Argh, je suis vraiment désolée pour le retard, je devais mettre ce chap en ligne la semaine dernière, et on a eu un virus, j'ai pas pu….-_-" encore désolééééééée !!!

J'ai pas le temps de remercier tout le monde individuellement, mais le cœur y est ! Merci pour vos reviews…Ce chapitre commence à parler de la relation du Jeune Homme avec le Papillon, le prochain dévoilera un peu l'identité de Duo…

Bonne lecture !

Second Chapitre

Encore une fois, le Jeune Homme se retrouvait sur la route.

Vous souvenez-vous de lui ?

Il n'avait pas changé…peut-être ses vêtements : il était toujours vêtu de noir, mais ce n'était plus les mêmes. Ce n'était plus le même endroit non plus.

Les années avaient passé, beaucoup, un siècle peut-être. Le Jeune Homme ne savait pas exactement, le Temps n'a pas d'importance pour lui.

Mais peut-être en a-t-il pris, soudain…

Oh oui.

Cela faisait cent vingt-sept ans, un mois, deux semaines et cinq jours que le Rêveur s'était envolé.

Le Jeune Homme était assis sur une pierre, devant l'eau qui coule et s'enfuit. Son regard était un peu sombre, un peu triste. Les genoux pressés contre sa poitrine, il suivait des yeux une feuille qui flotta quelques instants avant de disparaître.

Il se sentait seul, ça vous étonne ?

Le Jeune Homme porta sa flûte à la bouche, souffla doucement dedans et ses doigts jouèrent sur l'instrument, une mélodie triste, un peu mélancolique.

Ça ne ressemblait pas à ce qu'il joue d'habitude, ça ne ressemblait à rien de ce qu'il avait jamais joué.

Il jouait pour lui.

Ça n'était jamais arrivé.

Il n'en avait jamais eu besoin.

Mais le Temps avait passé, et changé. Les Hommes autour de lui avançaient, avec fureur, affamés de savoir, affamés de pouvoir, affamés d'invincibilité.

Et lui les regardait avec curiosité, monter au front pour des idées, mourir pour d'étranges notions de libertés, d'indépendance.

Massacrer pour une couleur de peau, un mode de vie différent.

La musique s'approfondit et le vent cessa de souffler.

Les Hommes se battent parce qu'ils sont un peuple. Parce qu'ils sont plusieurs…

Lui avait toujours été seul.

Avant, ce n'était pas grave…

C'était la faute du Rêveur, vraiment.

Un jour il l'attraperait. Un jour, il le ferait obéir, le ferait rentrer.

Le Jeune Homme ne savait pas exactement ce qu'il adviendrait du Rêveur. Il aurait fallu qu'il meure avant de pouvoir s'endormir, mais avant ça il fallait qu'il trouve un corps.

Et de toutes ces cent vingt-sept année, le Rêveur ne s'était pas une seule fois incarné. Il refusait. Il ne voulait pas.

Oh, le Jeune Homme avait essayé.

Il avait joué des musiques de séduction attirantes, des musiques de cajolerie tendres, presque de supplication, qui firent danser les fées et les elfes, qui donnèrent aux Hommes des envies de vivre heureux, des envies de fraternité.

Il avait joué des musiques terribles de menaces, de destruction, qui firent trembler les airs, qui terrifièrent ses propres papillon, qui donnèrent aux Hommes le goût du sang.

Mais le Rêveur avait dansé trop loin de lui, et le Rêveur s'était moqué de ses avertissements.

Le Rêveur continuait à rêver.

Avez-vous déjà essayé d'attraper un rêve ? Vous avez beau le poursuivre, il s'enfuit, disparaît. Et le Jeune Homme avait beau courir, ses doigts ne frôlait jamais les ailes du Rêveur.

Comme les Autres pouvaient se moquer de lui.

Il avait été trompé par un Mortel, un Humain, un être insignifiant.

Il ne Les a jamais vraiment aimés. Dès le début, Ils l'ont mis à part. Ils ne l'ont jamais considéré comme des Leurs.

Peut-être parce qu'il est trop proche des Hommes, parce qu'il les comprend bien plus, et qu'il est un peu comme eux.

Et Eux, du haut de leurs Nuages, Ils ne se soucient pas tant que ça des Hommes…Pour Eux, ils ne sont importants qu'une fois papillon…et encore, seulement lorsqu'il Leur est destiné.

Alors Ils se moquaient de lui.

En réalité, Ils étaient jaloux car le Jeune Homme pouvait aller à sa guise, qu'il était bien plus libre qu'Eux.

Mais au moins, Ils étaient ensemble. Ils n'étaient pas seuls.

Lui avait toujours été seul.

La musique devint un soupir, un appel, et il ferma les yeux.

Il jouait, oh oui, il jouait, pour lui, juste pour lui, une musique neuve créée de sa solitude, de ses sentiments. Les paupières baissées, les lèvres et les mains tendres, est-ce qu'il s'écoutait seulement ?

La mélodie devint plus calme alors que ses sentiments se vidaient par elle, et il entrouvrit les yeux, sans cesser de jouer.

Un éclair bleu le fit presque sursauter, et ses yeux s'agrandirent, incrédule, soufflé de tant d'audace, de tant d'effronterie.

Le Rêveur était posé sur sa flûte et battait lentement des ailes, comme pour accompagner la musique.

Le Jeune Homme reprit son souffle, continuant à jouer de peur qu'il ne s'envole de nouveau, changeant lentement la mélodie mélancolique pour essayer de le capturer. Pour le faire entrer dans le cercle fragile de la Vie…

Mais le Rêveur se rendit compte du changement et en un coup d'aile, s'envola quelques mètres plus loin, regardant le Jeune Homme d'un air plein de défi.

_ Rêveur, viens par ici…murmurait le Jeune Homme à travers la musique. Laisse-toi faire, laisse-toi apprivoiser, ne t'enfuis pas, Rêveur, joli Rêveur…

Mais le Rêveur se fichait bien de cette mélodie-ci. Il n'avait aimé que l'autre, celle qui venait du cœur, celle qui lui ressemblait…Celle qui n'était pas un piège.

Et s'il venait, s'il se laissait faire, est-ce qu'il entendrait encore la mélodie ? Non, plus jamais… Alors non.

Non.

Et le Rêveur se posa dans les cheveux défait du Jeune Homme avant de s'envoler lorsque sa main voulut l'attraper, et le Jeune Homme furieux se mit à lui courir après.

_ Rêveur ! Reviens ! Si je t'attrape…

Mais le Rêveur se moqua et vola plus loin, laissant le Jeune Homme croire qu'il pouvait l'attraper, disparaissant au dernier moment, revenant, repartant…

Et pendant des nuits, et des nuits, le Rêveur rejoignait les autres papillons dans la danse mortelle, sans jamais partir avec eux, et chaque jour, le Rêveur venait faire enrager le Jeune Homme.

Le Jeune Homme ne s'en était peut-être pas rendu compte…

Il ne se sentit plus jamais seul.

Et pendant longtemps, dans les plaines indiennes d'Amérique la légende voulut que parfois, l'on pouvait voir la Mort courir après un Papillon.

TBC…