Attention, ce chapitre est un crossover avec le Disque-Monde de Terry Pratchett ! Je n'ai pas pu m'en empêcher ;-) ...
J'espère, sinon, que vous m'avez tous pardonné ce qui est arrivé au chapitre 9 !
Disclamer : les éléments et les personnages appartiennent à J. K. Rowling ou à Terry Pratchett, sauf l'histoire, qui est de moi.
Chapitre 10 : Ook
Le lendemain matin, Harry et Ron constatèrent qu'Hermione avait les yeux gonflés. Ils s'en inquiétèrent, mais elle refusait de faire tout commentaire, expliquant que c'était juste dû à un mauvais rêve. Elle n'avait pas l'impression de leur mentir en disant cela, car c'est vraiment ainsi qu'elle vivait la situation : comme un véritable cauchemar ! Sa seule consolation fût de constater que son ennemi n'était pas présent au petit-déjeuner. Au moins, elle n'aurait pas à affronter son sourire moqueur.
Ron, de son côté, n'était pas convaincu par l'histoire de la jeune fille. Il repensait à la suggestion d'Hagrid, et ne comprennait pas comment être amoureuse pouvait la rendre si malheureuse. Finalement, il se demandait si le géant ne s'était pas trompé, et cela l'inquiétait plus encore... Mais que faire ? Elle restait fermée et inaccessible, et il n'avait jamais su s'y prendre avec les filles. Il fallait vraiment qu'il en parle à Harry, la situation devenait ingérable pour lui tout seul.
Draco était finalement apparu pour suivre ses cours, mais n'avait pas daigné lever un seul sourcil en direction d'Hermione. Au moins ne se moque-t-il pas publiquement de moi... se dit-elle, soulagée. Cependant, elle attendait avec anxiété la retenue, redoutant de se retrouver seule avec lui. Heureusement, il y aurait Hagrid...
C'est donc avec angoisse qu'elle se dirigea vers la cabane du géant, après avoir déposé ses cahiers et ses livres dans sa chambre. Elle se demandait quelle tâche ils allaient devoir accomplir, et surtout elle se demandait s'ils arriveraient à surmonter leur aversion mutuelle pour la remplir à bien.
De son côté, le garçon n'en menait pas large non plus. Il avait l'impression d'avoir provoqué un horrible gâchis, mais ne voulait pas non plus s'affaiblir face à son ennemie d'hier. D'hier ? pensait-t-il, Si c'est d'hier, qu'est-elle donc pour moi aujourd'hui ? La situation actuelle le torturait, aussi avait-il choisi la seule solution qui lui restait : faire la tête. C'est donc le visage fermé et la bouche pincée qu'il se dirigea vers la cabane d'Hagrid. Mais ce dernier n'était pas seul, et le coeur de Draco s'accéléra à la vue de la jeune fille. Merlin ! Je vais arrêter de réagir comme une fillette ? pensa-t-il en tentant de réprimer cet accès. A son approche, les deux autres se tournèrent vers lui.
- Bien, vous êtes donc là tous les deux... commença Hagrid, Je vais donc pouvoir vous expliquer votre tâche. Un de mes amis, bibliothécaire à l'Université de magie d'Ankh-Morpork, dans... mh... dans un autre monde, a quelques problèmes. Un de ses neveux a malencontreusement été transformé en... en orang-outang.
Les deux élèves levèrent les yeux vers le géant, stupéfaits. Hagrid avait vraiment du mal à expliquer la situation tant elle était incongrue.
- Bref, il a besoin de voir le professeur Dumbledore pour régler ce petit problème, et en attendant, il voudrait que vous vous occupiez du bébé.
A ce moment, un orang-outang adulte sortit de la cabane, tenant un bébé orang-outang dans un bras, et un régime de bananes dans l'autre.
- dit-il à l'attention d'Hagrid.
- Oui, c'est vrai. Mon ami me précise qu'il ne devrait pas en avoir pour trop longtemps, deux heures au maximum. Pour ma part, je dois aller faire une course urgente et je ne peux pas m'en charger. précisa le géant.
C'est Draco qui parla le premier, comme à son habitude.
- Vous comprenez ce qu'il dit ? Mais c'est un s...
Il fut coupé par la grande main du géant qui se plaqua contre sa bouche.
- Un anthropoïde. N'utilisez aucun autre mot, il y va de votre vie, Monsieur Malfoy. précisa Hagrid.
Devant le sérieux avec lequel il avait prononcé cette phrase, Draco fut convaincu qu'il fallait se tenir à cet avertissement.
- C'est un sort qui l'a rendu ainsi, mais il préfère cette... cette forme-ci, plus pratique dans son travail. En revanche la mère de son neveu n'est pas du tout du même avis en ce qui concerne son fils. ajouta Hagrid avant de mettre le bébé orang-outang dans les bras d'Hermione.
- fit le bibliothécaire d'une petite voix pour confirmer les propos du géant, avant de s'éloigner en direction du collège, sous le regard ahuri de certains élèves qui passaient par là.
- Bon, les enfants, je vous laisse. Soyez sages, et n'oubliez pas de lui donner son biberon ! ajouta Hagrid, enfourchant sa moto avant de s'envoler prestement dans le ciel dégagé.
Hermione et Draco étaient consternés. Ils ne s'étaient vraiment pas attendu à cela, et avaient l'impression que Dumbledore s'était bien moqué d'eux. Il se regardèrent, toujours aussi consternés par la tâche qui leur avait été imposée. Le bébé poussa un petit cri de joie, et Hermione tourna le visage vers lui. Elle ne put s'empêcher de sourire devant sa petite bouille affectueuse, et se détendit considérablement. Draco la regardait toujours, trouvant qu'elle avait décidement beaucoup de charme, même avec un bébé dans les bras. Hermione sentit un picottement dans sa nuque, prenant conscience que le garçon la regardait sûrement toujours.
- Son biberon est sans doute dans la cabane... commença-t-elle sans lever la tête, trop occupée à faire des sourires et des grimaces au petit enfant.
- Un homme Malfoy ne s'occupe pas de ce genre de chose. répondit du tac au tac Draco, en regrettant aussitôt d'avoir parlé de la sorte, conscient que c'était plus une habitude d'éducation paternelle qu'une réelle conviction personnelle.
Hermione leva son visage vers lui, avec un regard dur. Elle s'avança vers lui avec une détermination qui effraya presque le garçon, et lui mit d'office le bébé dans les bras.
- Tiens ! Je vais chercher le biberon, puisque tu ne veux pas y aller. En attendant, je ne peux pas tout faire en même temps. précisa-t-elle avant de s'engouffrer dans la maison dHagrid, remarquant avec plaisir le regard implorant du garçon.
Draco se sentait complètement ridicule. Il ne savait même pas comment tenir l'enfant, et le trouvait bien lourd. Repensant aux photos qu'il avait vu de Narcissa, sa mère, avec lui dans les bras, il entreprit de s'asseoir sur les marches de la cabane et de redresser le petit dans une position plus confortable.
- Prends tout ton temps, surtout ! cria-t-il sur un ton qui, il l'espérait, était suffisement convainquant.
Le bébé poussait des petits sons joyeux, et Draco ne pouvait s'empêcher de lui trouver un visage amusant. Il agita son doigt au-dessus du nez de l'enfant, et ce dernier essaya de l'attraper, ce qui fit sourire le garçon malgré lui...
Hermione le regardait depuis l'intérieur, et ne pouvait s'empêcher de le trouver attendrissant. Il fera un bon père... se dit-elle, avant de se reprendre, Mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Allez, ma fille, le biberon !
Ce dernier se trouvait sur la table, et elle alla s'installer sur les escaliers, à côté de lui. Elle avait bien réfléchi, et s'était décidé à discuter avec le garçon, quoi qu'il en coûte. Elle ne voulait pas qu'ils continuent à se faire la guerre de la sorte, pas après le merveilleux baiser qu'ils avaient échangé. Tant pis pour sa fierté, tant pis pour son amour-propre, elle voulait en avoir le coeur net.
