Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'intrigue appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.

Réponse aux reviews : Je ne répondrais à présent plus qu'aux questions ou aux reviews nécessitant une réponse car sinon cette section devient vraiment trop longue. Évidemment l'auteure pourra toujours répondre a des reviews ou rajouter un mot si elle le souhaite.

Csame : Je me suis peut-être un peu emportée moi aussi. Je m'explique, l'auteure a écrit en anglais, mais elle est bilingue, et c'est ma beta-reader (elle relit le texte et le corrige), donc elle pouvait décider dans le texte qu'auteur soit écrit avec ou sans "e", c'est d'ailleurs pour ça qu'il y avait la phrase entre crochets dans la réponse à ta review qu'elle a rajouté. Merci pour le "petit bijou", je partage totalement cet avis.

Merci aussi à alana chantelune, Céline, Miya Black, Pixel, cécé johnson, Lunenoire, marika jedusor, Wynzar, et célina.

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Ginny's Gift, Chapitre Vingt et Un

Pendant la semaine suivante, Harry fit de son mieux pour rester occupé afin de ne pas continuer à ressasser certains sujets, qu'il trouvait douloureux. Ses devoirs prenaient une bonne partie de son temps mais pas assez. Dans le passé, il avait eu le Quidditch pour occuper le reste de son temps libre, mais ça avait été annulé.

Il y avait, pourtant, le problème de découvrir exactement combien en savait Malefoy. Harry avait beaucoup réfléchi à cela avant de décider quelle méthode il emploierait. Le Polynectar semblait être une mauvaise idée. Ça prenait trop de temps à faire et ne durait qu'une heure. Il se dit qu'il aurait plus de chance de se glisser dans la salle commune de Serpentard avec sa cape d'invisibilité. Peut-être qu'il pourrait réussir à trouver le dortoir de Malefoy, et s'il était chanceux, avoir la possibilité de fouiller dans les affaires de Malefoy. Il se souvint aussi d'autre chose, et c'est ce qui l'amena dans la Réserve de la bibliothèque.

"Harry, est-ce que tu es là ?"

Harry allait sortir un exemplaire des Potions de Grands Pouvoirs, quand la voix l'interrompit. "Oui, Ron," répondit-il dans un fort murmure, étant donné que Madame Pince regardait Ron d'un mauvais oeil. Ron commençait à avoir l'air un peu plus heureux, pensa Harry. Il avait été complètement abattu depuis qu'il avait appris la mort de son frère, mais il commençait peut-être à l'accepter maintenant.

"Qu'est-ce que tu fais là ?" demanda Ron, venant près de lui.

"Des recherches," répondit Harry, sortant le volume.

Ron regarda le titre du livre. "Pourquoi as-tu besoin de ça ? Nous n'avons pas de devoirs écrits à faire pour Rogue."

"Je sais. C'est pour autre chose. Tiens." Il tendit le livre à Ron. "Tu peux m'aider." Peut-être que Ron trouverait ça utile d'avoir autre chose à penser, lui aussi.

"Qu'est-ce qu'on cherche ?" demanda Ron, alors qu'Harry sélectionnait d'autres livres.

Madame Pince les regardait sévèrement. Ils étaient peut-être des septième années, et en tant que tels, autorisés à consulter les livres dans la Réserve, mais cela n'empêchait pas la bibliothécaire de désapprouver.

"Des livres sur les potions," répondit Harry.

Il prit quelques autres tomes, les tendit à Ron, qui grogna à cause de leur poids, et alla à une table. Quand ils furent assis, Harry expliqua. "Je ne pense pas avoir mentionné ça, mais quand nous étions au Pays de Galles, Rogue m'a laissé entendre qu'il avait pris une potion pour rendre son ouïe plus puissante. Je veux trouver comment la faire."

"Pourquoi as-tu besoin de ça ?"

"Ça m'aidera à espionner Malefoy, à découvrir ce qu'il sait."

"Pourquoi est-ce que tu ne demandes pas simplement à Rogue ?"

Harry n'arrivait pas à croire que Ron suggère ça. "Tu crois vraiment que Rogue me le dirait ?"

"Peut-être. Il n'a pas enlevé des points à Gryffondor ou quoi que ce soit quand je lui ai demandé pour Malefoy."

"Je ne pense toujours pas qu'il voudrait que je m'en mêle." Harry prit un air renfrogné et fit de son mieux pour imiter le ton doucereux de Rogue. "Potter, vous franchissez les limites depuis votre première année. Je ne compte pas vous aider à le faire de nouveau."

"Je suppose que tu as raison," concéda Ron.
Une heure plus tard Madame Pince les renvoya de la bibliothèque, et ils n'avaient toujours rien trouvé d'utile. Harry ne protesta pas. Il avait réussi à accéder à la bibliothèque après l'heure de fermeture dans le passé, et il pourrait le refaire.

"Où est Hermione ?" demanda Harry, alors qu'ils retournaient à la Tour de Gryffondor.

"Dans la salle commune. Elle m'a dit qu'elle devait travailler sur un projet." Le silence s'installa entre eux, pus Ron parla de nouveau. "Harry, qu'est-ce qui se passe entre toi et Ginny ?"

Harry soupira. Ginny ne lui adressait toujours pas la parole, et il préférait ne pas y penser. "Tu nous as entendu, Ron, nous nous sommes disputés."

Harry espérait que la finalité dans son ton arrêterait la discussion, mais Ron persista. "Et alors ? Hermione et moi, nous nous disputons tout le temps. Je vais sûrement regretter de t'avoir dit ça, mais parfois la réconciliation est la meilleure partie."

"Je n'ai aucune idée de ce que j'ai dit ou fait pour l'énerver, mais je l'ai fait, et jusqu'à ce qu'elle se décide à venir et à m'expliquer, je suis coincé, non ?"

Ron mit une main fraternelle sur l'épaule d'Harry et secoua la tête. "Harry, Harry, Harry..."

"Tu fais exactement comme Lockhart, tu sais."

Ron eu l'air horrifié un moment. "Écoute, mon ami, d'après mon expérience..." Harry leva les yeux au ciel à cela. "...parfois tu dois seulement leur demander ce qui les a énervé. Elles pensent que c'est parfaitement évident, et que tu devrais être capable de lire dans leur pensées."

"Et bien, c'est tout à fait stupide."

"Bien sûr, mais c'est comme ça que ça marche."

"Mais je n'ai rien fait de mal. De plus, comment suis-je censé lui demander pourquoi elle m'en veut, si elle ne veut même pas me parler ?"

"Tu dois la faire répondre."

"C'est facile à dire pour toi. Tu es un expert dans l'art d'énerver Hermione."

Ron sourit. "Oui, je suis plutôt bon pour ça. Je me suis entraîné pendant des années, quand même."

"Comment est-ce que ça va pouvoir m'aider avec Ginny, ça ?"

"C'est ma soeur. Tu ne penses pas que j'ai trouvé quelques trucs pour l'énerver ? Sur qui crois-tu que je me suis entraîné avant de rencontrer Hermione ?" Ron se tut et réfléchit.

"Ce qu'il y a avec Ginny, c'est qu'elle est têtue. Tu dois être persévérant. Continue jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. Je te préviens, ça risque de prendre un moment, mais si tu est assez persévérant ça devrait finir par payer."

Quelque chose semblait injuste aux yeux d'Harry. "Pourquoi est-ce que c'est à moi de faire le premier pas ? Je n'ai rien fait de mal !"

Ron secoua la tête de nouveau. "Tu as beaucoup de choses à apprendre sur les femmes."

"Et tu es vraiment un expert ! Je pense que je vais m'occuper de ça à ma façon, merci."

Ils étaient arrivés au portrait de la Grosse Dame. Ron, qui avait manifestement décidé que ce serait une bonne idée de laisser tomber, donna le mot de passe, et ils entrèrent dans la Salle Commune de Gryffondor. Elle était pleine d'élèves, beaucoup d'entre eux travaillant dur sur leurs devoirs, pendant que les autres jouaient aux Échecs sorciers ou à la Bataille Explosive. Harry remarqua Hermione et Ginny assises seules à une table avec leurs têtes côte à côte au-dessus d'un papier. Ron avait mentionné qu'Hermione travaillait sur un projet, mais que pouvait-elle faire qui implique Ginny ? Harry chassa impatiemment les pensées d'une conspiration féminine hors de son esprit. Cela commençait à friser le ridicule.

Harry n'avait pas particulièrement envie d'aller les saluer. Il ne voulait pas voir Ginny le regarder froidement, ou encore pire, se lever et partir sans un mot. Mais Ron dit, "Viens", avant de se diriger vers la table des filles, et Harry se sentit obligé de suivre.

Ron s'approcha de la table et s'assit sur une chaise à côté d'Hermione, se penchant délibérément sur les livres qu'elle avait ouvert pour pouvoir les consulter. Ginny ne leva même pas la tête, alors Harry resta debout.

"Qu'est-ce que tu fais ?" demandait Ron, prenant sa tête dans ses mains et regardant dans les yeux d'Hermione.

"Ron, écarte-toi," dit-elle, irritée. "Je t'ai dit que je travaillais sur un projet."

Harry baissa la tête vers le parchemin sur lequel Hermione avait écrit. "Hermione, je croyais que tu avais laissé tomber l'Étude des Runes à la fin de la troisième année."

"Oui, mais Ginny m'aide à apprendre cet alphabet."

Harry regarda d'un peu plus près. D'après ce qu'il pouvait voir de la partie qui n'était pas cachée par le coude de Ron, ça ne ressemblait à aucun alphabet qu'il avait pu voir auparavant, de langue runique ou autre. Il y avait quelque chose de merveilleux et de coulant dans l'écriture, mais c'était complètement incompréhensible pour lui. Il eut la pensée déconcertante que ça correspondait bien à Ginny.

"Pourquoi veux-tu apprendre ça ?" demanda Harry.

"Allez," dit Ron. "C'est Hermione. Elle n'est pas heureuse si elle ne remplit pas son esprit de toutes sortes de choses que le reste d'entre nous n'a pas besoin de savoir."

Hermione regarda Ron durement. "Tu ne peux jamais savoir ce qui pourrait se révéler être important."

"Qu'est-ce qu'il y a d'important à propos de quelque chose qui ressemble à une araignée qui se serait enivrée, qui serait tombée dans ta bouteille d'encre et qui se serait promenée sur toute la page ?"

"Je ne sais pas encore, Ron. Au début de l'année, le Professeur Vector a mentionné ce passage célèbre en Arithmancie. C'est parfait quelle que soit la méthode de calcul qu'on utilise, mais c'est dans une langue ancienne, et personne ne sait ce que ça veut dire."

"Alors tu t'es dit que tu essaierais de déchiffrer ce qu'aucun sorcier ni aucune sorcière, y compris le professeur d'Étude de Runes de Ginny, n'a jamais été capable de comprendre dans le passé ? Et pour le plaisir ?"

"Et bien, je me suis dit que ça serait intéressant d'essayer."

"Voilà ma copine. Elle adore tout simplement les défis."

Harry n'arrêta pas de lancer des regards en coin à Ginny pendant cet échange. Elle avait l'air de regarder partout sauf vers lui. Comment était-il supposé l'approcher quand elle n'avait manifestement pas envie d'être approchée ? Une partie de lui avait envie de partir. Ça ne valait pas la douleur dans le coeur qu'il ressentait quand elle l'ignorait. Mais s'il l'aimait vraiment, ne devrait-il pas le prouver en faisant quelque chose ?

"Bonjour, Ginny." C'était la première chose qu'il lui avait dit depuis des jours.

Elle leva finalement les yeux vers lui. Il y avait quelque chose dans son expression qui lui fit savoir qu'elle était vraiment mal à l'aise. "Salut," murmura-t-elle avant de détourner le regard de nouveau.

Harry avait une envie folle d'étendre le bras, de prendre son menton dans sa main et de la forcer à regarder vers lui, mais il ne pouvait pas faire quelque chose comme ça dans la salle commune devant tout le monde. Au moins elle lui avait répondu. C'était un début.

"Ginny," essaya-t-il de nouveau. "Pourquoi fais-tu cela ?" Il savait qu'il ne devrait pas discuter de ça devant Ron et Hermione, mais tant qu'ils avaient un public, elle ne le repousserait peut-être pas totalement.

Malheureusement, elle avait dû penser de la même manière. "Pas maintenant, Harry," siffla-t-elle.

"Quand alors ?"

"Je ne sais pas."

Il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait dire d'autre. Si elle n'avait pas envie de lui parler de ça, alors que pouvaient-ils faire ? Il avait essayé et avait été rejeté. Encore. Il avait l'impression qu'à chaque fois qu'elle lui tournait le dos c'était un nouveau rejet. En ce moment il ne voyait pas l'intérêt de continuer à se soumettre à ça. Il regarda distraitement son bras, qui était posé sur la table, la plume toujours à la main, la manche de sa robe repoussée pour ne pas effacer l'encre. Elle ne portait pas le bracelet qu'il lui avait donné à Noël.

"Très bien alors," dit-il puis partit, sentant le regard de Ron et Hermione sur lui.

Il monta dans son dortoir, s'allongea sur son lit et ferma les rideaux. Il se sentait complètement lamentable et aurait aimé qu'il y ait un moyen de ne plus penser à ses sentiments pour elle. À quoi est-ce que ça servait de l'aimer si elle ne partageait pas ses sentiments ? La pensée devint de plus en plus douloureuse, comme un poids comprimant sa poitrine jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer correctement. Cette situation d'aimer quelqu'un qui ne vous aimait pas en retour était absolument horrible. Ça donnait un pouvoir sur lui à Ginny qu'elle pouvait utiliser contre lui pour le blesser autant qu'elle le voulait, et il n'y avait rien qu'il puisse faire pour l'empêcher.

Ses yeux s'humidifiaient, mais il avala et ordonna aux larmes de disparaître. Ça ne valait pas le coup de pleurer pour ça, se dit-il sombrement. S'il devait ressentir quelque chose, alors il faudrait que ce soit de la colère, la sorte de colère qu'elle avait utilisé contre lui. Si elle pouvait le refroidir, alors il lui ferait la même chose.

Un bruit dans la pièce, comme quelque chose de lourd tombant par terre, le fit sursauter. C'était étrange. Le dortoir avait été vide, et il n'avait entendu personne d'autre entrer. Il ouvrit les rideaux de son lit et regarda autour de lui. Là, par terre en plein milieu, se trouvait un livre, et Harry sans même regarder la couverture sut quel livre c'était.

"Oh non," grogna-t-il. "Il n'y a rien que tu puisses me dire pour arranger ça. Alors reste simplement à ta place."

Il ramassa le livre, tenté un moment de l'ouvrir pour voir ce qu'il dirait. Mais il renforça alors sa résolution. Si Ginny était déterminée à être têtue il n'y avait rien qu'il puisse faire pour changer ça. Elle venait juste de le prouver avec son comportement dans la salle commune.

Il ouvrit sa malle et creusa jusqu'à atteindre le fond. Il allait enterrer ce livre tellement profondément qu'il ne pourrait pas sortir et le tourmenter avec des conseils pour arranger les choses. Mais pendant qu'il écartait les objets, il remarqua un autre livre, un qu'il avait complètement oublié. C'était celui qu'Hermione lui avait donné pour son anniversaire, plein de ruses d'Aurors pour attraper des sorciers maléfiques.

Harry remit Sorts Pratiques pour sorciers du Dr Zog dans sa malle et prit l'autre livre. Il pourrait apprendre quelque chose d'utile pour recueillir des informations sur Drago Malefoy à l'intérieur. C'était bien plus tentant que de rester allongé et de se morfondre à propos de Ginny. Il se secoua. Non, il n'allait pas penser à elle de nouveau. Si elle voulait de lui, elle savait où le trouver. Pendant ce temps là, il allait s'inquiéter d'attraper Malefoy.

*

Harry lut Secrets des Aurors pour attraper les sorciers du mal à chaque fois qu'il avait du temps libre, mais il ne l'avait toujours pas terminé le lundi suivant. Il avait aussi passé plus de temps à la bibliothèque, aidé de Ron, à chercher la potion qui développait l'ouïe. Peut-être qu'il leur manquait les prodigieux talents de recherche d'Hermione - elle était toujours occupée à apprendre les runes - parce qu'ils avaient été incapables de la trouver jusqu'à présent.

Harry attrapa impatiemment le livre sur les Aurors non-terminé et le mit dans son sac. Il avait prévu de le lire en cours d'Histoire de la Magie plus tard ce jour-là. Il avait calculé que l'information contenue dans le livre serait bien plus utile pour lui que les détails de la Convention Internationale des Warlocks de 1593. Il ferma son sac et courut prendre son petit déjeuner.

En cours d'enchantement les septièmes années pratiquaient des sorts d'entretien ménager, ce qui nécessitait une salle pleine de poussière que les Gryffondors pourraient nettoyer. Neville, apparemment, était allergique à la poussière, et il se mit à éternuer régulièrement presque dès qu'ils furent entrés dans la classe. Ça n'aidait pas beaucoup qu'il réussisse à soulever plus de poussière qu'il n'arrivait à en éliminer avec ses incantations.

À peu près au milieu de la leçon, il fut pris par une crise particulièrement violente, qui faisait le même bruit qu'une bombe explosant, le propulsant en arrière sur la table où Harry avait laissé son sac au début du cours. Plusieurs livres tombèrent par terre, dont, à l'horreur d'Harry, Sorts Pratiques pour sorciers du Dr. Zog, qui s'ouvrit aux pieds de Dean et Seamus. Dean et Seamus ricanèrent en voyant l'illustration, qui était à présent révélée. L'estomac d'Harry tomba, alors qu'il la reconnaissait. Il l'avait vue l'été dernier quand lui et Ron avaient trouvé Hermione en train de lire le livre. Ils avaient eu peur qu'elle l'ait vu à ce moment là, et il y avait peu de chances qu'elle l'ait manqué cette fois-ci. Toute la classe regardait à présent. Les garçons se lançaient des regards entendus, les oreilles de Ron étaient devenues rouges, Parvati et Lavande avaient l'air assez intriguées, alors qu'Hermione avait un air désapprobateur. La figure rouge, Harry se pencha vers le livre et le saisit brusquement, le refermant brutalement.

Harry se redressa, le livre en main, souhaitant qu'un rocher bien situé apparaisse pour qu'il puisse se cacher en-dessous. Il y eut un silence de mort dans la classe excepté pour deux choses : Neville réprimant d'autres éternuements et le claquement des chaussures du professeur Flitwick sur le sol alors qu'il approchait. Harry eut envie de rentrer sous terre et se tourna pour lui faire face.

Normalement le professeur d'Enchantements était plutôt affable et sympathique, mais maintenant sa figure était impassible, alors qu'il étendait sa main pour qu'on lui donne le livre. Harry le donna sans un mot. Le petit professeur regarda le titre, et Harry crut remarquer une brève lueur de surprise dans les yeux de l'enseignant. Mais il s'éloigna trop rapidement pour qu'il puisse en être sûr.

"Venez me voir après la classe, Potter," fut tout ce qu'il dit.

Harry passa le reste du cours à éviter le regard de tous les autres, surtout de ceux des filles. Quand la sonnerie retentit, Ron lui lança un regard d'encouragement, alors qu'Harry s'approchait du bureau du Professeur Flitwick. Il était certain qu'il allait recevoir une détention.

"Harry, je vais devoir vous demander de ne plus emmener ce livre en classe."

Harry était soulagé mais confus en même temps. "Mais c'est ça le problème monsieur, je ne l'ai pas emmené. Je veux dire que, si, mais ce n'était pas volontairement. Je ne savais même pas qu'il était dans mon sac. C'est juste, et bien, que ce livre a une tendance étrange à réapparaître, et..."

"Puis-je vous demander comment vous êtes entré en possession de ce livre ?"

Harry réfléchit rapidement. Il valait mieux être aussi sincère que possible. "C'était un cadeau d'anniversaire."

"Je vois. Et bien, faites attention à ce qu'il reste dans votre dortoir la prochaine fois."

"C'est là qu'il était la dernière fois que je l'ai vu. C'est ce que j'essayais de dire. Je ne l'ai pas mis dans mon sac. Je suppose qu'il y est venu tout seul..."

Il s'arrêta, sachant qu'il avait l'air ridicule, mais à sa surprise, le Professeur Flitwick le prenait au sérieux. "Parfois une bonne discussion peut aider. Essayez. Mais j'ai bien peur que s'il réapparaît dans ma classe, je devrais le confisquer."

Harry se demanda si le Professeur Flitwick s'adressait à lui, Harry, ou au livre. Harry prit le livre, et se retourna pour partir.

"Tu as entendu ça ?" demanda-t-il alors qu'il le mettait dans son sac, se sentant stupide de le gronder. "Reste là où je te mets. Je n'ai pas le temps de te ramener au dortoir maintenant, alors n'essaie rien de bizarre. Et quand je t'y remettrais, restes-y !"

Et il se dêpécha pour rattraper Ron et Hermione, ne sachant pas vraiment comment il allait faire face à Hermione, mais sachant qu'il le devait.

Il arriva en retard en Botanique, s'attirant un regard sévère du Professeur Chourave. Parvati le regardait spéculativement, lui donnant l'impression d'un chat affamé prêt à sauter sur une souris. Il garda ses yeux fixés au sol et marcha vers le fond de la serre, où Ron et Hermione collectaient la rosée d'une plante solaire géante, pendant que le Professeur Chourave expliquait les usages du liquide. C'était apparemment utile dans l'enlèvement de verrues entre autres. Hermione regarda Harry d'un air réprobateur et se déplaça, alors qu'Harry les rejoignait.

"Merveilleux," marmonna Harry, prenant un flacon de verre et commençant à faire tomber des gouttes des feuilles de la plante, en faisant attention de ne pas se coller les doigts sur la plante. Si cela arrivait, elle se nourrirait de ses doigts. "Maintenant elle ne me parle plus, elle non plus."

"Oh, je suppose que ça lui passera. Que t'as fait Flitwick ?"

"Rien. Il m'a seulement dit de mettre ce livre de côté. Tu es sûre qu'Hermione ne va pas être furieuse ?"

"Non, elle désapprouve seulement que tu aies dérangé le cours, je pense."

"Allez, Ron, après ce qu'elle a vu ?"

"Et bien elle savait pour le livre," dit Ron simplement.

Harry laissa ses doigts sur une feuille un peu trop longtemps. "Quoi ?" siffla-t-il, retirant douloureusement ses doigts de la plante. "Comment l'a-t-elle appris ?"

"Je, euh, devais lui dire. Elle voulait savoir comment j'avais appris... et bien, peu importe quoi..."

"Crois moi, je n'ai pas envie de le savoir."

"...Et donc j'ai dû lui dire."

"Et bien as-tu mentionné que le livre avait le sens de l'humour ?"

"Nous, euh, n'en sommes pas arrivés à cette partie. Elle était plus intéressée par ce que j'avais appris d'autre tu vois..."

"C'est plus que je ne voulais en savoir, Ron. Tu penses que tu pourrais lui en parler ?"

"Je vais voir ce que je peux faire."

Le jour ne s'améliora pas pour Harry quand Parvati décida de s'asseoir avec lui au déjeuner. Il fit de son mieux pour l'ignorer, mais c'était difficile quand elle n'arrêtait pas de se rapprocher de lui sur le banc. Ginny était assise à l'autre bout de la table et les regardait d'un air furieux. Harry essaya de croiser son regard et d'avoir l'air confus et désolé, mais elle regarda soigneusement autre part.

Harry finit son déjeuner aussi rapidement qu'il le put, en partie pour s'éloigner de Parvati et en partie pour remettre le livre du Dr Zog dans son dortoir. Alors qu'il se levait de la table de Gryffondor, il fut déçu de voir que Ginny était déjà partie.

Alors qu'il passait près de la table des Serpentards, Malefoy lui cria, "Hey Potter, tu t'es déjà trouvé une nouvelle petite amie ? Qu'est-ce qui s'est passé, le tour d'essai gratuit s'est terminé avec l'ancienne, et elle a commencé à faire payer ses services ?"

Harry se gela sur place, ses doigts le démangeant de lever sa baguette vers Malefoy, alors que le reste de la table des Serpentards éclatait de rire, mais un regard vers la table des professeurs le convainquit rapidement que ce ne serait pas une bonne idée. Les professeurs Fletcher, McGonagall et Rogue avaient apparemment tous entendu le commentaire et les regardaient pour savoir quelle serait la réaction d'Harry. Il se consola en se disant que Ginny avait déjà quitté la Grande Salle et donc qu'elle n'avait pas entendu ce que Malefoy avait dit. Cela, et Harry était sûr qu'il aurait le dernier mot avec Malefoy. Ce ne serait plus très long à présent.

"Je suppose que tu dois tout savoir de ça, Malefoy. La seule façon que tu as pour qu'une fille te regarde est de lui offrir de l'argent, n'est-ce pas ? Même les plus désespérées." Harry jeta un regard en coin vers Pansy Parkinson en disant ça, se souvenant que Colin avait pu attirer Pansy au placard à balai grâce à la promesse d'un rendez-vous avec Malefoy. Il fut récompensé par un cri d'outrage de la fille à tête de chien. Harry regarda de nouveau en direction de Malefoy. "Tu vois ce que je veux dire ?" dit-il doucement avant de partir.

Dans son dortoir il découvrit le livre sur les Aurors dans sa malle. Il avait dû attraper le mauvais ce matin. Mais ça ne pouvait pas être ça, pourtant. Il avait pris le bon livre, il en était certain... à moins que le livre du Dr Zog puisse changer son apparence extérieure aussi. Il ne le placerait pas cela au-dessus de ce que ce livre pouvait faire. Il secoua sa tête.

"Reste simplement où je te mets. Et plus de déguisements !"

L'Histoire de la Magie était aussi ennuyeuse que d'habitude, mais le cours fut productif pour Harry. Il prit Ron à part à la fin du cours.

"J'ai trouvé la potion," dit-il.

"Quelle potion ?" demanda Hermione. Elle avait apparemment décidé de lui reparler. Peut-être que Ron avait eu une chance de lui expliquer ce qui s'était passé en cours d'Enchantements ce matin après qu'Harry soit sorti de la Grande Salle au déjeuner.

Harry parla à Hermione de ce qu'il avait planifié pour découvrir ce que savait Malefoy. "Et j'ai trouvé la recette." Harry leva le livre qu'Hermione lui avait donné pour son anniversaire. "Ça n'a pas l'air si dur que ça, en fait. Nous n'aurons pas besoin de forcer le placard à ingrédients privé de Rogue. C'est surtout des herbes. Nous pourrons en trouver beaucoup dans les serres."

"Je ne sais pas," dit Hermione, se penchant pour lire la liste d'ingrédients. "Pensez-vous que le Professeur Chourave ait quelque chose d'aussi quelconque que du souci ?"

Durant leurs sept années à Poudlard, aucun d'eux n'en avait utilisé en Botanique. "Peut-être," dit Ron. "S'ils en avaient besoin pour des potions ou à l'infirmerie. Seulement s'il n'y avait aucune raison de nous en parler, Chourave ne l'aurait pas mis en avant."

"Neville sait peut-être," suggéra Harry. La botanique était de loin la meilleure matière de Neville.

"Nous ne pouvons pas le lui demander," dit Ron. "Il deviendrait soupçonneux."

"Et bien nous n'en trouverons pas poussant naturellement à cette période de l'année."

"Est-ce que vous le reconnaîtriez si vous en voyiez ?" demanda Hermione.

Harry et Ron échangèrent un regard avant d'être obligé d'admettre que non.

"Je sais de quoi ça à l'air," dit Hermione. "Maman en a toujours dans son jardin. J'essaierais de voir s'il y en a la prochaine fois qu'on a Botanique."

"D'accord," dit Harry. "Au prochain cours nous devrons chercher autour de nous du lycopode, de la morelle, de la muscade, des graines de café, du souci et de la renouée. Ça fait six plantes, si on le divise entre nous ça devrait aller."

"Nous n'allons pas essayer de prendre tout ça sous le nez du Professeur Chourave, si ?" demanda Hermione.

"Non," dit Harry, "mais nous devrons savoir où tout se trouve pour que quand nous y retournerons nous puissions nous servir rapidement."

"Le prochain cours de Botanique n'aura pas lieu avant jeudi prochain."

"Alors nous pourrons y retourner jeudi soir pour nos affaires," dit Harry. "Toi et Ron devrez le faire, en fait."

"Pourquoi nous ?" demanda Ron.

"Parce que si vous vous faites pincer vous pourrez prétendre que vous cherchiez un endroit pour vous embrasser, tant que je ne viens pas avec vous. Je prendrais le reste dans le placard à fournitures des élèves, et si tout va bien nous pourrons préparer la potion le même soir."

*

Il était plus de minuit jeudi quand Harry, Ron et Hermione revinrent à la Tour de Gryffondor pour finir leur potion. C'était grâce à la Carte du Maraudeur qu'ils avaient pu s'occuper de dérober les ingrédients et se retrouver dans les toilettes de Mimi Geignarde pour effectivement concocter la potion sans que Rusard ou Miss Teigne ne les attrape.

La salle commune était vide à cette heure de la nuit. Harry s'effondra dans le fauteuil le plus proche et sortit un flacon de liquide vert écoeurant de sa poche. Ça avait eu une odeur nauséabonde quand ils l'avaient préparé - le soufre avait contribué à ça - et il était sûr que ça n'aurait pas un goût bien meilleur.

"J'essaierais ça demain soir," dit-il.

"Pourquoi est-ce qu'on ne se retrouverait pas dans la salle de stockage après dîner ?" suggéra Ron. "Nous pourrons alors régler les détails de dernière minute."

Le soir suivant avant de se rendre au dîner, Harry monta dans son dortoir pour glisser le flacon de potion dans sa poche avec la Carte du Maraudeur. Il plia sa cape d'invisibilité en un rouleau aussi petit que possible et la mit à sa ceinture, où elle resterait caché sous sa robe de sorcier. Tout était prêt pour qu'il puisse aller espionner Malefoy un peu plus tard.

Pendant le repas, il fit de son mieux pour ignorer Parvati, qui essayait de flirter avec lui de nouveau. Elle lui avait couru après toute la semaine, et Harry commençait à en avoir assez. La subtilité n'était pas un des points forts de Parvati, apparemment, et les mains de la jeune fille n'arrêtaient pas de se balader dangereusement près d'endroits assez embarrassants.

D'après ce qu'Harry avait compris, elle avait décidé que lui et Ginny avaient rompu, quelque chose qu'il commençait à soupçonner Ginny de croire elle-même, et qu'il était à présent une proie facile. Ajoutons ça au genre de livre qu'elle pensait qu'il aimait lire, elle devait être arrivée à la conclusion qu'il cherchait une fille avec laquelle il pourrait essayer quelques petites choses.

Il frissonna et toucha à peine son dîner. Les filles étaient les choses qu'il avait le moins à l'esprit pour le moment. Avoir une petite amie s'était révélé être plus de problèmes qu'autre chose. Ginny était assise plus loin le long de la table, faisant semblant de ne pas remarquer ce que Parvati faisait. Harry l'avait vu en train de lancer à Parvati des regards d'aversion extrême quand elle pensait que personne ne la regardait.

"Tu es prêt ?" demanda Ron, se levant.

"Oui," dit Harry, se levant de son siège, soulagé de pouvoir enfin se dégager de Parvati.

"Oh, tu ne pars pas déjà !" s'exclama-t-elle, ayant l'air déçue.

"Désolé, j'ai des projets," lui dit Harry avant de quitter la Grande Salle derrière Ron et Hermione.

Ils étaient presque à la salle de stockage du quatrième étage, quand Hermione s'arrêta brutalement. "Oh non ! J'ai oublié les Multiplettes !"

"Quoi ?" dit Harry. "Nous n'avions pas prévu de les utiliser, si ?"

"On ne sait jamais, elles pourraient êtres utiles. Je retourne chercher les miennes à la Tour de Gryffondor. Je reviens tout de suite."

Harry regarda Ron et haussa les épaules. "On se retrouve à la salle de stockage, alors," cria-t-il vers elle alors qu'elle partait.

Harry et Ron allèrent dans la salle de stockage pour attendre Hermione.

"Parvati à l'air de s'intéresser à toi," commenta Ron quand ils furent tous deux assis.

Harry expira et passa une main sur sa figure. "Oui. Je préférerais qu'elle me laisse tranquille."

"Peut-être qu'on peut faire quelque chose pour ça."

"Comme quoi ? Lui dire d'a..." Harry s'arrêta en voyant que Ron avait levé sa baguette.

"Qu'est-ce que tu crois que tu es en train de faire ?"

"Désolé, gars, mais c'est pour ton bien. STUPEFIX !"

Et Harry ne sut rien de plus.

Note : Paula a aidé l'auteure avec le scénario du cours d'Enchantements et Cygnus Crux l'a aidé à penser à une bonne insulte que Malefoy pourrait utiliser contre Harry.