Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'intrigue appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.
Note : L'auteure a été questionnée sur le livre du Dr Zog à cette période quand elle a publié ce chapitre en anglais, et elle a donné quelques informations à ses lecteurs dont je vais vous faire profiter. Le livre est une surprise continuelle pour Ashwinder, et il a un rôle bien plus important que ce qu'elle avait prévu au départ. Elle ne pense pas qu'Hermione ait vu quoi que ce soit de douteux dans ce livre, mais elle ne peut être sûre de rien. Une chose à clarifier : le livre ne montre qu'aux garçons ce qu'ils ont envie de voir. Si une fille l'ouvre, ça aura simplement l'air d'un livre de sorts ennuyeux. Bien sûr, le livre à un sens de l'humour assez spécial alors on ne sait jamais quand il peut décider de nous jouer un tour. Il a vraiment le sens de l'humour de Sirius... bien que Sirius ne soit pas Dr Zog.
Rappel : 1 pouce = 2.54 cm ; 1 pied = 30.48 cm ; 1 mile = 1.609 km.
Réponses aux reviews : Encore une fois merci à tous.
solla : Moi non plus je ne sais pas comment je fais. Je me couche très tard le jeudi soir à cause de ça, c'est peut-être la clé du succès (lol). Merci beaucoup pour tes compliments. Ah ! et tu peux continuer à sauter partout aussi.
Lyra : Tes reviews si amusantes m'ont manqué ces derniers temps. Je l'ai déjà dit, je ne suis pas responsable de l'endroit où se finissent les chapitres veuillez adresser vos plaintes à Ashwinder. Merci pour ta super review. [Oui, c'est de ma faute, et je me suis déjà fait crier après par mes lecteurs anglophones. Je dois aimer ça me faire crier après…]dixit l'auteure.
Pomfresh : Toujours un petit mot. Merci pour la review.
Céline : Merci beaucoup. Je ne sais pas si je tiendrais encore très longtemps à ce rythme là, mais je suis contente que tu apprécies.
Wynzar : J'espère que c'était assez rapide pour toi, merci beaucoup.
MPZT : Pour l'instant j'ai eu les reviews des deux premiers chapitres, merci beaucoup. Il est tout à fait normal que je review une fic que j'aime, or j'aime beaucoup la tienne, alors... Je ne sais pas quand tu liras ça mais au moins quand tu le feras tu sauras que j'apprécie beaucoup tes compliments.
alana chantelune : Merci d'avoir reviewé ma fic sur à la croisée des mondes, je te le dis maintenant des fois que tu ne sois pas retourné voir la page des reviews, alias le chap 7 de cette fic.
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Ginny's Gift, Chapitre Quatorze
Harry n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé à marcher. Il le faisait depuis tellement longtemps qu'il avait l'impression de ne jamais avoir rien fait d'autre dans sa vie que de mettre un pied devant l'autre avec ténacité. Il était fatigué et il avait froid, mais il continuait, un pas puis le suivant, puis encore un autre, chacun le rapprochant de son but.
Derrière lui Ron et Hermione se disputaient, et il faisait de son mieux pour les ignorer. Le vent s'était levé, et cela aidait à éloigner leurs mots de ses oreilles. Il ne se souvenait pas quand ça avait commencé, étant donné que le temps n'était plus maintenant qu'un cycle de pas sans fin, mais ils n'avaient pas arrêté depuis un bon moment maintenant. Il pensait que c'était Ron qui avait commencé. Ils devaient avoir déjà parcouru un mile quand il avait demandé, "Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas retransformer le livre en Portoloin ? Ça nous épargnerait la marche."
"Ce n'est pas une bonne idée, Ron," avait répondu Hermione. "J'y ai réfléchi, et nous sommes chanceux d'avoir atterri plus loin que prévu."
"A dix miles ? Dis ça à mes pieds. Est-ce qu'il n'y aurait pas un moyen de se rapprocher ?"
"Aucun de nous n'a jamais été là où nous allons. Nous n'avons aucune idée de l'endroit exact où nous pourrions atterrir."
"Je pense toujours que nous pourrions nous rapprocher. Nous aurions moins de chances de manquer le but cette fois si, non ?"
"Connais-tu un endroit sûr où nous pourrions arriver ? Pas moi."
"Quoi ? Es-tu vraiment en train d'admettre que tu ignores quelque chose ?" Harry avait grimacé à cela, s'attendant à entendre une claque derrière lui, mais tout ce qu'il avait entendu était un soupir fort, exaspéré. "Allez," continua Ron. "Nous pourrions au moins viser le village. N'y avait-il pas un village mentionné dans la note ?"
"Nous pourrions être vus par des Moldus. Ou pire, l'endroit pourrait être rempli de Mangemorts. Quelqu'un pourrait reconnaître Harry. Cela au moins devrait te paraître évident."
"Ils l'attendent, n'est-ce pas ? Ils lui ont envoyé une lettre lui disant de venir ici."
"Il n'a quand même pas envie d'atterrir en plein milieu d'un piège."
"Mais ils ne s'attendent pas à nous voir. Nous avons l'élément de surprise de notre côté."
"Nous n'avons pas envie non plus de tomber dans un piège."
"A ce rythme là, nous ne tomberons nulle part. Nous arriverons sur les genoux si nous sommes chanceux. Cela prendra une éternité avant que nous arrivions où que ce soit. La lettre disait de se dépêcher."
"J'ai aussi réfléchi à ça. Je pense que nous avons du temps. Ils ne peuvent pas s'attendre à ce que nous arrivions aussi vite. Ils s'attendront au moins à ce qu'Harry prenne plus de temps pour résoudre l'énigme."
"Ils ne s'attendaient pas à ce que tu l'aides ? Miss La-Sorcière-La-Plus-Intelligente-De-Poudlard ? Quoiqu'il en soit, le temps que nous arrivions là-bas, nous serons trop épuisés pour faire autre chose que s'allonger et dormir..."
"Tu es impossible..."
Harry avait arrêté d'essayer de suivre à ce moment-là, mais ils avaient continué encore et encore. Harry supposait que ça les aidait à passer le temps. Tout ce qu'il avait envie de faire était de se focaliser sur Carreg Cennen. Pied droit. Pied gauche. Droite. Gauche. Il devait continuer à marcher.
Ils avaient quitté la grand route et prenaient un chemin moins fréquenté. Le terrain autour d'eux était rocailleux et devait sans doute être très vert en été. C'était terne et brun maintenant étant donné qu'il y avait eu un grand coup de gel. Le jour lui même était aussi sombre que les champs alentours.
Ils ne pouvaient plus être très loin maintenant, se dit Harry. Un château sur une colline, même apparemment en ruines, devrait être visible de plusieurs miles, mais jusqu'à présent ils n'avaient rien vu qui ressemble de près ou de loin à ce que le sort Reperio lui avait révélé... Était-ce seulement hier soir qu'il avait jeté ce sort ? Moins de vingt-quatre heures étaient passées ? Ça n'avait pas l'air possible. Poudlard avait l'air d'appartenir à une vie différente de celle dans laquelle il était à présent, marchant sur une route entre des haies, qui cachaient une bonne partie de la campagne autour d'eux. Harry commença à s'inquiéter qu'ils soient perdus de nouveau, qu'ils aient prit un mauvais tournant quelque part. Il allait demander à Hermione s'il pouvait revoir la carte quand la route tourna brutalement, et il le vit.
C'était exactement comme dans la vision. Carreg Cennen. Malgré le fait qu'il ait très peu dormi la nuit précédente et qu'il ait marché durant ce qui lui semblait être la plus grande partie de la journée, Harry se sentit revigoré par cette vue. Il poussa un cri et se mit un courir. Il pouvait voir un village niché au pied de la colline devant lui alors qu'il se dépêchait. Il savait que ça devait être Trapp. Une voix l'appela derrière lui, le faisant s'arrêter et se retourner.
"Attends, Harry," dit Hermione, alors qu'elle courait pour le rattraper, Ron la suivant. "Nous ne pouvons pas simplement foncer jusqu'à là-bas. Ron et moi en avons discuté. Il vaudrait mieux qu'on ne te voie pas."
"Discuté ?" pensa Harry. "Est-ce que c'est comme ça qu'ils appellent ça ?" Mais il ne dit pas cette idée à voix haute. Il leva simplement les sourcils vers Hermione.
"Harry, la lettre disait de faire attention à ne pas tomber dans un piège, et c'est le nom du village," fit remarquer Ron.
"Ils vont s'attendre à te voir," ajouta Hermione. "L'endroit est probablement plein de Mangemorts. Tu n'as pas entendu quand nous en parlions Ron et moi ?"
"Désolé, je n'écoutais pas," dit Harry. "Et comment est-ce que je suis sensé arriver au château alors ?"
"Laisse Ron y aller."
"Non. Tu ne crois pas qu'ils reconnaîtraient Ron ? Ou toi de toute façon ?" ajouta Harry, anticipant sa déclaration suivante. "Écoute, nous ne savons pas ce qui nous attend au village, mais nous devons le traverser pour monter là-haut." Il indiqua le rocher, qui dominait l'environnement.
"Nous pourrions faire le tour," dit Ron.
"Ils vont s'attendre à ce qu'on fasse ça, non ?" le contra Hermione.
"Nous devons essayer un moyen ou un autre !"
Apparemment une autre discussion était imminente. Harry enleva son sac à dos et l'ouvrit. Il en avait eu assez. "Pendant que vous décidez de la marche à suivre, je suivrai mon propre chemin." Il sortit la cape d'invisibilité et la mit.
"Attends, Harry !" cria Hermione, se tournant vers lui. "Ne disparaît pas comme ça..."
Harry enleva la capuche de sa tête. "Ne fais pas ça ! C'est effrayant."
"Qu'est-ce qui est effrayant ?"
"Et bien, je ne peux pas simplement parler à ta tête."
Harry soupira et enleva complètement la cape d'invisibilité.
"Très bien, voilà ce que nous allons faire," continua Hermione. "Nous sommes déjà habillés comme des Moldus. Si nous nous couvrons un peu plus, comme cela..." Elle avait transfiguré sa cape en parka quand ils étaient tout d'abord arrivés à Pontardawe, et maintenant elle mettait sa capuche sur ses cheveux. "...Nous pourrions ne pas nous faire remarquer. Harry, tu as ta cape, et si Ron cache seulement ses cheveux, nous avons peut-être une chance. D'après ce que disait la note, je pense qu'ils s'attendent à ce qu'on évite le village, alors nous allons le traverser. Nous sommes d'accord ?"
"Oui," dit Harry, alors que Ron hochait la tête. Harry ne se souciait pas vraiment de ce qu'ils décidaient à ce moment-là tant qu'ils faisaient quelque chose.
"Alors reposons-nous et mangeons quelque chose avant de partir."
Il n'était pas possible de se repérer par rapport au soleil, mais il devait être plus de midi. Harry se rendit compte qu'il avait assez faim. Hermione lança silencieusement un enchantement de réchauffement sur le sol, et ils s'assirent sur le bord de la route et mangèrent quelques-uns des sandwichs de Dobby. Avant qu'ils ne repartent, Hermione fit apparaître un chapeau pour Ron. Puis Harry disparut sous sa cape, et ils partirent tous les trois vers le village.
Tout était silencieux dans les bâtiments de pierre gris. Ils y avait à peine un signe de vie, sorcier ou Moldu, mais Harry n'était pas sûr d'aimer ça. C'était comme si on les faisait se sentir en sécurité alors qu'ils ne l'étaient pas.
De l'autre côté de village, la route commença à monter de manière plus notable. Ce ne fut pas long avant qu'Hermione ne les arrête de nouveau. "J'ai appris autre chose à la station d'essence : le château est une propriété privée. Nous allons devoir payer pour entrer."
"Est-ce que c'est un problème ?" demanda Ron.
"Non, j'ai toujours de l'argent Moldu, mais si le château appartient à la famille Malefoy, je dois me demander si la personne à qui nous allons payer le droit d'entrée est un Moldu ou un sorcier."
"Je n'arrive pas à m'imaginer un Malefoy laissant entrer des Moldus sur ses terres."
"Ça dépend, tu ne crois pas ? S'ils peuvent gagner de l'argent dans cette affaire en faisant payer l'entrée, ils pensent peut-être que ça vaut le coup. De plus, c'est un moyen de contrôler qui entre et qui sort sans avoir l'air trop suspect, non ?"
"Nous allons devoir faire attention, alors," dit Harry.
"Oui, tu ferais mieux de rester sous cette cape," conseilla Hermione.
Ils continuèrent à grimper jusqu'à ce qu'ils arrivent à la ferme où se trouvait le château. Ça avait l'air d'une ferme Moldue tout à fait ordinaire avec son bâtiment principal et ses constructions annexes rassemblées et des poules picorant dans la cour. Le château lui-même avait l'air un peu différent maintenant qu'ils s'en étaient rapproché. De l'autre bout de Trapp, Harry n'avait pu voir que les ruines des murs extérieurs avec les murs intérieurs cassés qui montaient plus haut, déchiquetés et pointant vers le ciel. Mais maintenant il pouvait voir que ses murs et ses tours étaient intacts, montant à des centaines de pieds plus haut que les défenses extérieures, vastes et majestueux.
Quelque chose lui dit que la structure massive était enchantée de façon à apparaître comme une ruine de loin, et que même d'ici, c'était tout ce qu'un Moldu pourrait voir. Seul un sorcier ou une sorcière pourrait voir le château entier.
Ils marchèrent sur le chemin vers la ferme, et une femme en sortit pour saluer Ron et Hermione. Harry ne pouvait pas savoir en la regardant si c'était une sorcière ou pas. Elle était habillée comme une Moldue, mais il aurait dû s'y attendre, se dit-il.
Elle regarda Ron et Hermione durement. "Bonjour. Vous êtes venus visiter Carreg Cennen ?"
"Oui, s'il vous plaît," dit Hermione rapidement, comme si elle était pressée.
"Nous n'avons pas l'habitude d'avoir des visiteurs à cette période de l'année."
Ron et Hermione échangèrent un regard gêné. "C'était un petit caprice, je suppose," dit Hermione. "Nous rentrions chez nous de l'école pour les vacances de Noël et avons décidé de nous arrêter..."
"Où étudiez vous alors ?"
"En Écosse."
La femme eut l'air très intéressée par cette information, car elle regarda Hermione d'un air enthousiaste, et Harry dut réprimer un grognement. Pourquoi Hermione n'avait-elle pas menti ?
"En Écosse, hein ? Vous êtes loin de chez vous, non ? Et vous ne parlez pas comme si vous étiez du coin."
"Nous passons Noël chez ma tante. En fait je suis de St Albans."
La femme regarda derrière eux, étirant le cou et rappelant à Harry sa tante Pétunia. "Et vous êtes montés jusqu'ici ?"
Le sourire d'Hermione diminua. "Nous avons eu quelques problèmes avec la voiture en fait. Nous l'avons laissé au village, mais comme nous étions déjà là, on a décidé de grimper et de visiter l'endroit. Bon, combien coûte l'entrée ?"
La femme reprit immédiatement un ton d'affaires. "Trois livres chacun." Hermione lui tendit de l'argent. "Bon, il faut absolument que vous visitiez les cavernes. Elles sont sous le château. Voilà, tout est sur la carte." Elle sortit un dépliant de sa poche et le tendit à Hermione. "Et l'histoire y est notée, aussi. Faites comme chez vous. Normalement la ferme est ouverte aux visiteurs aussi, mais il ne se passe pas grand chose à cette période de l'année, j'en ai bien peur. Ayez une agréable visite."
Elle repartit vers la maison sans se retourner.
"Pourquoi est-ce que tu lui as dit qu'on allait à l'école en Écosse ?" siffla Harry, quand il fut sûr que la femme ne pourrait pas l'entendre.
"Je suis désolée, je n'ai rien trouvé d'autre."
"Allons-y," dit Ron. "Apparemment il n'y a personne. Ça devrait bien se passer."
"Oui, ou alors elle viens juste de prendre la poudre de Cheminette jusqu'au château pour les prévenir qu'on arrivait," dit Harry d'un air sombre.
Harry, Ron et Hermione montèrent les marches jusqu'à l'endroit où le château se dressait d'un air menaçant contre le ciel. Le seul bruit qu'Harry entendait était le vent, qui soufflait sans arrêt sur l'herbe et sur les pierres. Il n'y avait pas d'abris, et il frissonna.
"Comment allons-nous faire ça ?" demanda-t-il.
Hermione ne répondit pas immédiatement mais continua à marcher sur le chemin, ses yeux sur les pierres gris foncé en face d'elle. "Je pense que nous allons devoir nous séparer," dit-elle finalement. "Ron et moi pouvons jouer les touristes, mais ça veut dire que nous allons devoir rester dans les parties du château accessibles aux touristes Moldus. Tu devras aller dans la partie sorcière, mais personne ne sait que tu es là, alors ça ne devrait pas poser de problèmes."
"Alors je cherche simplement Ginny ?"
"Oui, ou quoi que ce soit qui nous aiderait à la localiser."
"Et si je ne trouve rien ?"
"Ron et moi, nous chercherons un moyen de revenir ici. Je dirais que nous avons jusqu'au coucher du soleil avant de laisser la femme de la ferme nous voir partir." Elle regarda sa montre. "Ça ne nous laisse pas beaucoup de temps, en fait. Je pense que pour l'instant nous devrions simplement partir en reconnaissance. Nous n'aurons pas le temps de faire autre chose. Nous devons vérifier cette caverne sous le château."
"Tu crois que c'est là qu'ils gardent Ginny ?" demanda Ron.
Hermione fronça les sourcils. "J'en doute. Ils ne la garderaient pas à un endroit accessible au public, sauf s'il y a plusieurs cavernes ici. J'ai lu quelque chose dans ce livre à propos des familles au sang pur qui disait qu'il y avait un moyen d'entrer dans le château par la caverne. Si nous pouvons trouver ce passage et voir où il aboutit, nous pourrons peut-être l'utiliser pour revenir."
"S'il n'est pas gardé tu veux dire," fit remarquer Ron.
"Oui, bien entendu." Hermione arrêta de marcher. Ils étaient presque montés jusqu'aux murs extérieurs à présent. "Sommes-nous tous d'accord sur ce que nous allons faire ?" demanda-t-elle, regardant Ron droit dans les yeux, comme si elle s'adressait uniquement à lui.
"Je vais trouver les parties sorcières du château et essayer de trouver Ginny," répondit silencieusement Harry.
"Oui. Mais trouve-la simplement. Je ne pense pas que tu auras le temps de la faire sortir. Nous pourrons planifier ça quand nous en saurons un peu plus." Harry n'aimait pas ça, mais il ne fit aucun commentaire. Il savait que s'il essayait de protester, ils ne feraient que perdre plus de temps à en discuter. Hermione regarda sa montre de nouveau. "On va dire que nous nous retrouverons ici dans une heure et demie, qu'on ait quelque chose sur Ginny ou pas."
"Et si nous avons des problèmes ?"
"Croise les doigts et garde espoir," dit Hermione sèchement. "Écoutez, si l'un de nous est en retard au rendez-vous, les autres partirons. Pas d'héroïsme, d'accord ?" Son ton était très ferme alors qu'elle disait ça. "Nous partons et trouvons un moyen de prévenir Dumbledore."
"Oui, d'accord," répondit Harry, bien qu'il sache que si quelque chose arrivait à Ron ou Hermione, il ne partirait jamais sans eux. Il n'allait pas non plus quitter cet endroit sans Ginny, mais il ne partagea pas ces pensées. Il avait le sentiment qu'Hermione savait ce qui lui passait par la tête de toute façon et il l'empêchait simplement de faire des recommandations supplémentaires.
Ils continuèrent à marcher dans les murs extérieurs et la barbacane jusqu'à ce qu'ils se retrouvent dans la cour intérieure, s'attendant à être défiés à tout moment -- Harry pouvait garder sa baguette levée étant donné qu'il était caché par la cape d'invisibilité -- mais l'endroit avait l'air désert. Ron et Hermione commencèrent à regarder autour d'eux comme s'ils étaient des touristes, admirant la vue.
Harry les quitta, cherchant l'entrée de la partie habitée du château. Il pouvait regarder à droite à présent, et il vit deux tours au dessus de lui -- une troisième se trouvait juste devant lui -- leurs fenêtres n'étaient que des fentes dans les murs de quatre pieds d'épaisseur. Mais toutes les fenêtres avaient l'air sans vie. Il n'y avait rien qui laissait supposer que quelqu'un d'autre était là. Cette pensée procura à Harry un sentiment étrange, déstabilisant. Quelque chose manquait.
Il se tint au mur pour trouver son chemin quand tout d'un coup il n'y eut plus rien, et il passa par une ouverture. Ça ressemblait beaucoup au fait de passer à travers la barrière à Kings Cross. Il se retrouva dans un petit couloir qui menait à une grande salle. Là-bas il pouvait voir une ou deux personnes, à l'autre bout de la salle. Alors l'endroit n'était pas aussi désert qu'il en avait l'air apparemment; et pourtant ça ne grouillait pas de partisans de Voldemort, non plus. Une fois de plus Harry se demanda ce qui se passait. Ils n'avaient pas l'air d'attendre des visiteurs. Apparemment personne ne surveillait la partie publique du château. L'avait-on envoyé sur une fausse piste ?
À la gauche d'Harry se trouvait un escalier qui longeait un des murs, il le monta, arrivant à une galerie, qui surplombait la grande salle. Il pouvait voir des couloirs partant de la galerie, menant sans doute à d'autres parties du château. Il en choisit un au hasard et se retrouva rapidement en train de monter dans l'une des trois tours qu'il avait vu d'en bas. Il n'y avait pas de signe de quelqu'un d'autre dans l'escalier. Harry savait que si Ginny était là, elle devait être gardée d'une façon ou d'une autre, mais il monta jusqu'en haut de la tour pour en être sûr. Les escaliers débouchaient sur une pièce, mais la porte n'était pas verrouillée, et la pièce était vide. Avant de redescendre les escaliers, il regarda par la fenêtre dans la cour intérieure. Ron et Hermione n'étaient pas en vue, et il espérait qu'ils avaient trouvé le chemin menant aux cavernes.
Harry était presque arrivé au niveau de la galerie quand il entendit des bruits de pas. Il se figea à l'endroit où il se tenait dans la cage d'escalier, effrayé à l'idée d'être découvert et fait prisonnier. Les escaliers étaient étroits, et si la personne qui était là décidait de monter, Harry ne pourrait pas faire grand chose pour se cacher; il était peut-être invisible, mais il était toujours solide.
Une personne passa, et Harry laissa échapper un soupir de soulagement, mais il avait aussi entrevu un visage, qui lui semblait familier. Il le suivit silencieusement, faisant marcher son esprit. Il se dit que s'il pouvait voir la personne de face, il saurait qui c'était.
Finalement, Harry n'eut pas à attendre longtemps, et il n'eut pas non plus à voir le visage de la personne. L'homme s'éloignait de la galerie et de la grande salle. Harry n'en était pas sûr, mais il se dit que ce corridor devait les emmener vers d'autres tours. Il fit une halte, alors que la personne qu'il suivait s'arrêtait sur le pas d'une porte. Il put entendre une incantation ou un mot de passe marmonné, et la porte pivota. Mais quelqu'un d'autre émergea presque immédiatement, et Harry put entendre les deux personnes parler à voix basse. Il s'approcha un peu pour entendre ce qu'ils disaient.
"Combien de temps allez-vous la laisser ici ?" dit une voix.
"Jusqu'à ce que sa Seigneurie l'appelle de nouveau. Ça ne devrait pas être très long."
"Elle devrait avoir droit à plus de temps pour récupérer."
"Qu'est-ce que ça change pour vous, Macnair ?"
Macnair ! Maintenant Harry savait pourquoi l'homme avait eu l'air familier. Il se rappela de lui quand il l'avait vu en troisième année. Il pensait alors que Macnair n'était qu'un employé du Ministère envoyé pour exécuter Buck. Il se souvint aussi de l'année suivante quand Voldemort était revenu et qu'il avait appelé ses serviteurs. Macnair avait été présent à ce moment-là, aussi.
"Ça m'est égal," disait Macnair, "c'est juste qu'il l'exploite trop. Elle ne pourra pas être capable de faire ce qu'il veut qu'elle fasse si elle est aussi épuisée."
"Elle est endormie pour l'instant. Elle devrait en profiter."
Une troisième voix cria quelque chose de plus loin dans le passage, et les deux hommes se déplacèrent. Harry courut vers la porte où ils avaient parlé et essaya de l'ouvrir, mais c'était fermé. Il était sûr que ça menait à l'endroit où se trouvait Ginny, et il jura, frustré. Levant sa baguette, il essaya, "Alohomora," mais ça ne marcha pas non plus. Il était certain qu'Hermione connaissait d'autres sorts qui pourraient ouvrir la porte, mais il n'avait pas le temps d'aller la chercher maintenant. Puis il pensa aux jumeaux qui lui avaient appris à forcer une porte avec une épingle à cheveux, mais il avait quelque chose de mieux que ça. Il avait emmené le prototype de Passe-partout qu'ils avaient inventé.
Il regarda autour de lui pour s'assurer qu'il était seul. Même s'il portait la cape d'invisibilité, il ne pouvait pas être sûr qu'elle resterait en place pendant qu'il chercherait dans son sac à dos. Le corridor resta vide, et Harry sortit le Passe-partout et ouvrit rapidement la porte.
D'autres marches grimpaient ensuite dans une autre tour. Harry expérimentait une autre poussée d'adrénaline, étant donné qu'il était sûr d'avoir presque atteint son but à présent, et il dut se forcer à monter les marches silencieusement. Il devait y avoir une personne qui gardait Ginny. Il y en avait peut-être plusieurs.
Ça lui prit un bon moment pour atteindre le sommet. Cette tour était beaucoup plus grande que celle qu'il avait déjà visité. Il se dit qu'il aurait dû apporter son Éclair de feu, et ce n'était pas la première fois qu'il se faisait cette réflexion aujourd'hui. Il aurait pu s'échapper rapidement grâce à ça -- s'il y avait une fenêtre assez large à portée de main dans tous les cas.
Quand il sentit que ses genoux allaient le lâcher les escaliers s'arrêtèrent, et il se trouva face à une autre porte verrouillée. Le Passe-partout lui servit une fois de plus, et Harry entra en trombe dans la pièce, sa baguette prête, au cas où il y aurait un autre garde, mais, cette pièce, elle aussi, eu l'air vide tout d'abord. Harry se retourna, déçu, résigné à redescendre de nouveau.
Puis il vit Ginny. Elle était étendue sur le sol de pierre, son corps partiellement caché par la porte ouverte. Elle lui tournait le dos, et ses cheveux étaient éparpillés, couvrant sa figure. Elle restait totalement immobile, et Harry se dit qu'elle ne devait pas être très à l'aise. Il fit tomber sa cape d'invisibilité et se précipita vers elle.
"Ginny, réveille-toi," appela-t-il doucement, le soulagement de l'avoir retrouvé l'emplissant finalement, alors qu'il la retournait. Puis sa respiration se bloqua alors qu'il remarqua sa pâleur et les cernes violet foncé sous ses yeux. Elle avait l'air au moins aussi mal que l'été dernier, mais c'était impossible. Elle n'avait été ici que pour vingt-quatre heures, environ. Ils n'avaient pas pu la forcer à fabriquer un talisman dans un temps aussi court, si ?
Il la secoua doucement et l'appela de nouveau, mais elle resta étendue sans réagir. "Ginny, je t'en supplie, réveille-toi !" cria-t-il plus désespérément, puis il se figea, réalisant ce qu'il venait de dire. Dans son esprit il pouvait voir une petite, pâle fille de douze ans sur le sol de la Chambre des Secrets. Il se secoua. Elle était seulement endormie ; l'autre sorcier l'avait dit à Macnair.
Il s'assit sur le sol et la tira pour la mettre sur ses genoux. D'une main tremblante, il écarta tendrement ses cheveux avant de mettre sa main tout contre son visage et de frotter son pouce sur sa joue. Ses paupières battirent, et il reprit courage.
"Allez, Ginny, tu dois te réveiller pour que nous puissions sortir d'ici. Tu pourras dormir autant que tu voudras quand nous serons de retour à Poudlard."
Elle leva une main et le repoussa légèrement. "Va t'en," marmonna-t-elle.
Harry eut envie de rire bien fort, malgré tout ce qui se passait, quand il entendit ces mots. Il souleva sa forme molle et la tint contre lui, pressant ses lèvres contre son front. Il allait devoir trouver un moyen de la réveiller, pourtant, et vite. Il lui serait impossible de la porter jusqu'en bas puis à l'extérieur. Il tomberait probablement et leur casserait leurs colonnes vertébrales à tous deux.
Il attrapa sa baguette, se demanda si un sort "Enervatum" marcherait sur quelqu'un qui n'avait pas été figé magiquement, quand il entendit quelqu'un monter les marches. Le coeur battant, il pointa sa baguette vers la cape d'invisibilité à la place.
"Accio !"
Il fit rapidement glisser Ginny sur le sol de nouveau, ferma sa cape et se tint derrière la porte. Trop tard, il se souvint que cette porte avait été fermée et verrouillée. Qui que soit la personne qui allait entrer, elle saurait que quelque chose s'était produit. Il resserra sa poigne sur sa baguette.
L'instant suivant, Macnair entra dans la pièce et regarda autour de lui d'un air soupçonneux. Harry savait qu'on ne pouvait pas le voir, et il ne bougea pas, espérant que Macnair partirait pour qu'il puisse s'échapper. Puis Harry vit que Macnair tenait quelque chose dans sa main, une coupe, et qu'il y avait sûrement une potion à l'intérieur. Macnair avait sorti sa baguette et la pointait vers Ginny.
Harry devait faire quelque chose. Maintenant. Mais la porte l'empêcherait de tirer directement vers Macnair. Il devait faire un pas sur le côté d'abord. Macnair devait avoir une ouïe très développée, ou ça ou alors il soupçonnait que quelqu'un d'autre était déjà dans la pièce. Dans tous les cas, quand Harry cria, "Stupéfix !" Macnair évita le sort, faisant tomber le contenu de la coupe sur sa robe. Alors il se tourna vers Harry, la baguette levée, et il le regarda droit dans les yeux, comme s'il ne portait pas de cape d'invisibilité du tout.
"Qui est là ? Montrez-vous !"
Harry enleva la cape d'invisibilité, gardant sa baguette fixée sur Macnair. Les yeux de l'autre homme s'agrandirent légèrement, mais à part cela il ne montra pas d'autre signe de surprise. "Potter. Heureux de vous trouver là."
Harry garda son regard rivé sur Macnair. "Je ramène Ginny à Poudlard avec moi," commença-t-il, comme s'il parlait du temps qu'il faisait. Puis subitement il cria,
"Expelliarmus !"
Une fois de plus, Macnair s'écarta, comme une chauve-souris, avec plus d'agilité qu'on aurait pu s'y attendre.
"Petrificus Totalus !"
Le sort rebondit sur Harry, le faisant vaciller, et Macnair eut vraiment l'air ébahi à ce moment là.
"Expelliarmus !" cria Harry de nouveau, alors qu'il retrouvait l'équilibre, et il attrapa la baguette de l'autre homme dans sa main.
Il ouvrit la bouche pour figer son opposant, mais avant qu'il ne puisse dire l'incantation, Macnair dit quelque chose de tout à fait inattendu. "Dumbledore vous laisse toujours franchir les limites, à ce que je vois."
Harry le regarda alors que les mots cheminaient dans son esprit. C'était quelque chose de très étrange d'entendre Macnair dire ça. En fait, ça rappelait étrangement quelque chose que le Professeur Rogue avait dit un jour à son propos.
