Voili, voilou, je reviens avec une nouvelle fic, sur une hypothétique destruction de Poudlard, avec pleins d'histoires compliqués (pour moi en tout cas, looool), de conneries à l'eau de rose, de sang, de gore, d'amitiés invraisemblables et de pensées chimériques à l'égard des personnages. En bref, n'importe quoi, n'importe quoi et n'importe quoi. ^__^

Je vais la diviser en plusieurs parties, même si j'ai pris une journée en glandant à l'écrire, parce que certaines personnes m'ont dit qu'elle était trop longue... (les feignasses, mdrr).

Pitit disclaimer comme on en voit partout, persos pas à moi, et pour une fois j'en suis contente, y'en a certains qui s'arrangent pas sous ma plume, ça aurait même tendance à empirer, et c'est pas peu dire parfois... :-p

Genre ? Je déteste les trucs cucul-la-praline, mais j'ai pas pu m'empêcher d'insérer une romance, y'a d'l'humour aussi, même si le mien est un peu particulier, de l'action, un peu, je suis pas sportive, et puis du drame, parce que à l'heure où je l'ai écrite, y'avait plus de gruyère rapé, ça m'a foutu le bourdon, ptdr, excusez, mais des pates sans gruyère rapé, hum hum... :-D

So, bonne lecture et à vos reviews...

P.S. : J'ai refait les paragraphes, pour ceux qui y voit un air de déjà vu... Enfin, vu le nombre de reviews reçus la dernière, fois, je me fais pas de soucis...
****Goodbye, Emerald's Hallowe'en**** ~(Adieu, les Emeraudes d'Halloween)~
La Fameuse Nuit :

Ah.

Cette Fameuse Nuit.

Je m'en souviens comme si c'était hier.

Tout s'est déroulé le 31 Octobre de je ne sais plus quelle année ; je n'ai pas arrêté de compter le temps du jour au lendemain, j'ai combattu le désespoir, mais la lassitude l'a emporté, et j'ai arrêté de compter les jours qui passaient.

C'était d'autant plus dur, je le rappelle, du fait que le soleil ne s'est plus jamais levé.

Tout ce que j'ai comme repère dans le temps, c'est que j'étais en 5ème année, mais comme je ne me souviens ni de mon âge, ni du classement des années, cette information ne me sert à rien, sauf que j'espère qu'un jour, quand cet enfer sera fini, dans très longtemps, j'aimerai retrouver mon identité.

Rhooo.

Je peux toujours courir pour ça.

Les Mangemorts, pour s'assurer que personne ne puisse connaître son passé, ont transformé Azkaban en centre d'informations, une sorte d'Etat Civil, sous haute sécurité.

Vous me direz, que font-ils des éventuels prisonniers ?

La question ne se pose même pas : ils ne font jamais de prisonniers.

Donc, le 31 Octobre, chaque année, se déroulait un bal. Le bal d'Halloween.

J'ai toujours détesté les soirées mondaines en tout genre, et c'est d'ailleurs ce qui m'a sauvé.

Remerciez le Ciel que je n'aime ni la foule ni les festivités.

Donc, le bal. Après le dîner.

Tous mes camarades de Gryffondor, ma maison, sont agités comme des puces à l'approche du début des danses, et en particulier des slows pour les filles.

Beurk.

Au risque de paraître trop sérieuse ou jalouse, je n'ai jamais compris ce qu'il y avait d'excitant et de plaisant à danser avec un garçon.

Je l'avais déjà fait, l'année précédente, en 4ème année, avec un type beaucoup plus grand que moi très connu dans un quelconque sport, qui m'avait dragué pendant que je faisais des recherches à la bibliothèque, mon endroit préféré au château, en compagnie d'un des mes meilleurs amis qui avait vraiment besoin de mon aide.

Il avait également besoin de mon aide ce soir-là.

Et je l'ai délaissé pour la solitude et les livres.

Quelle conne je suis...

Bon, donc, la fin du repas arrive, et je décide de monter dans mon dortoir pour bouquiner.

L'un de mes amis, Tâches de Rouille, c'est comme ça que je l'ai surnommé (comme on a plus de noms, on se surnomme), qui essaye de m'empêcher de partir en m'agrippant le bras.

Mon autre copain, Les Emeraudes, s'y met aussi :

« Allez, reste ! Tu vas quand même pas rater ça ! »,

Ou encore :

« Je t'invite à danser, ma grande ! Tu ne vas pas rester dans ton coin éternellement, tout de même ! »...

Voilà ce qu'ils me disaient.

Au fond de moi, ça me touchait qu'ils me retiennent comme ça, mais devant les autres, je ne montre rien, les repousse, m'agace :

« Foutez-moi la paix, tous les deux ! Lâchez-moi ! Vous avez des cavalières, allez vous amusez avec, et vous me raconterai demain matin comment c'était au pieu avec elles ! »

C'est ce que je leurs aie balancé à la gueule, ce soir-là.

Ils me regardent, choqués.

Je me souviendrai à jamais de l'expression de leurs visages à ce moment- là ; si ça avait été dans d'autres circonstances, j'aurai éclaté de rire, mais de savoir que c'était moi qui en étais la cause m'a quelque peu refroidi.

Oui, je le pense, mes deux potes, Tâches de Rouille et Les Emeraudes, sont des coureurs de jupons sans aucune morale.

Bon, c'était de leur âge, parce que si il y a une chose dont je suis sûre, c'est qu'on était des ados, mais enfin, vous trouvez ça raisonnable, vous, de découcher tous les soirs du dortoir, pour aller compter fleurettes à une poule sans cervelle (et jamais la même, en plus !) au clair de lune, et finir pelottés à la Tour d'Astronomie ?!?!?

Moi non.

C'est peut-être de la jalousie, peut-être parce que je tiens à eux, mais je suis possessive.

Qu'ils se trouvent une gentille petite gonzesse, et qu'ils en fassent leur régulière...

Mon Dieu, même après tout ce temps passé, je suis toujours aussi moraliste avec eux.

Je suis une vraie mère poule.

Pour en revenir au récit, je leur sors leurs quatre vérités, je leur fais lâcher prise, et avant qu'ils aient eus le temps d'en placer une, je me barre de la Grande Salle, sous les regards curieux ou choqués si ils ont entendu mes propos, des autres élèves.

Je pars dans les couloirs, la rage au ventre, les larmes aux yeux...

Et la lumière fut, comme j'aime à dire.

Je sais pourquoi je suis comme ça.

Je suis tout simplement amoureuse.

Amoureuse.

Amour.

Noooon voyooons, ça peut pas être ça.

Je délire.

N'empêche, il me plaît bien, Les Emeraudes.

Et encore, 'bien' est un euphémisme.

Je suis dingue de lui.

Tous ces petits détails de sa personnalité, hormis sa drague quasi- constante, m'attirent.

C'est un vrai ami, et c'est bien ça, le problème.

Pour les deux brigands, je suis la Copine, l'Amie, l'Intouchable.

Je me souviens, à l'approche du bal de Noël, en 4ème année, quand ils avaient fini par se rendre compte que j'étais une fille.

J'avais voulu les étrangler sur le moment.

Une fille.

C'était Tâches de Rouille qui me l'avait dit.

Son ton fasciné laissait entendre que j'étais une créature magique extrêment rare, un trésor, un butin caché.

Je n'avais pas apprécié.

A ma connaissance, j'avais été une fille auprès d'eux depuis je ne sais plus combien d'années, et c'est seulement maintenant qu'ils le remarquaient.

Soit.

Je suis définitivement entourée d'imbéciles.

Il n'y a qu'à faire comme si de rien était.

Donc, la 'Révélation' passée, Tâches de Rouille commence à s'intéresser à moi.

Il est bien gentil, Tâches de Rouille, seulement celui qui m'intéresse, c'est Les Emeraudes.

Et personne d'autre.

J'envoie donc balader mon soupirant, pour montrer à ma flamme que je suis libre.

Là était l'erreur.

En voyant Tâches de Rouille se faire rembarrer, il a dû penser qu'il fallait mieux ne pas tenter le Diable, risquer de compromettre notre amitié, et me laisser tranquille.

Mais moi, je voulais pas qu'il me laisse tranquille !

Au contraire !

Qu'il vienne m'embêter, je n'attendais que ça !

Et non, il se foutait de moi, ou plutôt, il se souciait de moi comme 'l'Amie', me présentait ses conquêtes, me racontait ses rendez-vous, ne m'épargnait aucun détail, à mon grand dam...

Il m'avait même confié un secret : il avait des vues secrètes sur certains garçons de Poudlard, comme Tête de Fouine, et notamment sur un professeur, le Tas d'Ordures.

Les Emeraudes était bisexuel, et pas des meilleurs goûts, bon sang de bonsoir, j'avais l'impression d'être la seule personne de l'école qu'il ne matait pas !

Ca en devenait rageant...

Je finis par perdre tout espoir, à me faire une potion pour oublier cet amour secret, cesser de rêvasser inutilement, et me replonger dans la solitude des études...

Ouh là là, je dérive totalement du sujet là, mais bon, il fallait que ça sorte, et en même temps, ça montre un peu l'ambiance qui régnait à l'époque...

Ce qui m'étonne le plus, c'est que tout me soit revenu en mémoire cette Fameuse Nuit.

Ce devait être à cause de la très forte concentration de Magie Noire ce soir-là qui a brisé les effets de mon brouet de l'Oubli.

Je arpente donc les couloirs, toute seule, d'une démarche lourde, le regard chargé d'une colère et d'une frustration qui aurait fait flancher un Basilic.

C'est alors que je percute que quelqu'un.

Merde.

Des larmes ont coulé sur mes joues, ça va forcément se voir, et je n'ai pas envie qu'on sache que j'ai pleuré, qui que ce soit.

Un coup d'?il vers son visage mi-surpris, mi-courroucé, m'énerve encore plus.

C'est notre cher Maître de potions adoré que je viens d'envoyer bouler, Mr le Tas d'Ordures !

Dire que Les Emeraudes ressent quelque chose pour lui, alors qu'il n'a rien pour moi...

Même si c'est juste un fantasme, je m'en fous, je veux bien devenir un fantasme pour Les Emeraudes, du moment que je deviens quelque chose...

Oups.

Le Tas d'Ordures a vraiment pas l'air content.

Il me jauge d'un regard sévère, et je ne doute pas une seconde qu'il va enlever des points à Gryffondor.

Jusqu'à qu'il me regarde dans les yeux, et que malgré la semi pénombre dû au mauvais éclairage des torches, il aperçoit les larmes.

Je baisse la tête, me dérobe, essaye de m'essuyer le visage tant bien que mal.

C'est alors qu'il fait la chose la plus invraisemblable qu'il aurait pu faire : il éloigne mes mains à l'aide de son bras agile, me prend le menton de son autre main pour me relever le regard, et me fixe.

Son visage est à deux centimètres du mien, je sens son souffle sur mon front, étant donné qu'il est plus grand que moi, et je le fixe à mon tour.

N'importe qui aurait pu se formaliser de cette situation pour le moins compromettante, mais pas moi, parce que je sais que le Tas d'Ordures est pédé comme un phoque.

Bien qu'il ne soit pas très expansif sur ses relations privées, je sais quand même qu'il est l'amant attitré de Tête de Fouine Senior, a été parfois celui de quelques autres Mangemorts, et depuis quelques temps, celui de Voldemort lui-même.

Ils ont tous des goûts de merde, ou c'est moi qui suis bizarre ?

Bon, pas le temps, la vie amoureuse de Poudlard, c'est du passé, puisque Poudlard n'existe plus.

On reste comme ça un moment, puis il me demande, d'une voix inquiète qui m'étonne :

« Qu'est-ce que vous avez, Miss... (Argh, ce nom qui m'échappe, qui m'échappe, même dans mes souvenirs....) ?

_Euh, je... Hum... Rien du tout, Professeur...

_Vous me racontez n'importe quoi.

_...

_Vous avez pleuré, ça se voit, ne me prenez pas pour un abruti ou un aveugle, vous avez beau ne pas m'apprécier, je ne suis pas aussi sans-c?ur que vous avez l'air de le penser.

_... ???...

_Vous ne voulez pas m'en parler ?

_Pourquoi je le ferai ? »

Oui, j'ai osé.

J'ai pris mon courage à deux mains, et je l'ai poliment envoyé chier.

Il s'écarte lentement, un peu, pour voir l'expression de mon visage en entier, me scrute, d'une façon très perçante, comme si il pouvait voir à l'intérieur de moi.

Je m'efforce tant bien que mal à me faire les traits les plus impassibles possibles, mais c'est peine perdue.

Je me vois dans les yeux de l'homme, je vois une jeune fille à l'air désemparé, ce que je veux faire passer pour de l'indifférence se rapproche dangereusement d'un appel au secours, une sorte de résignation triste...

J'ai peine à croire que c'est moi que je vois.

Son attitude passe de la colère sourde à la pitié.

Ouf.

Je préfère être considérée comme pathétique plutôt que de m'attirer ses foudres.

Il me prend le bras et m'entraîne à sa suite.

J'ai bien envie de me débattre comme avec Tâches de Rouille et Les Emeraudes, de lui foutre un pain dans la gueule, puis de courir dans les couloirs comme une dératée en hurlant au harcèlement sexuel, histoire de finir la soirée en beauté, mais l'implacable volonté qui émane de Tas d'Ordures m'en empêche.

Cet homme sait s'imposer, et 'règne' avec autorité sur ses élèves et ses laquais, chez les Mangemorts.

Je me fais ainsi traîner dans les couloirs obscurs jusqu'à la Grande Porte.

Il veut me foutre dehors ?!?

Que nenni, il ouvre la porte et on se retrouve tous les deux dans le Parc.

C'est parti pour une ballade au clair de lune.

Ironie du sort, il n'y a pas si longtemps que ça, je pestais contre mes deux amis pour ce genre de niaiseries hypocrites/romantiques.

Sauf que moi, je la fais avec le prof le plus détesté et le plus baisé de l'Académie.

Sur le coup, j'ai juré que c'était la dernière fois que je ratais un bal à Poudlard.

Niark niark niark, excusez-moi, c'est nerveux.

Donc, promenade sous les étoiles.

Pendant un moment, je me retiens et reste silencieuse, mais assez rapidement, ma langue se délit, contre ma volonté.

Je vais finir par croire qu'il m'avait jeté un sort.

Et pourtant, non, je sais que c'est faux, que j'ai parlé toute seule.

Ca commence par un ou deux commentaires, lancés ça et là, puis il se retrouve à écouter une ado en mal d'amour et d'espoir brisé, qui a passé beaucoup de temps et d'efforts à se dresser un mur de glace.

Je peux lire plus d'une fois la culpabilité dans ses yeux, à mesure que mes propos deviennent plus intimes, plus douloureux.

Pourtant, ce n'est pas de sa faute.

Et en même temps, si.

C'est lui qui m'a questionné, ce n'est pas moi qui lui aie couru après pour qu'il joue les psys.

Je lui parle de ma blessure cachée, Les Emeraudes, et à ma satisfaction, je vois son air choqué et entend un hoquet de surprise quand je lui annonce que mon ami convoite d'ajouter sa tête à son 'tableau de chasse'.

Je le comprends et compatie, le pauvre, il a déjà tant à faire, avec ses autres partenaires sexuels, il n'a pas besoin de cette 'sex-machine' en plus...

Même ça, je lui dis.

Pourtant, il ne m'interrompt pas, mais je pense que sans l'Explosion, nous aurions sûrement réglé nos comptes.

Je lui relate aussi ma frustration face au fait que je ne suis pas considérée comme une fille par mes amis.

Le Tas d'Ordures ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais se tait.

Je ne m'en soucie pas.

Je veux parler jusqu'à manquer d'air.

Il m'écoute et hoche la tête, c'est le confident parfait.

On fait comme ça plusieurs fois le tour du Parc, on va au Lac, on s'éloigne, on trace la lisière de la forêt...

Tout compte fait, ma dernière soirée au château n'était pas si tragique que ça.

Jusqu'à que nous soyons interrompu par Tâches de Rouille qui court comme un malade vers nous, en gueulant des choses que nous, moi du moins, ne comprenons pas.

Mais il n'est pas dur de deviner que ça fait référence au Tas d'Ordures, vu les injures que j'arrive à entendre.

Dans sa course précipitée, il s'étale de tout son long après avoir buté dans un talus.

Je ne peux empêcher ma bouche de s'étirer en un grand sourire moqueur.

Mon professeur, à côté de moi, soupire d'exaspération.

Et oui, il y a des choses qui ne changeraient pour tout l'or du monde.

Occupé à épousseter la terre de sa robe de bal, Tâches de Rouille ne nous voie pas arriver vers lui et bondit de surprise quand je l'interpelle à deux mètres de lui.

Son étonnement laisse rapidement place à la rage :

« Non mais qu'est-ce qui te prend de te balader avec le prof' de Potions dans le Parc à cette heure-là ?!?!? T'es tombé sur la tête ou quoi ?!?!?! »

Je le coupe net et réponds d'un ton cassant, un petit sourire narquois aux lèvres, ce qui étonna toutes les personnes présentes, moi en première :

« Et alors ? Je fais ce que je veux, non ? De quoi tu te mêles ? Tu te prends peut-être pour ma mère ? »

J'ai prononcé tout ça à voix claire, sans hurler, mais sans marmonner non plus, et en le regardant droit dans les yeux, sans ciller.

Tout ça fait un peu trop pour Tâches de Rouille, qui perd soudain de son assurance et se met à balbutier :

« Mais... **** (mon Dieu, pourquoi ai-je donc oublié mon nom à ce point là ?...)... Tu sais que **** (celui-là aussi, je l'ai oublié... je les ai tous oublié...) est un ex-Mangemort et un expert en Magie Noire, qu'il déteste **** (Les Emeraudes, moi et mon fichu oubli des noms...), qu'il nous déteste, et qu'il pourra te faire du mal si tu restes seul avec lui... »

Oh Putain !

Mais comment peut-il avoir le culot de dire tout ça devant le Tas d'Ordures ?!?

Je jette un coup d'?il prudent par-dessus mon épaule, car le concerné est resté en retraite, et je me sens soulagée de voir que ce dernier n'est pas mort sur le coup, n'a pas laissé explosé sa rage, n'a pas pris sa baguette, n'a pas enlevé de points à Gryffondor, mais au contraire, est resté parfaitement calme.

Je ressens une brusque poussé de respect pour mon professeur.

Il subit toute la journée des préjugés de la part de ses disciples, et du reste du personnel, mais il ne s'en offusque pratiquement jamais.

Le Tas d'Ordures s'adresse alors à mon ami d'une fausse indifférence :

« Si c'est tout ce que vous avez réussi à comprendre à mon sujet depuis votre entrée à Poudlard, vous êtes vraiment décevant. Pour tout vous dire, Mr **** (Mr 'quoi', déjà ?), vous venez de me prouver une fois de plus que vous n'étiez qu'un sot sans cervelle. »

Silence pesant.

Tâches de Rouille réfléchit à une répartie intelligente, Tas d'Ordures réfléchit à ce qu'il pourra répondre à cette répartie, et moi j'essaye de trouver un endroit dans la conversation pour m'en prendre à Tâches de Rouille en lui lançant une méchante répartie à la figure

Ce n'est pas digne de moi, mais ça soulage.

Un ange passe.

Comme personne ne se décide à parler, je décide d'emmêler un peu plus en lâchant cette bombe :

« Tu sais, **** (et oui, je le savais avant... *soupir*), peut-être que notre professeur déteste **** (pas besoin de faire un dessin, je parle de Les Emeraudes), mais lui n'a pas l'air de s'en peiner tant que ça, puisqu'il s'est mis en tête de le faire venir dans son lit. Prochainement.

_... ?!?!?!?...

_Tu ne t'en doutais même pas, n'est-ce pas, que **** (Les Emeraudes) puisse être attiré par les hommes, et pourtant si... Comme c'est étrange, tu ne trouves pas, qu'il m'en ai parlé à moi en premier...

_Il blaguait voyons, tu vois vraiment notre ami courir après... Heu... Cet homme...

Le Tas d'Ordures intervient, un immense sourire de carnassier aux lèvres qui me fait frissonner :

_ Seriez-vous assez aimable, Mr **** (Tâches de Rouille), d'informer Mr **** (Les Emeraudes), que je suis consentant, et que le plus tôt sera le mieux, mon érection constante (sic !) dans mon pantalon gêne mes mouvements... De plus, j'ai entendu dire qu'il était également attiré par Mr **** (Tête de Fouine), ne serait-ce pas une bonne idée et un gain de temps que de tout faire en même temps ? Si vous voulez vous mêlez de la partie, vous êtes bien entendu le bienvenue, on devra juste se serrer, ce qui n'est bien entendu, pas un problème... »

Le tout dit avec une parfaite maîtrise du ton, comme si il était en train de parler de la météo.

Quelle tête à claques.

Je me suis demandé ce qu'il allait répondre à ça, l'autre...

Ouch.

Ca se corse.

Tâches de Rouille reste un moment sous le choc de la tirade, puis c'est à son tour de jouer les prédateurs.

Il avance lentement vers le prof' de Potions, le regard de satyre qui plaît tant aux minettes de Poudlard, et soudainement, se colle au Tas d'Ordures, et sans lui laisser le temps de se dérober, passe d'un mouvement expert du poignet une main dans le pantalon de l'homme interloqué, et lui susurre à l'oreille, d'un ton minaudant :

« Alors, Professeur, pas si gênante que ça, votre érection ?... Tout compte fait, j'accepte volontiers votre invitation, ce serait très impoli de refuser, et de plus, j'ai hâte de faire plus ample connaissance avec vous... »

Zou.

Tâches de Rouille remonte en une seconde en flèche dans mon estime.

Sur le coup, j'ai eu envie d'applaudir.

Bravo.

Non seulement il a joué le même jeu de la provocation, mais il a désarçonné le prof'.

Tas d'Ordures s'est fait avoir à son propre jeu.

N'empêche que je ne l'avais jamais vu aussi bien jouer la comédie.

Hum, comédie ?

Si c'était pas le cas, j'en aurais connu deux qui se seraient déchiré pour avoir les jolies petites fesses de Tas d'Ordures à leur merci.

Malheureusement, l'un d'entre eux est mort dans les minutes qui suivirent.

Donc, Tâches de Rouille continue son manège pendant quelques minutes, sans que Tas d'Ordures ait fait le moindre geste pour le repousser ou l'arrêter.

L'allumeur se détache lentement, recule pour avoir une 'vue d'ensemble', admire son travail (sic !), puis redevient sérieux.

Il se tourne vers moi et se met à parler d'un ton déçu qui me donne mauvais pressentiment :

« Mais dis-moi, qu'est-ce qu'il t'a pris tout à l'heure ? Tu savais bien que **** (Les Emeraudes) n'avait pas de cavalière pour le bal...

_Ah bon ? Il comptait trouver chaussures à son pied sur place, répondais-je d'un ton froid.

_Bah... Euh... En fait, il comptait t'inviter ce soir...

_Pour réussir un pari ? Complétais-je, le regard venimeux.

_Non !... En fait, ça fait longtemps qu'il s'intéresse à toi, il m'a envoyé tâter le terrain l'année dernière, mais comme tu m'as envoyé dans les roses, il a préféré attendre, et il comptait se déclarer ce soir... »

Mon regard, jusqu'alors fuyant, se fixe, et mes yeux s'écarquillent, soit disant pour aider le cerveau à comprendre l'information.

1...

2...

3...

QUOI ?!?!?!?!?

Et moi qui espérais depuis tout ce temps !

C'est pas possible, ce genre de choses !

C'est de l'injustice !

C'est...

C'est le Tas d'Ordures qui me réveille de ma torpeur :

« Mais enfin, réveillez-vous, bon Sang ! Vous avez entendu ! L'homme de votre vie vous aime aussi, et vous ne régissez même pas ! Remuez-vous ! Soyez heureuse ! J'attendrai, vous l'avez dit vous-même, je suis déjà 'overbooké', et vous en avez plus besoin que moi ! Allez, on bouge ! Vous le méritez, mais ne le faites pas trop poireauter tout de même ! »

Il est pas bien celui-là aujourd'hui ?!?!

D'abord de la sympathie, puis de la compassion, ensuite des encouragements, faut qu'il arrête le café...

Et je me fige.

Il a raison.

Je dois vivre mon bonheur.

Avant qu'il ne soit trop tard.

Je lui murmure un vague « Merci pour tout », je laisse Tâches de Rouille planté là, et je mets à courir en direction de l'entrée.

L'Amour me donne des ailes.

J'ai l'impression de voler.

On va s'aimer, sur une étoile et sur un oreiller, au fond d'un train ou dans un vieux grenier, je veux découvrir ton visage, ouh l'Amour est beau, ooohooohoooh...

J'adore les chansons françaises moldues.

Plus que quelques mètres et je suis au château.

Le vent souffle dans mes cheveux défaits, je ne me suis pas donné la peine de me coiffer, et tout à coup, je me sens revivre.

Allez, encore un petit effort, ce n'est pas un petit poing de côté qui va t'arrêter...

Soudain, l'Explosion.

Un bruit semblable à du tonnerre, je n'ai même pas le temps de réfléchir, le vent produit par la bombe m'envoie à l'autre bout du Parc, plus loin de l'endroit où je me tenais il y a quelques instants. Je me cogne la tête contre un arbre, puis c'est le Trou Noir...