Shakes : Mon chapitre préféré… * sourire maniaque *

Zinnok : Qu'est-ce que tu m'as encore inventé ?

Duo : J'ai un super mauvais pressentiment…-_-

Shakes : * se frotte les mains * mais non, mais non…

Heero : …é___è

Duo : T'inquiète, Hee-chan, je te protégerai…

Shakes : Mwarf. ^___^

Cinquième chapitre

Quatre Raberba Winner avait vu beaucoup de choses dans sa vie. Sa nature de Newtype empathe avait relativement aidé dans son observation de phénomènes étranges. Lorsqu'il se concentrait assez, il pouvait même avoir un aperçu de l'âme humaine, et s'était émerveillé de la forme qu'elle prenait, celle d'un papillon qui changeait de couleur selon l'état de l'esprit.

Il en fallait beaucoup pour surprendre Quatre.

Il fallait au moins la vision d'une trentaine de papillon-âmes suivant avec enthousiasme Duo Maxwell.

« Je déteste les hôpitaux », avait marmonné Duo juste avant qu'ils entrent. Quatre n'avait pas posé de questions. Ils avaient tous eu dans leur vie de bonnes raisons de ne pas aimer les hôpitaux, mais maintenant Quatre se demandait si ça n'avait pas un rapport avec le fait qu'à chaque fois qu'ils passaient une chambre, une âme-papillon en sortait pour suivre Duo.

La majorité étaient de couleur jaune pâle, le signe des malades, normal pour un hôpital. Mais certains portaient la couleur blanche du deuil. Des morts…

Quatre et Duo s'étaient arrêtés dans une chambre vide en attendant que Trowa leur signale que la voie était libre, et le petit blond hésitait entre se taire et faire remarquer poliment à son compagnon qu'il était suivi.

Mais alors qu'il se décidait à demander une explication à Duo, celui-ci se retourna, fronça les sourcils et fit un geste de la main. Après un battement d'ailes d'hésitation, tous les papillons jaune pâle s'en allèrent, il ne restait que les six papillons blancs qui s'accrochèrent à la natte de Duo sans qu'il en semble dérangé.

Quatre décida prudemment de remettre les explications à plus tard. Il sentait qu'elles risquaient d'être longues.

Duo était apparemment un Newtype, mais Quatre se demandait quel genre de Newtype avait la capacité d'attirer les malades et les morts.

L'arrivée de Trowa coupa court à ses interrogations. « La voie est libre », murmura le brun.

_ Bien, fit Quatre. Duo, rejoins Foxer. Trowa et moi allons chercher de quoi le transporter.

_Ça marche. A tout de suite.

Duo sortit discrètement de la chambre pour foncer dans celle du résistant. Apparemment, Trowa s'était occupé du garde qui la surveillait…

Foxer était un homme d'une soixantaine d'années, mais son apparence malade le vieillissait énormément. « Il ne tiendra probablement même pas le trajet », pensa Duo avec un serrement au cœur.

Au moment où il s'approchait du lit, le vieil homme ouvrit les yeux et le regarda sans surprise.

_ Vous êtes venu me chercher ? demanda-t-il d'une voix faible.

_ Oui, oui, ne vous inquiétez pas, répondit doucement Duo.

_ Vous êtes bien ironique de me dire ça, répliqua le vieux résistant avec un rire rauque. N'est-ce pas parce que vous êtes là que je dois m'inquiéter ?

Duo fronça les sourcils un instant, puis sourit en comprenant.

_ Je crois qu'on ne s'est pas très bien compris, dit-il. Nous sommes venus vous délivrer, je ne suis pas venu vous chercher. Je suis Duo Maxwell, l'un des pilotes de Gundam envoyé pour vous sortir d'ici.

_ Oh, dit simplement Foxer. Je ne vous imaginais pas si impliqué dans nos affaires.

_ C'est un choix que j'ai fait, répondit Duo en haussant les épaules.

_ Combien de temps me reste-t-il ?

Le regard de Duo s'assombrit un peu.

_ Pas longtemps. Une heure, peut-être, je ne suis pas doué pour les estimations temporelles, mais si vous me voyez, alors vous êtes très près de l'échéance.

_ Une heure…Ne pouvez-vous pas m'accorder un peu plus de temps ?

Duo rit doucement.

_ Ne vous apprend-t-on pas lorsque vous êtes enfant qu'on ne peut négocier avec moi ?

_ Je ne cherche pas à négocier. Ce n'est pas pour moi…J'ai des informations, il faut que je les passe aux autres, et que je nomme mon successeur ou ils se diviseront encore. On ne peut se permettre d'être divisés, vous le savez…

Duo croisa les bras sans répondre.

_ Je vous en prie, murmura Foxer. C'est en tant qu'être humain que je vous le demande…Vous défendez la même cause que nous, vous devez bien nous comprendre, pour avoir choisi de vous battre !

_ Vous comprendre, répéta Duo avec une nuance d'ironie. C'est vrai que je suis ici pour ça.

Il s'étira et regarda dehors.

_ Mais je suis désolé, dit-il. Je n'ai pas le droit de vous retenir. C'est une des rares règles que je respecte.

Foxer ferma les yeux avec désespoir.

_ Néanmoins, reprit Duo, une lueur de malice dans la voix, rien ne m'empêche de vous apprendre à tricher un peu.

Le vieux résistant rouvrit les yeux, incrédule.

_Tricher ? répéta-t-il. On peut tricher avec vous ?

_ Seulement quand je l'autorise, fit Duo avec un clin d'œil. Ou que vous êtes un Rêveur avec une majuscule. Mais passons. Ecoutez-moi bien : vous aller dormir, et rêver, tout en restant éveillé dans le rêve. Ne quittez surtout pas votre corps, ou je serais obligé de vous rappeler. Tant que vous rêverez, vous serez hors temporalité. Une fois près des résistants, vous vous réveillerez. Il vous restera un peu moins d'une heure. Mettez-la à profit, après je ne pourrais plus rien faire pour vous.

_ Merci, murmura Foxer. Si les gens savaient combien vous nous ressemblez et nous comprenez, ils n'auraient plus si peur…

_ Et arrêteraient de fuir ? murmura Duo pour lui-même avec une nuance de tristesse. Allons, il est temps de dormir…

Une flûte apparut dans ses mains. Il la porta à sa bouche, fermant les yeux, mais ne joua que quelques notes. Ça suffisait. Lorsqu'il rouvrit les paupières, Foxer dormait, et un papillon aux ailes brunes s'accrochait avec obstination à l'emplacement de son cœur.

Duo sourit.

Au même instant, le bruit un peu étouffé d'une alarme à incendie se déclencha.

_ Qu'est-ce que…

Trowa ouvrit la porte, très calme.

_ Ça vient d'en dessous, dit-il. Quatre est parti voir ce qu'il se passe. Foxer ?

_ Il est dans un coma léger. Dépêchons-nous de le sortir de là et de l'amener aux résistants. Ils nous attendent bien dehors ?

_ Oui.

_ On y va !

Rejoindre les Résistants, même avec Foxer inconscient fut un jeu d'enfant : le déclenchement de la sonnette d'alarme avait déclenché une telle panique que personne ne faisait attention à eux. Trowa et Duo ne s'attardèrent pas : dès qu'il se furent assurés que les Résistants pouvaient partir sans ennuis, ils se dépêchèrent de fuir.

Ils ne savaient pas où étaient les autres, mais ils les rejoindraient au point de rendez-vous, dans une petite rue à un kilomètre de l'hôpital.

Duo avait un mauvais pressentiment, quelque chose de pas clair qui lui tirait dans la poitrine. Mal à l'aise, il accéléra la cadence sans que Trowa, probablement aussi pressé que lui de s'assurer que les autres n'avaient rien, proteste.

Il n'avait pas de montre.

Quel heure pouvait-il bien être ?

Il avait un soudain besoin urgent de connaître l'heure, la date.

_ Tro ?
_ Hm ?

_ Il est quelle heure ?

Trowa mit un moment avant de répondre et Duo sentit quelque chose dans son estomac qui lui serrait les entrailles.

De l'inquiétude ?

_ Minuit passée, répondit enfin Trowa.

Minuit passée, une nouvelle journée qui commençait…laquelle ? Quelque part en avril, mais quelle était la date exacte ? Est-ce qu'ils étaient le 15, le 16 ? Et pourquoi ça lui semblait si important de le savoir ?

Le temps, le temps, il y avait quelque chose avec le temps…

Sa réflexion fut coupée au moment où ils arrivaient enfin au point de rendez-vous, le cœur battant, et il sut immédiatement que quelque chose n'allait pas.

Il y avait la silhouette de WuFei, penché, et Quatre, accroupi, la tête d'Heero sur ses genoux.

« Pas de panique, pensa Duo. Rien ne peut lui arriver…Rien… »

Mais il y avait aussi beaucoup de sang.

_ Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il immédiatement.

_ Trop long à raconter, on en parlera plus tard, répondit WuFei. Il faut vite aller chercher la voiture. Yuy a perdu énormément de sang, et continue encore. Barton, allons-y.

Il n'y eut qu'un acquiescement de la part de Trowa avant que les deux garçons disparaissent. Duo s'approcha de Quatre qui gardait la tête baissée.

_ Je…je suis désolé, Duo…fit-il d'une voix étrangement douloureuse. J'avais dit que rien n'arriverait…Duo…

Le garçon à la natte se mit à genoux près d'eux et tira tout doucement Heero contre lui. Le Japonais n'eut pas de réaction.

_ Le sang ne veut pas coaguler…continua Quatre en se mordant la lèvre. On a appelé Sally, elle sera au refuge quand on arrivera…Mais…d'habitude le corps d'Heero se soigne plus vite…Je sens…Je sens…ça ne va pas, Duo…

_ Si, rétorqua Duo d'une voix sûre, sans panique. Bien sûr que si, ça va aller. Ne t'inquiète pas, Quat. Tout ira bien. Il n'arrivera rien à Heero.

_ Co…comment tu peux dire ça ? s'écria Quatre qui sentait dans toutes les fibres de son âme que le corps d'Heero était en train de mourir.

Le sourire qui éclaira le visage de Duo n'était pas quelque chose de naturel sur le visage du garçon. C'était un sourire doux, et sûr, le sourire d'un enfant qui n'a pas de doutes, pas de peur.

_ Mais Heero ne peut pas mourir, dit-il. Heero n'a jamais voulu mourir, et puis, je ne le permettrai pas. Il n'a pas le droit de me quitter, je l'ai rattrapé, il m'appartient…

Quatre le regarda avec stupéfaction, mais n'eut pas le temps de dire quoique ce soit, Trowa et WuFei revenaient, et ils transportèrent Heero dans la voiture.

Duo ne le lâchait pas, mais restait calme, même si parfois ses sourcils se fronçaient en se baissant sur le Japonais.

Ils arrivèrent enfin au refuge. Quatre s'était recroquevillé, frissonnant, au fond de la voiture, sans que personne le remarque, et c'est seulement lorsqu'ils s'apprêtèrent à transporter Heero qu'ils réalisèrent quelle masse de chair tremblante le petit blond semblait être devenu.

_ Quatre ! appela Trowa, le prenant immédiatement dans ses bras.

Le petit blond s'accrocha à lui avec force, le regard presque vide.

« Partir…murmura-t-il. Laisse-moi partir…mal…Laisse-moi… »

_ Il fait une crise d'empathie, murmura Trowa.
_Probablement à cause de Yuy, acquiesça WuFei. Dépêchons-nous !

Ils rentrèrent au refuge rapidement où Sally les attendait, inquiète.

Sally n'était pas quelqu'un de facilement impressionnable. En tant que médecin de guerre, et médecin des cinq pilotes, elle avait eu sa part d'horreur. Et elle avait vu Heero Yuy revenir de blessures auxquelles personne n'aurait jamais survécu.

Mais face à l'état dans lequel il était, elle étouffa un sanglot, plaquant une main sur sa bouche.

_ Sally ? appela WuFei doucement. Sally, qu'est-ce qu'il y a ?

_ Sally, fit Duo. Sally, pourquoi tu le soignes pas ? Dépêche-toi, il a mal.

La jeune femme sentit les larmes lui monter aux yeux, elle avait beau savoir que ça arrivait, que ça finirait par arriver, elle n'y avait pas cru…Pas lui…D'une voix la plus stable possible, elle déclara :

_ Les balles qu'il a prises lui ont complètement déchiré les entrailles et perforé les poumons, Duo. Et la quantité de sang qu'il a perdu serait mortelle pour n'importe qui. Même lui.

Trowa qui gardait Quatre contre lui tourna violemment la tête vers elle, les yeux presque exorbités, jurant tout bas. WuFei serra les poings, pâle.

_ Sally, répéta Duo, calme. Soigne-le. Il a mal.

_ JE SAIS QU'IL A MAL, BON DIEU ! hurla-t-elle en larmes. IL NE DEVRAIT MEME PAS ETRE ENCORE EN VIE !!!

WuFei, secoué, lui prit le bras pour la calmer. Heero…Heero allait…mourir ? Pourquoi il n'arrivait pas à aligner les deux idées ? Pourquoi ?

Parce que…Heero était toujours revenu…toujours revenu…

Sally s'effondra presque.

_ Il n'a plus de poumons pour respirer, sanglota-t-elle, il souffre pour rien, il est mort, son corps est mort, et lui est vivant, et il devrait être MORT !!!

_ NON ! hurla Duo. Heero ne MOURRA pas !! Je ne le permettrai pas !

_Duo, bon sang ! Tu ne peux rien y faire ! Personne ne peut survivre à ça ! Personne ! Est-ce que tu imagines, la souffrance qu'il est en train de subir ? Même inconscient, tu imagines ? ça doit le rendre fou ! Ce n'est pas humain !

_ Alors il faut qu'il dorme, s'entêta Duo, une pointe de panique dans la voix. Il faut qu'il dorme, et il s'envolera, et tout ira bien, il faut qu'il dorme…

_ On ne peut pas dormir dans ces conditions, ragea Sally, furieuse que Duo ne comprenne pas, furieuse qu'il s'obstine parce qu'il les faisait tous souffrir, à garder espoir. Il ne peut pas dormir, il ne peut qu'être inconscient et supporter la douleur !

_ Duo, dit doucement WuFei parce qu'il fallait que quelqu'un reste lucide. Duo, Heero va mourir.

_ NON !! hurla de nouveau Duo, une fureur dans les yeux qui les effrayèrent, et Trowa resserra son étreinte autour de Quatre qui s'était raidi brutalement, crispé un peu plus. NON !!! Je le permettrai pas ! Je les laisserai pas me le prendre ! Je le permettrai PAS !!!

_ LAISSE-MOI PARTIR !!!

Tous se retournèrent vers Heero, stupéfié. Le garçon s'était redressé brutalement, hurlant plus fort que Duo, d'une voix dévorée de souffrance, de terreur et quelque chose qui ressemblait à du chagrin.

_ LAISSE-MOI PARTIR !!!

_ NON ! rétorqua Duo, rageur. NON ! Je te l'interdis ! Je te l'interdis ! Je ne te laisserai pas mourir !

_ T'as pas le droit ! Pas le droit !

_ Je te laisserai pas MOURIR !!!!

_ Laisse-moi partir…Laisse-moi…PARTIR !

_ NON !

Les yeux d'Heero se révulsèrent presque, sa respiration devint sifflante. Son visage tordu par la souffrance pâlit encore un peu, et Sally lâcha un cri de détresse, horrifié par le spectacle de cette douleur brute, mais comme les autres, incapable de comprendre, ni de détacher ses yeux du garçon.

Heero retomba d'un coup sur le matelas, vaincu par la torture du mal, et tourna juste son regard vers Duo, le fixant avec un chagrin aussi déchirant que sa douleur, ses yeux bleus brillant de larmes qu'il ne voulait pas verser, ses yeux qui ne comprenaient pas pourquoi Duo lui faisait subir ça, pourquoi Duo ne voulait pas le délivrer.

Et sa voix rauque, brisée, s'éleva comme un murmure fragile, accompagnant l'unique larme qu'il laissa glisser sur sa joue : « Est-ce que…est-ce que tu me détestes tant que ça ? »

Et les yeux de Duo s'agrandirent brutalement, et il se laissa tomber à genoux, le visage enfoui dans ses mains, essayant sans succès de retenir ses sanglots.

Et avec la première larme, il délivra l'âme d'Heero, l'âme qu'il avait gardée enfermée pour ne pas qu'elle meure, pour garder Heero.

Il ne l'avait pas fait pour Foxer, il ne l'avait pas fait pour Sœur Helen, ni même pour Solo… Juste Heero…Juste Heero…

En sentant l'entrave sur son âme disparaître, Heero eut un sourire de lumière que Duo ne vit pas, murmura un « merci » que Duo n'entendit pas, et ses yeux se figèrent.

WuFei tendit une main tremblante pour lui fermer les paupières.

Duo hurla.

Personne n'osa s'approcher, chacun souffrant à sa manière, mais incapable de consoler ce chagrin sans concession, cette mort que Duo refusait encore.

Et Quatre se leva doucement, s'écarta de Trowa, et pleurant en silence, vint prendre Duo dans ses bras, et Duo cacha son visage contre la poitrine du blond, cessant de hurler, mais le corps qui se convulsait sous les sanglots brisés qu'il ne cherchait plus à bloquer.

_ C'est fini, Duo, murmura la voix ferme de Quatre, si ferme malgré ses propres larmes et son propre chagrin. C'est fini.

Duo s'accrocha désespérément à Quatre.

C'est fini…

Tbc…

Heero : …

Duo : …

Zinnok : …

Shakes : YAHOOOO ! J'attendais d'écrire cette scène depuis mon idée de la séquelle de Fièvre. Ça fait un bout de temps. Vous imaginez pas combien j'avais hâte d'y arriver !!!!! ^________________^

Heero : Elle a recommencé…

Duo : Elle a encore tué mon Hee-chan…

Zinnok : C'est pas possible, il est pas mort ? Tu avais dit que cette fic se finissait bien.

Shakes : Ah, si, si, il est mort, hein. ^________^

Duo : Et ça te fait sourire ?????!!!!!

Heero : Deux fois de suite…

Zinnok : Il a raison, tu pousses un peu, là…

Shakes : Garçons et dragon de peu de foi. Il reste deux chapitres. Ayez confiance…

Duo, sceptique : Je suis pas rassuré…

Heero : Je suis encore mort. * s'en remet pas *

Shakes : Faut récupérer, les mecs, c'est pas fini… See you space Gundam boys !