Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'histoire appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.

Note : N'oubliez pas que les personnages sont anglais, et qu'en réalité ils ne parlent pas français. Des choses qui seraient évidentes pour vous ne le sont donc pas forcément pour eux. 1 pouce = 2.54 centimètres. Guimauve = Marshmallow.

Réponses aux reviews : Merci à tous, vraiment. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me fait plaisir que vous continuiez à me soutenir. Plusieurs d'entre vous m'on parlé du prof. Flitwick et de Dr Zog. Je ne peux rien dire pour la suite mais ça m'a surpris autant que vous quand je l'ai lu pour la première fois.

solla : Oui, je sais on va dire que je te favorise mais bon... Je pense que ce chapitre te plaira. Et pour ton enquête, continuer à chercher. Merci.

tokra03 : Je ne peux rien te dire par rapport à la suite. Merci d'avoir reviewé.

Relena : Encore une nouvelle revieweuse ! Merci !

alana chantelune : Merci beaucoup. Et à propos du tome 5 en vo, est-ce que tu sais s'il sort dans les librairies françaises le 21 juin aussi ?

Merci aussi à Miya Black, Céline, celina, Aria Lupin, Lunenoire, Wynzar, Csame, keit.

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Ginny's Gift, Chapitre Vingt-Cinq

Harry arriva au cachot de potions ponctuellement à huit heures pour sa détention vendredi soir et trouva Rogue assis à son bureau écrivant sur un morceau de parchemin. Rogue jeta un coup d'oeil à sa montre alors qu'Harry entrait, et il crut détecter une étincelle de déception dans l'expression de l'homme plus âgé, sans doute par rapport au fait qu'il ne pouvait gronder Harry pour avoir été en retard.

Rogue se leva de son bureau et passa devant Harry. "Venez avec moi, Potter," siffla-t-il, alors qu'il sortait dans le couloir.

Le coeur d'Harry tomba alors que plusieurs images déplaisantes traversaient son esprit. Il espérait que Rogue n'allait pas l'emmener à l'infirmerie pour nettoyer les pots de chambres. Il y avait eu un mauvais virus intestinal dans l'école... En plus de ça, Harry ne pourrait pas avoir une discussion avec son maître de Potions s'il était là-haut à l'infirmerie et que Rogue était là dans les cachots à corriger des essais. L'intérêt complet de la détention serait perdu.

Mais Rogue ne se dirigea pas vers les escaliers ; à la place il tourna vers la direction opposée et s'approcha d'une porte fermée près du cachot de Potions. Levant sa baguette, Rogue marmonna une incantation qu'Harry ne réussit pas à comprendre avant de faire entrer Harry dans son bureau. Les pots de créatures enfermées, qui étaient sur les étagères faisant le tour de la pièce étaient encore plus révoltants que dans le souvenir d'Harry. Il remarqua une porte vérouillée, et il était sûr que c'était là que Rogue devait garder sa réserve d'ingrédients de potions rares et chers. C'était là qu'Hermione avait dû trouver la peau de serpent d'arbre du Cap dont ils avaient eu besoin pour réaliser le Polynectar en seconde année.

Harry sourit presque alors qu'il se souvenait de la diversion qu'il avait causé pour qu'Hermione puisse sortir de la classe et aller prendre ce dont ils avaient besoin. Rogue n'avait jamais réussi à découvrir qui avait fait exploser le chaudron de Goyle, même s'il avait certainement soupçonné Harry à ce moment-là. Harry espérait sincèrement maintenant que Rogue ne pouvait pas lire dans les pensées. Il ne doutait pas que si Rogue découvrait effectivement qu'Harry avait lancé le pétard ce jour là, il le paierait très cher, même si cinq années s'étaient écoulées depuis.

Rogue était debout les bras croisés et regardait Harry avec beaucoup de degoût. "Asseyez-vous, Potter," dit-il finalement, indiquant une chaise usée devant son bureau.

Harry s'assit sur la chaise et remarqua immédiatement que les pieds du siège n'étaient pas tous de la même longueur, il fut donc forcé de mettre ses pieds par terre et de s'asseoir complètement raide pour l'empêcher de se balancer. Il ne se souvenait pas d'avoir vu une chaise comme celle-là durant ses visites précédentes dans ce bureau. Ça devait être une acquisition récente, pensa Harry.

Rogue s'assit à son bureau, pointa sa baguette vers la porte et marmonna, "Claustrum." Puis il se retourna vers Harry, ayant fait en sorte que personne ne puisse entendre leur conversation. "Vous vouliez me voir, Potter ?"

Harry cligna des yeux. "Je suis là pour ma détention."

Un sourire déplaisant apparut sur le visage de Rogue. "Vous avez fait fondre votre chaudron délibérément, Potter, pour que je vous donne une détention. Allez-y ! Pourquoi est-ce que vous vouliez me voir ?"

"Je, euh..." commença Harry, ne sachant pas par où commencer. "Je me posais des questions sur l'espion à Poudlard." Rogue leva les sourcils. "Vous m'avez dit vous-même qu'il y avait un espion opérant à Poudlard. Est-ce que vous avez découvert qui c'est ?"

"Qu'est-ce qui vous fait croire que ça vous regarde ?"

"Qui que ce soit, il est responsable pour l'enlèvement de ma petite amie pendant les vacances de Noël. Je veux m'assurer qu'il soit arrêté."

"Comme c'est touchant." Puis il se tut, regardant Harry impassiblement. Harry, pendant ce temps là, trouvait cela difficile de garder sa chaise immobile. Pendant une longue période, être obligé de rester assis tellement raide deviendrait vraiment douloureux. "Vous ne devez pas vous inquiéter de ça," continua finalement Rogue. "Nous avons attrapé l'espion."

"Ce n'est pas Krum !"

"Je n'ai jamais dit ça," railla Rogue. "Mais restez assuré qu'il n'y a plus d'espion a Poudlard."

"Mais Professeur Grubbly-Plank..."

"J'ai dit, qu'il n'y avait plus d'espion a Poudlard," répéta Rogue, prononçant chaque syllabe distinctement, comme si Harry était malentendant. "Le sujet est clos."

Harry savait qu'il valait mieux ne pas continuer. Rogue ne lui dirait rien, et il allait perdre sa soirée. Mais Harry avait vu un éclair de surprise dans les yeux de Rogue quand il avait mentionné le Professeur Grubbly-Plank. Qu'est-ce que ça pouvait vouloir dire ? Il devrait y réfléchir, mais la concentration était difficile avec l'engourdissement dans ses jambes augmentant régulièrement à cause du fait qu'il doive maintenir sa position sur la chaise.

"Et pour Malefoy ?" demanda subitement Harry, et cette fois Rogue n'essaya pas de cacher sa surprise.

"Quoi à son propos ?"

"Est-ce que vous savez qu'il a la Marque des Ténèbres ?"

La tête graisseuse de Rogue se leva légèrement, et il regarda Harry pendant un long moment. Harry pouvait voir que cette information était effectivement nouvelle pour Rogue, et il avait le sentiment que le maître de potions essayait de déterminer si Harry disait la vérité ou pas. "La véritable question est, comment savez-vous cela, Potter."

"Je l'ai vue. Elle est sur son avant-bras gauche." Les yeux d'Harry se dirigèrent automatiquement vers le bras gauche de Rogue, où tout ce qu'il pouvait voir était la manche noire de la robe de Rogue. Mais Harry savait ce qui était caché là.

"Comment avez-vous réussi à la voir ? Mr Malefoy n'est pas assez stupide pour vous l'avoir montré de son plein gré."

Harry aurait adoré discuter ce point, mais faire cela aurait été tout sauf productif. Il n'était pas près de dire à Rogue qu'il s'était introduit dans les dortoirs des Serpentards, à ce propos, alors il décida de passer en mode offensif. "Ça n'a pas d'importance comment j'ai réussi à la voir, mais le fait est que c'est le cas. La véritable question est maintenant, pouvez-vous être sûr qu'il n'y a plus aucun espion opérant à Poudlard ?"

Les mots résonnèrent dans la pièce souterraine, alors que les yeux noirs de Rogue brillaient de colère à l'audace d'Harry. Harry considéra brièvement la possibilité de s'enfuir, mais il se souvint alors que la pièce avait été verrouillée. Dans tous les cas, il ne sentait plus rien dans les jambes, et il aurait de grandes chances de retomber s'il essayait de se lever maintenant.

Rogue, quoi qu'il en soit, se repris. "Ceci est trop important pour qu'on prenne des risques," aboya-t-il. "Laissez-moi m'occuper de Mr Malefoy." Il se leva et pointa sa baguette vers la porte. "Finite incantatem. Je crois que cette rencontre est terminée."

Harry se leva assez tremblotant, la chaise tombant de dessous lui alors qu'il le faisait. Ce ne fut pas long avant qu'il n'ait l'impression que ses jambes étaient piquées par des centaines de petites aiguilles. Il se dirigea vers la porte, heureux de sortir de là. Avec un peu de chance il pourrait encore s'avancer dans ses devoirs.

"Où allez-vous, Potter ?" Demanda Rogue dans une voix trop mielleuse pour qu'on puisse lui faire confiance.

"Vous avez dit que la rencontre était terminée," répondit prudemment Harry.

"Effectivement. Mais il y a toujours le problème de votre détention. Infirmerie, Potter. Je pense que Madame Pomfresh a quelques pots de chambres qui ont besoin d'être nettoyés."

*

Le temps se mit à s'accélérer alors qu'Harry essayait désespérément de finir tous ses devoirs - la soirée de perdue en détention ne l'avait vraiment pas aidé - et bientôt les vacances de Pâques étaient proches. Professeur Grubbly-Plank n'avait toujours pas été renvoyée, et Harry n'arrivait pas à savoir s'il s'était trompé à son propos ou si Rogue avait eu ses propres raisons de ne pas lui dire la vérité.

Harry ne pouvait pas résister à la tentation de baisser les yeux vers la hutte d'Hagrid le soir, et de temps en temps, il pouvait voir la même lumière vacillante qu'il avait vu la première nuit. Quoi qu'il se passe, il était sûr que quelqu'un utilisait la cheminée d'Hagrid pour communiquer avec quelqu'un à l'extérieur de Poudlard. Même s'il était parfois très tenté de mettre sa cape d'invisibilité et d'aller enquêter, il ne pouvait plus se permettre de perdre du temps. Autant qu'il puisse haïr cela, il allait simplement devoir faire confiance à Rogue pour s'occuper de cette situation.

Un autre des sujets de préoccupation d'Harry était maintenant Drago Malefoy. Est-ce que Rogue avait parlé à Malefoy à propos de son affiliation aux Mangemorts? Plus important encore, Rogue serait-il capable d'influencer Malefoy pour qu'il se range du côté de Dumbledore ? Harry essayait de garder un oeil sur Malefoy, mais il n'avait remarqué aucun changement dans le comportement du Serpentard, aucune indication qu'il aurait pu choisir un côté ou l'autre. C'était une autre situation sur laquelle il n'avait aucun contrôle, une pour laquelle il devrait faire confiance à Rogue, et il n'aimait pas particulièrement ça.

Ron, d'un autre côté, était bien plus intéressé dans la surveillance rapprochée du Professeur Flitwick, dans l'espoir que le minuscule professeur d'Enchantement ferait quelque chose, qui trahirait son identité de Dr Zog. Ron était même allé jusqu'à poser des questions sur des Enchantements d'Extase en cours. La réponse de Flitwick avait été assez décevante, car il avait fait remarquer que ces sortes de sorts ne faisaient pas partie de leur préparation aux ASPICs, donc qu'il n'avait pas de bonne raison d'utiliser un temps de cours précieux à s'en occuper.

Pendant la dernière semaine du trimestre d'hiver, Harry travailla à un rythme acharné. Il voulait être certain d'avoir du temps libre pendant les vacances qui arrivaient. Il savait qu'il aurait toujours des devoirs sur lesquels travailler pendant la période entre les trimestres, mais il pensait que s'il s'avançait maintenant, il pourrait gagner quelques heures supplémentaires de détente.

Il regarda rapidement Ginny, qui était assise en face de lui avec Hermione en essayant toujours de trouver une autre traduction pour les runes, quelque chose d'un peu moins frivole qu'une liste de courses. Hermione avait pensé qu'elle était sur une piste la semaine précédente, mais cela n'avait mené nulle part, et maintenant les deux filles mettaient leurs intelligences en commun pour trouver une solution. Elles chuchotaient doucement ensemble, et Harry avait réussi à les bloquer hors de son esprit pendant la majeure partie du temps qu'il avait pris pour lire d'avance le texte servant à se préparer pour les ASPICs.

"Oh !" s'exclama soudainement Hermione, ce qui amena Harry à lever la tête et à arrêter de lire de nouveau. "Regarde, Ginny," recommença t elle dans une voix plus basse, son ton contenant une note d'anticipation. "Je pense que j'ai trouvé quelque chose."

"Laisse-moi voir." Ginny se rapprocha du travail d'Hermione et regarda le parchemin un moment. "Oui ! Et ça veux dire que ce symbole doit se traduire par un long E, et..."

Les filles se mirent à parler par chuchotements rapides, excités, alors qu'Harry essayait de se concentrer sur sa lecture. C'était difficile, car il était curieux de savoir ce qu'elles trouveraient cette fois-ci. Ron, qui était assis plus loin le long de la table en faisant semblant de travailler, grogna.

"Voilà ! Je pense que nous l'avons !" dit Hermione après un moment, un grand sourire sur le visage.

"Qu'est-ce que ça dit ?" demanda Ron, ses yeux brillant de malice. "Pas une autre liste de courses j'espère. Peut-être que c'est la lettre de Poudlard d'Ulric le Follingue."

Harry arrêta de faire semblant de lire et allongea le cou pour regarder le travail des filles. Il y avait beaucoup de tâches d'encre sur le parchemin ou des choses avaient été barrées.

"Franchement, Ron," dit Hermione légèrement. "Si tu veux nous taquiner, tu devrais au moins essayer de rendre ça réaliste. Cet alphabet à arrêté d'être utilisé des siècles avant que Poudlard ne soit fondé."

"Qu'est-ce que ça dit, alors ?"

" 'Celui qui tromperait la mort doit être vaincu'," récita Hermione de son parchemin.

"Est-ce que c'est tout ?"

Hermione acquiesça.

"Je suis heureux d'avoir demandé alors. Je ne pense pas que j'aurais réussi à m'endormir sans le savoir."

Harry avait envie de secouer la tête. Autant pour Hermione et son sentiment que ce texte pourrait être important.

"Doit être vaincu," marmonna Hermione pour elle-même. "Et bien nous savons cela. Il n'aurait pas pu nous dire comment ?"

"De quoi parles-tu, Hermione ?" demanda Ron, qui avaient de toute évidence entendu. "Tu donnes l'impression que ce texte parle de Tu-Sais-Qui."

"C'est le cas."

"Et d'où est-ce que tu tiens ça ?"

"Quelqu'un qui tromperait la mort. C'est ce que Tu-Sais-Qui veux faire, non ? Devenir immortel. S'il réussissait il tromperait la mort. Et pour son nom ?"

"Qu'y a-t-il avec son nom ?"

"Tu ne t'es jamais demandé ce que ça veut dire ?"

"Pas vraiment."

Hermione leva les yeux au ciel.

"C'est un anagramme," dit Harry. "Si tu prends les lettres de son vrai nom, Tom Elvis Jedusor, et que tu les réarrange, tu obtiendra 'Je suis Voldemort'."

Ron regardait Harry comme s'il était devenu fou. "Tu as fait des jeux de lettres pendant ton temps libre ?"

"Non, il me l'a montré."

"Tu-Sais-Qui ?"

"Tom Jedusor." Il lança un coup d'oeil à Ginny, qui regardait fixement vers le bas. "Dans la Chambre des Secrets."

Ce fut assez pour faire taire Ron pour le moment. Hermione eut l'air intriguée. "Vraiment ?" dit-elle, "c'est intéressant. Savais-tu que Voldemort veux aussi dire quelque chose en français ?"

"Hermione !" s'exclama Ron.

"Quoi ?"

"Tu as dit le nom !" Son ton était blâmant.

"Oui, et bien, ça va être un peu difficile d'éviter de le faire si je vous dit ce qu'il signifie. Il veut dire 'vol de mort'. Plutôt proche de tromper la mort, vous ne pensez pas ?"

"Merveilleux," dit Ron, "tout ce travail pour comprendre que nous devons vaincre Tu-Sais-Qui. À peu près aussi utile qu'une liste de courses, ça."

"Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas nous dire comment ?" demanda de nouveau Hermione, clairement frustrée. "Si seulement il y avait un indice..."

"En voilà peut-être un," dit Ginny. Elle avait été en train d'étudier silencieusement le parchemin, pendant que les autres en parlaient.

"Que veux-tu dire ?" lui demanda Hermione.

"Ce n'est peut-être pas une phrase entière. Il n'y a pas de ponctuation, alors il n'y a aucun moyen de le savoir."

"Mais elle a un sens toute seule."

"Peut-être, peut-être pas. Mais si elle faisait partie d'un texte plus long, il y aurait peut-être quelque chose qui nous dirait comment vaincre Tu-Sais-Qui."

Ron avait l'air de réfléchir à quelque chose. "Hermione vient juste de nous expliquer à quel point ce texte est ancien. Comment pourrait-il avoir quelque chose à voir avec Vous-Savez-Qui ?"

"Tu n'as jamais entendu parler d'un texte prophétique, Ron ?" répondit Hermione.

"Et bien, comment est-ce que vous avez l'intention de faire pour savoir si ça fait partie de quelque chose de plus long ?" demanda Ron.

"Et bien il n'y a pas autant de textes que ça utilisant cet alphabet dans la bibliothèque de Poudlard," dit Ginny.

"En supposant qu'il est dans la bibliothèque, nous pouvons le trouver," dit Hermione. "Surtout si nous cherchons tous les quatre."

Ron secouait la tête. "Pas question ! Il n'y a aucune chance pour que je passe mes vacances à regarder ces griffonnages."

"Très bien, Ron, ne nous aide pas alors. Tu nous aideras, n'est-ce pas Harry ?"

"Euh..."

Harry était plutôt d'accord avec Ron. D'un autre côté, Hermione avait l'air assez déterminée, et Ginny aussi. De toute évidence elles allaient toutes les deux passer les vacances à la bibliothèque. Il pensa à la façon dont Ginny s'était assise avec lui tous les soirs alors qu'elle n'y avait pas été obligée. C'était en quelque sorte la même situation, non ?

"Je pense," accepta finalement Harry.

Ron croisa les bras et marmonna quelque chose à propos du fait qu'Hermione était la seule qui pouvait leur trouver plus de travail alors qu'ils avaient finalement gagné un peu de répit.

*

Alors que le jour suivant était le tout dernier du trimestre d'hiver, Madame Pince fut plutôt surprise, et assez exaspérée, quand Harry, Ron, Hermione et Ginny entrèrent dans la bibliothèque après dîner. Ginny emmena les autres dans une section assez petite au fond, qui était pleine de livre écrits en langues anciennes. Pour un alphabet qui, selon Hermione, était tombé dans l'oubli des siècles avant la fondation de Poudlard, il semblait y avoir un amas de livres monstrueux écrits dans cette langue. Ginny en donna quatre à Harry, en prenant six elle-même, et divisa le reste entre Ron et Hermione. Madame Pince les regarda soupçonneusement, comme s'ils allaient emprunter la Réserve entière.

Ils ramenèrent les livres à la Tour de Gryffondor, mais c'était presque impossible de se concentrer. Tous les autres Gryffondors faisaient beaucoup de bruit, alors qu'ils célébraient la fin du trimestre et étaient heureux de passer leurs vacances avec leurs familles et leurs amis.

Harry regardait le parchemin, sur lequel Ginny avait méticuleusement copié le passage et le compara à la page devant lui. Les runes s'effaçaient devant ses yeux. Elles se ressemblaient toutes pour ses yeux novices, et il se demanda comment il avait même une chance de reconnaître le passage qu'ils cherchaient. Il avait l'impression qu'il pourrait le regarder directement et ne pas voir ce que c'était.

À sa gauche, Ron semblait s'énerver de plus en plus lui aussi. Il pianotait avec ses doigts, ayant sa tête posée sur l'autre main quand il ne la passait pas dans ses cheveux.

Après une heure, il poussa le livre de côté. "Ceci est stupide. Je ne trouverais jamais ce truc. Je pourrait le lire sans jamais savoir que c'était ça. Et avec tout ce bruit..."

"Ron a raison," dit Harry. "Peut-être que nous devrions attendre que tout le monde soit parti. Ce serait bien moins distrayant."

"D'accord," accepta Hermione. "C'est un peu bruyant ici, non ?"

"Tu sais," dit lentement Ron, "j'ai réfléchi. Si ces lettres peuvent changer, qui peut dire que nous ne trouveront pas cette combinaison quelque part..." Il fit un signe vers sa copie du passage. "...et que ça ne dira pas ce que nous voulons ?"

"Nous nous occuperons de ça quand nous y arriverons," expliqua Hermione. "Si le passage où nous le trouvons ne se traduit par rien de sensé en utilisant le système que nous avons créé pour le plus petit passage, alors nous saurons que nous devons continuer à chercher."

Harry n'était pas très sûr de ce qu'elle voulait dire par là, mais sa réponse fit naître une autre question dans son esprit. "Ça vous a pris des semaines à vous deux pour comprendre ce que voulait dire ce passage. Même si nous trouvons le texte entier dont il est extrait, est-ce que ça ne vous prendrait pas à peu près un an pour comprendre ce que cette chose entière signifie exactement ?"

"Non, en fait," dit Ginny. "Nous avons un début maintenant. Nous devrons simplement continuer à appliquer le système que nous avons utilisé sur le passage plus court au texte entier. C'est comme un code, mais nous avons la clé pour le déchiffrer maintenant. Il manque peut-être quelques lettres, mais les trous devraient être assez faciles à boucher."

"Si tu le dis."

Pour Harry ça semblait être des absurdités, et il était très heureux de ne pas avoir pris Études des Runes à la fin de la seconde année.

Ils laissèrent tomber et passèrent le reste de la soirée à se détendre, quelque chose qu'Harry n'avait pas eu le luxe de faire depuis Noël, semblait-il. C'était agréable d'être assis sur le tapis, son dos contre un fauteuil, Ginny contre lui, pendant qu'ils grillaient des guimauves . Ron et Hermione s'étaient retirés dans un coin pour jouer aux échecs.

De sa propre volonté, son cerveau se mit à le projeter dans l'avenir, se demandant où ils seraient tous à ce moment-là l'année prochaine. Ginny serait ici à Poudlard, bien sûr, presque à la fin de sa septième année, travaillant aussi dur que lui maintenant alors qu'elle se préparerait à passer ses ASPICs. Mais où serait-il ? Il n'en avait aucune idée. Ginny lui avait un jour demandé ce qu'il voulait faire de sa vie. Il n'avait pas vraiment été capable de lui répondre à ce moment-là, et il n'était pas plus près d'y répondre maintenant, pas même à lui-même. Il regardait dans les flammes, pensant. Devenir joueur de Quidditch professionnel était tentant, en supposant que la ligue reprendrait l'année prochaine. Il ne savait simplement pas. Où qu'il serait, il savait que Ginny lui manquerait terriblement.

"Harry !"

Ginny saisit brusquement sa main, faisant sortir le marshmallow des flammes. Il avait pris feu et se transformait rapidement en une sphère de cramé noircie. Ginny souffla dessus pour éteindre les flammes. "Tu étais à des kilomètres d'ici, il y a un instant. Que s'est-il passé ?"

"Je pensais simplement. Ne..."

Avant qu'il ne puisse l'en empêcher, elle avait mangé le marshmallow brûlé. Elle rit à sa surprise apparente. "J'aime les brûlés. Ils sont amères et croustillants à l'extérieur, mais à l'intérieur ils sont toujours sucrés. À quoi pensais-tu ?"

"À l'année prochaine, je me demandais... et bien, je me demandais comment on allait faire." Il parla doucement pour que personne d'autre ne puisse les entendre.

"Nous y arriverons, Harry," dit-elle avec conviction. "Si nous le voulons vraiment, nous y arriverons."

"Est-ce que tu le veux vraiment ?"

Il commença à retenir sa respiration en attendant sa réponse, mais elle vint rapidement. "Oui, Harry."

Elle le regardait droit dans les yeux, et son coeur fit un bond dans sa poitrine. C'était la chose la plus proche qui s'apparentait à dire directement qu'elle l'aimait à laquelle elle était arrivée, mais en ce moment, il n'avait pas besoin de l'entendre. Il pouvait le voir brillant dans ses yeux. Le bruit de la salle commune semblait très loin, et ils commencèrent à se pencher l'un vers l'autre...

"Prenez une chambre !" La voix de Seamus brisa le moment l'instant juste avant que leurs lèvres ne se touchent. Une seconde plus tard, un coussin vola dans la pièce et atteignit Harry derrière la tête.

Harry le ramassa et le renvoya. "Bien sûr, Finnigan. Tu sais où sont toutes les bonnes. Tu peux m'en recommander ?"

Quand leurs rires eurent prit fin, Ginny se pencha très près d'Harry et murmura dans son oreille, "Nous pourrons avoir notre propre chambre à partir de demain. Les autres filles dans mon dortoir rentrent toutes chez elles pour les vacances."

Harry la regarda, son coeur cognant subitement très rapidement, ne sachant pas vraiment comment répondre. "Est-ce que tu es sûre ?"

Elle le surprit en riant. "Je suis sûre qu'elles rentrent toutes chez elles, oui."

"Ce n'est pas ce que je voulais dire et tu le sais très bien."

Il pensa qu'elle avait l'air sûre pendant un moment, comme si elle allait dire oui, mais alors elle se mordit la lèvre et détourna le regard. "Ce n'est pas vraiment le meilleur endroit pour en parler, aussi, tu ne crois pas ?" Il avait l'impression qu'elle se dérobait à présent.

"Non, effectivement. Demain soir serait une meilleure idée. Une fois que tout le monde sera parti." Elle acquiesça et s'allongea, le dos contre son épaule, le laissant se demander si elle était aussi incertaine que lui. Il y avait quelque chose de confortant de cette pensée.

*

La plupart des élèves rentrèrent chez eux le lendemain après le petit déjeuner, voyageant par Portoloin, comme ils l'avaient fait au début des vacances de Noël. Harry, Ron, Ginny et Hermione étaient les seuls Gryffondors qui restaient à Poudlard pour les vacances de Pâques.

Mrs Weasley avait écrit une lettre embrouillée à Ron et Ginny la semaine précédente, dans laquelle elle les avait encouragé à rentrer à la maison pour qu'elle puisse les voir, et en même temps, leur avait conseillé de rester à l'école pour être en sécurité. Ça avait été difficile pour Ron et Ginny de savoir quoi répondre, mais le jour suivant, un hibou était arrivé de la part de Mr Weasley faisant savoir à ses deux plus jeunes enfants en termes clairs qu'il valait mieux qu'ils restent à l'école.

"Est-ce que tu crois qu'il sait quelque chose ?" avait demandé Ron tout haut à la table du petit déjeuner, donnant la lettre à Ginny.

"Il a peut-être entendu quelque chose au Ministère," avait spéculé Harry.

"Si les choses allaient aussi mal, est-ce qu'ils laisseraient partir les autres ?" avait demandé Hermione.

Mais cette pensée n'avait rendu les choses que plus inquiétantes. Harry n'avait rien osé dire tout haut, mais il n'avait pas réussi à chasser la pensée que Mr Weasley avait entendu quelque chose qui lui avait fait croire que sa propre famille allait être visée. Personne n'avait beaucoup mangé après ce hibou.

Maintenant que tous les autres élèves étaient rentrés chez eux, le pressentiment était encore plus dur à ignorer. Harry se força à plus se concentrer sur les runes. Aussi ennuyeux que ça puisse être de chercher dans des griffonnages qui ne voulaient rien dire pour lui, il se dit qu'il faisait au moins quelque chose contre Voldemort. Il s'était toujours imaginé sortant pour combattre activement contre les Mangemorts - peut-être qu'il ferait tout de même quelque chose comme ça - mais il ne s'était jamais imaginé que la lutte contre Voldemort impliquerait de se plonger totalement dans des textes anciens.

"Une minute !" dit subitement Ron, un grand sourire apparaissant sur son visage. Tout le monde leva la tête vers lui. "C'est ça, n'est-ce pas ? Je pense que je l'ai trouvé !"

"Où ?" dit Hermione d'un air excité.

Ron tourna son livre pour qu'elle puisse le voir et montra du doigt. Alors qu'Harry regardait, Hermione parcourut rapidement le texte. Puis ses yeux revinrent en haut de la page et recommencèrent, plus lentement cette fois. "Ginny, qu'est-ce que tu penses de ça ?" dit-elle après un moment.

Ginny lut la page, fronçant les sourcils. "Ce n'est pas ça."

"Mais c'est le même, j'en suis sûr," protesta Ron.

"Non, ça ne l'est pas," dit patiemment Ginny. "Regarde la copie que je t'ai faite. Tu vois comme ces points ne sont pas sur ta version ?"

"Et alors ?"

"Ils sont importants. Ce sont des voyelles. Tu en changes quelques-uns, et tu changes complètement le sens. Ce que nous cherchons doit être une réplique exacte."

Ron poussa un soupir fort, et Harry était sûr de l'avoir entendu dire "fou" dans sa barbe.

Harry se résigna à continuer sur son propre texte. Ça allait très lentement. De temps en temps, son coeur avait un petit sursaut, alors qu'il arrivait à une combinaison qui ressemblait à la copie que Ginny lui avait donné, mais en y regardant de plus près, il y avait toujours une légère différence, une qui pouvait lui sembler mineure, mais de toute évidence ça comptait beaucoup.

Ils continuèrent jusqu'à tard dans la soirée, prenant le moins de temps possible pour manger.

"Vous savez," dit Ron en revenant du dîner, "je parie que si nous demandions à Dobby, il nous amènerais à manger dans la salle commune. Nous pourrions travailler plus ainsi."

Harry eut envie de rire en voyant l'expression d'Hermione. Elle semblaient partagée entre gronder Ron pour vouloir donner plus de travail aux elfes de maison et accepter le plan. Ron lui sourit simplement jusqu'à ce qu'elle sourie en retour.

À onze heures ils n'avaient pas avancé autant qu'ils l'auraient souhaité, mais Ron en avait clairement eu assez. Il ferma son livre et se leva, étirant sa silhouette mince. "Désolé, mais si je regarde ça une fois de plus, je vais me mettre à loucher. Et si nous commencions tôt et en forme demain matin ?"

Harry vit un regard significatif passer entre Ron et Hermione, puis elle se leva aussi. "Oui, je pense que nos esprits seront plus clairs demain matin. Bonne nuit alors."

Harry baissa de nouveau les yeux vers la page qu'il examinait. Il n'avait pas envie de regarder Ron suivre Hermione dans son dortoir.

En face de lui, Ginny grogna. "Est-ce qu'ils pourraient être plus évidents ?"

Harry ne répondit pas. Il se sentait soudainement extrêmement nerveux, pensant au dortoir vide de Ginny et à ce qu'elle lui avait dit le soir précédent. Il pouvait sentir le regard de Ginny fixé sur lui. Quand il ne put plus supporter qu'elle l'examine, il leva les yeux vers elle, s'attendant à voir une expression assurée sur son visage. À la place, il la trouva en train de se mordre la lèvre de nouveau, ayant l'air assez... et bien, nerveuse comme il l'était.

Harry se leva et elle sursauta légèrement, comme si elle ne s'était pas attendue à ce qu'il bouge. Il sut quoi faire alors. Il fit le tour de la table et étendit la main. Elle la prit, mais sa main tremblait légèrement. Il la pressa.

"Viens," dit-il, "allons nous asseoir près du feu un moment."

Il lui semblait qu'elle était soulagée alors qu'ils allaient à un sofa, et Ginny s'installa à côté de lui. Harry mit un bras autour de ses épaules et la sentit se détendre à son côté. Pendant un moment ils restèrent assis et regardèrent les flammes s'éteindre lentement jusqu'à ce qu'Harry rassemble le courage qu'il lui fallait pour lui demander quelque chose qu'il avait voulu savoir depuis Noël. "Ginny, ça va avoir l'air stupide..." Sa figure commença à chauffer et il ne put pas continuer.

"Quoi ?"

"Rien..."

"Harry... dis-le."

"Est-ce que tu... Est-ce que tu m'aimes ?"

La pièce était heureusement assez sombre pour qu'elle ne puisse pas très bien voir. Harry se dit que sa figure devait être violette à présent. Ginny eut l'air surprise par sa question, et ça lui prit un moment pour répondre, ce qui n'aida pas ses nerfs du tout.

"Oui," dit-elle finalement, et Harry laissa sortir son souffle.

"Pourquoi est-ce que tu ne me l'as jamais dit alors ?"

Un autre silence. Il se demanda si elle ne cherchait pas elle-même la réponse. "Je suppose que j'avais peur de le faire, surtout."

"Pourquoi ? De quoi avais-tu peur ?"

"Je ne suis pas sûre..." Elle leva la tête pour pouvoir le regarder. "Je veux dire que nous sommes tous les deux tellement jeunes. Sommes-nous trop jeunes pour décider de ce genre de choses ?"

"Ton anniversaire est dans quelques semaines, non ? Tu auras alors dix-sept ans. Considérée une adulte."

"Tu as dix-sept ans. Est-ce que tu te sens adulte ?"

Harry haussa les épaules. "Pas vraiment, je pense. Je ne sais même pas ce que je vais faire une fois que je quitterais l'école."

"Pour le moment je ne me sens pas prête à être une adulte. Parfois, je ne peux pas attendre, mais..." Elle secoua la tête. "Je ne sais pas."

"Je suppose que ce que j'ai vraiment envie de savoir c'est, où allons-nous ? Ensemble, je veux dire. Tu as encore un an d'école, et les temps sont incertains..."

"Harry Potter, est-ce que tu essaie de rompre avec moi ? Parce que je ne suis pas d'accord !"

"Non !" Puis il réalisa que son outrage était simulé, et il rit. L'expression de Ginny ressemblait beaucoup à celle qu'avait Ron quand il taquinait Hermione. "Ce que j'essaie de faire c'est de comprendre où nous en sommes. Ce ne sera plus très long avant que nous devions faire face à une séparation, que nous le voulions ou pas..."

"Je t'ai dit hier soir ce que je pense de ça. Nous y arriverons, nous resterons en contact, nous nous enverrons des hiboux, nous nous verrons quand nous le pourrons..."

Harry espérait seulement que ce serait aussi facile que ça en avait l'air quand elle le disait ; il n'était pas aussi confiant que ça. Mais il répondit simplement, "Tu as tout prévu alors ."

"J'ai posé quelques questions à Hermione..." Ginny soupira. "Elle n'a jamais eu à se passer de Ron que pendant quelques semaines en été, et elle a dit que c'était assez difficile."

"Alors peut-être que tu serais mieux avec quelqu'un dans ton année."

"Ce n'est pas drôle, Harry. Je ne veux personne dans mon année." Elle leva la main et baissa son visage vers elle jusqu'à ce qu'ils ne soient plus éloignés que de quelques pouces. "Je n'ai jamais voulu personne d'autre."

Harry ne put pas répondre, car elle l'embrassa à ce moment-là, et un bon moment passa avant qu'Harry ne puisse réfléchir correctement de nouveau. Quand il revint à la raison, ses lèvres étaient dans le creux de son cou, et une de ses mains était emmêlée dans ses cheveux derrière sa tête. L'autre la tenait par la taille. D'une façon ou d'une autre elle avait réussi à monter sur ses genoux, et il avait l'impression qu'elle tomberait en arrière s'il ne la tenait pas bien.

Sa résolution de ne pas lui mettre la pression devenait de plus en plus difficile à tenir, et pourtant il savait dans son coeur, par la conversation qu'ils venaient d'avoir et par sa réaction nerveuse plus tôt, qu'elle n'était pas vraiment prête pour aller plus loin. Ça ne serait tout simplement pas correct de sa part de le lui demander.

Il leva un peu la tête de Ginny afin de pouvoir la regarder dans les yeux. "Je pense qu'il est temps d'aller au lit." Il vit la panique envahir son visage un moment et eut envie de se frapper à son mauvais choix de mots. "Pas comme ça, pour dormir, je veux dire."

"Oh." Elle eut l'air déçue. "Ne pourrions nous pas rester ici un peu plus longtemps ?"

Harry avala. Elle n'allait pas lui rendre la chose facile. "Et bien, nous pourrions, mais..."

"Mais quoi ?"

"Plus nous nous embrassons, et plus je trouve ça difficile de ne pas vouloir... en avoir plus. Mais je ne veux pas te pousser à quoi que ce soit pour lequel tu n'es pas prête. Et tu n'es pas prête, si ?"

"Je ne sais pas. Parfois je pense que oui, mais... D'autres fois je pense que non. C'est comme tout le reste..."

"Gin, je ressens la même chose."

"C'est vrai ?"

"Oui."

"Ça ne se voit pas."

Harry sourit. "Ça ne se voit pas sur toi non plus, la plupart du temps."

Il la tint un peu plus longtemps en silence, appréciant le sentiment de l'avoir dans ses bras, jusqu'à ce qu'il la sente se détendre complètement. Elle s'endormait sur lui. À contrecoeur, il la réveilla. "Il est l'heure d'aller au lit."

"Tu ne peux pas rester avec moi ?"

Harry hésita. Dormir avec elle était agréable... une fois qu'il arrivait à s'endormir. Se réveiller avec elle était bien aussi... Et Ron avait peu de chances de le découvrir. Il ne passerait pas la nuit dans leur dortoir, lui non plus, apparemment. "D'accord."

Il la suivit dans son dortoir, et quand elle disparut dans la salle de bain, commença à se déshabiller, se demandant combien il pouvait en enlever sans qu'elle se fasse des idées. Il pensa brièvement à attirer son pantalon de pyjama de son dortoir, mais décida que ce n'était pas la peine. Il portait un large T-shirt, qui le couvrirait bien. Il supposait qu'il pourrait s'en sortir en portant ça et son caleçon.

Il se mit dans le lit et attendit. Ce ne fut pas long avant qu'elle revienne, ayant mis une chemise de nuit et un peignoir. Elle éteignit les bougies avant d'enlever le peignoir et de se mettre au lit à côté de lui, et il fut heureux de l'obscurité, qui lui évitait de la voir. Seulement l'idée d'elle entrant dans le lit avec lui ne portant rien d'autre qu'une longueur de coton blanc, peut importe a quel point elle couvrait, lui asséchait la bouche.

Elle se pencha vers lui pour l'embrasser en guise de bonne nuit, et ce fut très difficile de s'arrêter à un seul. La longueur de son corps était pressée contre le sien sur le matelas étroit, et le peu qui les séparait n'était que trop évident. Le sang cognait dans ses oreilles, et il avait envie de gémir tout haut. Ça allait être une torture, mais il l'endurerait pour elle. Harry se blinda et s'écarta. "Bonne nuit, Ginny," dit-il aussi fermement que possible.

Elle se mit sur le côté et se recroquevilla à côté de lui. "Bonne nuit," murmura-t-elle d'un air endormi.

Ça prit bien plus de temps à Harry pour s'endormir que pour Ginny, mais il y parvint finalement. Il s'assit soudainement plusieurs heures plus tard, le coeur battant, une sueur froide coulant sur son front, et sa cicatrice le brûlant intensément. Il avait peut-être rêvé, mais les souvenirs lui glissaient entre les doigts alors qu'il essayait de les attraper et de les retenir dans sa mémoire.

A côté de lui, Ginny marmonnait d'un air endormi, "Qu'est-ce qui se passe ?"

Il se tourna lentement vers elle, sa main passant sur son front douloureux, dans un effort vain pour calmer la douleur. "Je ne sais pas," dit-il d'une voix rauque. "Je pense qu'il y a eu une attaque quelque part."