Nous revoilà pour un deuxième chapitre, attention voilà tout d'abord le disclaimer :
Les lieux et les personnages appartiennent à J.K. Rowling et à Warner Bros, l'intrigue appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.
Notes : Soho est un quartier de Londres qui avait (à une certaine époque) une réputation sordide.
Merci à ceux qui ont reviewé le premier chapitre, ça m'encourage vraiment à continuer. Il y a ma super Ashwinder, mais aussi Winky, Pomfresh, bayram, solla, valerie
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Ginny's Gift, Chapitre Deux
Presque dès qu'Harry sortit de la voiture, il se retrouva enveloppé dans une étreinte maternelle. Mrs Weasley avait attendu leur arrivée dans la petite cour. "Joyeux anniversaire, Harry," dit-elle en le relâchant. "Le repas est prêt pour nous. Emmène juste tes affaires dans la chambre de Ron pour l'instant. Tu pourra les déballer après manger." Harry alla sortir magiquement sa malle du coffre de la voiture, regardant pendant qu'il le faisait le chauffeur du Ministère qui se tenait droit à côté de la voiture comme une statue. Harry n'avait pas fait très attention au chauffeur chez les Dursley, et sur la route du Terrier il avait été assis sur le siège derrière celui du chauffeur. Mais Harry le détailla à présent. Les yeux du chauffeur étaient cachés derrière des lunettes sombres, et il était presque trop grand pour être normal. Harry se demanda comment il réussissait à faire rentrer ses longues jambes en dessous du volant.
Le Terrier n'avait pas l'air d'avoir beaucoup changé depuis la dernière fois où Harry l'avait vu l'été après sa quatrième année. Les poulets couraient toujours un peu partout, la maison elle-même donnait l'impression qu'elle pouvait tomber en ruines à n'importe quelle minute, comme le garage qui se trouvait derrière elle, et il y avait toujours un chaudron rouillé près de la porte d'entrée, ayant l'air de ne pas avoir été touché durant son absence. Plusieurs paires de bottes en caoutchouc était entassées près de la porte, mais la pile était plus petite qu'elle ne l'avait été. Seuls Ron et Ginny habitaient toujours à la maison. Percy s'était marié et avait déménagé dans un appartement sur le Chemin de Traverse, alors que les jumeaux habitaient à Pré-au-Lard, où ils travaillaient à développer de nouveaux produits pour Zonko.
Harry mit rapidement ses affaires dans la chambre de Ron au dernier étage, avant de repartir pour la cuisine, où il avait l'intention de manger assez pour compenser son petit déjeuner frugal. Alors qu'il s'asseyait à table, il vit l'édition du matin de La Gazette du Sorcier sur le bar. La prenant, il regarda les gros titres, qui étaient accompagnés d'une photo de la Marque des Ténèbres scintillant comme autant d'horribles étoiles au-dessus des ruines d'une maison, déclarant une autre horrible attaque de Mangemorts. Le sujet des dernières activités de Voldemort avait été judicieusement évité sur la route, comme s'il y avait eu un accord tacite entre les adolescents, mais Harry savait que la situation était mauvaise. En un sens, il n'avait pas besoin de demander des nouvelles, il avait son propre radar de Voldemort sous la forme de sa cicatrice.
Harry sentit le regard de quelqu'un sur lui. Levant les yeux, il rencontra les yeux bruns de Mrs Weasley. Dans l'excitation de son arrivée, il n'avait pas remarqué les rides de souci qui s'ancraient plus profondément dans son visage, mais maintenant elles ressortaient. Harry savait qu'elle devait être très préoccupée à propos de ses deux fils aînés qui étaient impliqués dans la bataille contre l'ennemi si loin de la maison.
"Ça va mal, n'est-ce pas ?" demanda Harry, peut-être inutilement. Sirius lui avait dit que les forces des Ténèbres gagnaient apparemment du terrain partout en Europe.
"Pire chaque jour," répondit-elle gravement, et Harry fut étonné par le fait qu'elle n'ait pas essayé d'écarter le sujet. Elle lui avait répondu comme d'un adulte à un autre. Quand tout le monde fut assis autour de la table, pourtant, Mrs Weasley engagea la conversation sur des sujets plus joyeux. Malgré ça, une certaine tension resta dans la cuisine, une sorte de reconnaissance tacite que les choses n'étaient pas comme elles devraient être dans le monde.
Harry nota que Ginny ne prenait pas part à la conversation durant le repas. Il lui jetait des coups d'oeil occasionnellement de l'autre côté de la table. Les signes d'épuisement étaient plus visibles que jamais sur sa figure. Ses tâches de rousseur ressortaient en contraste complet avec la pâleur de sa peau, et il y avait des cernes violettes sous ses yeux. Ça ne le surprendrait pas si elle tombait endormie dans son assiette de poule au pot.
"Ne vas-tu rien manger, Ginny ?"
Comme Harry le vit, Ginny bougea sur son siège aux subites paroles de sa mère. L'assiette de Ginny était presque aussi pleine qu'au début du repas.
"Excuse-moi, maman," marmonna-t-elle. "C'est juste que je n'ai pas si faim que ça."
Mrs Weasley attendit, pinçant ses lèvres, et Ginny obéit, prenant sa fourchette et avalant une bouchée, mais dès que sa mère regarda autre part, elle reposa la fourchette de nouveau.
Après le repas les quatre adolescents montèrent les marches, Ginny les laissant à sa chambre et refermant la porte derrière elle, alors que les trois autres continuaient vers la chambre de Ron. Il y avait toujours beaucoup d'orange, tout de même moins violent; la couleur avait pâli avec le temps. Harry allait vider sa malle mais il pensa immédiatement que ce n'était pas une bonne idée. Il ne voulait pas qu'Hermione voie le livre que Sirius lui avait donné. Il savait qu'elle voudrait forcément voir ce qu'il contenait mais qu'elle n'aimerait sûrement pas les sujets qu'elle y trouverait. Il y avait aussi le cadeau de Ginny qui était supposé rester secret.
"Alors que se passe-t-il avec Ginny ?" demanda Harry, alors que les trois s'asseyaient sur le lit de Ron.
"Je sais pas. Elle a agi étrangement tout l'été. Je ne l'ai presque pas vu. Elle dort beaucoup."
"C'est très étrange," ajouta Hermione. "Je suis arrivée hier, et elle était endormie. Je ne sais pas à quelle heure elle s'est couchée hier soir. Ça devait être très tard."
"Maman s'est beaucoup inquiétée," ajouta Ron. "Mais personne ne peut rien tirer d'elle. Elle dit juste qu'elle est fatiguée."
Harry eut une mauvaise pensée. "Vous ne pensez pas que c'est quelque chose comme en deuxième année, n'est-ce pas ? Vous savez, avec le journal intime ?"
Ron haussa les épaules. "Elle était nerveuse à ce moment là, je crois. Pas fatiguée."
Hermione eut l'air pensive. "Je ne pense pas qu'elle ferait quoi que ce soit avec n'importe quel journal de nouveau, encore moins un magique, ou quoi que ce soit de maléfique de toute façon, après ce qu'elle a enduré pendant sa première année. Je ne l'ai pas beaucoup vu depuis que je suis arrivée, mais elle m'a l'air d'agir comme si elle était fatiguée, comme elle le dit."
"Mais pourquoi est-ce qu'elle est aussi fatiguée, pourquoi est-ce qu'elle ne s'est pas couchée hier soir ?" Ron pointa avec un petit sourire venant du fait qu'il avait réussi à attraper Hermione en apparente contradiction.
"Peut-être que la raison qui fait qu'elle est aussi fatiguée est qu'elle reste debout jusqu'au petit matin. Franchement, pourquoi est-ce que tu ne lui demande pas tout simplement ce qu'elle fait ?"
"J'ai essayé. Elle ne dit rien. Elle ne l'a pas dit à maman, non plus, quoi que ce soit."
Harry se demanda si cela avait un quelconque rapport avec la soudaine décision de Ginny de lui donner un cadeau d'anniversaire. Il considéra le fait de le dire à Ron et Hermione, mais quelque chose l'en empêcha. Elle lui avait demandé de le garder secret. Il pensait qu'elle l'avait fait pour éviter les moqueries de ses frères, mais maintenant il n'en était plus aussi sûr. Elle avait mentionné dans sa note quelque chose à propos du fait que tout devait être fait correctement pour que la magie opère. Peut-être qu'une des conditions était le secret. Mais la seule façon de le découvrir serait de le demander à Ginny elle-même. Il devrait attendre le bon moment pour le faire sans que personne d'autre ne le découvre.
"J'ai eu une lettre de Sirius hier soir," dit Harry pour changer de sujet. "Il a été envoyé en mission secrète et ne pourra pas venir à la fête ce soir."
"Oh non !" s'exclama Hermione. "J'espère que tout ira bien pour lui."
"Moi aussi," dit Harry.
Sirius avait déjà été dans des opérations similaires assez souvent dans le passé, et Harry savait que son parrain pouvait efficacement se déguiser, mais il se sentit tout à coup mal à l'aise. Hermione et Ron durent le sentir aussi, car le silence se fit et ils se regardèrent, alors que la tension qui avait été présente depuis le déjeuner devenait palpable. Une bulle de colère se forma en Harry à l'impuissance qu'il ressentait d'être toujours à l'école. Dès aujourd'hui il était un adulte -- lui, Ron et Hermione l'étaient tous maintenant -- et il n'y avait rien qu'il puisse faire pour aider avant qu'il ait fini l'école. Il voulait avoir le droit d'agir, mais il avait les mains liées.
Ron se leva, tournant en rond sans s'arrêter. Hermione le regarda pendant un moment avant de dire, "Allons faire un tour. Tu viens, Harry ?"
"Non, allez y tous les deux. Je vais arranger un peu mes affaires."
Harry savait qu'ils seraient en sécurité dans les alentours immédiats du Terrier. Un large périmètre avait été magiquement délimité autour de la propriété. Personne ne pouvait Transplaner, et personne ne pouvait même approcher sans qu'on détecte sa présence.
Les seuls moyens d'entrée ou de sortie étaient l'allée ou la poudre de Cheminette, et même le réseau de Cheminette était moins étendu qu'il l'avait été par le passé. Chaque sorcier était devenu un solitaire dans la lutte. La sécurité était forte, pas seulement à cause de la présence d'Harry, mais parce que la famille Weasley en général était très active dans la lutte contre Voldemort.
Après avoir rangé ses affaires, en faisant attention que les cadeaux de Ginny et de Sirius restent cachés, Harry décida de chercher Ginny et de lui poser des questions sur le pendentif. Il hésita sur le pas de la porte de sa chambre, qui était complètement fermée, une barrière silencieuse de son domaine. Était-elle seulement là ? Si elle l'était, elle n'avait pas l'air de vouloir être dérangée. Il leva une main pour frapper à la porte quand même, mais des voix provenant d'en bas l'arrêtèrent. Peut-être était-elle en bas après tout.
Descendant vers la cuisine, il s'arrêta sur le pas de la porte, quand il reconnut la voix inquiète de Mrs Weasley. "...et elle n'a pas mangé plus de deux bouchées à midi." Harry sut immédiatement de qui Mrs Weasley parlait.
"Qu'est-ce qu'on peut faire de plus, Molly ? Elle refuse de nous dire ce qui lui arrive," la voix de Mr Weasley répondit. Harry pensa que c'était plutôt étrange, étant donné que c'était le milieu de l'après-midi, et que Mr Weasley devait toujours être au Ministère.
"Elle s'est enfermée dans sa chambre. Je ne l'ai pas vue depuis. Arthur, elle a été comme ça tout l'été. Je pense que tu devrais avoir une conversation avec elle."
Harry se pencha pour regarder dans la cuisine et vit Mrs Weasley à genoux devant la cheminée. Elle communiquait manifestement avec son mari à travers le feu. Il eut un élancement de culpabilité à la pensée qu'il écoutait aux portes, mais il était trop curieux de voir ce qu'il pouvait apprendre pour arrêter.
"J'essaierai." Mr Weasley avait l'air résigné. "Mais je ne vois pas où ça va nous mener."
"Arthur, elle a utilisé ton atelier. Tu as bien le droit de savoir pourquoi."
"Elle m'a dit qu'elle avait un projet qu'elle devait réaliser durant les vacances comme devoir pour l'école."
"Et je ne comprends pas comment tu peux accepter cette explication." La voix de Mrs Weasley était devenue assez perçante. "Tu sais très bien qu'elle n'est pas supposée faire de la magie en dehors de l'école. Que ce serait-il passé si elle était née de parents Moldus ? Elle n'aurais pu faire aucun genre de devoir durant les vacances sans être attrapée. Des devoirs vraiment !"
Quoi que la réponse de Mr Weasley ait été, Harry ne put pas l'entendre. Il imagina que Mr Weasley avait marmonné une sorte d'excuse.
"Ce soir c'est la fête d'Harry, mais juste après, tu vas lui dire que ça ne peut plus durer."
Harry décida qu'il en avait entendu assez. Il marcha silencieusement vers les escaliers et revint sur ses pas, faisant beaucoup de bruit. Les voix dans la cuisine se turent. Sans même faire un signe à Mrs Weasley en passant, Harry sortit pour profiter du soleil et réfléchir à ce qu'il venait d'entendre.
*
Le dîner d'anniversaire d'Harry eut lieu dans le jardin. Les personnes présentes auraient peut-être été capables de trouver assez de place pour s'asseoir autour de la table de la cuisine, mais ils auraient été très serrés, et la soirée était chaude et plaisante. Percy et Pénélope était arrivés à peu près au moment où Mr Weasley était rentré du travail. Ils furent rapidement suivis de Fred et George, qui étaient arrivés avec beaucoup de bruit dû à une grande quantité de Pétards du Dr Flibuste. Ginny arriva peu après, s'étant changée en robe et ayant l'air beaucoup plus fraîche qu'elle ne l'avait été plus tôt. Elle avait apparemment passé l'après-midi à faire la sieste.
Après avoir consommé une bonne tranche de gâteau au chocolat fait maison, Harry se tourna vers ses cadeaux. Mrs Weasley lui avait fait un sweat en coton aux couleurs de gryffondor, rouge foncé et or, et plusieurs paires de chaussettes. Ron lui avait offert un T-shirt des Cannons de Chudley, sur lequel un Poursuiveur en robe orange pouvait être vu marquant un but spectaculaire... encore et encore et encore et encore; l'image sur le vêtement bougeait, exactement comme sur les photographies magiques.
Harry était très content. "Merci ! J'avais vraiment besoin de nouveaux habits," dit-il, jetant un regard à son sweat trop grand et à son jeans trop petit. "Je suis pressé de pouvoir me débarrasser de ceux-là."
"Tu pourras t'acheter de nouveaux vêtements quand nous irons au Chemin de Traverse pour vos affaires d'école, mon chéri," intervint Mrs Weasley.
Harry réfléchit. Ce dont il avait vraiment envie étaient des vêtements Moldus corrects et c'est ce qu'il dit. "Est-ce qu'il y a un endroit où je pourrais en trouver à Ottery St. Catchpole ?" demanda-t-il.
"Il n'y a pas beaucoup de choix dans le village," dit George. "Si tu veux quelque chose vraiment à la mode, tu dois te rendre à Londres." Tout le monde regarda George. La chemise à motifs qu'il portait était d'une couleur fuchsia qui jurait horriblement avec ses cheveux.
"Quoi ? Je n'ai pas le droit d'avoir mon avis sur la mode ? Je vous ferai savoir que j'ai acheté cela dans un magasin très raffiné d'Oxford Street."
Fred, qui était assis à côté d'Harry, leva les yeux au ciel et lui dit d'un ton confidentiel, "Tu ne devineras jamais combien de fois j'ai essayé de cacher cette monstruosité. Il continue à la trouver, pourtant." Maintenant que les jumeaux gagnaient leur propre argent, ils avaient démontré avoir des goûts plutôt différents, mais c'était beaucoup plus facile de les différencier que cela l'avait été par le passé.
"D'accord," dit Harry, alors qu'il attrapait le cadeaux des jumeaux avec trépidation. Comme il hésitait avant de commencer à le déballer, Fred dit,
"Ne t'inquiète pas. Il ne va pas exploser. Pas celui-là, quoi qu'il en soit."
"Non, nous gardons les cadeaux explosifs pour Percy," ajouta George. Ron avait écrit à Harry en lui décrivant comment les jumeaux avait causé de l'agitation au mariage de Percy et Pénélope l'été dernier en leur donnant un cadeau qui avait exposé quand il avait été déballé, envoyant dans la pièce des articles Moldus d'origine plutôt douteuse. Ron avait entendu qu'ils avaient acheté le cadeau à Soho. Les jumeaux avaient échappé au courroux de leur mère en disant que Percy était supposé déballer ce cadeau particulier durant sa lune de miel.
Harry ouvrit le cadeau des jumeaux et y trouva un assortiment d'articles de Zonko, incluant certains qui n'étaient pas encore disponibles au grand public. Un Fred souriant lui montra un prototype du Passe-partout, "garanti d'ouvrir tous les verrous". "Reconnais que tu pourras faire bon usage de ça à Poudlard," dit-il avec un coup de coude. "Je sais que j'aurais adoré en avoir un quand j'y étais."
Les jumeaux eux-mêmes avaient montré à Harry comment ouvrir une porte avec une épingle plusieurs années auparavant, mais la méthode de l'épingle ne marchait pas sur les verrous magiques qui se trouvaient à Poudlard.
Harry remercia les jumeaux et se tourna vers son dernier paquet. Il venait d'Hermione, et par sa forme Harry pouvait dire que c'était un livre. Il leva un sourcil en la regardant, alors qu'il enlevait le papier cadeau. Il pensait que son expression faciale était un peu suspecte -- elle avait l'air assez contente d'elle-même à propos de quelque chose -- surtout quand il sortit un exemplaire de L'Histoire de Poudlard.
"Euh, merci, Hermione." Il sut qu'il n'avait pas l'air très convaincant.
Ron se tourna vers elle. "Tu penses que tu vas le convaincre de le lire juste parce que tu le lui as offert pour son anniversaire ?" demanda-t-il avec un rire.
"Je te ferai savoir qu'il y a des tonnes d'informations utiles dans ce livre Ron. Si tu lui laissais seulement une chance, tu l'aimerais peut-être. Est-ce que tu ne vas pas l'ouvrir Harry ? J'ai mis une inscription à l'intérieur."
Avec les regards de la famille Weasley posés sur lui, Harry pensa que ce serait impoli de refuser, il ouvrit alors le tome à la première page et éclata de rire. Il leva les yeux vers Hermione dont les yeux brillaient d'espièglerie. Ron regarda de l'un à l'autre.
"Qu'est-ce qu'il se passe ici ?"
"Est-ce que je peux lui montrer ?"
"Je ne sais pas", répondit Hermione légèrement. "Il n'a jamais montré assez d'intérêt dans le passé."
"Donne-moi ça." Ron prit le livre des mains d'Harry. Il examina la première page pendant un moment, avant de donner à Hermione un regard d'admiration. "J'ai l'impression qu'on m'a eu. Qu'est-ce que c'est que ça ?"
"La couverture change magiquement pour devenir le livre que tu veux, il suffit de dire la bonne formule. L'introduction explique comment faire."
"Cool. Merci, Hermione." Harry pensait vraiment qu'un exemplaire des Secrets des Aurors Pour Attraper Les Sorciers Du Mal lui serait plus utile que L'Histoire de Poudlard.
Maintenant qu'Harry avait fini avec ses cadeaux, il faisait complètement noir, et les jumeaux préparaient le feu d'artifice. Harry voulait avoir une conversation privée avec Ginny, mais il ne voyait pas comment il en serait capable avec la majorité de sa famille autour. Ginny résolut le problème elle-même. Alors que tout le monde bougeait les chaises pour avoir une bonne vue du spectacle, il entendit une voix douce dans son oreille.
"Retrouve-moi dans l'atelier de mon père après la fin de la fête. J'ai quelque chose d'important à te dire." Harry se demanda pourquoi il frissonnait à la sensation de son souffle dans son oreille : la soirée était plutôt chaude.
Il se tourna et fut un peu surpris de voir Ginny se tenant si proche. "Oui, d'accord."
"Amène ton cadeau." Elle lui lança un regard lourd de sens, et il sut de quel cadeau elle parlait.
Harry fut soudainement pressé que le feu d'artifice se termine. Elle allait répondre à ses questions. Pendant un moment, il se demanda comment il allait pouvoir se faufiler jusqu'à la chambre de Ron et prendre le pendentif sans se faire prendre. Il savait instinctivement que le rendez-vous avec Ginny devait rester secret. Il y avait toujours la cape d'invisibilité, tant qu'il pouvait partir avec l'excuse d'aller au lit. Tant que Ron n'avait pas l'idée d'aller se coucher tôt aussi. Il lança un regard à son meilleur ami et se dit que cela ne devrait pas vraiment être un obstacle. Ron avait l'air plutôt proche d'Hermione, et Harry ne pouvait qu'espérer qu'ils décideraient de rester éveillés tard.
Peu après la fin du feu d'artifice, Percy et Pénélope partirent; Percy dit qu'il avait un rendez-vous tôt dans la matinée le lendemain. Harry tira parti de la diversion pour se rendre discrètement dans la chambre de Ron, amenant ses nouveaux cadeaux, ainsi si quelqu'un lui demandait ce qu'il faisait là, il pourrait prétendre qu'il les rangeait. Bougeant rapidement, il sortit sa cape d'invisibilité et le collier de sa malle. Il mit ses nouveaux cadeaux dans sa malle, plaçant le livre qu'Hermione lui avait donné par dessus celui de Sirius. Roulant la cape d'invisibilité en un petit paquet, il la cacha sous le vieux sweat de Dudley, où elle se perdait facilement dans les nombreux plis, puis redescendit où tout le monde était rassemblé.
Fred et George avaient l'air de se préparer à partir, eux aussi. Ron et Hermione s'étaient installés sur un banc éloigné de la maison. Ginny avait disparu. Harry dit bonne nuit aux jumeaux puis se dirigea vers un coin de la maison où il pourrait mettre la cape d'invisibilité sans être vu. Quand il fut invisible, il fit le tour de la cour vers l'atelier de Mr Weasley.
Il faisait très noir à l'intérieur de l'atelier, mais Harry n'alluma pas sa baguette, car cela risquait d'attirer l'attention. Harry n'était jamais vraiment venu ici avant, et il ne savait pas trop à quoi s'attendre. Il voyait des images de tables jonchées de la collection de prises de Mr Weasley et de beaucoup d'autres gadgets Moldus dans des stades divers de démantèlement. Harry enleva la cape d'invisibilité et tenta un pas en avant, chuchotant d'une voix rauque, "Ginny ? Tu es là ?"
"Ici," répondit une voix.
"Je n'y vois rien," dit-il doucement, essayant de se mouvoir vers le son de la voix de Ginny mais se trouvant bloqué par quelque chose de large et de métallique. Il réalisa que c'était une machine à laver et la contourna. "Où es-tu ?" demanda-t-il encore pour ne pas la rater dans le noir.
"Ici." Sa voix, et il sentit une main essayer de l'attraper par le bras. "Est-ce que tu l'as amené ?" demanda-t-elle, alors qu'elle le conduisait vers le fond de l'atelier.
"Oui, c'est dans ma poche." C'était un peu énervant de parler à Ginny sans la voir; il ne pouvait pas voir son visage dans le noir, et elle lâcha son bras. "On ne pourrait pas avoir un peu de lumière ici ?"
"Non, je ne veux pas que quelqu'un le découvre."
"Découvre quoi ? Qu'est-ce que tu as fait ? Ron a dit que tu avais agi étrangement tout l'été."
Harry l'entendit souffler d'un air exaspéré. "Le peu qu'il sache. Donne-moi le collier."
Harry fouilla dans sa poche et en sortit la chaîne. Leur mains se touchèrent maladroitement alors qu'il essayait de la lui donner aveuglement. "Qu'est-ce que tu vas faire ?"
"Tu verras."
"Non, je ne verrais pas," pensa-t-il. "C'est le noir complet ici." Il ne pensait pas qu'elle apprécierait qu'il exprime cette pensée à voix haute, alors il la garda pour lui-même. Il entendit le son du froissement de sa robe, et le moment suivant, elle marmonnait des mots qu'il ne pouvait pas comprendre. C'était une incantation, car un jet d'étincelle dorées jailli de sa baguette, et Harry eu une brève vision de ses sourcils froncés de concentration avant qu'ils ne furent plongés dans les ténèbres de nouveau. Il sentit, plus qu'il ne vut, la tension s'échapper d'elle; c'était comme si elle s'était détendue un peu de soulagement.
"Voilà," dit-elle. "C'est prêt. Maintenant la seule chose qu'il me reste à faire est de te le mettre autour du cou."
"Attends. Quand est-ce que tu vas m'expliquer tout ce que cela veut dire ?"
A sa surprise, elle gloussa. "C'est idiot, vraiment."
"Qu'est-ce qui est idiot ?" Il commençait à se demander si elle n'était pas en train de lui jouer une farce élaborée. Peut être que les jumeaux lui avaient demandé de la faire, bien que d'après ce que Ron lui avait apprit, elle était parfaitement capable de l'avoir imaginée toute seule.
"Tout ça. Il y a peu de chances que ça marche."
"Qu'est-ce que c'est ?"
"C'est un talisman." Harry leva les sourcils, mais elle ne pouvait pas le voir dans l'obscurité. Elle devait avoir senti sa réaction, car elle continua. "C'est supposé avoir des propriétés de protection. Je l'ai mis dans ma lettre, non ?"
"Oui, mais..."
"L'année dernière en Défense Contre les Forces du Mal j'avais des recherches à faire sur les talismans protecteurs. J'ai découvert que les cristaux comme celui là étaient particulièrement efficaces. Et en fait, j'ai lu un peu plus de choses sur le sujet et j'ai décidé d'essayer. Ça ne marchera certainement pas, pourtant."
"Pourquoi pas ?"
"Parce que pour que ça marche correctement, il fallait que je crée la pierre par magie. Et tout le monde n'est pas capable d'en créer une bonne. N'importe qui peut essayer et réaliser quelque chose mais cela ne contiendra pas forcément le sort de protection. J'ai passé toutes les étapes pourtant. La seule chose qu'il reste à faire est qu'il faut que tu la portes."
Harry ne savait pas vraiment quoi lui dire. Un certain nombre de questions se formèrent dans son esprit -- la première et la plus importante étant pourquoi elle avait fait cela pour lui -- mais il n'était pas sûr d'oser formuler celle-là. Alors à la place il demanda, "Comment as-tu réussi à fabriquer cela sans recevoir une lettre du Service des Usages Abusifs de la Magie ? Nous ne sommes pas autorisés à utiliser de la magie en dehors de l'école."
"De la même façon que les jumeaux l'ont toujours fait. Le Service des Usages Abusifs de la Magie se repose sur un système de sorciers se reposant sur d'autres sorciers la plupart du temps. Il sont aussi plus concernés par le fait de cacher la magie aux Moldus que par quoi que ce soit d'autre, alors il font plus attention au sorciers nés de parents Moldus. Ils s'attendent à ce que la magie soit utilisée au Terrier régulièrement. Ils ne s'y attendent pas chez Hermione, dirait-on, ou chez ton oncle. De plus, ce bureau a des choses bien plus importantes à faire que de m'attraper avec la guerre qui se déroule."
Harry se dit que cela avait du sens. Il pensa aussi que cela devait aider de venir d'une famille dont certains membres travaillaient au Ministère dans le cas de Ginny. Il posa une autre question. "Pourquoi est-ce que tu me l'as envoyé hier soir, si tu avais encore un enchantement à mettre dessus ?"
"Tu devais le toucher avant que je ne fasse l'enchantement final. Maintenant ça ne marchera plus pour personne d'autre que toi. C'est une des raisons pour lesquelles le sort devait rester secret. Ça doit toujours le rester d'ailleurs."
"Pourquoi ?"
"À ton avis ?" Une note d'irritation se fit entendre dans sa voix. "Qu'est-ce que tu penses que mes frères diraient s'ils le savaient ?" Elle fit une pause pour reprendre son souffle avant de continuer d'un ton plus calme. "Viens ici. Je dois le mettre sur toi."
Harry eut l'impression que son coeur battait un peu plus vite quand il s'approcha d'elle. Il sentit ses mains sur sa nuque, alors qu'elle essayait d'enclencher le fermoir. La chaîne était très fine, et elle avait apparemment du mal dans le noir, mais il se retrouva en train de souhaiter qu'elle se dépêche. Sa proximité et frôlement de ses doigts contre sa nuque avaient des effets bizarres sur son estomac, et même si la sensation n'était pas vraiment déplaisante, elle était dérangeante d'une certaine façon.
Cela n'arrangea pas les choses quand elle leva le col de son sweat et qu'elle mit la gemme à l'intérieur. Ses doigts eurent plus de contact avec sa peau, et il trouva subitement que la soirée était exagérément chaude. Il aurait aimé pouvoir voir son visage; cela aurait pu lui donner une idée de ce qu'elle pensait, de ce qui l'avait amenée à faire cela pour lui. Il rassembla son courage. "Ginny," dit-il, alors qu'il faisait enfin un pas en arrière. "Pourquoi as-tu fais cela pour moi ?"
Elle ne répondit pas immédiatement, et Harry imagina qu'elle devait être devenue plutôt rouge. Elle s'était sûrement mordu la lèvre aussi. Finalement, il l'entendit dire dans un souffle. "Harry, je..." commença-t-elle, mais elle n'eut jamais la chance de finir.
La porte de l'atelier s'ouvrit tout d'un coup, et la voix de Fred se fit entendre. "Ginny ? Est-ce que tu es là ? Maman t'as cherché partout."
Harry sentit Ginny bouger à côté de lui. Il restèrent tous deux silencieux.
"Allez, Gin... Lumos !" Fred avait allumé sa baguette, et seuls les coins restèrent dans l'obscurité. Ils pouvaient voir son visage à présent. Il s'éclairait d'un sourire de connaisseur. "Est-ce que j'interromps quelque chose ? Tu donnais à Harry un cadeau spécial, c'est ça ?"
"Je pensais que tu étais rentré chez toi," remarqua Ginny intelligemment.
"Pas encore..." Il se retourna et cria au-dehors. "Hé, George ! Viens voir ce que j'ai trouvé !"
Harry entendit Ginny jurer dans sa barbe. Il ne s'était jamais rendu compte qu'elle avait un vocabulaire aussi étendu.
"Oh, regardez-moi ça !" George était arrivé, et il avait l'air très joyeux. "Est-ce que ce n'est pas mignon ?"
"Très," répondit Fred. "Je pense qu'on devrait rester et garder un oeil sur ce qui se passe ici. L'un de nous peut chaperonner Ron et l'autre ces deux là. On pourrait tirer à pile ou face ?" Il commença à chercher dans sa poche, et sortir une Noise. "On ne peut pas laisser ses enfants se livrer à des activités étranges, après tout."
"Oh, allez vous faire voir, tous les deux !" Ginny s'échauffait contre ses frères. "Qu'est-ce que maman voulait ?"
"Je sais pas, mais peut être qu'elle devrait avoir une conversation avec toi," répondit Fred. "Elle t'a déjà dit que les bébés ne naissaient pas dans les choux, n'est-ce pas ?"
"Oui, et elle m'a aussi dit que vous étiez tous les deux tombés sur la tête un certain nombre de fois quand vous étiez bébés. Ça explique beaucoup de choses, si vous voulez mon avis." Ginny poussa les jumeaux et partit de l'atelier, laissant Harry seul avec Fred et George.
"Je pense que je ferais mieux d'y aller, moi aussi. Ç'a été une longue journée." Harry feint de bâiller.
"Pas si vite," dit George. Son frère et lui se tenait maintenant côte à côte dans l'embrasure de la porte, faisant une barrière efficace. Fred et George échangèrent un regard. "Je crois que nous devons te donner quelques conseils à propos des filles avant."
Fred se dirigea vers Harry et mit un bras amical autour de ses épaules. "Harry, mon garçon, il a des choses que tu fais, et d'autres que tu ne fais pas quand on en arrive à trouver un bon endroit pour s'embrasser."
Harry voulut protester et dire que rien de ce genre ne se produisait, mais George prit la relève immédiatement là ou son jumeau s'était arrêté. "Prenons cet atelier ici. Bien et sombre, mais romantique ? Pour être tout à fait franc, tu pourrais faire mieux, mon pote."
Harry savait qu'il aurait du être soulagé que les jumeaux lui donnent des conseils, au lieu de le tabasser, mais il se sentait toujours obligé de rétablir la vérité. "Ginny et moi ne nous embrassions pas."
Fred et George échangèrent un regard sceptique. "Que faisiez vous alors ?" demanda Fred, soulevant un sourcil.
Mince ! Harry ne pouvait pas vraiment admettre ça, non plus. Ce serait au moins aussi incriminant aux yeux des jumeaux. "Euh..." dit-il.
"C'est bien ce que je pensais," dirent les jumeaux en même temps.
"Écoute, Harry," continua Fred. "Nous n'allons pas te sortir le vieux 'c'est notre petite soeur, alors fait attention à ce que tu fais'. C'est démodé."
"Surfait," ajouta George.
"Pas notre style. D'autre part, nous savons que tu ne feras jamais rien qui puisse la blesser."
"Nan, Ron te tuerais."
"S'il restait quoi que ce soit après que Ginny en ait fini avec toi, je veux dire."
Les jumeaux se retournèrent pour partir, laissant Harry se sentant comme si un troupeau d'Hippogriffes furieux venait de lui passer dessus. Il resta dans l'atelier, entendant les jumeaux crier un très fort bonne nuit à Ron et Hermione, qui devaient toujours être occupés sur le banc du jardin.
L'instant suivant il y eut une grosse explosion. Harry courut à la porte de l'atelier, se cognant dans la machine à laver en passant. Il y avait juste assez de clair de lune pour lui permettre de voir les jumeaux, dont les figures et habits étaient maintenant noirs et fumants.
"Ma chemise ! Elle est fichue !" George criait, outré.
Fred rit. "Remercions Dieu pour cette faveur. Pourquoi ne m'as tu pas dit qu'il restait des fusées dans le sac ? Je pensais que nous les avions toutes envoyées."
"Je le pensais aussi. Imagine ce qui se serait passé si elles avaient explosé dans le réseau de cheminées. On ne peut pas savoir où nous aurions atterri."
"Nous sommes sains et saufs, pourtant. Allons-y."
Ils entrèrent dans la maison ensemble, Harry les suivant à distance. Alors qu'il montait les marches vers la chambre de Ron, il aperçut Ginny, qui était à sa porte, un sourire de connaissance sur son visage. Il eut la pensée amusante qu'elle s'était arrangé pour se venger de ses frères d'une manière satisfaisante.
