Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'intrigue appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.
Note : 1 pied = 30.48 cm et 1 mile = 1.609 km
Réponses aux reviews : Je ne saurais vous dire combien j'apprécie que chacun de vous prenne un peu de son temps pour reviewer, mais en tout cas, merci.
Solla : Et non tu n'as pas été abandonnée. D'ailleurs pour te le montrer je te mets même un petit mot rien que pour toi, tu vois ? Et pour mon secret... et bien bonne chance pour le découvrir. En tout cas merci de continuer à me soutenir.
Merci aussi à Csame, alana chantelune, Lunenoire, Miya Black, Céline et célina.
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Ginny's Gift, Chapitre Vingt-Trois
Harry et Drago s'observèrent, ne bougeant ni l'un ni l'autre. Harry commença à se demander pourquoi Malefoy n'essayait pas de lui lancer un sort ici et maintenant.
"Et bien, Potter, j'attends. Que croyais-tu trouver là-dessous ? Tu as déjà lu tous les numéros de Playmage de Weasley et tu cherches quelque chose de nouveau pour fantasmer ?"
Harry garda son regard rivé sur le bout de la baguette de Malefoy, prêt à agir à la moindre provocation. "On dirait que je n'ai plus besoin de chercher quoi que ce soit sur toi. Je sais déjà tout ce que j'ai besoin de savoir."
Avec sa vision périphérique, Harry vit Malefoy jeter un coup d'oeil à son bras gauche, celui qui était tendu, tenant sa baguette vers Harry. "Oh, ça ? C'est seulement pour frimer."
"Arrête ce jeu-là, Malefoy. Je sais ce que ça signifie. Ça veut dire que tu es un Mangemort."
"Vraiment ? Et que peux-tu bien savoir à ce sujet ?"
"Assez pour savoir que ton père en a une comme ça."
"Oui, et il voulait que son fils chéri suive son exemple, alors il m'a emmené pour que j'en ai une, moi aussi." Une note d'amertume s'était infiltrée dans le ton de Malefoy. "C'était très amusant. Est-ce que tu sais ce que j'ai dû faire pour prouver ma loyauté au Seigneur des Ténèbres ? Je suis sûr que tu en as entendu parler. En première page de La Gazette du Sorcier, cette attaque." Il haussa les épaules. "C'était mieux que l'alternative de toute façon."
Harry frissonna, pensant aux gros titres qu'il avait vu au Terrier l'été précédent. L'idée que quelqu'un qu'il connaissait à l'école ait été impliqué lui glaçait le sang. "Quelle était l'alternative ?"
"Tu ne comprends pas comment ça marche ? C'est prouve ton mérite ou sois éliminé," siffla Malefoy d'un air menaçant, se penchant vers Harry comme s'il allait s'avancer d'un pas.
"Reste où tu es," le mit en garde Harry.
"Oh, ne t'inquiète pas, je sais que tu dois avoir ta baguette sortie là-dessous." Malefoy fit un signe de tête vers la cape d'invisibilité d'Harry.
"Alors ne t'approche pas."
"Pourquoi pas ? Si tu étais là pour me jeter un sort, tu l'aurais déjà fait. Quel est le problème ? Le courage des Gryffondor n'est pas à la hauteur de sa réputation ?"
"Je pourrais dire la même chose pour toi. Qu'est-ce qui t'arrête ?"
"Peut-être que j'ai envie de parler."
Que faisait Malefoy, de toute façon ? se demanda Harry alors qu'il restait bouche bée. Il avait l'avantage ici, alors pourquoi ne l'utilisait-il pas ? Pensait-il qu'il pouvait faire baisser la garde à Harry en lui faisant la conversation ? Harry se souvint de son duel avec Lucius Malefoy. Le père avait utilisé la même tactique, essayant de le distraire avec des mots.
"Très bien," dit Harry. "Tu veux parler, alors parle. Dis-moi ce que tu sais sur ce qui est arrivé à Ginny pendant les vacances de Noël."
Malefoy rit, et Harry fut très tenté de lui jeter un sort. "Tu t'attends à ce que je te le dise ? Juste comme ça ? Je suppose que je pourrais, mais tu n'aurais aucun moyen de savoir si je te dis la vérité, si ?"
Harry savait que Malefoy avait raison, bien entendu, et il regrettait de ne pas avoir regardé comment fabriquer du Veritaserum, sachant en même temps que la recette n'aurait pas été dans la bibliothèque de Poudlard et que la potion était sans doute au-dessus de leurs aptitudes à lui, Ron et Hermione.
"Et bien, j'ai toute la nuit, et toi aussi, apparemment," répondit Harry. Il pensait avoir compris pourquoi Malefoy n'avait pas utilisé sa baguette. Malefoy devait penser qu'Harry portait le talisman, l'immunisant contre tout ce que Malefoy déciderait de lui envoyer. Excepté le sort de la mort, bien entendu, et les remarques de Malefoy à propos de son initiation de Mangemort impliquaient qu'il était même peut-être capable de lancer ce sort.
"Je pourrais toujours te jeter un sort."
"Tu ne vas pas me jeter de sort ; tu l'aurais déjà fait," répondit Harry, reprenant délibérément les mots que Malefoy lui avait dit un peu plus tôt.
Malefoy haussa les épaules. "Crois-moi, je l'aurais fait si j'avais pensé que ça pouvait me servir."
Harry lutta pour garder une expression neutre. Il ne pouvait pas se permettre de laisser savoir à Malefoy qu'il ne portait pas le collier. Il n'eut pas d'autre choix que d'avoir l'air de baisser la garde. Il quitta des yeux la baguette de Malefoy et le regarda dans les yeux mais sous la cape d'invisibilité, il resta prêt à agir s'il le devait.
"Pourquoi ne ferions nous pas un pacte ?" proposa Harry. "Tu réponds à mes questions, et je répondrais aux tiennes."
"Je vais peut-être accepter, Potter, mais le pacte doit être meilleur que ça."
"Très bien, réponds à mes questions, ou je dirais à Dumbledore que tu as la Marque des Ténèbres."
"Qu'est-ce qui te fais croire qu'il ne le sait pas encore ?"
"Il ne le sait pas."
L'expression de Malefoy vacilla très légèrement, assez pour qu'Harry sache qu'il avait eu raison de relever le bluff du Serpentard. Il espérait que son propre soulagement ne se voyait pas.
"Alors dis-moi ce que tu sais à propos de Ginny," le poussa Harry.
"Rien."
"Tu sais ce qui est arrivé."
Malefoy leva les yeux au ciel. "Tout le monde sait ça maintenant."
"Est-ce que tu le savais au moment où ça c'est produit ?"
"J'ai passé les vacances au Manoir Malefoy."
"Où était ton père ?"
"Pas souvent là. Ça m'a fait des bonnes vacances, en fait."
"Et tu ne t'es pas demandé où il était ?"
Malefoy haussa les épaules. "Je n'ai pas demandé. Il vaut mieux éviter, la plupart du temps."
Harry se dit que ce serait une bonne idée de demander à Malefoy quelque chose dont il connaissait déjà la réponse pour savoir si le Serpentard disait la vérité. "Comment a-t-il su qu'il devait capturer Ginny ?"
"Je sais pas."
"Comment a-t-il même seulement su pour le talisman ?"
"Ne soit pas idiot, Potter. Nous l'avons tous vu à Halloween."
"Alors tu lui en a parlé."
"Oui, mais il le savait déjà."
"Alors pourquoi le lui as-tu dit ?"
"Parce que je ne pouvais pas ne pas le lui dire," cracha Malefoy. "Tout le monde l'a vu. S'il l'avait appris par quelqu'un d'autre, et que je ne le lui avais pas dit..." Malefoy frissonna.
"Alors tu lui as transmis des informations..."
"Aussi peu que possible." Il leva son bras gauche, déplaçant sa baguette de devant Harry pour un bref instant. "Tu crois que je voulais avoir ça ?" siffla-t-il. Je n'ai pas eu le choix. Et maintenant que je l'ai, je dois jouer le jeu. Mon père veut des informations, je lui donne des informations, mais je ne lui ai pas dit tout ce qu'il voulait savoir. Ce n'est pas facile de savoir ce que je peux lui cacher sans trop de risques, pourtant. Je ne suis pas le seul à l'informer."
"Tu veux dire que tu ne l'étais pas."
"Non, je veux dire que je ne le suis pas."
Harry était confus à présent. "Mais Dumbledore a attrapé l'espion... C'était Krum."
"Ou ce n'était pas lui ou il y en a un autre."
Le coeur d'Harry se mit à battre plus vite. "Qui est-ce ?"
"Je ne sais pas. Je n'y suis pas autorisé. Tu vois, même mon propre père ne me fait pas totalement confiance."
"Mais tu sais qu'il y a quelqu'un qui transmet toujours des informations. En ce moment."
"Je n'ai été en contact qu'une seule fois. Père voulait que je transmette un message, et il n'y avait aucun intérêt de refuser, alors j'ai fait ce qu'on me demandait. Je n'ai pas été autorisé à voir qui c'était pourtant."
"Alors comment sais-tu que ce n'était pas Krum ?"
"Ce n'était pas lui, à moins qu'il n'ait réussi à changer sa façon de marcher. Tu sais qu'il n'est pas vraiment gracieux sur le sol. C'était avant Noël, mais il y avait du givre sur le sol. J'ai entendu la personne approcher. Les pas ne m'ont pas semblé maladroits. Je pouvais les entendre crisser."
"Alors tu as rencontré la personne dehors."
"Oui, il faisait nuit. Derrière la hutte d'Hagrid pour être cachés."
"Et tu ne l'as pas vue ?"
"Je t'ai dit que non. On m'avait dit de faire face à la hutte. La personne qui est venue est sortie de la Forêt Interdite."
"Est-ce que tu l'a entendue parler ? Une idée de qui ça peut être ?"
"Nous ne devions pas parler. Mon père m'avait envoyé une lettre et m'avait dit de la mettre dans la poche de ma robe et d'attendre derrière la hutte de l'ancien garde-chasse. Je ne devais pas parler ni me tourner. Tout ce que j'ai entendu c'est quelqu'un arrivant derrière moi, et puis je l'ai senti prendre la lettre dans ma poche. Puis la personne est partie."
"Tu n'as pas lu la lettre ?"
"Elle était codée."
Harry n'arrivait pas à croire que Malefoy lui raconte ça. Il devait y avoir un piège quelque part. "De quel côté es-tu, Malefoy ?" demanda-t-il lentement.
"Peut-être que je n'ai pas encore décidé. Peut-être que j'attends de voir qui va gagner, et pendant que j'attends, je joue le rôle que je dois jouer. Ou peut-être que j'invente tout. À toi de décider."
Harry regarda Malefoy, et Malefoy lui rendit son regard. Harry n'eut pas l'impression que Malefoy mentait. Pendant tout le temps où ils avaient parlé, Harry n'avait entendu aucune indication de Malefoy qu'il ne disait pas la vérité. Il n'y avait pas non plus eu de signes dans sa posture ou dans ses yeux. D'un autre côté, si c'était vrai que Malefoy avait joué double jeu, il devait être un bon acteur, et dans ce cas, il devait être capable de mentir facilement sans rien laisser transparaître.
Harry allait devoir réfléchir à ça, mais pour l'instant, sa préoccupation immédiate était de sortir d'ici. Pouvait-il faire confiance à Malefoy pour le laisser partir, ou devait-il simplement le frapper d'un sort sans prévenir ? C'était une décision difficile, mais finalement, Harry décida que ça ne serait pas très juste de ne pas laisser à Malefoy une chance de montrer sa sincérité. Peut-être que ça lui donnerait aussi une indication sur le fait qu'il mente ou pas.
"Et bien, si c'est tout ce que tu as à me dire, alors je vais partir."
Harry se dirigea vers la porte, mais Malefoy leva sa baguette un peu plus haut. Harry resserra sa poigne sur sa propre baguette. "Pas si vite," dit Malefoy. "Tu ne m'as pas dit ce que tu faisais sous mon lit."
"Je cherchais des informations, et je les ai trouvées."
Malefoy fit un sourire affecté. "Si tu le dis."
Harry fit un nouveau pas vers la porte, mais Malefoy mit sa baguette pour le bloquer. "Je ne peux pas te laisser partir aussi facilement."
Harry espérait qu'il pourrait le prendre de haut. "Qu'est-ce que tu peux me faire ?"
"Je veux juste savoir une chose. Est-ce que je vais te retrouver ici un de ces jours ?"
"Tu crois que je suis intéressé ou quoi ? J'ai une petite amie, merci. Non, je ne reviendrais que si j'ai une bonne raison, comme si je découvre que tu as menti."
Malefoy acquiesça et baissa sa baguette. "Ne t'inquiète pas, ça ne fait pas de nous des amis ou quoi que ce soit."
"Dans tes rêves."
Harry se couvrit de sa cape une fois de plus, mais il ne baissa pas sa garde. Dès qu'il eut disparu, il fit demi-tour et sorti de la pièce. Ça ne changeait rien puisque Malefoy ne pouvait pas le voir, mais il pensait que c'était plus prudent ainsi. La méfiance était apparemment mutuelle, étant donné que Malefoy gardait ses yeux rivés à la porte, et donc il semblait regarder Harry alors qu'il sortait du dortoir.
Quand Harry fut de nouveau hors de la salle commune de Serpentard, il avança un peu dans le couloir avant de glisser le long du mur. Cela avait été l'une des conversations les plus étranges de sa vie, et il n'était toujours pas sûr de ce qu'il devait en faire. Son impression générale était que Malefoy avait dit la vérité - quelque chose qu'Harry avait du mal à croire - mais d'une façon qui incitait Harry à avoir des doutes. Il secoua la tête. Peut-être que Ron et Hermione seraient capable de mieux comprendre ça. En tout cas, Hermione serait heureuse de savoir qu'il était possible que Krum ne soit pas un espion après tout.
Il se leva et retourna à la Tour de Gryffondor, où il s'arrêta pour enlever sa cape d'invisibilité avant de faire un pas en avant et de donner le mot de passe à la Grosse Dame ("comfy chair !") et de passer dans la salle commune.
Il n'y avait rien qui sortait de l'ordinaire à part une exubérance typique du samedi soir, mais pour Harry c'était un véritable vacarme. Il ne se souvenait pas combien de temps la Potion Enchantante d'Ouïe était censée durer, mais il espérait qu'elle s'arrêterait bientôt. La façon dont elle amplifiait le moindre son allait rendre le sommeil impossible, réalisa-t-il. Même maintenant, il ne savait pas comment il allait réussir à avoir une discussion avec Ron et Hermione dans tout ce raffut.
Il les remarqua dans un coin avec Ginny, et ils avaient tous les trois l'air penché sur un jeu d'échecs. S'approchant, Harry pouvait voir que Ginny et Hermione semblaient faire équipe contre Ron, et d'après l'air de consternation sur la figure de Ron, les filles se défendaient très bien.
Harry aperçut aussi Parvati essayant de croiser son regard, et il se dit que ce serait une bonne idée de faire une déclaration publique qui lui montrerait qu'il n'était pas disponible.
Ginny se tenait derrière Hermione, lui chuchotant des conseils. "Si tu sacrifie ce fou, nous pourrons prendre sa reine en deux tours." Harry sourit. Il serait prêt à parier que Ron adorerait avoir un peu de cette potion pour comprendre ce que préparaient les filles.
Hermione ordonna à l'un de ses pions de bouger, laissant son fou sans défenses. Au même moment, Ginny poussa un cri de surprise, alors qu'Harry se glissait derrière elle et mettait ses bras autour de sa taille.
"Harry ! Ne fais pas ça !" Elle tourna la tête pour lui faire face, et ses yeux étaient très près des siens. Au même moment, il la sentit se relaxer dans son étreinte.
"Faire quoi ?"
"M'effrayer à mort comme ça !" Mais elle souriait en le disant.
Ron et Hermione avaient tous deux levé la tête au cri de Ginny et regardaient maintenant Harry d'un air interrogateur. "Tu as trouvé quelque chose sur Malefoy ?" demanda Ron, tout bas, mais Harry l'entendit distinctement.
Harry hocha la tête une fois. "Mais pas ici."
Ron se leva. "Allons-y alors."
"Attendez une minute," dit Hermione. "Vous ne pouvez pas partir comme ça. Nous sommes en plein milieu d'un jeu !"
"Je pense que ceci est un peu plus important," dit Ron.
"Tu ne dirais pas ça si tu étais en train de gagner," fit remarquer Ginny.
"Qui dit que je perds ?"
Harry regarda le jeu d'échecs et le nombres de pièces que chaque camp avait pris. Il se dit que les pièces de Ron avaient l'air assez rebelles. "Ron, je pense que tu n'est pas en très bonne position là."
"Ce n'est qu'un petit contretemps. Rien d'insurmontable."
"Prouve-le alors," dit Hermione.
Harry dut se retenir de sourire, quand Ron ordonna à l'un de ses châteaux de prendre le fou que les filles avaient laissé vulnérable. Deux coup plus tard, quand Ron eut perdu sa reine, il regarda Hermione d'un air morose et dit, "Ce n'est pas juste, tu sais, deux contre un."
"Est-ce que tu veux dire que je devrais t'aider ?" demanda Harry à Ron. "Alors que tu me bats régulièrement ?"
Ron regarda Harry durement, et Harry était sûr qu'il ne voulait pas admettre qu'il avait besoin d'aide. Puis Harry eut une idée malicieuse. "Je suppose que je pourrais t'aider d'une autre façon."
Ses bras étaient toujours autour de la taille de Ginny, et il resserra son étreinte, alors qu'il embrassait l'angle où son cou rejoignait son épaule. Il la sentit frissonner. "Harry ! Ça chatouille !" protesta-t-elle, essayant sans succès de lui échapper.
Ron allait jouer, quand Harry vit ses yeux devenir aussi ronds que des soucoupes. Puis Ron regarda sous la table. "Hermione !"
"J'essaie seulement de mettre toutes les chances de mon côté," répondit Hermione innocemment. "Si Harry va distraire Ginny comme ça, c'est tout à fait normal."
"Je pensais qu'Harry avait quelque chose d'important à nous dire," leur rappela Ron.
"C'est toujours ton tour, Ron. Tu peux toujours déclarer forfait, tu sais."
"Pas question. Si je le fais, j'en entendrais parler toute ma vie. Tu ne me laisseras jamais l'oublier."
Hermione ne répondit pas, mais Harry imaginait qu'elle souriait gentiment à Ron pendant qu'il jouait.
Ce fut grâce aux talents de joueur d'échecs de Ron que le jeu se finit en impasse, malgré la perte de sa reine. Harry l'entendit clairement marmonner que c'était la dernière fois qu'il laissait les filles se liguer contre lui.
"Qu'as-tu dit, Ron ?" demanda Hermione, qui n'avait de toute évidence pas compris.
"Rien," répondit Ron. "Où allons-nous aller ?"
Harry regarda dans la salle commune, localisant les autres garçons de septième année. Il remarqua aussi que Colin Creevey semblait regarder fixement Parvati Patil qui ne s'en rendait pas compte, occupée à regarder Harry d'un air mécontent. Harry espérait sincèrement qu'elle avait compris le message.
"Le dortoir devrait être bien," dit-il à Ron. "Nous pouvons fermer la porte, et je pense que je peux entendre quelqu'un venir à un mile à la ronde."
"Cette potion marche, alors ?"
"Oui, un peu. Crois-moi, tu n'as pas envie de savoir ce que Seamus et Lavande sont en train de se dire là-bas." Harry fit un mouvement de la tête vers un autre coin éloigné, où Seamus et Lavande avaient l'air retranchés assez confortablement.
Ils allèrent sans faire de bruit à l'escalier des garçons, et après avoir vérifié rapidement que personne ne les regardait, envoyèrent les filles en premier. Puis Harry et Ron montèrent dans leur dortoir aussi, Hermione ferma la porte et sortit sa baguette.
"Claustrum !"
C'était le sort que Rogue avait utilisé au Pays de Galles, et Harry savait que la salle avait été effectivement fermée alors que les murs s'illuminaient de vert un moment.
Ron alla s'asseoir sur son lit, alors qu'Harry s'étendait sur son propre matelas, se relevant sur un coude et mettant sa tête sur sa main. Ça allait être bien de pouvoir dormir dans un vrai lit ce soir, même s'il devait le faire tout seul. Il bougea ses jambes pour faire de la place pour Ginny, alors qu'Hermione allait s'asseoir avec Ron.
Quand ils furent tous installés, Harry se lança dans son histoire, racontant aux autres comment il s'était fait attraper et l'étrange conversation qu'il avait eu avec Malefoy. Quand il eut fini, personne ne dit rien durant un long moment. Finalement, Ron brisa le silence.
"Pourquoi est-ce que Malefoy t'aurais dit ça ?"
"Je ne sais pas. C'est ça le plus étrange," répondit Harry.
"Je parie qu'il mentait."
"Je n'en ai pas eu l'impression, pourtant, c'est ça le problème."
"Au moins nous savons que Krum n'était pas l'espion," dit Hermione.
"Nous n'en sommes pas sûrs," dit Ron.
"Malefoy a dit qu'il n'avait pas rencontré Viktor Krum, Ron."
"Ça ne veut pas dire que la personne que Malefoy a rencontré est la seule."
"Combien d'espions exactement crois-tu qu'il y ait ici ?" demanda Hermione.
"Pourquoi Dumbledore l'a renvoyé si ce n'est pas un espion ? Et pour ce qu'il a fait à Ginny ?"
Hermione regarda Ron d'un air véhément.
Harry décida d'intervenir avant que la dispute ne dégénère. "Ce qui est important maintenant c'est l'espion qui est toujours ici à Poudlard. Quoi qu'il se soit passé avec Krum, il n'est plus là maintenant. Mais il y a toujours quelqu'un qui donne des informations à Lucius Malefoy."
"Si Drago Malefoy disait la vérité, tu veux dire," dit Ron.
"Je pense qu'il le faisait," dit Harry, ayant l'impression qu'ils tournaient en rond. "Alors pourquoi m'a-t-il dit tout ça ?"
"D'après ce que tu as dit, Harry," commença Hermione spéculativement, "il a lui même admis qu'il faisait ce qu'il avait à faire, pour avoir un pied dans chaque camp. Il a reçu la Marque des Ténèbres pour satisfaire son père, mais son coeur n'y était pas vraiment, si ?"
"Non, apparemment," répondit Harry. "D'après ce qu'il a raconté, il y a été forcé."
"Oui, et il se demande peut-être ce qu'il aura à faire d'autre quand il aura fini l'école. Tant qu'il est ici à Poudlard, il n'y a pas vraiment beaucoup de choses horribles qu'ils puissent lui demander de faire, mais une fois qu'il ne sera plus sous la coupe de Dumbledore..."
"Alors tu veux dire qu'il essaie de saboter son propre père ?"
"Je n'ai jamais eu l'impression qu'il l'aimait beaucoup, et toi ?"
"Tu as raison. Il a pratiquement dit qu'il était heureux que son père n'ait pas été chez lui pendant les vacances. Mais il m'a aussi dit qu'il n'avait pas choisi de quel côté il était."
Ron grogna. "Il te dit seulement ce qu'il pense que tu as envie d'entendre. Il a très bien choisi !"
Hermione secouait la tête. "Non, il fait ce qui est avantageux, mais je pense qu'il a choisi. Il a choisi de faire ce qui est le mieux pour Drago Malefoy avant tout."
Harry reconnut qu'elle avait raison, mais il n'aimait pas cette idée. Ça ne rendait Drago Malefoy que plus dangereux d'après Harry.
"Nous devons aller voir Dumbledore avec ça," continua Hermione.
"Nous ne pouvons pas," dit Harry.
"Pourquoi pas ?"
"Parce qu'il va vouloir savoir comment j'ai découvert ça, et alors je devrais lui dire que Malefoy a la Marque des Ténèbres. J'ai fait un pacte avec Malefoy comme quoi je ne parlerais pas de ça à Dumbledore. C'est pour ça qu'il a accepté de parler d'ailleurs."
"Et alors ?" dit Ron. "C'est de Malefoy que nous parlons là. Pourquoi est-ce que tu veux le protéger ?"
"S'il n'a pas encore décidé de quel côté il est," dit Hermione, "ça pourrait le pousser dans la mauvaise direction s'il pense qu'il ne peut pas faire confiance à Harry."
Harry ne s'était absolument pas attendu à ce qu'Hermione le supporte en ça, alors que Ron le poussait à aller voir le directeur, et il les regarda tous les deux bouche bée un moment avant de dire, "Si nous pouvons découvrir qui est le véritable espion, indépendamment de ce que Malefoy nous a appris, ce qui n'est pas beaucoup, vraiment, nous pourrons aller le dire à Dumbledore."
"Génial !" dit Ron. "Et comment allons-nous découvrir ça ?"
Mais personne ne pouvait lui répondre.
*
Dans les jours qui suivirent, Harry fit de son mieux pour garder un oeil sur Malefoy. Il gardait l'espoir que Malefoy trahirait d'une façon ou d'une autre ses véritables intentions par une action ou une expression imprudente, mais Harry ne pouvait rien discerner de nouveau dans le comportement du Serpentard. Et à chaque fois que Malefoy voyait Harry en train de le regarder, il ricanait.
Harry essaya aussi d'observer les autres élèves et le personnel au cas où il remarquerait quelque chose d'anormal, une indication que l'un d'entre eux pourrait travailler pour Lucius Malefoy. Il faisait encore plus attention aux Serpentards, car ils semblaient les candidats les plus probables. Il rejeta immédiatement Crabbe et Goyle parce qu'ils étaient trop stupides pour être des espions, mais cela laissait toujours Blaise Zabini, Pansy Parkinson, Millicent Bulstrode et le reste de la maison Serpentard.
Quand il parla de cette possibilité à Ron et Hermione, Hermione ne fut pas très convaincue. "Si c'était un autre membre de sa maison, Malefoy aurait pu remarquer quelque chose de familier quand il l'a rencontré. Je veux dire qu'il en a remarqué assez pour éliminer Viktor Krum..."
"Ou peut-être qu'il protège un de ses amis en disant qu'il ne sait pas qui c'est alors qu'il le sait en fait," dit Ron.
Harry essaya aussi de regarder autour de lui pour trouver des indices autour de la hutte d'Hagrid durant les cours de Soins aux Créatures Magiques. Peut-être que ça avait été utilisé comme point de rendez-vous plus d'une fois. Malheureusement, avec toute la neige qui avait fondu, maintenant que le printemps approchait, et le nombre d'élèves qui venaient normalement ici pour les cours, sans parler des diverses créatures, le sol autour de la hutte d'Hagrid était totalement piétiné, et il était impossible de dire si quoi que ce soit d'anormal se produisait.
Nous étions maintenant au début du mois de Mars - le dix-huitième anniversaire de Ron était passé - et Harry n'avait toujours pas la moindre idée de l'endroit où commencer. En plus de ça, chacun de leurs professeurs avait commencé à préparer les élèves pour leurs ASPICs sérieusement. Même le Professeur Flitwick, qui avait tendance à être décontracté, leur avait donné un déluge de travail en plus. Ça voulait dire qu'Harry, Ron et Hermione passaient chaque soirée dans la salle commune travaillant dur de la fin du dîner au couvre-feu. Il y avait peu de temps pour d'autres choses, et Ginny commençait à regarder Harry avec un mélange d'inquiétude et d'appréhension.
"Je suppose que c'est à ça que je dois m'attendre pour l'année prochaine," dit-elle un soir, pendant qu'Harry rédigeait furieusement un essai pour le Professeur McGonagall, qui devait être rendu le jour suivant.
Harry leva la tête un instant, un grand sourire illuminant son visage. "Si tu es maligne, tu t'avanceras sur tout ça pendant les vacances d'été. Alors tu aura une demi-chance de tout finir à temps."
Il retourna à son essai, pendant que Ginny se remettait à ses runes. Hermione était trop occupée pour travailler sur ce projet en ce moment, et Ginny avançait toute seule. Harry ne put pas s'empêcher de la regarder encore une fois, alors qu'elle se penchait sur son parchemin. Ses cheveux accrochaient la lumière du feu, réfléchissant une myriade de rouges. Son bras se tendit, alors qu'elle écrivait quelque chose, et Harry vit qu'elle portait son cadeau de Noël. Il pensa impatiemment aux vacances de Pâques, qui n'étaient plus que dans six semaines. Au rythme où allaient les choses, il ne pouvait pas espérer passer du temps avec elle avant cela.
Elle avait dû sentir son regard sur elle, car elle leva la tête. "Tu ne vas pas finir grand chose à ce rythme là." Mais elle lui souriait en disant ça. Il se demanda en passant comment il allait réussir à faire l'année suivante pendant qu'elle finirait l'école. Le mois pendant lequel ils avaient été séparés avait été une torture...
Harry s'obligea à se remettre au travail. Il devait toujours trouver un moyen de remplir un pied et demi de parchemin avant que le Professeur McGonagall n'accepte son essai, mais ce ne fut pas long avant qu'il soit interrompu de nouveau.
Il sentit un picotement dans sa nuque, alors qu'il sentait la présence de quelqu'un à côté de lui. Il leva la tête pour voir Colin Creevey se tenant à la table que lui et Ginny utilisaient. "Euh, excuse-moi de te déranger, Harry, mais est-ce que je pourrais te parler?"
"Bien sûr, Colin, mais est-ce que tu pourrais faire vite ? Je dois finir cet essai."
Colin regarda Ginny d'un air mal à l'aise avant de répondre. "C'est... c'est un peu, et bien, personnel."
Harry se demanda ce que Colin pouvait bien lui vouloir dont il ne pouvait pas parler devant Ginny. Ce n'était pas comme s'il avait déjà été ami avec Colin. Dans le passé, il avait considéré Colin plus comme un agacement qu'autre chose.
Harry se leva et emmena Colin dans un coin où on ne pourrait pas les entendre. Il remarqua, comme pour la première fois, que Colin n'était plus un petit garçon menu. Il était presque aussi grand qu'Harry maintenant.
"Qu'y a-t-il alors ?" demanda Harry.
"J'ai entendu dire que tu avais, et bien, un livre avec des conseils. Des conseils à propos des filles. Et, et bien, je me demandais si tu me laisserais te l'emprunter. S'il te plaît ?"
Le premier réflexe d'Harry était de dire non. Ce livre lui avait déjà causé assez d'embrassement, et il n'aimait pas le laisser sortir de son champ de vision à moins qu'il soit dans sa malle, où il le gardait enfermé depuis l'incident en cours d'Enchantement. Ça avait déjà été assez mauvais qu'il ai fait le tour des septièmes années. Si il allait aussi passer par les sixièmes années, est-ce que les cinquièmes années mettraient très longtemps à découvrir son existence ? Ça ne finirait jamais à ce rythme-là.
D'un autre côté, Colin avait pris sur lui d'espionner l'équipe de Quidditch de Serpentard l'automne dernier. Lui et Ron n'avaient jamais vraiment remercié Colin pour ça. Ça ne serait pas très juste de lui refuser cela maintenant.
"S'il te plaît, Harry," dit de nouveau Colin, son expression rappelant un chiot à Harry. "C'est juste que je n'ai jamais eu beaucoup de chance avec les filles, et peut-être qu'il y a des conseils pour moi." Colin regarda autour de lui et baissa d'un ton. "Est-ce que tu as déjà vu quelque chose là-dedans à propos d'attirer des femmes plus âgées ?"
Harry eut subitement une mauvaise image de Colin avec Madame Bibine. Il frissonna légèrement. "Euh, des femmes plus âgées ? Je ne crois pas, non."
Le sourire de Colin disparut. "C'est dommage, ça."
"Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas dedans," dit rapidement Harry. "Seulement que je n'en ai jamais eu besoin." Il hésita, mais une curiosité morbide lui fit poser la question suivante. "De combien d'années de plus parlons-nous ?"
"Oh, seulement un an."
Harry poussa un soupir de soulagement. Puis il se souvint de Colin regardant Parvati la semaine précédente. Cela le décida. Si Colin pouvait faire en sorte que Parvati le laisse tranquille, alors ça valait le coup de lui prêter Dr Zog.
"D'accord, Colin. Je peux te laisser l'emprunter. Fais-y simplement attention. Il a un sens de l'humour tordu."
"Quoi ?"
"Il a un esprit qui lui est propre, ce livre, et il a tendance à se retrouver dans des endroits embarrassants. Essaie simplement de ne pas le sortir de ton dortoir, d'accord ? Ne le met pas dans ton sac."
"D'accord. Merci, Harry, j'apprécie vraiment."
"Ce n'est rien. Allons le chercher maintenant. Mais après je dois vraiment me remettre à mes devoirs."
Colin suivit Harry jusqu'au dortoir des septièmes années et attendit pendant qu'Harry ouvrait sa malle et commençait à chercher dans le fond.
"C'est étrange. Je jure que je l'ai laissé là... J'en ai marre !" Harry regarda dans son sac de cours, juste au cas où le livre aurait réussi à se glisser dedans, mais le livre n'étais pas là non plus.
"Quoi ?"
"Il n'est plus là !"
"Peut-être que quelqu'un d'autre l'a emprunté."
"Tu ne connais pas ce livre, Colin. C'est le moindre de mes soucis. Il aime jouer des tours, et maintenant il m'en a joué un autre. Il n'est pas là."
Note : La formule latine Postatem obscuri lateris nescitis, que l'auteure a donné comme devise à la famille Malefoy se traduit par "Vous ne connaissez pas le pouvoir du côté obscur."
Il y a une référence Monty Python dans ce chapitre. C'est Goggle Boy qui a donné l'idée à l'auteure de mettre Colin et Parvati ensemble.
