Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'intrigue appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.

Notes : Une référence Monty Python dans ce chapitre ; 1 pouce : 2.54 cm.

Autre note : Je suis vraiment, vraiment désolée pour le retard, c'est la première fois que ça m'arrive et en plus c'est pas de ma faute, c'est ff.net qui voulait pas me laisser updater !

Réponses aux reviews :

solla : Ma meilleure et favorite revieweuse ! Pour le nombre de pages, chaque chapitre fait entre 8 et 10 pages en version originale, mais il faut rajouter une page en français après traduction généralement à cause de toutes les périphrases qu'on doit faire pour traduire des mots simples. Moi aussi j'aime bien leurs petites histoires d'amour (et j'ai le même âge que toi). Merci pour tout.

Lunenoire : Voilà.

Céline : Tu en sauras plus dans ce chapitre. Merci.

Csame : Merci pour la review.

Wynzar : Merci pour ton enthousiasme... Moi aussi j'adore les traducteurs (lol !).

Miya Black : La voilà la suite.

alana chantelune : Moi aussi je trouve ça beau. Merci.

Pomfresh : Je sais...

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Ginny's Gift, Chapitre Dix-Huit

Harry reprit lentement conscience le matin de la reprise des cours de janvier. Au début il se demanda où il était quand il ouvrit les yeux et ne reconnut pas les tentures pourpres de son lit. Puis il remarqua un corps chaud blotti contre lui et se souvint...

Ginny avait été relâchée de l'infirmerie le jour précédent. "Il était temps," s'était-elle plainte à Madame Pomfresh. Ils étaient restés assis tard dans la salle commune, rattrapant le temps perdu, comme disait Ginny. La tentation de monter dans le dortoir vide de Ginny n'avait été que trop réelle, mais quelque chose avait empêché Harry de le suggérer. La peur qu'elle le gifle, associée à la peur qu'elle accepte, devait avoir quelque chose à voir là-dedans. Ça avait été assez agréable de l'embrasser jusqu'à ce qu'ils soient tous deux rouges et essoufflés. Quand arrêter parut être une bonne idée, aucun d'eux n'avait dit mot, ils n'avaient pas non plus bougé du canapé. Ils s'étaient simplement allongés, blottis l'un contre l'autre, et Ginny s'était endormie. Cela avait pris à Harry un peu plus de temps avant qu'il ne succombe finalement, bercé par sa respiration régulière.

Harry pouvait voir qu'il était tôt. Ginny dormait toujours calmement, étendue avec son dos pressé contre sa poitrine. Le bras d'Harry était autour de sa taille, et Harry le resserra autour d'elle, se penchant en avant pour l'embrasser dans le cou. Il avait découvert la nuit dernière que s'il mordillait cet endroit précis, elle frissonnait et émettait un son des plus délicieux. Il se dit qu'il pouvait décidément s'habituer à se réveiller avec elle.

Mais ceci allait être leur dernière opportunité pour un moment. Les autres élèves reviendraient à l'école aujourd'hui. Ainsi que les professeurs qui n'étaient pas restés pour les vacances. Les Weasley étaient rentrés chez eux, eux aussi, et Harry était soulagé de ne plus avoir Mrs Weasley qui lui jetait si souvent des regards entendus. Ils avaient passé le jour de Noël à Poudlard, participant au banquet dans la Grande Salle. Madame Pomfresh avait même été de bonne humeur, et elle avait donné à Ginny une remise de peine et l'avait laissé manger le repas de Noël avec sa famille, même si ça l'avait épuisée et qu'elle avait dû retourner à l'infirmerie après.

Ginny bougea contre lui, et il l'embrassa de nouveau. Il devrait penser à se lever bientôt, mais il était réticent à mettre fin à cette proximité. Elle bougea de nouveau, et ses cheveux tombèrent sur sa figure. Harry les remit en arrière avec sa main, s'émerveillant de leur douceur.

"Mmmm..." soupira Ginny, et ses paupières s'ouvrirent.

"Bonjour," murmura Harry dans son oreille. Elle sursauta légèrement, et il pensa la sentir frémir. Elle se tourna dans ses bras, pivotant lentement jusqu'à ce qu'elle lui fasse face.

"Harry... Quelle heure est-il ?"

"Encore tôt."

"Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas réveillée et que tu ne m'as pas envoyée dormir dans mon dortoir hier soir ?"

Harry haussa les épaules, se disant que s'il avait fait ça, ça aurait été trop tentant de rester avec elle là-haut. Il n'était pas sûr de vouloir admettre ça devant elle, et finalement ils avaient passé la nuit ensemble, même si leurs quartiers avaient été plus exigus ici sur le sofa qu'ils ne l'auraient été dans son lit. "Tu dormais trop tranquillement, et je ne voulais pas te déranger. De plus, c'est bien comme ça, non ? Juste nous deux ?"

"Nous aurions été plus à l'aise dans mon lit."

La mâchoire d'Harry tomba. Était-elle en train de dire ce qu'il pensait qu'elle disait ? Ce n'était pas possible, si ? Non, elle devait vouloir dire exactement ce qu'elle avait dit et n'essayait pas d'insinuer quoi que ce soit d'autre. Et pourtant il y avait quelque chose dans la façon dont elle le regardait... Ses yeux avaient l'air de devenir plus foncés. C'était presque comme s'ils fondaient en lui. Il ne pouvait pas détourner le regard. Puis ce fut comme si un courant électrique le traversait et il sentit son corps commencer à répondre. C'était presque effrayant tellement c'était intense, mais il ne voulait pas faire quoi que ce soit pour stopper cette chose, quelle qu'elle soit.

Ginny le regardait, perplexe. Presque sans s'en rendre compte elle toucha sa joue du bout des doigts. "Tu as l'air tellement différent sans tes lunettes," murmura-t-elle, comme si elle le remarquait pour la première fois. Elle se rapprochait. L'instant avant que leurs lèvres se touchent, Harry sentit un frisson de plaisir le traverser. Elle l'embrassait profondément, se pressant contre lui, l'entraînant à s'allonger sur elle...

Le bruit de quelqu'un se raclant la gorge donna à Harry un mauvais choc, et il tomba par terre. Le coeur battant, il leva la tête et vit une tâche floue qui ressemblait étrangement à Ron se tenant sur l'escalier. Harry prit une teinte rouge vif, alors qu'il réalisait que Ron devait l'avoir vu étendu au-dessus de sa soeur, l'embrassant passionnément.

"Est-ce que vous y avez passé la nuit tous les deux, alors ?"

Harry ouvrit la bouche pour protester, mais Ginny le coupa. "Oh, et tu es en bonne position pour en parler, descendant l'escalier des filles."

Harry attrapa ses lunettes, qu'il avait laissé sur une petite table le soir précédent. Quand il les eut mises, les oreilles de Ron étaient déjà devenues rouges, et il était enraciné sur place, ses lèvres bougeant, mais aucun son ne sortant. "Faites simplement attention, d'accord ?" réussit-il finalement à dire, alors qu'il se dirigeait vers son propre dortoir.

"Autant que toi alors ?" lui lança Ginny. Il ne répondit pas à ça, il continua simplement à monter son escalier. "Honnêtement, pourquoi est-ce qu'il est aussi borné à propos de ça ?" demanda-t-elle, se tournant vers Harry, qui était toujours assis par terre.

Harry haussa les épaules. "Je suppose qu'il ne s'est pas encore fait à l'idée."

"Ça fait presque quatre mois ! Combien de temps est-ce que ça t'a pris pour t'habituer à l'idée quand lui et Hermione se sont mis ensemble ?"

"Je suppose qu'il a simplement la tête plus dure que moi. Pour être honnête, c'était étrange au début quand ils ont commencé à sortir ensemble, mais avec eux, je pense qu'on l'avait tous vu arriver, non ? Ron a été le dernier à comprendre, mais une fois qu'il l'a fait... Quoi qu'il en soit, ce n'était pas à moi de dire quoi que ce soit, si ?"

"Ce n'est pas à lui, non plus."

"Il est ton frère."

"Exactement, c'est mon frère. Pas ma mère !"

Harry se leva. "Viens."

"Où allons-nous ?"

"Dans ta chambre."

"Harry !" Il se dit que son outrage était un peu exagéré.

"Pas comme ça ! Je pensais qu'on pourrait chercher cette note une dernière fois."

"Oh." Elle avait vraiment l'air déçue. Mince, pourquoi est-ce qu'il avait du relever ça ? Ça n'aidait pas vraiment son rythme cardiaque pour le moment. "Tu sais que c'est inutile."

Harry reconnu qu'elle avait raison. Il avait retourné tout son dortoir -- plus ou moins ; il y avait certains endroits dans lesquels il n'osait pas aller chercher -- en essayant de retrouver la note qu'on lui avait envoyé. "Je me suis dit que tu pourrais vérifier certains endroits dans lesquels je n'ai pas voulu aller."

"Comme quoi ?"

"Et bien, les autres filles ont laissé... leurs effets personnels traîner, et..."

"Et tu ne voulait pas fouiller dans leur sous-vêtements ?" demanda-t-elle, levant les sourcils. Elle s'amusait un peu trop avec ça, pensa-t-il.

"Tu aurais préféré que je le fasse ?" renvoya-t-il.

"Allons-y. Mais nous n'allons pas trouver quoi que ce soit," ajouta-t-elle. "Ce n'est pas comme si j'avais l'habitude de laisser mes notes traîner dans la lingerie de mes camarades, mais si ça peut te rassurer..."

Et elle avait raison. Une fois qu'ils eurent cherché partout, il n'y avait toujours aucun signe de la lettre. "Je suppose que les elfes de maison ont dû la jeter quand ils sont venus nettoyer," soupira Ginny.

Harry ne put rien faire d'autre qu'admettre que ça ne servirait à rien de continuer à chercher. C'était pourtant frustrant. Comment allaient-ils découvrir qui avait piégé Ginny s'ils n'avaient pas d'indices ?

*

La Grande Salle était pleine une fois de plus quand Harry descendit prendre son petit déjeuner lundi matin. Alors qu'il s'asseyait à la table de Gryffondor, flanqué de Ron, Hermione et Ginny, il se demanda combien de temps ça prendrait avant que le récit de leurs aventures ait fait le tour de l'école. Il n'avait pas particulièrement envie de diffuser cette histoire, surtout que Ginny ne serait pas contente que tout le monde connaisse la raison de son enlèvement. Ses parents le savaient maintenant, manifestement, mais le problème de son don n'avait pas été discuté, pas pendant qu'il était là du moins, et il se dit que si elle commençait à l'accepter, ça devait être à contrecoeur au mieux.

Et puis il y avait Drago Malefoy. Harry regarda vers la table des Serpentards où il vit son ennemi sourire d'un air affecté à Pansy Parkinson. Le père avait été impliqué, mais qu'en était-il du fils ? Harry n'en savait rien. Par le passé lui, Ron et Hermione avaient toujours été très rapides à rejeter la faute sur le Serpentard, mais ils n'avaient pas toujours eu raison. Drago avait sûrement vu le talisman, mais la moitié de l'école aussi. Il n'y avait aucun moyen de savoir s'il avait été celui qui avait envoyé Ginny à Pré-au-Lard. Il n'avait pas été à Carreg Cennen, non plus, d'après ce qu'Harry avait vu, mais cela ne voulait rien dire. Même s'il n'avait pas été directement impliqué, il pouvait savoir quelque chose. Mais que savait-il exactement, et était-ce le genre de personne à faire circuler des rumeurs dans l'école ? Harry se dit qu'il le ferait sûrement s'il pensait que Ginny n'apprécierait pas, mais d'un autre côté il ne voulait pas se rattacher lui-même ou son père à Voldemort, non plus. Malefoy regarda vers eux, croisa le regard d'Harry et ricana.

"Qu'allons nous avoir ce matin ?" demanda Ron à Hermione.

"Honnêtement, Ron, tu devrais connaître ton emploi du temps maintenant," répondit-elle, levant les yeux au ciel.

Harry était sûr que Ron savait parfaitement bien qu'ils avaient Enchantements ce matin, et qu'il ne faisait que taquiner Hermione.

"Et toi, Ginny ?" demanda Harry, mais Ginny ne lui répondit pas. Elle regardait vers la table des professeurs, et Harry n'était pas sûr d'aimer l'expression sur son visage. Elle regardait quelqu'un avec un mélange de peur et de dégoût, mais à cause de la distance, Harry ne pouvait savoir qui c'était.

Il lui donna un petit coup sur l'épaule. "Ginny, qu'est-ce qui ne va pas ?"

Elle sursauta et eut l'air de revenir à elle. "Oh, rien, Harry," répondit-elle, rougissant.

Harry ouvrit la bouche pour dire autre chose, mais Ron l'interrompit. "Allez viens, Harry, nous allons être en retard." Lui et Hermione étaient déjà debout, prêts à aller en enchantements. Harry regarda Ron puis Ginny.

"Vas-y, Harry, tu n'as pas envie d'être en retard," dit Ginny, alors qu'elle se levait aussi.

"Je te verrais au déjeuner alors," cria-t-il alors qu'elle s'en allait.

Alors qu'il quittait la salle, il leva la tête vers la table des professeurs, se demandant lequel des enseignants l'avait distraite ainsi. Il avait l'impression d'avoir raté quelque chose, quelque chose d'évident, mais il n'avait pas le déclic dans son esprit. Les professeurs se levaient pour aller à leurs premiers cours, et Harry aperçut le professeur Flitwick juste avant qu'il ne disparaisse derrière les silhouettes plus grandes du Professeur Grubbly-Plank et de Viktor Krum.

"Harry, viens," dit de nouveau Ron.

"Très bien, pas besoin de paniquer. Le professeur Flitwick n'a même pas encore quitté la Grande Salle."

Mais il se dépêcha tout de même pour rattraper ses amis, mettant le comportement de Ginny de côté dans son esprit pour le moment.

*

Harry ne revit pas Ginny de nouveau ce jour là avant qu'il ne soit l'heure du dîner. Quand il lui demanda où elle avait été au déjeuner, elle marmonna une excuse à propos de la bibliothèque. Elle ne le regarda pas dans ses yeux alors qu'elle le disait, mais avant qu'il ne puisse la questionner plus avant, elle tirait sur son bras. "Viens, je suis affamée. J'ai raté le déjeuner, tu sais." Et il n'eut pas d'autre choix que de la suivre.

Mais quand ils arrivèrent dans le Hall d'Entrée, les portes de la Grande Salle étaient fermées. Ils étaient en avance pour le dîner. Quelques autres élèves, surtout des premières années, se tenaient là en attendant que les portes s'ouvrent. Ils descendirent l'escalier de marbre pour attendre avec les autres, et Harry se posa des questions sur le comportement de Ginny une fois de plus. Quelque chose lui arrivait, et il voulait lui demander ce que c'était, mais pas devant les autres élèves. Il se dit que ça vaudrait bien une visite à la salle de stockage du quatrième étage où ils pourraient discuter.

"Miss Weasley," appela une voix.

Harry sentit Ginny se faire toute petite derrière lui, comme si elle essayait de se cacher. Regardant autour de lui, il vit Viktor Krum qui essayait d'attirer leur attention. Pourquoi voudrait-elle se cacher de son professeur de Défense Contre les Forces du Mal ? Puis le déclic se fit. Il se rappela de son comportement étrange en septembre quand elle avait dit que Krum était effrayant et que plus tard elle avait nié avoir un problème avec lui. Quelque chose avait changé aujourd'hui. Quelque chose était arrivé durant le cours de Défense Contre les Forces du Mal de Ginny ? Non, ça n'allait pas. Elle avait agi anormalement depuis le petit déjeuner, aussi, avant qu'elle n'aille en cours. Elle avait regardé Krum ce matin.

"Miss Weasley." Il s'était approché d'elle à présent. "Je crois que ceci vous appartient." Il tenait un exemplaire usé de Les Forces du Mal : un Guide pour se Protéger. "Vous avez quitté la classe tellement rapidement aujourd'hui que vous avez oublié votre livre."

Quand Ginny ne réagit pas, Harry fut obligé de prendre le livre à sa place. "Merci," dit-il, espérant que Krum partirait.

"Est-ce que tout va bien, Miss Weasley ?" demanda Krum, et il avait l'air vraiment inquiet. "Avez-vous besoin d'aller voir Madame Pomfresh ?"

Harry se retourna et fut alarmé quand il vit qu'elle était devenue blanche comme un linge. Il se dit qu'elle avait l'air de trembler. La main qu'il tenait était devenue moite et elle s'accrochait à lui plutôt fort.

"Ça ira," répondit Harry à sa place, bien que ce soit un mensonge éhonté, et Krum n'eut pas l'air de le croire.

Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent à ce moment précis et Harry fut soulagé quand Krum se mit en marche avec les autres élèves pour aller dîner. Harry tira Ginny dans un coin.

"Qu'est-ce qui t'arrive ?" siffla-t-il.

"Rien," répondit-elle, mais ce n'était pas convaincant. Il avait remarqué comme elle s'était relâchée dès que Krum était parti.

"Allons-y," dit Harry, et il regarda l'escalier de marbre.

"Non. Je te l'ai dit, j'ai manqué le déjeuner. Je suis affamée."

"Nous grignoterons quelque chose venant des cuisines plus tard. Pour l'instant, nous allons quelque part pour une discussion privée."

Il tira une Ginny réticente le long des escaliers contre le courant des élèves descendant pour le dîner. Il entendit Ron et Hermione l'appeler, mais il les ignora. Il ne s'arrêta pas avant d'être devant la salle de stockage. Ginny n'avait pas l'air contente, mais il ne pouvait rien faire à ce propos pour l'instant.

"Qu'est-ce que tu crois que tu fais, à me tirer dans la moitié de l'école comme ça ?" demanda-t-elle dès qu'ils furent à l'intérieur.

Harry n'allait pas la laisser l'intimider. "Il se passe quelque chose entre toi et Krum, et je veux savoir ce que c'est."

Son menton se releva légèrement. "Jaloux ?"

"Ne sois pas ridicule ! Tu était effrayée à mort devant lui en bas, et je veux savoir pourquoi."

"Maintenant qui est ridicule ? Je n'étais pas effrayée."

Harry n'arrivait pas à croire qu'elle pouvait lui raconter un mensonge aussi évident. Ses yeux lui lançaient des éclairs, le défiant de la contredire sur ce point. "Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me le dire ? Allez, Ginny, ça pourrait être important."

"Parce que je ne sais pas pourquoi, d'accord ?" hurla-t-elle pratiquement. "Il me donne la chair de poule, mais je ne sais pas pourquoi !"

"Ce n'est pas la première fois que tu dis quelque chose comme ça," dit doucement Harry. "Est-ce que tu te souviens, au début de l'année scolaire ? Après ton premier cours avec lui ?"

Ginny s'assit sur l'un des sofas cassés et acquiesça. "Oui, je m'en souviens. Maintenant." Toute la colère l'avait quittée. "Mais je ne sais pas pourquoi. Ça n'a pas de sens. Je l'ai juste remarqué ce matin au petit déjeuner, et je me suis sentie, je ne sais pas, étrange. Et jusqu'à ce moment-là, j'allais bien."

"Est-ce que tu te souviens quand je t'ai demandé ce qui s'était passé avec Krum plus tard ce même jour ?" Elle réfléchit un moment, les sourcils froncés. "Tu m'as demandé de te rejoindre dans la salle commune," la poussa-t-il. "Il était tard."

"Oui, et je t'ai dit que rien ne s'était passé, n'est-ce pas ? Et c'était vrai..."

"Tu en étais convaincue, tu ne mentais pas comme tu viens de le faire."

"Mais quelque chose c'est produit. C'est juste que je ne sais pas ce qu'il a fait."

Elle se massait les tempes, comme si ça pouvait aider son cerveau à coopérer. Harry pensait avoir compris ce qui s'était passé à présent, du moins en partie. Il s'assit à côté d'elle et mit son bras autour d'elle. Elle mit sa tête sur son épaule et il en embrassa le dessus. "Dis-moi ce qui s'est passé en cours ce jour-là. Tout ce dont tu te souviens."

"C'est exactement ça le problème, Harry. Rien d'anormal ne s'est vraiment produit. C'était un Cours de Défense Contre les Forces du Mal ordinaire. En fait, nous avons travaillé quelque chose de bien trop facile, mais c'était la première semaine de l'année. Et à la fin du cours, il a dit qu'il devait me demander quelque chose, mais il ne l'a jamais fait. Il m'a simplement regardé d'un air bizarre."

"Quoi ?" Ça n'avait pas de sens. Comment un regard pouvait-il provoquer une réaction aussi extrême ?

Ginny croisa les bras sur sa poitrine et eut l'air de se prendre dans ses bras toute seule. Harry la sentit frissonner.

"C'est exactement ce que je veux dire. Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais c'était comme s'il pouvait voir complètement à travers moi. Comme s'il pouvait tout voir. C'était vraiment étrange..."

"Et ça c'était juste après la fin du cours... Et plus tard ce même jour, tu ne t'en souvenais plus. Mais maintenant si. Est-ce que tu as parlé de ça à Dumbledore ?"

"Non !"

"Pourquoi ?"

"Tout d'abord, tout me revient seulement maintenant, en ensuite, je ne savais pas que c'était important."

"Tu ne vois pas, Ginny ? Krum a dû te faire quelque chose, et ensuite ta mémoire a été changée."

"Oui, et maintenant que Dumbledore a enlevé tous ces sorts d'amnésie, je peux m'en souvenir. Mais... je me souviens quand Lucius m'a lancé des sorts d'amnésie dans ce château. Je n'ai aucun souvenir de quelqu'un le faisant en septembre."

"Peut-être que celui qui l'a fait, l'a fait sournoisement. Mais quel que soit ce que Krum t'a fait ça doit être important. Pourquoi est-ce que quelqu'un d'autre t'aurait effacé la mémoire ?"

"Oui, mais qu'est-ce qu'il a fait ?"

"Je pense que nous devrions aller en parler à Dumbledore."

"Pourquoi ?"

"Parce qu'il peut peut-être nous dire ce qui se passe avec Krum. Peut-être que Krum est l'espion..."

"On a pas beaucoup de preuves. Il n'y a qu'un regard en fait. De plus, pourquoi Dumbledore emploierait-il Viktor Krum s'il ne lui faisait pas confiance ?"

"Je ne suis pas en train de dire que Dumbledore ne lui fait pas confiance. Si c'est l'espion, il doit garder la confiance de Dumbledore. Tu te souviens de ce qui s'est passé pendant ma quatrième année n'est-ce pas ? Dumbledore pensait qu'il pouvait faire confiance à Maugrey Fol-Oeil, mais finalement ce n'était pas le cas."

"Seulement parce que ce n'était pas le vrai Maugrey Fol-Oeil."

"Oui, et si quelque chose nous avait indiqué ce fait, beaucoup de choses auraient été différentes. Voldemort ne serait peut-être pas revenu. Beaucoup de gens seraient peut-être toujours vivants. Cédric Diggory..." Sa voix s'était vraiment affaiblie en disant cela, laissant place au silence. "Alors nous devons dire quelque chose," recommença-t-il après un moment. "On ne peut pas simplement garder cette information. Ça pourrait être important. J'ai appris ma leçon à propos d'ignorer les choses comme celle-là. J'aurais pu lui dire que j'avais ce collier bien plus tôt que je ne l'ai fait, aussi, parce qu'il m'empêchait de ressentir de la douleur dans ma cicatrice."

"Mais cela n'a rien provoqué de mauvais."

"Non, merci mon dieu, mais ça aurait pu." Harry mit subitement une main sur sa poitrine.

"Je l'ai toujours ! J'ai complètement oublié de l'enlever quand nous sommes revenus du Pays de Galles !"

"Quoi ?"

"Je l'ai mis avant de partir, comme protection supplémentaire. Dumbledore avait mentionné que ça pourrait être une bonne idée de le porter à l'extérieur de Poudlard, et puisque je m'attendais à rencontrer des Mangemorts... Et bien je suppose que je m'y suis habitué, et je le porte toujours !" Il leva les mains et enleva le collier. Il avait été si léger sur son cou qu'il remarqua à peine la différence sans.

Ginny le regarda, alarmée. "Est-ce que tu crois..."

"Je ne sais pas, mais je vais devoir en parler à Dumbedore. Nous pourrions en profiter pour tout lui dire."

"Très bien, alors. Allons-y."

Ils quittèrent le bureau de Dumbledore un bon moment plus tard. Il avait écouté tout ce qu'ils avaient dit, mais n'avait fait aucun commentaire. Il avait sûrement été heureux qu'Harry lui parle du collier cette fois-ci, mais il n'y avait pas vraiment eu de réaction visible à propos de leurs informations sur Viktor Krum. Il avait simplement passé ses doigts sur son nez juste sous ses lunettes et dit, "Je vois." Quand ils eurent terminé, il les avait remerciés, et ils étaient partis.

"On aurait pu s'attendre à ce qu'il soit plus heureux que ça qu'on vienne lui raconter tout cela," commenta Ginny sèchement alors qu'ils émergeaient de la gargouille de pierre.

Harry ne savait vraiment pas quoi penser. Il se dit que Dumbledore utiliserait sûrement sa Pensine en essayant de comprendre ce qui se passait. Harry se dit qu'il pourrait lui-même en utiliser une pour se débarrasser de quelques pensées superflues qui encombraient son esprit. Sa tête commençait à lui faire mal à cause d'elles, et une migraine menaçait d'arriver.

"J'ai besoin de manger quelque chose," se dit-il. Il se tourna vers Ginny, et demanda, "Est-ce que tu as toujours faim ? Nous pourrions descendre aux cuisines."

Dobby poussa un cri perçant quand il vit Harry et Ginny entrer dans les cuisines. Il y avait toujours un bon nombre d'autres elfes de maison qui étaient occupés à nettoyer après le dîner, mais ce ne fut pas long avant que Dobby les ait tous deux fait asseoir à un bout de l'une des longues tables et qu'il leur ait servi un festin. Pendant qu'Harry et Ginny mangeaient, Dobby tournait autour d'eux, voulant apparemment dire quelque chose. Harry était sur le point de lui demander ce que c'était, quand Dobby regarda furtivement autour de lui et dit dans un fort murmure théâtral, "Dobby voit que Harry Potter a récupéré son Whisky."

Ginny rit, alors qu'Harry répondait, "Euh, oui."

"Dobby a été un bon elfe. Dobby n'a rien dit à personne, non." Cela rappela à Harry un chiot demandant des compliments.

"C'est bien, Dobby. Bravo."

"Comment se fait-il que tu saches même ce qui est arrivé ?" demanda Ginny.

"Harry Potter est un grand sorcier, Miss. Il est venu voir Dobby avant Noël, et il a demandé de la nourriture. Mais Dobby voit qu'il est très inquiet." Dobby acquiesça solennellement. "Alors Dobby lui demande ce qui ne va pas. Et il dit a Dobby qu'il doit aller vous chercher, Miss, mais de ne rien dire à personne. Et Dobby n'a rien dévoilé à personne." Il avait l'air très fier de lui.

Ginny lui sourit, et il rougit pratiquement. "Merci, Dobby."

Dobby se rapprocha d'Harry. "Si Dobby voit Harry Potter et son Whisky dans un placard à fournitures, Dobby ne dira rien," chuchota-t-il d'un air de conspirateur.

"Dobby !" cria Harry, regrettant finalement de ne pas être aller dîner après tout et de ne pas avoir attendu pour voir Dumbledore. "Tu ne nous trouveras jamais dans un placard à fournitures Ginny et moi !"

"Pourquoi pas ?"

Ginny essayait vraiment de retenir son rire, et ses yeux brillaient d'espièglerie. "Oui, Harry, pourquoi pas ?"

"Parce qu'il y a des meilleurs endroits !" grinça Harry, alors que Ginny continuait à rire. "Aller viens, j'ai des devoirs à faire," dit Harry, se levant.

"Harry peut emmener son Whisky voir Dobby quand il veut."

"Oh, bien sûr, Dobby," répondit Harry, alors qu'il pensait, "Certainement pas."

"Au revoir, Dobby," dit Ginny.

Quand ils furent en train de remonter vers la Tour de Gryffondor, Ginny demanda, "Qu'est-ce que c'est que cette histoire de placard à fournitures ?" Alors Harry lui raconta que quand il était descendu aux cuisines pour de la nourriture le jour où elle avait disparu, Dobby lui avait confié qu'il avait trouvé Ron et Hermione s'embrassant dans un placard à fournitures.

"Franchement des fois je me demande ce qu'Hermione voit dans mon idiot de frère. Un placard à fournitures..."

Ils donnèrent le mot de passe à la Grosse Dame ("Semprini !") et entrèrent par le trou du portrait. La salle commune était emplie de l'habituel grésillement des élèves riant ensemble et jouant. Certains d'entre eux faisaient même leurs devoirs, bien qu'étant donné qu'on était au début d'un nouveau trimestre, ils n'étaient pas nombreux. Hermione et Ron n'étaient pas en vue. Harry et Ginny arrivèrent à cette conclusion ensemble, car ils se regardèrent et dirent, "Placard à fournitures !" au même moment.

Ils trouvèrent une table inoccupée dans un coin assez isolé de la salle commune. Harry commença à sortir ses livres de son sac, pensant avec malheur qu'il aurait Divination le jour suivant alors qu'il voyait son exemplaire de Lever le voile du futur. Même sans les constantes prédictions de sa mort prochaine, Harry aurait pu se passer de la voix mystique du Professeur Trelawney ou de Lavande et Parvati riant du tirage de cartes de tarot qu'elles avaient fait pour lui. Il n'arrivait pas à croire qu'elles n'étaient toujours pas passées à autre chose.

Il se secoua en réalisant que certaines choses qui s'étaient produites pendant les vacances de Noël avaient été prédites par les cartes. La Tour avait été retourné, et Ginny avait été trouvée littéralement dans une tour. La carte des Amoureux -- et il lui avait dit qu'il l'aimait... Quelles autres cartes étaient sorties ? Il essaya de s'en souvenir un moment, quand il se reprit. Tout cela n'était que des idioties.

"À quoi penses-tu ?" Ginny l'avait attrapé apparemment dans la lune et ne commençant pas ses devoirs. Elle avait déjà remplit plusieurs pouces de parchemin avec des lignes de symboles étranges.

"À rien," se déroba-t-il, sortant ses devoirs d'enchantement.

Ils travaillèrent un moment en silence jusqu'à ce que Ron et Hermione entrent dans la salle commune et s'assoient à la table avec eux.

"Pourquoi est-ce que vous n'étiez pas au dîner ?" demanda immédiatement Hermione.

Harry échangea un regard avec Ginny. Si quelqu'un allait parler de Viktor Krum à Ron et Hermione, il supposait que c'était à Ginny que cela incombait. Ginny regardait Hermione mal à l'aise, mais elle fut sauvée d'avoir à répondre quand Ron grogna. "Allez, Hermione, pourquoi à ton avis ?"

Hermione et Ginny levèrent toutes deux les yeux au ciel, et Ginny dit, "Je suppose que je pourrais vous demander où vous étiez il y a un instant."

Hermione commença immédiatement à sortir ses livres. Harry se demanda s'il devrait dire quelque chose. Hermione n'allait pas aimer l'idée que Viktor Krum soit un espion, mais quelles preuves avaient-ils réellement ? Tout semblait peser sur un faible regard qui avait fait Ginny se sentir mal à l'aise... Ça et un sort d'amnésie.

Alors qu'il la regardait, il vit Hermione sortir un livre particulier et le poser plus près de Ginny. C'était le livre qu'elle avait essayé de faire lire à Ginny l'automne dernier, celui à propos des talents magiques rares. Il regarda Ginny et eut l'impression qu'elle l'ignorait intentionnellement. Il soupira. Un jour elle devrait accepter ce qu'elle était. Mais c'était une Weasley, ce qui voulait dire qu'elle était têtue. Il mit une main dans sa poche et toucha le talisman. Il l'avait mis là plus tôt quand il l'avait enlevé. Peut-être qu'il devrait feuilleter ce livre. Peut-être que s'il en apprenait plus là-dessus, il pourrait l'aider. D'une façon ou d'une autre.

Il attrapa Talents Magiques Rares et commença à en tourner les pages. Il pouvait sentir les yeux de Ginny posés sur lui et se dit qu'elle ne devait pas être contente, mais il n'y fit pas attention. Il tourna quelques pages supplémentaires, cherchant le chapitre sur les Jewel-wrights, mais il vit quelque chose qui le fit s'arrêter. Les mots Sondeur d'Âme lui sautèrent aux yeux de sur une page. Il se souvint d'Hermione expliquant ce que c'était, et subitement il sut ce que Viktor Krum avait fait à Ginny. Il avait pu voir dans son coeur, et c'est ainsi qu'il avait découvert qu'elle était une Jewel-wright.