne sont pas à moi mais le scénar lui, l'est bel et bien !
Au programme : Treize dans le rôle de Cendrillon ( Enfin, en quelque sorte, vous verrez bien…), 1+2, et une grosse louche d'onirisme.
Silmarill : Quoi ! Une grosse louche d'onanisme ? Je suis choquée !
Erszebeth : Mais non ! D'onirisme, pas d'onanisme… Trop de thé, excusez la…
Erszebeth
De l'autre coté du monde
Chapitre six : La vérité est dans le rêve
Pour ne pas changer, Duo et Ego voyageaient toujours ensemble dans la forêt. Celle-ci, réfléchissait Duo, se faisait de plus en plus étrange, comme pleine d'échos passés, présents et futurs qui déphasaient complètement l'elfe.
Mais Ego le menait toujours plus profondément dans la forêt et Duo se sentait de plus en plus troublé. Il avait l'habitude de percevoir l'âme des arbres mais il y avait quelque chose ici qui le perturbait vivement. Les arbres étaient si serrés, la lumière pénétrait si peu qu'il était difficile de savoir si c'était le jour et la nuit.
La sensation était étouffante et pourtant familière, quelque part.
"Duo !"
Duo se retourna. Il aurait pu jurer que quelqu'un ou quelque chose venait juste de l'appeler. Mais il n'y avait rien que la forêt sombre derrière lui.
Et soudain, sa vision vacilla comme lorsqu'il était dans la chaumière des sorcières et il vit une forme blanche portant un fardeau dans ses bras qui marchait rapidement comme si elle avait peur d'être poursuivie. Elle aussi se dirigeait vers le cœur de la forêt.
- Duo ! Duo tu m'écoutes ?
Cette fois-ci, la voix était concrète et Duo revint à la réalité. Ego le fixait l'air soucieux :
- Fais attention Duo. Ici… les arbres rêves, les arbres se souviennent. Ne tombe pas dans leur illusion et n'essaye pas de communiquer avec eux.
Duo hocha la tête muettement. Curieusement, bien que la scène qu'il avait vu n'avait rien de vraiment effrayant, il se sentait parcouru de frissons.
Non, cette forêt n'était définitivement pas normale.
Ils continuèrent leur route jusqu'à arriver à un surplomb qui donnait sur le reste de la forêt. Celle si était sombre et visiblement très ancienne. Cependant, en son milieu se tenait une étrange architecture blanche qui rappelait singulièrement à Duo le temple par lequel il était entré en ce monde. Le désignant, il demanda à Ego :
- Qu'est ce que c'est que ça ?
Ego fit une grimace féline :
- Oh ça ? Rien du tout.
Le chat lui cachait visiblement quelque chose et Duo laissa son regard peser sur les prunelles d'or bruni d'Ego. Celui-ci compris le message et fini par dire :
- Oh, bien, c'est le château de Lady Une si tu veux tellement le savoir !
Et là, sans justification aucune, un coup de tonnerre retentit dans le ciel par ailleurs tout à fait bleu et sans le moindre nuage. Duo leva les yeux, surpris et chercha les signes avant coureurs de l'orage mais en vain : il n'y en avait pas le moindre.
- C'était quoi ça ?
Ego répondit avec visiblement beaucoup d'agacement :
- Rien du tout. Maintenant, continuons notre route. Cette forêt est malsaine et je n'ai pas la moindre intention de m'y attarder.
Duo resta pensif un instant avant de suivre le chat.
"Tout de même, je me demande si Ego ne prend pas la tâche de me guider un peu par-dessous la patte…"
Ils continuèrent donc leur chemin. Ego était visiblement préoccupé par quelque chose mais Duo savait qu'il ne servait à rien de poser des questions. Le chat n'aimait pas y répondre. Les bonds du félin au dessus des racines se faisaient de plus en plus rapides, comme si il craignait que quelque chose ne leur tombe dessus au coin du bois.
Un bruit se rapprochant attira l'attention de Duo. On aurait dit… Oui, c'était ça, un cheval se rapprochait au pas. Quelque instants plus tard, une femme apparut sur le dos d'un magnifique alezan. L'apercevant, elle lui fit un magnifique sourire. C'était la chose la plus rassurante que Duo ait vu depuis qu'il était entré en ce monde.
- Bonjour, jeune Elfe. Puis je te demander ce que tu fais en ma forêt ?
Duo qui avait bien appris sa leçon observa quelques instants la jeune femme. De taille moyenne, son visage en amande et ses oreilles pointues trahissaient des origines elfiques. Ses cheveux étaient lachés sur ses épaules et elle portait une robe presque trop belle pour une simple promenade en forêt. Comme de juste, elle montait le cheval en amazone comme l'aurait fait une femme de haute naissance. Dans son dos pendait un arc et un carquois mais elle ne semblait absolument pas d'humeur belliqueuse. Ses yeux noirs se posaient avec une lueur amusée sur Duo.
Finalement, celui-ci répondit.
- Je ne fais que passer avec mon compagnon. J'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Elle répondit, un peu surprise :
- Absolument pas mais… De quel compagnon parlez vous ?
Duo chercha Ego des yeux… Pour s'apercevoir que celui-ci avait disparu. Encore.
- Il semblerait qu'il m'ait faussé compagnie. Mais je manque à tous mes devoirs. Mon nom est Duo.
A ce nom, les yeux de la femme s'écarquillèrent légèrement. Malheureusement pour lui, Duo ne s'en aperçu pas. Elle répondit :
- Je suis Lady Une, protectrice de cette forêt.
Une nouvelle fois, un coup de tonnerre retentit, un peu assourdi par le couvert des arbres. Duo sursauta mais Une ne semblait pas l'avoir remarqué. Elle continua :
- La nuit va bientôt tomber. Puis je vous offrir mon hospitalité pour la nuit ?
Duo ne fut pas long à aquiesçer, il en avait un peu marre de dormir au clair de lune et ça ferait les pattes au chat.
++++++++++
Les craintes d'Ego se matérialisèrent quand il la sentit s'approcher. Il ne pouvait pas se permettre d'être découvert par la duchesse, c'était trop risqué. Hâtivement, il se grimpa dans un arbre et s'y dissimula pour observer la scène.
Dans leur malheur, ils semblaient avoir de la chance ; Lady Une avait l'air d'être dans un de ses bons jours. Mais il n'y avait rien que Ego puisse faire pour empêcher Duo de la suivre dans son château.
Miaulant des jurons félins à l'intention d'un Duo trop crédule et d'une Lady Une perfide, il les suivit de loin jusqu'à ce qu'ils arrivent au château.
Il fallait à Ego un moyen d'entrer car, évidemment, il ne pouvait pas prendre la porte d'entrée. Il fit donc comme tous les chats de l'univers et choisit la porte de service, autrement connue sous le nom de cuisine. Poussant son petit museau de matou contre la porte mal fermée pour l'entrouvrir juste assez pour qu'il puisse passer, il en observa l'intérieur.
Un valet plutôt bien fait de sa personne était en train de baratter de la crème pour en faire du beurre. Parfait. Si Ego s'y prenait bien, il pourrait tirer un bénéfice inattendu de cette visite aux cuisines.
Il fourbit son meilleur miaulement de chat affamé qui pourrait parfaitement être traduit par : je suis un mignon petit chat et je meurs de faim, tu n'aurais pas un peu de crème en rab pour moi s'il te plaît ? Et passa à l'attaque.
- Miaou ?
Le valet vêtu de guenilles leva le nez de sa tâche et aperçu Ego. C'était un cœur tendre et il craqua aussitôt pour le chat :
- Bonjour le matou, qu'est ce que tu viens faire ici ?
Ego passa à la deuxième phase de l'attaque et se frotta contre les jambes du valet. Celui-ci le caressa d'une main puis récupéra le petit lait de la barratte et le versa dans une jatte avant de le donner au chat.
Ego n'était pas le genre à refuser ce genre de cadeau tombant du ciel et lapa son petit lait en pensant :
"Radin, t'aurais pu me donner de la crème !"
Son camouflage était parfait et quand Lady Une descendit en cuisine avec deux servantes, il pu entendre ce qu'elle demanda à son valet :
- Treizillon, prépare un repas pour deux ! Et veille à mettre du somnifère dans le repas de l'invité !
- Oui madame.
Le valet prépara rapidement deux plateaux et remplit les assiettes avec ce qui mijotait sur le feu, et, sous les yeux soupçonneux de sa maîtresse, il versa du somnifère dans l'une des deux assiettes de ragoût. Les deux suivantes prirent chacune un plateau et remontèrent avec Lady Une.
Une fois parties, Treizillon murmura pour lui-même avec de la déception dans la voix, comme les gens seuls ont parfois tendance à le faire :
- Encore une fois elle va s'en prendre à un invité… Et moi elle ne me voit même pas.
C'était le moment idéal pour intervenir :
- Qu'est ce qu'elle va lui faire au juste ?
Surpris, Treizillon se retourna pour voir qui avait parlé, mais il n'y avait personne. Personne sauf Ego.
- Tu… Tu parles ?
- Non, c'est mon marionnettiste invisible… Bon, tu réponds à ma question ?
Répondant automatiquement à l'autorité dans la voix du félin, Treizillon répondit :
- A chaque fois qu'on a un invité qui l'intéresse, elle le drogue et le met dans son lit pour… enfin tu vois…
Treizillon était rouge comme une tomate. Mais Ego n'avait pas besoin qu'on lui fasse un dessin, il savait additionner deux plus deux. Et quand une ambitieuse prédatrice schizo ET nymphomane rencontre un beau jeune homme héritier d'un monde entier, il y a une seule chose à ne pas faire : les laisser tous les deux seuls dans la même chambre !
Treizillon continua :
- Au départ j'ai cru qu'elle ne s'intéresserait pas à lui…
Ego le coupa :
- Sauf que là, c'est de l'Héritier dont il s'agit !
Treizillon resta saisi :
- Non, ce n'est pas possible ?! Il faut qu'on l'arrête !
- Sans déconner Einstein ?! J'ai pas plus envie que toi qu'ils fassent du sport en chambre tous les deux !
- Mais comment faire ? Elle va piquer une crise si on intervient !
Ego pris un air décidé. Si il avait eu des manches, il se les aurait retroussées :
- Laisse faire le professionnel…
+++++++++
Duo discutait tranquillement avec Lady Une. Il ne remarqua même pas quand sa vue se troubla et qu'il piqua du nez. Il sombra rapidement dans un sommeil profond et se mit à rêver en accord avec la forêt tout autour de la "propriété" de Lady Une.
Les arbres regardaient la forme blanche que Duo avait déjà vue courir comme le vent vers le centre de la forêt. Vers le temple blanc qui se dressait comme un tas d'ossements blanchis.
Derrière elle, un sombre cavalier s'approche de plus en plus et le bruit des sabots du cheval plus noir que la nuit résonne sous le couvert de la forêt. Le paquet dans les bras de la jeune femme bouge. C'est vivant. Le paquet dans les bras de la jeune femme crie. C'est un bébé. La forêt est vivante, la forêt voit et les arbres meuvent leurs branches et leurs racines pour entraver la progression du cavalier comme le leur ordonne la prêtresse vêtue de blanc.
La jeune femme y est, elle entre dans le temple et dépose son précieux paquet sur l'autel. Les arbres voient, Duo voit les yeux du bébé.
Violets, comme les siens. Duo est le bébé, Duo voit, il se souvient. Il voit la femme, sa mère, sortir une dague de ses vêtements et il sait.
Sait qu'elle veut le tuer. Il n'y a aucune émotion dans ces yeux là.
Derrière la jeune femme, une voix retentit :
- Arrête.
La voix est calme. Profonde. Elle dit ce qui doit Etre. Le cavalier sombre est lui aussi dans le temple et il n'est pas le seul. Duo le sent, dans l'ombre une autre paire d'yeux ne quitte pas la scène du regard.
La femme répond :
- Non. Son pouvoir est à moi. Je vais l'égorger sur cet autel sans que tu ne puisse rien faire et je récupèrerais son essence divine. C'est mon enfant. Il est à moi.
Duo frissonne. Il sait à qui appartient cette voix là, cette voix sans inflexion. Mais dans la paume de l'inconnu en noir brille un feu bleu. Un feu bleu que Duo connaît bien. Il lève les yeux sur le visage du cavalier et le reconnaît. C'est la même personne qu'il voit dans ses rêves, la même personne que sous la cascade.
La personne qu'il aime, dont il ne connaît toujours pas le nom et qui n'a semble t'il pas vieilli ne serait ce d'une journée pendant tout ce temps.
Le feu bleu frappe le corps de celle qui se donne le nom de mère, et elle s'évapore comme si elle n'avait jamais existé. Il ne reste plus d'elle qu'un esprit translucide qui dit avant de disparaître :
- Je me vengerai, Heero.
Heero ???
Duo a du mal à comprendre.
Le cavalier ou plutôt non, Heero, s'approche du bébé et le prend dans ses bras. Et dans ces bras, Duo se sent bien. Il n'est pas en danger. Les yeux bleus le regardent, le jugent. Un petit sourire apparaît sur ces lèvres trop sérieuses :
- Si tu restes ici, tu ne vivras pas longtemps.
Et d'un geste, il ouvre un portail sur l'autel. Un portail que Duo connaît bien parce qu'il l'a franchi dans l'autre sens il n'y a pas si longtemps. Avant de le déposer dedans, Heero murmure :
- Nous nous reverrons, petite mort.
Le bébé gazouille et ses petites mains frôlent celle de Heero avant que le portail ne se referme sur lui.
Duo n'est plus là, Duo ne voit plus mais les arbres, eux, sont toujours les témoins de cette scène.
Et Duo peut voir ce que les arbres ont vu.
Heero retourne à son cheval et l'ombre qui a observé la scène en silence quitte lui aussi la scène.
Une ombre familière, puisque ce n'est autre que celle d'Ego.
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Notes de l'auteur : Alors là c'est le cliffhanger… Le chapitre 6 était censé comprendre beaucoup plus de scènes mais elles sont plus longues à écrire que prévu alors je vous laisse là.
Vous avez tous remarqué j'espère le magnifique rôle que j'ai réservé à Treize : Cendrillon ! et au service de Une en plus, c'est le monde à l'envers.
Silmarill : Parfois je me demande vraiment d'où viennent ces idées. Elles sont tellement bizarres que je suis sûre que c'est une preuve de l'existence de la quatrième dimension.
Personne n'a encore trouvé l'identité de Ego. Pourtant, certaines d'entre vous ont chauffé… J'ai donné des indices mais apparemment ça vous est complètement passé au dessus de la tête. Tant mieux après tout, quand je révèlerais l'identité de Ego dans 2 ou 3 chapitres ça vous surprendra toutes… De manière générale, il y a des surprises jusqu'à la toute dernière goutte de ce fic.
Jikaï : Duo se fera t'il passer sur le corps ? Ego arrivera t'il à temps pour empêcher la catastrophe ? Lady Une ne va pas beaucoup aimer qu'on lui pique sa proie sous le nez…
Une petite review m'sieur dames, ça fait écrire plus vite.
