Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'histoire appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.
Note : S'il vous plaît dites moi ce que vous en pensez, que je puisse savoir si j'ai beaucoup de lecteurs, c'est toujours encourageant d'avoir des reviews.
Réponses aux reviews :
Pomfresh : Évidemment je ne m'arrêterais pas de traduire si je n'avais pas de reviews, mais c'est fou ce que c'est encourageant quand même.
Winky : Merci beaucoup, ta review m'a fait rire.
Lyra : Toi aussi ta review était amusante, même si je commence à en avoir l'habitude, c'est génial d'avoir quelqu'un qui arrive toujours à te faire sourire avec un petit mot.
solla : Toutes mes excuses à ta brosse, j'espère néanmoins continuer à la mécontenter avec ce chapitre.
Wynzar : Ça fait toujours plaisir de rendre service, moi aussi j'adore le couple H/G.
Je ne peux pas répondre à tout le monde mais merci à tous ceux qui ont reviewé, et particulièrement à Yokas et Aziliz, ça fait toujours plaisir de voir qu'on a des nouveaux lecteurs.
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Ginny's Gift, Chapitre 11
"Vas-y, Ron, je te rattraperai."
"D'accord, alors, Harry. On se voit au petit déjeuner. Potions ce matin. Urgh !" Ron fit une grimace et quitta le dortoir.
Harry se remit à fouiller dans sa malle pour trouver des chaussettes plus chaudes. Novembre était arrivé, et le temps était de plus en plus froid à mesure que l'hiver approchait. Du givre s'étalait en couches épaisses par terre, et les courants d'air étaient assez forts autour du château. L'humidité dans le cachot de Potions ne rendrait cette classe que plus désagréable.
Il mit le collier de Ginny sur le lit pour éviter qu'il soit enterré sous toutes ses autres affaires. Il ne l'avait pas porté depuis le samedi précédent, et jusqu'à maintenant, sa cicatrice ne lui avait pas fait mal une seule fois. C'était vraiment un soulagement. Peut-être que rien de désastreux ne se produirait à cause de ça après tout.
"Oooh, est-ce que ce n'est pas mignon ?"
Dean et Seamus étaient déjà revenus du petit déjeuner , et Dean avait saisi le collier. Depuis samedi dernier il avait essayé de le garder caché pour éviter les questions délicates, en même temps que ce genre de commentaires. En fait, pensa-t-il, c'était une bonne chose qu'il ait une petite amie, ou il aurait peut-être du faire face à des remarques bien plus rudes.
"Tu crois que je peux t'emprunter ça, Harry chéri ?" Dean demanda en modifiant sa voix. "Ça irait parfaitement avec ma nouvelle robe de soirée." Dean battit des cils, alors que Seamus riait.
Harry essaya d'attraper le collier, mais Dean l'envoya à Seamus. "Donnez-moi ça !"
"Je ne suis pas d'accord," dit Seamus, comme s'il réfléchissait à un problème grave. "Je dois regarder si j'ai un rouge à lèvres qui va avec." Seamus et Dean éclatèrent tous deux de rire.
"Fermez-la, tous les deux !" Neville était entré et était presque de nouveau d'humeur cauchemardesque, si on jugeait par son ton. "Rends-lui ça. Allez. Ne m'oblige pas à enlever des points."
Seamus tendit à contrecoeur le collier à Harry, qui le mit immédiatement dans le tiroir de sa table de nuit. Seamus et Dean prirent leurs sacs de cours et sortirent de la pièce, laissant Harry et Neville seuls dans le dortoir.
"Euh, merci, Neville."
Neville mit une main sur l'épaule d'Harry. "Pas de problème," dit doucement Neville. "Je comprends ce qu'il doit représenter pour toi."
"Euh, d'accord," répondit Harry d'un air indécis.
"Ron me l'a dit, tu sais."
"Qu'est-ce qu'il t'as dit, exactement ?"
"Que ton collier appartenait à ta mère."
"Oh, euh, c'est vrai... c'était le cas."
"Je parlerais avec Dean et Seamus plus tard."
Neville donna une tape vivifiante sur l'épaule d'Harry et prit ses affaires avant de partir. Harry se retourna vers sa malle. Cela pouvait en fait être une très bonne histoire à raconter. C'était le genre de chose qui ferait taire la plupart des gens -- peut-être pas Malefoy, mais de toute façon rien ne pouvait le faire taire. Il devrait penser à remercier Ron pour cette idée.
Harry poussa un soupir de soulagement, alors qu'il trouvait finalement ce qu'il était en train de chercher, une paire de chaussettes très épaisses tricotées à la main que Dobby lui avait donné l'année dernière pour Noël. L'une était rayée orange, vert pâle brillant et mauve, alors que l'autre était bleu marine avec des points rouge vif. Elles étaient affreuses mais c'était exactement ce qu'il lui fallait pour lutter contre le froid.
Il les mit et regarda l'heure qu'il était. Mince. Il allait être en retard. Il attrapa son sac et descendit les escaliers à toute vitesse.
Il ne se rendit pas compte qu'il avait fait une erreur avant beaucoup, beaucoup plus tard. Il était en plein cours de potion, découpant avec acharnement du foie de crapaud à corne en morceaux d'exactement d'un quart de pouce quand ses pieds commencèrent à se réchauffer. Il bougea un peu et remua les doigts de pieds, mais la sensation ne partit pas. En fait, elle augmenta.
"Euh, Harry," siffla Ron. Harry avait travaillé en équipe avec lui depuis que Mundungus Fletcher avait dit fort devant la classe entière que lui et Hermione travaillant ensemble étaient une distraction trop importante. Hermione était maintenant la partenaire de Neville à l'autre bout de la pièce. "Harry," dit Ron aussi fort qu'il l'osa. "Il y a quelque chose d'étrange qui se produit. Regarde tes pieds."
Harry baissa les yeux et vit de la fumée d'un gris violacé émanant de ses baskets. Il regarda, horrifié, alors que la fumée s'épaississait jusqu'à monter en vagues.
"Qu'est-ce que c'est que cette odeur ?" cria une voix féminine. Harry se dit que ça pouvait être Parvati. Une odeur nauséabonde emplissait la pièce en même temps que la fumée. D'autres dans la classe commencèrent à tousser et à bafouiller.
Une pensée terrible s'imposa alors à Harry. Cela ne pouvait signifier qu'une chose. Quand il avait déballé ses affaires le premier septembre, il pensait qu'il avait enlevé tous les enchantements possibles que les jumeaux avaient pu mettre sur ses affaires. Il avait apparemment oublié ces chaussettes.
"Qu'est-ce que tes frères ont fait à mes chaussettes ?" demanda Harry à Ron en s'étouffant. L'air était à présent tellement épais que ça devenait difficile de voir Ron, et les yeux d'Harry commençait à s'humidifier à cause de l'odeur.
"Aucune idée, mais ça à l'odeur des--"
"Bombabouses," dirent-ils ensemble.
"Que signifie ce dérangement ?" Le professeur Fletcher était arrivé, et Harry supposait que la seule raison qui faisait qu'il n'avait pas atteint leur table plus tôt était qu'il avait eu des problèmes à voir à travers la fumée. Le maître des Potions tenait un bout de tissu sur son nez pour éviter de respirer la puanteur. Il regarda dans leur chaudron comme si leur mixture était coupable. "Et bien, que se passe-t-il ici ?" demanda-t-il. "Votre potion à l'air correcte. La fumée ne vient pas de là, quoi qu'il en soit." Son regard glissa de Ron à Harry puis aux pieds d'Harry. Il croisa les bras et regarda Harry, attendant.
"Je sais pas ce qui s'est passé," marmonna Harry piètrement.
"Détention, Potter !" gronda Fletcher. "Et j'enlève quarante points à Gryffondor. Et ce sera plus si cette potion n'est pas parfaite !"
Il sortit sa baguette. Harry se raidit, s'attendant à moitié à être frappé par un sort.
"Finite incantatem !"
La fumée arrêta de sortir, mais l'odeur subsista.
"Aer integer !" aboya Fletcher, et le cachot eu soudain l'odeur de l'extérieur. Alors qu'il sortait, Harry chuchota à Ron, "Rappelle-moi de tuer tes frères."
*
Le vendredi suivant Harry se retrouvait en train de frotter les tables de travail dans le cachot de Potions en traitant silencieusement Fred et George de tous les noms. Il pouvait penser à plusieurs différentes choses qu'il aurait pu faire un vendredi soir, et aucune d'entre elles n'impliquait le nettoyage de fiel de rat séché et de tas de bile de tatou sur des surfaces de pierre. Harry n'arrivait pas à comprendre comment la combinaison nauséabonde avait réussi à pénétrer le granite. Il devait y avoir un sort pour empêcher ça, forcément. Mais si c'était le cas le Professeur Fletcher n'aurait pas eu à lui donner ceci à faire comme détention. Il avait sûrement négligé de jeter le sort intentionnellement, conclut Harry.
Les choses auraient pu être pire. La détention aurait pu lui enlever un temps de travail précieux. L'une des conséquences du fait que les matchs de Quidditch soient annulés était qu'il avait plus de temps libre, étant donné qu'il n'y avait plus d'entraînements auxquels il devait se rendre. Il s'était assez bien habitué à son rythme de travail à présent, bien que la proportion de devoirs ne faiblisse pas.
"Harry, le Professeur Fletcher m'a dit que je pourrait te trouver ici."
Harry leva la tête pour voir le Professeur Dumbledore entrer dans le cachot. Ses yeux pétillaient, et Harry prit cela comme un signe positif. "Tu as eu quelques problèmes avec tes chaussettes, n'est-ce pas ? Des choses étonnantes, les chaussettes, tu ne peux jamais prévoir quand elle vont décider de te jouer un mauvais tour."
Harry ne savait pas vraiment quoi répondre à cette étrange déclaration, mais ce n'était pas grave, étant donné que le directeur continua. "Puisque tu n'es pas venu me voir depuis samedi dernier, je suppose que ta cicatrice ne t'as pas fait mal."
"Non, monsieur. Pas même le plus petit élancement."
"C'est une bonne nouvelle, alors. Apparemment nous n'avons rien manqué. Je tire, bien entendu, mes conclusions de plusieurs choses et pas seulement de ta cicatrice, entendons nous bien." Harry était soulagé d'entendre ça. Il n'aimait pas l'idée que la vie des gens à qui il tenait puisse dépendre du fait qu'il ait des maux de tête ou pas. "Est-ce que tu as décidé de ce que tu vas faire à propos du collier ?"
"Je ne pense pas vraiment en avoir besoin tant que je suis à Poudlard, si ?"
"Non, Harry, c'est peu probable."
"Alors je ne le remettrai pas pour l'instant. Nous avons toujours une chance de savoir si Voldemort décide de revenir en Angleterre tant que je ne le porte pas."
"Une sage décision. Je ne pense pas non plus que les autres garçons de ton dortoir ont laissé passé l'occasion de te taquiner."
"En fait, ils n'ont pas été trop méchants." Ceci était vrai. Neville avait raconté à Dean et Seamus que le collier avait été celui de sa mère, et cette histoire avait l'air de circuler. Les seuls qui faisaient parfois des commentaires étaient les Serpentards, et Harry était tellement habitué à les ignorer, que ce qu'ils pouvaient lui dire ne changeait pas grand chose. "Mais pourquoi attirer l'attention dessus ? Je l'ai mis de côté."
"Cela à l'air d'un bon plan, Harry. Assure-toi simplement de le garder en sécurité. Les protections comme celles-ci sont rares et précieuses. Tu ne seras pas à Poudlard pour toujours, et tu seras peut-être heureux de l'avoir un jour."
"Oui, monsieur."
"Alors je vais te laisser finir ta détention. Continue."
*
"Regarde, voilà Perseus."
Ginny pointa le ciel, son doigt créant une ombre plus noire dans l'obscurité. Harry et elle étaient allongés sur une étendue plate du toit de Poudlard, un endroit qu'ils avaient découvert récemment, qui était accessible seulement de la base de la Tour Nord. Avec la tour elle-même derrière eux, ils avaient une vue dégagée d'une bonne partie du ciel de ce lieu avantageux.
Ils avaient été obligés de chercher un nouveau lieu de rencontre étant donné que Ron et Hermione utilisaient maintenant fréquemment la salle de stockage du quatrième étage. Harry pensait assez qu'une des raisons pour lesquelles ils le faisaient était que Ron essayait de freiner ce que Ginny et lui pouvaient faire. Harry n'enviait pourtant pas Ron pour cela. C'était très agréable ici sous les étoiles, et en ajoutant quelques enchantements de coussinage et quelques couvertures pour éviter le froid de Novembre, assez confortable.
Harry fut soudain assailli par une pensée au nom de la constellation. "Est-ce que ton frère a été nommé par rapport à ça ?"
Ginny rit. "Non, c'est seulement Percy. Je ne sais pas du tout ou maman a été chercher ça. Je veux dire, nous autres avons des noms plutôt normaux, non ?" Elle rit de nouveau. "Et bien, il y a Bill..."
"Qu'est-ce qu'il y a d'étrange à Bill ?"
"C'est un diminutif pour Bilius. Papa avait promis de nommer son premier-né comme le plus grand de ses frères. J'ai entendu dire que maman n'était pas très contente de ça quand elle l'a découvert, et elle a insisté pour choisir les noms des autres. Elle devait simplement aimer Percy, je suppose."
Harry regarda le ciel au-dessus de lui. La nuit était froide et sans nuage, et les nombreuses étoiles au-dessus d'eux avaient l'air très proche. "En parlant de noms étranges... Il y a Drago."
Il indiqua la constellation, et Ginny rit. "Je pense que je le préfère dans le ciel qu'à Poudlard."
Ils restèrent allongé un peu plus longtemps, observant les étoiles et cherchant les motifs stellaires de leurs cours d'Astronomie. Le Chariot, Cassiopée, Andromède... Puis ils se turent dans un silence agréable, jusqu'à ce que la voix claire de Ginny résonne de nouveau dans l'air gelé.
"Qu'est-ce que tu feras l'année prochaine à ton avis ?"
Harry réfléchit un moment avant de répondre sincèrement, "Je sais pas." Il avait passé les six dernières années à s'inquiéter plus du présent que du futur. "Si la guerre continue, je suppose que j'y prendrai part. Quoi que je puisse faire."
Ginny se releva sur un coude, cachant une partie du ciel alors qu'elle le regardait. "Mais si c'est fini à ce moment là ? Que feras-tu ?"
"Je suppose que je n'y ai jamais vraiment réfléchi. Peut-être que j'essaierais d'entrer dans une équipe de Quidditch. Ça pourrait être amusant."
"Oui, une fois que tout cela sera terminé il y aura du nouveau du Quidditch." Les matchs de la ligue avaient été annulés depuis l'année précédente. "Tu es doué pour ça, tu sais."
"Qu'est-ce que tu veux faire ? Après que tu aies fini l'école, je veux dire." Alors qu'il lui posait la question, ça lui rappela que l'année prochaine elle serait toujours à Poudlard, alors qu'il serait dehors en train de faire un métier ou un autre. Ils seraient séparés, réalisa-t-il avec un choc. Il mit rapidement cette pensée de côté. Cela ne se produirai pas avant presque un an. Beaucoup de choses pouvaient se produire d'ici-là.
"J'ai toujours pensé que je travaillerais au Ministère, ou quelque chose dans ce genre-là, mais maintenant..."
Harry savait à quoi elle faisait référence. "Personne ne le sait, Gin."
"Le professeur Dumbledore le sait, tu le sais, Ron et Hermione le savent."
"Aucun de nous ne dira quoi que ce soit."
"Le Professeur Dumbledore veut que je le dise à mes parents."
Harry tendit le bras et prit sa main libre, entrelaçant leurs doigts et pressant doucement. "C'est normal, tu ne crois pas ? Ils n'en parleront à personne."
"Je sais, mais je préférerais garder cela pour moi."
"Qu'est-ce que tu ferais, si tu pouvais choisir ce que tu veux ?"
Ginny ne répondit pas immédiatement. Elle se recoucha et fixa les étoiles en pensant. Leurs mains restèrent jointes. Harry eut soudainement très envie d'entendre la réponse. "Je ne sais pas," répondit-elle finalement, "mais je sais ce que je ne veux pas. Je ne veux pas que les gens défoncent ma porte pour des talismans protecteurs. C'est tellement difficile." Sa voix devenait plus grave. "Avec la guerre, je sais qu'il y a tellement de personnes qui pourrait en bénéficier s'ils en avaient un. Mes frères. Sirius. Dumbledore me laisse le choix de faire ce que je veux à ce sujet. C'est simplement que je ne sais pas."
Elle se tut, mais Harry pouvait sentir sa détresse. Il se souvint de ce qu'elle avait dit à propos du fait que la fabrication du collier avait été épuisante. Il tira légèrement sur la main qu'il tenait toujours, et elle leva la tête et la posa sur son épaule. Il mit son autre bras autour d'elle alors qu'elle changeait de position, et la rapprocha de lui, lui donnant un baiser sur le front.
Ils restèrent allongés pendant un moment sans bouger ni parler jusqu'à ce qu'Harry lâche sa main et lève un doigt pour redessiner les courbes de son visage. Quand il atteignit sa mâchoire, il leva doucement son menton afin de pouvoir apposer ses lèvres sur les siennes. Il l'embrassa doucement, mais un baiser en entraînait un autre puis encore un autre, chaque fois plus profond que le précédent. Quand ils se séparèrent finalement pour se regarder dans les yeux, tous les deux respiraient rapidement, et elle était au-dessus de lui. Harry ne pensait pas s'être déjà senti aussi vivant que maintenant avec Ginny pressée tout contre lui. Il arrêta de résister au désir de la rapprocher encore plus près et ses mains lui caressèrent le dos en partant des épaules et en descendant jusqu'à ses hanches.
Leurs lèvres se rencontrèrent de nouveau dans un baiser plus intense que tout ce qu'il avait expérimenté jusqu'à présent. Il pensait l'avoir entendu faire un son dans le fond de sa gorge, et s'arrêta de nouveau, pensant que c'était une protestation. Ça n'en était pas une. Il frissonna alors qu'elle baissait la tête et commençait à faire glisser ses lèvres sur la peau sensible sous ses oreilles. Ceci était étonnant. Un autre frisson de plaisir le traversa, et il resserra d'autant plus son étreinte autour de sa taille.
Un signal d'alarme commença à sonner dans son esprit. Pendant des semaines il avait réussi à se contrôler avec Ginny, mais si elle n'arrêtait pas ça très vite, il avait l'impression qu'il allait perdre le contrôle. L'envie de les faire basculer tous deux pour pouvoir essayer de découvrir ce qui la ferait vibrer devenait impossible à résister. Il pouvait sentir ses formes pressées contre son torse, et ses mains ne demandaient qu'à toucher leur douceur...
Devait-il faire quelque chose ? Il le fallait, vraiment. Il leva ses mains jusqu'à ses cheveux à la place, levant sa tête pour rencontrer son regard. "Nous devons arrêter, Gin." Sa voix lui semblait étrange; elle était plus basse que d'habitude. "Tu me rends fou."
Il ne pouvait pas voir son expression dans l'obscurité, mais il se dit qu'elle devait savoir de quoi il parlait. Elle était tellement moulée contre lui, qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de remarquer l'effet qu'elle avait sur lui.
Ginny acquiesça et allait se relever, mais il n'était pas prêt à la laisser partir immédiatement, et il resserra son étreinte. Il ne voulait pas la pousser à faire une chose pour laquelle elle n'était pas prête, mais il ne voulait pas perdre leur proximité. Il n'était pas sûr de ce à quoi il était prêt, en fait. Tout cela était bien trop nouveau pour lui.
"Je ne veux pas te repousser," dit-il. "Nous avons juste besoin de nous calmer."
"Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je pense que j'ai perdu le contrôle." Il pensa qu'elle avait l'air soulagée.
"Je pense que nous l'avons tous les deux perdu. Tout va bien, Ginny." Il tendit la main et écarta ses cheveux de son visage. Il avait l'impression qu'il devrait dire autre chose, mais il ne savait pas quoi. C'était comme s'il y avait une centaine de sentiments différents qui le traversait en ce moment, et il n'y avait aucun moyen pour qu'il arrive à les exprimer correctement même à lui-même.
Ginny se pencha et l'embrassa de nouveau, mais plus doucement cette fois. Quand elle se recula, elle dit, "Je suppose que nous devrions rentrer."
Il n'avait pas envie de mettre fin à ce temps passé ensemble, mais il savait qu'elle avait raison. Il était très tard, longtemps après le couvre-feu. Il eut un sentiment de perte alors qu'elle s'écartait finalement de lui et se levait. Il se leva aussi et agita sa baguette en direction des couvertures qu'ils avaient amenés ici. Les couvertures se plièrent correctement d'elles-mêmes. Puis Harry tendit une main à Ginny. Ils se glissèrent sous la cape d'invisibilité ensemble et retournèrent à la Tour de Gryffondor.
*
Harry passa une main dans ses cheveux, frustré. Ils étaient probablement hérissés maintenant, mais il s'en fichait. Cet essai d'Histoire de la Magie était à rendre bientôt, et il ne se sentait pas d'humeur à l'écrire. Il fixa le parchemin blanc devant lui et pria pour que les mots viennent sans succès. Quand rien ne se produisit il jeta sa plume avec un soupire sonore, faisant lever la tête à Ginny. Ce n'était que plus agaçant qu'elle puisse rédiger la chose sur laquelle elle travaillait alors qu'il n'arrivait à rien.
"Qu'est-ce que tu fais ?" demanda-t-il.
Un sourire entendu apparut sur son visage. "Une carte des étoiles pour mon cours d'Astronomie."
"Oh." déglutit Harry. Les images qui traversaient maintenant son esprit n'avaient aucun rapport avec l'évolution du Ministère de la Magie depuis le Conseil des Sorciers.
Dans un effort pour vider son esprit traître, il fit le tour de la salle commune des yeux. Il était assez tard, et beaucoup des élèves plus jeunes étaient déjà montés dans leurs dortoirs. Le regard d'Harry tomba sur Neville qui était recroquevillé dans un fauteuil près du feu, en train de lire.
Peut-être que Neville avait déjà fini son essai. Harry pensa à aller voir Neville et à lui demander s'il pouvait jeter un coup d'oeil sur son essai pour un peu d'inspiration. Mais Harry abandonna rapidement cette idée. Neville était vraiment respectueux des règles à présent, il refuserait sûrement.
Harry se tourna de nouveau vers son parchemin, écrivit une phrase et la barra immédiatement. Ceci ne marchait pas. Il ne pouvait pas se souvenir avoir déjà eu moins envie de faire un devoir. Il arracha le haut du parchemin avec la phrase barrée, en fit une boule et le jeta au feu.
"Des problèmes ?" demanda Ginny.
"On peut dire ça comme ça."
"Sur quoi est-ce que tu travailles ?"
"Un essai pour Binns."
Elle eut l'air compatissante. "Urgh."
Harry n'était pas plus avancé quand Ron et Hermione entrèrent par le trou du portrait une demi-heure plus tard. Ginny et lui levèrent tous deux la tête, alors que les deux autres s'asseyaient à leur table.
Cela ne prit pas longtemps à Hermione pour remarquer Une Histoire de la Magie posée à côté du parchemin d'Harry. "Tu n'as pas encore fait cet essai ? Tu devrais vraiment t'y mettre. Ça m'a prit une éternité."
Les pensées d'Harry s'enfoncèrent un peu plus. Si ça avait pris une éternité à Hermione pour le faire, combien de temps ça lui prendrait ?
"Et bien entendu Hermione a travaillé dessus dès que le devoir a été donné," le taquina Ron.
"Je suppose que tu as bénéficié de son aide pour le tien, alors," observa Ginny.
Hermione rosit à cela. "Peut-être," répondit évasivement Ron.
"Où avez vous été toute la soirée alors ?" demanda Ginny d'un air plein de sous-entendus.
"À la bibliothèque," répondirent Ron et Hermione en même temps, peut-être un peu plus vite que nécessaire.
"La bibliothèque ferme à huit heures," fit remarquer Harry, regardant sa montre. "Il est maintenant onze heures et demie."
"Nous avons peut-être dévié un peu," dit Ron. Le dessus de ses oreilles était très rouge à présent.
Hermione regarda dans la pièce, comme si elle voulait voir qui pourrait être assez près pour les entendre. La pièce était déserte excepté pour eux et Neville, et il avait l'air assez absorbé dans son livre. Il avait laissé passer le couvre-feu sans rien dire. "J'ai trouvé quelque chose qui pourrait vous intéresser," dit Hermione faiblement, alors qu'elle cherchait dans son sac et en sortait un gros volume, qu'elle tendit à Ginny.
Ginny regarda le titre, fronçant légèrement les sourcils. "Je ne crois pas."
"Allez, Ginny, quel mal ça peut faire d'en apprendre un peu plus sur... tu sais ?"
Ginny posa le livre sur la table, et Harry pouvait maintenant lire le titre : Talents Magiques Rares de Nathaniel Tudor. "Une autre fois, peut-être. J'ai des devoirs à finir pour l'instant."
"Tu sais ce livre est vraiment intéressant. Il y a toutes sortes de cas. Il y avait un sorcier qui était un Sondeur d'Âme, qui..."
"Je ne suis PAS un cas intéressant !" interrompit Ginny, lançant un regard furieux à Hermione.
Harry regarda nerveusement dans la direction de Neville pour s'assurer que la dureté du ton de Ginny n'avait pas attiré son attention. Ce qu'Harry vit le fit se raidir sur sa chaise. Il donna un coup de coude à Ron, qui était assis juste à côté de lui.
"Quoi ?" demanda Ron.
"Regarde ce que Neville est en train de lire," dit Harry très doucement. Heureusement pour les garçons, Hermione était trop occupée à essayer de faire des excuses à Ginny pour remarquer ce qu'ils faisaient. Ron plissa les yeux vers le feu, où Neville avait changé de position dans sa chaise et le titre du livre qu'il lisait pouvait maintenant être vu. C'était le livre que Sirius avait donné à Harry pour son anniversaire -- ou un autre exemplaire, mais d'une certaine façon il en doutait. Harry regarda la réaction de Ron et vit ses yeux s'agrandir. "Comment penses-tu qu'il a eu ça ?"
"Aucune idée. Tu ne l'as pas laissé traîner, si ?"
"Laisser traîner quoi ?" Hermione avait finalement fait la paix avec Ginny, et les deux filles les regardaient maintenant curieusement.
"Rien," dit Ron rapidement. Quand Hermione leva les sourcils d'un air sceptique, Ron ajouta, "Je posais seulement des questions à Harry sur son devoir de Divination. Il le cherchait tout à l'heure."
Hermione avait l'air prête à se lancer dans une tirade sur la Divination, ou ça ou un sermon sur le fait de faire ses devoirs correctement, alors Harry décida de la distraire avec autre chose.
"Hermione, qu'est-ce qu'un Sondeur d'Âme ?" Il jeta un coup d'oeil à Ginny en demandant ça, et vit son expression se durcir. Il se dit que ce sujet était sûrement trop proche d'un autre qu'elle préférerait éviter, mais il ne pouvait plus rien y faire maintenant.
Hermione indiqua le livre de la bibliothèque. "Tout est là-dedans. Il n'y en a pas eu beaucoup, mais on croit que Rowena Serdaigle avait ce talent."
"Quel talent ?"
"Celui de voir dans l'âme des gens."
"Quoi, tu veux dire comme lire dans leurs pensées ?" demanda Ron.
"Non, pas vraiment. Un Sondeur d'Âme ne serait pas capable de lire tes pensées immédiates. Il regarderait juste dans ton coeur, et verrait quelle genre de personne tu es, tes forces, tes faiblesses, des choses comme ça."
"Comme le Choixpeau magique alors ?"
"Oui. Nous pensons que Rowena Serdaigle a transféré son talent au Choixpeau Magique d'une façon ou d'une autre. Avant sa mort, elle pouvait répartir les élèves elle-même."
"Mais le Choixpeau dit toujours que Godric Gryffondor a trouvé le moyen..." protesta Harry.
Hermione haussa les épaules. "Peut-être qu'il favorise seulement son maître. Ou peut être que Gryffondor a juste eu l'idée d'utiliser un chapeau. Qui sait ? C'était il y a mille ans."
"Mais comment une personne peut-elle faire ça ? Regarder dans ton âme, je veux dire."
"C'est de la magie sans baguette. C'est fait avec les yeux, et ça requiert un talent spécial, exactement comme..."
Hermione indiqua Ginny de la tête, qui commençait à devenir pâle. "D'après le livre, une personne avec ce talent est naturellement plus réceptive, mais avec un entraînement approprié, elle peut apprendre comment vraiment regarder dans le coeur de quelqu'un d'autre et voir ce qui s'y trouve..."
Elle s'arrêta alors que Ginny émettait un étrange son d'étouffement. "Ginny, est-ce qu'il y a un problème ?" demanda Harry. Il pensait qu'elle avait l'air un peu malade.
"Non, pas du tout. Je suis simplement fatiguée. Je pense que je vais aller me coucher. Bonne nuit." Harry, Ron et Hermione se regardèrent alors que Ginny se levait et se dirigeait vers l'escalier des filles.
"Qu'est-ce qui lui arrive ?" demanda Ron.
"Allez, Ron, c'est évident..." Elle aurait pu continuer, mais Harry jeta un regard appuyé vers Neville, qui était toujours dans sa chaise. Hermione acquiesça légèrement et se tut pour un moment. Quand elle continua en chuchotant, Harry dut tendre l'oreille pour l'entendre. "Elle n'a pas accepté l'idée qu'elle puisse faire quelque chose dont les autres sont incapables. Elle changera d'avis quand elle se sera faite à cette idée. Je pense que ce livre pourrait aider, si on arrivait à la convaincre de le lire."
Ron rit brusquement. "Il n'y a pas beaucoup de gens qui ont réussi à convaincre Ginny de faire quelque chose qu'elle ne voulait pas. Elle est têtue."
"J'y crois pas ! Regardez l'heure. Le couvre-feu est passé." Neville était apparemment finalement sortit du petit monde dans lequel il s'était enfermé. Harry se demanda ce que Neville avait pu trouver de si intéressant puis commença à rougir à l'idée que c'était sûrement les mêmes choses qu'il avait lui-même trouvées si fascinantes. "Qu'est-ce que vous attendez ?" demanda Neville, se levant et s'approchant de leur table. "Allez, au lit !"
"Qu'est-ce que tu lisais, Neville ?" demanda Hermione.
Neville devint rouge pivoine. "Oh, juste un livre qui traînait dans le dortoir."
Harry et Ron échangèrent un regard gêné. Harry se demanda si Neville avait recommencé à chercher de la contrebande et était tombé sur le livre de Sirius durant ses recherches. Non, ça n'avait aucun sens. Neville avait été complètement humilié quand on l'avait attrapé en train de faire ça auparavant. Il n'exposerait sûrement pas sa trouvaille dans la salle commune s'il l'avait trouvé par des moyens peu scrupuleux. Il avait alors vraiment dû le trouver posé quelque part en évidence -- et Harry savait qu'il ne l'avait pas laissé dehors. Il regarda Ron de nouveau, qui avait dû arriver à une conclusion similaire, car il leva les sourcils et secoua une fois la tête, comme pour dire, "Ce n'était pas moi".
Hermione, pendant ce temps là, avait l'air de s'amuser de la déconfiture de Neville. Harry était sûr qu'elle reconnaissait le livre comme celui qu'elle avait vu dans la chambre de Ron l'été dernier. Elle mit un doigt sur le titre. "Sorts Pratiques Pour Sorciers du Dr Zog. Oui, j'ai déjà feuilleté ce livre. Plutôt intéressant."
Elle se dirigea vers son dortoir, laissant Neville bafouiller d'un air incohérent derrière elle. Quand elle fut partie, Harry se tourna vers Neville. "Où as-tu trouvé ça ?" demanda-t-il.
"Il traînait. Honnêtement, c'est vrai !"
"Il traînait où exactement ?"
"Sur la table de nuit de Dean."
Harry et Ron se regardèrent. Apparemment ils allaient avoir une discussion avec Dean le jour suivant. Neville pendant ce temps là, retrouvait son calme. "Est-ce qu'il t'appartient, alors, Harry ?"
Ce fut au tour d'Harry de rougir. "Euh, oui, c'est le cas," marmonna-t-il, espérant qu'il n'était pas sur le point de se faire dénoncer.
"Est-ce que ça te dérange si je te l'emprunte ?"
Harry ne pensait pas avoir le droit de refuser. Il valait mieux prêter le livre à Neville plutôt que Neville le donne au professeur McGonagall. "Oui, bien sûr, vas-y. Pense simplement à me le rendre quand tu as fini."
*
Le matin suivant Harry et Ron coincèrent Dean dans le dortoir avant le petit déjeuner.
"Dean," commença Harry, "est-ce que tu sais quoi que ce soit à propos d'un Dr Zog ?"
Dean eut l'air confus pendant un moment, puis un sourire luxurieux apparut sur son visage.
"Alors vous avez entendu parler de ça, n'est-ce pas ? Oui, c'est vraiment un bon livre. Beaucoup de conseils intéressants là-dedans. Je crois que Neville l'a pour le moment. Je suis sûr qu'il vous laissera l'avoir quand il aura fini. Ça pourrait lui prendre un moment, pourtant. Il doit commencer au début, si vous voyez ce que je veux dire."
"Très bien," dit Harry. "En fait ce que je voulais savoir, c'est où tu l'as eu."
"Seamus l'a eu avant moi. Il m'a dit que Lavande en était plutôt contente."
"Et où l'as eu Seamus ?"
"Je n'ai pas demandé. Pourquoi tu veux savoir tout ça ?"
"Pour rien, c'est juste que ce livre m'appartient."
Dean eu l'air impressionné. "Bon livre, Harry. Où l'as-tu trouvé ?"
"C'était un cadeau d'anniversaire. Écoute, il était dans ma malle, et je ne suis pas sûr..."
Dean l'interrompit. "Je ne pense pas que Seamus ait fouillé dans tes affaires."
"C'est quoi cette histoire de fouiller dans les affaires d'Harry ?" Seamus était entré.
Harry se tourna vers lui. "Je veux savoir où tu as trouvé mon livre."
"Quel livre ?"
"Dr Zog."
"Oh, ce livre. C'était le tien alors ?"
"Oui. Où est-ce que tu l'as trouvé ?"
"C'était étrange, en fait. Je l'ai simplement vu par terre au milieu de la pièce, alors je l'ai ramassé. J'ai jeté un coup d'oeil à l'intérieur pour voir à qui ça pouvait être, et puis, et bien, j'ai vu de quoi ça parlait, et je n'ai pas pu m'empêcher d'y jeter un coup d'oeil."
Harry regarda l'autre garçon d'un air sévère, mais il n'avait pas l'air de mentir. Il y avait vraiment quelque chose d'étrange qui se passait ici. Il savait qu'il avait laissé ce livre caché dans sa malle. Comment est-ce qu'il avait pu se retrouver en plein milieu de la pièce sur le sol ?
"Écoute, je suis désolé," continua Seamus, "mais je n'avais pas idée qu'il était à toi. Il n'y avait aucun moyen de le savoir."
"C'est pas grave. C'est juste que j'ai vu Neville avec hier soir, et je me suis demandé où il l'avait eu."
Seamus éclata de rire. "Apparemment il va faire le tour alors. Ne t'inquiète pas, tu le retrouveras. Finalement."
Dean et lui partirent pour le petit déjeuner, laissant Harry et Ron seuls un moment. Harry regarda Ron, qui dit immédiatement, "Je ne l'ai pas laissé sorti. Et je ne l'aurais certainement pas laissé par terre."
"Je sais que tu ne l'as pas fait. Mais souviens-toi de l'été dernier quand Hermione l'as trouvé ?" Ron acquiesça. "C'est presque comme si ce livre voulait être trouvé."
