Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'intrigue appartient à Ashwinder, et la traduction m'appartient.
Réponses aux reviews :
Pomfresh : La voila la suite !
solla : Et bien il y avait des compliments pour tout le monde cette fois-ci ! Merci encore et encore.
alana chantelune : Merci pour ton mail, et pour ta review.
Lunenoire : Moi aussi j'ai bien aimé le 'malentendu', merci.
Céline : Merci beaucoup. Ce n'est pas près d'être fini.
Csame : j'adore toujours tes énigmes. Merci pour la review.
Je n'ai pas répondu à tous ceux qui ont reviewé, mais je vous remercie tous, et une mention spéciale pour mes nouvelles revieweuses, célina, Miya Black et siria Potter.
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Ginny's Gift, Chapitre Dix Sept
"Harry, pourrais-tu t'arrêter quelques minutes ? Ça me fatigue rien que de te regarder." La voix de Ron pénétra dans les pensées d'Harry, et il arrêta de tourner en rond un moment. "C'est une bonne chose que le sol soit en pierre," continua Ron. "Tu aurais creusé un trou dans n'importe quelle autre matière."
Harry haussa les épaules et s'appuya contre le mur. Lui, Ron et Hermione se tenaient tous dans le corridor où se trouvait l'infirmerie, et ils étaient restés là depuis que Madame Pomfresh les avait mis à la porte. Harry ne savait plus vraiment depuis combien de temps ils attendaient. Il savait que Dumbledore était toujours à l'intérieur avec Ginny, essayant de briser les Sortilèges d'Amnésie.
Ça devait être une opération délicate. Il pouvait se rappeler de sa quatrième année quand Voldemort avait capturé Bertha Jorkins et qu'il avait brisé les Sortilèges d'Amnésie que Bartemius Croupton avait placé sur elle. Cela avait été une torture, se rappela soudainement Harry, et Bertha Jorkins n'avait plus été bonne que pour une mort rapide une fois que le Seigneur des Ténèbres en avait fini avec elle. Harry frissonna. Il savait que Dumbledore ne soumettrait pas Ginny à la torture, mais si le procédé était douloureux ?
Il recommença à tourner en rond. Il n'aimait pas ça. Il se sentait de nouveau impuissant. Il aurait été heureux de prendre sur lui n'importe quelle fatigue ou douleur que Ginny pouvait ressentir en ce moment, mais il savait que c'était impossible. Il n'y avait rien qu'il puisse faire à part attendre. Et espérer.
Son esprit se tournait à présent vers Gilderoy Lockhart. Il avait lui-même modifié sa mémoire, mais Dumbledore n'avait pas jugé utile de briser le Sortilège d'Amnésie pour lui. Harry se demanda si le directeur n'avait pas simplement considéré la situation comme une justice poétique.
La porte de l'infirmerie s'ouvrit finalement, et Dumbledore en émergea. Il avait l'air plus inquiet et fatigué que d'habitude. Harry s'avança vers la porte. "Comment va-t-elle ?"
Dumbledore étendit le bras pour l'empêcher d'avancer. "Elle dort en ce moment. Vous pourrez la voir plus tard."
"Elle dort ? Encore ? Qu'est-ce qui lui est arrivé pour qu'elle ait autant envie de dormir ?" Sa voix augmentait de volume dans son désespoir.
"Du calme, Harry. Au moins j'ai réussi à briser le Sortilège d'Amnésie. J'ai pu apprendre ce qui lui est arrivé. Le repos est ce dont elle a le plus besoin en ce moment, et ça lui prendra sûrement quelques jours avant qu'elle ne se sente redevenue elle-même." Il fit une pause, et Harry le regarda d'un air interrogateur. "Tout deviendra clair le moment venu, Harry. J'aimerais vous voir tous trois dans mon bureau, si vous n'y voyez pas d'objection."
Une heure plus tard, Harry n'avait toujours pas découvert ce qu'il avait le plus envie de savoir. Il était assis dans le bureau de Dumbledore avec Ron et Hermione, et ils avaient tous été longuement questionnés à propos de leurs dernières aventures. Le silence avait à présent envahi la pièce. Dumbledore était perdu dans ses pensées, et Harry supposa qu'il assemblait tous les éléments de leurs différents récits. Harry devait combattre l'envie de se lever et de se mettre à faire les cent pas.
Subitement, Dumbledore se secoua et eut l'air de sortir d'une transe. "À présent," dit-il. "Je pense avoir appris tout ce que je pouvais de vous trois et de Miss Weasley."
"Pouvez-vous nous dire ce qui est arrivé à Ginny, monsieur ?" demanda Hermione, disant à voix haute ce qu'ils avaient tous trois le plus envie de savoir.
"D'après ce qu'elle m'a dit, elle avait seulement envie de faire quelques courses de Noël," commença Dumbledore. "Et comme il n'y avait pas de sortie officielle à Pré-au-Lard, elle a pris les choses en main toute seule, comme vous l'avez découvert quand vous l'avez suivie. Ah, les passages secrets... Je les trouvais moi aussi bien utiles quand j'étais élève, mais je ne connaissais pas l'existence de celui-là à cette époque."
Harry regarda le directeur, ébahi. Les yeux de Dumbledore étincelèrent en le regardant.
"Quand j'étais encore élève ici, il y avait un tunnel qui menait directement aux Trois Balais. Je crois qu'il est bouché maintenant. C'était avant que Madame Rosmerta n'arrive, bien entendu, mais il y avait une barmaid assez gracieuse qui..."
Il eut l'air de se rappeler à qui il s'adressait et s'arrêta. Ron essayait de cacher un sourire, mais Harry était impatient qu'il en revienne à l'histoire.
"Bon, et bien, où en étais-je ? Ah, oui, le tunnel de Honeyduke's." Il n'avait pas eu l'air très surpris d'apprendre son existence quand Harry lui avait raconté comment ils avaient suivi Ginny à Pré-au-Lard, et Harry se demanda si Sirius ou Remus avaient pu lui en parler. "Miss Weasley a pris ce tunnel pour se rendre à Pré-au-Lard, mais elle venait juste de sortir de Honeydukes quand elle a sentit quelque chose la toucher de derrière. Un sort de Stupéfixion, sans doute, car elle a un trou noir après ça."
Hermione l'interrompit à ce moment-là. "Mais qui savait qu'elle allait à Pré-au-Lard ? Elle m'a dit qu'elle y allait, mais elle ne voulait pas que qui que ce soit d'autre soit au courant. D'après ce que vous dites, la personne qui l'a enlevée l'attendait déjà là-bas."
"Voilà une remarque très pertinente, Miss Granger, qui requiert qu'on y réfléchisse plus avant. Miss Weasley n'a jamais vu qui l'a figé."
Harry se souvint que Rogue avait parlé d'un espion probable à Poudlard. L'espion aurait-il pu d'une façon ou d'une autre découvrir le plan de Ginny et la prendre au piège ? Ou l'avait-on encouragée à aller à Pré-au-Lard ? Qui pouvait être l'espion ? Élève ? Professeur ? Il n'y avait aucun moyen de le savoir. Même avec la plupart des élèves partis pour les vacances, ça n'aurait pas empêché quelqu'un d'en parler à Ginny le jour précédent. En fait, ça pourrait être l'alibi parfait. La personne qui l'avait mis sur la piste pouvait très bien prétendre avoir été chez elle quand Ginny s'était faite enlever. Il n'y avait rien non plus qui prouve que la personne qui avait capturé Ginny et l'espion ne faisaient qu'un.
"Dans tous les cas," continua Dumbledore, "quand Miss Weasley s'est réveillée elle était à Carreg Cennen, et Lucius Malefoy était là. Il lui a dit qu'il voulait un cadeau de Noël très spécial pour son maître. Un qu'elle était seule à pouvoir lui procurer."
"Mais comment Lucius Malefoy a-t-il découvert que Ginny était capable de fabriquer un talisman ?" demanda Harry. "Qui d'autre en dehors de cette pièce était au courant de ça ?"
"À moins que Miss Weasley n'en ait parlé à quelqu'un d'autre, personne, théoriquement."
"Ginny a déjà du mal à admettre qu'elle a un don. Ce n'est pas comme si elle en parlait autour d'elle. À qui d'autre pourrait-elle le dire ? Elle n'en a même pas parlé à ses parents."
"Nous avons un espion parmi eux, comme vous l'avez découvert; ils ont manifestement placé quelqu'un ici. Ceci est un autre problème, sur lequel nous devrons nous pencher de plus près, j'en ai peur."
Harry n'était pas encore prêt à laisser le sujet, pourtant. "Mais espion ou pas, comment l'ont-ils découvert ? Ce n'est pas comme si Ginny le leur aurait dit. Et comment auraient-ils même pu simplement savoir qu'il fallait lui demander ?"
"La réponse à cela, Harry, dépend du moment où les Mangemorts ont appris que tu possédais un talisman fonctionnel. Même s'ils ne l'ont appris que juste après Halloween, ils ont dû comprendre que c'était la raison pour laquelle le sort avait été renvoyé au Chemin de Traverse. Et où vivais-tu ? Au Terrier. Cela au moins n'aurait pas été compliqué à découvrir pour eux. Ça n'a jamais été gardé secret. Ça aurait beaucoup réduit les possibilités."
"Mais le fait qu'Harry soit entré en sa possession alors qu'il était chez les Weasley ne veut pas forcément dire que c'est l'un deux qui le lui a fabriqué," fit remarquer Hermione. Harry avait en fait reçu le collier alors qu'il était toujours à Privet Drive, mais il ne ressentait pas le besoin de la corriger sur ce point.
"Non, effectivement. Mais il faut bien commencer quelque part. Et par rapport à la situation financière de la famille, on peut présumer sans crainte que si un Weasley a donné ce talisman à Harry, c'est qu'il n'avait pas été acheté pour lui, mais fabriqué pour lui."
Harry lança un regard en coin un Ron, qui n'avait pas l'air très content qu'on fasse référence à la pauvreté de sa famille.
"Que ça se soit passé comme ça ou pas," continua Dumbledore, "Lucius Malefoy a découvert que Miss Weasley était une Jewel-wright, et il lui a demandé de créer un talisman pour Voldemort. Elle a tout d'abord refusé, évidemment, alors Malefoy a dû utiliser d'autres moyens pour la faire plier. Il ne pouvait pas utiliser l'Imperium sur elle, parce que quelque chose comme ça doit avoir été fait de plein gré pour marcher." Hermione acquiesçait. "Et le Doloris était hors de question, lui aussi."
Harry commençait à avoir un mauvais pressentiment à ce propos. Rogue lui avait dit que Ginny avait défié Malefoy depuis le moment où elle était arrivée. Il parla à contre-cœur, "Ils ont dû trouver quelque chose qu'ils pouvaient utiliser contre elle. Avant que Ron, Hermione et moi nous n'arrivions, je veux dire."
"Effectivement. Ironiquement, ils ont utilisé une vieille pratique Moldue pour l'obliger à coopérer. La privation de sommeil."
"Mais elle n'est restée là-bas que vingt-quatre heures," protesta Hermione. "Et Harry nous a dit qu'il l'avait trouvé endormie. C'est assez pour l'avoir complètement épuisée, mais une vraie privation de sommeil dure des jours."
"Très vrai, mais vous, Miss Granger, devez savoir comment on peut gagner du temps quand il n'y en a apparemment pas du tout."
Un air de compréhension apparut sur son visage, et Harry sut à quoi il faisait allusion, lui aussi. "Ils ont utilisé un Retourneur de Temps ?" demanda-t-il.
"Oui. Avec un Retourneur de Temps Malefoy aurait pu la garder éveillée pour une bonne semaine ou plus. Miss Weasley ne se souvient pas exactement combien de temps ça a duré. Quand vous restez très longtemps sans dormir, le temps lui-même devient flou. Et vous devenez plus ouvert aux suggestions. Quoi qu'il en soit Miss Weasley montra plus d'aplomb que ce qu'on attendait. Elle a tenu malgré tout contre eux. Mais alors Ron et Hermione ont été trouvés dans la propriété, et soudainement Malefoy a eu un instrument bien plus intéressant pour arriver à un pacte."
Ron frissonna visiblement à ce souvenir. "Nous n'avons pas besoin de reparler de ça," dit Hermione rapidement. "Nous étions tous présent pour ça."
"Effectivement. Et quand il a eu le consentement de Miss Weasley, il est parti avec elle dans la confusion."
"Mais il ne s'est écoulé que quelques minutes entre le moment où ils ont disparu et le moment où nous les avons retrouvé." Harry savait que s'il y avait un Retourneur de temps impliqué, cela ne changeait rien au problème. Malefoy avait eu littéralement toute l'éternité à sa disposition. Il se souvint avoir vu la main de Malefoy dans sa poche quand il était entré dans la pièce ou ils s'étaient battus. Harry réalisa à ce moment là que Malefoy avait sûrement été en train de mettre le talisman que Ginny avait fabriqué dans sa poche. Cela expliquerai aussi pourquoi il avait été aussi pressé de les abandonner quand Harry s'était révélé être un opposant plus fort que ce à quoi il s'attendait. Il avait déjà atteint son but principal.
Dumbledore regardait Harry d'un air scrutateur, et Harry eut l'impression que le directeur pouvait lire dans ses pensées. "Je pense qu'il est très probable que Voldemort soit maintenant en possession d'un talisman similaire au tien, Harry. La seule question est, fonctionnera-t-il ?"
Harry ne répondit rien à cela. Il avait l'impression que ce serait le cas.
Dumbledore ne s'étendit pas plus sur le problème, non plus. À la place il changea légèrement de sujet. "Je regrette seulement que Miss Weasley n'ait pas décidé de suivre mon conseil et de parler à vos parents de son talent," dit-il, s'adressant à Ron. "Ils vont devoir être informés de ce qui est arrivé, et la vérité va éclater maintenant."
Ron parla. "Je peux le leur dire."
"J'ai bien peur que ce soit mon devoir de le leur dire, Ron. Je leur enverrai un hibou dans moins d'une heure."
Harry se rendit compte que c'était l'indication qu'ils devaient partir. Dumbledore aurait besoin de temps pour rédiger la lettre. Il ne doutait pas que Mr et Mrs Weasley arriveraient à Poudlard avant la fin de la journée.
Harry se promena sans but dans les couloirs après avoir quitté le bureau de Dumbledore. Ron et Hermione étaient retournés à la Tour de Gryffondor, mais Harry n'avait pas été prêt à le faire. Pas encore. Il ne fit pas attention à l'endroit où il allait jusqu'à ce qu'il se retrouve soudainement devant la porte de l'infirmerie. Il sut alors où était sa place : aux côtés de Ginny.
Il ouvrit silencieusement la porte et se glissa à l'intérieur. La pièce s'allongeait devant lui, les lits alignés en lignes parfaites. Il pouvait voir Ginny allongée dans un lit près de la fenêtre, baignée par un rai de lumière, ses cheveux éparpillés sur la taie d'oreiller blanche et les yeux fermés. Harry commença à avancer le long des lits vers elle.
"Et où croyez-vous aller, jeune homme ?" aboya Madame Pomfresh, l'accostant alors qu'elle sortait de son bureau.
"Je suis venu voir Ginny."
"Miss Weasley est endormie. Elle ne doit pas être dérangée."
"Je ne la dérangerais pas. Je m'assiérai seulement près d'elle."
L'infirmière se radoucit très légèrement. "Elle va rester comme ça pendant encore un bon moment. Je vous le ferai savoir quand elle se réveillera."
Pour une raison ou une autre cela ne fit qu'alarmer Harry encore plus. "Elle va se remettre, n'est-ce pas ?"
"Elle devrait récupérer complètement, oui. Elle est jeune et forte, alors il n'y a pas de raison pour que ça ne soit pas le cas. Mais elle a besoin de temps pour se reposer pour que ça marche."
"Laissez-moi m'asseoir avec elle," dit de nouveau Harry. "S'il vous plaît."
Pendant un instant il eut l'impression que l'infirmière allait protester de nouveau, mais elle s'attendrit.
"Très bien allez-y, alors."
Harry prit une chaise, la mit près du lit de Ginny et s'assit. Pendant un long moment il observa sa figure pâle, les tâches de rousseur, qui saupoudraient ses joues, ressortant dans un contraste dur avec sa peau très blanche. Elle ne bougeait absolument pas, le soulèvement régulier de sa poitrine si faible qu'il était à peine perceptible, et Harry remarqua à quel point les cernes étaient foncées sous ses yeux.
Il y avait un verre sur sa table de nuit. Le prenant, Harry vit quelques restes de potion de sommeil sans rêves dans le fond.
Il la regarda de nouveau et déglutit. Il avait envie de toucher sa figure, de retracer les contours de son visage et de ses lèvres avec un doigt. Il voulait la prendre dans ses bras et la tenir près de lui, lui dire que tout irai bien maintenant qu'ils étaient tous en sécurité ici à l'école. Il ne voulait pas risquer le courroux de madame Pomfresh en la réveillant, pourtant, alors il tendit simplement le bras et prit sa main. Elle était chaude serrée dans la sienne, et c'était encourageant.
À un moment, il se mit à lui parler doucement, même s'il savait qu'elle ne pouvait pas l'entendre, et il se sentait un peu idiot en le faisant. Au début il n'était pas conscient de tout ce qu'il lui disait, mais une fois qu'il eut commencé ce fut comme si un barrage avait éclaté en lui. Il se retrouva en train de lui parler de tout ce qui lui était arrivé depuis samedi. À quel point il s'était inquiété quand il avait découvert qu'elle était introuvable. À quel point il avait eu peur pour elle. À quel point il s'était senti en paix quand il s'était réveillé dans son lit ce matin. Comment pendant toutes ces épreuves il avait réalisé combien il l'aimait.
Il savait qu'il choisissait la solution de facilité en le lui disant alors qu'elle n'était pas en état de l'entendre ou de lui répondre. Il se dit que c'était juste un entraînement pour la fois où il le lui dirait en face.
Après un long moment il entendit des voix s'approcher dans le couloir, des voix et des pas. Un instant plus tard, la porte s'ouvrit avec fracas pour laisser entrer un certain nombre de personnes, incluant le professeur Dumbledore, Mr et Mrs Weasley, Fred et George. La femme blonde de Zonko les suivait, mais elle resta à la porte un moment.
Madame Pomfresh était sortie de son bureau pour voir qui d'autre avait osé déranger le calme de son domaine. "Que signifie tout cela ? Monsieur le Directeur, s'il vous plaît. Vous plus que quiconque devez savoir que ma patiente à besoin de repos."
"Pompom, je vous assure que les Weasley ne feront pas de bruit," répondit Dumbledore. "Ils veulent seulement voir leur fille un moment."
Mrs Weasley, pendant ce temps là, avait remarqué Harry et ne laissa pas une Madame Pomfresh qui protestait l'empêcher de se rendre directement près du lit de Ginny. Harry se leva alors qu'elle approchait et se retrouva rapidement étouffé dans une étreinte maternelle.
"Oh, Harry, chéri, je ne sais pas comment nous arriverons jamais à te remercier pour ça."
Harry se sentit commencer à rougir. "Honnêtement, Mrs Weasley, ce n'est pas nécessaire..."
"Mais Ginny et Ron..." Elle s'étouffa un peu et fut incapable de continuer.
Harry ouvrit la bouche pour faire remarquer qu'il ne l'avait pas fait tout seul, que si le Professeur Rogue n'avait pas été là pour leur fabriquer un Portoloin, ils seraient peut-être toujours en train de chercher un moyen de rentrer. Mais il se souvint qu'il ne pouvait rien dire à propos de Rogue. Mr Weasley s'était approché et lui serrait la main à présent. "N'importe qui aurait fait la même chose à ma place," marmonna-t-il, rougissant d'autant plus.
Les jumeaux arrivèrent et lui donnèrent une claque dans le dos. "Bon travail, Harry !"
Mrs Weasley s'affairait auprès de Ginny maintenant, tirant les couvertures autour d'elle, même si c'était complètement inutile. Madame Pomfresh vint s'assurer que sa malade n'était pas dérangée, et Mrs Weasley commença à l'accabler d'un déluge de questions à propos de l'état de santé de Ginny.
Harry se glissa sur le côté. Il ne voulait pas être le centre d'attention, et de toute façon il avait eu une inspiration. Tout cela avait eu lieu en partie parce que Ginny avait décidé d'aller faire des courses de Noël. Peut-être qu'elle avait parlé de cette excursion à l'un de ses frères quand ils étaient venus à l'école vendredi dernier.
"George, pourrais-je te parler un instant ?" demanda-t-il doucement.
George se tourna vers lui. "Bien sûr, Harry, qu'y a-t-il ?"
"Ginny a-t-elle parlé à l'un de vous de son intention de venir à Pré-au-Lard quand vous étiez ici tous les deux l'autre jour ? Quelque chose qui aurait pu être entendu par quelqu'un d'autre ?"
George réfléchit un moment. "Non, je ne crois pas qu'elle l'ait fait. Je ne l'ai pas entendu le faire en tout cas. Pourquoi poses-tu la question ?"
"Quelqu'un savait qu'elle avait l'intention de venir à Pré-au-Lard. Ils l'attendaient d'après ce qu'elle a dit à Dumbledore."
"Je suis désolé, je ne peux pas t'aider plus que ça."
"Ce n'est pas grave. Même si elle l'avait mentionné, tu n'aurais probablement pas remarqué qui était autour de vous de toute façon." Harry savait qu'il avait peu de chances avant même de demander, et de toute façon, il y avait tellement de personnes dans le Hall d'Entrée ce jour-là, que ça aurait été impossible d'affiner les soupçons d'après cette information.
"Tu as réfléchi à ce que tu voulais lui offrir ?" Il indiqua le lit.
"Euh, non. Je ne peux pas dire que j'ai eu du temps pour ça."
"Très bien. Écoute, mon offre tient toujours. Je pourrais te trouver quelque chose de bien."
Harry hésita. "George, ce n'est pas que je ne te fais pas confiance..."
George rit. "Mais tu ne me fais pas confiance Je ne t'en veux pas du tout. Je ne me ferais pas confiance non plus. Mais je te promets, pas d'embrouilles. Si tu veux nous pouvons demander à Pauline de nous aider." Harry suivit le regard de George dirigé vers la blonde qui se tenait toujours à la porte.
"Et bien, dans ce cas..."
"Viens, allons le lui demander. Elle a dit qu'elle avait vu de jolis bijoux dans un magasin de Londres. Entre nous, je pense qu'elle faisait allusion à quelque chose pour elle..." Et George conduisit Harry vers la porte pour discuter des possibilités avec Pauline.
*
Harry se rendit à l'infirmerie tôt le matin de Noël et fut soulagé de ne pas y voir de Weasley superflu. Mr et Mrs Weasley dormaient chez Fred et George à Zonko, mais ils avaient passé beaucoup de temps au côté de Ginny, ce qui voulait dire qu'Harry avait eu très peu l'occasion de rester seul avec elle. Il fut aussi content de voir qu'elle était réveillée. Elle avait passé de plus en plus de temps réveillée durant les quelques jours précédent et devenait de plus en plus agitée à l'idée de devoir rester couchée. Harry prit ça comme un signe que ses forces lui revenaient.
"Joyeux Noël, Ginny !"
Elle prit un air renfrogné. "Qu'y a-t-il de joyeux ?"
"Peut-être que Madame Pomfresh te laissera sortir du lit aujourd'hui."
"J'espère ! Elle ne me laisse même pas me lever pour utiliser les toilettes ! Je te promet que si je vois un autre pot de chambre..." Elle se tut et rougit alors qu'Harry commençait à rire. "Ce n'est pas drôle."
"Je suppose que tu as raison, mais si tu pouvais voir la tête que tu fais en ce moment."
"Humph !"
Elle croisa les bras sur sa poitrine et se retourna. Harry s'assit sur le lit. "Je t'ai amené un cadeau, mais je suppose que tu n'en veux pas."
Elle roula sur le lit pour lui faire face de nouveau, un air de désarroi remplaçant l'expression embarrassée qu'elle avait eu un instant auparavant. "Oh, Harry, et je n'ai pas eu l'occasion de t'acheter quelque chose."
Harry secoua la tête et la regarda droit dans les yeux. "Ça me suffit qu'on ait pu te ramener ici en sécurité," dit-il doucement. "Je n'ai besoin de rien d'autre."
Il pensait que ses yeux étaient devenus un peu trop brillants après ça, et il la vit avaler difficilement. Mais à ce moment là elle s'assit et étendit la main. "Et bien, autant que je l'ouvre alors."
Harry se sentit subitement nerveux. Il n'avait pas vraiment vu ce que contenait la petite boîte dans sa poche. C'était arrivé par hibou déjà emballé, et il n'avait pas voulu défaire le joli paquet. Il savait qu'il n'aurait jamais réussi à bien le refaire s'il l'avait ouvert. Il avait fait son choix d'après la description de Pauline, et il ne pouvait qu'espérer que Ginny l'aimerait.
Il lui tendit la boîte joliment emballée, et leur doigts s'effleurèrent. Harry retint sa respiration alors qu'elle défaisait le paquet et ouvrait la boîte.
"Oh, Harry, c'est magnifique !" Elle leva un bracelet en or brillant avec un petit pendentif en forme de coeur accroché dessus. Harry essaya d'agir comme s'il ne le voyait pas pour la première fois. En même temps, il laissa sortir la respiration qu'il avait retenu, soulagé qu'elle aime manifestement son cadeau et qu'il n'ait pas explosé quand elle l'avait ouvert.
Elle lui souriait, ses yeux brillants de joie. Son coeur se retournait à l'idée qu'il l'ait faite se sentir comme ça. "Est-ce que tu ne vas pas me le mettre ?"
"Oh, euh, oui, bien sûr." Il ne savait pas du tout qu'il était supposé faire ça.
Il prit le bracelet, et cela lui prit plusieurs essais avant qu'il n'arrive à défaire le fermoir délicat, mais finalement il réussit à le lui mettre. Il leva les yeux et rencontra son regard de nouveau. Elle mit ses mains de chaque côté de sa figure et le rapprocha pour un baiser. Ça commença d'une manière assez douce mais ça ne le resta pas, alors que les sentiments d'Harry pour Ginny commençaient à s'extérioriser. Ils durent y mettre fin, pourtant, étant donné que l'infirmerie n'était pas exactement l'endroit idéal pour ça.
Ginny le regarda, étourdie un moment, avant de chuchoter, "Merci, Harry. Je l'aime vraiment." Elle fit une pause pour reprendre sa respiration. "Je regrette toujours de ne pas avoir pu te trouver quelque chose. C'est pour ça que je voulais aller à Pré-au-Lard, tu sais."
C'était la première fois que l'un d'eux parlait de leurs récentes aventures. "Ginny, je sais que tu as dit au Professeur Dumbledore que tu n'a jamais vu la personne qui t'a enlevée, mais est-ce que tu te souviens de quelque chose qui pourrait nous donner un indice sur qui ça pouvait être ?"
Elle secouait la tête. "Je suis désolée, j'ai dit à Dumbledore tout ce que je sais. Je n'ai jamais rien vu ni entendu. J'ai a peine ressenti quelque chose. Je sortais de Honeydukes un instant, et le suivant c'était le trou noir. La chose suivante dont je me rappelle c'est une pièce étrange avec Lucius Malefoy." Elle frissonna visiblement.
"Mais qui pouvait savoir que tu allais à Pré-au-Lard ? Pourquoi es-tu même seulement allée à Pré-au-Lard ? Tes frères ont proposé de s'occuper de mes courses de Noël pour moi. Pourquoi est-ce que tu ne leur a pas demandé de t'aider ?"
Elle regarda le bracelet brillant à son poignet un moment, et quand elle répondit elle eut l'air déterminée à ignorer son explosion. "Tu veux dire que ces grands idiots t'ont aidé à choisir ça ?"
"La petite amie de George, en fait."
"Quoi qu'il en soit, ils m'ont proposé de m'aider. Ils m'ont envoyé un mot."
"Quoi ?"
"Ils m'ont envoyé un hibou samedi matin me disant de venir à Pré-au-Lard."
Harry fronça les sourcils. Quelque chose clochait ici. "Dumbledore n'a pas parlé de ça l'autre jour," dit-il, autant pour lui-même que pour elle.
"Il n'en savait rien. Je ne le lui ai pas dit."
"Pourquoi pas ?"
"Ça n'avait pas d'intérêt. C'était légitime."
"Ce n'est pas possible ! J'ai demandé à George l'autre jour s'il était au courant de ton intention d'aller à Pré-au-Lard, et il n'en savait rien. Et Ron, Hermione et moi t'avons suivie à Pré-au-Lard, et nous avons demandé s'ils t'avaient vue à Zonko. S'ils s'étaient attendus à ce que tu passes ce jour-là et que tu ne l'avait pas fait, ils en auraient parlé."
"Je sais à quoi ressemble l'écriture de mes frères, Harry."
"Où est cette lettre maintenant ?"
Ginny haussa les épaules. "Elle est peut-être toujours dans ma chambre. Je sais pas. Ce n'est pas le genre de chose que j'ai l'habitude de garder."
"Ça ne peut pas être tes frères qui te l'ont envoyé, Ginny," insista Harry.
"Même si tu trouvais la note, je ne sais pas comment tu trouverais qui l'a envoyée. Si c'était un faux, il était très convaincant."
Harry ne sut pas quoi répondre à ça. De toute façon, Madame Pomfresh arriva avec un plateau de petit déjeuner pour Ginny à ce moment-là, jetant à Harry un regard très appuyé. Harry se leva du lit de Ginny. "Je suppose que je devrais descendre prendre mon petit déjeuner," marmonna-t-il.
"Tu ne peux pas rester ?" demanda Ginny. "Tu pourrais m'aider à manger tout ça." Il y avait largement assez de nourriture pour deux sur le plateau.
"Vous devez reprendre des forces, jeune fille," fit remarquer Madame Pomfresh.
"Je me sens beaucoup mieux, honnêtement," dit Ginny, lançant un regard courroucé à l'infirmière. "Ne pourrais-je pas au moins sortir du lit ?" Elle avait prit la main d'Harry et la tenait très fermement pour le garder auprès d'elle.
"Nous verrons cela plus tard. Pour l'instant, mangez." Madame Pomfresh partit sans se positionner par rapport à Harry, et puisque Ginny lui tenait toujours la main, il se dit qu'il ferait mieux de rester.
"Prends un toast," lui proposa Ginny. "Aide-moi à manger tout ça. Elle va revenir dans une demi-heure avec un pot de chambre, et je n'ai pas l'intention de l'utiliser."
"Je ne sais pas comment tu vas y échapper," commenta Harry, avant de mordre dans le toast. "Je veux dire qu'à un moment ou un autre, tu va bien devoir, euh... Voilà."
"Tu vas m'aider à aller aux toilettes," dit Ginny. Harry s'étouffa avec son toast. "Tu n'as pas besoin d'entrer avec moi," siffla-t-elle. "Seulement de m'aider à marcher jusqu'à là-bas. Si j'ai besoin d'aide, je veux dire. Ce ne sera peut-être pas le cas, tu sais. C'est juste que Madame Pomfresh ne veut pas me laisser essayer. Tiens."
Ginny lui tendit son verre de jus d'orange pour qu'il en prenne une gorgée. Harry avait du mal à contrôler sa toux. "Si elle entends ça, elle dira que tu es malade et elle essaiera de te mettre au lit," dit Ginny, indiquant le bureau de l'infirmière. "Alors nous serons tous deux prisonniers." Elle rit. "Ça pourrait être plus amusant comme ça, en fait."
Harry avait des sentiments partagés à ce sujet. "Pourquoi est-ce que je ne continuerais pas à te rendre visite jusqu'à ce qu'on te libère."
Ginny lui tira la langue. "De l'exercice gâché." Et ils éclatèrent tous deux de rire.
Finalement, Ginny dut s'appuyer sur Harry pour traverser la pièce jusqu'aux toilettes. Harry avait un bras autour de sa taille et l'aidait à retourner à son lit, quand Madame Pomfresh revint pour récupérer le plateau vide. L'infirmière n'était pas vraiment contente de Ginny.
"Si vous ne faites pas attention, vous devrez rester ici encore plus longtemps," gronda-t-elle.
Ginny la regarda froidement. Puis elle surprit Harry en le laissant et en avançant toute seule le reste du chemin pour retourner à son lit.
Quand Madame Pomfresh fut partie une fois de plus après s'être beaucoup plainte de l'entêtement et après avoir fait quelques recommandations finales pour ne plus sortir du lit, Ginny se retourna vers Harry, ses yeux un peu trop brillants. "Je déteste ça," ronchonna-t-elle. "J'ai seulement envie que ça se termine."
Harry pensait qu'elle parlait de son état affaibli. Une larme s'échappa et coula le long de sa joue. Harry s'assit avec elle et avança la main pour l'enlever. Puis il mit ses bras autour d'elle. Il n'avait pas pu faire cela depuis qu'ils l'avaient ramené du pays de Galles, pas pendant qu'elle en était consciente. Il resserra son étreinte et mit son menton sur le dessus de sa tête.
"Ginny, je..." sa voix lui semblait étrangement rauque, et il avala avant de recommencer. "Je t'aime, Ginny."
Il l'entendit reprendre sa respiration, mais elle n'eut pas le temps de répondre. On pouvait entendre des voix approcher dans le couloir. La famille de Ginny revenait lui rendre visite. Harry s'écarta d'elle, sa figure brûlant à présent. Ceci était trop nouveau et privé pour le partager avec quelqu'un d'autre. Les yeux de Ginny étaient toujours brillants de larmes retenues, mais la colère et la frustration qui brûlait en eux auparavant avait disparu à présent.
"Joyeux Noël, Ginny," chuchota Harry, alors que la porte s'ouvrait.
"C'en est un," dit-elle. "Maintenant."
