Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'intrigue appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.

Note : 1 mile = 1.609 km

Réponses aux reviews : Comme d'habitude merci à tous.

Csame : J'aime beaucoup tes énigmes, merci beaucoup d'avoir reviewé, j'espère que ce chapitre te plaira. Merci aussi pour tous les compliments de la première review.

alana chantelune : Tout ce que je peux dire c'est... merci.

Pomfresh : Le cercle se finira dans ce chapitre. Merci pour le compliment.

Lunenoire : Merci d'avoir pensé à reviewer.

kikoo : Merci, ta review était, comment dire... joyeuse. Voilà la suite.

solla : En tout cas, tu excelle dans ta tâche, merci pour tout.

Kaorou : Voilà, tu y es.

Céline : C'est justement parce que moi aussi j'ai lu cette histoire et que je l'ai trouvé géniale que j'ai voulu la traduire. Heureuse que tu sois du même avis que moi.

Wynzar : Merci. Je fais tout ce que je peux pour mettre les chapitres en ligne assez rapidement.

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Ginny's Gift, Chapitre Seize

Harry et Hermione montèrent les escaliers qui menaient au niveau le plus important du château en faisant attention. Harry s'arrêta quand ils eurent atteint le palier. Il était sûr de se rappeler le chemin pour retourner à la porte où il avait vu Rogue, mais il voulait être certain qu'il n'y avait personne dans le corridor. Il fit un signe de la tête à Hermione, et ils continuèrent ensemble le long du passage.

Alors qu'il avançaient, Harry se demanda si Rogue serait toujours à son poste à l'extérieur de la salle où il pensait pouvoir trouver Ginny. Si Rogue était toujours là, cela poserait un problème. Harry devrait trouver un moyen de le contourner sans rien révéler à Hermione.

Ils tournèrent à une autre intersection. Harry était certain que c'était le bon passage, mais il était à présent désert. Il se demanda un moment comment ils allaient réussir à trouver la bonne porte, mais ce problème fut réglé quand Harry entendit un cri étouffé.

C'était Ron, Harry en était sûr. Il crut entendre Hermione produire une sorte de son étranglé dans sa gorge, comme si elle réprimait son propre cri. En un accord tacite ils accélérèrent le pas, avançant rapidement tout droit alors qu'ils entendaient Ron crier de nouveau, sans plus tenir compte du bruit qu'ils pouvaient eux-mêmes faire. Ce n'était pas grave. Le passage était vide, et ils se tenaient juste devant leur but.

Harry étendit la main pour ouvrir brusquement la porte, mais la main d'Hermione sur son bras le retint. Il la regarda, les sourcils levés et hocha la tête une fois. Ils étaient peut-être invisibles, mais la porte s'ouvrant tout d'un coup aurait sûrement attiré l'attention.

Il étendit la main plus doucement cette fois-ci. Ils pouvaient entendre Ron crier plus fort que jamais, et la main d'Harry trembla de colère. Il ouvrit doucement la porte, et ils se glissèrent tous deux dans une salle spartiate aux murs de pierre. C'était aussi froid et humide qu'un cachot. Son regard se porta rapidement sur la scène.

Il y avait quatre Mangemorts qui tournaient le dos à la porte. Ils regardaient le centre de la pièce où se tenait Lucius Malefoy, sa baguette pointée vers Ron, qui se tordait de douleur sur le sol. Ginny était attachée à un pilier juste à côté, ses yeux fermés mais manifestement réveillée et incapable d'empêcher les cris d'agonie de Ron d'entrer dans ses oreilles.

Malefoy leva sa baguette, la pointant vers le plafond, et Ron resta étendu en tremblant légèrement. "Ne lui cède pas, Ginny," haleta-t-il. Sa voix était à peine audible, mais Harry entendit chaque mot distinctement dans la pièce résonnante.

Ginny ouvrit les yeux lentement, son menton se leva dans un air de défiance, mais Harry pouvait voir la terreur dans ses yeux. Une larme s'échappa et coula le long de sa joue.

Puis son oeil remarqua un mouvement plus loin. Quelqu'un était tapi dans l'ombre au fond de la pièce. Harry pensait que ça pouvait être Rogue, mais c'était difficile à dire.

"Toujours pas convaincue ?" ricana Malefoy. "Tu détiens le pouvoir de le sauver, tu sais, mais si tu ne te décide pas vite il sera bon pour Ste-Mangouste." Il haussa les épaules alors que Ginny le regardait en silence. "Tout ce que tu as à faire est dire le mot." Puis il se retourna vers Ron. "ENDOLORIS !"

Hermione sursauta à côté d'Harry alors que les cris recommençaient. Il pouvait sentir la tension monter en elle comme si elle était prête à passer à l'action. Il avait envie de sauter en avant lui-même, sa baguette prête, mais il savait qu'il ne pouvait pas se le permettre. Pas maintenant, pas avant qu'ils n'aient récupéré les baguettes de Ron et d'Hermione. Il tendit une main pour retenir Hermione, pensant en faisant ça à toutes les fois où elle l'avait empêché de s'attirer des problèmes avec Drago Malefoy en le tenant par sa robe. Il commençait à la regarder pour lui communiquer silencieusement la nécessité d'attendre quand une nouvelle voix se fit entendre dans le tapage.

"ARRÊTEZ ! Arrêtez ça ! Laissez partir Ron, et je ferais tout ce que vous voudrez !"

Malefoy baissa sa baguette et se tourna vers Ginny, un sourire diabolique sur le visage. "Je savais que vous finiriez par entendre raison." Il avait presque l'air content que Ginny ait tenu aussi longtemps. Puis il s'adressa à ses valets. "Ramenez-le au cachot. Et si vous voulez vous amuser avec la Sang-de-Bourbe, faites. Il pourra regarder."

Harry sentit une autre bouffée de colère l'envahir, mais avant même qu'il puisse penser à bouger, Hermione tira sur sa manche. Elle indiquait un des hommes de Malefoy, qui se baissait pour remettre Ron sur ses pieds. On pouvait voir deux baguettes sortant d'une poche dans sa robe. Harry pointa sa baguette vers elles et chuchota, "Accio." Les baguettes volèrent de la poche du sorcier jusqu'à la main d'Harry. Il les glissa rapidement sous la cape d'invisibilité et les tendit à Hermione, qui prit la sienne et mit celle de Ron dans sa poche. Harry ne pensait pas que qui que ce soit ait remarqué.

Puis il tourna la tête vers l'endroit où Ginny s'était trouvée quelques instants auparavant et s'aperçut qu'elle n'y était plus. Lucius Malefoy avait disparu aussi. C'en était trop pour Harry. Une brume de colère rouge brouillait sa vue. Il enleva d'un coup la cape d'invisibilité.

"Stupéfix" cria-t-il.

Le Mangemort qui soulevait Ron s'effondra. Harry remarqua à peine le son que fit Ron alors que sa respiration sortait d'un coup. Les autres valets se tournèrent et entrèrent dans l'action.

"Expelliarmus !" hurla Harry en direction de l'un d'entre eux, mais il évita le sort.

Il chancela légèrement alors qu'un autre sort le touchait alors qu'il ne s'y attendait pas, mais il fut repoussé par un éclair de lumière blanche. A côté de lui, il avait vaguement conscience d'Hermione qui évitait un sort et en lançait un autre. Un autre serviteur tomba. Harry se tourna pour faire face au Mangemort qui avait essayé de l'aveugler par le côté.

"Impedimenta !"

Le sorcier commença à bouger au ralenti. Harry lui lança alors un sort de ligotage alors qu'Hermione s'occupait du valet restant.

Il coururent tous deux vers Ron et enlevèrent le corps inerte qui était sur lui. Harry remarqua des coupures et des bleus sur la figure du Mangemort, sans doute dus à sa rencontre avec Ron et Hermione plus tôt. Ron grogna.

"Oh, Ron, est-ce que tu vas bien ?" s'enquit Hermione.

"J'ai déjà été mieux," répondit-il, mais au moins sa voix avait l'air forte. "Il était temps que tu arrives ici, Harry." Puis il sembla se souvenir de quelque chose. "Mais comment as-tu su comment nous trouver Hermione et moi ? Comment est-ce que tu a même seulement su que tu devais venir nous aider ?"

"Pas le temps d'expliquer maintenant," dit Harry. "Tu peux te lever ?"

"Laisse-moi une minute."

Ils le laissèrent reprendre son souffle et l'aidèrent à se relever. Il s'appuyait lourdement sur Harry et Hermione, et Hermione mit ses bras autour de lui. Harry pouvait voir comme elle serrait Ron fort, et il détourna le regard.

"Pas le temps pour ça maintenant. Est-ce que quelqu'un a vu où est allée Ginny ?"

Mais personne ne l'avait vu. Ron n'avait pas été en état de le faire, alors que l'attention d'Harry et d'Hermione avait été portée sur autre chose.

"Elle n'a pas pu sortir pas là où nous sommes entrés," fit remarquer Hermione. "Nous l'aurions vu passer."

"Malefoy l'a manifestement emmenée autre part. La dernière fois que nous l'avons vu, elle était attachée." Harry n'en fit pas part à Ron et Hermione, mais apparemment Rogue avait disparu aussi. Il ne pouvait qu'espérer que Rogue ait suivi Ginny et Malefoy et qu'il était en train de faire ce qu'il pouvait pour empêcher Malefoy d'arriver à ses fins.

Harry regarda vers la porte où il avait vu Rogue se cacher plus tôt. Elle était ouverte.

"Par là," dit Harry, la montrant du doigt.

"Est-ce que tu vas réussir à marcher, Ron ?" demanda Hermione.

"Oui," répondit-il sombrement. "Je n'ai pas le choix de toute façon, si ?"

Harry ne s'ennuya même pas avec la cape d'invisibilité cette fois-ci. Il n'y avait aucun moyen pour qu'ils tiennent tous les trois en dessous, et il considérait qu'il avait perdu l'élément de surprise à présent, dans tous les cas. Il la ramassa du sol là où elle était tombée, la plia et la mis dans son sac à dos. Il en avait assez de se cacher. Il avait voulu un affrontement, il en avait eu un, mais ce n'était pas encore fini. Il ne prendrait pas de repos tant qu'il n'aurais pas éloigné Ginny de Malefoy et qu'elle ne serait pas en sécurité.

Ils passèrent par l'autre porte et se retrouvèrent dans un autre passage sombre. C'était complètement silencieux. Harry se dit qu'il devait être tard dans la nuit, mais il avait perdu la notion du temps quand il s'était assoupi plus tôt. Au moins il n'y avait personne d'autre apparemment.

Ils avancèrent, toutes baguettes dehors, mais ne rencontrèrent personne. Le passage tourna plusieurs fois et descendait régulièrement. Harry se demanda si ça les ramènerait aux cavernes où Ron et Hermione avaient étés capturés. Après un moment, Harry put voir une lumière au loin. Le passage se terminait enfin. Il accéléra le pas. Elle devait être là, il le fallait.

Il la trouva en un tas en plein milieu sur le sol d'une chambre souterraine là où se terminait le passage. Il y avait une odeur étrange, de brûlé. Malefoy était là aussi, tournant le dos à Harry, se tenant près de Ginny et sortant sa main de sa poche.

"Tu es à moi, Malefoy !" cria Harry.

Malefoy se tourna et leva sa baguette, un sourire apparaissant lentement sur son visage. Ils commencèrent à tourner comme sur les bords d'un cercle, les yeux dans les yeux. "Harry Potter," dit Malefoy d'un air maléfique. "Ce sera un honneur pour moi de te livrer au Seigneur des Ténèbres."

"Expelliarmus !"

Malefoy s'écarta avec une agilité surprenante. "Franchement, Potter, ça commence a être dépassé. Tu ne devrais pas être aussi prévisible... ENDOLORIS !"

Harry se servit de ses réflexes d'Attrapeur pour éviter le sort. Il avait confiance en son talisman pour le renvoyer, mais il avait été assommé par la force de la magie la dernière fois que ce sort l'avait atteint, et il ne pouvait pas se permettre ça maintenant.

Alors qu'Harry retombait d'aplomb sur ses deux pieds de nouveau, il lança son attaque suivante, la dirigeant vers le sol juste devant Malefoy.

"Reducto !"

Une fois de plus Malefoy se déroba, alors qu'un large trou apparaissait dans le plancher à ses pieds. "Jeux de gamins, Potter," commenta-t-il, riant. "J'étais Attrapeur de mon temps. Tu ne le savais pas ? Drago a réussi grâce à son talent honnêtement."

Harry résista à l'envie de faire une remarque sarcastique, alors même qu'il entendait un éclat de rire incrédule venant de Ron. Lui et Hermione avaient l'air de comprendre que ceci était un duel officieux entre Harry et Lucius Malefoy, et ils restaient donc en dehors pour le moment. Mais Harry savait qu'ils étaient prêt à se battre à ses côtés si la situation l'exigeait.

Harry garda les yeux rivés sur le bout de la baguette de Malefoy. L'autre sorcier cherchait sans doute à distraire Harry avec ses commentaires continuels. Il n'essaya même pas d'éviter le sort suivant que lui lança Malefoy. Bien qu'il n'ait pas reconnu l'incantation -- il pensait que ce devait être un sort de magie Noire -- il était confiant sur le fait qu'il serait repoussé par son talisman.

Harry, à son tour, envoya un Enchantement de Conjonctivite vers Malefoy, mais une fois de plus il réussit à éviter le sort. Ses réflexes étaient vraiment énervants. Ce dernier mouvement l'amena très près de l'endroit où Ginny était étendue par terre. Harry vit ses yeux se baisser un instant, mais avant qu'Harry ne puisse lancer un sort, Malefoy cria, "Serpensortia !"

Un long serpent sortit d'un bout de sa baguette et s'enroula sur le sol. Les yeux d'Harry s'agrandirent d'horreur quand il siffla d'un air menaçant vers Ginny. Sans réfléchir, Harry ordonna au serpent de partir, mais cela laissa à Malefoy l'instant de distraction dont il avait besoin.

"ENDOLORIS "

Cette fois-ci Harry n'eut pas le temps de s'écarter. Le sort le toucha de plein fouet. Il y eut un flash aveuglant, et il tomba à terre. Il se battit de toutes ses forces pour rester conscient. Il entendit une voix crier, comme si elle était très éloignée, et se rendit compte que c'était Malefoy. Puis il entendit quelqu'un courir, et encore des cris. Il se dit que Ron et Hermione avait dû entrer dans la bagarre.

Il continua à combattre la noirceur grandissante jusqu'à ce que sa vision soit nette. S'asseyant, il vit que deux des valets de Malefoy étaient entrés dans la pièce. Puis son coeur se mit à battre plus vite. L'un d'entre eux était Rogue. Alors même qu'il reconnaissait son ancien Maître de Potions, Rogue lança un sort dans la direction de Ron. Il arriva très loin de la cible, et Harry soupçonnait qu'il ait mal visé intentionnellement. Ron se tournait vers Rogue à présent, levant sa baguette.

"RON, NON !" cria Harry, se levant d'un coup. Ron lança à Harry un regard interrogateur. "Ne l'ensorcelle pas, Ron."

"Pourquoi pas ?" Hermione venait juste d'arriver près d'eux. Regardant autour de lui, Harry vit que l'autre valet venait d'être vaincu, mais Malefoy était parti une fois de plus. Ginny, pourtant, était toujours sur le sol.

Harry rencontra le regard de Rogue. "Qu'est-ce qui est arrivé à Malefoy ?" demanda-t-il, ignorant la question d'Hermione.

"Il s'est échappé."

"Où ?"

"Sûrement au point de Transplanation sécurisé le plus proche."

"Et où va-t-il aller ensuite ?"

"Vous n'allez pas lui courir après, Potter !"

"Qu'est-ce qui se passe ici ?" demanda Ron. Il s'approchait de Rogue, sa baguette levée. Rogue leva sa propre baguette, et cette fois-ci il avait l'air d'être prêt à se défendre.

"Je ne peux rien expliquer maintenant," répondit Harry rapidement, espérant désamorcer la situation. "Fais-moi simplement confiance."

"Mais c'est Macnair," protesta Ron. "Il a essayé de tuer Buck."

Harry secoua la tête. "Je vous promets que j'expliquerais tout plus tard."

Rogue pointa sa baguette vers la porte. "Claustrum !" La porte se ferma violemment, et la pièce eut l'air de rayonner d'une lumière verte, qui s'affadit après un moment.

Ron avait l'air alarmé à présent. "Tu vas nous expliquer ça ?"

"Les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être," lui dit Harry. "Accepte simplement ça pour l'instant. Je ne peux rien dire de plus sans mettre quelqu'un en danger alors que je préférerais l'éviter." Il se rendit compte que les mots étaient vrais alors qu'il les disait, mais Harry refusa de regarder vers Rogue, alors même qu'il pouvait sentir le regard de l'homme plus âgé posé sur lui.

"Vous devez tous sortir d'ici maintenant," dit durement Rogue.

"Et comment sommes-nous censés faire ça ?" demanda Ron obstinément. "Vous nous avez enfermés."

"J'ai seulement verrouillé la pièce pour diminuer les risques d'une autre interruption malchanceuse. Je vais vous fabriquer un Portoloin qui vous ramènera à Poudlard."

"Et comment pouvons-nous savoir qu'il ne nous amènera pas directement à Vous Savez Qui ?"

"Ron !" intervint Hermione. Elle avait apparemment décidé de faire confiance à Harry.

Rogue regarda Ron dans les yeux. "Vous ne le pouvez pas."

Harry eut envie de rire, alors qu'il voyait les yeux de Rogue briller. Il était sûr que l'autre homme s'amusait.

"Et pour Ginny ?" demanda Hermione, inquiète.

"Laissez-la se reposer. Je pense que c'est ce dont elle a le plus besoin. Madame Pomfresh pourra l'examiner quand vous rentrerez à Poudlard."

Hermione regarda Rogue d'un air vif, et Harry se demanda si Hermione n'était pas en train de comprendre qui était vraiment "Macnair".

"Donnez-moi quelque chose que je puisse utiliser," dit Rogue impatiemment. "Quelque chose d'assez gros pour que vous puissiez tous le toucher en même temps."

Harry enleva son sac à dos. "Est-ce que ça ira ?" demanda-t-il, le levant devant lui.

Rogue le prit et commença à marmonner une série de sorts au-dessus comme Hermione l'avait fait avec le livre. Est-ce que tout ça n'était arrivé qu'hier soir ? Ça semblait être une éternité. Harry espérait sincèrement que Rogue avait plus d'entraînement avec les Portoloins qu'Hermione. Il n'était pas prêt à refaire une randonnée de dix miles.

"Voilà," dit Rogue après quelques instants. "Il s'activera dans exactement cinq minutes. Vous devez vous mettre en position. J'ai seulement besoin que vous fassiez une dernière chose avant de partir."

"Laquelle ?" demanda Harry.

"Figez-moi."

"Quoi ?"

"Si je suis le seul à rester non-figé dans tout ça, vous ne pensez pas que ça aura l'air suspect ?"

"Revenez à Poudlard avec nous."

"Cela aussi aurait l'air suspect. Ce déguisement est trop pratique pour tout laisser tomber maintenant si je peux faire autrement."

Harry dut admettre qu'il avait raison. "Tu peux le faire, Ron," dit Harry.

Ron commença à sourire. "Bien entendu." Il leva sa baguette.

"Attendez !" cria Hermione. "Vous avez verrouillé la pièce. Comment est-ce qu'on pourra vous sortir d'ici ?"

Rogue acquiesça brièvement et agita sa baguette. "Finite Incantatem !" La porte s'ouvrit brusquement une fois de plus, et les murs se tintèrent de rouge un court instant. Puis il se tourna vers Ron. "Allez-y."

"Stupéfix !" Rogue s'effondra. "Bon, qui est-ce que je viens de figer ?" demanda Ron. "Vous n'arriverez pas à me faire croire que c'était Macnair."

"Je te le dirais quand nous serons de retour à l'école."

"Est-ce que j'aimerais la réponse ?"

"Oui, je pense."

Hermione lançait à Harry un regard scrutateur. "Allez," dit-elle. "Nous devons nous mettre en position."

Ils se regroupèrent autour de Ginny. Harry la souleva doucement, puis ils se tinrent tous à son sac à dos et attendirent. Ce ne fut pas long avant qu'Harry ne sente la secousse habituelle dans son nombril, puis ils se retrouvèrent tous en train de tourner dans l'espace.

*

Ils atterrirent lourdement dans la salle commune de Gryffondor. Harry se laissa intentionnellement tomber en arrière pour épargner Ginny, et son souffle fut coupé alors qu'elle tombait sur lui. Il faisait noir ; même le feu n'était plus que des cendres. Ron s'approcha et souleva Ginny de sur Harry, alors qu'Hermione l'aidait à se relever.

Ron regarda Ginny, fronçant les sourcils. "Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ?"

"Aucun de nous ne le sait, si ?" demanda Hermione.

Harry secoua la tête. "Elle dormait quand je l'ai trouvée cet après-midi. C'est tout ce qu'elle avait envie de faire."

"Comment l'as-tu trouvée ?" demanda Ron.

"Oui, dis-nous ce qui s'est passé Harry," ajouta Hermione.

Harry vit Ron bouger Ginny dans ses bras, pour la tenir plus fermement, étant donné qu'elle avait glissé un peu. Ils étaient tous épuisés. "Nous devrions peut-être attendre demain matin," suggéra Harry.

Ron secouait la tête. "Non, je veux savoir qui j'ai figé."

"Bon, et bien asseyez-vous au moins," dit Hermione. "Harry a raison, nous avons tous besoin de nous reposer."

Ron s'assit sur le canapé le plus proche, alors que les autres prenaient des fauteuils à coté. Il avait gardé une poigne ferme sur sa soeur. "Très bien, qui se faisait passer pour Macnair ?"

"C'était Rogue."

Ron resta bouche bée un moment avant d'éclater de rire. "Non, vraiment, Harry," dit-il quand il eut réussi à se calmer. "Qui était-ce ?"

"Je te l'ai dit, c'était Rogue."

"Bon, et bien comment a-t-il fait pour prendre l'apparence de Macnair ? Polynectar ?"

"Je ferais mieux de commencer par le début..." Et il raconta à Ron et Hermione comment il avait réussi à trouver Ginny endormie dans la tour et comment Rogue était entré et avait convaincu Harry de sa véritable identité.

"Rogue," dit Ron d'un air rêveur quand Harry eu terminé. "J'ai figé Rogue... Ça concurrence Drago la fouine bondissante pour la première place, c'est sûr." Puis il s'arrêta et eut l'air inquiet. "Nous devrions l'amener voir Madame Pomfresh," dit-il, indiquant Ginny.

"Rogue a dit qu'elle avait besoin de sommeil. Elle peut avoir ça ici." Harry ne voulait pas l'admettre devant Ron, mais il était réticent à laisser Ginny sortir de son champ de vision maintenant qu'elle était de nouveau là. Si elle était envoyée à l'infirmerie, il savait qu'il n'y aurait aucune chance pour que l'infirmière lui permette de rester avec Ginny. Ici dans la Tour de Gryffondor, avec presque tous les élèves partis pour les vacances de Noël, il avait plus de chances. Il était presque sûr que les autres filles de sixième année étaient rentrées chez elles et que Ginny était la seule dans son dortoir.

À la surprise d'Harry, Hermione était d'accord avec lui. "Elle dormira mieux dans son propre lit. Nous pourrons l'emmener voir Madame Pomfresh demain." Harry avait l'impression qu'elle avait lu dans ses pensées. "Allez, Ron, nous avons tous besoin de dormir." Elle fit un signe de la tête vers l'escalier menant aux dortoirs des filles. Harry se rappela que Lavande et Parvati étaient, elles aussi, rentrées pour les vacances. Il avait quelques soupçons sur le fait que le dortoir des garçons de septième année allait rester vide cette nuit.

Harry se leva et avança vers Ron. "Va avec Hermione. Je ramènerais Ginny à sa chambre."

Ron regarda Harry d'un air vif. "Et où est-ce que tu comptes passer la nuit ?"

Le visage d'Harry commença à s'enflammer, et il était heureux que ça ne se voie pas dans l'obscurité. Il se dit qu'il valait mieux ne pas mentir sur ses intentions. "Je vais faire comme toi, Ron, je resterai avec ma petite amie." Hermione émit un couinement à cette déclaration. "Tu penses vraiment que quoi que ce soit va se produire avec elle dans cet état ?"

"Il vaudrait mieux que ça ne soit pas le cas," marmonna Ron.

"Peux-tu en dire autant ?" le défia Harry. Bien que Ron ait accepté qu'Harry et sa soeur forment un couple, c'était toujours comme si Harry et Ron faisaient un peu double emploi quand Ginny était concernée.

"Ça ne te regarde absolument pas !"

"Alors ce qui se passe entre Ginny et moi ne te regarde pas non plus."

"C'est différent ! C'est ma soeur !"

"Où est la différence, Ron ? Hermione n'est peut-être pas vraiment ma soeur, mais c'est tout comme."

Ron ouvrit sa bouche et la ferma de nouveau. "Allez, Ron," intervint Hermione. "Laisse-les tranquilles."

Hermione regarda Harry pendant un long moment, et il eut l'impression qu'elle pouvait voir directement dans son coeur. Elle sait, pensa-t-il. Elle sait ce que je ressens pour Ginny. C'était étrange, car Harry lui-même n'avait pas été conscient jusqu'à ce moment-là de la profondeur de ses sentiments.

Ron autorisa Harry à prendre Ginny dans ses bras, et il la tint contre lui pendant une minute, se laissant submerger par le poids de ses émotions et s'en délectant. Puis il la porta jusqu'à sa chambre. Elle n'avait pas bougé une seule fois depuis qu'ils étaient revenus à Poudlard d'après lui, mais il pouvait sentir sa poitrine se soulever régulièrement contre lui, et le seul fait qu'elle respire lui redonnait espoir.

Il hésita sur le pas de la porte de son dortoir. La pièce n'était illuminée que par quelques rayons de lune qui entraient par une des fenêtres. Il ne savait pas du tout lequel des quatre lits était celui de Ginny, mais il remarqua alors une malle à l'autre bout de la pièce, qui était plus abîmée que les autres. Il la porta jusqu'à son lit et l'allongea dessus.

Il baissa les yeux vers elle, remarquant ce qu'elle portait pour la première fois : sa cape d'hiver sur un vieux jean et un pull tricoté à la main. Mais ses vêtements avaient l'air anormalement froissés, même si elle les avait portés durant les deux derniers jours. Sa cape était sale et il y avait une grande déchirure près de l'ourlet.

Il se dit qu'elle serait plus à l'aise s'il ôtait certains de ses habits, au moins. Il savait qu'il n'oserait pas tous les enlever, mais il la dégagea de sa cape et de ses chaussures. Elle avait apparemment un autre chemisier sous son pull, alors il enleva cela aussi. Puis il s'affaira avec les couvertures jusqu'à ce qu'il ait pu la border convenablement.

Il posa ses lunettes sur sa table de nuit et se déshabilla pour rester en T-shirt et boxers et de se glisser dans le lit avec elle. Il la prit dans ses bras et l'embrassa sur le front avant de s'assoupir.

*

Harry se réveilla le matin suivant avec la sensation de quelque chose l'écrasant. Il ouvrit les yeux à cause de la lumière aveuglante du soleil qui entrait par la fenêtre. Il avait oublié de tirer les rideaux du lit. Ginny était étendue à moitié sur lui, toujours inconsciente. Ses jambes étaient entrelacées avec les siennes, et il dut enlever une poignée des cheveux de la jeune fille de sa bouche. Malgré tout ce qui s'était passé durant les deux derniers jours, il se sentait étrangement bien.

C'était difficile à dire, mais il pensait que la matinée devait déjà être bien avancée. Il avait sûrement manqué le petit déjeuner. Son ventre gargouilla, lui rappelant qu'il n'avait rien mangé depuis le déjeuner sur le bord de la route le jour précédent. Il devait toujours rester quelque chose dans son sac à dos, et ça devrait être mangeable. La nourriture à Poudlard était enchantée pour ne pas pourrir.

Il était réticent à quitter la chaleur du lit de Ginny et à perdre leur proximité, mais il s'assit avec précaution pour ne pas la déranger. C'était sûrement mieux de la laisser dormir aussi longtemps qu'elle le désirait. Il essaya de courber le dos et de tourner la tête. Il avait mal à des endroits dont il ne savait même pas qu'ils pouvaient faire mal, sans doute le résultat d'avoir marché autant le jour précédent. Puis il repoussa les couvertures et balança ses jambes sur le côté du lit, tendant le bras pour attraper son sac à dos.

Puis le bruit de quelqu'un se raclant la gorge le fit geler sur place. Il plissa les yeux et vit qu'une tâche floue était entrée dans la pièce.

"Mets tes lunettes, Harry," dit la voix d'Hermione. Il commença à rougir. Même si Hermione savait très bien qu'il n'avait rien fait d'autre que dormir la nuit dernière, il avait toujours l'impression qu'il avait été pris en train de faire quelque chose d'interdit.

Harry mit ses lunettes, et la tâche se transforma en Hermione et Ron, qui avait les lèvres pincées jusqu'à former une ligne. Apparemment il avait beaucoup de mal à garder sa bouche fermée. Il regardait aussi assez durement l'état de déshabillage d'Harry, qui, d'après Harry, n'était pas aussi mauvais que ça. Harry résista à la tentation d'enlever les couvertures de sur Ginny et de lui montrer qu'elle était plus ou moins complètement habillée. À la place il attrapa son pantalon, et Hermione se tourna obligeamment pendant qu'il le mettait.

"Puis-je vous proposer quelque chose à manger, étant donné que nous avons manqué le petit déjeuner ?" offrit-il, sortant les sandwichs de son sac à dos.

Ron et Hermione s'assirent tous deux sur le lit suivant, et finirent voracement les sandwichs qui restaient. Quand ils eurent fini Ginny n'avait toujours pas bougé. Hermione fit un mouvement de la tête dans sa direction. "Qu'est-ce qu'on va faire pour elle ? Nous allons devoir l'amener à l'infirmerie d'une façon ou d'une autre. Et nous allons devoir raconter ce qui est arrivé à Dumbledore."

"Et qu'y a-t-il à dire à Dumbledore ?" dit une voix irritée venant du couloir. "Que signifie tout cela ?"

C'était le Professeur McGonagall. Harry réalisa qu'ils avaient eu beaucoup de chance qu'elle ne soit pas venue plus tôt ou même la nuit dernière. Il se demanda ce qui lui avait pris aussi longtemps pour venir les voir. D'après l'histoire qu'ils lui avaient raconté hier, Ginny était supposée allait mieux. Et ils avaient été absents le reste de la journée.

"Je suis choquée de ce comportement, franchement," dit froidement le Professeur McGonagall. "Vous êtes Préfète en chef, Hermione. Je comptais sur vous pour donner le bon exemple."

Harry se dit que ce serait une bonne idée pour lui d'intervenir avant que la directrice de la maison Gryffondor décide d'enlever des points, ou pire, de révoquer le statut de Préfète en chef d'Hermione. "Je suis désolé, Professeur, tout est de ma faute. Si vous nous aidiez à amener Ginny à l'infirmerie, je pourrais tout vous expliquer, mais je pense que le Professeur Dumbledore devrait entendre ça, lui aussi."

Le Professeur McGonagall pinça les lèvres. "J'aimerais entendre la version courte de l'histoire avant d'ennuyer le directeur avec ça."

Harry déglutit. "Ginny n'était pas malade hier, comme nous l'avons dit. Elle avait été enlevée par des Mangemorts. Nous ne sommes revenus ici avec elle qu'hier soir."

"Je vois," dit-elle après avoir regardé Harry sévèrement durant un long moment. Harry s'était attendu à ce qu'elle explose, mais elle continua à parler doucement, et d'une certaine façon c'était presque pire que si elle avait crié. "Et pourriez-vous m'expliquer pourquoi vous avez décidé de vous occuper vous-même du problème plutôt que d'aller en informer directement le Directeur ? Honnêtement, je sais qu'on vous a laissé beaucoup de liberté à tous les trois par le passé, mais de quitter ainsi l'école et de partir Merlin seul sait où..."

"J'ai reçu un hibou. Ça disait de n'en parler à personne. Ils voulaient que je vienne la chercher."

McGonagall avait l'air d'avoir encore beaucoup de choses à dire, mais avant qu'elle ne le puisse Hermione intervint. "S'il vous plaît, Professeur. L'infirmerie ?"

"Oui, bien sûr. Mais ensuite vous allez tous les trois directement voir le directeur."

Elle fit apparaître un brancard pour Ginny et la fit flotter dans les corridors menant à l'infirmerie. Harry, Ron et Hermione la suivirent d'un air sombre. Ils s'attendaient à ce que Dumbledore comprenne une fois qu'il saurait toute l'histoire, mais Harry n'était pas sûr de sa réaction cette fois-ci. Il était toujours un peu mal à l'aise quand il repensait au dernier Halloween.

Quand ils arrivèrent à l'infirmerie ils furent tous surpris de trouver le Professeur Dumbledore déjà là, comme s'il les attendait. "Je vais m'occuper de ça, si ça ne vous dérange pas, Minerva," dit-il, et le professeur McGonagall se retira. Puis il se tourna vers Harry, Ron et Hermione. "Je suis sûr que vous avez tous les trois pas mal de choses à me raconter, mais je pense que c'est Miss Weasley qui aura le plus de choses à nous apprendre."

Madame Pomfresh était arrivée, et Ginny fut flottée jusqu'à un des lits. L'infirmière sortit sa baguette et la fit passer au-dessus de Ginny de la tête au pieds, murmurant des sorts sur elle. Après un moment elle dit, "D'après ce que je sais, elle est seulement endormie. À part un épuisement total, je ne trouve rien de plus."

"Pourrions-nous la réveiller un petit moment ?" demanda Dumbledore. "J'ai bien peur d'avoir besoin de savoir quelques choses qu'elle est la seule à pouvoir me dire."

Madame Pomfresh eut l'air d'hésiter. "Seulement un petit moment."

Elle se retourna vers Ginny et marmonna quelque chose au-dessus d'elle. Ses paupières bougèrent un instant puis ses yeux s'ouvrirent. Elle les regarda tous, une expression de surprise apparaissant sur son visage. "Que... que s'est-il passé ? Pourquoi suis-je à l'infirmerie ?"

Dumbledore eut l'air très inquiet. "Vous ne vous en rappelez pas ?"

Ses sourcils se froncèrent alors qu'elle se concentrait un moment. "La dernière chose dont je me souviens, c'est que j'allais à Pré-au-Lard..." Elle s'arrêta et rougit alors qu'elle rencontrait le regard d'Harry. "Je t'ai pris ta carte et ta cape d'invisibilité. Je suis désolée de ne pas avoir demandé, mais ça devait être une surprise..."

"Ce n'est pas grave, Ginny," lui dit Harry, s'approchant un peu plus et prenant sa main. Elle était chaude, et sa poigne était ferme. "Nous avons pu te ramener saine et sauve, c'est tout ce qui compte."

"De quoi parles-tu ? Tout ce que je voulais faire c'était quelques courses de Noël. Mais... mais je sortais de Honeydukes, et... je ne sais plus, apparemment je ne me rappelle plus de quoi qui ai pu se passer après ça. Tout est devenu noir."

Dumbledore leva sa baguette. "Puis-je ?"

Ginny acquiesça. Dumbledore mit sa baguette contre sa tempe et marmonna quelque chose qu'Harry ne comprit pas. Après quelques instants, Dumbledore fronça les sourcils. "C'est ce que je craignait. Sa mémoire a été modifiée. Plusieurs fois."