Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'histoire appartient à Ashwinder, et la traduction m'appartient.

Notes : L'idée de comment Neville a pu bien s'embarrasser vient de Cait, et Imogen a aidé à être un peu plus ambigu.

Réponses au reviews :

Arwen Greenleaf : Merci beaucoup. Il y a vingt-neuf chapitres, mais une suite est en cours.

Lyra : On peut dire que ta review est l'une des plus longues. Quoi qu'il en soit je dois te rappeler que je ne suis que la traductrice, que l'histoire est déjà écrite, et donc que je ne peux pas influer dessus. Merci des compliments.

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Ginny's Gift, Chapitre Huit

Harry descendit dans la salle commune tôt samedi matin. Ron avait réservé le terrain de Quidditch pour les sélections, et toute l'équipe devait être présente pour voter pour les joueurs qu'ils prendraient en réserve. Harry se sentait étonnement reposé malgré l'heure matinale. Ses nuits sans maux de tête avaient continué depuis son retour à Poudlard. Il ne pensait pas avoir eu un seul cauchemar. En fait, depuis l'autre nuit, ses rêves avaient pris une tournure beaucoup plus plaisante.

Il s'arrêta un moment en bas de l'escalier des garçons. Ginny était déjà là dans la salle commune. Harry se sentit commencer à rougir alors qu'il repensait à la dernière fois où ils avaient été tous les deux tous seuls ici. Ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de se revoir ou même seulement de parler de ce qui s'était passé. Ce n'était pas vraiment comme si Ginny l'avait évité. C'était juste que... Il n'en était même pas sûr. Durant les jours précédents, elle avait réussi à s'asseoir près de lui assez souvent aux repas, ou à trouver une place à la même table que lui pour faire ses devoirs, mais à l'heure du coucher elle ne l'avait jamais attendu et n'avait pas non plus essayé de le retenir.

"Salut, Ginny." Ceci vint plus facilement que prévu. "Est-ce que tu viens aux sélections ?"

"Oui, je pense que je viendrais. Je crois que j'ai réfléchi à ce que tu as dit l'été dernier." Était-ce son imagination, ou était-elle en train de rougir ?

"Je suis sûre que tu seras géniale. Bonne chance."

Quelqu'un d'autre descendait les escaliers. Bientôt une grande partie de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, ainsi que ceux qui venaient aux sélections, descendaient pour le petit déjeuner. Ça avait été comme ça ces derniers jours. Chaque fois qu'Harry avait réussi à échanger deux mots avec Ginny, quelqu'un était arrivé.

Il la regarda subrepticement durant le petit déjeuner et remarqua qu'elle ne mangeait pas beaucoup. Il se demanda si elle était nerveuse à propos des sélections. Il fut distrait quand Ralph Chapman et Kevin Graham, les nouveaux Batteurs de Gryffondors, arrivèrent à leur table à la dernière minute. Aucun d'eux ne parlait jamais beaucoup, mais ils firent leurs excuses à Ron. Ils avaient apparemment étés en détention jusqu'à tard dans la nuit pour Argus Rusard, qui les avait attrapé en train de baver sur des tableaux dans un des corridors.

Quand ils furent tous sur le terrain, et que Ron les ait échauffés, Harry essaya de garder un oeil sur ce qui se passait près des buts alors que Ron amenait sa soeur et les autres qui essayaient de devenir Gardien de côté pour commencer à tester leurs manoeuvres. Il avait son propre groupe d'Attrapeurs potentiels sur lequel se concentrer, et donc, il fut bientôt trop occupé à tenir ses comptes pour savoir comment se débrouillait Ginny.

Après un moment, Ron créa deux équipes parmi les participants les plus talentueux, et ils commencèrent à jouer avec sérieux. Harry était supposé regarder les actions pour pouvoir voter pour les meilleurs joueurs, mais il était trop occupé à regarder comment s'en sortait Ginny. Il se retrouva en train de croiser les doigts pour elle. Si elle était dans l'équipe avec lui, ça leur laisserait plus de chances de passer du temps ensemble. Elle jouait bien, pensa-t-il, mais pas aussi bien qu'elle l'avait fait au Terrier. Bien sûr, elle devait se défendre contre des vrais Poursuiveurs, à présent, pas seulement lui. Elle faisait vraiment de son mieux, mais elle avait tout de même l'air nerveuse à ses yeux. Cela lui donna une secousse quand il la vit pratiquement tomber de son balai dans la position de l'Étoile de Mer, et plus encore, quand elle ne se stabilisa pas aussi facilement qu'elle l'aurait dû. D'une certaine façon cette figure n'avait jamais eu l'air aussi dangereuse quand Ron l'avait fait.

Quand la partie fut finie, Harry eut beaucoup de problèmes pour décider qui il choisirait pour l'équipe de réserve, à part Ginny et l'Attrapeur, étant donné qu'il avait passé du temps avec les participants dans cette catégorie. La façon la plus simple aurait été de voter pour les membres de l'équipe gagnante, mais cela aurait écarté Ginny de l'équipe. Apparemment l'autre Gardien avait mieux réussi qu'elle. Ou alors les Poursuiveurs de l'équipe de Ginny avaient été moins forts. Il n'avait aucun moyen de le savoir.

Finalement, il vota pour Ginny comme Gardienne, mais le résultat de ce problème particulier fut une égalité. Ron avait choisi de ne pas participer au vote étant donné que sa soeur était dans la course, mais maintenant il devait choisir entre les deux. Il eut l'air tout d'un coup mal à l'aise, alors qu'il se tenait là en hésitant. Finalement il lança un regard d'excuse à sa soeur et se racla la gorge. "Je choisis Pinnett comme Gardien."

Harry tourna la tête vers Ginny et vit son visage s'attrister. Il était assez déçu lui aussi.

"Ce sera tout," Ron annonça à l'équipe. "Les entraînements commenceront mardi après les cours. Tous les membres de l'équipe et les joueurs de réserve devront être présents."

Alors que tout le monde commençait à marcher vers le château, Harry resta derrière pour aider Ron à ranger les balles.

"Coup dur pour Ginny," se hasarda Harry.

"Je sais," dit Ron. "Mais Pinnett était tout simplement meilleur. Elle ne va pas être très amicale avec moi, pourtant." Ron jeta un coup d'oeil vers les autres qui rentraient au château. Ginny avait l'air de traîner derrière les autres. "Je ne sais pas quoi lui dire. J'aimerais qu'Hermione soit là. Elle sait toujours ce qu'il faut dire."

"Tu vas devoir lui parler à un moment ou à un autre. Dis juste la vérité."

Ron finit d'attacher le dernier Cognard et se redressa. "Je suppose que tu as raison. Il vaut mieux que je m'en occupe maintenant."

Il se dépêcha pour rattraper Ginny, Harry le suivant à une allure plus modérée et se demandant quelle serait la réaction de Ginny. Elle n'était pas bonne, réalisa-t-il après un moment. Harry resta en arrière pendant que Ginny criait sur son frère avant de partir vers la Forêt Interdite. Ron la regarda partir, mais ne la suivit pas. A la place il commença à marcher lentement en direction du château, traînant les pieds.

Harry commençait à se sentir responsable du fait qu'elle soit blessée. Elle lui avait dit ce matin qu'elle avait été aux sélections parce qu'il l'avait encouragé. Il hésita un instant puis suivit Ginny, la rattrapant à la lisière de la forêt. "Attends, Ginny."

Elle se tourna vers lui, sa figure rouge et couverte de larmes, elle les écarta d'un geste coléreux. "Qu'est-ce que tu veux ?"

Malgré son agressivité, Harry eut l'impression qu'elle avait vraiment besoin d'une étreinte, mais il n'était pas sûr d'oser. Il mit la main qui voulait se tendre vers son épaule dans sa poche, se disant qu'il aurait aimé savoir où il en était avec elle.

"Euh..." Qu'est-ce qu'il était censé lui dire, de toute façon ? Elle venait juste de percer les tympans de Ron et n'avait pas l'air prête à accepter plus de compassion, même sincère.

"Stupide idiot de frère !" Apparemment il allait avoir droit à une crise, quoi qu'il arrive, mais à ce moment là elle changea complètement de ton. "Je... Je n'étais pas si mauvaise que ça, si ?"

"Non, bien sûr que non. Si tu avais vraiment été épouvantable, tu crois que la moitié de l'équipe aurait voté pour toi ?"

"Non, je ne pense pas. Et le balai de l'école que j'utilisais ne m'aidait pas vraiment," se plaignit-elle. "En fait, si j'étais entrée dans l'équipe, cela aurait posé un problème, non ?"

C'était peu probable que la famille Weasley ait pu lui acheter un balai de qualité. La seule raison pour laquelle Ron en avait un décent était que les jumeaux avaient contribué grâce à l'argent des ventes des Farces pour Sorciers Facétieux (avant qu'ils ne quittent l'école et n'aillent travailler à Zonko), pendant qu'Harry avait secrètement financé une grande partie du balai. Cela avait été présenté à Ron comme un cadeau collectif quand il était entré dans l'équipe au début de la cinquième année, et il n'avait pas vraiment pu protester, étant donné que tout le monde lui avait dit que les chances de succès de l'équipe reposaient sur sa réussite.

"Je suis sûre que quelqu'un se serait arrangé."

Ginny n'avait pas l'air certaine de cela, pourtant. "De toute façon, j'étais si nerveuse," continua-t-elle, rougissant légèrement et regardant autre part. "Ce n'était pas du tout comme jouer pour s'amuser à la maison. J'aurais été nulle si ça avait été un vrai match."

Harry sentit qu'il devait dire quelque chose pour la rassurer. "Je suis nerveux aussi, tu sais."

Elle eu l'air surprise. "Vraiment ? Ça ne se voit jamais."

"Tu veux dire que tu n'as pas remarqué comme je ne mange jamais avant un match important ?"

"Oh, d'accord."

"Ça part toujours pourtant. La nervosité. Une fois que je suis dans les airs... "Il s'arrêta. Elle n'avait sûrement pas envie d'entendre ça. "Quoi qu'il en soit, je suis désolé que tu ne sois pas entrée dans l'équipe."

"Je suppose que je m'y ferais."

"Je... Je voulais que tu entres dans l'équipe," admit-il. Elle n'avait aucun moyen de savoir pour qui il avait voté s'il ne le lui disait pas. Les votes avaient été secrets. "J'ai voté pour toi."

"Je vais juste... C'est vrai ?"

"Oui. Et bien ça aurait été un peu difficile pour moi de voter pour Pinnett, tu ne crois pas ? Je n'ai pas vu une seule chose qu'il ait fait."

La figure d'Harry commença à chauffer. Ginny devenait rouge aussi, mais elle le regardait de nouveau. Droit dans les yeux, de la même façon qu'elle l'avait regardé l'autre nuit dans la salle commune. Il s'avança d'un pas. Mince, il était de nouveau en train de penser à l'embrasser, et il n'était pas sûr si c'était le bon moment ou pas. Ça ne pouvait pas l'être, si ? Elle venait juste d'être énervée et de pleurer, même si cela avait l'air d'être parti à présent. Il s'approcha d'un autre pas. Ses yeux étaient captivants.

Puis ses lèvres s'écartèrent de nouveau, presque comme si elle avait lu ses pensées, et tout était fini. Il mit ses mains sur ses épaules et pencha sa tête vers la sienne. Il pensait l'avoir vu soupirer juste avant que leurs lèvres ne se touchent. Il l'embrassa doucement, voulant la consoler plus que tout autre chose. Il ne s'arrêta pas pour réfléchir à la provenance de ces sentiments. Quand il se détacha, elle avait mis ses bras autour de sa taille. Il posa son menton sur le dessus de sa tête et la tint dans ses bras, comme il avait voulu le faire depuis le début. Elle était bien dans ses bras.

Après un moment, elle bougea, et il relâcha son étreinte. Elle s'écarta et le regarda de nouveau, et Harry se retrouva tout d'un coup sans voix. Qu'étaient-ils maintenant l'un pour l'autre ? Pas seulement des amis, plus maintenant. Est-ce qu'elle le considérait comme son petit ami ? Il pensait qu'il aimait ça. Il savait qu'il devrait le lui demander, mais apparemment il n'arrivait pas à faire sortir les mots.

"Alors est-ce que tu veux que nous fassions une promenade ou autre chose ?" C'était un début.

"Après le déjeuner, peut-être. Je pense que je vais rentrer et me changer. Peut-être prendre une douche."

"D'accord." Harry n'y avait pas vraiment pensé mais il avait passé une bonne partie de la matinée à faire de l'exercice, et il avait pas mal transpiré. Ginny avait eu une matinée encore plus difficile. "Nous allons rentrer alors."

Il prit sa main, et il retournèrent vers le château ensemble.

"Alors où as-tu appris à faire l'Étoile de Mer ?" Elle n'avait rien essayé de ce genre là quand ils avaient joué au Terrier.

"Je me suis entraînée." Elle avait l'air fière d'elle malgré le résultat des sélections d'aujourd'hui. "J'ai vu Ron le faire assez souvent, alors j'ai compris comment le faire, et, en fait..."

Harry pressa sa main. "Je suis vraiment désolé que tu ne soit pas entrée dans l'équipe, Ginny."

"Je dépasserais ça, d'une façon ou d'une autre."

*

La semaine suivante, les classes commencèrent à devenir plus dures. Si les septièmes années pensaient avoir eu beaucoup de travail durant la première semaine, ce n'était rien comparé au déluge qui les attendait pour la seconde. Le cours de Potions était toujours une torture, et Harry ne comprit jamais ce qui avait mal tourné avec sa potion Fortitude, jusqu'à ce qu'Hermione découvre une note de bas de page dans un vieux manuel de potions, qui déclarait que la potion, quand elle était préparée correctement, ne démontrait aucun effet à moins que le buveur ne soit en danger immédiat. "On aurait pensé que Fletcher aurait pu nous avertir de ce petit détail," avait ronchonné Ron.

La Divination était toujours un sujet épineux pour Harry, même sans les constantes prédictions de sa mort imminente. Il avait rendu son essai sur les cartes de tarot, mais il n'était toujours pas sûr de l'avoir réussi. Tout ça n'était que des absurdités pour lui de toute façon, il ne pouvait vraiment pas voir comment le fait de placer les cartes dans une autres position aurait pu changer le problème. Il n'osait pas demander de l'aide à Lavande ou Parvati de nouveau, pourtant. La première lecture avait été assez embarrassante comme ça, et il détestait les regards entendus qu'elles lui lançaient à chaque fois qu'elle voyait Ginny et lui à proximité l'un de l'autre.

Il avait aussi continué à surveiller Viktor Krum en Défense Contre les Forces du Mal, mais il n'avait rien trouvé d'inhabituel ou d'étrange dans son comportement. Il n'avait pas mentionné le changement d'état de Ginny à Ron et Hermione, étant donné que ça aurait pu amener des questions gênantes de Ron et Hermione à propos de ce qu'Harry et Ginny avaient pu faire aussi tard dans la salle commune ensemble. Il avait le sentiment que Ron n'apprécierait pas beaucoup les réponses. Ginny elle-même n'avait jamais reparlé de ce sujet de nouveau, et il n'avait pas non plus remarqué de comportement étrange de sa part quand elle revenait des cours de Krum. Il se demandait s'ils n'avaient pas tous exagéré les choses.

Les cours de Défense Contre les Forces du Mal eux-mêmes étaient devenus très difficiles. Ils avaient commencé à étudier différentes stratégies d'attaques, et la classe était presque devenue un club de duel. Viktor Krum était en fait très exigeant, et il avait l'air d'être très entraîné lui-même. Apparemment Hermione avait eu raison à propos de lui. La première classe avait simplement était un cas ou un nouveau professeur prenait ses repères.

Quand on ajoutait les entraînements de Quidditch, que Ron avait insisté pour maintenir régulièrement malgré l'amas de devoirs qu'il avait lui aussi, Harry avait rarement un moment à lui. Pour rendre les choses encore pire, Ginny avait prit l'habitude de s'asseoir avec lui le soir quand ils faisaient tous deux leurs devoirs. Alors qu'il appréciait beaucoup la compagnie, sa présence devenait souvent distrayante. Il travaillait avec acharnement maintenant, essayant de terminer un essai pour les Soins aux Créatures Magiques avant qu'elle ne revienne de la réunion des préfets de ce soir. S'il arrivait à terminer ça maintenant, il pourrait se permettre d'être distrait plus tard.

Ron était en train d'écrire avec autant d'acharnement à quelques places de lui, et Harry était sûr que ça motivation pour terminer l'essai était identique. Il se demandait comment Ron arrivait à garder une bonne moyenne parfois, mais il supposait qu'Hermione devait au moins avoir quelque chose à faire avec cela.

Harry se remit à son essai. Il était censé être en train d'écrire à propos des différentes forces de guérison des centaures. Le Professeur Grubbly-Plank avait réussi à convaincre un centaure de la Forêt Interdite de venir et de parler aux élèves. Harry avec reconnu les poils blond clair du corps. C'était Firenze, et Harry n'avait pas été surpris. Il se souvenait que Firenze avait un peu plus envie de coopérer avec les humains que les autres centaures. Mais il y avait eu quelque chose dont il ne savait pas quoi penser durant leur rencontre. Harry se souvenait que les yeux de Firenze avait été étonnement bleus, mais maintenant c'était comme s'ils le hantaient. Il avait été étrangement perçant, comme s'il voyait directement à l'intérieur de lui, et les mots qu'il avait dit à Harry étaient encore pire. "Mars et Venus sont tous deux brillant ces derniers jours," avait-il dit en parlant doucement. "Garde ce qui est le plus précieux."

Garde ce qui est le plus précieux, se répéta Harry. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Il ne voulait pas en parler à Hermione, sachant ce qu'elle pensait de l'art de la divination, même si ça venait d'un centaure et pas du Professeur Trelawney, et il ne voulait vraiment pas en parler avec Ron. Les mots avaient étés assez embarrassant, et il était très heureux que Malefoy ne les ait pas entendu. En fait, il suspectait Lavande de l'avoir remarqué, car il avait entendu un rire familier derrière lui à ce moment là, et il l'avait vu chuchoter à Parvati en regardant dans sa direction pendant qu'ils marchaient vers le château à la fin de la classe.

Harry se força à écrire une autre phrase, mais son esprit était toujours sur ce que Firenze avait dit. Il avait toujours des problèmes pour se focaliser sur ce qu'il écrivait, et quand Ginny passa par le trou du portrait, flanquée d'Hermione et d'un Neville très rouge, il fut sûr qu'il allait devoir réécrire une bonne partie de son essai.

Il aurait peu de chance de faire cela ce soir, pourtant. Ginny s'était assise sur le siège en face de lui, souriant d'un air espiègle.

Harry leva les yeux, remarquant Ron les regardant du coin de l'oeil.

"Comment était la réunion ?"

"Oh, c'était intéressant, très intéressant."

"Que s'est-il passé ?" son sourire était contagieux, et il se retrouva en train de sourire en retour. Il pensait avoir vu Ron lever les sourcils en les regardant, mais ce que Ron pensait en ce moment l'importait peu.

"Oh, c'est juste Neville."

Neville s'était assez calmé depuis qu'il avait failli perdre son badge de préfet.

"Et bien, tu sais comme il s'est entiché de Lisa Turpin ?"

Harry n'avait jamais fait très attention aux choses comme ça. "Euh, pas vraiment."

"Oh, allez. C'est tellement évident. Tu n'as jamais remarqué comme il la fixe pendant les repas ? Comme il se redresse quand elle passe à côté de la table des Gryffondors ? Comme il essaie de lisser ses cheveux quand elle n'est pas loin ?"

Harry rit à cette dernière question. Neville avait les cheveux les plus plats, les plus droits de toute l'école. "Je ne crois pas avoir remarqué quoi que ce soit de ce genre, vraiment..."

Ginny leva les yeux au ciel. "Non je ne pense pas que tu l'aies fait... Quoi qu'il en soit, Neville est intéressé par Lisa, et aujourd'hui à la réunion des préfets, il n'arrêtait pas d'essayer de se faire remarquer par elle, mais ça ne marchait pas vraiment. Il n'arrêtait pas de gigoter puis de s'asseoir très droit, comme s'il se souvenait qu'il était censé être assis correctement." Elle s'arrêta et émit un petit rire. "Je pense que tout le monde sauf Lisa a remarqué, et elle était assise juste à côté de lui. Et bien, la réunion à duré un peu plus longtemps que d'habitude aujourd'hui. Rusard est venu et il a décidé de revoir toute la liste des objets interdits."

"Urgh," compatit Harry.

"Oui, cette liste contient à peu près cinq cents objets maintenant. Depuis que Fred et George ont été engagés à Zonko, il en a ajouté par douzaine. Et il a commenté toute la liste. Franchement, certains des produits n'ont pas été en magasin depuis des siècles. Dans tous les cas, personne ne faisait attention à ce que disait Rusard. Neville se balançait d'avant en arrière sur sa chaise. Je ne pense pas qu'il se soit même seulement rendu compte qu'il le faisait. En même temps, il tripotait sa baguette..." Elle rit de nouveau, et Harry sentit une rougeur commencer à lui monter au visage, et son esprit déplacé saisit immédiatement le double sens de ce qu'elle venait de dire. Il détourna les yeux rapidement, espérant qu'elle ne le remarquerait pas.

"Et bien Neville à accidentellement mit le feu à la robe de Lisa," continua Ginny. "Je ne sais pas comment il a réussi à faire ça."

"Et bien c'est de Neville que nous parlons," dit Harry rapidement.

"C'est vrai. Et le pire c'est que, alors qu'il était en train de faire ça, il balançait sa chaise sur ses pieds arrière, et quand il a vu que sa robe commençait à fumer, il est tombé en arrière tellement il était surpris."

Elle rit de nouveau, et Harry fit de même en imaginant Neville s'étaler par terre. "Je ne devrais vraiment pas rire," dit Ginny. "Il a eu une détention, et c'était totalement embarrassant pour lui. Malefoy pourra se moquer de lui jusqu'à la fin de sa vie. Si Neville n'avait pas agi comme un idiot complet dernièrement, je serais triste pour lui."

"Cela devrait remplacer la vengeance que tu veux toujours accomplir sur lui alors, non ?"

"Oui, ceci était mieux que tout ce que j'aurais pu imaginer. Il a enduré assez de choses maintenant. Il est temps de le laisser tranquille. Je me demande ce qui l'a poussé à jouer avec sa baguette à une réunion de préfets ?"

Et voilà que ça recommençait, et Harry rougit. Elle le regardait droit dans les yeux en disant ça, aussi, comme si elle était parfaitement consciente de ce qu'elle venait de dire. Il se dit, qu'ayant six grands frères, c'était certainement le cas.

"Est-ce que tu as fini ton essai ?" Ron s'était levé et était venu les rejoindre.

"Euh, non, pas vraiment..." Il se demandait pourquoi Ron avait senti le besoin de les interrompre à se moment, mais il en était tout de même reconnaissant.

"Je viens juste de finir le mien." Il tira sa chaise près de celle d'Harry et s'assit. "Tu devrais te mettre au travail si tu veux le finir à temps."

"Tu as passé un peu trop de temps avec Hermione, non ? Tu commences à lui voler ses répliques." Harry essayait de parler sur le ton de la plaisanterie, mais il ne pouvait empêcher une note d'irritation de percer dans sa voix. Depuis quand Ron était-il aussi concerné par les notes d'Harry ?

"Et bien, tu sais, c'est la septième année. Les ASPICs et tout le reste."

Harry allait répondre quand Ginny l'en empêcha. "Ne soit pas aussi bête, Ron. Qu'est-ce que ça te fait qu'Harry finisse son travail ou pas ?"

"Rien je suppose. Mais je pourrais le dire à maman si tu ne fais pas ton travail."

"Essaie, et je raconterais à Maman la fois ou toi et Hermione..."

Ron la coupa rapidement, rendant Harry très curieux de savoir quelles informations Ginny pouvait avoir sur son frère et sa petite amie. "Écoute, j'essaie juste d'aider. Ne viens pas te plaindre après quand tes notes commenceront à chuter." Il se leva et se dirigea vers l'escalier des garçons.

"Qu'est-ce qui lui arrive ?" demanda Ginny. "Si quelqu'un est laissé en dehors ici, et doit être en colère, c'est moi par rapport à lui."

"Je sais pas..." Mais Harry avait une idée assez claire. "Je pense que c'est nous."

"Nous ? Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Et bien, il sait..."

"Il sait quoi ?"

Harry regarda autour de lui pour être sûr que personne d'autre ne l'entendrait. Il n'avait aucune envie de laisser Lavande et Parvati faire des suppositions sur sa vie de nouveau. "Et bien à propos de nous..."

"Qu'est-ce qu'il peut savoir ? Et pourquoi est-ce que ça le concernerait de toute façon ?"

La figure d'Harry commençait à brûler de nouveau. "Il m'a demandé si je t'aimais la première nuit où nous sommes arrivés," dit-il aussi vite que possible.

"QUOI ?" A sa consternation, Ginny commença à rire. "MON frère, l'idiot insensible, t'as demandé ÇA ?"

Des gens commençaient à regarder dans leur direction. "Parle moins fort. Oui, il m'a demandé ça !"

"Quand on pense au temps que ça lui a pris pour se rendre compte qu'il aimait Hermione... Et bien qu'as-tu répondu ?"

Harry avalait. Ce n'était pas comme si elle ne pouvait pas connaître la réponse, après tout. Elle pouvait savoir que Neville s'intéressait à Lisa simplement en le regardant. "J'ai dis oui, bien entendu."

"Et il n'était pas content de ça ?"

"Il a pensé que j'étais étrange, je pense."

"Merci beaucoup."

"C'est à lui que tu dois dire ça. C'était sa réaction, pas la mienne. Quoi qu'il en soit, il va juste devoir s'y faire, non ?"

"Ça dépend de ce que tu veux dire."

Harry bougea, mal à l'aise. Pourquoi était-ce si difficile ? "Et bien, je pensais que tu m'aimais peut-être en retour. Est-ce que j'ai tort à propos de ça ?"

Elle baissa les yeux vers la table un moment avant de rencontrer son regard de nouveau. "Non, tu n'as pas tort à ce propos."

"Alors ton frère va devoir se faire à l'idée de nous voir ensemble, non ?" Elle hocha la tête. "Et s'il n'aime pas ça," continua-t-il, "c'est tant pis.".

Ils se turent et se regardèrent dans les yeux par-dessus la table. Harry se retrouva en train de souhaiter qu'ils ne soient pas assis au milieu de la salle commune. Il entendit un rire qui lui rappela instantanément Lavande Brown. "Alors," dit-il pour rompre le silence. "Que faisaient Ron et Hermione quand tu les a attrapés ? Ou est-ce que je ne veux pas le savoir ?"

Ginny sourit d'un air espiègle. "En fait je ne les ai pas attrapé en train de faire quoi que ce soit. Ça avait juste l'air d'être une bonne chose a dire, et j'avais raison. Maintenant je vais devoir trouver ce que j'aurais pu les surprendre en train de faire..."

Harry la regarda. "Rappelle-moi de ne jamais te laisser avoir aucun renseignement sur moi. Pas même la plus petite allusion à quelque chose."

Elle continua simplement à sourire. Puis elle prit son sac, qu'elle avait laissé sur la table plus tôt, et commença à sortir ses livres. "Je suppose que je devrais travailler un peu."

Harry acquiesça et se remit à son essai. Il réussit à écrire un peu plus, alors que la salle commune se vidait lentement. Le couvre-feu n'était plus aussi strict maintenant qu'il l'avait été en première semaine, mais il y avait cours le lendemain. Harry regarda autour de lui et vit qu'Hermione était toujours debout, rattrapant le temps d'étude qu'elle avait perdu pendant la réunion des préfets. Elle leva la tête au même moment, et leurs regards se croisèrent, son regard passa de lui a Ginny. Elle fit un sourire entendu. Cinq minutes plus tard, elle aussi, fermait ses livres et se dirigeait vers l'escalier des filles. "Ne vous couchez pas trop tard," dit-elle par-dessus son épaule, mais son ton était léger.

Harry posa sa plume, sachant qu'il n'avait plus aucune chance de réussir à travailler. Ginny avait manifestement eu la même pensée, car elle rangea ses affaires, elle aussi. Mais à ce moment-là un son de frappement à la fenêtre se fit entendre, et quelles que soient les pensées qu'Harry avait en tête, elles furent interrompues. Il ouvrit la fenêtre pour laisser entrer une étrange chouette, qui se percha immédiatement sur le rebord de la fenêtre et tendit sa patte, attendant.

Harry prit le parchemin, et la chouette repartit dans la nuit. Dépliant la lettre, il vit que ça venait de Sirius. C'était la première qu'il avait eu de son parrain depuis son anniversaire. Il la parcourut rapidement, mais l'expression de son visage avait dû laisser passer quelque chose, car Ginny demanda, "Ce ne sont pas des mauvaises nouvelles, si ?"

Elle était restée assise à la table, mais maintenant elle se leva et vint vers lui, ayant l'air inquiète. Elle mit une main sur son bras. "C'est de Sirius," lui dit-il. Ginny, comme le reste de la famille Weasley avait été informée de l'innocence de Sirius pendant la cinquième année d'Harry. "Ce n'est pas vraiment mauvais mais..." Il s'arrêta, hésitant un instant. Cela allait sûrement plus l'affecter elle, que lui. "Sirius a été impliqué dans quelque chose de secret sur le continent tout l'été."

"Et quelque chose s'est produit ?"

"Pas vraiment, même s'il dit qu'il a livré des batailles. Mais on aurait dû s'y attendre, je suppose. C'est juste... Et bien, il dit qu'il a rencontré Bill et Charlie. Remus Lupin, aussi."

"Oh." Elle eut l'air de pâlir. Elle, comme le reste de la famille Weasley, savait que Bill et Charlie avaient tous deux des rôles dans les forces de l'Ordre sur le continent, ces nouvelles n'étaient donc pas totalement inattendues. Mais Harry savait qu'elle n'aimait pas entendre que ses frères avaient pu être en situation de danger de mort.

Harry prit la main qu'elle avait posé sur son bras et la pressa. "Personne n'est blessé, j'en suis sûr. Ou Sirius aurait dit quelque chose."

"Oui, mais quand même..."

"Je sais." Il ne s'arrêta pas pour penser à ce qu'il ferait ensuite, il agit directement. Il la prit dans ses bras et la tint contre lui, levant une main pour reposer doucement sa tête sur son épaule. Il restèrent là pour quelques minutes en silence, alors qu'Harry continuait à lui caresser le dos.

Puis elle bougea, et dit dans son épaule, "Est-ce que tu ne te sens jamais impuissant ? Enfin, ce n'est ce que je veux dire... inutile, c'est ça. Je ne sais pas... Comme si on étaient coincés ici là l'école, obligés de voir les choses se produire, et on ne peut rien faire à propos de quoi que ce soit."

Il resserra son étreinte. "Tout le temps, Ginny."

Il ne lui avait même pas dit tout ce qui l'avait troublé dans la lettre. D'après les descriptions de Sirius, il se dit qu'il aurait du avoir un avertissement que quelque chose se produisait, même malgré la distance. Et pourtant c'était la première fois qu'il l'apprenait. Il y avait eu des attaques continues en Angleterre, aussi, et sa tête ne lui faisait presque plus jamais mal. Ce n'était pas qu'il n'était pas reconnaissant, mais quelque chose était vraiment étrange à ce sujet.

Après quelques instants, il l'embrassa sur le front et la relâcha. Mais elle n'avait pas l'air prête à le laisser partir immédiatement. Elle mit ses bras autour de son cou et était prête à l'embrasser, quand le trou du portrait s'ouvrit, et que Dean Thomas entra.

"Désolé," dit-il joyeusement, un grand sourire sur son visage. Il avait l'air de très bonne humeur, et Harry supposa qu'il devait revenir d'un rendez-vous galant.

Quand il eut disparu en haut des escaliers des garçons, Harry se retourna vers Ginny qui avait l'air pâle. "Je pense que nous devrions trouver un meilleur endroit pour ça," commenta-t-il.

"Oui. Ce n'est pas très privé ici, n'est-ce pas ?"

"Non, mais je crois que j'ai une idée."

Elle avait l'air intriguée à présent. "Laquelle ?"

"Il est tard. Je ne peux rien faire maintenant. Je devrais prendre des choses dans mon dortoir."

"Comme ta cape d'invisibilité ?"

"Entre autres. Je te promets que je te dirais tout bientôt, d'accord ?"

"J'attends ça impatiemment, alors," répondit elle en souriant. "Je suppose que je devrais te souhaiter bonne nuit. On se voit au petit déjeuner demain matin." Elle lui donna un bref baiser avant de monter se coucher.